**** Sourire à la vie 11 ****

Ecrit par Armajada

 Quand Rosa m’a dit de prendre soin de moi j’ai compris que l’affaire devenait grave, que même elle en avait marre de me voir faire pitié. 

J’aimais mon homme, mais il était clair que j’avais échoué quelque part, on avait mal fait certaines choses, mais lesquelles ? 

Qu’esQui peut faire qu’un homme n’ai plus envie de sa femme en si peu de temps de mariage ? 

Je forçais mon mari à me faire l’amour, je le violais presque. Il était très désagréable certains jours me disais que je ne pense qu’à ça. Mais franchement quand on aime l’autre on a envie de lui, de se sentir attirée par lui, désirée par lui ! 

Je prenais soin de moi, toujours bien coiffée, bien épilée, maison propre et repas prêt à l’heure mais ça ne suffisait plus à mon Victor. 

Le comble dans tout ça c’est que je me suis retrouvée enceinte, je ne l’ai su qu’à 4 mois de grossesse, j’ai gardé mon bébé en espérant que ça changerait les choses, ça c’est une erreur. Nous les femmes on croit qu’on fait bien en voulant attirer l’attention de l’homme avec un enfant, bien au contraire ça peut tout détruire, surtout quand le terrain est déjà glissant. 

Comme ma peine ne suffisait pas, madame ma belle mère venait m’insulter en me rappelant que son fils ne m’aimait pas et qu’il m’avait épouser juste par caprice pour la défier. 


J’avais prévu autre chose dans ma vie. 

Comme par exemple, me marier, avoir des enfants 

Avoir un mari infidèle de temps en temps, comme on nous dit que tous les hommes sont infidèles. Je m’étais un peu préparé à cette éventualité même si je crois encore que c’est pas tous les hommes qui le sont.Ah les belle-mères.. j’avais envie de l’envoyer au diable. 

Quand j’ai eu mon fils j’étais seule avec une tante, son père était en boîte de nuit avec ses amis, entrain de vivre sa vie. Je ne comptais plus et notre fils déjà ne comptait pas. 

Je lui ai donné le prénom de Pierre, il était toute ma vie, il ressemblait à son père, je pleurais parfois en voyant ce petit être qui était né de moi et de mon amour, né de l’échec. Je me sentais enfin femme, heureuse et comblée,, ce petit bout me redonnait goût à la vie. 

Son père était là une fois sur deux, il découchait parfois 4 jours!! 


Je décidais de prendre ma vie en main, l’éducation et le bonheur de mon fils, ainsi que mon épanouissement étaient désormais mes priorités. 

Je sortais à nouveau avec mes amis, je n’avais plus de comptes à rendre vu que Victor vivais sa vie en célibataire. 

 L’état de ma mère s’aggravait, elle ne voulait plus se soigner, elle mangeait dans les poubelles, ne s’habillait presque plus. Je me suis dit qu’il était de mon devoir de l’aider mais je n’avais le soutiens de personne dans ma famille, je décidais de l’emmener dans une église de réveil, les pasteurs sont souvent réputés pour soigner les cas de folies ou de dépressions. 

Pour l’y emmener c’était tout un protocole, elle avait tellement d’energie Qu’il a fallut 3 hommes pour la soulever et la mettre dans la voiture. 

Le pasteur m’a demandé de la laisser chez lui avec ses autres malades et qu’il fallait payer 500.000 francs pour un mois. Je trouvais que c’était pas beaucoup pour soigner ma mère mais je ne sais pas pourquoi les hommes de Dieu demandent toujours de l’argent pour soigner si ils peuvent le faire gratuitement.

Voilà un vrai problème que je voulais résoudre  et ensuite je m’occuperai de mon divorce. 


Le pasteur m’a révélé qu’un membre de la famille est à l’origine de ce qui arrive à ma mère, et qu’il s’agirait d’une femme du côté maternel mais je n’y croyais pas ! J’ai toujours eu des doutes face aux prédicateurs. 

J’ai fait asseoir mon mari pour lui dire que je voulais qu’on se sépare puisque c’était déjà le cas, on vivait sous le même toit sans être ensembles, nous n’étions plus un couple, moi j’appelle ça plutôt des collocataires. 


Une semaine plus tard j’étais un marché des arts africains quand je me suis rendue compte qu’un homme n’arretait Pas de me fixer, sur le coup je me suis sentie gêné et déstabilisée, Dieu qu’il était beau et je me sentais moche avec mes tresses vieillissantes et mon cabangondo ! Comme quoi même en étant négligée on peut plaire. 

J’avais perdu toute confiance en moi, je ne savais pas qu’un autre homme me regarderait de sitôt. J’ai terminé mes emplettes et j’ai quitté le lieu très vite tant j’avais honte, comme si je trahissais mon fils et son papa. C’est fou ! Dans ma tête je ne voulais pas avoir l’étiquette de femme divorcée... 

Je voulais reprendre une nouvelle vie, plaire à nouveau, aimer à nouveau mais je voulais avant tout, prendre mon temps, le temps de m’aimer moi même et d’apprendre à me connaître, à choisir ce que j’aime et ce que je voudrais faire de ma vie. Reprendre ma vie d’avant ? Non ! Ça c’est sûr que j’en avais pas envie ... mais blesser les hommes à chaque fois que j’en aurais l’occasion, oui, ça je le ferais ! 

Ma prison dorée