Je sens une douce caresse sur mon épaule gauche, j'émerge et déplace mon masque de sommeil sur mon front pour me retrouver dans un décolleté plongeant. Plus que plongeant, touffu, plein enfin ce qui est sur c'est que devant mes yeux, se trouvent des seins excessivement comprimés dans un uniforme dont les boutons sont prêts à lâcher.

-Monsieur ..., vous pouvez maintenant voir les lumières!

Je pourrais peut être les voir si elle ôtait son décolleté pas qu'il soit du côté des hublots mais il m'empêche de me tourner. 

Après un grand effort, je marmonne un merci et me tourne vers le hublot. J'aime voyager en première classe, personne ne te dérange à part ton hôtesse. Je dois me lamenter.

À nouveau, ce sentiment de plénitude et d'excitation m'étreint, ma ville! Puis très vite, s'y succède un autre beaucoup moins allègre, l'appréhension.

Un nouveau départ? Pour arriver où? Je savais ce que je voulais au premier départ, devenir le meilleur dans ma catégorie! Mais là que faire? 

-Monsieur

Qu'est qu'elle veut encore?

 

Je vois ses lèvres pulpeuses bouger, c'est moi ou elle a remis une bonne couche de gloss? Je ne veux pas baisser la tête sinon je serai à nouveau emprisonné.

Elle sourit tout en approchant ses mains de ma taille. Elle redresse mon siège et je me retrouve automatiquement dans ses seins. 

Pour un nouveau départ, il faudrait un nouvel objectif. Trois options viennent à moi: Casanova*, Epicure** ou le plus grand cultivateur du monde.

Elle enlève finalement son décolleté. Ouf!!!

Annonce

Mesdames et Messieurs, nous allons atterrir à L’aéroport Gnassingbe Eyadema dans quelques minutes. Veuillez attacher vos ceintures et relever vos tablettes. Il est 21 heures 05, la température extérieure est de 30 degrés Celsius avec un léger vent d’ouest. Veuillez rester assis durant le roulage et ce jusqu'à l’arrêt complet de l’appareil. Merci

[ Ladies and gentlemen ... Thank you]

C'est surement ce qu'elle disait. 

Je pourrais même cumuler les 3 options, Epicure et Casanova, c'est vite fait: ça donne Horace***.

Horace le cultivateur par contre, ça va pas être de tout repos.

Je vais commencer avec cette charmante hôtesse, Horace pas l'agriculture!

[Ladies and gentlemen, please take care when opening ... hope we may welcome you again on our lines. Good-Bye]

Je me lève, m'étire sous son regard très attentif. En descendant, sous prétexte de lui serrer la main, j'y glisse ma carte de visite ayant bien pris soin d'y annoter le numéro que j'utilise quand je viens ici.

Je descends, attends les bagages au salon d'honneur et vais chez maman avec un télé-taxi.

Quand j'arrive, il n'y a qu'une jeune dame avec sa fille. Maman est à Ouidah son prétendu village, elle prétend avoir des origines béninoises. Selon moi, elle en avait marre de ne pas avoir de vrai village et s'en est inventée un.

Nini est même où? Maman, c'est trop de laisser-aller. Cette petite n'en fait qu'à sa tête, Léon a lui aussi tellement peur de lui faire de la peine. Alors que... Mais elle est très intelligente, je lui fais confiance.

Heureusement que la jeune dame très éveillée m'a immédiatement reconnu parce que maman lui aurait montré des photos de moi.

Je vais dans la chambre d'amis. 

Cette maison n'est pas à maman, elle appartient à Léon. Celle de maman est en location depuis des années. Je dois aussi terminer ma maison à Baguida en y repensant.

Je prends une douche après avoir fait les appels nécessaires: YV, Kossi et Roger.

Appel entrant! 

00228994xx

Moi: Allo!

-Allo, je suis Candice Rxxx. Vous étiez sur mon vol...

Elle ne perd pas de temps, celle là.

Moi: Ah ok!!

-En fait je repars dans deux jours et demain je serai à Accra...

On se donne rdv pour dans 3 heures, je fais comment moi? Maman est à Ouidah avec sa voiture.

La jeune dame me sert à manger de la pâte avec du adémè. Hmmm!

Elle est de bonne compagnie.

J'appelle Léon!

Moi: Bonsoir Fofo!

Léon: Ça va toi?

Moi: Oui oui, j'ai besoin d'une voiture pour ce soir!

Léon: Tchipp! La tienne ne marche plus? Viens la chercher à Lomé.

Moi: Je suis chez maman, envoie quelqu'un me l'apporter.

Léon: Tu plaisantes? Pourquoi tu m'appelles de ton numero des US?

Moi: Roaming! Je suis à peine arrivé, il faut que j'active mon numero d'ici.

Léon: Je n'y crois pas mais moi je suis en train de rentrer de Dapaong****, je ne peux même pas vérifier.

Moi: J'ai à peine fini un bon adémè que m'a servi une jeune dame du nom d'Astrid. Ta mère est à Ouidah et ta fille à Nowhere!

Léon: Tu es vraiment là. Mais pourquoi tu as besoin d'une voiture?

Moi: Nouveau départ, nouvel objectif!

Léon: Toi vraiment! Je t'envoie Tim (son deuxième fils). Mais pourquoi tu n'es pas allé à la maison?

Moi: Parce qu'ici c'est où? Je te laisse, je vais m'habiller. Je ne serai pas joignable.

Une heure plus tard, Tim arrive. Ils grandissent décidément trop vite. 

Accolades!!

Il se dégage très vite, mon frère n'est pas très tactile.

Tim: Mon tonton préféré! Comment vas tu? Mais pourquoi je ne suis pas beau comme toi?

Moi: Krkrkr! Désolé de t'avoir dérangé! 

Tim: Dérangé? Même pas. Je suis même à Lomé par chance. Et tu m'as plutôt arrangé.

Moi: Je suis déjà en retard. Je te dépose? Tu me raconteras dans la voiture.

Je vais dans la chambre et ressors avec une valise.

Moi: Tiens ta valise! 

Tim: Merci tonton, Kossi est le meilleur!!

On est dans la voiture, il y a une playlist de tubes ivoiriens. Le bruit!

Moi: Je t'ai donc arrangé de quelle manière?

Tim: Il y a une petite qui me fatigue depuis là, je suis passé lui faire un coucou avec la Lexus Rx nouveau modèle avant de venir.

Moi: Hummm! Donc tu es toujours dans les affaires de filles?

Tim: Rho tonton!

Moi: En tous cas, c'est mieux que les affaires de garçons ou bien?

Tim: Voilaaaà!!!

Moi: Je ne descends pas, je viendrai voir ta mère demain. Salues’ tous les autres et encore merci. 

Nous avons rendez vous au bar du Sarakawa. Je suis arrivé avant elle et ai déjà tout arrangé. 

Je confirme qu'elle a une poitrine vraiment forte.

Je n'avais pas remarqué ses ongles recouverts d'un truc léopardé. Oh no!

Qu'elle profite bien de cette fois ci, on ne m'y reprendra plus.

Elle prend un cocktail et moi un whisky.

Après quelques bavardages, nous montons.

Elle est douée, très! Peut être que je vais la rappeler finalement.

L'avenir me semble soudain moins sombre.

Je suis un peu embarrassé quand même, je ne sais pas trop quoi faire dans ces situations.

C'aurait été prévu que je lui aurais pris des bijoux ou un truc de valeur. Là je ne sais pas. Je ne vais quand même pas lui donner de l'argent.

On va faire simple.

Elle s'appelle comment déjà? Candy? Candice!!

Moi: Candice

Candice: Tu es insatiable toi! Viens par ici.

Bon au diable, la bienséance!

Nous nous séparons après le petit déjeuner à 7h.

Je vais voir mon terrain à Baguida, en fait dessus il y a une maison inachevée. Je dois la finir. Quand je rentre à la maison, Nini dort encore.

Léon m'appelle et m'invite à manger chez eux à midi.

Après le déjeuner, il rentre avec moi. Nini est avec ses copines, elle me saute dessus. 

Nini: Mon tonton chéri! Bonjour papa!!

Moi: Ça va les filles? Toi je te boude!

Léon: Bonsoir les filles, vous allez bien?

Elles: Oui tonton.

Nini: Mais qu'est ce que j'ai fait, tonton chéri?

Moi: On en parlera après! 

Nini: Hmmm!! Comment vont mes petites chéries?

Moi: Elles vont bien et t'envoient plein de bisous.

Nini: Les filles, fermez la bouche et partez déjà. Je vais commencer à recevoir mes bisous.

Elles: Krkrkr!!

Léon et moi allons nous mettre au salon et parlons de mes futurs projets.

Léon: Pourquoi ne pas juste te reposer un peu? Tu pourrais te limiter à contrôler les avancements des travaux de la maison.

Moi: J'y ai pensé aussi. Je vais plutôt aller à Dzogbegan comme ça je vais recueillir d'autres idées pour la ferme.

Léon: Ok. Mais tu étais où hier nuit?

Moi: Tu es trop curieux. À propos,...

Je lui ai expliqué que j'avais besoin d'un petit présent.

Il envoie son chauffeur qui ramène après 2h de temps, un paquet déjà emballé. Une broche à ce qu'il paraît.

Je passe le laisser au desk air xxx pour Candice.

Elle m'appelle le jour d'après pour me remercier du "magnifique" cadeau et me dire que fallait pas...

Bon c'est mieux. 

Maman est rentrée, elle a failli défaillir quand elle m'a vu. Elle a tenu à ce que je dorme avec elle. 

Le matin, elle m'a fait les beignets. Je lui ai dit que j'irai encore au monastère pour recueillir un peu d'idées.

Madame avait déjà ses idées à elle qu'elle m'a exposées; ajoutées aux miennes, c'était presque bon.

Ma nouvelle voiture est arrivée, ce matin! Je vais la retirer, j'en aurai besoin. Deux semaines plus tard me voici de nouveau au monastère de Dzogbegan.

 J'ai fait un tour par Azahoun pour déposer Tim à son internat et je suis passé par mon "village". Ils ont bien suivi le plan. 

Je vais m'adonner aux plantations de fruits; enfin dans un premier moment.

À Dzogbegan, j'ai eu un tas de solutions, le moine Benoît est même venu avec moi à la ferme. Il a souligné un problème réel: la formation.

J'ai revu Candice plusieurs fois jusqu'à ce qu'elle m'ait avoué vivre avec un homme même s'ils ne sont pas mariés.

J'ai gentiment mais fermement mis fin à la chose. Pas que je voulais quelque chose de sérieux mais je ne me sens pas bien à l'idée d'aller avec la femme d'un autre.

Les deux chantiers ont considérablement évolué.

Entre temps, j'ai pris des instructeurs qui donnent des cours d'agriculture à mes futurs employés et à moi même; employés dont la grande partie est composée des habitants des villages avoisinants.

J'ai fait construire une mini zone résidentielle qui se compose de bungalows.

Il y a aussi une école où des cours d'agriculture et d'élevage sont donnés à tous ceux qui en ont besoin. 

En 6 mois, ma vie a totalement changé. Je suis un vrai entrepreneur maintenant, enfin plus cultivateur qu'entrepreneur.

J'ai recruté certaines personnes compétentes dont un ami de Kossi pour s'occuper de la gestion des comptes. 

Je ne veux plus toucher à tout ce qui est paperasse.

Prochain Objectif: Révolutionner l'agriculture au Togo.

En fin novembre, je me suis rendu avec Léon et maman à la graduation de Kossi. YV avait aussi ramené les filles, elle nous a présenté son nouveau compagnon. Il est blanc!

Bon on s'en fout, Il a l'air bien éduqué et sympa.

Kossi a signé un contrat avec l'entreprise dans laquelle il a fait son stage et n'a donc pas de vacances.

Cette semaine, nous avons trois jours d'open day à la ferme avec un séminaire sur la conservation des fruits et aussi pour présenter nos nouveaux fruits séchés. 

Ils sont en train de leur faire visiter les champs. Je feins d'être tellement concentré au point de ne pas pouvoir lever la tête quand le groupe passe à mon niveau.

Il est des personnes vraiment pas futées. Comment peut-on visiter des champs avec des talons aiguilles? 

Je ne la vois que de dos, j'apprécie ses courbes moulées dans une jupe en jean, les ongles super manucurés, un peu moins les longs cheveux hérités de je ne sais qui mais ça peut aller.

Elle est restée en arrière à contempler je ne sais quoi, pendant que son groupe avance.

Et si, je m'approchais?

Moi: Ça va comme vous voulez madame?

Elle sursaute et se retourne.

Un beau visage en plus.

Elle d'un air hautain: Oui merci.

Moi: Vous risquez de vous perdre, si vous ne suivez pas le groupe. Surtout qu'avec vos chaussures, je doute que vous puissiez les rattraper.

Elle: Mes chaussures?

Elle semble vouloir dire quelque chose puis se ravise.

- Magnim, arrête tes trucs et viens! On suit le groupe.

La propriétaire de la voix est une jeune femme d'une trentaine d'années en Stan Smith.

-Oh excusez moi! 

Son regard comme celui de sa copine d'ailleurs s'est attardé sur mes muscles bien visibles sous mon tee-shirt. 

Moi: De rien, je retourne au travail.

Je tourne les talons.

-Oh HOT!

Magnim: Qui?

-Comment qui? Le gars! Je vois que tu m'as prise au mot.

Magnim: C'est un paysan, Rhoda! Allons retrouver les autres.

Paysan!!! 

Heureusement! Avec ses cheveux de morts là. N'importe quoi!

* Casanova: Légendaire homme à femmes vénitien.

** Epicure: Philosophe grec, fondateur de l'epicurisme. Philosophie qui consiste notamment à savoir se satisfaire de ce que l'on a.

*** Horace: Créateur du célèbre "Carpe Diem", qui semble dans ses écritures partager et diffuser une vision de jouissance, "bon vivant".

****Dapaong: Ville du nord Togo