Una amitié à dure épreuve
Ecrit par lpbk
Depuis la fameuse réunion de vendredi dernier, j’ai
passé la fin de semaine à penser à Elie. Pourquoi elle m’a encore rien dit ?
J’ai tenté de la faire parler vendredi en sortant du bureau, mais je n’ai rien
appris concernant son aventure avec monsieur Soucy, seulement de quelques
banalités.
Vendredi
dernier vers 17h,
En sortant de la réunion, je me dépêche de ramasser
mes affaires, mon manteau, mes bottes et mon porte-clés en forme de cœur. Je
suis trop impatiente de connaitre l’opinion de mon amie sur la réunion qu’on
vient de vivre et sur la fameuse fin de semaine de ressourcement qu’on va être
obligé de se taper. Aussi j’espère réellement qu’elle va me faire des
confidences. Peut-être qu’elle attend le bon moment, non ? J’accours
presque jusqu’à la sortie. Je bouscule Betty, qui laisse tomber tous ces
documents par terre. Insultée et en replaçant sa jupe, elle me regarde avec des
yeux qui lancent des poignards.
— Fais attention ! Coudonc, tu ne peux pas arrêter de faire des
gaffes aujourd’hui ! C’est quoi ton problème ? dit-elle, en se
penchant pour ramasser ses affaires.
Je me penche à mon tour pour l’aider. Elle proteste,
comme d’habitude. Mais c’est trop tard. Je lui donne ce qu’elle a laissé tomber
et… oups… je me rends compte de ce que je viens de ramasser. C’est un
préservatif. Betty me l’arrache des mains et remet l’objet dans sa bourse.
Outrée, sans que j’aie besoin de lui poser des questions, me mentionne :
— C’est pas tes affaires ! Tu ferais mieux de ne rien dire à
personne !
Mais de quoi parle-t-elle ?
— J’ai le droit de m’amuser avec Marc même s’il pue ! Ce n’est pas
parce qu’il est malpropre qu’il est pas agréable au lit !
Mon Dieu ! Je n’aurais jamais dû entendre
ça ! Ouache ! Pkus jamais jene vais les voir de la même façon. En
plus, je pensais que Betty était une cougar. Elle sort avec des hommes plus
jeunes. En tout cas, elle a la confidence facile, beaucoup plus qu’Elie. Je la
regarde partit avec Marc en voiture. Vraiment, mes collègues sont de plus en
plus bizarres. Dire que dans deux semaines je vais être vingt-quatre heures sur
vingt-quatre avec eux. Quelle galère !
Je continue mon chemin, toujours à la recherche de mon
amie. Je la voie ! Elle s’apprête à entre dans son véhicule. On dirait
qu’elle me fuit. D’habitude, elle ne part jamais sans me saluer. Je m’avance
vers elle. J’estime que j’ai droit à des explications.
— Elie ! Tu t’en vas déjà ?
— Oui… J’ai des choses à faire chez moi.
— Je peux venir ? On pourrait papoter.
Bon, je l’avoue c’est pas très subtile comme façon de
faire. Mais pour le moment je ne connais pas d’autres moyens.
— Ah, une autre fois. Ma mère est supposée passer chez moi. je l’héberge
pour la fin de semaine.
C’est peut-être pour ça qu’elle semble préoccupée. Sa
mère l’ayant abandonnée pour aller rejoindre un de ses amants, quand elle était
enfant, a décidée de revenir dans le décor. Depuis ce temps-là, elle est
perturbée par ce retour inattendu. Mais comme elle a toujours rêvé de retrouver
sa mère, elle a accepté de la revoir. Je n’insiste pas sur ce sujet épineux.
— D’accord. Euh… euh… eh et la réunion ? Que penses-tu de cette fin
de semaine en camping ? Je sens qu’on va s’ennuyer royalement.
Mon amie ne semble pas trop s’en faire avec ça.
— Bof… C’est seulement une fin de semaine, ça ne devrait pas être trop
long. En plus ça va nous permettre de mieux connaitre les gens avec qui on
travaille.
Ca y est ! C’est ma chance ! Je dois
profiter de ce moment pour en savoir plus.
— Comme monsieur Soucy ?
— Euh… oui, entre autre, dit-elle sans le moindre malaise.
Mon amie a le don de cacher ce qu’elle ressent. Elle
fait souvent semblant de rien lorsqu’un drame lui arrive. Je me souviens de
l’époque où sa mère est revenue. Ça lui a pris des mois à m’avouer que cet
évènement la perturbait. Je vois bien qu’elle n’est pas du tout réceptive. Je
lâche le morceau. En tout cas, pour le moment, parce qu’un jour ou l’autre elle
devra m’en parler.
— Je m’excuse Angie, mais ma mère m’attend. Je t’appelle, d’accord ?
— Bien sûr ! Bonne fin de semaine.
On se fait une accolade amicale et je me dirige à ma
voiture.
Il me semble que la première chose que j’aurais dû
recevoir ce sont les confidences de mon amie. Et j’aurais dû les recevoir à
l’instant même. J’ai plutôt appris la nouvelle complètement par hasard, pendant
la réunion, et c’est seulement parce qu’elle semblait préoccupée par son
téléphone. Sinon, je l’aurais pas su. Peut-être que monsieur Soucy la menace de
la mettre à la porte si jamais elle en parle. Pauvre Elie. Elle est victime de
chantage. Je dois l’aider, la sortir de cette merde. Je connais mon amie, elle
doit s’investir en permanence avec lui et il doit ne rien lui donner en retour.
Je me fais peut-être un film. Je dois avant tout connaitre sa version des
faits. Mais comment ? Elle refuse de parler, c’est clair. A moins que je
ne me trompe et qu’elle ait une aventure avec une autre personne. Masi qui
alors ? Ceci me hante. Je dois absolument le découvrir. Je dois prendre le
taureau par les cornes et la prendre sur le fait.
Retour à
lundi matin,
Mon idée de la prendre sur le fait est fantastique.
J’aurais dû y penser plus tôt. Toute la journée, je tente de savoir si Elie est
chez elle. En plus, je la soupçonne de ne pas être seule ce soir, parce qu’elle
refuse toujours de me recevoir à diner. Elle doit recevoir monsieur Soucy. Nous
avons l’habitude, chaque lundi, pour bien débuter notre semaine, de diner chez
Elie pour discuter de choses de filles. Après ça on s’amuse à se faire des
tresses comme deux adolescentes. Bah quoi ? On a le droit, non ?
C’est le moment où jamais. En plus de me présenter chez Elie à l’improviste, je
vais peut-être avoir la chance de voir son charmant voisin. Vraiment, c’est
génial.
Tel que convenu, je me rends chez mon amie. Je tremble
de peur tout à coup. Et si j’en faisais trop comme d’habitude. Je m’approche de
sa porte et j’hésite. Je ne suis pas pour cogner à la porte comme si de rien
n’était.
Je reste donc là à essayer d’entendre des sons. Mais
je n’entends rien. Je m’approche encore pour entendre des bruits. Et si
j’entendais la voix de monsieur Soucy ? Ce serait clair et je n’aurais pas
besoin de forcer la main de mon amie. Merde ! Je n’entends absolument
rien ! Ils sont donc bien silencieux. J’approche encore mon oreille de la
porte.
Au même moment, je sursaute en entendant une
voix :
— Qu’est-ce que tu fais, Angie ? Tu espionnes Elie ? demande
Philippe.
Il faut que je sois naturelle. Qu’il pense que c’est
naturel que j’espionne mon amie.
— Evidemment !
— Pourquoi ?
— Il faut absolument que je sache qui est l’amant d’Elie !
— Ça ne serait pas plus simple de lui poser la question ?
— Euh… oui, mais je peux pas lui poser la question directement. Elle va se
fâcher de me savoir aussi curieuse. Elle veut vraiment pas m’en parler.
— Tu penses qu’elle ne sera pas fâchée d’apprendre que tu
l’espionnes ?
— Euh…
Il a tout à fait raison. Je ne peux pas continuer
d’espionner mon amie. Je dois respecter sa vie privée. Pourquoi il a
raison ? Vraiment cet homme lit en moi comme dans un livre ouvert. Il
vient me chercher, il a le don de me ramener à l’ordre. Je ne peux pas lui dire
le contraire. Tout à coup, je suis complètement hypnotisée. Je m’éloigne donc
de la porte pour ne plus espionner et avec la ferme intention de m’en aller. Au
même moment, il met ses deux mains sur la porte et s’approche de moi pour
écouter à son tour. Je ne bouge plus, je sens son souffle dans mon cou, ses
bras qui entourent mon cou. Je ne réfléchis plus, je suis en train de devenir
folle. Je ne suis plus capable de réfléchir ni de parler. Philippe continue
d’écouter à la porte et comme moi, lui non plus n’entend rien. Il se décolle de
la porte et me regarde dans les yeux. Je ferme les miens. Je sens qu’il s’approche
de moi pour m’embrasser. Lorsqu’il vient pour déposer ses lèvres sur les
miennes, la porte s’ouvre. Comme j’étais adossée à la porte, je tombe encore
par terre, sur le dos cette fois-ci.
— Ouch ! dis-je, en tombant.
Je me mets la main sur le visage. Ouf ! Je n’ai
pas cassé mes lunettes cette fois. Mais cette fois encore, je me ridiculise
devant Philippe. Je me dépêche de me relever. Elie me regarde, elle n’a pas l’air
contente.
— Qu’est-ce que tu fais, Angie ? Tu m’espionnais ?
Oh non ! Ma best a vraiment pas l’air d’apprécier
de me voir. Je dois trouver une belle excuse.
— Non, non… euh, je passais par là et…
— Je t’avais dit que je n’étais pas disponible pour te voir ce soir, Angie !
Mais tu voulais absolument savoir ce que je faisais ! Tu n’es pas capable
de ne pas me surveiller un instant ? J’ai le droit d’avoir une vie privée.
— Oui, je sais. Mais c’est que…
En essayant de trouver une façon de me sortir de cette
situation, qu’est-ce que j’aperçois ? Un homme en sous-vêtement dans son
salon : monsieur Soucy.
Elie me met hors de son appartement en me traitant de
tous les noms.