Une vie facile
Ecrit par Boboobg
.... Quatre mois plus tard....
*Orelie Mpo
Moi : tu crois qu'elle acceptera de te voir ?
Farah (faisant les tresses de Nana) : mu me za ve (je ne sais pas) en tout cas, j'essaierai.
Moi : d'ailleurs je n'ai jamais comprise le fait que vous soyez aussi éloignées toutes les deux. Je veux dire, vous avez grandi ensemble et puis tu as élevé sa fille ! Pourquoi vous ne vous entendez pas ?
Farah : heee bien, moi non plus je n'ai jamais compris surtout que différemment de moi, elle a toujours eu son père.
Moi : bref je te plains.
Nous discutons en kituba pour ne pas attirer l'attention des enfants. Nous sommes dimanche et elles passent la journée chez moi, me faisant ainsi de la compagnie avec Gaston qui est en voyage à l'autre bout du pays,cela me fait du bien.
Moi : d'accord je vais l'appeler.
Farah (souriante) : tu es une sœur en or tu le sais ça ?
Moi : tchrrrrrr
J'ai envoyé Belle cherché mon téléphone dans le salon avant d'attendre que Farah finisse avec les cheveux de sa fille pour éloignées les deux sœurs. Les enfants n'ont pas à écouter les discussions des personnes plus âgées. Elles n'ont pas encore l'âge alors elles n'ont pas à prendre connaissance de ce genre d'histoire.
Je compose le fameux numéro et attends que la personne décroche.
Elle : Allo ?
Moi : bonjour Sandrine, c'est Orelie ta sœur.
Elle : Sandra.
Moi : okay Sandra, comment vas tu ?
Sandra : ce n'est pas pour avoir des nouvelles que tu as appelé alors fais vite, je suis occupé.
Moi : heu d'accord. En fait, il y'a Farah qui voudrai te voir, elle a des choses importantes à te dire.
Sandra : qu'est ce qu'elle a à me dire qu'elle ne peut pas faire au téléphone ?
Moi :cela concerne Belle, ta fille.
Sandra :....
Moi : j'ai cru comprendre l'autre jour, quand l'on s'est croisé il y'a un an et demi au grand marché que ça t'avait fait quelque chose de la voir.
Sandra : qu'est ce qui lui ai arrivé ?
Moi : des choses qui vous concernent Farah et toi. Et comme je semble être l'entremeteuse attitré de cette famille, c'est moi qui t'appelle.
Sandra : dis à ta sœur, de me donner le jour, l'heure et l'endroit. Je serai là,je n'ai pas envie d'être vue en publique en sa compagnie.
Moi : super. (regardant Farah) je te la passes.
Farah : Demain, au siège de la Bralico. Demande à me voir à 13h.
Puis elle me rend le téléphone mais l'autre a déjà raccrocher.
Moi : c'est quoi ton problème avec elle ?
Farah : la dernière fois qu'on s'est parlé, elle a mis Sandrine dans mes pattes et tu sais ce qui en ai suivi.
Moi : Hummmm heureusement pour moi, j'ai le côté des Tchibanga ! Sinon je ne m'en sortirai pas avec cette famille !
Farah : heureusement pour toi oui.
Nous avons dirigé notre discussion sur autre chose. Puis vers dix huit heure, monsieur Denoeud est venu comme toujours les cherchés. C'est que le mec ne la lâche pas d'une semelle.
En à peine quelques mois, leur relation a tellement évolué qu'ils habitent ensemble et ma sœur qui était le singulier absolu ne dit pas une seule phrase sans faire : Mat et moi pensons que.... Mat dit que.... Nous avons décidé de.... Mat et moi allons....
Elle est heureuse et je ne peux que l'être aussi pour elle surtout que cet homme est merveilleux avec elle et surtout avec les enfants. Ces dernières sont nettement plus heureuses et épanouies depuis que celui ci fait pleinement partie de leur vie.
En peu de temps qu'il ne l'a fallu, il a su montrer à ma sœur le bon côté des hommes et surtout le bonheur que cela apporte d'avoir quelqu'un qui vous aime et vous comprend.
*Farah
Après avoir fini de dîner, Mat va s'occuper des filles pendant que je vais m'occuper de mes cheveux. J'ai passé l'après midi à m'occuper de ceux de ses deux là maintenant c'est mon tour.
Je place délicatement de la base jusqu'au fourche mon masque fait maison à base de maillonaise, d'huile de ricin, d'huile de coco et du ju d'oignons. Je laisse reposer pendant une dizaine de minutes avant d'aller me placer tout entière sous la douche. J'économise mon temps.
Après avoir fini, je me sèche avant de mettre mon pyjama et d'aller rejoindre monsieur qui s'est confortablement déjà placer sous la couette.
Il me tire au moment où je comptais me mettre à ma place me faisant ainsi perdre équilibre et me retrouver au dessus de lui.
Moi (rire) : arreteeeeee!
Mat (me serrant contre lui) : vous vous verrez quand ?
Moi : demain si elle se pointe bien sur .
Mat: tu crois qu'elle va acceptée ? Je veux dire elle ne me connaît pas et...
Moi : arrête de t'en faire. Elle n'a pas à te connaître ou quoi que ce soit. C'est pour le bien de Belle. Et pour une fois elle pourrai faire une bonne chose pour sa fille.
Mat: j'espère juste que ta sœur n'est pas aussi têtu que toi !
Moi (amusé) : non mais Ho !
Mat (caréssant ma joue) : j'ai une longue journée demain, je serai peut être déjà parti quand tu te réveillera. Le chauffeur se chargera de vous déposer les filles et toi.
Moi : elles vont bouder tu sais ?
Mat : bien sûr mais bref si je veux être tout à vous pendant les vacances, je dois tout boucler donc travailler plus.
Moi : je te comprend ! (suave) donc je dois aussi profiter avant que tu ne te mettes derrière ton bureau.
Je me suis redressé pour me mettre à califourchon sur lui et il a plongé son visage dans ma poitrine. Il adore faire ça !
Mat : tu sais que tu es belle toi !
Moi (amusé) : je le sais monsieur, vous me le dites chaque soir !
Mat (léchant mon mamelon) : c'est parceque c'est la vérité vraie !
Et voilà comment je glousse comme une adolescente.
Nous nous sommes mis à nous carresser et on a fini par faire les choses impolies dans cette position. Le sex avec Mathieu est tout simplement explosif. On le fait n'importe où, à n'importe quel moment. Ça fait quatre mois que ça dure et je ne m'en plain pas loin de là.
Mat : bonne nuit Fafa.
Moi: bonne nuit Matuuuu !
Mat : grrrrr je déteste ça !
Moi : alors m'appelle pas Fafa !
Mat(m'ambrassant) : je t'aime.
Moi (le fixant) : okay
Moi (amusé) : tu finira par te l'avouer un jour bébé !
Et comme souvent, il est le premier à s'en dormir. Notre relation a évolué naturellement et sans que je ne m'en rende vraiment compte, il a pris cette place que je ne réservais plus à personne et en a fait sienne.
Il s'est imposé dans ma vie et je dois l'avouer que je n'arrive plus à me projeter sans lui auprès de nous. Des fois, ce sentiment me fait vraiment peur car rien ne me dit que lui aussi ne s'en ira pas. On en peut vraiment jamais s'en débarrasser de ce sentiment. Il y'a tellement de fâcherie qui me sont arrivés qu'à chaque fois que je sens ce sentiment de plainitude, je me dis Farah regarde bien partout un truc moche risque d'arriver dans pas longtemps.
Et à chaque fois, Mathieu est là pour me réconforter, me dire qu'il est là et qu'il ne s'en ira pas.
Après notre premier week-end en famille sur l'île Mbamou à Brazzaville, voir ainsi les filles heureuse et surtout me sentir en sécurité, comprise dans les bras de cet homme m'a fait réaliser beaucoup de choses, notamment sur le fait qu'il avait les moyens pour nous rendrent heureuses les filles et moi. Je ne parles pas d'argents mais de sa nature, de son caractère et surtout de son grand cœur.
Ce n'est pas la vie en rose tous les jours, on a nos disputes notamment quand il ne veut pas que je sortes prendre un verre avec Sara ou comme il y'a un mois que j'assiste à une fête organisé par la boîte. Mais cela fini toujours par se calmer après une longue discussion sur laquelle monsieur fini toujours par gagner. C'est qu'il sait comment me faire avalée ses conneries d'hypothèses. Je ne peux simplement pas me battre contre lui, son ego et surtout sa jalousie. Il est complément malade de jalousie,je crois que c'est son plus grand ou peur étre même son seul défaut.
C'est allée assez vite entre nous et j'ai su m'asseoir sur mes réticences ce que je ne regrette pas aujourd'hui car je me sens aimee et heureuse.
Il est sept heures quand le réveil sonne, Mat n'est pas sur le lit ni nulle part dans la maison. Je veux descendre au premier pour le chercher, c'est alors que je me souviens qu'il m'a prévenu hier soir et me ravise en allant me préparer pour le boulot. Claudia (la gouvernante) s'occupe sans doute déjà des filles.
Une fois prête, je rejoins ce beau monde dans la salles à manger ou encore une fois mademoiselle Victoire ne veut pas manger. Et comme son père n'est pas là pour la supplier, je suis obligé de crier de beau matin en la menaçant d'une claque. Ce que Mathieu desaprouverai dûrement (roulant des yeux) les blancs seigneur !
Après le petit déjeuner, nous allons à la voiture où Fernand le chauffeur n'attend que nous. Quand je penses que j'ai été obligé de rendre mon véhicule de service parceque monsieur estime que je n'en ai pas besoin. Pffff.
Fernand dépose d'abord les filles avant de me déposer moi. Le pauvre a les consignes de rappliquer à chaque fois que je l'appelle car il doit me conduire partout.
Dans les escaliers, je tombe sur Constant qui comme d'habitude est suivi de sa horde. Et comme depuis notre rupture, je lance un "bonjour patron" qui n'aura pas de réponse. En tout cas je ne désespere pas, un jour peut être il aura tourner la page et se rendra compte que je lui ai fait une fleur en sortant de sa vie. Parceque quand je regarde en arrière, je me rends compte qu'on se faisait plus de mal tous les deux qu'autre chose. Mais il me déteste et me le fait bien comprendre par toutes les mauvais plans et le nombre de travail qu'il me refile.
Il est 13h pile quand on m'appelle à l'entrée pour me dire qu'une certaine Sandra Délicat demande à me voir. Il m'a fallu réfléchir pour me rendre compte que cette Sandra Délicat n'est autre que Sandrine Fatoumata Lasana ma sœur.
J'ai demandé à ce qu'on la laisse entrer et dix minutes plus tard, elle embaumait mon bureau entier par l'odeur de son cinéma de chez Yves Saint laurent.
Sandra :bonjour.
Moi : bonjour Sandrine (regardant son alliance) je ne savais pas que tu étais mariée !
Sandra (me regardant) : que ça t'intéresse ?
Moi (sur le même ton) : bien sûr que non.
Je prends le temps de la regarder. Elle s'est parée d'une magnifique jupe tailleur et un haut en pagne wax Hollandais. Elle ne doit pas crever de pauvreté celle là. On ne dirai pas cette fille avec laquelle nous mourions de faim au fin fond de kisundi quand Sandrine nous abondonnait pour aller danser pendant des semaines entière. Elle avait 9 ans et moi 6. Mais ce temps est bien révolu. Elle était déjà ainsi quand je l'ai vu à la veillée de Erica: belle, pouponnee comme une reine.
Sandra (me sortant de ma rêverie) : j'ai des choses à faire mademoiselle. Alors abrege s'il te plaît.
Moi : okay. Je voudrai faire adopter Belle par mon compagnon pour qu'elle puisse bénéficier d'une double nationalité.
Sandra : laquelle ?
Moi : congolaise et française.
Sandra (surprise) : madame je suis allergique c'est trouver un blanc ?
Moi : ce n'est pas de moi qu'on parle !
Sandra : et qu'est ce que je dois faire ?
Moi (déposant les papiers) : signer là. Sur ses papiers tu me donnes les pleins droits sur Belle du point de vue juridique et surtout tu acceptes le fait que Mon compagnon l'adopte.
Et sans même prendre la peine de lire, ma chère sœur signe le tout sans sourciller. Ce qui ne m'enchante pas vraiment même si je n'aurai pas voulu qu'elle fasse le contraire.
Moi (dépité) : tu ne cherche même pas à discuter ? À savoir les tenant et aboutissant ? Tu viens de me donner tout tes droits là !
Sandra (l'air de rien) : cela fait des années que je t'ai donné tout les droits. Oui cet enfant je l'ai porté mais elle n'a jamais été à moi. Je l'ai vu l'autre fois, elle est belle et bien éduquée. Tu as fait du bon boulot (se levant) maintenant j'ai mes deux jumeaux qui m'attendent dans la voiture avec le chauffeur.
Moi (ahuri) : tu as d'autres enfants ?
Sandra : oui, des enfants dont le père m'a épousé. Des enfants qui m'ont fait devenir riche eux et surtout des enfants qui ne m'ont pas apporté la honte.
Moi : Belle ne t'a rien fait. Tu aimais son père !
Sandra : et ? Que c'est cet amour qui l'a empêcher de disparaître ? Que c'est cet amour qui m'a empêcher d'être à ça de mourir de faim enceinte jusqu'au coup à seulement 17 ans ? Non, alors ne me prend plus la tête.
Moi : mais c'est ta fille !
Sandra : non c'est la tienne !
Moi (en colère) : en fin de compte, tu es son portrait craché Sandrine Fatou mata Lasana . Je comprends pourquoi elle t'a donné son prénom !
Sandra (criant presque) : ne me confond jamais avec cette pute qui vous sert de mère. D'abord Moi je n'ai jamais demandé à porter cette grossesse contrairement à cette grosse pute qui a toujours cru que les enfants servent à retenir les hommes. Et ensuite dès qu'elle est venue au monde je l'ai donné à une personne qui pouvait s'en occuper ce qui est le contraire de ce que celle là nous a fait. Maintenant, tu as tes papiers alors fou moi la paix avec ta morale à deux balles. Je suis sortie de cette vie, de ce troue du cu du monde que tu appelle famille et cet enfant me le fera toujours rappelé alors oui, je te donne les pleins droits et dorénavant ne me contactez plus.
Moi (au bord des larmes) : pourquoi tu nous déteste a ce point ? Toi tu avais ton père pour te soutenir, toi tu avais ta religion, les principes, une vraie famille en dehors de ce cercle vicieux dans lesquel Sandrine nous faisait évoluer. Alors pourquoi tu nous déteste autant ? Même à la mort de Erica, tu n'as pas fait ne fusse qu'un pas pour nous présenter tes condoléances !
Sandra : famille ? Un père qui croit dure comme fer que tu es la representation du mal parceque tu ressemble à ta mère ? Qui te renie parceque tu as un enfant hors mariage ?
Moi :...
Sandra (dans sa lancée) :Je déteste Orelie parce qu'elle a eu, la vie que j'aurai voulu avoir et toi, surtout toi avec tes principes à la con et ta peau qui t'ouvrait tellement de portes mais que tu refusais d'ouvrir parceque madame ne se voyait pas se vendre pour de l'argent pffff et pendant ce temps nous on mourrai de faim. Et aujourd'hui tu en ai ou ? N'es pas avec un blanc que tu es? Et sûrement riche judqu' au cou ?
Moi : je ne me fais pas entretenir !
Sandra : autant pour moi ! Je deteste Naomie parceque cette petite conne a toujours aimé Sandrine même quand elle l'a repoussait pour aller se faire baiser par les petits du coin. La seule que j'appréciais dans tout ce beau monde c'était cette petite Erica Dieu paix à son âme. Belle je ne l'aime pas et ne la déteste pas. Et Sandrine mon Dieu, elle je la tuerai moi même à main nue si ce n'était pas puni par la lois. Maintenant tu as tes réponses. Au revoir sœurette !
Elle est sortie de mon bureau et je suis resté là pétrifié comme si je venais de recevoir une grosse douche froide.
Moi qui me pensait avoir été atteinte par cette enfance dans la précarité absolue, j'ai vue en ma sœur plus de souffrance que je n'en ai jamais ressenti.
J'ai juste pris mon téléphone pour appeler Mathieu.
Mat: Fafa ?
Moi : elle a signé et ma sortie les pires horreurs qui soient.
Mat : et tu te sens mal ?
Moi : je l'ai surtout prise en pitié. J'espère juste qu'un jour elle voudra connaître la merveilleuse personne qu'est ma fille.
Mat: qu'est notre fille. Moi je la remercie de me donner la possibilité d'avoir des droit sur ma Belle.
Moi : en tout cas.
Mat : bon je te laisse. Demain j'irai à l'ambassade. C' est papa qui sera heureux de vous voir enfin cet été !
Moi : hum
Mat : je viens te chercher à la sortie !
Moi : okay.
Mat : sois sage.
Moi (souriante) : comme toujours !
Je soupire un moment avant de me replonger dans mon travail. Je n'ai pas vraiment une vie facile.