VII
Ecrit par Les petits papiers de M
VII-
Ma
Caro
Mon
sang se glace sur place quand j’entends Gisèle hurler de toutes ses forces mon
nom. Alban a vraiment du voler pour lui avoir déjà parlé seulement cinq minutes
après être descendu. Si c’est pour me faire des histoires, elle peut bien se
donner la peine de monter jusqu’ici elle-même. Je ne suis guère pressée de me disputer. Mais ses cris persistaient et
quelques minutes après j’entends des coups frappés à ma porte
Domestique :
ma Caro, ma Caro, pépé est tombé. Il est tombé dans les escaliers
Je me
précipite pour voir ce qui se passe et je me rattrape de justesse à la rambarde
après avoir glissé sur je ne sais quoi. De ma position je vois le sang sur les dernières
marches de l’escalier et Gisèle qui tient la tête d’Alban dans ses mains en
essayant de le réveiller.
-
Gisèle, qu’est ce qu’il y a ? il fait quoi
là ?
-
(en larmes) je ne sais pas, je ne sais pas. Je
l’attendais ici. Je l’ai seulement entendu crier et quand je me suis retournée,
il était en train de rouler dans les escaliers et il est tombé devant moi
-
Ma Caro, ce sont les voitures des enfants. Ils
faisaient la course et il a glissé dessus
J’ai
eu envie de la gifler en entendant ses mots. Je lui ai toujours dit de les
surveiller et les empêcher de faire la course dans le couloir. Ce n’est pas la
première fois qu’on manque de se casser la figure avec cette histoire.
-
Ne perdons pas de temps. Appelle le gardien on
va l’emmener à l’hôpital.
Je
monte rapidement prendre mon sac et j’alerte la famille durant le trajet vers
l’hôpital. Seigneur, je t’en prie, il faut que tu sauves Alban.
Philo
Je
m’assois en soupirant à l’une des tables en terrasse de la Teranga. On a prévu
mes belles-sœurs et moi de déjeuner ensemble ce midi et j’ai tout fait pour que
ce soit ici parce que je mourrais d’envie de boire leur avocat au lait. Pauvre
de moi. Je n’en peux plus des envies toutes plus bizarres les unes que les
autres qui me prennent littéralement par les tripes. Et avec Romain à Lomé je
suis obligée de les assouvir par moi-même, pure galère surtout avec le ventre
que je trimballe ces dernières semaines.
-
La plus belle des femmes enceintes de la
famille
-
Sèna, laisse la flatterie un jour
-
Oh ! ma BS, pourquoi tu doutes de mes
bonnes intentions comme ça ?
-
Hahaha qui ne te connaît pas toi ?
toujours en train de blaguer les gens. La preuve même la dragonne sourit en ta
présence
-
Ma chérie, ne te trompes pas, ça a été une
lutte de longue durée. Quand j’étais seulement la copine de Stéphane, j’avais
l’impression qu’elle n’avait pas de dents, tellement ses lèvres étaient tout le
temps serrées
-
Hum… pour l’instant elle les desserre à peine
avec moi. J’ai vraiment du mal à la cerner
-
C’est vrai que les Gbedji ne l’aiment pas
beaucoup. Mais je pense que c’est une dame cool. Juste pas très sociable. En
tout cas le courant passe entre nous. Et plus ou moins avec Linette.
-
(rigolant) sauf sur la question des enfants
-
Je pense sincèrement que c’est une décision
prise de commun accord avec Ariel. Si le couple se sent bien ainsi, je ne vois
pas pourquoi la dragonne en fait une histoire
-
Elle a juste peur que son fils n’ait pas
d’héritier. Même si je pense qu’ils veulent juste prendre leur temps. Ce sont
des carriéristes
-
Quand on parle du loup…
-
(nous faisant la bise avant de s’asseoir près
de nous) qu’est-ce que j’ai encore fait ?
-
Rien de grave. On se demandait juste quand
vas-tu enfin te décider à donner un héritier aux Gbédji
-
Philo c’est ton petit ventre-là qui te donne la
confiance ? et tu poses déjà les questions tendancieuses à ta grande sœur.
Tapé hein
Nous
éclatons toutes les trois de rire. J’adore l’ambiance avec ces filles. Autant
c’est mi-figue mi-raisin avec la dragonne, autant l’ambiance entre nous trois
est chaleureuse et sans prise de tête. Nous nous voyons régulièrement,
échangeons des bons plans et avons un groupe whatsapp de congossa dont le sujet
principal est bien souvent notre belle-mère. Certes, elle n’est pas méchante,
mais elle a mis une distance terrible entre elle et nous. Elle n’appelle que
Sèna et cela uniquement pour prendre des nouvelles de ses petits-enfants.
Linette et moi ne l’avons au téléphone que par nos maris ou le sien, à moins
que nous ne l’appelions. Je suppose qu’elle daignera m’appeler une fois que j’aurai
accouché.
-
Le bon côté de son comportement c’est que nous
avons probablement la belle-mère la moins envahissante du pays. Et rien que
pour ça je l’aime
-
Linette, toi tu aimes tout le monde tant qu’on
reste loin de ta maison et de tes affaires
-
(riant) Oh Sèna ce n’est même pas vrai. (Puis
se tournant vers moi) alors Honon, ce n’est pas trop dur d’être la femme du
fils préféré ?
-
En tout cas je survis. Elle ne passe pas si
souvent chez nous. C’est juste au téléphone qu’elle l’accapare parfois très
longtemps.
Je
suis interrompue par Sèna qui s’était éloignée pour répondre à un appel
-
Les filles il y a un sérieux problème. Beau-papa
a fait une grave chute dans les escaliers. La dragonne vient d’appeler
Stéphane. Ils sont en route pour les cocotiers
-
(hélant une serveuse) on doit y aller
immédiatement. L’addition s’il vous plait. Emballez nos commandes on va les
emporter
-
Je vais devoir vous laisser. Je dois d’abord
aller chez les Gbedji récupérer les enfants
-
Mais pourquoi ? il y a la domestique là-bas
non ? et avec cette situation on pourrait être amené à passer du temps à
l’hôpital
-
Linette, je pense qu’elle a raison d’aller les
prendre. C’est chez eux donc tout le monde va probablement converger là-bas
pour prendre des nouvelles et tout
-
Vous n’y êtes pas. Les enfants sont sous le
choc parce que c’est eux qui ont causé la chute de leur grand-père
-
Comment ?!
-
Ils faisaient la course avec leurs voitures
téléguidées pendant que lui traversait le couloir à vive allure. Il s’est pris
les pieds dedans
-
Seigneur !
Nous
nous levons pour l’enlacer quelques minutes avant qu’elle ne parte pendant que
nous attendons les commandes.
-
Connaissant Sèna, elle va culpabiliser à cause
de l’implication de ses enfants dans cette histoire
-
Je pense qu’elle ne devrait pas. Ce sont des
enfants
-
Mais qui viennent de la mettre dans une
situation très délicate. En particulier si cette histoire finit mal pour
beau-papa
-
Tu n’exagères pas un peu Linette ?
-
Tu connais la dragonne ? elle a toujours
été contre ces histoires de voiture
-
Peut-être. Mais ça reste ses petits-enfants.
Elle ne saurait blâmer de si jeunes enfants pour cet accident
-
Tu as raison. D’autant plus que ce sont
eux-mêmes qui leur ont offert ces jouets.
-
Prions juste pour que cette histoire finisse
bien. Je vais informer Romain
-
Attends que nous en sachions un peu plus. Ce
serait dommage de l’inquiéter pour rien
Après
avoir récupérer nos commandes, nous nous dirigeons vers la clinique qui est
d’ailleurs assez proche. Je crois que nous n’étions définitivement pas
préparées au spectacle qui nous attendait dans le hall de l’hôpital. La
dragonne s’écroulant en poussant un cri à fendre l’âme alors que le médecin lui
annonçait qu’il n’avait rien pu faire pour sauver son mari.
Quelques
jours plus tard
Ma
Caro
Je les
regarde tous s’agiter autour de moi. Depuis le décès d’Alban il y a cette
fille-là, Philo qui ne me lâche pas d’une semelle. Etant la seule du domaine
médical dans la famille, elle surveille ma tension comme du lait sur le feu.
Parce que j’ai bien failli rejoindre Alban dans l’au-delà lorsque le médecin
m’avait annoncé qu’il nous avait quittés. Quitté avant même d’atteindre le bloc
opératoire. Avant que je n’ai pu m’expliquer sur cette triste histoire. Et
depuis, ma douleur est si profonde que je n’arrive juste pas à parler.
Je
regarde tout ce monde autour de moi et je me sens juste vide à l’intérieur. Je
les regarde avec leurs regards tristes et désolés me dire combien Alban était
un homme merveilleux qui est parti trop tôt. Mais à qui le disent-ils ? Ne
savent-ils pas que je ne le sais que trop bien ? Que je serai la première
à souffrir de son absence ? Où de sa présence ?
Parce
que la raison de mon silence depuis que j’ai repris connaissance c’est que je
le vois partout. Alban me regarde, me montrant silencieusement du doigt quand
je suis éveillée, et m’accusant vertement de l’avoir tué dès que mes paupières
se ferment. Suis-je folle où est-ce la culpabilité qui veut me faire rejoindre
mes ancêtres ? Même Gisèle et Martine en viennent à me supplier de m’alimenter
et de cesser de pleurer. Quelle ironie ? Il a fallu qu’Alban fasse sa
chute sous les yeux de Gisèle pour qu’elle ne me voie plus comme la femme qui
aurait été la perte de son frère. Si seulement elle savait la raison de sa hâte
ce jour-là ? Si seulement…
La
porte du salon s’ouvre enfin pour laisser passer Jeannette. Enfin !
J’attendais avec impatience son arrivée. J’ai besoin de me confesser, besoin de
partager mon lourd secret avant qu’il ne me tue. Elle me prend longuement dans
ses bras et rien que sa présence me fait pleurer encore plus fort. Elle nous
excuse auprès des autres et me conduit à l’étage.
-
N’allons pas dans ma chambre s’il te plait
-
Mais pourquoi ? tu préfères rester en bas
avec le monde qu’il y a ?
-
Non, non ce n’est pas ça. J’ai quitté ma
chambre depuis ce qui s’est passé. Je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à y
rester
-
Et où dors-tu ?
-
Dans l’ancienne chambre de Romain. J’ai demandé
à ce qu’on me la réaménage pour que j’y sois plus confortable.
Une
fois que nous sommes installées, je referme la porte après m’être assurée qu’il
n’y a personne dans le couloir.
-
Viens donc t’allonger un moment. Je craignais
le pire lorsque Philo et Romain m’ont décrit ton état de ces derniers jours
-
Ils exagèrent toujours un peu ces deux-là.
Surtout elle. Elle est technicienne de radio ou je ne sais quoi là, pas
médecin. Tu ne devrais pas prendre son avis trop au sérieux
-
Caro, même dans le deuil tu as encore la langue
aussi tranchante ?
-
Je suis fatiguée Jeannette. Je n’en peux plus
de tous ces gens dans ma maison avec leurs visages abattus et leurs larmes de
crocodiles
-
Ils veulent juste partager ta peine. Pourquoi
es-tu tellement en colère contre eux ?
-
Parce que je sais que leur peine n’est pas
sincère. Ils n’attendent que la lecture du testament pour voir s’il y aura des
miettes pour eux
-
C’est pourquoi tu ne parlais pas depuis une
semaine ? pour retarder la lecture du testament ? pour te retenir de
les chasser de ta maison ?
-
(me prenant la tête entre les mains) je n’en
peux plus Jeannette. Je n’arrive pas à dormir. J’ai peur de devenir folle. Et
tout ce bruit ne m’aide pas
-
C’est normal Caro. C’est ton mari, qui est
mort. C’est l’homme de ta vie, c’est tout un…
-
Je l’ai tué
-
Pardon ? que quoi ?
-
(éclatant en sanglots) c’est moi qui l’ai tué Jeannette.
C’est moi
-
Ferme ta bouche ! ne dis plus jamais ça.
Tu imagines que quelqu’un t’entende ?
-
Pourtant c’est vrai. Et depuis je n’arrive plus
à dormir. Je ne sais pas si c’est dans ma tête mais je le vois partout. Et
c’est pire quand je suis dans notre chambre. Jeannette, il faut que tu me
sauves
-
Seigneur ! qu’est-ce que tu as fait ?
Dans
un long récit entrecoupé de larmes, je lui raconte comment malgré ses conseils
je m’étais retrouvée à Lambaréné pour rentrer avec un produit qui avait rendu
Alban malade pendant des mois pour finir par notre dernière dispute.
-
Tu as de la chance que nous soyons déjà
vieilles. Autrement je t’aurais bastonné pour t’apprendre la vie. (se mettant également
à pleurer) Caro mon Dieu, malgré tout ce que je t’ai dit quand tu étais à
Libreville ? malgré que tu saches qu’il était dans les choses occultes tu
t’es quand même entêtée ? imagine que son âme te poursuive ? que
vas-tu faire ?
-
C’est pourquoi tu dois me sauver Jeannette. Tu
es ma seule famille, ne me laisse pas mourir. Ils vont me tuer si jamais ils
apprennent la vérité
-
Tu es certaine qu’il n’a pas pu lui parler
avant sa chute ou lors du trajet vers l’hôpital ?
-
Tu ne penses pas que je serais encore là si
c’était le cas non ? Gisèle m’a dit qu’il avait glissé et était tombé sous
ses yeux. Elle m’a aussitôt appelée et je peux t’assurer qu’il n’a pas bougé
une seule fois durant tout le trajet.
-
Dans ce cas continue dans ton rôle de veuve
éplorée. Il va falloir que tu me donnes certaines choses durant les rites
funéraires pour que son âme ne t’importune pas ou ne fasses pas en sorte qu’on
te relie à sa mort. Mais saches bien que c’est la dernière fois que je t’aide
Caro. Juste parce que je pense que le poids de ta culpabilité est une punition
bien assez grande. Parce que je t’en veux à un point que tu n’imagines même pas
pour ce que tu as fait
-
Je ne voulais pas le
-
A quoi bon ? pourquoi as-tu fait tout
ça ? un immeuble. Un immeuble c’est quoi Caro ? tu ne voulais
pas ? mais par ta faute il est mort aujourd’hui. mort ! et tout ce
temps il ne t’est même pas venu à l’esprit de m’appeler pour régler cette
situation. Tu attends qu’il meure pour me dire que tu ne voulais pas ? on
fait quoi avec ça Caro ? on fait quoi ?
-
Je t’en prie, ne me crucifie pas toi aussi.
J’ai si mal. J’ai tellement mal. J’étais jalouse, je pensais vraiment que cette
femme existait
-
J’espère bien que tu as même très mal. Alban
t’a tout donné. Il ne méritait pas ça. Même si tu n’étais pas dans ces
escaliers pour le pousser, Dieu seul sait à quel point les cochonneries que tu
lui as données ont pu affaiblir son corps pour que quelqu’un d’aussi solide
meure avant même le bloc opératoire
-
Je m’en veux. Je m’en veux tellement que
j’aurais préféré qu’il soit vivant et qu’il m’en veuille plutôt qu’il soit mort
par ma faute
-
Déjà, je vais charger Roseric de me retrouver
ces petits cons. Ils ne vont pas s’en tirer aussi simplement
-
Laisse tomber Jeannette. A quoi bon ?
c’est ma faute toute cette histoire. (m’essuyant le visage) descendons, la
veillée va bientôt commencer.
Philo
Je
souffle doucement et compte mentalement jusqu’à dix avant d’entrouvrir la porte
de la salle de bain qui se trouve dans la chambre de Romain. Mon Dieu !
Pourquoi il a fallu que toute cette histoire tombe dans mes oreilles ? Je
n’ose pas croire ce que j’ai entendu. Quelle femme ferait une telle chose à son
mari ? Encore plus un monsieur aussi charmant que l’est Alban ? J’ai
vraiment beaucoup de mal à l’imaginer. L’empoisonner juste par
jalousie ? La dragonne est
décidément pleine de surprises.
-
Philo !
-
Oui ? je suis ici
-
Il te faut une heure pour faire pipi
maintenant ? je t’ai cherchée partout
-
Je suis désolée. La fatigue a eu raison de moi
et je me suis allongée quelques minutes
-
Tu te sens mieux là ? on devrait rentrer.
Ce n’est pas un endroit pour femmes enceintes
-
Mais qui va aider ta mère ?
-
Ma Jeannette est là. Tu ne l’as pas vue ?
maman s’est même remise à parler quand elle l’a vue
-
Ok. laisse-moi dire au revoir et récupérer mes
affaires.
Alors
que je le regarde s’éloigner, une seule question me vient à l’esprit. Dois-je
lui dire ? Mais comment avouer à l’enfant chéri de sa mère que c’est elle
qui a plus ou moins tuer son père ? Et sans preuves en plus. Ce sera sa
parole contre la mienne. Moi la nouvelle épousée que tout le monde finira par
accuser des conséquences que pourrait avoir cette révélation. Je crois que je
ferais mieux de me taire.
Deux
jours plus tard, Beau-papa est enterré dans le jardin de la maison pour
respecter ses vœux concernant sa dernière demeure. Jeannette et moi sommes
certainement les seules à avoir compris pourquoi la dragonne s’y est opposée à
la dernière minute. Malgré tous ses arguments, ses fils l’ont enterré dans sa
maison, dans l’intimité familiale. Les condoléances ont été reçues sur le
parvis de l’Eglise Bon Pasteur à la sortie d’une messe sobre et pleine
d’émotions. Depuis que j’ai entendu leur conversation, je ne peux m’empêcher de
regarder constamment la Dragonne. Je n’aurais jamais cru qu’une femme
déraillerait de la sorte à cet âge.
A la
lecture du testament, j’intercepte à plusieurs reprises son regard que je
dirais haineux en direction de Domenico en particulier au moment où le notaire
annonce qu’Alban lui a légué l’immeuble qu’il gérait en son nom.
Caro :
j’espère que pour une fois dans ta vie Nico, tu feras de bons choix et que tu
ne gâcheras pas cette énième chance que te donne Alban
Nico :
je sais que je ne mérite pas toute cette bonté à tes yeux. Mais acceptes cela
pour mes enfants. C’est pour eux qu’il l’a fait. Pas pour moi. Et je n’ai pas
de mots pour exprimer ma gratitude
Ro
(chuchotant) : ne fais pas attention. Maman l’a toujours détesté
Moi
(dans mon cœur) : y a-t-il au moins une personne que cette femme aime
Nous
poursuivons la lecture du testament. Mon beau-père aura été un homme généreux
jusqu’au bout. Même envers nous ses belles-filles. J’imagine que cela n’aurait
pas été le cas s’il n’était pas mort juste après leur dispute. Nous avons Sèna,
Linette et moi hérité avec nos maris de biens immobiliers et d’actions dans les
sociétés familiales. Ils sont à nous tant que nous restons mariés. En cas de
divorce, celui qui aura violé ses vœux de mariage perdra sa part au bénéfice de
l’autre. En cas de divorce à l’amiable, les biens passent aux enfants à l’âge
de 25 ans.
En me
mariant, je le savais riche, mais j’ignorais à quel point. Et je crois qu’en
dehors d’Ariel et la dragonne, les autres le découvrent aussi.
-
Linette : si tu veux mon avis, nous sommes
bien partis pour mourir mariés aux Gbedji
-
Sèna : pas si la dragonne t’entend. Je
suis sûre qu’elle doit maudire son mari de nous avoir inclus dans le testament
-
Moi : J’ai du mal à réaliser qu’il ait
pensé à nous. A moi surtout. Je suis à peine mariée à Romain
-
L : Pour le meilleur et pour le pire
cherie. Surtout avec un testament pareil
-
S : Mahou ! linette, tu abuses
-
L : tu crois ? je crois que tu ne
mesures pas encore à quel point ton patrimoine familial vient d’augmenter. Si
vous faites des investissements judicieux, surtout
-
M : je pense qu’on devrait changer de
sujet. La dragonne arrive
-
Caro (s’arrêtant à notre niveau) : vous
êtes heureuses j’imagine ? n’oubliez pas la condition qui accompagne cet
argent. Je veillerai à ce que vous ne dilapidiez pas le travail de toute une
vie.