VIII
Ecrit par Les petits papiers de M
Romain
- Bon, les gars allons droit au but. Que faisons-nous de maman
- Ariel : comment ça que faisons-nous de maman ?
- Stéphane : je ne lui avais pas encore dit. Il rentre à peine de voyage. Bien, pour résumer, elle ne peut plus vivre dans sa maison. Sa vie s’est en quelque sorte arrêtée depuis l’enterrement de papa. Elle a chassé toutes les domestiques de la maison. Il ne reste plus que le gardien et une dame de ménage passe deux fois par semaine. D’après le gardien, elle passe toutes ses journées à discuter avec son mari. Ou plutôt avec sa tombe
- A : waoh ! et depuis quand ça dure ?
- R : Environ deux mois, d’après les dires du gardien
- A : vous pensez qu’elle devient folle ?
- S : j’avoue que je me suis posé la même question. Mais toutes les fois que je la vois, elle me semble lucide. Elle ne délire pas et en dehors du fait qu’elle ait perdu du poids, elle est en parfaite santé
- R : santé physique peut-être. Elle vit seule depuis tout ce temps sous prétexte qu’elle veut faire le deuil de son mari en paix. Sauf qu’elle ne fait que pleurer et se lamenter.
- A : vous êtes sûrs qu’elle n’est pas folle hein
- S : je ne crois pas. Ça pourrait être cette histoire de lien entre les âmes sœurs là
- R : qu’est-ce que c’est encore ?
- S : quand deux personnes s’aiment trop, la mort de l’une entraine celle de l’autre si elle ne fait rien pour se maintenir en vie. En particulier les couples qui avaient l’habitude de manger ensemble et de se laver ensemble. Et là j’ai vraiment l’impression qu’elle se laisse mourir
- R : raison pour laquelle nous devons vite réagir. Je crois qu’elle doit quitter cette maison et aller vivre avec l’un d’entre nous pour être moins seule
- S : chez moi c’est trop petit
- A : pourquoi tu ne déménages pas dans l’une des maisons que le vieux t’a léguées ?
- S : parce qu’elles sont trop grandes et déjà meublées. On a préféré les laisser en guest house de luxe et empocher cet argent. Au moins pour quelques années
- A : vous savez que la prendre chez moi n’aurait pas de sens. Linette et moi sommes constamment en voyage. Elle n’aura que les murs pour lui tenir compagnie
- R : conclusion, je reste le dernier qui n’a pas de choix. Vous êtes sérieux là ? Stéphane, tu es l’aîné. Tu devrais t’y coller
- S : et tu es son chouchou. Le mieux placé pour la sortir de sa morosité
- R : certes. Mais ma femme accouche bientôt. Elle ne peut pas s’occuper d’elle. Surtout qu’elle est très exigeante.
- A : je pense que c’est la meilleure idée. Les bébés rendent heureux les gens les plus grincheux. Il y aura du monde une fois qu’elle aura accouché. Cela fera du bien à maman. En plus elle pourra aider Philo qui aura besoin d’une personne expérimentée à ses côtés pour s’occuper des jumeaux
- R : on s’était déjà organisés avec sa mère
- S : mieux vaut deux vieilles plutôt qu’une. Et la présence de ta belle-mère calmera certainement les ardeurs de maman
- A : et vous pouvez prendre une domestique pour aider, le temps que Philo se remette de son accouchement
- R : en fait vous ne me laissez pas le choix
- S : je suis sûr que ça se passera bien. Sinon on avisera
Philo
Il y a trois jours que je suis rentrée de l’hôpital avec mes jumeaux, Daisy et Benigno après une césarienne. Les enfants se portent bien mais je me sens juste lessivée. Ils nous ont pris par surprise en naissant deux semaines trop tôt. Du coup je me retrouve seulement avec la dragonne à mes côtés. Maman est avec son mari entrain de profiter du séjour qu’Hervé et moi leur avons offert à Assinie.
Je ne peux pas dire que j’ai été ravie de l’arrivée de la dragonne chez moi. J’ai l’impression d’être constamment surveillée dans ma maison. Elle ne me manque certes pas de respect, mais elle est toujours murée dans un silence que je peine toujours à déchiffrer. C’est toujours le poids de la mort de son mari ? C’est moi qu’elle déteste ? J’ai fini par arrêter d’essayer de la contenter. Nous avons juste des rapports courtois et distants. Fort heureusement, la maison est assez grande pour que nous ne soyons pas les uns sur les autres.
J’ai vraiment hâte que maman revienne. Romain et moi sommes bleus en tant que parents et avons vraiment du mal à nous en sortir. Après m’avoir lavée deux fois la dragonne a décidé que ses rhumatismes ne lui permettaient plus de continuer. Seuls ses petits-fils ont sa faveur. Elle est une perle de grand-mère avec eux. Sauf durant la nuit où elle ne met pas le nez hors de sa chambre peu importe le volume de leurs cris.
Isabelle : je ne sais pas comment tu fais pour la supporter
M : même à ma place tu n’aurais pas le choix. C’est ma belle-mère
I : elle abuse. Son mari est mort et enterré. Elle n’est pas la première veuve sur terre. Je pense que tu devrais simplement l’ignorer. Ou même demander à ton mari de la renvoyer chez elle
M : tu veux que j’ai sa mort sur la conscience ou quoi ?
I : n’importe quoi. Elle est sans cœur. Comment peut-elle te laisser tout faire dans la maison alors que tu es sans domestique et que tu viens d’accoucher ? Et Ro qui ne dit rien
M : laisse tomber tout ça. Maman rentre demain. Sèna et Linette passent me donner un coup de main et toi aussi tu es là. Pas besoin d’en faire toute une histoire. Finis mon pansement que je puisse manger avant que les enfants-là ne se réveillent.
Avec l’arrivée de maman et de la domestique, tout est rentré dans l’ordre et je me suis installée sereinement dans mon rôle de mère. La dragonne qui ne devait rester que quelques semaines a finalement demandé à Romain d’effectuer des travaux dans sa maison et de la mettre en location. Ce jour-là, j’ai bien failli mourir.
- Mon avis ne compte donc pas ? c’est aussi ma maison
- Je sais bien Philo. Mais que veux-tu que je fasse ? c’est ma mère
- C’est pourquoi je n’ai rien dit lorsqu’elle s’est installée ici. Tu m’as dit que c’était temporaire et que tes frères prendraient la relève
- Tu vois bien que là, ce n’est pas possible
- Parce qu’ils manquent de bonne volonté. Qu’est ce qui les en empêche ? Ça fait presque un an que je la supporte
- C’est de ma mère qu’on parle. Tu agis comme si elle était un boulet.
- Je n’ai jamais rien dit de tel. Mais tu sais combien de fois elle est loin d’être un cadeau
- C’est pourquoi je te suis reconnaissant de la supporter
- La reconnaissance ne suffit plus Romain. J’ai l’impression d’être une étrangère dans ma propre maison. A chaque fois que toi tu n’en peux plus tu disparais juste pour ne rentrer que lorsqu’elle est couchée
- Ma caro (entrant sans frapper) : donc c’est toi qui veux me chasser de la maison de mon fils ? après tout ce que je fais pour vous depuis mon arrivée dans cette maison ?
- Maman, il n’a jamais été question de te chasser. Philo et moi discutons juste de la meilleure option pour toi
- MC : je ne pense pas vous avoir dit que la situation actuelle me gênait. Je suis bien ici avec mes petits-enfants. Ce qui d’ailleurs vous évite de les mettre à la garderie
- Je n’en disconviens pas maman. Maintenant, sors de notre chambre s’il te plaît. Tu ne devrais pas être là
Elle a pris tout son temps pour ressortir en laissant la porte de la chambre grande ouverte.
- Et c’est ce que tu veux que je continue de cautionner ? alors que je me plie en quatre pour elle ? elle écoute aux portes et rentre dans notre chambre conjugale sans frapper. Pour intervenir dans une conversation privée. Et tu ne dis rien ? tu te contentes juste de lui répondre comme si elle avait été juste invitée à donner son avis ?
- Je vais lui parler. Je te promets
- C’est ça. Comme à chaque fois. Ne me pousse pas à bout Romain. Je n’ai pas signé pour ça en me mariant
Il avait juste pris ses affaires et était sorti de la maison. Je regrette même d’avoir pris des congés. J’aurais juste dû rester au boulot. Cela m’aurait évité de supporter cette bonne femme. Après avoir arrêté de pleurer son mari, elle s’était donné pour mission de me pourrir la vie. Dans ma propre maison. Plus d’une fois j’avais voulu craquer avec elle. Mais maman me l’avait formellement interdit. Je devais m’armer de patience et supporter.
- Bella : Ya Philo
- Oui ma chérie
- Ma caro t’appelle
Je respire un grand coup avant de me lever pour la rejoindre à la table du petit déjeuner
MC : quel est le nouveau plan maintenant ? À défaut de convaincre mon fils de me chasser, tu vas me pourrir la vie pour que je parte de moi-même ?
- Ma Caro, nous allons devoir avoir une discussion franche afin d’améliorer la cohabitation dans cette maison
- Tu parles même les gros français. Assieds-toi et parlons donc. Qu’est-ce que madame a à dire ?
- Je vous suis reconnaissante pour tout le soin que vous apportez à Daisy et Benigno depuis leur naissance
- Et malgré cela tu demandes à mon fils de me chasser de chez lui ?
- Je n’ai jamais dit cela. Vous prenez de l’âge. Nous pensons que cela peut vous faire du bien de bouger en particulier avec le choc que vous avez subi il y a peu. Vous passez le clair de votre temps entre ces quatre murs à vous occuper des enfants. Le changement vous fera le plus grand bien
- Je n’ai jamais dit que je m’en plaignais
- Moi non plus. Je pense quand même que quelques vacances vous feraient du bien. Et vos autres enfants seraient également contents de vous avoir avec eux
- Philo, tu crois que je ne vois pas clair dans ton jeu ? tu penses que je suis née hier ou quoi ? je ne bougerai pas de cette maison. Tu m’entends ? c’est chez mon fils. Et j’y resterai jusqu’à ma mort si je le désire. Ce n’est pas une petite fille comme toi qui viendra me fatiguer
- Ma Caro, mettez-vous une minute à ma place. Vous avez vécu près de votre belle-mère il me semble. Vous a-t-elle traité ainsi ? admettrez-vous qu’on fasse à votre fille ce que vous me faites ?
- Toi ma fille ? même pas en rêve Philo. Et inutile d’essayer de me prendre par les sentiments. Je n’en ai aucun à ton égard. Que cela te plaise ou non, la maison de Cadjèhoun sera mise en location et je continuerai de vivre ainsi. Donc attache ton cœur, je suis là pour longtemps
- Je souhaite vivement que ce que vous fuyiez là-bas ne vous suive pas ici et que ce long séjour dont vous parlez vous fasse le plus grand bien
- Qu’est-ce que ça veut dire ?
- Que j’ai eu tout le temps d’entendre ce qui se passe dans votre chambre les nuits lorsque je veillais les jumeaux. Vos pleurs, vos lamentations et surtout ce que vous disiez à votre cher mari.
C’est le bruit de sa main sur ma joue qui m’a fait réaliser qu’elle venait de me gifler. Je n’avais même pas réalisé qu’elle s’était levée.
- Me gifler ne servira à rien. Je veux juste que vous compreniez que vous défouler sur moi n’allègera pas votre culpabilité. Au contraire
- Tu oses me menacer ? si jamais tu places un mot devant mes enfants….
- Tant que vous restez à votre place… c’est tout ce que je demande. J’aurais pu parler depuis bien longtemps mais je ne l’ai pas fait. Parce que je sais m’occuper de ce qui me regarde
- Tu ne sais pas à qui tu as affaire Philo. Tu seras la seule qui va dégager de cette maison. Je vais te montrer qui je suis
Sans un mot de plus, je me suis retirée dans ma chambre. Je n’ai jamais eu l’intention de parler de cette histoire. La preuve, je n’en ai parlé à personne. Que ce soit Isabelle, les filles ou même Romain. Ça créerait des problèmes pour rien et il est déjà mort de toute façon. Mais si grâce à ça elle me colle la paix dans ma maison c’est tant mieux parce que je n’en peux plus d’elle.
Si j’avais été aussi riche qu’eux, jamais elle n’aurait osé me manquer de respect. Parce que madame a un peu fait la France, elle prend tout le monde de haut. Rien n’est jamais assez classe à ses yeux. Elle ne manque aucune occasion de me traiter de pauvre. Or je ne vivais pas sur les trottoirs avant mon mariage et mes parents sont quand même des gens aisés. Mais parce que c’est ma belle-mère je suis obligée de supporter. La voilà maintenant qui me menace. Elle se prend vraiment pour Dieu celle-là.
J’ai juste pris mon téléphone pour raconter aux filles son dernier show. A défaut de lui cracher mon ras-le-bol en face, lui casser du sucre sur le dos avec mes belles-sœurs est une vraie thérapie.
- Je viens de me faire gifler par la dragonne
- Lin : je parie que tu as dit merci avec le sourire
- Sen : tu ne voulais quand même pas qu’elle lui rende non ? moi par-contre j’aurais tapé une crise digne du nom à Ro. Il a dit quoi ?
- Rien. Je ne lui ai pas encore parlé. Je ne sais même pas si je devrais
- Lin : et comment que tu devrais ? philo tu abuses là. C’est le moment de te débarrasser d’elle
- Pour qu’elle aille chez laquelle d’entre vous ?
- Sen : Hum…hum
- Vous voyez ? après tout c’est leur mère. Faudra bien qu’elle reste chez l’un d’entre eux
- Lin : toi t’es une sainte. Je crois que je serais prête à créer une maison de retraite rien que pour elle
- Sen : je te dis. Vraiment yako pour la gifle. Et parles-en à Romain
- Lin : j’espère que le calme reviendra vite. Du courage ma chérie. Je retourne à mes dossiers. bisous
C’était sans compter le génie de ma belle-mère. Une heure à peine après notre altercation, j’avais en face de moi Romain tout furieux en train de me demander des explications.
Romain
- Dix heures à peine en pleine semaine et qui vois-je ? le Padre ici même au boulot ? ton associé sait-il que tu viens noyer tes soucis dans les fesses ? heureusement que tu ne dois pas payer à chaque fois, sinon j’imagine tes finances
- Rachelle, ne commence pas, d’accord ? pas jusqu’à toi
- Je ne dis plus rien oh. Tu veux un verre ou une fille ?
- Un verre et ta bouche sur ma bite
- Pour que tu m’obliges à faire une gorge profonde alors que je viens à peine de fermer le club de nuit ? non merci.
- Rachelle…
- Inutile de faire le frustré monsieur. Tu as une femme à la maison. Soit tu lui apprends comme aux filles qui bossent pour toi ou alors souffres que je te dise non ce matin
- Tu es méchante. Vous l’êtes toutes en ce moment d’ailleurs. C’est quoi votre problème ?
- Qu’est ce qui t’arrive encore ?
- Philo et ma mère
- Ou comment tu es incapable de gérer ton foyer
- Quoi ?
- Tu sais que j’ai raison. Ta femme est un trésor de patience. Tu es le seul à ne pas le voir. Même si je pense qu’elle a été trop large en supportant les caprices de ta mère sous prétexte qu’elle était éplorée. Moi ? jamais !
- Et ça recommence. Je pense que j’aurai mieux fait d’aller me plonger dans mes plans au cabinet
- Ça ne changera rien à la vérité mon cher. Si tu apprécies tant la quiétude pour laquelle tu as choisis Philo plutôt qu’une autre, recadre ta mère. Son mari est mort. Si elle cherche un foyer à diriger, elle a le choix entre se remarier ou retourner dans sa maison la peupler de nécessiteux comme ta tante au Gabon. D’ailleurs qu’a-t-elle fait cette fois ?
- Hum… trois fois rien
- Trois fois rien ? et tu viens ici plutôt que d’aller travailler ?
- Philo me prends la tête. J’avais besoin de décompresser. Tu t’imagines que chaque fois que je rentre ma mère a toujours fait quelque chose ? j’ai beau lui parler, elle ne m’écoute pas. Elle me dit que je laisse trop de marge à Philo, que c’est elle qui décide de tout dans la maison. Et de l’autre côté Philo se plaint encore et encore d’elle. Je ne sais plus où donner de la tête
- Mets-toi à la place de Philo. Admettrais-tu le comportement de ta mère ? Elle exige que le menu de la maison soit validé par elle, elle impose son régime alimentaire à la maison sachant que même toi tu n’apprécies pas ces mets, elle change même les vêtements que Philo porte à vos enfants sous prétexte qu’ils ne sont pas assez luxueux et vas même jusqu’à renvoyer vos domestiques sans votre avis. Rien qu’à raconter ça j’ai la tension qui monte. Ta femme c’est vraiment la sainte Vierge. Il ne manquerait plus qu’elle vienne dormir dans votre lit.
- Elle a débarqué dans notre chambre ce matin au beau milieu d’une discussion entre ma femme et moi
- Quoi ?! j’imagine que c’est pourquoi tu es là ?
- C’est ma mère Rachelle. Que veux-tu que je fasse ?
- Tu es vraiment une marionnette et un imbécile. Je vois pourquoi tu es son préféré. Tu ferais bien de libérer la pauvre enfant et épouser ta mère
- Putain ! la voilà qui m’appelle encore. (décrochant en mettant le haut-parleur) oui maman
- (hystérique et en larmes) Ro eeeehhh Roooo
- Quoi ? qu’est-ce qu’il y a ? les enfants ?
- Ta femme m’a giflée. Moi ta mère, elle me porte main
- Philo ? tu es sûre ma ?
- Donc je te parle tu doutes ? eeeh Seigneur sauve-moi eeh
- Allo ! allo ! putain elle a raccroché. Qu’ai-je fait pour mériter ça ?
En l’espace de dix minutes à peine, elle avait déjà alerté ses enfants en racontant je ne sais quoi. Au point que Stéphane et Ariel m’accusent maintenant de laisser ma femme maltraiter leur mère.
- Inutile de rentrer crier sur la pauvre femme. C’est ton incapacité à gérer ta mère qui vous a conduit là
- Ma mère est ce qu’elle est mais la conduite de Philo est inadmissible. Gifler ma mère ??? sérieusement ? tu connais son âge, sa santé ? pourquoi je parle même avec toi ? je vais rentrer régler cette histoire.
- La colère est mauvaise conseillère très cher
- Va dire ça à Philo
Quelques minutes plus tard, je débarquais à la maison pour avoir la désagréable surprise de tomber sur Stéphane et Ariel en train de consoler maman dans le salon.
- Depuis que je t’ai appelé c’est maintenant que tu viens ? tu as dit à tes frères que tu ne m’as pas crue ?
- Ariel : Maman calme toi s’il te plait
- Vous êtes sérieux que vous débarquez tous chez moi pour une histoire de gifle ? C’est de mon foyer qu’il s’agit. C’est à moi de régler cette histoire
- Ste : Nous sommes juste venus voir maman. Mais j’aimerais beaucoup parler avec Philo avant de partir. Maman est ce qu’elle est mais elle est vraiment allée trop loin en la giflant
- C’est ma femme. C’est à moi de lui parler. Vous m’attendez si vous voulez
C’est dans la chambre des jumeaux que je l’ai finalement trouvée en train de ranger.
- Tu peux m’expliquer pourquoi tu gifles ma mère Philo ? tu as la moindre idée de la situation dans laquelle tu viens de me mettre vis-à-vis de mes frères ?
- Gifler ta mère ? tu sors ça d’où ?
- Maman nous a tous appelé pour nous raconter que tu l’avais giflée
- Et elle vous a dit pourquoi selon elle je l’ai giflée ?
- Philo, ne joues pas sur les mots. Je ne suis pas d’humeur. Mes frères sont en bas et attendent de moi une explication
- Donc après toutes ces années ensemble, ta mère te dit que je l’ai giflée, tu ne cherches même pas à savoir si c’est vrai ou ce qui s’est passé. Tout ce qui t’importe c’est le compte-rendu que tu dois faire à tes frères ? eh bien va voir ta mère qu’elle finisse l’histoire qu’elle a commencé à vous raconter.
La seconde d’après je me retrouvais comme un con seul en face de la porte fermée. Putain de merde, c’est quoi encore cette histoire. C’est vrai que Philo est d’une nature vraiment pondérée mais en même temps pourquoi maman inventerait qu’elle l’a giflée ? J’ai la tête qui commence à sérieusement me faire mal. Je n’en peux plus des scènes de ménage à longueur de journée.
- (m’asseyant) il faut que ça s’arrête. Vous vous débrouillez comme vous voulez mais l’un de vous lui trouve une place chez lui.
-Ste : tu connais nos situations. Je sais qu’on aurait dû accorder le bénéfice du doute à Philo, mais c’est dur à imaginer que maman ait pu inventer une chose pareille
- Ar : on est vraiment désolé pour toute cette histoire. Je croyais connaître ma mère mais là je suis juste dépassé
- Je ne vous suis pas. Je n’ai encore rien dit. Comment vous le savez ?
- Ar : j’ai appelé Linette pour annuler notre déjeuner en lui expliquant la situation. C’est alors qu’elle m’a fait comprendre que maman avait giflé Philo et non le contraire. Philo ne voulait pas t’en parler pour ne pas créer plus d’histoires.
- Maman est allée trop loin putain. Avec tout ce que Philo supporte d’elle chaque jour ? à quoi elle joue ?
- Ste : Calme-toi. Nous allons régler ça
- La seule solution que j’attends de vous c’est que l’un de vous la prenne chez lui. Je vous donne au grand maximum un mois. Après cela, je lui louerai un appartement ou je la renvoie à Cadjèhoun. Et personne n’aura son mot à dire.