104: Un coup K.O technique
Write by Gioia
***Snam WIYAO***
Trois fois. Qui peut
bander en une journée trois fois après avoir joui ? Et il avait un sourire bien goguenard là
comme un garçonnet à sa première érection quand je lui ai demandé. Il a juré
qu’il n’a rien pris sinon l’émotion que j’ai mis dans son cœur. Résultat je
n’ai non seulement pas quitté le domicile des Lare AW le samedi comme prévu,
mais plutôt le dimanche matin après une journée qui m’a laissé sacrément
courbaturée. Ne parlons pas de l’état du drap à notre réveil pardon. J’ai
encore honte. Dieu merci les filles n’étaient pas au salon quand je suis sortie
sur la pointe des pieds. Monsieur je bande comme je pisse, lui est sorti sans
gêne et comptais même aller réveiller ses sœurs si je ne l’avais pas arrêté en
tirant sur son bras.
Là nous rentrons chez
moi, mais avant un stop à la pharmacie s’impose parce que bien sûr la conne que
j’étais n’a pas une fois pensé au préservatif les trois fois qu’on m’a baisé
hier. D’ailleurs je ne pense même pas que mon esprit avait encore la fonction
de penser au troisième coup. Toute mon attention était concentrée entre mes
cuisses qui se faisaient visiter avec vigueur.
– Dire qu’on
aurait pu être enlacés sous la couette à l’heure-ci, je l’entends rouspéter
pendant que je demande le plan B à la pharmacienne.
— Ne commence
pas, parce qu’on est ici un peu par ta faute, je marmonne et le menace du
regard.
– C’est un crime
maintenant de jouir de ma femme, on aura tout entendu ici-bas, il dit et lève
les yeux au plafond. Avec sa coiffure on dirait les plateaux dans le sud, il
n’a que ce « ma femme » à la bouche depuis hier. Bien sûr que ça me
ravit quand il le dit, mais si on décolle tous les deux, qui aura les pieds sur
terre pour rattraper l’autre ?
La pharmacienne me
ramène la boîte d’Ellaone que j’ai demandé et le truc qui me tue toujours chez
nous, elle me demande si ce n’est pas moi la miss qui a refusé le titre dans le
passé. Il m’arrive encore que certains me remarquent ou m’approchent pour cette
histoire quand on me croise dans la rue, et franchement je me demande si ça en
valait la peine les jours là. Je lui réponds donc que non, mais elle insiste
oh, au point de demander si je n’ai pas une sœur alors parce que mon vitiligo
au visage elle l’a déjà vu.
– Alors ce n’est
pas le vitiligo, mais le piebaldisme. On croirait qu’une pharmacienne ferait au
moins la différence, Mally lui répond sèchement.
– Ce n’est
vraiment pas moi. Quel est le total s’il vous plaît ? je me dépêche de répondre afin d’éviter un
quelconque dérapage vu que la dame le toisait déjà.
Je veux régler la facture,
mais c’est maintenant moi qu’on toise avant d’aller payer tout en toisant aussi
la pharmacienne qui ne peut s’empêcher de glisser en dernier qu’elle espère que
nos parents sont au courant de ce qu’on fait.
– Hôpital Li,
demandez mon père, le propriétaire et faites-lui correctement votre rapport,
Mally lui lance encore sur un ton bien glacial avant de passer son bras autour
de mon épaule pour qu’on s’en aille.
– Vitiligo
vraiment, il rouspète ENCORE !
– Toi aussi,
est-ce que tout le monde connaît le piebaldisme ?
– Mais est-ce
qu’elle est tout le monde ? En
plus elle a déjà vu quelqu’un qui souffre du vitiligo avoir juste une partie de
ses cheveux sans pigmentation ?
– Tu cherches
seulement à faire les histoires ce matin monsieur. Je ne vais quand même pas
rentrer avec toi.
– Pfff ! Qui veut même que tu rentres avec lui ? Je vais m’occuper de mes sœurs, au moins
elles ont mon temps, il bougonne et m’arrache un rire.
Je descends en lui
faisant quand même un bisou et file préparer la viande que j’ai laissé dégeler
dans le frigo. À croire que je savais ce qui allait se passer en quittant cette
maison. Au lieu de sortir la viande sur le comptoir je me suis dise non, autant
la laisser au frigo, ne sachant pas l’heure à laquelle je rentrerai de chez les
Lare AW. La viande est marinée, j’en profite pour grignoter un truc et prendre
la pilule du lendemain. Les parents m’appellent pour avoir des nouvelles quand
j’allais taper une petite sieste. Ils me confirment qu’ils vont prendre la
route tout à l’heure donc je me mets un réveil pour ne pas trop dormir
lorsqu’ils débarqueront.
Finalement je n’ai
même pas pu faire la sieste à force de causer avec ma sœur qui me pose une
question qui me surprend.
– Comment ça je
suis une cachotière ?
– Tu as
officialisé les choses avec Mally et personne ne sait ?
– Officialiser ? C’est quoi l’histoire ? je dis en me redressant sur mon lit et priant
pour sa gueule qu’il n’ait pas osé tout balancer alors qu’on n’a même pas
encore discuté d’une suite entre nous.
– Bah je traînais
sur IG et je vois que le type a posté une photo de lui et Elikem. Donc je vais
commenter et dans sa bio il a marqué maintenant, Belong to a King (j’appartiens
à un roi), Father of many nations (le père de plusieurs nations). Tu n’aurais
pas un truc à me dire ? me
lance ma sœur sur un ton espiègle.
– Laisse-moi
aller étrangler l’enfant de tata Belle et je reviens pardon.
Elle rigole et me dit
le genre de phrase qui chauffe mon cœur. Je ne perds pas une seconde pour
appeler le concerné.
– Le père de
plusieurs nations ? Ça va
sortir de l’utérus de qui ? ça
veut dire même quoi ? On ne
s’assoit pas pour parler de ce genre de choses avant que tu ailles l’afficher
aux 7,7 milliards que nous sommes sur terre ?
– Techniquement
moins puisque toutes les zones du globe n’ont pas accès à internet. En plus,
sommes-nous réellement 7,7 milliards quand on ne sait pas si les gens dans
les villages reculés font même le recensement ?
– Pfff c’est ça
le sujet ? je m’emporte réellement
cette fois.
– Le sujet c’est
que je te manque, mais tu ne sais pas comment me demander, mais je t’en prie,
je suis juste devant chez toi. Sors et tu viens.
– Quoi ?
– Je suis devant
chez toi King. Viens me voir.
– Reste bien
là-bas ! je dis et raccroche.
Father of many nations
de mon oeil ouais. Quand son père le mettait au monde, il a vu le prénom Abraham
et l’a dépassé pour lui donner Mally, alors qu’il ne vienne pas faire ses
lourds plans sur moi. J’essaie de me calmer, mais la sale chose qu’on appelle
la curiosité a finalement raison de moi, alors je sors pour jeter un coup d’œil
dehors. Le fou est vraiment là, bras croisés derrière sa tête dans l’une des
voitures de son père. J’entre avec l’intention de lui tirer les oreilles, mais
sa bouche avale mes protestations dans un baiser langoureux contre lequel j’ai
du mal à lutter. Comme je ne pèse qu’une plume comparée à sa masse musculaire,
il n’a pas trop de mal pour me tirer à lui et me voilà maintenant sur ses
cuisses.
– I missed you,
il dit après avoir légèrement décollé ses lèvres des miennes.
– On était
ensemble ce matin Mally, je réponds tout émoustillée.
– Et I missed you still. J’ai essayé de dormir en rentrant, mais ce n’était
pas pareil alors je suis venu chercher l’asile dans ton lit.
– Mally ce n’est pas
respectueux pour mes parents. Je ne peux pas te laisser entrer comme ça.
– Comme si c’était
la première fois qu’on dormirait ensemble.
– Ouais bah la dernière
fois on était au primaire.
– Et si je promets
d’être tranquille ? Je
veux juste t’avoir contre moi Snam. Après Pâques, tu rentres à Nairobi et je ne
peux même pas te suivre parce que je dois discuter avec papa de quelques projets.
Ensuite je devrais retourner à Redmond pour mes procédures et préparer ma
graduation. On risque de ne se voir qu’en juillet pour la cérémonie.
– OK, mais tu as
promis ! je dis en lui montrant
mon doigt. Il me sort son sourire de petit garçon qui me fait fondre.
Je descends et j’ouvre
le portail pour qu’il fasse entrer la voiture de tonton. Il faudra bien sûr que
je m’explique aux parents, mais ils ne m’en voudront pas de l’avoir laissé
entrer. Quelques minutes plus tard, nous sommes face à face, tête sur le même
oreiller. À la base je m’étais mis de dos pour qu’il m’enlace, mais c’est monsieur
qui a dit qu’il voulait qu’on se regarde.
– Tu n’as pas dit
que tu étais là pour dormir ? je
murmure ne pouvant plus soutenir son regard intense.
– Le sommeil c’est
quoi quand je t’ai avec moi.
– C’est ça, beau
parleur va, je rigole un peu gênée.
Il passe la main dans
le bas de mon dos, rapproche son corps et m’embrasse le front.
– Où est-ce que
tu aimerais vivre ? il me
demande contre toute attente.
– Là tout de
suite ?
– Disons dans un
an.
– Je peux aller
où sinon Nairobi quand j’ai des études en cours ?
– Tu peux le
faire aux États-Unis ton master.
– Lol, avec vos
scolarités faramineuses là ? Mes
parents s’en vont doucement à la retraite hein pardon, je ne veux pas leur
rajouter des soucis inutiles.
– Si tu m’avais
dit, oui bébé je te suivrai au bout du monde ça aurait enlevé quelque chose sur
ta beauté ? il me demande en me
regardant de travers et j’en rigole.
– Le bout du
monde et toi-même vous allez m’attendre longtemps. Mes études sont la priorité,
je dis et on klaxonne pile à ce moment.
Je m’empresse d’aller
ouvrir, mais monsieur me devance et le fait à ma place. Les parents descendent
l’air inquisiteur et répondent à ses salutations. Ils sont rentrés la valise pleine
d’achats alors il y a à faire. Pas le temps de conter fleurette avec Mally qui
m’aide toutefois à vider le coffre de papa avant de prendre congé de nous. Le lendemain,
c’est la pâque. Tout le monde se retrouve à l’église presbytérienne où prêche
tonton Auxanges. Même dans la maison de Dieu, et ça devant nos familles, Mally devait
se faire remarquer. Il est venu me planter un bisou mouillé sur les lèvres en guise
de salutation. Résultat, j’étais trop embarrassée durant le culte pour écouter ce
qui s’est dit. La pâque prend fin. La prochaine direction c’est la maison des BEMBA
junior, alias Romelio et Jennifer. Ils nous régalent aujourd’hui. Je fuis
Aïdara avec sa bouche pointue et comme ma sœur n’est pas là pour me servir de
bouclier, je me suis proposée comme assistante de Jennifer pour l’aider.
– Je t’assure
hein qu’il n’y a rien à faire ici. J’ai déjà tout préparé, il ne me reste plus
qu’à sortir les plats et les réchauffer.
– Je vais t’aider
à faire ça alors, je lui dis.
– D’accord. Dans les
placards du haut, tu as nos plats de fête, si tu peux me les sortir s’il te plaît.
Je m’active pendant qu’elle
découpe les crudités pour la salade. Aïdara avec sa bouche pointue nous a
rejoints ainsi qu’Elikem.
– Besoin d’aide ? Elikem l’interroge.
– Oh non, il y a
Snam déjà qui m’aide. Allez plutôt vous reposer. Romelio ne vous a pas servi à
boire ?
– Si, mais ça ira
plus vite si on s’y met à plusieurs pour t’aider non ?
– Elikem, tu es
notre invitée alors tu vas me faire le plaisir d’aller t’asseoir auprès des
autres, te détendre et discuter. Romelio ? elle dit
quand l’intéressé se pointe.
– C’est mon nom,
c’est l’attroupement de quoi ici ?
– Il y a que tes sœurs
sont trop motivées pour le travail. C’est comment ?
– Dans la maison
de qui ? Allez, on y va, il dit
en prenant Elikem ainsi que Dara par les mains pour les sortir de la cuisine. Toi
Snam que je ne trouve même pas là-bas à mon retour, il me menace même.
– Une affaire d’invitée
vraiment
– Il faut
profiter hein, parce que je vais bien faire mon invitée quand je viendrai chez
toi et Mally aussi, elle me dit en faisant un clin d’œil.
Et ce fut ainsi le début
de sous-entendus à n’en plus finir. Sous-entendus que Mally ne se dérangeait pas
pour alimenter avec son comportement. Je me sers du poulet. Mally me dit de
faire attention aux os quand je vais manger. À un moment donné, le ciel qui
était sombre à notre arrivée s’éclaircissait enfin et les rayons du soleil dansaient
sur ma peau puisque j’étais assise non loin de la fenêtre. Mally me demande si
j’ai besoin d’un parapluie pour empêcher le soleil de me déranger. C’est arrivé
à un niveau où j’ai compris qu’il faisait ça pour m’emmerder parce que les
autres ne cessaient d’en rire. Mortifiée je dis bien. Mortifiée. Si on m’ouvrait
une bouteille, j’allais me cacher dedans. Je pense à une bonne vengeance et la
trouve quand je le vois s’éclipser du groupe des garçons composé de Romelio et
Arthur. Je m’assure d’attendre un peu avant de disparaître et le suis jusqu’aux
toilettes où j’entre. Il est surpris d’abord puis un sourire carnassier se
dessine sur son visage.
Je me charge de le lui
effacer en attrapant son paquet. Il sourit davantage et me porte pour me mettre
sur le comptoir du lavabo. Sans peine, il se débarrasse de ma fermeture et mes
doigts aussi trouvent sa bite. Je l’agrippe bien et la masse lentement pour qu’elle
prenne forme d’abord. On s’embrasse et il me pince simultanément les tétons
alors il coule du méat sans tarder. Je profite du liquide en question pour le
branler bien mieux et détache ma bouche pour l’embrasser dans le cou. Il veut
se retirer de main et me mettre en levrette, mais je l’arrête.
– Dans ma bouche
d’abord, je lui susurre.
– Minx, il dit en
un souffle.
Je descends du
comptoir, m’accroupis et l’engloutis. Ma toute première pipe alors la difficulté
de la chose me surprend un peu. Je m’attendais à ce que ça coule comme la
branlette, mais là, je dois m’y prendre plusieurs fois pour calmer mon envie de
rendre. Sinon c’est excitant. Je ne sais pas qui ça excite plus entre nous,
parce que c’est lui qui grogne la bouche ouverte et moi je mouille.
– Maintenant
King, tu m’as assez chauffé comme ça, il me dit la bouche entrouverte.
Je ne pouvais pas
avoir meilleur signe. Je me relève, lui mords le lobe de l’oreille et dès que
je le sens assez distrait, je décampe telle une voleuse. Sans honte le gars
sort la queue dehors et m’appelle de revenir hein. Mais j’ai tracé sans compassion.
On va voir qui aime rire maintenant. Sa mâchoire est bien contractée à son
retour. Même l’ombre d’une blague on n’a pas entendu jusqu’à l’annonce du départ
de mes parents. Pendant qu’on faisait le tour pour saluer les autres invités, tata
Belle demande une minute avec moi et maman. Je me retrouve super intimidée
devant elles, craignant qu’elles aient capté que Mally et moi avons fait un truc
tout à l’heure.
– Tu sais Snam
que ta mère est une sœur pour moi non ?
– Euh oui oui.
– Et que ton père
et moi sommes amis depuis l’université ?
– Oui il nous l’a
raconté, je réponds, ne sachant pas où elle veut en venir.
– Très bien.
Alors en tant qu’amie de tes parents, je t’ai toujours considéré comme une de
mes filles aussi. Pour cette raison, je ne peux pas te laisser entrer du côté
des Lare AW sans te donner quelques recommandations. Tu vois, les hommes dans
leur famille là, ils ont le chic pour retourner l’esprit des gens sans prévenir.
Ils blaguent, te disent des phrases qui te réchauffent le cœur, aiment regarder
de façon intense et le temps que tu comprennes tu manges déjà dans leur main
sans t’en rendre compte. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, j’ignore comment mon mari
m’a convaincu d’avoir Mally. Ta mère ici présente peut te confirmer que j’avais
signé partout qu’aucun enfant ne viendrait après Aïdara connaissant mes problèmes.
N’est-ce pas ? elle demande à maman qui
est à côté et cette dernière hoche la tête avec un sourire amusé sur la face.
– Je te dis ça
parce qu’au moins j’avais la trentaine révolue et construit une bonne partie de
ma vie alors un troisième enfant n’allait pas me retarder, poursuit-elle.
– Mais toi tu es
encore jeune et surtout Mally c’est l’homme que tu aimes depuis que tu es ado,
alors tata voulait te conseiller pour que tu ne te laisses pas trop aller,
enchaîne maman.
– Ne baisse pas
la garde oh ! C’est surtout ça que je
dis, parce que tu te réveilleras des jours plus tard en te demandant comment il
a réussi à te faire accepter ce que tu avais refusé en âme et conscience. Des
années encore que je côtoie mon mari et son pouvoir fonctionne sur moi. Snam,
il faut faire attention.
Je ne voulais pas rire,
mais je n’arrive pas à me retenir sur la fin.
– Je suis sérieuse
et tu t’amuses avec ça ? elle
continue l’air toujours concentré.
– Non pardon, c’est
juste que, j’essaie encore de dire, mais pouffe de rire. Pardon, je ne minimise
pas tes conseils, c’est juste la façon dont tu en parles comme les contre-indications
sur la notice d’un médicament.
– Mally est pire
que les contre-indications ma chérie. C’est mon fils, je le connais. Il aime
tellement dominer que c’est presque inné chez lui et s’il sent qu’il peut tirer
ce qu’il veut, ne pense pas qu’il aura un scrupule. Tous les moyens seront bons
pour obtenir son résultat. On a tout fait pour contrôler ce côté de lui, mais
franchement, je ne sais pas comment il est dans une relation amoureuse puisqu’il
ne nous a jamais présenté de copine. Mais je me devais quand même de te dire
que tu dois garder la tête froide et être ferme sur les positions importantes
pour toi. Sinon si tu le laisses envoyer la main dans ta culotte…
– Oh Belle, on
doit arriver là-bas ? maman
vient à ma rescousse.
– Tu n’as pas vu comment
il la regardait Cici ? C’est
mieux qu’on la prévienne sur tous les plans. Si tu le laisses accéder à ta
culotte dès que tu lui refuses quelque chose, il risque de percer tous tes
codes oh. Je te dis bien, zéro scrupule. À vrai dire, je recommande même que tu
le sèvres un peu au début. Même un an, sans accéder à ton jardin, comme ça il
apprendra la patience, parce qu’il obtient trop facilement ce qu’il veut.
– D’accord, je
dis d’une voix si faible qu’elle m’encourage davantage, croyant que je trouve
ça compliqué, alors que j’ai en réalité déjà fait tout ce qu’elle me
déconseille.
Le soir au coucher, je
suis en pleine réflexion. Est-ce que ce n’est pas elle qui exagère maintenant ? Parce que le Mally que je connais n’est pas
si teigneux qu’elle l’a décrit. Il est 23 h et les parents sont déjà
couchés parce qu’hier ils ont passé la soirée à discuter avec tonton Antoine et
tata Lou. Du coup, je ne peux même pas aller interroger papa sur ce sujet. Je
me retourne avec l’intention de me mettre sur le ventre, espérant que le
sommeil viendrait quand je reçois un coup de fil. Mally, à cette heure-ci ? Je réponds, en me disant qu’il veut faire les
palabres pour ce que je lui ai fait cette aprèm.
– Sors, c’est ce
qu’il dit d’entrée de jeu.
– Je sors ? Pour aller où ?
– Je suis devant
chez vous, sors, on a des choses en suspens, il redit sans aucune trace d’amusement
dans la voix.
– Attends hein,
je commence en me redressant sur le lit. Tu veux me dire que tu es là dehors
Mally ? 23 h ? Tu as quitté ta maison à cette heure ? Tes parents sont où ?
– Snam j’ai dit
tu sors, je ne compte pas m’en aller.
– Attends moi
là-bas, je sors avec mon père alors. Tu vas nous raconter à tous les deux ce qu’on
a en suspens.
– Viens donc, je
vous attends.
– Pfff ! Tu ferais de mieux rentrer oui. Non, mais, c’est
quoi ? Tu veux donner raison à
ta mère maintenant ?
– Ma mère ? Attends, qu’est-ce que cette bonne femme a
bien pu te raconter quand vous étiez seules ?
– Mally, rentre
chez toi !
***Mally Lare AW***
Depuis la fichue pipe
qu’elle m’a faite, je n’ai pas réussi à la sortir de mon esprit alors je suis
sorti en douce quand la maison était endormie. Mais me voilà devant un portail
fermé que j’observe depuis la voiture. Je peux bien sonner et dire à tonton que
je suis là pour Snam, mais à vrai dire, je ne veux pas non plus les soûler.
Snam pourrait nous faciliter la tâche, mais non ! Elle commence à me les faire avec sa retenue
en question. Exaspéré je retourne chez nous et dors d’un sommeil léger jusqu’au
réveil. La première chose que je fais quand nous sommes à table, c’est d’aborder
le sujet de maman.
– Papa, j’aimerais
que tu demandes à maman si je lui ai volé quelque chose dans cette vie.
– Et pourquoi
cette question ? il me
retourne sur un ton interrogateur.
– Parce que ça m’aiderait
à comprendre le pourquoi elle aime autant être sur mon dos. Depuis l’enfance c’est
toujours Mally ci Mally ça. Maintenant que je veux être en couple, elle s’en va
me torpiller auprès de ma femme.
– Eh ma vie. Eli
tu vois ? Tu vois quand je parlais
de l’arrogance de ton fils ? Tu as
épousé qui ici ?
– Snam est la
femme que j’aime et je veux gérer mon couple à ma façon.
– Il y a une
façon de le dire Mally. Ta mère n’est pas ta copine en âge et encore moins ta
cadette, me reproche papa.
– Je m’…, commencé-je,
mais en typique maman, elle ne me laisse pas finir avant de s’emporter.
– Oh non, il faut
le laisser. C’est sa femme il a dit non ? Laisse,
on va voir quand les problèmes commenceront.
– Il n’y aura pas
de problèmes, je refuse ça, amen. Et je disais que je m’excuse si j’ai mal
parlé. Je t’adore maman, tu le sais, mais je ne veux pas que tu t’impliques
dans ma relation avec Snam, à moins que je déconne ou lui fasse sciemment du
mal, ce qui n’arrivera jamais. Tu as toujours dit à Elie et Dara qu’elles devaient
se marier dans des familles comme celle de papa parce que jamais sa sœur et sa
mère n’ont outrepassé les bornes bien qu’elles étaient très présentes pour
vous. Alors je n’y ai pas droit aussi ?
– Eh, regarde
jusqu’où tu vois les choses. Est-ce que j’ai conseillé Snam contre toi ? J’ai fait ça pour votre bien simplement.
– Ouais bah, il
faut m’en parler d’abord avant de la conseiller.
– Oh ! Donc je ne peux même plus parler à la fille
de mon amie ? Perla et Dara, vous
entendez votre petit frère ?
Sans surprise, mes sœurs
me soutiennent. Papa penche toujours des deux côtés. Maman fait mine de
comprendre, mais je sais qu’il me faudra la garder à l’œil pour qu’elle ne me
rende pas Snam plus méfiante qu’elle ne l’ait déjà.
Le reste du séjour de
Snam file à une vitesse fulgurante. Bien sûr, on a terminé les choses en
suspens avant qu’elle ne reprenne l’avion. Dehors, contre le mur de leur
maison, tardivement, c’est là-bas que je l’ai eu. Un peu après son départ, je
retourne aussi à Redmond. Les mois s’écoulent et nous voilà enfin à une semaine
de ma graduation. Heureusement, elle n’a pas trop polémiqué quand j’ai demandé
qu’elle vienne me voir. Je lui ai envoyé l’argent pour qu’elle se prenne son
billet. Normalement Elikem aurait gradué avec moi cet été, mais malheureusement,
elle a pris du retard dans son programme avec le petit break qu’elle s’était
accordé et parce qu’elle en a pris un second pour les funérailles, elle ne
pourra même pas être présente à ma graduation. Il n’y aura que maman et les filles.
Normalement, lorsqu’elle rentrait en avril, le plan c’était qu’elle y reste,
mais la coupe de cheveux d’Elikem a conforté les parents dans l’idée que ma sœur
n’était pas encore apte à reprendre sa vie en étant seule alors maman est de
retour, au grand dam d’Elie.
Aujourd’hui, je suis
le coursier de ses dames. Depuis que Aïdara gagne un peu sa vie là, elle s’est
découvert une passion pour les bas de nylon qui m’est incompréhensible. Je sais
qu’elle les porte pour cacher les cicatrices de son agression, mais elle en a
une tonne et si je le sais c’est parce que madame faisait livrer régulièrement
ses commandes chez moi. Alors le pourquoi elle en cherche encore, et de
surcroît en plein été, m’intrigue un peu. Mais pour l’heure, je vais chercher à
Snam la taille M d’une robe qu’elle vient juste d’essayer. Elle retourne en
cabine quand je la lui donne et une fois qu’elle sort, Dara et moi sommes un
peu surpris.
– Je ne penzais
pas voir le jour où tchu portcherais dju M, commente ma sœur.
– Mais c’est un peu
grand au niveau des hanches non, je trouve en tout cas, elle dit en faisant des
tours devant le miroir.
– Oui, mais ça te
fait mieux en haut je trouve, je ne sais pas ce qui est différent, mais c’est l’impression
que j’ai, dis-je admiratif devant le résultat. Elle est tellement ravissante ma
femme. Maintenant que j’y pense, même ses pommettes sont un peu plus saillantes.
Si je m’écoutais, je dirais qu’elle est en train de prendre du poids.
– C’est vrai je
me sens plus confortable, elle dit toujours ravie du résultat.
– C’est parze que
tes nénés ont grossi. Tchu en as pluz depuis un moment, t’as pas remarqué, Dara
affirme.
– Euh…, tu trouves ? Moi pas.
– C’est le
tchravail de mon frère tchout ça, Dara dit sur un ton espiègle et évite la taloche
de Snam avant de se réfugier dans sa cabine tout en gloussant.
– Ne sors pas
hein avec ta face que c’est le tchravail là, Snam lui répond.
Tout le reste du shopping,
je ne cesse d’observer de plus près Snam. Le lendemain, je continue. Elle traîne
au lit, ce qui n’est pas son habitude, boit beaucoup d’eau fraîche, se plaint
de la chaleur et surtout ses seins sont pleins. Ils sont tellement pleins que maintenant
je me demande comment je n’ai pas remarqué alors que je passe mon temps à la
tripoter dès qu’on est seuls, et elle se plaint que ses tétons chauffent à
force que je les lèche.
N’y tenant plus, je vais
acheter un test de grossesse au CVS le plus proche et reviens presque en
courant à l’appart. Je le lui présente aussitôt et elle me dévisage, confuse.
– Pourquoi tu me
présentes un test de grossesse ?
– Nous avons eu
des rapports non protégés et tu as pris du poids King.
– Et j’ai pris la
pilule du lendemain. Une pilule supposée prévenir la grossesse jusqu’à cinq
jours après. Les rapports suivants, tu t’es protégé.
– Comment tu
expliques ta poitrine gonflée alors ?
– Elle ne l’est
pas.
– Donc Dara et
moi on ne voit pas bien ? La
robe aussi mentait ?
– Mally, je ne
suis pas enceinte OK. Ça arrive de prendre du poids. Je n’ai que 21 ans, en
passe d’en avoir 22.
– Depuis tes quatorze
ans, tu as la même forme. Svelte, poitrine moyenne. La seule chose qui ait
changé sur toi c’est ta taille. Alors tu peux bien prendre du poids, mais subitement ? Je trouve ça louche et on doit en avoir le cœur
net.
– Je ne vais pas
faire ce test, tu me déranges.
– Va le faire, je
ne vais pas me répéter.
– Arrête de me
soûler. J’ai 21 ans, on étudie à mon âge. On ne tombe pas enceinte, elle
insiste avec sa tête dure.
– Fais le test mon
cœur, s’il te plaît. Je n’insinue pas que tu l’es, je veux juste être apaisé,
je dis en prenant le ton le plus mielleux possible.
Elle me lorgne, prend
la boîte et se rend dans les toilettes tout en rouspétant. Dix minutes s’écoulent.
Bizarrement, je suis détendu alors qu’hier en imaginant les différents
scénarios, je m’emballais et il m’arrivait même de m’inquiéter. Cinq minutes
passent encore. Elle ne sort pas alors je toque.
– Snam ?
Je n’ai aucune réponse
toujours, du coup j’ouvre doucement et la trouve sur la cuvette, le regard ébahi
devant le test qu’elle tient. J’y jette un coup d’œil et mon cœur s’arrête pour
un court instant avant de s’affoler. Je vais être père ? Je gradue demain et j’apprends ce soir que je
vais être papa ?
– Mon cœur, je
dis ému et l’enlace, mais elle est toujours figée comme une statue. Hey, Snam,
je dis doucement.
– Il doit être erroné,
elle bredouille décontenancée, mais je l’attrape à nouveau.
– Il est bel et
bien positif. Dire que maman pensait pouvoir me bloquer lol. Un coup seulement.
Je suis fort hein. On va être parents King, le rêve de ma vie. Ma famille aura
un peu de joie, enfin.
– Ta famille ? Et moi alors ? Tu as pensé à moi ? Ma famille ? Je leur dis quoi ? Putain, ma maîtrise ! elle pique une crise que je ne comprends pas et
me repousse avant d’aller en chambre.