109: Something just like this
Write by Gioia
***Marley Boulder***
Elle ne m’a pas laissé
le temps d’attacher Scamp qu’elle s’est enfuie comme tel un animal traqué. Je
calme le chien qui était simplement excité de voir une nouvelle tête puis me
dirige à l’intérieur pour la retrouver. Je hèle plusieurs fois son nom puisque
je ne la trouve pas et finalement j’entends sa voix venir faiblement depuis
l’une des salles de bain.
— Ouvre, je suis
seul.
Je prends un sacré
coup au cœur quand elle le fait. Son visage est non seulement livide, mais sa
petite main sur la porte tremble. Je retire la main en question et la tire en
avant pour qu’elle me tombe dans les bras.
— C’est le chien
des voisins, je le connais depuis des années. Il n’a pas éduqué pour attaquer
les gens. C’est un gros bébé qui adore donner de l’attention et voir des
nouveaux visages, je tente de lui expliquer pour la rassurer.
— OK, elle
murmure après un moment. Ses tremblements aussi se sont arrêtés.
Mon corps se penche
naturellement vers l’avant quand elle se détache. Je n’ai pas encore perdu ce
réflexe de l’embrasser quand je la sens mal, mais j’ai réussi à me reprendre de
justesse.
— Ça va ? je lui demande plutôt et elle hoche la tête
en guise de réponse.
— Tu peux
m’expliquer ce que tu fiches ici ?
— Je… je zuis en
vacanzes comme tchoi.
— Et c’est ici
que tu viens passer tes vacances ? Dans
ma maison ? je lui retourne sur un
ton ironique.
— C’est aussi la
maison de tonton Parcoeur.
— Je n’ai donc
pas besoin de te demander comment tu es entrée, j’ironise toujours.
— Je zais pas dje
quoi tchu…, elle commence, mais ne finit pas sa phrase à cause des aboiements
du chien que j’ai attaché dehors.
— Va ramasser tes
affaires.
— Hum ?
— Aïdara,
écoute-moi, je dis en lui prenant le menton. Va prendre tes affaires, on va à
l’hôtel.
Elle s’exécute et j’en
profite pour remplir les gamelles de Scamp pour qu’il mange le temps que
j’aille déposer Dara à l’auberge de Jeunesse qui n’est qu’à une dizaine de
minutes de la maison.
— Tu es là pour
combien de temps ? je
demande une fois devant l’auberge.
— Six jours,
pourquoi ?
— Pour ta
réservation pardi.
— OK… attends, ma
rédjervatchion ? Ma ? Tchu es entchrain de me tchasser ?
— Tu as remarqué
la présence du chien à la maison ou pas ?
— D’abord depuis
quand tchu as un tchien ? Elle me
demande tout à coup sur un ton de reproche.
— Je t’ai dit que
c’est le chien de mes voisins. Ils sont en déplacement alors je le garde pour
eux.
— Ah oui ? Et bien zûr c’est zeulement quand je viens
que tchu djois garder un animal.
— On n’en serait
pas ici si quelqu’un n’avait pas décidé de débarquer à l’improviste.
— J’ai le djroit
d’aller en vacanzes aussi !
— Et qui t’empêche
de jouir de ton droit ici ? Va en
vacances où tu veux, mais ne commence pas à me prendre la tête pour des choses
sur lesquelles je n’ai aucun contrôle, je la préviens et descends.
Je récupère ses
affaires et arrive dans le lobby avant de me rendre compte qu’elle ne me suit
pas. Je reviens sur mes pas et la trouve toujours dans le véhicule.
— À quoi tu joues ? je lui demande un peu agacé après avoir ouvert
sa portière.
Elle garde sa face
droit en avant, les bras croisés, mais jamais sa bouche ne s’ouvrira pour me
donner une réponse adéquate. Je perds patience au bout de quelques minutes et remonte
pour qu’on retourne au point de départ, soit la maison.
La première journée
chacun la passe dans son coin. Elle dans sa chambre et n’en sortait que pour
grignoter ou se rendre aux toilettes. Je m’attendais donc à de la tranquillité pour
les jours à venir, mais le lendemain, elle a opté pour la violence. C’est dans
un maillot de bain dans lequel je n’aurais jamais pensé la voir elle, qu’elle
est pourtant sortie.
— Est-ce que je
peux profitcher de la pizine ?
Je la déshabille à
nouveau du regard et n’en crois toujours pas mes yeux. Ce n’est pas qu’il est
indécent son maillot. C’est une pièce, mais elle est coupée si haut au niveau
de l’entrejambe que j’ai en visuel les contours parfaitement épilés de son
pubis.
— Tchu ne veux
pas ? elle me retourne sur un
ton innocent qui me donne envie de l’étriper et la déshabiller à la fois parce
que je l’ai entendu comme si elle me demandait si je ne la voulais pas elle.
— Tu es en
vacances non ? Tu fais ce que tu veux,
je réponds l’esprit toujours focalisé sur son corps même si j’ai détourné les
yeux. Bon juste une dernière fois, me souffle mon cerveau alors je craque au
bon moment pour mon corps et mauvais pour ma résolution de rester loin d’elle.
Elle s’en allait et je n’ai rien manqué de ses fesses quasiment nues. Nues et si
charnues que la moitié du maillot de bain qui n’arrive pas à les recouvrir
comme il se doit.
***Aïdara LARE AW***
Ça m’a pris un grand
courage pour exposer mon corps devant ses yeux ainsi et jusqu’à la dernière
minute, je regrettais avec les larmes aux yeux, croyant avoir produit le résultat
contraire à mes attentes, mais j’ai clairement entendu un léger murmure venir
de lui. J’ai sciemment ralenti mes pas espérant qu’il réduise la vitesse entre
nous et abrège enfin notre torture commune, mais au lieu de ça, il a préféré s’en
aller. Quand j’ai tourné la tête pour comprendre ce qu’il faisait, je ne l’ai
pas trouvé. Déçue, j’ai quand même décidé d’aller profiter de ma journée au
bord de la piscine. Ce n’est que partie remise. Je n’ai certes pas le courage
de faire le premier pas pour qu’on ait la discussion, mais je ne compte pas aussi
rester dans mon coin. Chien ou pas, fâcherie ou pas, je vais m’appliquer à le
faire craquer. C’est pour cela qu’au troisième jour, j’étais debout aux aurores
comme lui. En fait bien avant. Je serais même sortie, mais craignant de me
retrouver seul avec le chien, je suis restée sagement dans ma chambre, guettant
le bruit de sa porte.
— Tchu peux m’emmener
faire dju zurf ? je lui
demande pendant le petit-déj.
— Tu ne sais pas
en faire.
— Et je peux
apprendjre non ? Bref
si tchu veux pas je…
— On n’apprend
pas à surfer en une journée. C’est un sport très physique qui demande des heures
d’apprentissage et…
— Et tchu m’apprends
ou pas ? je le relance.
Ses épaules s’affaissent,
il continue à beurrer ses tartines et quand je n’attendais plus de réponse, il
me dit d’être prête dans une heure. Cette fois j’opte pour un maillot plus
classique et bien couvert. À Malindi, nous avions déjà surfé, ou du moins j’ai
essayé sous sa supervision tandis que les enfants qui s’y connaissaient déjà se
moquaient de moi toutes les fois que je tombais de ma planche. Alors je sais quelle
tenue est appropriée pour les activités de ce genre. Je passe un boubou léger et
transparent puis nous voilà en route. De temps en temps, je jette un coup d’œil
à sa mâchoire carrée qui me donne trop envie de le toucher. Si on passe ce cap,
je jure qu’on ne disputera plus aussi longtemps. C’est trop pénible. La journée
surf c’était finalement une cata. Malgré les attouchements et sa bosse que j’ai
bien sentis, cet enfant qu’on appelle Marley n’a jamais mordu à l’hameçon. Même
pas un écart. Rien de rien ! Je ne
compte pourtant pas toutes les fois que j’ai failli le faire à moi. Frustrée d’avoir
les tétons durs et les sens en alerte pour rien, j’ai donné une raison stupide
pour abréger la séance et on a réussi à s’engueuler pour un truc vraiment con
en rentrant. Résultat, j’ai terminé la troisième journée sous la couette à pleurer
la potentielle fin de cette relation qui m’a tellement apporté pourtant.
Tellement que les mots me semblent petits pour l’exprimer.
Le quatrième jour, il
a commencé la journée par des excuses quand je suis sortie de la chambre.
— J’étais à cran
hier, il avoue.
— Moi aussi, j’admets
à mon tour.
— Je ne veux pas
coucher avec toi Aïdara. J’en ai envie, mais je refuse alors arrête de me
rendre la tâche difficile.
Je ne sais pas si je
dois me réjouir ou pleurer. En fait j’ai envie des deux.
— Qu’est-ce que j’ai
fait de mal ?
— Ne joue pas à
ça avec moi. Tu sais très bien ce que tu fais depuis ton arrivée ici. Ce n’est
pas ce que je veux.
— Qu’est-ce que tchu
veux ayors ? je prends mon courage à
deux mains et lui demande.
— Pourquoi il t’a
fallu tout ce temps pour me parler d’amour ? Je te
prends sur le fait et comme par hasard, c’est là que tu sais me dire « je t’aime » ?
— Non, tchu ne m’as
pas pris sur le fait.
— Merveilleux, tu
comptes me prendre pour un con jusqu’à la fin.
— Tchu penzes ce
que tchu veux Maryey ! Je zuis
désolée de ce qui est arrivé, ça c’est vrai. Je ne vais djamais le nier. J’ai
été négligente sur ma relatchion avec Kaï, mais ne t’attends pas à ce que j’admette
quelque chose que j’ai pas fait. Si ça ne te plaît pas ayors on peut restcher
comme ça. Et j’ai pas djit que je t’aimais parce que je ne me zuis djamais posé
la questchion. Au départ on n’a pas commencé avec l’idjée de restcher ensemble
à vie. En tchout cas, j’avais pas cette idjée. C’est avec tchoi que j’ai
découvert le concept de saisir son opportchunité et la vivre au jour le jour.
À un moment donné, c’est vrai que je ne vivais
plus au jour le jour. Je me projetais dans le mois, voire l’année avec tchoi,
mais on passait de si beaux moments que j’ai pensé que tchoi aussi tchu étais
sur la même longueur d’ondjes que moi dju coup je n’ai pas penzé qu’il t’était
nécessaire de m’entendjre parler d’amour. J’accepte que parfois j’aie parlé
sans me mettchre à ta place et dju coup il m’est arrivé de djire des choses
blessantes. Mais je n’ai jamais de ma vie joué avec tes sentchiments. Je t’ai toujours
respectché, considéré, apprécié et aimé sans le djire pour la dernière
partchie, mais je t’ai aimé tchoutes les fois que je venais vers tchoi pour te
parler, partager ma vie, mon corps et mes idées. Je sais pas ce que je peux
djire d’autchre pour que tchu comprennes mon point de vue, mais tchire un tchrait
sur le fait que j’admette t’avoir utchilisé en attendant un black de je sais même
pas quoi. Moi Aïdara je ne vais jamais djire ça !
Encore une fois, il choisit
de me décevoir en me quittant au lieu d’agir. Ça fait si mal. À un moment, je
me suis même vue lui courant après pour taper son dos tellement j’avais la haine,
mais heureusement la porte des toilettes n’était pas si loin donc j’ai couru m’y
réfugier. L’après-midi, ses voisins étaient de retour du coup, ils sont passés
prendre le gros chien qui ne m’a jamais inspiré confiance et dans la foulée,
ils nous ont invités à les rejoindre pour le dîner. Mon premier réflexe fut de décliner,
mais je me suis finalement ravisée. Il est hors de question que je reste
enfermée à me morfondre et ils ont promis de garder leur chien sous
surveillance alors je vais bien afficher ma face devant celle de Marley pour qu’il
voie ce qu’il risque de potentiellement perdre s’il ne se décide pas à laisser
la rancune. Bref, c’est le chagrin qui parle à ma place actu donc je ne suis
pas très cohérente. Je me mets quand même sur mon 31 et à mesure que progresse
la soirée, je ne regrette pas du tout d’avoir pris sur moi pour venir. Le
couple, de charmantes personnes je précise, nous a appris qu’ils ont célébré
hier leurs noces de cachemire et nous gratifiaient d’anecdotes amusantes de
leurs vies. Au départ de leurs enfants, ils ont traversé une période de crise durant
laquelle, chacun ne reconnaissait plus l’autre bien qu’ils aient fait 30 ans
de vie ensemble. Ils nous apprennent qu’ils ne se partageaient plus que des
plaintes concernant leurs santés respectives sinon des critiques. À un moment
donné, même leur fils aîné a proposé qu’ils se séparent pour le bien de tous.
Mais aucun d’eux ne se voyait arriver là, alors le monsieur a instauré une règle
stipulant que pour chaque critique ou plainte, il leur fallait ajouter une
gentillesse. La femme prenant la chose au sérieux, s’est carrément pris un
carnet de notes où elle tenait les comptes sur le monsieur pour lui rappeler
lorsqu’il lui devait des « gentillesses ». J’ai bien rigolé à cette partie parce que je
me vois très bien faire un truc comme ça. Petit à petit, le monsieur qui
critiquait le carnet de madame a commencé à faire pareil et le temps qu’ils s’en
rendent compte, ils avaient réussi à ramener l’appréciation dans leur foyer.
Ensuite ce fut le tour de l’amour. Ils étaient arrivés à la conclusion commune
qu’avec le temps et les rôles de parents qu’ils ont endossés, ils avaient fait
du chemin en tant que personnes et rien ne les empêchait de se découvrir à
nouveau pour voir s’ils pouvaient s’aimer encore à cet âge. Voilà donc 17 ans
plus tard, qu’ils sont encore ensemble, avec les plaintes, critiques, gentillesses
et surtout l’amour qui les aide à passer agréablement le restant de leurs vies ici-bas.
J’ai trouvé leur histoire si belle et spéciale que j’en ai eu les larmes aux
yeux à la fin. Plus jeune, lorsque je m’autorisais à rêver d’un mec, je me
disais qu’il me faudrait un homme fort. Le plus fort de la terre pour me protéger
parce que je me savais faible. J’imaginais bien sûr un grand, musclé, beau, intelligent,
travailleur. Mais jamais je n’ai pensé à ses défauts. Je le construisais en fonction
de mes forces et faiblesses. Dans l’âge adulte et surtout en sortant avec
Marley, je me suis rendue compte que je n’ai pas besoin d’un super héros. J’ai
juste besoin de quelqu’un en qui j’ai confiance, avec qui je partage de l’amour
et qui ne pliera pas bagage au premier problème. Un peu comme mes parents, un
peu comme ce couple.
Au départ, ils me font
promettre de revenir demain pour qu’on se fasse un programme puisqu’il ne me
reste plus beaucoup de temps. Mon intention durant les cinq minutes de marche
pour rentrer, c’est de filer direct dans la chambre pour dormir puisque je
croule sous la fatigue, mais Marley en avait une autre sur laquelle il n’a pas
jugé bon de me consulter. Il ferme à peine le portail qu’il m’attire contre lui
en saisissant mon poignet et sa tête se retrouve dans le creux de mon cou. J’ai
le cœur qui tambourine quand sa respiration se fait bruyante et ses mains m’agrippent
fermement la taille. Il ne parle pas alors je n’ose pas bouger d’un iota de
peur de casser le moment. Soudain ses mains descendent sur mon postérieur
recouvert par ma robe marron en coton à longues manches pour laquelle j’ai opté
ce soir.
— C’est à moi, il
dit en le tenant à deux mains.
— Si tchu veux,
je chuchote et j’ose une main qui remonte dans son dos.
— J’étais jaloux,
je suis jaloux et remonté qu’il ait osé croire qu’il pouvait avoir le même
accès à toi que moi, il me dit d’une voix vulnérable qui affole mon cœur gorgé
d’émotions.
Je remonte la main de
son dos à sa nuque que je commence à masser tandis que mes lèvres trouvent son
front.
— Il a rêvé en
couyeur, je zuis zeulement à tchoi et rien d’autch…
Il avale le restant de
mes mots dans sa bouche et m’embrasse violemment. Est-ce qu’il veut me punir,
ou il dépose le reste de sa jalousie en moi ? Je l’ignore et je m’en fiche là maintenant.
Je réponds à son baiser avec la même violence et pousse mon corps vers le sien
pour qu’il me touche autant qu’il veut. Il comprend mon message et me masse à
grands coups de main le postérieur. Je remonte un peu ma cuisse pour frotter
contre son membre qui se durcissait depuis un moment.
— Je t’aime Dara,
je suis fou de toi, je ne veux pas te partager, il ne cesse de me dire les fois
où on rompt le baiser pour s’embrasser ailleurs.
— À tchoi
seulement, de mes cheveux jusqu’aux ortcheils, je chuchote et gémis en serrant
les dents quand sa bouche retourne dans mon cou.
Il me prend par la
main et nous emmène dans sa chambre. Comme j’ai dit jusqu’aux orteils, il prend
littéralement la chose, hein. Me voilà couchée sur le lit et en train de me
faire sucer chaque petit pied comme si j’étais fait de sucre là-bas. Je me sers
de l’autre pied pour descendre sa culotte et j’écarquille les yeux quand sa
bite fait sa grande apparition.
— Tchu n’as pas
portché de calcif alors qu’on était chez des gens ? C’est quoi ces manières ?
— Je suis en
vacances, il me répond avec un sourire espiègle et reprend un orteil tout en me
fixant.
— Ah bon ? je réponds sur un ton suggestif et joue avec
sa queue à l’aide de mon pied.
— Ce que tu fais
là…
— Qu’est-ce que
je fais là…, je retourne avec un sourire aussi. C’était difficile au début,
mais j’ai fini par trouver un rythme qui plaît à sa queue.
— Dara…, il se
plaint quelques minutes après, oubliant carrément mes orteils dont il s’occupait.
— Hum ? Comme ça ?
— Oui là, il
réclame et tient mon pied pour me montrer.
— Non là là, je
dis pour l’embêter, mais continue quand même comme il voulait.
Il joint mon autre
pied au second et se sert du creux des deux comme un trou dans lequel il fait
aller et venir sa queue bien dressée. Son côté déluré m’a tellement manqué que
j’en mouille au point d’avoir mal à la chatte.
— Dans moi
Maryey, je lui rappelle quand il se met à accélérer et grogner.
— Dans toi quoi ? c’est à son tour de me demander sur un ton
moqueur comme s’il ignorait ce dont je parlais.
Je l’attrape par ses
petites fesses musclées pour le faire tomber sur moi. Bon ça n’a marché qu’à
moitié, mais au moins il s’est laissé tomber un petit peu. Le reste du trajet,
je le fais en soulevant mon bassin après avoir remonté ma robe. J’attache mes
jambes à ses hanches et le fixe droit.
— Dans ton minou,
je réponds enfin.
Il me sourit et nous
arrache à tout deux des râles après avoir enfoncé une partie de lui en un coup.
— Contchinue, bien
fort, je lui demande d’une voix un peu suppliante.
Au lieu de ça, il me sort
des danses lascives avec son bassin qui me font frémir certes, mais je veux être
secouée au point d’en crier moi. Pas subir lentement. Mais il dépose ses coudes
de chaque côté de mon visage et comme toujours je me perds dans le bleu profond
de ses yeux.
— Les grands
discours, ce n’est pas trop mon truc. Je ne me suis jamais vraiment assis pour
faire un palmarès des meilleurs moments de ma vie, mais sans réfléchir, notre
rencontre, je parle de Malindi, où je t’ai réellement découvert, fait partie du
top 3.
Émue, je gémis d’une
voix tremblante parce que sa queue continue à patauger lentement dans mes eaux.
— Tu es magnifique,
pleine de vie, d’entrain, courageuse, emmerdante et superficielle quand tu t’y
mets. Je suis dingue de tout ce que tu es, de la tête aux pieds bébé.
— Jusqu’aux pieds
aussi mon chouchou, fais-moi l’amour, je dis contre sa bouche avant de l’embrasser.
Il avale goulument ma
langue pendant que son pouce agace un de mes tétons. C’est fort que j’ai
demandé et c’est fort qu’on m’a servi. Même mes seins, on les a bouffés. Qu’est-ce
que j’ai fait pour mériter ça ? fut ma
dernière question avant que la jouissance ne m’embrume l’esprit.
Je me réveille le corps
collé à un autre et la première chose que je remarque c’est l’environnement
inconnu. Ça ne me prend que quelques secondes pour me rappeler de la veille.
Marley m’a emmené dans sa chambre et après la première séance de réconciliation
on est resté ici à causer ainsi que rigoler comme des cons. Du moins j’ai
rigolé comme une conne. J’ignorais que les blan… je veux dire que Marley
pouvait être aussi jaloux. Il ne s’est pas gêné pour me dire de façon extensive
ce qu’il pense de Kaï. Je l’ai rassuré qu’on n’a plus aucun contact, pourtant
ça ne lui suffisait pas. Non, il devait m’expliquer combien Kaï n’était rien
sinon un moucheron. Je marque une pause devant son miroir pour mater mon
derrière qui en soi n’est rien d’exagéré non plus. Elikem, avant les épreuves
douloureuses qu’elle traverse, avait des courbes plus affriolantes que les
miennes. Vraiment il faut m’excuser si je sonne superficielle encore, mais je suis
trop contente que Marley meure pour ce que j’ai au point que ça lui ait brûlé le
cœur d’imaginer un autre y toucher. Merci à Zizèle qui nous a fait don de ces formes
parce que maman à notre âge n’en avait pas autant que grand-maman.
La minute de contemplation
glorieuse est passée. Je vais faire ce pour quoi je suis réveillée. Pisser, me
nettoyer le minou et quand je me lave enfin les mains, mes yeux butent sur ce
que j’ai sur l’un des doigts. Je retourne en fracas dans la chambre et secoue
le pied de Marley.
— Mmhghrmm, il grommèle
et bouge un peu sans toutefois ouvrir les yeux, alors j’y vais avec plus d’insistance.
— Réveille-tchoi,
Maryey, regardje, je continue et le secoue à deux mains maintenant.
— Quoi ?
— Mais regarde ?! C’est tchoi qui m’as mis cette bague ?
— C’est Scamp, il
dit après m’avoir dévisagé et remet sa tête dans l’autre sens pour continuer je
ne sais quoi de sommeil, mais c’est mal me connaître. Je m’assois sur son dos
et le dérange tellement qu’il finit par se réveiller pour de bon.
— Han ! je m’exclame toujours choquée devant la bague.
Tchu as fait ça quand ? Tchu
veux vraiment m’épouser ? J’arrive
pas à le croire. On n’en a même jamais parlé.
— Je t’ai dit d’aller
demander à Scamp, je peux me coucher maintenant ?
— Han ! Je suis trop choquée. Djire que tchu voulais
rompre il n’y a même pas deux jours. Tchu as sorti ça d’où ?
— Tu as entendu
de ma bouche que je voulais rompre ?
— Mais tchu me faisais
la têtche ou pas ? Attends ! Est-ce que mon frère est au couhant ? Parce que ça explique le pourquoi, il m’a
encouradjé à venir. Han ! Han ! Vous complotchez ça depuis quand ?
— Scamp Dara,
Scamp est à côté, il dit et se roule avec la couverture pour s’y réfugier si
bien que je n’arrive pas à le tirer de là.
Je prends mon choc
comme ça pour aller le déposer chez mon frère qui écarquille d’abord les yeux
avant d’afficher un grand sourire.
— Alors ! Que dit le dicton encore ? Qui ne tente rien n’a… ?
— Tchu savais ! Djis la vérité !
— Eiyeee, mais c’est
quelle attaque contre ma personne ça ?
— D’abord tchu me
fais la psychologie renversée pour que je vienne ici et bam je me retrouve
fiancée une journée avant ce voyage ?
— Fiancée ? Qui est fiancée ? J’entends de Snam.
-Moiiiiiii, je dis d’une
voix joyeuse en agitant la main devant l’écran quand sa tête apparaît. Elle
crie en retour et se met à sauter.
— Hey mon enfant
hein, mon frère lui rappelle, mais on est trop emporté toutes les deux dans
notre conversation.
Une fois que la fièvre
est retombée, en tout cas, disons pour le moment, je reprends avec Mally qui me
demande à son tour de lui raconter comment ça s’est fait, pourtant il écoutait ce
que je racontais à Snam.
— Je viens
justche de voir la bague. Je ne sais même pas quand il me l’a passé et d’ailleurs
je suis nue actchu…
— Ouais bon, je n’ai
pas besoin de tout le dessein non plus. Faites vos choses dans la discrétion.
— Djire que ça
vient de celui qui a emmené Znam sous nos yeux dans la chambre et on vous a
entendju, je dis en rigolant.
— Le besoin était
pressant le jour-là, sinon je sais bien me tenir. C’est papa qui versera une
larme quand tu vas lui dire. Son petit poussin va prendre le nom d’un autre, il
rigole et je pense directement à ma sœur.
— C’est pas mieux
que j’attendje ? Tchu vois
avec Elie…, je ne veux pas lui faire plus de peine.
— Si tu veux, tu
peux attendre, toutefois il ne faut pas qu’elle l’apprenne d’une façon qui montre
que tu as essayé de le cacher. Tu sais qu’elle n’aime pas être traitée comme un
œuf.
— Oui c’est vrai
aussi.
— Je te dirai d’en
parler à papa. Il saura mieux quoi faire dans cette situation que maman qui s’emballe
vite et l’annoncera à la terre entière avant que tu aies fini de lui raconter.
— Et n’oublie pas
de discuter avec Marley pour décider ensemble, j’entends Snam me dire.
— D’accord.
On se quitte sur ses
mots et je retourne me lover auprès de mon fiancé. La séance n’aura pas trop
duré en revanche puisque j’ai un programme avec ses voisins. Programme que j’aurais
tellement aimé annuler, mais encore une fois je suis contente de ne pas l’avoir
fait parce que j’ai passé une superbe matinée. Vers 13 h Marley demande où
je suis et passe me prendre dès que je lui indique. Je pensais qu’on rentrerait,
mais il m’emmène sur une plage plutôt déserte et magnifique. Son endroit favori
de la ville, il m’explique. Il avait ramené un panier plein de choses à manger
ainsi qu’une nappe donc nous pique-niquons, bercés par la brise.
— Tchu veux vraiment
m’épouser ?
— Tu ne veux pas
toi ? il me demande tout renversant
la vinaigrette sur sa salade.
— Je me suis
djamais posée la questchion, mais c’est évident que oui.
— Alors c’est
pareil pour moi, quoique je me suis posé la question un peu avant mon déménagement.
Je voulais te demander en réalité d’emménager avec moi et j’en ai même discuté
avec Hélo. Elle m’a expliqué que vos coutumes demandent quand même un
engagement de la part d’un homme avant qu’il n’emmène une femme chez lui et même
si beaucoup de choses ont changé, la plupart des parents sont encore liés à certaines
pratiques. Je me suis donc dit, autant bien faire les choses, d’où la bague. Ida
m’avait concocté un plan rocambolesque pour nos fiançailles. J’ai longtemps
essayé d’y adhérer, mais la vérité c’est que ça ne me ressemblait pas et après
ce qu’on s’est dit hier, je voulais marquer le début d’une nouvelle aventure
pour nous. Donc j’ai profité de ton sommeil pour te la mettre.
Je lui présente un
bout de mon sandwich pour qu’il morde dedans. C’est le trop plein d’amour lié à
ce que j’entends. Il a vraiment pensé à tout ça. Et tout d’un coup, une petite
idée germe dans mon esprit.
— Donc tchu m’as
djit de sortchir de chez tchoi le jour-là, mais tchu ne comptais pas rompre ?
— J’ai le droit
de me fâcher, il me répond avec nonchalance comme si ce qu’il avait fait était
petit. Dire que j’ai eu mal à pleurer.
— Et le long mois
de zilence aussi ? C’est
toujours le djroit ça ?
— C’est toi qui travailles
dans le droit donc tu devrais comprendre.
— Pfff tchu n’es
qu’un petchit tchyran en fait. Attends que je racontche ça à mon papa, tchu
verras.
— Il m’adore, tu
ne peux rien contre moi.
— Ah oui, rien
que ça, je dis amusée.
— Yep. J’ai
veillé sur les filles qu’il m’a confié et aujourd’hui je fais le bonheur de sa
fille chérie. Où est même mon prix Nobel pendant qu’on y est ?
— Idjiot, je
rigole.
Il soulève ma main avant
de se coucher sur mes jambes et descendre ses lunettes de soleil sur ses yeux.
— C’était quoi le
plan rocambolesque de Idja ? je lui
demande par curiosité.
— T’attendre dans
un jardin de lavandes où tu m’auras rejoint après un tour en montgolfière et poser
un genou à terre dès que les deux violonistes commenceraient à jouer je ne sais
même plus quoi. Le pire c’est que selon elle, c’est ça une version simplifiée.
— Elle aime
beaucoup les surpridjes, je dis avec humour.
— Si tu tiens à
un truc pareil, je te le ferai à nos noces de cristal.
— Ça fait combien
d’années ça ?
-15. D’ici là je
serais riche, les mômes seront au lycée donc on pourra se permettre des folies.
— Attendjons qu’ils
aient leurs licences avant les folies. Je veux qu’on prenne en chardje leurs
études post-secondjaires aussi, comme mes parents l’ont fait pour moi.
— D’accord dans
ce cas. Mais on risque de s’époumoner financièrement s’ils décident d’aller aux
États-Unis.
— On va tchravailler
fort d’ici les années à venir pour ne pas se retrouver à ce niveau.
— Compte sur moi,
il me dit avec un sourire rassurant et me câline le menton.
— Tchu veux qu’on
se marie djirectement ? Je
préférais attendre un peu, le temps que le bébé de mon frère et Znam naisse, puis
que Elikem finisse ses étchudes. Mais si tu es pressé, on peut…
— Nan, ça va. Rien
ne presse tant que personne ne te touche en dehors de moi.
Le reste du temps, on
n’a fait que se raconter des bêtises et rire. Finalement nous avons passé toute
la journée à la plage et monsieur a même essayé de me convaincre qu’on aille
faire la plongée sous-marine alors qu’il se faisait tard. Là seulement je n’ai
pas pu résister. Je lui ai dit « les
choses de blanc là », avant
de m’en rendre compte et mettre la main sur ma bouche. J’allais bien sûr expliquer
mon intention, mais il a simplement souri en secouant la tête, alors j’ai laissé
couler, ravie qu’enfin il comprenne que je ne le dis pas toujours dans un sens
discriminatoire.
De l’œil gauche, je
surveille bien ses mouvements dans l’eau et du droit je fixe l’écran de mon
téléphone. Papa répond enfin et sa tête me fait sourire. Il vient de se
réveiller d’une sieste.
— Ça va ma chérie ? il me demande sa voix rocailleuse.
Au lieu de lui
répondre, j’agite ma main devant l’écran.
— Félicitations,
il me dit après une minute d’une voix vibrante et comme l’avait prédit Mally,
il commence à se nettoyer les yeux. Résultat, moi aussi j’ai envie de pleurer. Je
suis heureux Dara. Très heureux et aussi fier de toi. Depuis ton départ de
Lomé, tu excèdes toutes nos attentes et bien vrai que les fiançailles ne dépendent
pas uniquement de ta volonté et de ce fait on ne peut les compter comme un
accomplissement, je me sens quand même fier que tu arrives à faire ton petit
bout de chemin dans cette vie. Je te souhaite tout le bonheur avec cet homme
que tu as choisi.
— Mer… merci pour
tch… out pa..pa, je hoquète. Si..si j’arr…ive… à me dép…asser, c’est parce… qu’avant
d’arri..ver ici, vous étiez tchous derrière moi à me pousser avec vos encouhage…
ments, alors quand je m’en rappelle, je me dis toudjours que j’ai fait tchrop
de chemin pour reculer.
— On a fait que
notre travail de parent ma puce. Alors ? il est
où ton fiancé ?
— Là-bas en
tchrain de faire le fou dans la mer. C’est maintchenant qu’il nadje.
— Un vrai
casse-cou il paraît qu’il est, rigole papa.
— Ce n’est rien
de le djire, je réponds en roulant des yeux ce qui amuse davantage mon père. Tchu
penzes que je peux l’annoncer à maman et Elikem maintchenant ou je djois
attendjre ?
— Tu peux le
faire, elles seront aux anges.
C’est tout ce qu’il me
faut comme permission. Papa nous connaît tous alors je lui fais confiance. Mais
avant d’informer la reine mère, et après avoir raccroché avec le roi père, je
vais sommer au casse-cou de sortir de l’eau pour qu’on rentre. Prudence est
mère de sûreté.
Après six jours passés
à Nouméa, je rentre main dans la main avec mon blondinet favori à Nairobi. Si
on s’y était mieux pris, on serait passé en Australie pour faire un coucou à
Ida, mais je n’avais pas mon visa australien. On a pourtant expliqué ça à Ida,
mais elle est quand même fâchée contre nous à l’heure actuelle sous prétexte qu’on
l’a zappé. De retour à Nairobi, la folie reprend. Snam m’appelle « Zeu fiancée » depuis l’aéroport comme si elle venait d’apprendre
la nouvelle. Mon Marley est rétamé donc on le dépose chez lui avant de
continuer chez nous. Pendant que je m’extasie devant les photos de maternité
que les parents de Lovechild ont prises durant mon absence, Hilda rentre enfin
du travail.
***Hilda TOUNTIAN***
Fiancée ? Il ne faut pas que je rigole donc je serre
bien les joues pendant qu’elle me raconte l’histoire. Mais hein, on se fiance
aussi avec les grains de sable ? Parce
que le truc qu’il m’a fallu écarquiller les yeux pour voir ne peut pas s’appeler
bague.