14. Un secret si secret

Write by SSS


......... Une semaine plus tard.........

******* Nikita******

Demain a lieu le procès de mon père pour pédophilie. Le grand Evariste EBAHO alias le Buffalo va tomber pour avoir baisser son pantalon devant des gamines. Quelle honte ! Je n'ai pas pitié de lui ceci dit, il le mérite amplement. Celle qui m'étonne même dans tout ça, c'est ma mère. Toujours collée serrée à lui malgré tout. Il tue, elle est ok. Il viole, elle est ok. Il l'a tue elle même, je parie ma vie qu'elle est ok. Je me demande quelle gris-gris il a fait mais c'est efficace. De toute façon, j'ai pris mes distances avec eux tous depuis mon mariage. Même Imani m'a formellement interdit de la visiter en prison. La famille EBAHO et ses péripéties.

Qu'ils ne comptent pas sur moi pour assister à ce procès. 

S'il y a une chose qu'il me préoccupe maintenant, c'est Ma'a Béné. Elle a l'air tellement triste ces derniers temps que ça en devient très inquiétant. Je ne sais plus quoi penser, surtout après notre dernière discussion relevant de l'incompréhension totale. Elle ne veux rien dire à personne, même à son fils chéri alors j'ai arrêté de demander pour le moment.

Je passe mes journées allongée pour le moment pour vite récupérer. De toute façon, Terrence GARBRO ne me laisse rien faire du tout. S'il avait le temps, il me porterait tout le temps. Un vrai amour. 

Actuellement je suis dans un canapé dans le jardin, un jus de grenade dans une main et un magazine people dans l'autre. Ma'a Béné vient s'asseoir à côté à côté de moi, avec le même regard triste. 

- Elle: Ma fille chérie, comment vas-tu ce matin ?

- Moi: De mieux en mieux. Ton fils prend bien soin de moi. C'est plutôt toi qui m'inquiète. Tu refuses de me dire ce qu'il y a et...

- Elle: Laisse pour moi seulement. C'est les choses de l'âge. Tu devrais peut-être plus te soucier du sort de ton père. Dieu seul sait combien d'années ils lui colleront.

- Moi: Lui? Pfff, il mérite ce qui lui arrive. Je n'ai aucune peine pour lui. Même la perpétuité ne suffirait pas.

- Elle: (long soupir) D'accord. Demain je vais sortir faire une course très importante pour laquelle j'ai besoin de discrétion totale, donc pas de gardes du corps, rien que mon chauffeur personnel.

- Moi: Hum Ma'a, pas de gardes??? Tu sais que Terrence ne sera jamais d'accord pour ça. Il y a des gens qui lui veulent du mal et qui n'hésiteront à s'attaquer à un membre de sa famille. 

- Elle : Je compte sur toi pour ne rien lui dire. Je te promet que je ne vais pas tarder. Cela me tient vraiment à cœur, comprend moi s'il te plaît. Je t'expliquerai après.

Je finis par accepter mais je compte la faire suivre discrètement. Il ne faut pas que je la laisse sans protection sinon Terry me tuerait.

********** Brad*********

Demain sera une journée magnifique. EBAHO sera jugé comme le mécréant qu'il est. Inutile de dire que je suis très heureux et fier du travail accompli.

Malgré tout, il reste une énigme. Maria SARE. 

Je suis persuadé que Maria SARE a été tuée ou enlevée par cet homme. Mais comment le prouver? Il n'y a aucune piste, aucun indice qui puisse les relier. Je passe mes journées sur ce dossier sans rien pouvoir en tirer. Je vais bientôt péter un câble.

Tout ce stress m'a fait succomber aux charmes de Céline encore une fois. On a couché ensemble deux fois déjà la semaine passée seulement. Décidément, je suis pitoyable. Je suis la roue secours des femmes d'autrui. Je me demande si j'aurai un jour une femme rien qu'à moi, qui m'accueillera quand je quitterai le boulot avec un large sourire et un repas chaud sur la table, qui prendra soin de moi et qui me fera sentir homme. 

C'est mieux que je me concentre sur mon travail. Lui au moins n'appartient qu'à moi.

Quelqu'un tape à la porte de mon bureau et entre. C'est Céline. Elle vient directement s'asseoir sur mes cuisses et m'arrache un baiser.

- Moi: (agacé) On est au boulot Céline. Arrête moi ça. Et écoute moi bien : on ne couchera plus ensemble, plus jamais.

- Elle : Tu m'as dit ça tellement de fois que je m'en fiche désormais. Tu es fou de moi Brad, tu ne peux pas t'en empêcher. Avoue-le pour une fois.

Elle avance sa main vers mon entrejambe.

- Moi: (L'arrêtant) Et si tu me disais pourquoi tu es là ?

Elle soupire, se lève et me tend une enveloppe scellée. Celle-ci serait arrivé ce matin on-ne-sait-comment devant la porte du commissariat. Il y est écrit : «À remettre exclusivement au chef de la police.» 

Intriguant.

Quand Céline sort, j'ouvre le fameux courrier. Il contient une petite note accompagné d'un numéro de téléphone. Je reconnais l'écriture de notre informateur S.M.

« C'est mon numéro. Je pourrais vous aider à enfoncer encore plus le Buffalo. Appelez moi pour en savoir plus. Prononcez les chiffres 248673 pour que je sache que c'est vous.   S.M. »

J'appelle sans plus tarder. Il décroche après la deuxième tentative.

- Allô ? me dis une petite voix tremblotante au bout du fil. Une voix de jeune fille.

- Moi: Bonjour. Je suis le chef de la police, Bradley KAMDJI.

- Les chiffres! Prononcez les chiffres!

Je m'exécute. Elle émet un long soupir.

- Pardon. Je ne pouvais pas me pointer dans un poste. Il pouvait me faire du mal.

- Moi: Qui ça ?

- D'après vous? Le Buffalo.

- Moi: Qui êtes vous exactement Mademoiselle ?

- Une de ses victimes. Je peux témoigner demain au tribunal. Il n'est pas seulement un pédophile mais aussi un assassin. J'ai plusieurs enregistrements des confidences qu'il m'a faite sur l'oreiller. Des meurtres non élucidés dont il est l'auteur. Je veux qu'il paye pour tout ça. Mais j'ai peur... Il est dangereux et a des connaissances partout. Il pourrait me tuer, vous comprenez??? Je ne veux pas mourir.

- Moi: ( au comble de la surprise) Je vous promet qu'il n'en sera rien. Vous serez sous protection policière rigoureuse 24h/24. Je m'assurerai de votre sécurité, je vous le jure. Vous savez, j'ai le même désir de justice que vous. EBAHO ne vous fera aucun mal, je vous le jure.

- (soupir)

- Moi: J'ai néanmoins besoin de votre nom. Comment vous appelez-vous?

Moment de silence.

- Moi: Allô ? Vous m'entendez?

- Maria. Je m'appelle Maria SARE. Evariste EBAHO a essayé de m'assasiner.

Je roule de grands yeux. Ah ça, si je m'y attendais !!!

............ Le lendemain............

*********Evariste EBAHO**********

Me voici en face du monde, menotté comme un vulgaire bandit. La salle d'audience est bondée surtout par les journalistes des quatres coins de l'État. Je suis quand même serein car avec l'argent que j'ai versé au juge et le super avocat que j'ai engagé, ma peine sera ridicule. Je risque même de faire moins d'un an en prison. 

J'ai mis un costume Yves Saint Laurent neuf pour l'occasion. Ils ont sali mon image mais je reste quand même l'inconstesté Evariste EBAHO. Ma femme s'est habillée comme une roturière derrière moi mais bon, je suis déjà habitué. Dans l'assistance, il n'y a aucun membre de ma famille. Nikita nous a vraiment tourné le dos. N'empêche qu'un des visages retient mon attention. Une femme mature assez mince, très claire de peau, très belle malgré son âge avancé et surtout élégamment habillée. J'ai l'impression de la connaître mais je ne sais plus où.

Le procès commence. Le procureur me crache son venin dès le début mais mon avocat me défend comme il peut. Il est assez efficace donc je pense pouvoir m'en tirer sans trop de casse.

À un moment, le procureur appelle un témoin à la barre. Je suis sans voix lorsque je vois de qui il s'agit.

Oh non c'est pas vrai. Pas un fantôme.

Maria SARE ???

Elle n'est donc pas morte. Je suis foutu. 

Elle commence à me descendre devant tout le monde. Des noms fusent de sa bouche comme un robinet. Le procureur présente des enregistrements dans lesquels je lui parle de certains complots que j'ai orchestré.

Cette fille est entrain de me couler. Et tout ça à cause du travail d'un incompétent notoire! 

............

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...................................

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20 ans de prison ferme.

Je vois flou. 

Donc moi Okoyo j'irai en prison pour 20ans. Parmi les rats et les gens du bas peuple. Eehh Seigneur! Mais ce n'est pas grave. Aucune situation n'est irréparable.

********* Bénédicte SAMBENO*********

J'ai mal pour Evariste. 20 ans ce n'est pas 20 jours. J'ai remarqué qu'il m'avait vu dans l'assistance mais je doute qu'il m'ait reconnu car l'âge et l'argent m'ont beaucoup changé. 

Il a été conduit dans une cellule en attendant son transfert dans une prison carcérale. Je vois sa femme s'en aller, les larmes aux yeux. Elle a dû être bouleversé d'apprendre des atrocités sur cet homme. De toute façon, ils sont les mêmes donc je n'ai aucune compassion pour elle.

 Je vais le voir. Il est assis au fond de la cellule, l'air soucieux. 

- Moi: Evariste.

Il se retourne. Il me regarde un moment avant de comprendre. Je crois qu'il m'a reconnu. Il est hébété.

- Lui: Bénédicte??? 

Il bondit de son siège. Il a l'air tout retourné. 

- Lui: (ému) Bénédicte SAMBENO. Ma chère Béné... Je pensais que... Oh mon Dieu. Tu es toujours aussi belle et charmante. Tu es à présent très élégante, je suis choqué.

Il tend sa main à travers les barreaux mais je m'éloigne. Je ne veux pas qu'il me touche.

- Lui: Tu dois terriblement m'en vouloir pour tout ce qui ce qui s'est passé. Je n'ai jamais eu l'occasion de te demander pardon. Béné... Je n'avais pas le choix tu sais. Ma femme a menacé de...

- Moi : (le coupant) Il suffit! Je ne suis pas là pour parler du passé Evariste. Le passé appartient au passé. Evariste... Pédophile ???

Il baisse les yeux. 

- Moi: Des meurtres et des complots? Tu es devenu un véritable monstre. Je te savais pas terrible, mais à ce point ??? Ça me dépasse. 

- Lui: Je... Je voulais arriver à t'oublier. Ces filles étaient juste un moyen de t'oublier.

- Moi: Ah bon? Des gamines???

- Lui: Elles sont exactement le contraire de ta personne. Immatures, capricieuses, ignorantes, irresponsables. Je pensais que...

- Moi: Ça n'a aucun sens !!! D'ailleurs... Je suis là pour te dire que je vais révéler toute la vérité à Nikita. Elle doit savoir comment elle est venue au monde.

Il roule de grands yeux.

- Lui: Non tu n'as pas le droit! Tu as signé un contrat de confidentialité !

- Moi: Figure toi que je ne l'ai pas signé. Je suis la mère adoptive de Terrence GARBRO et je vis actuellement chez eux. On s'est beaucoup rapproché et je veux qu'elle sache. Je n'en peux plus de garder ce secret. 

Il agrippe ma main.

- Lui: Je t'en supplie Bénédicte, ma chérie, ne fais pas ça. Tu l'as bouleverserais, c'est trop de changements pour elle!

- Moi: (me dégageant) Ne m'appelle plus jamais comme ça de toute ta vie! Je ne suis plus la femme bêtement amoureuse que tu as connu. Nikita saura tout dès ce soir. Vous le méritez bien, ta sorcière de femme et toi. Regarde où tu as fini à cause de l'argent. C'est pitoyable.

Je prends le départ.

- Lui: Chérie ! Je ne t'ai jamais oublié Béné. Ton image, ton sourire, ta voix, tout cela est toujours dans un coin de mon cœur.

- Moi: (sans me retourner) Meurs avec.

Le temps de la bêtise est terminé depuis longtemps et le couple EBAHO va le constater.

****** Nikita********

Je suis assise devant la télé toute soucieuse. Mon père vient de se prendre vingts années comme ça. Même s'il méritait bien plus à mon avis au vu de toutes les conneries qu'il a faite. C'est maman qui m'inquiète. J'irai la voir demain car aujourd'hui c'est l'agitation folle devant leur maison à cause des journalistes. Même si quelque part, elle a contribué à tout ça par sa passivité excessive. 

Ce qui m'étonne au delà de tout, c'est l'attitude de Ma'a Béné. Et je me demande ce que tout ce manège signifie. Ce soir je ferai tout pour avoir une explication à tout ceci.

Le bruit de mon véhicule m'indique qu'elle est rentrée. Elle entre dans la maison presque sur la pointe des pieds sans me remarquer.

- Moi: Bonne arrivée Maman.

Elle sursaute.

- Elle: Ma fille chérie, tu es là ? Oh je ne voulais pas faire de bruits avec ces talons infernaux là. Je pensais que tu dormais et...

- Moi: Ma'a je savais où tu étais. Excuse moi mais je t'ai fait suivre. Tu étais au procès de mon père.

Son visage son liquéfie.

- Elle: (soupir) C'est vrai ma fille. J'y étais.

Elle s'assied, le regard perdu. Je fais de même.

- Moi: Maman je veux juste comprendre. Qu'est-ce qui te taraude? Ça a un rapport avec mon père ? Je suis perplexe.

- Elle: (soupir) Ma fille. J'ai quelque chose de très important à te dire et ce n'est pas facile. Ça va changer beaucoup de choses pour toi.

- Moi: Qu'est-ce qui peut bouleverser plus que le mariage forcé maman ? Je t'écoute.

Son regard se jette dans le vite, comme pour convoquer ses souvenirs.

- Je t'avais dis que j'avais travaillé dans un orphelinat non? J'y suis restée longtemps tu sais. Terrence avait grandi et eu son bac. Il avait eu une bourse pour l'étranger donc je me suis retrouvé pratiquement seule. Un jour, un couple est venu à l'orphelinat pour adopter un enfant. Le monsieur était adorable mais la femme était exécrable. Aucun enfant n'était à son goût et elle passait tout le temps à maugréer. Je leur avais servi à boire et j'ai remarqué que le monsieur n'arrêtait pas de me dévisager. Ça m'a fait toute chose parce-que ce genre de choses m'était devenu étranger. Au moment de partir, il a essayé de prendre mon numéro en cachette mais j'ai refusé. Ils sont partis bredouille. Après, le monsieur est revenu seul à l'orphelinat et a demandé à me parler, ce qui m'a étonné. Il m'a dit que sa femme et lui avait eu un garçon mais qu'il était mort d'une maladie génétique très rare. Ne pouvant faire d'enfant sain ensemble, ils cherchaient une femme qui leur prêterait un ovule et son utérus pour une grossesse. Il m'a dit qu'il a pensé à moi parce-que ma beauté lui avait frappé l'œil et qu'il voudrait que mon enfant lui ressemble.  J'approchais de la quarantaine mais je faisais beaucoup plus jeune et je pouvais bien supporter une grossesse. J'étais choquée mais j'ai quand même fait la grosse erreur d'accepter. Après mon insémination, il m'a loué une grande chambre. J'ai eu droit à une voiture et un docteur venait me suivre à la maison. Au début, le monsieur venait me voir avec son épouse. Je pouvais lire une violente jalousie dans ses yeux et elle me parlait très mal mais j'essayais de la comprendre. Au fil du temps, Monsieur a commencé par venir seul parceque sa femme ne supportait plus de me voir avec mon ventre grandissant. Le contact créant l'amour, je suis tombée folle amoureuse de lui et lui aussi, enfin je croyais. Il me remplissait les oreilles de promesses, comme quoi il quitterait sa femme pour moi car il n'avait jamais connu une femme aussi exceptionnelle etc... Cet enfant nous liait et j'étais sur un petit nuage à chaque fois que j'étais dans ses bras. On a vécu notre idylle jusqu'à mon accouchement. C'est là où mon enfer a commencé. 

Elle laisse échapper une larme.

- J'étais encore sur le lit d'accouchement quand une infirmière est venu me faire une injection qui m'a endormie. Je me suis réveillée enchaînée dans une pièce sombre et malodorante. L'épouse du monsieur m'avait fait kidnapper. Elle m'a dit qu'elle allait me faire souffrir jusqu'à ce que j'en meurs. 

Elle n'arrive plus à retenir le flot de larmes qui vient inonder son visage. J'essaie de la consoler.

- L'homme est méchant Nikita! Je me suis faite régulièrement violer par plusieurs hommes alors j'avais encore les plaies de l'accompagnement. Les privations d'eau et de nourriture, les douches glacées avec de l'eau sale, les coups quotidiens... À un moment, j'ai cru que j'allais mourir. Lorsqu'un l'un de mes bourreaux a laissé tomber son téléphone par inadvertance, j'ai cru que j'allais m'en sortir. J'ai appelé son mari pour lui dire, j'étais remplie d'espoir car j'étais sûre qu'il allait me sortir d'ici. Tu sais ce que le bâtard m'a dit? 

Elle fait un rictus. 

- « Je n'y peux rien Bénédicte. Désolé. Tu savais que j'étais marié. Je ne pourrai jamais quitter ma femme pour toi. N'appelle plus ce numéro s'il te plaît. Oublie moi. » Désillusionnée et vidée de mes dernières forces, je me suis évanouie sur le champ. Lorsque je me suis réveillée, je n'étais plus dans la pièce mais dans une brousse. Apparemment, j'avais été laissé pour morte par ces sorciers. J'étais si malade et aux portes de la tombe. J'ai pensé à mon petit Terry qui était si loin et qui ne se doutait de rien. J'avais si honte de moi. J'avais envie de mourir.

Elle essuie ses larmes et me regarde enfin dans les yeux.

- Mais Dieu m'a permis de survivre. Cette brousse faisait parti d'un domaine appartenant à l'un des hommes les plus riches d'Afrique. Quand ses hommes m'ont retrouvé, j'ai crains le pire mais ils ont pris soin de moi. Après des mois de traitements physique et surtout moral, il m'a fait venir dans son pays qui s'avère être mon pays d'origine. Il a fait de moi une épouse, une femme d'affaires et une personne nouvelle. En lui j'ai enfin trouvé le père, l'ami, le frère, bref la figure masculine qui me manquait tant. Terry me manquait terriblement mais je ne sais pas si c'est pas honte ou par dégoût de moi-même que je suis restée hors de sa vie. Ayant de l'argent, j'arrivais à suivre son évolution de loin.

Je suis toute chamboulée par l'histoire que je viens d'entendre. Cette femme a vraiment trop souffert.

- Moi: Tu étais pourtant si joyeuse à ton arrivée ici. Qu'est-ce qui a déclenché à nouveau ta tristesse ? 

Elle prend mes mains dans les siennes.

- Elle: Quand j'ai su... Quand j'ai su qui tu étais Nikita. Quand j'ai su que tu étais la fille de Evariste EBAHO.

- Moi: Comment ça ???

- Elle: Tu es... Tu es la fille que j'ai donné à Évariste et Agnès il y a 25 ans, Nikita. Tu es ma fille.

J'arrache mes mains. Non je ne comprends pas. Mon cerveau refuse de comprendre. Non, ça peut pas être vrai. Elle raconte le scénario d'un film c'est clair. 

Non non non non non, non! 

- Elle: Je suis désolée ma fille, je suis vraiment désolée. Ce n'est pas ma faute chérie... Ne m'en veux pas je t'en supplie...

Elle essaie de s'approcher de moi mais je m'éloigne. Elle ne peut pas dire vrai, non! Je rêve, non, je fais un cauchemar.

Je me précipite au garage où je demande au chauffeur de me conduire chez ma mère. Ignorant tout les journalistes, j'entre avec fracas en criant de toutes mes forces. Ma mère, si c'est vraiment elle, accoure vers moi à peine vêtue.

- Elle: Mon bébé, ça fait si...

- Moi: ( la coupant) EST-VRAI???

- Elle: Quoi chérie ?

- Moi: Que Bénédicte SAMBENO est ma vraie mère ? Que tu lui as fait subir des atrocités ? Qu'elle a failli mourir de ta main???

Son visage se décompose. Elle baisse la tête. C'est donc vrai.

- Moi: Pourquoi maman? Pourquoi être si cruelle???

- Elle: Je... Eh Dieu... J'étais remplie de jalousie. Ton père était devenu fou amoureux de cette femme. Il ne voyait qu'elle et... Elle lui avait donné quelque chose que je ne pouvais pas lui offrir: un enfant sain.

Putain c'est pas vrai, je nage en plein délire. C'est donc vrai. Tout ça est donc vrai.

- Moi: Vous vous êtes donc bien trouvés. Deux monstres sans cœur et sans morale. Deux parfaits acteurs qui savaient afficher leur gentillesse et leur générosité à la face du monde alors que leur fond est vide. 

- Elle : Non ma fille, s'il te plaît ne dis pas ça...

- Moi: NE M'APPELLE PLUS JAMAIS COMME ÇA ! JE TE VOMIS COMME J'AI VOMI TON MONSTRE DE MARI! Je ne veux plus rien savoir de toute cette famille. Ce sang maudit dont j'ai hérité m'a fait faire trop de mal à des gens qui m'aiment, comme Terrence mais j'ai décidé d'être différente. Vous me dégoûtez tellement. À partir d'aujourd'hui, je vous renie, TOUS! Surtout toi, AGNÈS!

Elle tombe à genoux à l'entente de son prénom, le visage envahi de larmes. Je quitte la résidence sur le champ. Je ne remettrai plus jamais les pieds ici.

Arrivé à la Maison des gouverneurs, je me précipite dans ma chambre et je tombe sur Terrence qui pousse un ouf de soulagement.

- Lui: Mon Dieu, tu es rentrée ! On m'a dit que tu étais sortie comme une folle si bien que j'ai envoyé des voitures à ta recherche. Oh bébé, qu'est-ce qu'il y a ??? Pourquoi pleures-tu ?

Je me jette dans ses bras. J'ai besoin de lui, de sa chaleur.

- Lui : Eh bébé...

- Moi: ( en pleurs) Si c'est un cauchemar, réveille moi je t'en supplie car là, c'est trop. Je suis dépassée chéri. Je suis dépassée!

Complètement perdue. Ma vie est un mensonge, une pièce de théâtre montée de toute pièce.

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