2: You and I, better with time

Write by Gioia


***Belle Laré AW***


Je me suis levée ce matin avec la discussion de la veille en mémoire. Que dis-je le savon oui. Voici les mots de ma fille. Qu’on me dise si j’exagère. 


Elikem: non mais ca va pas Maman! dit-elle en se levant brusquement 


Belle: mais c’est....


Elikem: rien du tout! Comment tu peux dire un truc pareil de papa? Il ne ferait pas de mal à une mouche!!!


Belle: Elikem ressaisis-toi! 


Elikem: C’est ça que tu penses de l’homme que tu dis aimer? Celui qui est tout le temps à l’écoute, te fait sourire et t’aide pour tout? Elle est où ta loyauté? cria-t-elle si fort que maman est sortie avec le sommeil sur les yeux pour voir d’où venait le raffut 


Suite à ça, elle est retournée dans sa chambre non sans râler et m’accuser de trahir son père qui n’a pas mérité ça. Comme elle avait même réveillé Aï dans la foulée, j’ai dû aider ma seconde à se rendormir et ce matin je me réveille avec plus de questions qu’hier soir. Elle m’a littéralement grondé comme si je venais de commettre la pire bêtise au monde. Les bras d’Eli m’ont enserré la taille pour me ramener contre lui. Je ne dis pas que J’ai raison d’avoir pensé ça d’Eli mais avec les histoires d’horreur qu’on entend de nos jours et le changement drastique de ma fille est ce qu’on peut en vouloir à mon cerveau d’être allé là-bas? 


Espérons que la petite révolte qu’elle m’a montré hier soir soit le signe annonciateur d’un réveil dans sa relation avec mon homme. Je ne supporte plus de le voir chagriné et en même temps se censurer pour ne pas l’exprimer totalement afin de ne paraître comme s’il se forçait sur elle. 



***Romelio Tchaa Bemba***



Le jeu d’Océane me fatigue. Quand on a commencé cette histoire j’avoue que j’étais pas trop chaud. J’étais dans un truc compliqué avec une autre et en plus je ne voulais pas de soucis avec Elikem. Quand elle rentre dans sa nervosité c’est la fille la plus épuisante que je connais. Elle te dit qu’elle n’a rien mais dans son attitude tu sens la nervosité. Et je ne supporte pas les embrouilles à mon niveau.  Mais Océane était difficile à ignorer. Surtout qu’elle m’écrivait régulièrement. Aux fêtes scolaires, elle se retrouvait souvent dans mon groupe. Puis une danse a eu lieu. Un demi baiser durant la danse. Je lui ai rappelé qu’Elikem était notre amie commune et ça nous mettait dans une position délicate. Surtout moi parce que nos familles s’attendent à ce qu’on finisse ensemble. Maman ne le cache même plus depuis qu’on a choisi la même série en première. J’étais à deux doigts de changer pour la L mais je me suis ressaisis après une conversation avec Tonton Magnim. Ce n’est pas pour prouver un truc  à maman que je vais chambouler mes projets scolaires, il a dit puis rajouté que ça lui passerait. C’est le refrain de papa aussi.


Elikem ne s’en formalise pas parce que ça lui fait une belle couverture pour cacher sa vérité qu’elle n’admet même pas encore. Donc après le demi baiser, Océane a brusquement pris ses distances. Mais moi j’étais déjà pris donc j’ai coupé les ponts avec l’autre histoire compliquée et je me suis lancé dans une conquête déterminée. Elikem a dit de ne pas la joindre dans le lot comme troisième roue du vélo. On a promis mais entre nous elle même savait qu’on allait pas respecter ça. Avec Océane je me suis rangé. Je ne parle pas du côté école mais plutôt les filles. Je ne sais pas comment les gens comme Elikem font pour ne trouver personne intéressant mais je n’y suis jamais arrivé. Chaque trimestre il y’a une meuf qui me prend la tête en bien. Je veux tout connaître d’elle mais le souci c’est qu’une fois qu’on se côtoie je ne le sens plus. C’est comme si la magie s’envole. Je sais pas si c’est ce qui arrive à Océane avec moi et j’avoue que ça me fout les jetons rien que d’imaginer qu’elle ne s’intéresse plus à moi. Je revérifie mon téléphone et toujours rien d’elle. Je range et continue ma marche.


On est en semaine de préparation avant le début du probatoire. Je suis prêt depuis un mois déjà. Quand tu as l’oncle que j’ai comme répétiteur depuis la sixième tu es toujours prêt que tu le veuilles ou pas. Pendant  que les procrastinateurs t’écrivent en pagaille pour avoir les cahiers des cours qu’ils ont séché moi je vais m’acheter mes gâteaux avec les spaghetti à l’intérieur. Je marche dans mon quartier à la recherche de ça mais rien depuis bientôt une dizaine de minutes. J’allais rebrousser chemin quand un bruit a attiré mon attention. Je me retourne et c’est une fille qui s’est accroupie au sol. À côté d’elle une bassine de maïs s’est renversée et la fille se frappe la cuisse comme si elle essayait de faire passer une douleur. Je m’approche donc pour lui filer un coup de main. 


Elio: salut, besoin d’aide? Je lui demande en mina 


Elle allait répondre mais le gémissement qui est sorti de ses lèvres m’a cloué sur place. Un cri d’agonie digne de ceux que j’entends souvent des patientes de maman quand elles ont des contractions. J’ai essayé de la soulever mais elle m’a poussé et s’est mis à serrer son genou avec ses doigts tremblants. 


Elio: hey je peux t’aider? répétai-je en mina 


-mal.....très....., elle répond avec beaucoup de difficulté 


Toujours accroupi, Je lui ai présenté mon dos. 


Elio: monte, j’habite pas loin d’ici. 


-n....non.....je......, le reste a fini en soupirs de douleurs 


Elio: justement! Perds pas ton temps à parler. 


-je.....je te connais pas. 


Elio: tu vas monter oui! dis-je exaspéré.


Je pensais qu’elle allait en ramener une autre mais elle a finalement posé une main fébrile sur mon épaule. Après quelques efforts, je me relevais avec elle au dos. Heureusement pour nous deux, elle ne pesait pas grand chose mais elle continuait à soupirer dans mon dos. Sur le chemin, je me suis arrêté pour saluer des gens que je reconnaissais, espérant que ça la rassure que je ne suis pas un mécréant sorti de nulle part. Elle a réussi à me bredouiller son prénom aussi. 


Nous étions enfin à la maison. Je l’ai posé dans le sofa sur la terrasse tandis que le gardien était derrière nous. 


Elio: je l’ai trouvé en chemin, je réponds avant qu’il ne demande 


Gardien: ah ok. J’apprête la voiture pour qu’on l’emmène à l’hôpital? 


-n....non, dit-elle me coupant la parole avant de pousser un autre soupir tout en tenant fort son genou 


Elio: oui va préparer la voiture s’il te plaît 


Gardien: d’accord chef.


-j’ai dit que...


Elio: tu n’as rien dit du tout Jennifer! Quand on souffre c’est à l’hôpital qu’on va. 


-l’arge......


Elio: Tu souffres de quoi d’abord? Tu sais? 


-la drepano......


Elio: pfff. Satanée maladie. J’arrive. Dis-je avant de me rendre à l’intérieur pour prendre ma trousse de médicaments. Ironie du sort que je tombe sur quelqu’un qui souffre du même mal que moi ou comme le dirait papa, c’est Dieu qui voulait sûrement aider sa fille en me mettant sur son chemin. Quoiqu’il aurait juste pu prévenir le mal chez sa fille Dieu mais bon paraît que c’est ingrat de voir les choses comme ça en plus c’est un débat pour un autre jour. 


Je prends mon Motrin 800mg avec un peu d’eau, deux boîtes de Yoplait et je retourne en vitesse sur la terrasse. Je l’aide à se relever, boire le premier Yoplait, avant de m’assoir pour lui faire avaler la capsule et la garder contre moi. 


Elio: courage. On sera bientôt à l’hôpital dis-je quand le chauffeur me confirmait que la voiture était prête 


Il m’a aidé à la transporter et j’ai mis le cap sur l’hôpital Li, celui où travaille maman. Comme je l’ai prévenu avant de démarrer, nous avons été reçu rapidement à l’arrivée. 


Hana: tu as bien dit qu’elle souffre d’anémie à hématies falciformes? 


Elio: lol bien sûr. pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.


Hana: tu crois que c’est le moment de rigoler? demanda-t-elle durement 


Elio: Oui maman. Elle m’a dit souffrir de drépanocytose. Répondis-je en levant les yeux au plafond. C’est pas elle qui donne le nom hyper long au lieu du court? Les médecins n’aiment jamais faire simple. 


Hana: on a encore un hématologue dans les locaux? demanda-t-elle au téléphone 


Comme elle est en mode travail, je suis allé remettre la clé au chauffeur pour qu’il rentre avant de me trouver un coin où m’asseoir dans la salle d’attente. Les gens déambulent de partout. Corps médical comme patients. L’hôpital s’est beaucoup agrandi depuis mon enfance et dans la ville on dit qu’il vole la clientèle des anciennes cliniques phares de Lomé. Un hôpital que j’espère avoir la chance de diriger un jour. 


On tape ma tête, je la lève et voilà Elikem à mes côtés. 


Elio: la nerveuse tu es de sortie? 


Elikem: pfff tu es là pépère et tu ne décroches pas? 


Elio: j’ai pas mon cell. Tu fous quoi là? Et c’est quoi cette façon de respirer? Tu as couru? 


Elikem: Snam m’a dit qu’elle t’a vu en direction de l’hôpital et je suis sortie 


Elio: en pyjama? dis-je en balayant du regard son pull et pantalon à l’effigie de Pumba, Timon et Simba 


Elikem: tu vas me dire ce qui t’arrive oui! 


Elio: relax j’ai rien. Je cherchais de quoi grailler dans le quartier quand je suis tombé sur une meuf en crise de drépano donc je l’ai ramené ici 


Au lieu de souffler de répit, elle me frappe la tête avant de pester que par ma faute elle se soucie tellement que son front prend rides sur rides. Y’a beaucoup de place sur le banc où je suis assis mais elle vient se coller à mes côtés. Son pull a vu des meilleurs jours mais c’est son favori depuis qu’elle a treize ans. C’est même un miracle qu’il lui suffise encore à seize ans. Mais le col du haut est si large que j’ai une vue directe sur sa poitrine à cause de notre grande différence de taille et je ne me cache pas pour lui dire parce qu’on est comme ça depuis la cinquième. On se dit tout. 


Elio: la grève contre les soutiens continue? 


Elikem: bof est ce que j’ai quelque chose pour mettre les soutiens. 


Elio: si tu laissais sa chance à Va....hooo dis-je avec douleur sur la fin parce qu’elle m’a pincé vivement la cuisse. 


Maman venant vers nous l’a sauvé de la main que j’allais glisser sous son vilain pull pour tirer la peau sur son ventre. Probablement je n’allais même rien trouvé à tirer parce que la fille est sèche en haut comme un poisson oublié sur la braise pendant une journée entière. Mais le bas de son corps est bien dodu. Par contre il ne faut pas lui dire. Sinon elle te gronde que tu la mates. 


Hana: alors the couple, vous êtes déjà réunis? 


Elio: Elle me suit partout plutôt


Hana: arrête de faire ton intéressant et admet que tu aimes ça, dit-elle avec un sourire 


Elikem: maman est allée chercher Snam pour qu’elle passe la soirée avec nous et c’est comme ça que la petite l’a vu sur le chemin de l’hôpital. Comme j’ai appelé ton vilain garçon et il n’a pas décroché j’ai pensé à venir ici en premier 


Elio: un vilain qui te fait quand même sortir de la maison en pyjama. Faut respecter ça. 


Elikem: Ta gueule! 


Hana: (rires), pas de dispute conjugale sur mon lieu de travail. Gardez ça pour l’après probatoire. 


Elio: sinon tu as des nouvelles de ma petite que j’ai ramené? 


Hana: on a trouvé un hématologue de disponible. Il assiste l’interne actuellement. Tu as pris le numéro de sa famille pour qu’on puisse les avertir? 


Elio: ah merde j’y ai pas pensé 


Elikem: bien sûr. Mais quand c’est pour parler des choses inutiles on te trouve 


Elio: tu peux porter quelqu’un sur ton dos et courir toi? Avec ton long visage comme tes babouches là c’est parler seulement que tu connais 


Elikem: comme tu vas mieux autant je rentre avant de te frapper correctement devant tata 


Hana: j’ai dis pas de dispute conjugale. Dit-elle toujours sur un ton d’amusement parce que tout le monde est habitué à notre relation. On dit que c’est moi qui provoque mais on ne parle jamais de ce qu’elle me fait.


Je prends Elikem par les hanches quand elle se lève pour partir. Elle se débat, faisant rire aux éclats maman comme si c’est le jeu pourtant son fils reçoit les coups de coudes violents ici 


Elio: apprends un peu à être calme


Elikem: Mais laisse moi me lever! 


Elio: danger sur ta droite, Je lui chuchote dans les oreilles. 


Elle se calme direct et resserre mes bras autour de son ventre quand son papa Eli se rapproche de nous avec le sourire qui tue sa fille. Mais ça reste entre nous hein. Je n’ai rien dit. 


Eli: enfin tu sors faire un tour comme je t’ai conseillé ma puce. Ça va chef? 


Elio: j’ai connu des meilleurs jours et toi? 


Hana: regarde le parler comme quelqu’un d’important tchrrr, dit-elle entre plusieurs rires 


Elikem: franchement lol. 


Elio: c’est seulement toi qui me néglige madame sinon je suis un quelqu’un dehors. 


Eli: laisse les. Elles vont confirmer bientôt ta chefferie. 


Elio: est ce que moi je les regarde tonton. C’est connu que les bons ne sont jamais appréciés chez eux. 


Eli: je finis ma journée dans dix minutes Xena. On pourrait rentrer ensemble ou....


Elikem: je vais rentrer avec Romelio. On a plein de choses à se dire 


Eli: (rires) je vais commencer à être jaloux de lui han. Vous êtes tout le temps collés ensemble 


Hana: fais comme moi Eli. Accepte que ton temps est passé. Il te reste Aïdara au moins, elle réplique avec un sourire bien satisfait 


Eli: Ah non. Aïdara c’est Aïdara. Xena c’est ma première, n’est ce pas mon cœur?


Elikem: faut pas rendre jalouse maman. En plus je suis grande. À mon âge on ne fait plus ce genre de trucs. 


Hana: (rires) on attend quand tu auras ton bébé pour voir. Ça ne change rien l’âge. 


Elikem: bah je saurais jamais hein parce que je n’aurais pas de bébés 


Hana: Eh je t’ai dit d’arrêter de dire ça. Tu appelles les malédictions sur toi pour rien 


Elikem: donc les femmes stériles sont maudites et les fécondes sont trop bénies c’est ça? Dit-elle sur un ton agacé 


Eli: tout doux ma puce, dit-il en massant son épaule parce qu’elle s’échauffait déjà mais au lieu de la calmer le geste l’a fait sursauter. J’aurais pris un coup en face si je ne l’avais pas retenu en tenant fermement sa taille 


Elio: bon il faut qu’on y aille. On a des trucs à faire de toute façon. Je reviens tout à l’heure pour voir ma petite patiente dis-je en prenant la main d’Elikem pour me lever sans la questionner. 


Elikem: merci dit-elle d’une petite voix quand nous étions dehors 


Elio: si tu continues à être sur tes gardes quand il est dans les parages il va définitivement découvrir que tu as des sent.....


Elikem: je n’ai pas de sentiments pour lui! 


Elio: parce que c’est moi qui ait rêvé de mon père entrain de me toucher jusqu’à.....Oh. J’ai crié sur la fin parce qu’elle m’a giflé avant de crier au loin, gros con j’aurais jamais dû te raconter! Et c’est ce caractère de cochon là qu’on dit que je vais épouser? Je suis retourné à l’intérieur en paix. 



***Magnim WIYAO***



C’est mon anniversaire de mariage aujourd’hui. J’avais une surprise de prévue pour ma femme mais qu’est ce qu’une surprise quand tu as des enfants? Ils sont là pour te rappeler de temps en temps qu’ils sont les maîtres de ta relation quand tu fais tes longs plans élaborés. 


Ciara était tellement en panique au téléphone que j’avoue n’avoir rien pigé à ce qu’elle m’a expliqué. J’ai simplement compris l’essentiel, les filles ne sont pas blessées donc j’ai pris mon temps pour finir ma réunion avant de quitter le travail. 


Un autre qui oublie mon titre de chef parce qu’on l’appelle comme ça partout c’est mon neveu. Hier il avait ramené une fille à l’hôpital et c’est une heure avant ma sortie du travail qu’il m’envoie un message pour que je passe le voir à l’hôpital Li. Il a mis en entête S.O.S, ce que je leur ai dit à lui et Elikem de faire quand le cas est grave. 


C’est donc le premier endroit sur lequel j’ai mis le cap en sortant du cabinet. Comme il m’avait communiqué le numéro de chambre je m’y suis directement rendu. Je suis entré et le voilà attrapant les épaules d’une jeune fille qui semblait se débattre avec lui. Je dis semblait parce qu’elle bougeait très faiblement


Magnim: je t’ai dit que l’amour ce n’est pas la force Romelio. Laisse la fille des gens 


Elio: c’est le genre qu’on aime elle là? Il dit  agacé. Cette tête de mule n’est pas encore sur pieds mais veut s’en aller parce qu’elle se croit plus intelligente que son médecin.


-je dois rentrer chez moi et tu me déranges, répondit la miss en question 


Elio: lol je te dérange hein. En fait j’aurais dû continuer tranquillement ma route quand tu souffrais. Petite ingrate va 


-Mais va te faire foutre, je t’ai demandé quelque chose? 


Elio: ta gueule oui! Je t’ai dit que tu m’as demandé? Quand on t’aide on dit simplement merci! 


-je ne te dis pas merci. Va te faire foutre voilà! Laisse moi me lever! 


Elio: j’ai dit tu bouges pas! 


Magnim: bon bon de l’ordre dans la classe, dis-je en tapant dans les mains. Elio laisse les épaules de la demoiselle 


Elio: Elle va essayer d’accélérer le débit de sa perfusion comme tantôt. Encore heureux que j’étais venu à temps sinon Dieu seul sait dans quel état on allait la trouver


-Mais c’est quoi mah? Tu es médecin? 


Elio: non je suis ton père idiote 


Magnim: chef, chef, pas comme ça, dis-je d’une voix conciliante en tenant son épaule pour le faire reculer doucement 


Lui et la fille se regardaient en chiens de faïence. Un truc me dit qu’à son meilleur la miss n’est pas le genre à se laisser marcher dessus. Je me suis assis sur le lit à côté de ses pieds tandis qu’elle me lançait un air méfiant 


-Je dois rentrer chez moi. Mon oncle va bientôt rentrer de voyage et la maison est vide. Dit-elle sur un ton farouche 


Magnim: je me présente, Magnim Wiyao, l’oncle du diamant brut qui est derrière moi. En général il sait se tenir juste que disons, il a un peu de mal quand il faut manifester la compassion en douceur 


-Hum, Fit-elle toujours dubitative 


Magnim: tu vas faire un tour Romelio? 


Elio: lol non mais on est où? Donc je l’emmène et on me jette dehors parce que madame ne veut pas voir ma face quoi. 


Magnim: Romelio. Dis-je en me tournant  pour le regarder 


Elio: pffff je jouais même à un jeu super intéressant! Bye! Dit-il en sortant de la pièce 


Magnim: alors ça va un peu? Mon neveu m’a dit que tu étais ici pour des soucis de santé 


-C’est vraiment votre neveu? Vous êtes qui? Pourquoi vous avez des dreads? 


Magnim: Ah je comprends, dis-je en fouinant ma poche pour chercher une carte de visite. 


Comme on vit dans une société conservatrice il arrive que beaucoup n’aient pas confiance quand ils voient un homme avec des dreads qu’il se fait natter ou porte des fois en couette. On imagine facilement que je suis peut-être un bandit ou drogué bien que mes dreads soient propres et bien entretenus. Je lui ai donc remis ma carte d’affaires et comme je m’y attendais un petit soulagement s’est dessiné sur son visage. Je lui ai aussi montré une photo de famille que j’ai sorti de mon portefeuille. Dessus j’étais avec ma femme, mes filles, Hana et sa famille.


-c’est le docteur Bemba. Elle est venue ce matin, dit-elle en me remettant la photo ainsi que la carte 


Magnim: il s’agit de ma sœur. Et c’est son fils qui est sorti il y’a quelques minutes 


-Oh non! Qu’est ce que j’ai fait? Dit-elle en portant la main à ses lèvres avec un air de regret 


Magnim: tu aimerais me raconter? Je suis ici parce que Romelio m’a appelé en renfort 


-S’il vous plaît monsieur vous pourrez expliquer à Romelio que je ne voulais pas mal lui parler? Je dois juste rentrer à la maison parce que mon oncle m’a confié les clés en l’absence de ma tante. Je dois être là avant son retour sinon il va se fâcher contre moi. 


Magnim: sans problèmes, je vais lui expliquer et tu peux me tutoyer sans problèmes.


-et Umm....je vous.....je t’en prie ce qui s’est passé maintenant peut rester entre nous? Madame Bemba a dit que la facture de l’hôpital a été payée déjà et je sais pas si c’est elle qui a fait mais j’ai pas l’argent pour payer. Mon oncle et ma tante non plus donc s’il te plaît si ça peut rester entre nous. Je ne veux pas qu’elle soit déçue alors qu’elle m’a fait du bien 


Magnim: tu as ma parole....


-Jennifer Amouzou. 


Magnim: Tu as ma parole Jennifer.


Jen: merci beaucoup. Est-ce que je peux avoir le numéro de Romelio aussi s’il te plaît pour m’excuser après? 


Magnim: ah ça tu lui demanderas.


Jen: mais il a dit qu’il est parti 


Magnim: ne t’en fait pas. Si je l’appelle le diamant brut c’est bien parce qu’il peut-être une perle sauf que son côté caractériel fait qu’il faut prêter beaucoup attention pour voir son éclat. 


Jen: heuh.....ok? 


Magnim: tu comprendras tout à l’heure, dis-je amusé. 


Jen: d’accord. Encore merci pour l’aide et désolée de m’être mal comportée tout à l’heure 


Magnim: pas de problèmes. On a tous nos bons et mauvais jours. Mais tu es sûr d’être prête à sortir? 


Jen: oui ça va. Comme je suis drépanocytaire SS ça arrive souvent avec les pluies diluviennes de la semaine passée là. Je vais me reposer à la maison et ça ira 


Magnim: tiens, dis-je en lui retournant ma carte. Garde ça et tu m’appelles si jamais tu as un problème. 


Jen: pourquoi? 


Magnim: j’imagine que la vie n’est pas facile pour toi. Je ne sais pas mais peut-être un jour je peux t’aider 


Jen: non non merci. J’ai mon oncle et ma tante, dit-elle d’un ton déterminé 


J’ai donc laissé tomber et je suis allé lui chercher son médecin. Le joueur de jeu était dans le hall de l’hôpital entrain de faire les cent pas.


Elio: je n’allais pas rentrer seul et te laisser avec cette folle furieuse dit-il sur un ton ferme comme s’il me défiait de le contredire 


Magnim: d’accord le grand, répondis-je avec ironie  


J’ai prévenu l’infirmière à l’accueil que le médecin de Jennifer Amouzou était demandé. J’ai attendu dans le couloir avec Romelio pour un moment. Le médecin est sorti de la chambre avec un air inquiet. Il nous a dit comme je m’y attendais qu’elle veut s’en aller bien qu’il ait déconseillé. Romelio grondait déjà qu’on a pas intérêt à la laisser s’en aller parce qu’il l’a surpris à la base  avec une grosse bassine de maïs sur la tête. Je ne sais pas à quel point souffrent les drepanocytaires SS mais une personne comme ça portant une lourde bassine de maïs sur la tête ne me semble pas normal. Romelio est encore entré pour la convaincre (faut lire par là ordonner) qu’elle a intérêt à écouter le médecin. 


Jen: mais c’est quoi ton problème à toujours crier sur les gens? 


Elio: tu écoutes même avant de demander qu’on te parle doucement? 


Jen: ok tu m’as aidé mais je suis pas ton enfant mon frère. Merci, Dieu te bénisse mais pardon faut continuer ta vie.

Moi aussi je continue la mienne 


Elio: c’est laquelle des vies tu vas continuer? Celle que tu négliges?


Jen: je dois rentrer chez ma tante et mon oncle 


Elio: les mêmes là dont j’ai demandé le numéro que tu as refusé de me donner? Oui c’est trop le paradis chez toi j’en suis sûr. 


Magnim: ça suffit Romelio! Dis-je quand le visage de la fille s’est froissé parce que sa phrase l’avait heurté 


Elio: Bref désolé. Dit-il sur un ton bourru avant de quitter encore la chambre 


Je me suis enquit auprès de son médecin qui a confirmé qu’elle passera quand même la nuit le temps que sa perfusion finisse. J’ai proposé de passer la chercher demain vu que la perfusion finirait vers trois heures du matin normalement. Elle a accepté et je suis rentré avec Romelio. Avant qu’il n’entre chez lui je l’ai fait attendre un moment pour échanger avec lui. 


Magnim: c’est naturel de se fâcher mais je t’ai dit qu’il y’a une façon de délivrer ses pensées sinon tu auras souvent le résultat contraire. Tu veux rester celui dont on dit qu’il a des bonnes intentions mais dans l’exécution il est trop brouillon? 


Elio: non, dit-il toujours sur un ton bourru 


Magnim: ok. Et la préparation au proba? Ça va? 


Elio: tu crois vraiment que je me prépare? Je vais l’avoir les doigts dans le nez 


Magnim: avec ton arrogance légendaire là tu te demandes pourquoi ça prend du temps aux filles pour s’habituer à toi 


Elio: lol laisse, elles aiment les gars comme moi


Magnim: dit le gars qui m’a envoyé un long message hier pour me demander ce que je pense de l’attitude d’Océane


Elio: pfff je peux jamais me confier dans ce pays sans qu’on ne vienne se moquer de moi plus tard. Bon anniversaire de mariage et profitez bien. Un jour nous aussi on sera marié et on va vous fermer la bouche. Toi et maman vous serez trop jaloux de nous, dit-il en descendant de ma voiture. 


J’ai démarré en rigolant. C’est drôle comment chaque décennie a sa mentalité. À son âge je pensais comme lui. Du genre que je serais en couple avec la fille de mes rêves et nous rendrions notre entourage jaloux. Va savoir pourquoi dans la jeunesse on a tendance à voir notre vie par rapport aux autres. Puis les années passent et notre vision se déplace des périphéries pour rejoindre le centre c’est à dire nous.


On comprend que notre bonheur et accomplissement ne dépend que de nous puis que les autres sont pour la plupart comme nous, concentrés sur leurs vies aussi. Il reste des jaloux mais peu ont le temps de se soucier de nous quand ils sont occupés à se construire aussi. En tout cas quand je partage mes idées à mes collègues au cabinet, certains disent que je vois trop la vie à travers des lunettes roses et qu’on est en Afrique. Les envieux et curieux sont partout. Tout le monde veut rendre l’autre jaloux par sa réussite quelque soit l’âge. Et ses propos viennent de gens qui sont dans la quarantaine comme moi. D’hommes comme femmes. 


Dans ces moments Tao me manque davantage. J’ai eu d’autres amis avec le temps mais c’est bien le seul avec qui j’avais ce genre de respect ou on a très peu d’idées en commun mais il ne se sentait pas attaqué par mon opinion ou ne me riait pas au nez pour. Il vit toujours avec Farida et Ida à Marseille. On ne parle plus de Laith parce que c’est devenu un sujet douloureux. Je célèbre mes dix ans de mariage aujourd’hui et on ne l’a toujours pas trouvé. Sans nécessairement le verbaliser, mes amis ont reconstruit leur vie autour de leur fille et ils ont trouvé un équilibre qui leur permet d’évoluer. Le seul truc qui me chagrine c’est que Farida n’a jamais remis les pieds au pays. Du coup Ida n’est pas si proche de mes filles. Du moins pas comme on aimait se le dire tao et moi du temps où Farida et Ciara étaient enceintes. 


Tao rentre de temps en temps mais rarement. On se parle régulièrement par contre. Il tient une branche de notre cabinet là-bas. Plus petite que celle de Lomé. Nous les avons visité à Marseille trois fois en dix ans. Ce matin Il m’a envoyé un e-mail avec une carte cadeau du site de vente de Farida pour Ciara et une de Kenneth Cole, ma marque favorite quand il s’agit de chaussures classes. Après la naissance d’Ida, Farida s’est inscrite à des ateliers de tricot en ligne. Comme elle ne sortait presque pas, elle en a tellement fait qu’un jour Ciara m’a dit dans une conversation qu’elle pourrait probablement les vendre vu son talent. J’en ai parlé à Tao qui a fait les démarches pour lui ouvrir un site de vente. Des articles en tricot, elle a élargi son catalogue en incluant des produits à base de Karité. Le Karité provient d’un atelier tenu par des femmes dans son village natal. Une fois en France, un laboratoire récupère le karité et fabrique soins de cheveux, shampoings, masques, et tout ce qui a trait  à l’entretien corporel.  Avec le temps ils ont rajouté d’autres beurres comme le coco, et kombo. Belle l’a aidé à trouver la communauté et ma femme est en charge de l’acheminement des produits de Lomé à la France. C’est grâce à cette petite aventure que Ciara a finalement décidé de se lancer dans l’entreprenariat vu que son contrat ne fut renouvelé que deux fois chez Surfmarina avant qu’elle soit remerciée. Elle a une compagnie de transports. Ses camionneurs font les longues distances. Actuellement le Togo, Burkina et Bénin. 


Vu que l’entreprenariat s’est avéré moins rentable que ce à qu’elle projetait au début, elle s’est aussi trouvée un poste de promoteur commercial chez Transmarine. Toujours dans le domaine de l’import export. Je lui ai expliqué que c’est toujours comme ça le monde de l’entreprenariat. Les débuts sont difficiles et la plupart ne font pas des recettes de folie en un ou deux ans. Ayant mon cabinet depuis plus de dix ans je parle par expérience. Je me rappelle les trois premières années, tao et moi on rigolait qu’après avoir payé les employés et nos charges, il nous restait 100.000 francs à partager et certains jours on ne foutait rien à part glander sur internet ou harceler les gens d’e-mail promotionnels. 


C’est la quatrième année qu’on a vraiment commencé et quand le travail est venu on avait même pas le temps de prendre le week-end off. Mais comme ma femme a une grande aversion au risque, elle craint que la banque nous prendra notre maison parce qu’elle n’aura pas réussi à rembourser le prêt qu’elle a contracté pour acheter ses deux camions. Donc elle a pris un autre emploi pour éviter de se retrouver dans une situation critique. 


À la maison c’était la débandade qui m’attendait. Ciara râlait tout en balayant le salon. Ma deuxième en larmes avec la moitié des cheveux au sol. Ma première avec son masque à l’aloe vera au visage regardant sa mère puis sa sœur. C’est elle qui a couru en premier vers moi 


Ciara: et je ne veux plus t’entendre renifler! Dit-elle sur un ton menaçant à Snam qui a tourné vers moi un regard triste. Le genre de regard que je n’aime pas voir chez les enfants.


Magnim: il se passe quoi avec mes chéries? 


Macy: c’est Snam qui a pris ta tondeuse pour se raser la tête mais je lui ai dit de pas faire papa 


Snam: c’est....


Ciara: j’ai dit quoi! 


Elle a baissé la tête sans un mot. Faut voir le sale travail qu’elle a fait. Des parties étaient plus creuses que d’autres sur sa tête 


Magnim: donne je vais faire mon ange, dis-je en touchant le bras de Ciara 


Elle s’est redressée, a regardé snam comme si elle voulait la frapper méchamment puis m’a laissé le balai avant d’aller en chambre. 


Macy: je t’avais bien dit han mais jamais tu veux écouter toi, chuchota-t-elle à sa sœur tandis que je balayais le sol 


Snam: je voulais pas aller au salon. Je veux faire comme papa 


Macy: mais t’es une fille pas un homme comme papa


Snam: oui mais comme papa c’est mieux en plus je suis King 


Macy: Orrhh encore? Je t’ai dit que King ça veut dire roi et les filles sont pas des rois. Des reines ou miss.


Snam: non papa a dit les sages ils ont les cheveux gris comme moi et le grand sage Salomon dans la bible il est king donc je suis king 


Je venais de jeter les cheveux dans un sac que j’ai attaché parce qu’au Togo on ne jette jamais les cheveux directement dans la poubelle. Mon père m’a fatigué avec ce truc quand j’étais jeune comme quoi on ne sait pas qui viendra voler pour faire quoi avec. Je me moquais de lui plus jeune mais voilà que ma façon d’éduquer mes filles est faite à moitié des choses qu’il m’a inculqué. Je me suis assis et j’ai posé les filles sur mes genoux.


Magnim: Les filles peuvent être des King si elles veulent je t’avais déjà expliqué Macy 


Macy: mais c’est pas ça qu’on a dit au cours d’anglais papa. King c’est pour l’homme. 


Magnim: oui mais on a le droit de s’approprier les mots si on veut. Tout comme toi tu n’en es pas moins ma miss bien que tu n’aies pas de couronne visible comme les miss à la TV 


Macy: quand je serais grande je vais en avoir une tu verras papa. C’est pour ça que je mets les masques trois fois par semaine. 


Magnim: (rires) oui je t’ai dit qu’une miss ce n’est pas juste un joli visage. C’est avant tout la discipline donc tu me finis le petit prince que je t’ai donné ce lundi hum? 


Macy: oohrrr tu me tends toujours les pièges. 


Magnim: Macy Hope Elom? 


Macy: je vais finir, dit-elle avec un sourire 


Magnim: okay et mon King ne voulait plus les cheveux pourquoi alors? 


Snam: parce que c’est pas comme pour Macy. En plus maman et tata Bella ont dit qu’on va aller au salon mais je veux pas. La coiffeuse me fait mal à la tête et elle dit à maman que je dois faire les tresses au fil avant de venir parce que j’ai pas les bons cheveux comme Macy. J’aime pas faire le fil moi papa. Ça fait mal quand maman fait. 


Magnim: ce n’est pas vrai. Tu as les cheveux aussi jolis que Macy. 


Snam: non les tatas au salon ont dit que c’est trop dur pour moi mais Macy c’est tout joli, doux et bouclé comme les bonnes perruques péruviennes. 


Magnim: ah oui? Elles ont dit ça? 


Macy: oui et une a dit que j’ai pas besoin de me défriser parce que c’est déjà très joli. Ça veut dire quoi défriser? 


Magnim: mettre une crème pour rendre lisse les cheveux corsés.


Macy: donc snam elle doit se défriser? 


Magnim: non, Elle va porter ses cheveux comme ça avec fierté et quand elle sera grande elle fera ce qui lui convient. Mais tu ne devais pas toucher la tondeuse de papa ma puce. Tu sais qu’on vous a interdit de toucher à nos affaires non. Tu as trouvé ça où d’abord? 


Snam: j’ai volé quand maman cuisinait la dernière fois. 


Magnim: et voler c’est bien? 


Snam: non 


Magnim: alors pourquoi tu n’as pas dit à maman que tu ne voulais pas aller au salon? 


Snam: parce que la première fois qu’on est parti au salon maman était très contente quand les tatas étaient d’accord pour coiffer ma tête 


Magnim: comment ça? 


Macy: bah c’est parce que avant avant très avant là y’avait une coiffeuse qui a dit à maman qu’elle veut pas avoir la maladie si elle touche la tête de snam. maman lui a dit plein d’insultes et on est plus jamais parti là-bas 


Magnim: oh ok, dis-je pourtant je n’étais pas du tout au courant 


Snam: tu vas dire à maman que je suis désolée? Demanda-t-elle d’une petite voix en reniflant 


Macy: en plus maman c’est sûr elle va pleurer parce qu’on va plus aller au restaurant maintenant que t’a gâté ta tête 


Magnim: c’est bon Macy on a compris 


Macy: d’accord. 


Magnim: voilà ce qu’on va faire. Allez porter vos sandales. 


Macy: maintenant? 


Magnim: tu as quelque chose à faire maintenant? 


Pour allumer les lumières elle a appuyé sur les bords de sa montre à l’effigie de lady bug qu’on lui a offert en début d’année avant de répondre. 


Macy: il reste trois minutes et 45 secondes pour enlever mon masque


Magnim: Tu peux nous faire une faveur pour aujourd’hui? C’est quand même l’anniversaire dis-je pour l’amuser 


Macy: bon d’accord j’arrive dit-elle en descendant un pied avant l’autre comme la petite coquette qu’elle est tandis que mon autre là était déjà partie et revenue à la course tout en se cognant au passage. 


Je suis passé prendre des vêtements en chambre et Ciara était heureusement en douche. Si snam peut facilement déceler mon état d’esprit, c’est avec Ciara que Macy y arrive. Donc c’est sûr que ma femme pleure de soulagement et peur dans son bain. On a expliqué à nos filles qu’on a des maladies incurables transmissibles par le sang et qu’elles ne doivent jamais toucher ou utiliser nos objets tranchants ni rien d’un étranger dehors de toute façon. Mais les enfants sont les créatures les plus imprévisibles qui existent parce que je ne comprends toujours pas comment Snam a fait vu l’endroit où j’ai caché ma tondeuse. Heureusement elle ne s’est coupée nulle part. Comme elle me sait à la maison je sais déjà que le bain de Ciara va durer. 


J’ai mis les filles dans mon véhicule et nous avons pris la direction d’un barber pour arranger le travail atroce de Snam. Une chose que mes filles ont en commun et tiennent de moi il parait, c’est l’amour pour la musique douce. Dès qu’on est entré, elles ont réclamé leur oui wrah oui wrah. Leur anglais est comme le mien jadis. Catastrophique. Je ne voyais pas un souci dedans mais Ciara a dit niet donc Macy prend des cours au centre de langues durant les vacances. Enfin si on arrive à la convaincre. Snam n’a pas encore l’âge mais je doute qu’elle y échappe. J’ai envoyé mon message spécial à Céline dans ma tête, “ce n’est vraiment pas toi. C’est l’âge” avant de mettre We ride de Mary dont les albums bercent mes journées sans arrêt depuis un mois. 


Moi même je ne comprends pas et je sais que Céline me regarde au loin mais je suis arrivé au stade où je ne peux plus cacher ma tromperie flagrante. Et au passage il faut m’envoyer les gens qui ont demandé à ma Mary pourquoi elle n’est plus nerveuse tout ça parce qu’elle a trouvé garçon. J’ai deux mots corsés pour eux. 


Nous avons fait le premier stop chez le barber. Pendant qu’on arrangeait la tête de Snam, j’ai reçu un message de notre restaurant favori me confirmant que les commandes que j’avais placé avant de quitter le travail suite à l’appel de Ciara étaient prêtes. Une fois la tête de Snam arrangée, nous avons mis le cap sur Philipat pour prendre nos commandes. Puis je suis allé croiser le gars que ma secrétaire m’avait trouvé quand je lui ai dit avant de quitter le travail que je cherchais expressément des fleurs blanches. J’avais juste demandé un gros bouquet mais le type avait fait mieux. Il s’excusait même pour la façon dont il avait arrangé les fleurs mais c’était la façon la plus simple pour lui de les transporter dans son petit véhicule. Je lui ai donné le double du prix que ma secrétaire m’avait dit. J’aime encourager les petits entrepreneurs et si encore ils se dépassent comme celui-ci l’a fait en disposant déjà les fleurs dans des bouteilles en verre j’encourage en conséquence.  


Les filles étaient plus qu’excitées quand on rangeait les fleurs en arrière. J’ai même eu du, “papa tu es génial. Maman sera trop heureuse” de Macy. Snam était trop occupée à chanter. Après cette tournée nous avons repris la route vers Essor pour rentrer à la maison. 



***Ciara WIYAO***



Comme personne n’est venu me chercher pour la faim ou des excuses, je me suis permise de rester ici et pleurer tout mon soûl. J’essaie de discuter avec mes filles tous les jours et les mettre en confiance donc quand des choses comme le fait que ma fille ne voulant pas aller au salon m’échappent je me sens minable et directement je me dis que c’est parce que je travaille trop que je ne remarque pas ses choses. 


Je savais déjà que Magnim allait me rassurer que je fais de mon mieux, je suis une excellente maman mais voilà des fois ça ne change rien ce qu’il me dit. Des fois j’ai juste besoin de pleurer un bon coup pour sortir tout et me reprendre donc je me cache dans la douche quand ça arrive. Sauf que cette fois j’ai peut-être un peu exagéré vu comment ma tête tournait quand je suis sortie. Comme notre sortie est à l’eau, j’ai juste séché mes cheveux avec mon séchoir à main puis j’ai enfilé une robe qui m’arrive à la mi cuisse. 


On cogne à la porte, je dis d’entrer mais personne ne le fait. J’entends de la musique donc je me lève. J’ouvre la porte et des bougies sont posées au sol. Je ne sais pas d’où ça vient mais je suis la voix de Tamia qui dit I think you’re truly something special, just what my dreams are really made of. 


Je marche jusqu’à l’étage que nous avons emménagé il y’a quatre ans pour les occasions à célébrer. Sauf qu’on n’avait jamais organisé de fête là-bas. Les filles sont nées durant l’année scolaire et elles fêtent à l’école quand elles veulent. La salle était donc devenue la pièce d’études ou de jeu des enfants dépendant de leur humeur. 


Leur table en bois était recouverte d’une de mes nappes que je réserve pour les occasions. Sur la table il y’avait mes plats de fête et des boites. Des bouquets étaient posés de part et d’autre. Mon Magnim était changé simplement, en haut khaki et pantalon gris. Les filles par contre étaient en robes bleues du même modèle. Ayant longtemps rêvé d’avoir des jumelles, je me permets ce genre de trucs des fois. 


Macy: joyeux anniversaire maman. Papa a tout fait pour que tu pleures plus. On t’aime trop. Vas-y dit-elle à sa sœur. Cette dernière s’est avancée vers moi avec une bouteille en verre contenant quatre fleurs. Je me suis accroupie pour la lui prendre 


Snam: pour toi maman. Tu as vu papa m’a emmené pour coiffer tout joli. Je suis désolée d’avoir volé. Je vais plus faire. Je t’aime. bientôt les cheveux ils vont pousser promis et on va tout oublier? 


Ciara: c’est toi que j’aime mon trésor. Toi avec ou sans cheveux. Tu es toujours mon trésor et tu es très jolie. Je ne veux juste pas que tu touches à des objets qui blessent je t’en prie. J’ai besoin de toi dans mon futur tu comprends. Sans toi, Macy et papa, maman elle meurt 


Snam: non non tu vas pas mourir. On va être dans le futur promis je vais plus faire dit-elle en pleurant comme moi quand je l’ai serré contre ma poitrine 


Je me suis redressée avec elle dans mes bras pour rejoindre mon homme 


Macy: le bisou, papa a été très gentil souffla-t-elle


Ciara: (rires) ferme alors les yeux. Toi aussi demoiselle 


Snam: c’est King dit-elle en couvrant ses yeux avec une main 


Ciara: tu vois les choses que tu apprends à tes filles, répliquai-je en rigolant 


Magnim: respecte le titre de la demoiselle. C’est King elle a dit et donne moi mon bisou. On a dit que j’ai bien travaillé 


Macy: je vois pas mais je sais que vous faites hehehe 


Ciara: mais toi là dis-je en riant avant d’embrasser longuement et langoureusement Magnim. 


Je n’aurais pas eu Snam calée à ma hanche que j’aurais défait la couette de mon homme et il m’aurait pris contre le mur avant même qu’on ne mange. Quand on s’est détaché je n’avais même plus besoin de déclaration. Dans ses yeux je voyais tout ce dont j’avais besoin. 


J’ai servi les filles puis nous et on a commencé à manger dans les bavardages. 


Macy: il est où le cadeau de papa? 


Ciara: mais ici. C’est toi et Snam


Macy: moi et snam? 


Magnim: demande bien à maman. Elle veut s’en tirer facilement 


Ciara: hoo mais les enfants sont notre grande richesse non 


Macy: c’est pas romantique ça maman. Non non. Pas du tout 


Magnim: tout à fait 


Macy: moi je ferais des choses très romantiques à mon mari comme papa il fait 


Magnim: Han? Mari d’où? 


Macy: bah mon mari dans vingt ans. 


Magnim: rajoute dix ans sur les vingt 


Macy: ca va faire 39 ans papa, c’est trop vieux. 


Magnim: ce n’est jamais vieux quand on parle de mariage. Moi j’ai déjà quarante mais je ne suis pas vieux non? Pas vrai Snam que papa est jeune 


Snam: houn? Dit-elle avec une quantité étouffante de pâtes dans la bouche 


Ciara: voyons on ne va pas voler la nourriture enfin. Mange doucement mon ange, dis-je en câlinant son dos 


Nous avons fini le dîner puis le dessert dans les rigolades. Comme ce sont les vacances scolaires les filles avaient les yeux bien ouvert. J’ai finalement montré à mon chéri son cadeau qui l’attendait dans notre garage. Un preacher curl, une machine pour développer les biceps et triceps. Un sourire de gamin s’est dessiné sur son visage quand il l’a vu. Les années ont passé mais il n’a pas abandonné son idée d’avoir des muscles sauf que jamais il ne va à la gym mon chéri. Il se plaint dans tes oreilles, tu lui proposes de prendre un abonnement et il te demande ce que tu essaies de lui dire par là. Le seul sport qu’il fait c’est jouer au foot et courir avec les militaires des fois. Moi j’aime sa forme et au lit il me donne ce dont j’ai besoin mais voilà à chacun ses trucs dans la vie et lui rêve de muscles. La machine est là. On verra si les biceps viendront.


Une fois les filles couchées, il m’a encore donné un cadeau. Chose que je n’attendais pas vu que j’avais eu la surprise. Je prends les papiers qu’il me remet et le lis avant de le regarder ébahie. 


Ciara: sérieux? 


Magnim: comme tu vois


J’ai jeté les papiers et je me suis jetée affamée sur lui . Je l’ai même mordu quand je l’embrassais. C’est avec cette intensité que j’ai tiré son pantalon tandis qu’il faisait de même avec les lacets devant ma robe. Il a empoigné un de mes seins quand je massais fermement sa queue. Je l’ai chevauché avec une hargne que je ne pouvais expliquer. C’est en criant que j’ai joui. À la fin mon brushing ne valait plus rien. J’avais tellement sué de la tête que ma touffe était de retour.


Magnim: y’a que toi pour être déchaînée à cause d’un camion au point de me causer une crampe, dit-il moqueur quand j’étais couchée sur lui après 


Ciara: c’est toi qui me déchaîne. Tu penses à moi. Tu me confirmes qu’une relation déjà bien peut encore s’améliorer. Tu me fais me sentir chanceuse, je réponds en posant ma tête en dessous de ma main après avoir embrassé son torse 


Magnim: donc quand je t’ai offert les pendantes en topaz l’année passée je ne pensais pas assez à toi? Parce que je n’ai pas eu de crampes comme maintenant hein 


Ciara: (rires) c’est pas ça chéri. Elles sont jolies les pendantes et je suis reconnaissante je t’assure, juste que ça c’est pour mon travail et je....je sais pas. Je ne t’ai jamais rien demandé pour ma boîte parce que tu avais déjà beaucoup fait au début donc ça me surprend. 


Magnim: en tout cas je répète. Y’a que toi pour t’exciter autant pour un camion. Fallait voir comment Hana m’a sauté dessus quand je lui ai offert sa parure en perle et rubis. Tu vois combien de fois elle porte ça? J’ai dû la supplier de faire doucement pour ne pas me créer les problèmes avec Auxanges


Ciara: mais tu es fou. Même si quelqu’un peut t’en vouloir est ce que c’est auxanges qui le fera?


Magnim: ah on ne sait pas dans la vie. Et au passage tu ne m’as pas raconté l’incident avec la coiffeuse des filles pourquoi? 


Je n’avais pas besoin de dessein. Je savais de quel incident il parlait. 


Ciara: je lui avais déjà réglé son cas. Je me suis dit que c’était pas la peine de...


Magnim: non Ciara. Quand il s’agit de mes filles je veux tout savoir. Même le petit détail tu me dis. Je sais que je peux réagir de façon excessive des fois mais j’apprends aussi à me contrôler. Tu es là pour me calmer au besoin comme je fais quand c’est ton tour mais ne me cache pas des trucs sous prétexte que tu as réglé. On les a fait à deux donc on gère à deux


Ciara: d’accord, mes excuses 


Magnim: viens plutôt ici dit-il en nous faisant rouler pour prendre le dessus. Comme je n’ai pas l’argent des camions chaque année autant j’en profite maintenant 


Ciara: (rires) mais tu es comment? Genre je te sevrais au lit avant quoi 


Magnim: il y’a fougue et fougue. Celle que le camion a déchaîné là c’est celle des tsunamis à grande échelle dit-il avant de m’embrasser 


Après une nuit de folie fallait malheureusement se lever tôt pour le travail. Comme je travaille encore chez les gens je n’ai pas le luxe des Magnim pour décider de quand j’irai pointer. Les mots qu’il m’a dit la veille concernant les boucles me sont revenus donc j’ai décidé de les mettre ce matin pour lui montrer que j’apprécie aussi. Ce n’est pas que je ne suis plus coquette mais comment dire j’ai tellement du choix en bijoux grâce à lui que des fois j’oublie de changer. 


Il s’est levé et m’a donné un grand sourire en plus d’un baiser sur la joue avant de me complimenter. Rien que pour ça je me suis promis de les mettre davantage. Il a décidé de m’emmener ce matin là au travail. En partie parce qu’il devait chercher une amie d’Elio à l’hôpital. Une jeune fille qui me paraissait bien faible quand on l’a récupéré. Étrangement elle habitait derrière le camp, non loin de chez Hana. On s’est arrêté en chemin auparavant pour acheter ses médicaments. Nous sommes descendus pour l’accompagner à l’intérieur. Il s’agissait d’une cour commune. Une dame est sortie quand nous avons cogné à la porte. 


Jen: ma tante? Dit-elle surprise comme si elle ne l’attendait pas 


-Jenny? Tu étais où? 


Jen: je....je partais au moulin et la bassine est tombée de ma tête. Je suis désolée 


-mais désolée comment? Qu’est ce qui s’est passé? 


Magnim: votre nièce est tombée à cause de douleurs musculaires. Vous savez dans sa condition ce n’est pas l’idéal qu’elle fasse ce genre de travaux 


-Oh Monsieur vous avez raison mais on va faire comment? Vous savez que le pays est difficile. Je suis même allée la chercher au village quand ses parents sont décédés parce que personne ne s’occupait d’elle. Mais tu es à l’hôpital et tu n’as pas appelé pourquoi Jenny? 


Jen: ça va maintenant tata


-comment ça ça va? Tu veux me tuer c’est ça? Ou bien les gens doivent dire que je suis une mauvaise mère pour toi? Ou vu que je n’ai pas eu d’enfants tu ne me considères pas comme ta mère? Ton oncle lui a fait quoi et tu ne l’appelles pas? Ou bien Gaëtan aussi m’a caché la chose. Il est même où et je ne l’ai pas vu quand je suis arrivée ce matin du village? 


Jen: C’est lui qui a demandé au tonton et à la tata de me ramener parce qu’il devait partir travailler 


J’ai regardé Magnim qui ne disait rien à part me tenir la main.


-Bon okay. Bonjour monsieur. Je ne me suis même pas présentée mes excuses. Je suis Ama Ekoue. La tante de Jennifer. Jenny va chercher les chaises pour eux 


Magnim: non ça va. Nous allons y aller. Bonne journée à vous 


Ama: ah d’accord. Merci encore et bonne route. 


Ciara: tu en penses quoi? Demandai-je quand nous étions de retour en voiture 


Magnim: bah la petite a menti et pourquoi je l’ignore. Je sais qu’à l’hôpital elle m’avait dit qu’elle devait rentrer avant son oncle mais rien sur sa tante. 


Ciara: ok. On fait quoi? 


Magnim: Elle a refusé ma carte d’affaires donc on peut faire quoi


Ciara: peut-être elle pensait que tu allais lui faire la cour


Magnim: oh à mon âge? 


Ciara: chéri c’est commun à Lomé les hommes de famille qui courent derrière les petites. Ce n’est pas parce que tu ne le fais pas que ça n’existe pas dis-je amusée qu’il soit scandalisé à l’idée 


Magnim: je n’avais même pas pensé à cette option. En tout cas on verra. Je connais la maison maintenant. Je vais glisser peut-être un mot au chef pour qu’il fasse un tour de temps en temps 


Ciara: oui ça serait l’idéal. Je ne lui prête pas des intentions à cette dame mais y’a trop d’histoires de maltraitance à la radio. Si on peut éviter un truc pour cette petite qui souffre déjà, ça serait pas mal. 


Magnim: Oui. Au retour je passerai chez Hana pour le voir 


Suite à ça il m’a déposé en plein Bè, là où se trouve Transmarine, la compagnie où je travaille. À onze heures, j’ai reçu un appel d’un client disant qu’il est passé à ma compagnie de transport que j’ai appelé M.A.Trans, en hommage à tous mes enfants, feu Marius, Macy et Maëlys (Snam). Le client se plaignait qu’il était de passage à ma compagnie basée dans le quartier Casablanca mais la porte était fermée. Pourtant on est en pleine semaine et je n’ai pas donné congés à ma secrétaire. Encore heureux qu’il avait mon numéro. 


J’ai donc prévenu la réceptionniste à Transmarine que j’avais une petite course à faire et demandé une voiture de service pour aller voir ce qui se passait sur place. Heureusement pour moi, le client avait été assez clément pour revenir quand je lui ai redonné un autre rendez-vous. J’ai ouvert la porte et je me suis rapidement préparée le temps qu’il arrive.


Ma secrétaire est arrivée en rigolant joyeusement au téléphone quand mon client prenait congés de moi. 


-Madame Wiyao vous m’excuserez mais voici le genre qui fait retarder le pays. Comment on t’engage pour travailler et toi tu fermes la porte? C’est ta compagnie? 


-vous parlez à qui sur ce ton? Dit-elle en dévisageant mon client après avoir raccroché


-je vous conseille de régler ce cas au plus vite madame parce qu’elle vous fait perdre l’argent, rajouta mon client à mon encontre avant de s’en aller 


Ciara: tu me suis Émilie! dis-je en me dirigeant dans mon bureau sans l’attendre 


Em: me voici. 


Ciara: je t’ai autorisé à t’asseoir? 


Em: non madame, maugréa-t-elle


Ciara: je t’ai engagé ici pour causer sur ton cell? Ou tu crois avoir le droit de fermer parce que c’est ta supérette c’est ça? Tu paies les factures avec moi? 


Em: Madame il n’y avait personne depuis le matin et je suis allée seulement faire des photocopies 


Ciara: la photocopieuse que j’ai acheté a quoi?


Em: Elle est en panne 


Ciara: et tu me l’as dit quand? 


Em: j’avais oublié 


Ciara: allons donc voir 


Je me suis levée et après dix minutes d’essai la photocopieuse ne fonctionnait effectivement pas. J’ai demandé aussi qu’elle me montre ses fameuses copies et elle a sorti de son sac un chemisier contenant  trente pages 


Em: voilà. 


Ciara: non Emilie! Pas voilà. En quoi c’est responsable de se promener avec des dossiers confidentiels? Ton travail c’est de rester ici, recevoir les clients et leur donner les informations nécessaires! Tu veilles au bon fonctionnement de la boîte en mon absence et me prévenir des pannes fait partie de ton travail! Et tu ne parles plus jamais à un client sur ce ton effronté! C’est le premier et dernier avertissement! 


Em: tchrrrr toi même tu n’as pas quitté ta compagnie pour venir ici? 


Ciara: pardon?


Em: ah pardon rien. Je dégage même de ta boîte pourrie là. Un coin miteux comme ça et tu cries sur qui pour ça? C’est quatre vingt mille par mois que je n’ai jamais vu et tu me parles comme si j’étais ton enfant? 


Ciara: tu sors! 


Em: je suis déjà sortie ho! Couche bien les grands de Lomé au nom du travail et la clientèle. Une simple augmentation de vingt mille te dépasse mais c’est pour porter les boucles d’oreille chères et venir faire ta grande ici tchrrr. Comme vous avez la bague au doigt vous cachez mieux vos conneries mais ma chère tu n’es pas une meilleure chienne que nous, dit-elle au loin 


Je restais abasourdie devant mon local tandis que cette gamine d’à peine 25 ans continuait à me traiter de tout les noms pendant qu’elle s’éloignait. Gamine qui à sa venue ici était plus timide que tout. 


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