88 : L’ennemi oh petit à petit s’est dévoilé, Part 1
Write by Gioia
***Fabien TOUNTIAN***
Elle est pourtant là,
avec le fairepart dans les mains. Que dis-je, elle froisse le fairepart et dès
qu’elle lève les yeux vers moi, je sens un malaise.
— Mr Martin est
mort ?
— Euh, tu connais
mon oncle ? dis-je un peu confus
— Ton oncle ? OH Seigneur pourquoi ? Pourquoi moi ? elle se met à pleurer à haute voix, alertant maman qui nous rejoint aussi
Il nous faut de longues
minutes pour qu’elle arrive à se ressaisir. Nous sommes désormais assis au
salon et Bijou vient juste de finir son récit. Maman est livide. Moi je
n’arrive pas à y croire.
— Ma fille tu es sûr
qu’il n’y a pas erreur ? Peut-être
tu…
— C’est son visage
maman ! Il était dans la politique et
sa femme c’est madame Germaine. Ils ont un fils qui s’appelle George et quand
j’étais là-bas, il y’avait aussi le gardien M Bill, elle affirme avec force
— Non tu te trompes,
la corrigeai-je. Mon oncle a une femme du nom de Mireille et quatre garçons
seulement. C’est lui qui nous a aidés quand mon père est décédé. Il est venu
chercher mon frère qui a vécu avec lui pendant plusieurs années, jusqu’à finir
ses études. Comment tu peux dire que quelqu’un qui nous a fait du bien peut te
faire du mal ? Tu le connais mieux que nous ?
— Mais…. ,
— Maria ou Bijou, je
ne sais pas quel nom je dois te donner, mais sache une chose. Je n’aime pas les
menteuses. Tu as déjà raconté un en me donnant un faux nom en plus de me dire
que tu n’as pas de famille. Moi je t’ai gardé chez moi parce que je te pensais
seule. Maintenant tu viens accuser quelqu’un de ma famille, pourtant nous
t’avons aidé ? se fâche maman
Elle me regarde. Je suis
confus et énervé à la fois. Elle ne peut pas m’avoir menti sur ce qui lui est
arrivé, elle n’y gagnerait rien. Mais ça ne peut pas être tonton Martin. La
famille directe de maman n’a pas levé le petit doigt pour nous. Ne parlons pas
de celle au Burkina du côté de papa. Ils ont tout laissé sur le dos de cette
petite femme. Si tonton Martin en passant au village ne s’était pas arrêté chez
nous pour des salutations, qui sait ce que nous serions aujourd’hui ? Non elle se trompe.
— Bijou laisse-nous,
lui dis-je
— Maman je suis
vraiment désolée, elle répond tête baissée et s’en va
— Fabien, ça veut
dire quoi ça ? Tu vis avec
quelqu’un qui nous a menti et ça ne t’a pas traversé l’esprit de nous dire ça ? Tu as commencé à me cacher les choses depuis quand ? se déchaîne maman
— C’était compliqué
maman, elle m’a dit ça avec la promesse que je ne le répète pas
— Ah bon ? La promesse en plus ? Donc c’est moi que vous alliez prendre pour une
imbécile jusqu’à la fin quoi ?
— Mais non, je
comptais l’emmener doucement à te dire la vérité
— Au lieu de
l’emmener, c’est elle qui t’emmenait doucement à me mentir ! Comme tu as vu les fesses, c’est fini non ? Tu as oublié de réfléchir, m’accuse-t-elle
amèrement
Les esprits sont chauds
pour l’heure. Elle ne m’écoutera pas donc j’abrège la conversation le temps
qu’elle râle et sorte tout ce qu’elle a sur le cœur. De toute façon, c’est
demain la veillée de tonton Martin.
***Joshua SANI***
Je ne m’attendais pas à
vivre une situation si difficile à mon jeune âge. Perde un père pour un homme
c’est comme si tu perds ton repère. Nous n’avions certes pas une relation
fusionnelle, mais Martin SANI a été mon modèle de réussite en grandissant et le
voir sur ce fairepart me brise le cœur. J’en veux à toute la maison pour cette
négligence. Ils étaient supposés veiller sur lui. Les choses se sont avérées
plus difficiles que je l’imaginais en arrivant aux États-Unis, mais je n’ai pas
abandonné pour autant. Tel un homme digne et fier, je me battais pour m’en
sortir et un jour faire honneur aux miens. J’aurais tant aimé avoir mon Elsie à
mes côtés et noyer mon chagrin en elle, mais elle n’a pu faire qu’une semaine
avec moi. Elle est actuellement en France, aux côtés de l’autre ducon de Seb
qui pense que je ne le vois pas venir avec ses babines qui lèche sur ma meuf.
Elle aussi, elle aime trop se promener et quand tu veux en parler, elle te
parle fort qu’elle enjoy her youth (profite de sa jeunesse). En tout cas, elle
est à Paris, son rêve, je roule des yeux en y pensant.
Les Américains ont une
obsession avec cette ville que je ne comprends pas. Donc je disais son rêve et
elle découvre le coin avec un authentique, aka le nigaud de Seb. Mais malgré la
distance, elle est présente pour moi. Petits messages encourageants par ci,
vidéos par là. On m’aurait dit moi Joshua, que je serais amoureux d’une fille
au point de la mettre en photo de profil sur mes réseaux pendant presque six
mois, j’aurais crié jamais. Un homme se doit de garder de la distance par
rapport à ses sentiments pour ne pas passer pour un mougou devant sa meuf. Mais
j’ai compris avec Elsie que ce sont les Africaines le problème. Comme elles ont
des mentalités de crabes, quand tu leur montres un peu tes sentiments, elles
veulent te grimper dessus et par la suite s’en vont te salir chez leurs copines
ou familles.
Dommage, vraiment
dommage. Papa ne verra pas les beaux enfants que je ferais. Cette pensée fait
remonter la tristesse et je resserre le bras que j’ai autour de l’épaule de
maman. Tout est fin prêt pour demain. Je raccompagnais les dernières personnes
qui nous ont aidés avec les préparatifs quand j’ai croisé la mère de Hadeya à
notre portail.
— Bonsoir, jeune
homme. Ta mère est présente ?
— Bonsoir madame,
oui. Avez-vous un rendez-vous ? je lui
demande. Je me rappelle être allé chez eux un jour et c’est ce que leur gardien
arrogant m’a demandé, comme s’il ne me voyait pas souvent dans leur coin
— Je suis là pour…
— Madame la
ministre, j’entends d’une voix surprise en arrière de moi. C’est Axel, et je
n’ai qu’à compter jusqu’à trois pour que le léchage des bottes commence
— Je viens présenter
mes condoléances
— Oh euh merci,
entrez, je vous en prie, il dit avant même que je dise deux
Elle aussi s’avance la
tête droite comme si elle entrait dans son palais. Ce n’est pas le moment de
faire des vagues donc je les suis sans rien dire. Si Axel veut prendre mes
restes et en plus les lécher au lieu de les attraper à deux mains, en quoi ça
gâche ma vie ? C’est son problème. Maman est
tout aussi surprise que mon frère, ce qui me confirme que la mère de Hadeya
s’est pointée sans prévenir, comme si elle faisait partie de la famille. Ezra
aussi suit le mouvement « léchage de
bottes ». Il s’empresse d’aller
chercher à boire pour le ministre et après des salutations, elle se décide
enfin à présenter ses condoléances.
— Mon Martin m’a
brisé en nous laissant comme ça. S’il ne voulait pas que j’aille au village il
aurait pu me le dire non ? Hein Joshua ? Pourquoi ton père décide d’attendre mon départ
pour me punir comme ça Axel ? Et puis il
s’en va près de la piscine alors que plusieurs fois je lui ai dit de faire
attention ? AWOO Martin, humm,
sanglote-t-elle
— ça va aller maman,
nous la consolons tous les deux
— Les mots sont
certes faibles, madame, mais je prie qu’Allah vous donne du courage
— Merci, Madame
Wanke, je me bats pour rester forte pour mes enfants
— Vous faites bien.
C’est surtout le moment de vous serrer les coudes
— Pouvez-vous nous
aider à capturer celle qui est à…, on entend d’Ezra
— Ezra c’est encore
quoi ? maman l’interrompt
— Je te dis maman
que…, recommence Ezra bien qu’Axel et maman lui parlent. Et c’est ça le
problème. Un petit bandit comme ça, on discute encore quoi avec lui ?
— Tu la fermes sinon
je te casse la gueule Ezra ! je tonne
— Mais viens la
casser ! Tu penses m’effrayer avec tes
muscles gonflés à l’hélium ?
— Tu crois que….
— Vous arrêtez de
vous donner en public maintenant ! s’interpose
Axel
— Vous n’avez pas
honte ? Votre père n’est même pas
encore sous terre et vous le honnissez déjà, se lamente maman en larmes, ce qui
me brise le cœur. Madame la Ministre, regarde ce dans quoi mon Martin m’a
laissé ! Oh mon Dieu, qu’avons-nous
fait pour mériter ça ?
***Raïssa WANKE***
J’ai une sainte horreur
des situations gênantes comme celle dans laquelle je me trouve actuellement.
Merci à ma fille, me voilà fouinant dans ma tête à la recherche de mots
compatissants pour des gens qui en réalité me laissent de marbre. L’hypocrisie
n’est mon fort que lorsqu’elle sert mes desseins. En dehors de ça, je n’aime
pas me forcer donc je bredouille ce que je trouve décent et prends congé d’eux.
Toutefois ce garçon, celui qui a causé la commotion, m’a suivi. J’ignore
comment. Mais le voilà essoufflé derrière moi.
— Madame je vous en
prie, j’ai besoin de retrouver une femme du nom de…
— Je t’arrête de
suite jeune homme, je ne suis pas détective et encore moins
Avant que je ne finisse
ma phrase, il se jette à genoux sur l’asphalte, tête courbée et me supplie
encore
— Pardon, je n’ai
rien pour le moment, sinon ma parole en tant qu’homme. Mon père était
paralytique. On ne peut pas tomber comme ça dans une piscine. On avait une
bonne, Jeanne, que mon oncle a fait partir avec la promesse… mais rien. Je veux
juste avoir… j’ai besoin de.. d’explications, il dit d’une voix enrouée
— Relève-toi, je ne
suis pas détective comme j’ai dit, répondis-je avant de me tourner et le
laisser là
Si mes souvenirs sont
corrects, c’est de cette famille que vient Eben. Il est d’ailleurs passé en mon
absence, déposer un cadeau pour moi, il paraît. Je l’ai déposé dans la pièce
réservée à la pile innombrable de présents que mon mari et moi recevons.
J’aimerais bien dormir, mais les Sodji me taraudent l’esprit. Sur les quatorze
de ma liste, j’en ai trouvé six. Quatre disaient ne connaître aucun Hector.
Deux si. L’une ne m’a rien donné comme nouvelle info. L’autre m’a fourni
quelques détails, mais rien qui m’aide à grandement avancer. J’admets qu’en me
lançant dans cette quête, je pensais facilement tomber sur la coupable. Je
n’avais pas pris en compte le fait que personne ne s’ouvrirait facilement à une
inconnue. J’ai joué la carte d’une ancienne amante qui a eu un enfant avec cet
Hector, et que mon enfant voudrait connaître sa famille paternelle. C’était ça
ou mettre en avant ma position et qu’on me raconte des salades pour obtenir de
l’argent, ou pire, que la coupable se défile. Je pourrais aussi les faire
toutes arrêter, mais c’est ma dernière carte et je n’ai pas spécialement envie
de me jeter sur des innocents. Je sais ce que ça fait d’être accusée à tort.
Lassée de me triturer
l’esprit après un bon moment, je quitte doucement le lit pour ne pas troubler
le sommeil de mon mari et me rends dans notre bureau. Je ne voulais pas vivre
dans ce quartier résidentiel en prenant service au gouvernement. Avec le temps,
la vie m’a appris à me méfier des gens et rester sur mes gardes. Vivre au milieu
des diplomates, députés, et autres personnalités, peut sembler glamour pour le
reste de la population, mais ici on sait qui est qui. On se sourit, mais nous
savons surtout que chacun se surveille. Qui visite qui, qui marche avec qui ? Qui voyage quand ?
Et je me suis également
préparée pour cette vie. C’est dans ce pays qu’on vivait et en pleine nuit,
certains hauts dignitaires de l’armée ont vu leurs maisons se faire attaquer et
brûler. On parle de demeures bien gardées. Et d’autres se sont fait arrêter par
les militaires en pleine nuit et depuis presque dix ans, on ne sait pas ce
qu’il advient d’eux.
C’est en me hissant à ce
niveau que j’ai compris les quelques leçons sur lesquelles mon père insistait
fortement. L’argent c’est bien, mais il n’est pas synonyme d’influence. Du
moins pas à un niveau. Tout ce qu’on peut corrompre en ayant de l’argent, ce
sont les esprits corruptibles ou ceux qui crèvent de faim. Mon père en avait.
Nous n’avons jamais manqué de rien. Pourtant, on nous a refusé des visas dans ce
pays. Il a couru derrière les gens, sollicitant des services quelques fois,
mais très peu lui répondaient pourtant ce n’était pas un crève la faim. Sa grande
quincaillerie était connue et tournait bien. Ce qu’il nous a enseigné à travers
ses diverses expériences, c’est que les gens peuvent sembler gentils n’importe
comment. Ils n’aideront que s’ils en ont envie ou s’ils peuvent en tirer
quelque chose par la suite. À défaut de compter sur la gentillesse, il nous
poussait à atteindre un niveau d’influence dans la vie où les gens trouveraient
utile de nous écouter, et nous aider. Je me suis donc appliquée à être
excellente dans tout ce que j’entreprenais, pour avoir de l’influence et
obtenir ce que je veux. L’une des choses que cette influence m’a accordées, c’est
la permission d’installer des caméras sur les lampadaires longeant la longue
ruelle qui mène à notre demeure. Et non, je n’ai pas eu besoin de baisser la
culotte pour obtenir cette influence comme beaucoup aiment l’écrire dans leurs
torchons qu’ils appellent journaux. J’ai mis mon cerveau au travail quand
j’étais à l’étranger. Je me suis mariée avec un homme qui était également un
visionnaire en plus d’être brillant. Il avait déjà un cercle de personnes
douées autour de lui que j’ai intégré et c’est cette équipe qui a bâti ce
qu’est l’INSAO aujourd’hui. C’est la politique qui est venue me chercher et non
l’inverse. Et personne n’oserait courtiser la femme de WANKE dans ce pays. Bien
sûr cette influence vient avec des inconvénients, mais ce n’est pas le sujet de
l’heure.
Seuls mon mari et moi
sommes au courant du service de sécurité. Grâce à lui nous avions plusieurs
fois surpris nos garçons qui se croyaient malins et soudoyaient le personnel
pour sortir. Je défile les scènes d’aujourd’hui, puis d’hier et la tête du
petit qui s’était agenouillé me revient. Ils sont sur ma ruelle. Et si je me
fie à l’histoire que sa mère m’a racontée pour m’expliquer ce qui s’était
passé, je crois bien que le décès est survenu il y a un peu plus de trois
semaines ou un mois tout au plus. Les caméras que nous avons fait installer
sont les mêmes qu’utilisent la majorité des banques, donc elles gardent les
enregistrements pour une durée de six mois avant de les supprimer
automatiquement.
Je regarde encore, et
tombe sur des scènes qui captivent mon attention. Cet homme se foutait bien de
la gueule des gens. Je le vois sortir avec des béquilles, suivi d’une jeune
fille. Je suppose qu’elle doit être la servante dont le petit a parlé. En plus
ce type qu’on disait malade est là en train d’embrasser une femme devant son
domicile. Un vrai roublard. Fatiguée, j’arrête et retourne finalement me
coucher. Cette histoire ne me concerne pas.
***Axel SANI***
Hier c’était la veillée.
Ce matin le culte. Là nous sommes en route vers le cimetière de Bè pour mettre
le corps de mon père sous terre. Son corbillard est en avant. Nous les suivons
de près dans la voiture familiale et le silence qui y règne me donne
l’impression de suffoquer. Quelle stupide idée de porter une cravate
aujourd’hui. Je la desserre et passe par l’occasion la main sur ma tête. Je
n’ai pas de mots, pas de larmes, je me sens juste vide.
Nous y sommes enfin. Ce
sont mes premières funérailles, mais je suppose que ça fait du sens d’entendre
certains pleurer en criant, et d’autres se tamponner juste les joues pour
essuyer leurs larmes. Nous sommes près de maman, et chacun la tient pour
qu’elle ne s’écroule pas. Je garde aussi un œil sur Ezra qui fixe le cercueil
descendant avec une haine palpable dans le regard. Je pose ma seconde main
libre sur son épaule pour lui témoigner mon soutien. Nous sommes détruits
maintenant, mais ça ira un jour. Je ne vais pas nous laisser tomber. C’est ce
que je promets à mon père alors qu’ils se mettent à jeter le sable sur lui.
Les trois premiers jours
furent rudes, mais la compagnie constante à la maison était une bonne
distraction contre la peine. Le quatrième jour en revanche, nous nous
retrouvions seuls. Je reprenais aussi le travail après un autre congé payé de
cinq jours par ma patronne, qui nous a également témoigné son soutien en
personne à l’enterrement.
Je rentre après une
journée plutôt tranquille au travail et c’est en pleine querelle que
j’atterris. Cette fois ce n’est pas Ezra. Non c’est cet homme qui s’était
présenté comme le fils d’un ancien ami à papa. Je me rappelle l’avoir vu à
l’église. Allen se bat pour retenir Joshua et Ezra qui gueulent sur ce type.
Maman essaie de calmer les gars et bien sûr, je m’en même sans tarder.
— Enfin les gars
arrêtez, vous allez bousculer maman ! je
m’interpose
— Qu’il dégage de
chez nous ce scélérat alors ! vocifère
Joshua
— Que vous le
vouliez ou non, j’étais aussi le fils de papa
— Quoi ? je dis tout en tournant brusquement la tête
Ezra avait eu entre temps
une ouverture et il chope celui qui se dit le fils de papa par le col.
— Ezra arrête je te
dis ! On ne va rien régler avec la
force, dit Maman
— Cogne le bien Ezra ! l’incite Joshua. Salopard va, le corps de papa
est à peine sous terre que les rapaces sortent. Tu as rêvé ton titre de fils,
chiendent !
***Mireille SANI***
Ce salopard tombe mal. Ne
l’ayant pas vu de tout l’enterrement j’ai conclu que peut-être il avait préféré
rester dans l’ombre. Je préparais mentalement Joshua en me lamentant sur l’état
financier pitoyable dans lequel Martin nous a laissés. Selon mes plans, j’avais
prévu qu’il serait loin d’ici lors de la lecture du testament, et je comptais
par la suite lui envoyer 20 % de ce qui lui revenait afin d’endormir sa
vigilance. Mais le voilà toujours déchaîné bien que ce George soit parti.
— Papa aur… aurait
vrai…ment fait ça ? s’étonne
encore mon Allen
— Ne sois pas con ! Comment papa peut faire un enfant aussi grand ? Il a toujours été avec maman, répond Josh
— Mais c’est qu’il….
— Arrête de
m’énerver hein Allen ! Je te dis
que ce n’est pas son fils point barre ! réplique Josh
avant de se répandre encore en invectives contre le fils de Martin
— On s’en fout de
toute façon. Fils ou pas, ce charognard vient certainement pour nous dépouiller
et il n’aura rien, le rejoint Ezra
— Il va dépouiller
quoi quand on n’a rien ? Votre père
ne travaillait plus depuis des années. Ne faites pas attention à ses
distractions, essayai-je encore pour détourner surtout l’esprit de Josh mais
peine perdue
— La maison maman,
ouvre les yeux, on vit quand même à la caisse et qui ne sait pas que les gens
nous envient ! Josh répond
— Oh donc il peut
nous retirer la maison juste parce qu’il prétend être le premier fils de papa ?
— Il devra passer
sur mon cadavre pour ça ! s’écrie Josh
— Calmez-vous les
garçons. Axel, je l’appelle à la rescousse, mais il ne dit rien. Depuis le
départ de George, il est assis et presque amorphe
— Ax… , commençai-je,
mais avant que je finisse, il est déjà debout et sans un mot, s’en va d’un pas
très lent
— Mais enfin, Axe…
— Laisse-le maman, comme
d’hab il a baissé les bras. Je vais prendre les choses en main moi !
J’ai essayé toutes les
approches indirectes que je maitrisais, mais rien. Joshua n’avait qu’à la
bouche son histoire d’aîné qui se doit de protéger les autres. Sans prévenir,
il est rentré deux jours plus tard, accompagné d’un notaire, sous prétexte
qu’il nous faut lister les avoirs de papa et rapidement prendre les mesures
pour les transférer en son nom. Me sentant acculée, je n’ai pas eu le choix que
de lui dire qu’un notaire était déjà chargé de ça. Norbert s’est présenté comme
demandé deux jours après, un soir vers 18 heures.
— Tonton Norbet il
faut au plus vite partager les choses de papa, les rapaces sont déjà de sortie,
lui annonce Josh après les salutations
— Oui, j’ai cru
comprendre qu’un fils sorti de nulle part s’était présenté ? Norbert joue le jeu
— Quel fils ? je te parle d’un rapace. Il se croit malin, mais
je vais lui montrer qu’on ne se frotte pas à nous
— Joshua, en
réalité, la loi exige que le liquidateur contacte toutes les personnes qui
peuvent hériter avant l’ouverture de la succession. En somme, je me dois de
l’aver….
— Jamais ! Joshua réplique avec véhémence
— Tu le laisses
finir, je lui réponds sur le même ton. Il bougonne, croise les bras, mais au
moins il la boucle.
— Je disais donc
qu’il a le droit d’être informé, mais n’ayez crainte, vous ne serez pas pour
autant lésé dans le partage. Votre mère était après tout la femme légitime et
de ce fait, conformément à leur régime matrimonial, elle a droit à ¼ du
patrimoine de votre père. Vous vous partagerez le ¾ entre enfants
— En gros il est
considéré au même niveau que nous quoi, dit Ezra avec une moue mécontente
— À moins qu’il
renonce oui. Et c’est ainsi aussi que vous partagerez les dettes, si votre père
en a laissé
— Moi je dis c’est
injuste, Joshua continue de se défendre. Les gens de dehors ne peuvent pas
entrer comme ça dans notre famille et nous diviser. Il était où lui quand on
s’occupait de papa malade ici ? Quand on
devait répondre aux devoirs qui incombent aux enfants, il se cachait.
Maintenant il se pointe pour récolter le dur labeur que maman et papa ont
construit ? Merde à la fin !
Ezra s’assoit brusquement
en poussant un long juron. Allen me regarde avec un air dépité. Axel fixe
encore un point invisible et ne dit rien. J’espère que là où il est, Martin
brûle en enfer. Sale fumier qui n’a pas pensé à l’équilibre des enfants quand
il menait sa double vie. De toute façon j’ai pris mes précautions. Norbert et
moi sommes préparés pour la suite depuis ma première visite à son cabinet.
Pour rester crédible aux
yeux des enfants, il a quand même pris du temps pour chercher l’existence d’un
testament de Martin, contacter les différentes institutions financières où
Martin était client, et dresser l’inventaire des avoirs de mon mari. Bon la
dernière partie, nous l’avions déjà commencé tous les deux, donc ça ne lui a
pas pris beaucoup de temps pour finir.
Nous y étions enfin.
Environ trois semaines après l’enterrement de Martin, pour le partage des
biens. Ce George aussi était présent. Durant les trois semaines, il a eu le
temps de prouver qu’il était bel et bien le fils de Martin par le résultat d’un
test ADN, mais en plus Martin l’avait reconnu. Il portait son nom. Je vois
qu’il m’a pris pour une bonne idiote depuis le début. Mais ce n’est rien. J’ai
eu le mot de fin. Martin n’avait laissé aucun testament. Sans surprise le quart
des biens de Martin me revient, mais c’est au moment de faire connaître aux
enfants leurs parts, que j’ai pris un malin plaisir à voir l’air goguenard de
ce George se décomposer face à la comparution que lui a remis Norbert.
— Comment ça une
citation à comparaître ? Vous avez vous-même
choisi le laboratoire où le test ADN a été fait ! il se défend
— Je vous invite à
prendre connaissance du document, monsieur. Vous trouverez réponses à vos
questions là
***George SANI***
Prendre connaissance,
c’est ce que j’ai fait et je comprends encore moins. Le jargon judiciaire n’est
pas mon fort, mais j’ai quand même pigé que dans environ un mois je dois me présenter
à la cour pour répondre d’une accusation pour recel successoral. La première
chose que j’ai fait bien évidemment, c’est de faire appel à un avocat et lui
expliquer la situation.
— Avez-vous gardé
des biens de votre père après son décès ? Un terrain
par exemple ?
— Bien sûr que non.
Tout ce que j’ai de mon père, c’est lui qui me l’a donné. Et le terrain sur
lequel j’ai construit est en mon nom de toute façon. J’ai un titre foncier qui
le prouve
— Mr l’avocat, il
dit vrai, mon fils n’est pas un voleur ni un menteur, me défend maman qui m’a
accompagné
— Bien, je vais de
ce pas préparer une demande de consultation du dossier au procureur et ma
secrétaire vous fera parvenir mes honoraires sous peu
Ces fameux honoraires que
je reçois en fin de semaine me font ouvrir la gueule aussi grand qu’un dauphin
qui sourit.
— C’est quoi cette
arnaque ? m’écriai-je énervé
— Mmhmm, y’a quoi ? maugrée Yasmine qui roupillait il y a une minute
— Je te donne la fin
de ce mois pour te trouver un emploi sinon gare à toi ! je la menace avant de me lever du fauteuil
Samedi, quatorze heures
de surcroît et madame se permet de dormir à poings fermés. Pourtant elle s’est
couchée à vingt heures hier et se levait aujourd’hui après neuf heures. Et non
elle n’est pas enceinte. Elle a pris ses précautions contre ça depuis la naissance
de notre deuxième fille. Tiens j’éteins même la clim et enlève les piles de la
télécommande. On verra si le sommeil sera encore agréable.
Les filles aussi m’énervent.
Deux gamines font le bruit dans leurs chambres comme si elles étaient dix
personnes réunies, tout ça au nom du jeu. Je leur crie que j’arriverai avec le
bâton dans une minute si elles ne se calment pas, puis je vais dans la chambre
chercher mon ordi. C’est un mois et demi de salaire plein que demande cet avocat
en honoraires. Le pire c’est qu’il précise que c’est une partie, et le reste,
je vais le régler à la fin. En gros je choisis entre m’occuper de ma famille ou
me défendre en justice. Heureusement papa m’avait laissé la procuration sur son
compte. J’envoie une demande au conseiller pour qu’il me fasse un transfert sur
mon compte à ORABANK.
Lundi, 18 heures de
Lomé, je reçois sa réponse. La procuration n’est plus en vigueur. Le mail n’est
pas long, mais je dois le relire plusieurs fois sans pour autant comprendre.
— C’est quoi le problème
de cet incompétent ? je m’emporte
— Ah bon ? Tu sais faire quoi en dehors de râler et piner
pour traiter quelqu’un d’incompétent ? Tu as déjà tenu
une marmite de ta vie ? Ce n’est pas
toi hein George, c’est…
— Tu as raison hein.
C’est moi, et puis ton pauvre père qui a investi en toi jusqu’à l’université
pour que tu ne saches pas faire la différence entre masculin et féminin. Pauvre
de lui vraiment
Elle ramasse les plats qu’elle
venait juste de déposer devant moi et s’en va avec, sous prétexte qu’elle est
fâchée. Ce n’est pas le moment de perdre le peu de neurones qu’il me reste sur
celle-là. Je relis une dernière fois avant d’envoyer une note bien salée en
réponse à cet incapable de conseiller. Mercredi, 9 heures de Lomé, sa
réponse est là. Il m’invite à rentrer en contact avec les proches du
propriétaire pour des informations supplémentaires. Je lance sur Google une
recherche sur HSBC Poitiers et y laisse un commentaire long et détaillé sur leur
service merdique.
***Gervais NDONG*** (l’oncle
de Ray)
J’ai dit à ce petit d’avouer
la vérité, mais il ne veut rien entendre. On sait qu’il a acquis un terrain à
Port-Gentil. Selon mes enquêtes, il paraît qu’il faisait par mois un dépôt chez
un ami à lui pour acheter une Infiniti de presque vingt millions. Il a trouvé ça
où sinon en volant ses clients ? Le nombre de
ses accusateurs a augmenté et deux que je connais bien m’ont mandaté de récupérer
leur dû. Il est hors de question qu’un jeune détruise le labeur des honnêtes citoyens
donc je m’en vais à Sans-famille (la prison centrale) où il a été transféré
dans l’attente de son procès.
On me conduit en cellule
d’isolement où il est depuis 72 heures. Un des pénitenciers m’explique que
c’est sa punition pour s’être battu avec le chef de son quartier, alias le détenu
qui s’est érigé boss du secteur de la prison dans lequel se trouvait sa cellule.
L’odeur nauséabonde qui m’accueille quand je m’approche de lui me fait grogner
et plisser le visage.
– C’est comment il n’a
pas pris de douche depuis quand ? je
questionne le garde pénitencier
— On n’a pas encore
ouvert le tuyau d’eau cette semaine
— Et puis l’odeur là
ne vous fatigue pas hein. Bref. Raymond ? Hey Ray, dis-je en tapant
son pied. Vous lui avez fait quoi et il ne répond plus ?
— Je n’étais pas de
service depuis une semaine oh major Ndong, mais il paraît qu’il a refusé de
vidanger la fosse septique comme les autres donc une bagarre a éclaté et…
— Et merde ! On vous a dit de veiller sur lui. Il doit
rembourser une foule de personnes dehors
— Mais ce n’est pas
à moi on a dit ça, se défend le garde
Un idiot finit. Au lieu de
lui répondre, je couvre mon nez et m’accroupis non loin de Ray. Il est assis à
même le sol, les pieds enchaînés. Ses lèvres sont tellement gercées que j’imagine
qu’il n’a pas bu de l’eau depuis belle lurette. Il murmure quelque chose, mais
j’ai du mal à le déchiffrer donc je prends courage et approche ma tête, priant
de ne pas prendre une maladie vu son état insalubre.
— Ma…. man, j’ai… j’ai
fai…m, ma…man, j’ai…. mal
— Raymond plus vite
tu dis la vérité plus tôt tu sortiras, sinon tu vas rejoindre ta mère sans
tarder, je tente une menace
— Mam….,
— Ouvre les yeux bon
sang ! 31 ans, tu es ici. On dit
que tu es beau, mais regarde comment ton teint clair est devenu moisi ? Tu
sens la merde. Ton haleine pue la chiasse. Tu n’as pas pitié de toi ? C’est comme ça que tu veux finir ta vie ?
— Pe…rla, c’est…. toi ? bé…bé je…
— Donc tu es comme
ça tu penses encore à une fille hein. Depuis les seize jours qu’on t’a emmené ici,
ton père est dehors, courant partout à la recherche de solutions pour toi. On dit
que ton avocat a abandonné ton cas. Ta seule option c’est d’avouer, mais au
lieu de ça tu me dis bébé. C’est bien, tu n’as pas dit que tu es têtu ? Tu vas voir que le système justicier est
au-dessus de toi
Je me redresse et dis au
garde de le nourrir sans toutefois le laisser sortir. On va voir s’il sera encore
têtu après une semaine à être torse nu, dans une même position, ni possibilité
de faire ses besoins sinon sur lui. S’il n’aime pas la liberté ça le regarde. Ma
femme m’attend pour qu’on aille profiter de la vie.
***Denola EKIM***
Encore une soirée avec
Adam, mais cette fois nous sommes dehors, à Kwinana Performance pour un car show
local. Elle m’a sauté au cou quand je lui ai fait la proposition. L’électricité
qui m’a parcouru le corps au contact du sien m’a confirmé que je dois
activement mettre de la distance entre nous. Dison que j’ai essayé, mais plus
les jours passent plus j’ai de la réticence à trouver une excuse pour l’éloigner.
Au contraire il m’est arrivé de l’inviter aussi. Donc le compromis que j’ai
trouvé c’est cette activité en terrain neutre et public surtout. On ne se
détache pas d’une habitude brusquement, bref je suppose.
Nous n’avons pas gaspillé
notre argent. L’évènement était à la hauteur de nos attentes. Je ne sais pas
comment on a fini chez elle, mais nous voilà sur son sofa en train en pleins
rires et tout d’un coup sa face est juste à côté de la mienne. Je dévisage
chacun de ses traits. Elle fait pareil et je sais, je sens qu’elle attend un
pas. Je…. Une sonnerie me ramène sur terre.
— C’est ton frère,
je lui dis tout en répondant
— Je dis Ekim, c’est
comment avec le numéro du grand ?
— Tu ne sais plus
saluer les gens ?
— Pardon, c’est la
vieille qui m’a fatigué un coup. Son téléphone est en panne depuis un moment et
au lieu de me dire elle allait prêter un vieil appareil du voisin pour mettre
sa puce dedans
— Oh pourquoi elle a
fait ça ?
— Pfff ! Que non elle ne voulait pas me déranger, woh woh
woh. Heureusement le voisin s’est décidé à me la vendre. Bref il y’a quelqu’un
qui part à Franceville demain et je voulais demander au grand s’il peut préparer
un bon androïd pour qu’il emmène à la vieille, mais son numéro ne passe pas
— Hum, ne cherche
pas loin, il t’a sûrement bloqué
— AKA, que j’ai fait
quoi ?
— Tu es mon compère,
c’est une raison valide pour, comme moi-même il m’a bloqué
— Tu es encore parti
faire la leçon là-bas non ? Comme tu
aimes enseigner partout là
— C’est ton grand-père
que j’enseigne Ndouo tu as compris, j’ai bien dit ton grand-père
— Lol va lui dire
que je me suis désolidarisé de ton mouvement oh. J’ai besoin de ce service
— Mais appelle
simplement la boutique. Qui a besoin d’un gars qui crie seulement sur les gens
quand on veut l’aider un peu. Et gare à toi si tu me dis que ça m’a fait mal,
je dis et j’entends Ida glousser la main sur la bouche. Image qui me fait
sourire
— Je ne vais pas
envoyer l’argent direct, juste une partie, tu vois un peu
— OK t’en fais pas,
je vais te le trouver
— Eh si ce n’était
toi
— Dégage, je rigole
avant de couper
— On dirait que tu
aimes rendre service, me dit Ida
— Ah bon ?
— C’est la quatrième
fois que Thierry fait appel à toi et jamais tu ne lui dis non. Tu l’aimes
beaucoup
— C’est lui qui m’aime
trop, blaguai-je avant de m’excuser pour appeler Maman
Elle est encore à Lille
avec Garcie, mais j’ai obtenu le numéro d’un des responsables de la boutique. Il
me dit qu’il n’a pas vu Ray depuis un peu plus d’un mois. Je rappelle maman qui
est également surprise par cette nouvelle. Papa n’a pas répondu à mon coup de
fil. Toni si, mais il n’avait aucune nouvelle. Papa rappelle enfin et je lui
demande.
— Comment ça il est en
prison ? je sors ses mots en tremblant
de partout après l’explication rocambolesque de papa
— Je fais des pieds
et mains pour le sortir Deno. Actuellement même je suis à Lagos chez mes frères
pour réunir l’argent des clients
— Mais qui l’a mis
là-bas et au nom de quoi ? je m’égosille
— Les clients pardi
qui d’autre. Certains se sont regroupés pour déposer une plainte collective
contre lui
— Non tu blagues, dis-je
tombant des nues
— Je n’ai obtenu que
douze millions pour le moment, donc trente-huit millions manquants. J’ai fait
le tour, il y’a des gens qui ne répondent même plus. Si tu voyais ton frère
Deno, dit-il d’une voix enrouée qui me noue l’estomac de peur
— Je vais faire une
demande de prêt banc….
— Non ! Tu n’as pas à te mettre…
— NON ! je lui crie en retour en colère. Tu n’avances
pas, on ne va pas perdre du temps non plus, je dis et raccroche sans attendre.
Je ne sais même pas ce
que j’ai dit à Ida pour prendre congé d’elle, mais je suis déjà chez moi,
remplissant une demande en ligne auprès de ma banque pour un prêt. J’informe
Toni et maman. Puis Perla. Quand il sera dehors, Ray pourra me gronder pendant
mille ans s’il veut, mais qu’il sorte d’abord.
***Elikem AKUESON***
C’est à huit heures du matin
après douze heures de shift que j’ai écouté la note vocale de Deno qui a grillé
mes neurones. J’ai commencé à appeler papa en désordre pendant presque dix
minutes avant de me souvenir que lui et maman étaient en route pour Niamtougou
aujourd’hui afin d’assister à un enterrement. Aucun n’a répondu.
— Qu’est-ce que je
fais ? Qu’est-ce que je fais ? je me questionne seule avant d’appeler Romelio qui
coupe et me prévient par SMS qu’il est en réunion
J’appelle donc Océane et
elle répond. Pendant l’explication je me mets à pleurer. Ce n’est pas le moment,
je me le répète, mais je n’arrive pas à me calmer. Et c’est ce qu’elle me dit.
— Tu vas prendre un
gros coup d’air et me dire où tu es OK ?
— Ce n’est pas le
moment Océane, Ray a….
– Elikem dis-moi où tu
es comme ça j’arrive et on en parle de vive voix
— OK OK, je dis et
lui donne l’adresse de l’hôpital
— Je file tout de
suite
Comme promis, elle est là
en moins de temps que ça m’a pris pour programmer le transfert des 15380 USD
de mon compte épargne à Deno qui aussi avait eu le temps de me fournir ses
infos.
— Vendre ton terrain ? Elikem ? le seul bien
que ton père t’a donné ? Non non,
refuse-t-elle après que je lui ai demandé si son père ou une connaissance à lui
ne le voulait pas
— C’est pour payer
la caution de Ray qui…
— Oui je sais, mais
c’est quelle caution chère ça ? S’il n’a
rien fait c’est de la pure injustice. Non attend papa Eli c’est mieux, il
trouvera…
— Annie s’il te
plaît, je me mets à sangloter. Il est là… là-bas… je sais… mê…me pas dan… s
quel état… je ve…ux, ju…ste le sorsorsortirr
— OK c’est bon,
calme-toi d’abord
— Je ne te
demanderai plus jamais rien, je t’en supplie !
Elle me regarde un
moment, prend son téléphone et lance l’appel vers son papa.
***Raymond EKIM***
Avoir chaud et grelotter
à la fois c’est une expérience hors du commun. Je ne sais pas pourquoi maman
tarde autant avec la nourriture or elle sait que j’ai faim. Je n’arrive pas à
me lever pour la rejoindre, elle le sait, mais elle ne veut pas se rapprocher
de moi. Pourquoi c’est si difficile de se lever tout d’un coup. J’ai tellement
mal au ventre. La gorge en feu. La poitrine qui fait mal. De l’eau.
— Je… ne… veux… pas…
de chan… s.. on ma… man, de l’… e.. a…