Caprices d'enfant
Write by Saria
*** Yvo ***
Le travail avançait très bien au studio. On se lançait dans des délires pas possible. Erin était plus légère, plus épanouie, magnifique. En fait je crois que le fait de voir sa fille intégrer et accepter sa famille paternelle est un poids en moins. Elle a le sentiment d'avoir fait correctement les choses. Entre nous ça va tout doux, je sens qu'elle n'est pas pressée, normal elle finit à peine le deuil de son ancienne histoire. Même si parfois je me demande si la réapparition de Marco ne compromet pas mes chances. Tout compte fait je refuse de le considérer comme un rival, il a déjà eu sa chance. Je ferai tout pour avoir la mienne avec Erin, je saurai apprécier ce que lui a dédaigné.
Aujourd'hui elle laisse sa fille pour le weekend chez les parents de Marco. Je sais qu'elle n'est pas hyper motivé mais c'est un cap à passer. Ces dernières semaines ceux-ci ont travaillé à créer des liens avec la petite. J'aide Erin avec les bagages, tu vas croire que la gamine déménage, en fait elle a tout prévu pour que la petite ne manque de rien. Calée dans le siège auto, Luz ne tarde pas à s'endormir, moi j'avais baissé les vitres, du coup le vent venait jouer dans sa touffe de cheveux crépus. A nous voir ainsi on croirait que nous sommes une famille. Elle était aussi métissé que moi et la couleur de nos yeux était assez proche. Cette réflexion me fait sourire
Erin : Dis moi ce qui te met d'aussi bonne humeur
Moi : Tu es sûre? tu pourrais devenir sourde après ça hein
Erin : Allez ne fais pas ton mystérieux
Moi : Ok...Je pensais que Luz aurait pu être ma fille...Ses cheveux, sa peau et ses yeux
Erin (déconcertée) : oh!
Moi : Tu vois que tu n'es pas prête à entendre certaines choses!
Erin : Hum
Moi : Pourquoi tu ne me ferais pas un enfant?
Je sais que j'avance sur un terrain glissant mais que voulez-vous, il faut qu'elle comprenne que j'ai besoin que les choses avancent entre nous.
Erin : Yvo...Je ne suis pas prête...Si un jour je l'était je voudrais que l'homme à qui je vais donner cet enfant me fasse une demande par écrit, qu'il s'engage à être là à chaque instant tout au long de la grossesse
Moi (sérieux) : Ça été si terrible que ça?!
Erin : Non je ne le dirais pas comme ça...J'ai été très entourée...Mais il y avait quand même ce vide-là! Tu sais on apprend de ses erreurs. C'est la seule façon de grandir.
Nous faisons le reste du chemin en silence. On n'était pas fâché mais chacun prenait la mesure des propos échangés. Nous arrivons et la mère de Marco, à croire qu'elle nous guettais derrière la fenêtre vient nous accueillir. Marco vient dire bonjour, avec moi il est froid mais je m'en fous je ne suis pas là pour lui. Maman Colombe montre un peu la chambre où la petite va dormir, les espaces aménagés pour elle. Comme c'est une maison familiale et que ce n'est pas leur premier petit enfant il y avait déjà un minimum. Lorsque l'heure du départ sonne Luz commence à rechigner et s'accroche à sa mère. Celle-ci essaye de la consoler mais rien à faire.
Son père vient à la rescousse et là elle s'accroche à lui tout en refusant que sa mère bouge. Tout le monde négocie, je reste à l'écart et j'observe. Finalement, Erin vient vers moi et me demande de partir. Elle me rejoindra plus tard quand la petite ce sera calmée. J'obtempère à contrecœur mais que pouvais-je faire?! Ce sont des caprices d'enfant et même si cela dessert mes affaires sur le moment c'est comme ça. Elle me raccompagne et nous nous embrassons avant qu'elle ne retourne à l'intérieur.
*** Marco ***
Je regarde ma fille et je suis fière d'elle! En fait elle oblige sa mère à être en ma présence alors que celle-ci manifestement ne voulait pas me sentir. Et vraisemblablement, Yvo et elle avait un programme vu la façon dont elle est vêtue : une robe beige avec une large ceinture marron en cuir à la taille, des chaussures à talons. Elle était belle à croquer!
Dès qu'elle revient Luz est beaucoup plus calme, je vais chercher son pot de compote elle me le retire et le remet à sa mère avant de s'installer sur mes genoux. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur Erin se rapproche de moi dans le canapé. Sa robe remonte sur ses cuisses et mon cerveau bug, elle fait mine de ne rien percevoir de la tension qu'il y a entre nous et donne à manger à la petite en bavardant avec elle.
Moi j'étais tendu, son parfum vient chatouiller mes narines, c'est le même il n'a pas changé depuis le temps. La maternité l'a embellie, ses rondeurs sont restées intact même si elle semble avoir perdue un peu de poids. Ce qui lui va à ravir. Ses lèvres pleines, elle avait juste mis du gloss. A l'époque où on était encore ensemble, c'était un gloss au parfum de chocolat. C'était un pur délice que de l'embrasser. Je déglutis avec difficulté, ma fille insensible à mon tourment continue de papoter avec sa mère qui lui explique qu'elle doit repartir.
Elle finit par accepter et maman la récupère. Erin se redresse, je me propose de la déposer mais elle refuse. Papa finit par s'en mêler et elle cède en me lançant un regard froid.
Dès que nous rentrons en voiture j'essaye de l'aborder même si je la sens braquer. Nous n'allons pas faire une de route en voiture sans nous adresser la parole!
Moi : Merci d'être restée...Je sais que ça a contrarié tes plans avec Yvo
Erin : c'est pour ma fille et Yvo comprend
Moi : Erin je sais que tu m'en veux et que...
Erin : Stop!!! Marco soyons clairs la seule raison pour laquelle je suis montée dans cette voiture avec toi c'est par respect pour ton père! Je ne veux pas que tu me parles, je ne veux pas que tu me regardes...Oublie que je suis dans cette voiture
Moi : S'il te plaît!
Erin : Arrête la voiture! Marco arrête cette putain de voiture! Je veux descendre!
Moi : Ok c'est bon je ne dirais plus rien...Laisse moi te déposer ok?!
Erin : ...
Elle se calme et tourne son visage vers la vitre pour regarder le paysage. Le message est clair! je n'insiste pas, je sais qu'elle est bien capable de descendre. Je réalise à quel point elle a changé. L'ancienne Erin n'aurait jamais haussé le ton encore moins juré. Je découvre une jeune femme hargneuse et implacable. Je lui ai donné des raisons de me détester.
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