Chap 20
Write by Graceessono
Dans la peau de Danielle Emane
Je suis entrain de faire la valise de Julien qui doit aller en mission sur Port-gentil pour une semaine quand je reçois un message
: « Je veux te voir demain chez moi »
Vous aurez sans doute deviné de qui il s’agit
Moi : « Je ne peux pas, ces derniers temps je ne suis plus régulière à mon travail je risque d’avoir des problèmes»
: « Je dois impérativement te voir demain Danielle»
Commençant à être agacée
Moi : « J’ai dit non! Demain ce n’est pas possible »
: « Tu n’aimerais certainement pas que je dise à ton mari que je suis peut-être l’auteur de la grossesse que tu portes n'est-ce-pas?»
Mon cœur se mit à battre très rapidement, comment était-il au courant de ça? Je suis définitivement dans les problèmes
Je m’assis lourdement sur le lit, c’est à ce moment que Julien rentra dans la chambre
: ça va chérie ?
Moi : Oui bébé j’ai presque terminé ta valise
: Tu sais je t’ai dit que ce n’était pas nécessaire, j’aurais pu le faire moi-même
Moi : Julien je suis enceinte pas malade, je te rappelle que c'est ma quatrième grossesse
: Hum d’accord. Dit-il en venant s’asseoir près de moi, il me prit la main, me fit asseoir sur ses cuisses et posa une main sur mon ventre
Moi : Tu pars demain à quelle heure?
: Nous partons à 10h
Moi : Comment ça ‘’Nous’’ ?
: Euuh avec la secrétaire de Mr Boumah
Moi : Comment ça ? Qu’est-ce qu’elle va faire là-bas ?
: Apparemment elle a connaissance du terrain et me serait d’une grande aide une fois surplace d’après lui
Moi : Hum…Fis-je perplexe
: Tu es jalouse ? Dit-il en rigolant
Moi : Même pas.
: Tu es la plus belle à mes yeux aucune femme ne pourra détrôner ta place dans mon cœur d’accord ?
Moi : D’accord. Fis-je en souriant
Il essayait de me faire rire car j’étais anxieuse à cause de son voyage, je sentais que Ted préparait quelque chose, ce n'est pas normal qu'il désigne sa secrétaire pour accompagner Julien, je sais qu'il a une idée derrière la tête mais j'ai confiance en mon époux, il ne me tromperait jamais...
De plus je redoute la suite des évènements, comment allais-je gérer cette affaire maintenant que Ted est désormais au courant de ma grossesse?
S'en serait-il rendu compte lors de notre dernier rapport sexuel? Mais c’est tout bonnement impossible…
: Chérie ?
Moi : Hum ?
: Tu as entendu ce que je t’ai dit?
Moi : Euh non qu’est-ce-que tu as dit ?
: J’aimerais qu’on l’annonce aux enfants aujourd’hui, ils ont le droit de savoir pour ta grossesse
Moi : D’accord…Je pense que c’est le moment aussi
: Bien allons-y alors
Je me levais de ses cuisses et il me prit la main, nous allâmes au salon, on retrouva Melyssa ses écouteurs aux oreilles le regard assez lointain
Moi : ça va ma chérie ? Dis-je en lui enlevant une oreillette
: Hum oui maman. Fit-elle en se redressant
Elle semblait triste
Julien : Tu es sûre princesse ?
: Oui papa c’est juste la grippe
Je n’y croyais pas trop, je vais discuter avec elle en aparté
Julien : D’accord vas appeler ton frère dans la chambre s’il te plaît
Elle se leva et alla le chercher, ils revinrent au bout de deux minutes, lui aussi avait une mine aussi triste que celle de sa sœur, je connais très bien mes enfants, ils sont de nature joyeuse donc pour qu’ils deviennent tristes tout d’un coup c’est qu’il y a un problème ils prirent place sur les fauteuils en face de nous
Moi : ça va mon bébé ? Demandais-je à Nathan
: Oui maman. Répondit-il sans grande conviction
Julien : Bien euh…Si on a demandé à vous parler tous les deux c’est pour vous annoncer une très bonne nouvelle...
Melyssa : Ah oui ?
Julien : Oui princesse. chérie je te laisse leur dire. Fait-il en me regardant
Moi : Euuuh...Ce n’était pas prévu mais Dieu fait chaque chose en son temps…Je suis enceinte. Dis-je avec le sourire
Eux : HEIN
Julien : Oui oui oui vous allez être grand frère et grande sœur
Melyssa se leva et vint me faire un câlin
: Félicitations maman je suis vraiment heureuse pour vous, c'est vraiment trop cool. Fit-elle tout excitée
Moi : Merci ma puce. Dis-je en la serrant fort dans mes bras
Ensuite elle alla embrasser son père, quant àNathan il ne bougea pas de sa place et se contentait juste de nous dévisager
Moi : Euuh ça va mon bébé ? Tu sais que tu resteras toujours mon prince
:Oui oui félicitations à vous. Dit-il de manière assez détaché. Je peux aller dans ma chambre? J’ai des devoirs à faire
Moi : Euuh bien sûr
Il se leva et alla dans sa chambre, nous trois on se regardait car nous ne comprenions pas grand-chose à son comportement
Moi : Vous pensez que je devrais aller lui parler ?
Julien : Non laisse lui le temps de se calmer…Il était le dernier jusqu’à aujourd’hui, ce n’est pas évident pour lui d’assimiler l’information maintenant
Melyssa : C’est vrai, papa a raison. Moi en tout cas je suis vraiment heureuse j’espère que ce sera une fiiille
Julien : Non princesse ce sera un garçon !
Melyssa : Mais ce sera pas juuuste, il y a déjà Yannick, Nathan et toi! Il faudrait que nous soyons à égalité avec une petite fille. Se plaint-elle
Julien : La vie est injuste ma chérie. Fait julien en souriant
Je me contentais juste de les regarder en souriant, j’avais tout de même une belle famille, mais étais-je prête à prendre le risque de la gâcher juste pour un plaisir de cinq minutes ?
Dans la peau de Clarisse Mengue ( mère de Reine)
Aujourd’hui je me rends en ville pour rencontrer Jasmin, depuis qu’on s’est vu, il n’a pas arrêté de me harceler, je ne sais comment il a eu mon numéro de téléphone mais il n’a pas cessé de m’appeler, jusqu’à m’attendre devant mon lieu de travail
Flashback
Je venais de terminer mon service de la journée et je sortis donc de la concession de la famille pour qui je travaille
Je marchais tranquillement quand je le vis descendre du véhicule qui était garé juste devant
: Clarisse ?
Moi : Mais qu’est-ce-que tu fais là ? Tu n’as donc rien à faire ?
: Non ! Maintenant que je t’ai retrouvé je ne compte plus te laisser m’échapper
Moi : Je crois que la vieillesse est entrain de te faire délirer Jasmin
: Moi je ne pense pas…23ans, 23 bonnes années que tu as disparue, tu n’as jamais dénié m’appeler pour m’expliquer ce départ précipité, je t’ai
recherché partout c’est comme si tu n’étais même plus dans ce pays, tu t'es volatilisée dans la nature, tu ne trouves pas que je mérite des explications après tout ce qu’on a vécu ensemble ?
Moi : Je n’ai malheureusement rien à te dire. Dis-je en m’en allant
Il me rattrapa aussitôt et me saisit fermement le bras, malgré sa vieillesse il était toujours aussi imposant et ténébreux, je n’aurais clairement pas fait le poids
Moi : Lâche-moi Jasmin tu me fais mal. Dis-je en tentant de me dégager de son emprise
: Je ne vais pas me répéter Clarisse je veux des explications tu vas tout me dire et sans rien omettre est-ce-que j’ai été clair ?
Tel que je le connais il n'aurait pas lâcher l'affaire aussi facilement, j'ai donc abdiqué.
C’est ainsi que nous avons décidés de nous voir aujourd’hui pour en discuter, il m’a demandé de passer à son bureau, bien que je n’étais pas très à l’aise avec cette idée j’ai tout de même accepté
Je me suis rendue à son entreprise et y pénétrer est similaire à un contrôle de sécurité dans un centre pénitencier. Un agent me passe un appareil sur le corps pour détecter si je ne possède aucune arme ou tout autre objets pouvant être dangereux, ensuite ils me prennent ma carte d’identité que je ne pourrais récupérer qu’à la sortie…
Passé tous ces contrôles je me rendis à la réception où je trouvais des femmes bien soignées, toutes les deux de teint clairs, assises l’une à côté de l’autre, on aurait dit qu'elle ne marchait pas sous se chaud soleil comme nous, tellement leurs teints était irréprochables.
Moi : Bonjour mesdames.
Elles me regardèrent comme si j’avais quelque chose sur le visage et ça m'a tout de suite mis mal à l'aise bien que j’étais sûre que je n’avais rien.
Je poursuivis tout de même sur ma lancée
Moi : Puis-je rencontrer Monsieur Jasmin Minko s’il vous plaît ?
: Euuh vous avez rendez-vous ? Me demanda l’une d’entre elles
Moi : Oui, c’est lui-même qui m’a demandé de passer
Elles se regardèrent toutes les deux
:En êtes-vous sûre ? Me demanda la même femme
Moi : Mais puisque je vous le dis! Commençais-je à être agacée. Il y a un problème ?
: En fait madame le problème…C'est votre accoutrement. Fit-elle en me regardant de manière dédaigneuse
Je jeta un regard sur ma tenue, qu’est-ce qu’il avait mon accoutrement ? Je portais une longue jupe volante blanche, un tee-shirt blanc et une paire de ballerine noire…Je ne pouvais vraiment pas faire mieux que ça
Moi : Qu’est-ce qu’il a mon accoutrement ? Lui demandais-je
: Nous sommes une entreprise d’un certain standing ici madame, il y a des accoutrements qui ne sont euh…Comment dirais-je, pas conformes avec cet établissement…Surtout lorsque vous voulez rencontrer le Pdg lui-même! Ça m'étonne qu'on vous ai fait passer au contrôle de sécurité. Fit-elle d'un air condescendant. De plus il ne nous a pas signifié qu’il recevrait de la visite, donc je vais vous demander de prendre rendez-vous et repasser un autre jour…
Moi : Mais je ne peux pas repasser lui-même il m’a bien dit de venir aujourd’hui
Elles ne prêtaient plus attention à moi et continuaient tranquillement leurs tâches comme si je n’existais pas, je me sentais vraiment ridicule, pour la première fois depuis longtemps, j’avais vraiment la sensation d’être de classe inférieure, c'est pour cette raison que je détestais tant aller dans ces grandes administrations, je me sentais très vite pas dans mon environnement.
Je m’éloigna un peu et sortis mon portable communément appelé « allô allô » car il ne sert qu’à appeler et ne bénéfice pas de toutes les fonctionnalités d’un portable moderne.
Je bipa J.M sur le numéro qu’il m’avait remis, il me rappela au bout d’une minute
:Allô Clarisse
Moi : Bonjour Jasmin, je suis à la réception de ton entreprise et on m’a signifié que je ne pouvais pas te voir car tu ne leur a pas prévenu que tu recevrais de la visite
: Ah oui ? J’ai dû oublier de le faire, toutes mes excuses je règle ça tout de suite.
Moi : Ok
Il raccrocha et quelques secondes après le téléphone de la réception se mit à sonner vu que j’étais un peu loin je ne pouvais entendre ce que la réceptionniste disait, mais elle me lançait des regards, une fois qu’elle eut terminé elle me fit signe d’approcher ce que je fis
: Bien madame, c’était une légère omission de la part de Mr Minko, nous vous présentons nos plus plates excuses pour le désagrément causé, vous prenez l’ascenseur qui se trouve juste à votre droite pour le dernier étage et vous y êtes. Me fit-elle avec un sourire aussi faux que ses fausses mèches
J’hocha simplement la tête sans lui rendre son sourire et suivit les recommandations qu’elle me donna
J’arriva au dernier étage, tout respirait le luxe ici, j’avais vraiment la sensation de ne pas être à ma place, je retrouva encore une jeune femme au secrétariat de Jasmin
Moi : Bonjour madame, je souhaite rencontrer Mr Minko
: Bonjour madame. Me dit-elle avec un sourire qui me mit tout de suite à l’aise. Laissez-moi l’appeler un instant, c’est de la part de Madame… ?
Moi : Madame Clarisse
: Ah oui madame Clarisse, monsieur m’a déjà prévenu de votre arrivée, vous pouvez y aller, prenez le couloir c’est la deuxième porte à votre gauche. Me répondit-elle avec son éternel sourire
Moi : Merci. Fis-je en lui rendant également son sourire. Elle au moins m’avait traité comme une humaine...
Je cogna enfin à la porte de Jasmin, j’entendis sa voix rauque qui me dit d’entrer
Je pénétra à l’intérieur de son bureau, c’était vraiment grand, spacieux, et élégant, tout était en marbre et en doré, son bureau était tout au fond de la pièce, tandis qu’il y avait un grand salon en cuir blanc qui trônait au milieu de la place, le genre de salon où tu as peur de t'asseoir au risque de le tâcher...
Il vint vers moi et était très élégant dans son costume qui épousait parfaitement son corps, il avait un costume bleu nuit et une chemise blanche sans cravate qu’il déboutonna de deux boutons, il avait le crâne rasé et une barbe blanche de deux
jours, je me revoyais à mes vingt ans, je le trouvais encore plus séduisant que je ne le voulais l’admettre, je me trouvais encore une fois pas à la hauteur de l’environnement dans lequel j’étais
Il vint me faire la bise et son parfum boisé vint titiller légèrement mes narines, sans doute un parfum de luxe, sans parler de sa barbe qui me chatouillait les joues, la proximité avec lui me dérangeait beaucoup surtout qu’il me tenait par la taille, geste qui ne me laissait pas indifférente, je n’avais plus l’habitude de ce genre d’émotions moi, ces petits gestes qui semblent anodins pour certains mais qui vous font sentir femme et désirable…
: Tu es belle Clarisse je suis contente que tu sois là. Fait-il en me regardant intensément
Moi : Je sais très bien que je ne suis pas belle donc s’il te plaît ne me le dis pas, et puis tu ne m’as pas laissé d’autres choix que d’être là. Dis-je en me dégageant de son étreinte
Je pense que la remarque de cette réceptionniste m’est restée en travers de la gorge, et m’a fait perdre un peu plus confiance en moi déjà que je n'en ai pas beaucoup
: Bien sûr que tu l’es, qu’est-ce-que tu racontes ? Et ne reste pas debout assieds-toi. Il me montra le canapé en cuir et je m’assis
Lui pris place sur le fauteuil en face de moi
: Je te sers quelque chose à boire à manger ?
Moi : J’ai l’air si pauvre que ça ?
: Ce n’est pas ce que j’ai dit Clarisse, il est midi tu peux très bien avoir faim c’est tout à fait normal! D’ailleurs moi j’ai très faim
Moi : Non je n’ai pas faim et je ne suis pas venue ici pour ça. Dis-je sèchement
C’est à ce moment que mon ventre se mit à gargouiller, vu que la pièce était silencieuse il l’entendit très bien, j’étais morte de honte
: Ok je vois tu n’as vraiment pas faim…Dit-il un petit sourire en coin
Si je pouvais disparaître…Il se leva et alla vers son bureau, je ne pu m’empêcher de le reluquer…Si la vieillesse ne lui avait pas pris quelque chose c’était bien son charme et son élégance…
Il prit le combiné du téléphone
: Allô Chantal ? Apporte nous à manger et n’oublie pas les boissons, dépêche-toi il y a quelqu’un dont le ventre cri famine ici…Fait-il en me regardant avec un grand sourire moqueur
Si mon regard pouvait tuer…