Chapitre 2 : le foyer

Write by Mayei

Partie 2 : Le Foyer


...Nancy Api...


Malgré mon sommeil si profond, une odeur douce vint me caresser l'odorat. Tout en reniflant j’ouvris faiblement les yeux et balaya la pièce du regard. Il n'y avait personne pourtant cette délicieuse odeur était bel et bien présente. Rien qu’à l’odeur, je reconnu ces petits croissants au beurre dont je raffolais. Je souris de sous mon drap et m'adossai contre la tête du lit. Je baillais un court instant puis décidais de me brosser les dents. Tout compte fait, je finis par prendre une douche puis descendit trouvant mon mari déjà attablé devant notre table magnifiquement dressée pour le petit déjeuner. Il me sourit de ses dents si blanches, il était beau mon mari. J’aurais voulu lui rendre ce sourire mais me souvint d’hier et en l’ignorant je m’assis sur la chaise qui faisait face à la sienne. 

 

Moi : ça sent drôlement bon !


J-p : je sais que tu raffoles des croissants alors je t'en ai pris de toutes les saveurs, il y en a au beurre et au chocolat. 


Moi : hum...merci 


Ce contact avec mon mari avait été si froid qu'il poussa un long soupir. Je savais que mon attitude lui faisait mal mais c’était comme ça et je n’y pouvais rien. Qu’il souffre un moment, ça ne le tuera surement pas.


J-p : Nancy...


Moi : je suis en train de manger Jean-Philippe. Si tu as besoin de parler on peut le faire après tu veux ? 


J-p : je sais mais c'est difficile pour moi. Je t'aime Nancy mais tu ne fais que m'ignorer. J'en souffre 


Moi : tu veux qu'on échange Les souffrances un court instant ?


J-p : ... ... ...


Moi : voilà qui est dit ! Je n'ai plus faim je me contenterai d'un jus d'orange. 


J-p : Nancy, j’ai fait tous ces efforts pour toi. Je me suis levé tôt le matin pour aller chercher tout ça rien que pour te faire plaisir et à peine tu y as touché.


Moi : merci pour l’effort, c’est à saluer. Tout ça peut être conservé et réchauffé donc rien n’est perdu. 


Non ! je ne suis pas dure envers mon mari. Non ! je ne lui rends pas l’existence difficile. Non ! je ne le maltraite pas. Tous les couples ont des hauts et des bas et nous sommes dans un moment où c’est vraiment bas. Cependant j’ai foi en nous et je sais que lorsque nous aurons réglé ce qui nous plonge dans ce désaccord, ce moment restera derrière nous. Alors que j’essayais de me redonner du moral, des images de notre soirée d’hier me vinrent en esprit, des larmes rebelles menaçaient d’inonder mon beau visage. J’avais mal mais ne m’était-je pas mariée pour le meilleur et pour le pire ?  Il me fallait supporter, même avec les injures qui vont avec.


J’en avais marre de rester dans cette chambre, sous mes draps à déprimer. Il fallait que je sorte d’ici le plus vite possible même sans ayant une destination bien définie. J’allais bien finir par trouver une fois dehors. Je quittais le lit et me dirigeais dans mon dressing, afin de trouver de quoi me vêtir. J’entendis la porte de la chambre s’ouvrir puis les pas de Jean-Philippe se diriger vers moi.


J-p : tu sors ?


Moi : oui !


J-p : mais tu ne m’as pas prévenu…


Moi : parce que je dois te prévenir maintenant quand je dois sortir ? parce que tu m’as prévenue peut-être…(soufflant) ne m’énerve pas tu veux ! 


J-p : je te laisse te préparer.


Moi : bien ! 


Ce fut un parcours du combattant avant que je ne trouve la parfaite tenue. Pour moi, s’habiller était tout un art. Savoir marier les couleurs, choisir la parfaite tenue adaptée au temps dehors, tout cela comptait. J’eus encore l’embarras du choix quand il fallait choisir la paire de bijoux. 

Mon mari m 'achetait des diamants à chaque fois qu’il en avait l’occasion. Il répétait à chaque fois, lorsqu’il me passait le bijou au cou : « un diamant pour la femme en diamant que j’ai ». Bien évidemment que j’étais un diamant car quelle femme accepterait de supporter tout ce que j’endurais dans ce foyer ? 


Je passais mes chaussures d’une marque très reconnue, assorties à mon sac de la même marque, quelques gouttes de parfum et je descendais les marches. Non ! je ne se maquillait pas car selon moi, tout ce superflu altèrerait ma beauté et ma peau si douce. Je fus surprise, une fois au salon, de constater que ma belle-mère était là confortablement assise dans le fauteuil près de son fils.


Moi : oh, maman tu es là ? je ne t’ai pas entendue arriver.


Maman : oui je suis là. (Me regardant de la tête aux pieds) Je vois qu’encore une fois tu vas vadrouiller dans la ville


J-p : maman !


Maman : pas de maman ici ! si tu es trop mou pour ne pas savoir tenir ta femme, moi je lui parlerais. Nancy tu as épousé mon fils pourquoi au juste ? à chaque fois que je passe par ici, tu es toujours dehors. Quand je te trouve à la maison, tu es couchée comme une princesse dans la chambre et c’est mon fils qui doit se déplacer à la cuisine, me servir à boire. Ce n’est pas ton rôle ça ?


Moi (calmement) : Jean-Philippe je vais devoir y aller sinon je risque d’être en retard !


Maman : je dois y aller ! je dois y aller ! regardez-moi ses ongles tous aussi longs et bien manucurés ! ce sont les doigts d’une femme mariée ça ? Ça fait cinq ans, cinq longues années que nous attendons que tu prouves que tu es une vraie femme. Cinq années qu’on attend ce petit enfant qui ne vient pas. Les autres femmes sont dans leurs foyers à donner des garçons à leurs maris et non gaspiller leur argent dans les robes et des chaussures ou les sorties.


Exaspérée, sortir vers le garage. Ma belle-mère crachait toujours son venin mais seule car mon mari la suivait. Je m’engouffrais dans ma voiture après avoir crié au gardien de m’ouvrir le portail.


J-p : je suis désolée chérie…


Moi :  désolé pourquoi au juste ?


J-p : pour le comportement de ma mère. 


Moi : quand elle sera partie de la maison fais-moi signe pour que je rentre. 


J-p : ok…je t’aime mon cœur. 


Moi : à tout à l’heure !


Il avait le regard triste mais cela ne m’empêcha pas de bien m’installer au volant de ma voiture et de prendre la tangente. Je ne savais où aller au juste. Je pensais à me rendre chez sa sœur mais celle-ci été en déplacement au village pour rendre visite à notre mère. Des amies, je n’en avais pas trop, juste des filles du boulot avec qui je n’étais pas tellement proche au point de leur payer une visite inattendue.  Je me souvins subitement de la rencontre que j’avais fait la veille. Ces femmes m’avaient laissé une très bonne impression surtout Violette. Elle était tellement douce et gentille, pourquoi ne pas la contacter surtout que je savais déjà où elle habitait. 


…Violette…


Moi : il n’y a pas de soucis, je suis à la maison tu peux passer. 


Nancy : ok j’arrive comme ça dans ce cas. 


Je raccrochais surprise mais tout de même contente de recevoir de la visite. Mon mari passait la plupart de son temps dehors donc cela changera un peu de ma routine quotidienne. 


Moi : Aurelieeeee ? 


Aurélie (accourant) : oui maman ?


Moi : commence à ramasser les joutes de tes frères. 


Elle tira la tronche mais je n’en fis cas. Elle peut bouder autant qu’elle veut mais fera ce que je lui avais demander de faire. Cette petite aimait bouder pour tout et rien. La maison était toute propre quand Nancy fit signe qu’elle était là. 


Moi : bienvenue chez moi Nancy (désignant un fauteuil) tu peux t’asseoir ! 


Nancy : merci, c’est gentil.  


Moi : Je te sers quelque chose à boire ? il y a du jus de passion  


Nancy : pourquoi pas ? je veux bien y gouter.  


Moi : je reviens tout de suite 


Comme la parfaite femme d’intérieur que j’étais, je fis le service convenablement ensuite appelais mes enfants pour qu’ils fassent la connaissance de leur Nancy. Elle leur fit des câlins avec amour comme si elle les connaissait depuis longtemps. Je prenais plaisir à sonder les gens en fonction de comment ils se comportaient avec les enfants et tout était naturel chez Nancy. Elles les regardaient souvent avec le sourire sans s’en rendre compte elle-même. Je sus des lors que c’était une bonne personne car même ma sœur ne se comportait pas ainsi avec mes enfants. 


Moi : vraiment merci pour hier, merci de m’avoir déposée. 


Nancy : ce n’est rien toi aussi, après cette bonne soirée que nous avions passée. 


Moi : je ne te le fais pas dire, il faut qu’on remette ça souvent.


Nancy : excuse-moi d’être curieuse, mais c’est quoi cette tache près de tes yeux ? tu n’avais pas ça hier. 


Moi : (me passant la mais sur la partie) : oh ça ? ce sont les joies d’être maman. La petite iris a jugé bon qu’elle devait me taper avec son jouet. 


Nancy : heureusement que je suis de teint noir alors, comme ça quand j’aurai mes enfants, si Dieu le veut bien sûr, leurs délits ne se feront pas voir sur moi.


Nous passions ensemble une excellente fin de journée puis Nancy du prendre la route. Je me retrouvais de nouveau toute seule en ce avec mes enfants. 


La nuit tomba assez vite et à l’heure du coucher, je bordais mes enfants, fis une petite prière avec eux et regagnais ma chambre conjugale. Je pris une douche et en ressortie toute fraiche. Du tirroir, je fis sortir un boubou que j’enfilais et attachais mes cheveux dans un foulard. Au près du lit, je me mis à genou et prit ma bible. Après une sincère adoration, je communiquais fermement avec toute la foi du monde avec celui qui était là-haut que j’appelais affectueusement papa. Je lui confiais mes peurs et mes craintes. C’était lui le tout puissant et il saurait intervenir en ma faveur. 


Une fois ma séance de prière terminée, je montais sur mon lit en regardant bien sur l’heure : 2h45, pourtant mon mari n’était toujours pas rentré. Je pris mon téléphone et essayais de le joindre mais ne parvint à l’avoir. Inquiète et préoccupée, mon sommeil se fit léger et ce jusqu’au petit matin. Ce n’était pas la première fois qu’il passait la nuit dehors mais elle avait toujours autant mal. Le pire c’était que malgré le mal et la colère qu’elle ressentait, elle ne pourrait rien lui dire une fois qu’il se décidera à rentrer. 


Je restais un bout de temps, triste, couchée sur le côte à regarder cette autre partie vide du lit. Je ne savais pas ce qui se passait. Richard changeait de plus en plus. Découcher était devenu une seconde nature pour lui. Découcher lui collait à la peau, comme une nouvelle chemine qu’il affectionnait tellement. Malgré toutes les prières que je faisais, son cœur ne changeait pas. Pourtant il n’avait pas toujours été ainsi. 


Tout en caressant sa place si froide, des bribes de souvenirs des débuts de notre idylle me virent à l’esprit. Je me rappelais de ce jour précisément où tout triste, il m’avait trouvée près de mon stand de jus. C’était un petit endroit de fortune fait à la vas vite avec des morceaux de bois qui trainaient par là. Les jeunes du quartier avaient bien voulu m’aider à faire le montage car n’ayant pas les moyens pour me payer un menuisier. J’avais pour habitude de déposer ma glacière bien en évidence et de me poser sur une chaise en attendant que les clients se pointent. je portais Aurélie au dos qui devait avoir à peu près cinq mois. 


Richard avait un entretien d’embauche prévu pour ce jour-là et à sa mine triste je devinais que la réponse n’avait pas été satisfaisante. Je m’empressais de lui laisser la place que j’occupais et lui tendis des sachets de jus pour qu’il apaise sa soif après avoir marché sous ce chaud soleil. 


Moi : si l’entretien n’a pas marché ne t’en fait pas. Dieu est de notre côté c’est que ce poste n’était pas fait pour toi. Continuons de prier, tu verras que tout ira bien. 


Richard : hum...


Moi : ne sois pas triste. Ne perds pas espoir richard. Sans espoir nous ne sommes rien. 


Richard : si seulement j’avais pu me rendre à cet entretien ! Si seulement ! 


Moi : comment ça ?


Richard : figure-toi que lorsque je descendais du bus, ma chemise est restée coincée et le bras (me montrant) est complètement déchiré 


C’est seulement à ce moment que je remarquais que sa chemise était dans un piteux état. Ça n’allait pas être possible de la rattraper au fil et à l’aiguille, il allait lui falloir une chemise toute neuve.


Moi : oh ! 


Richard : c’était la seule bonne chemise qui me restait. Toi-même tu vois comme à chaque fois je lave et relave. 


Je gardais le silence en me demandant que faire. 


Richard : passe-moi la petite, tu dois être fatiguée de la garder comme ça au dos.


Je défis le nœud du pagne et posais Aurélie sur les genoux de son père. Elle se mis à gigoter dans tous les sens pendant que mon cerveau travaillait plus que la normale. 


Moi : tu sais ce qu’on va faire ? Je vais prendre un près chez ma sœur et nous pourrons te prendre une nouvelle chemise et même un nouveau pantalon. Richard me regarda tendrement dans les yeux et me caressa tout délicatement la joue.


Richard : que serais-je sans toi ? Tu es une bénédiction dans ma vie violette. Je t’aime tellement.


Je me contentais de sourire en baissant les yeux. Je n’étais pas très à l’aise avec les démonstrations d’affection en publique. Il rentra avec Aurélie à la maison et de mon côté je continuais à vendre jusqu’à vingt heures. 


Deux jours après, j’empruntais le wôrô-wôrô (taxi en commun) pour me rendre chez Rachelle, ma petite sœur. Elle habitait dans un quartier chic de cocody avec un homme qui l’avait récemment dotée avec grand faste. Le taxi me laissa au bord de la route et je dus marcher encore longtemps avant d’atteindre sa maison. Je me présentais comme la sœur de la patronne au gardien.


Le gardien (me regardant de haut en bas) : toi la sœur de la patronne ?


Moi : sa grande sœur !


Je remarquais le dédain qu’il y avait dans son regard et mon cœur se serras. C’est vrai que mes habits étaient délavés et mes chaussures manquaient cruellement de bonnes semelles mais avoir à supporter ce genre de regards était toujours difficile. 


Le gardien : reste-là, je vais voir à l’intérieur. 


Je restais longtemps sous ce chaud soleil avant qu’on puisse enfin me laisser rentrer dans cette grande maison. Le gardien me demanda de le suivre dans l’arrière cours. Après une dizaine de minutes ma sœur se présenta dans une tenue somptueuse, digne de la grande dame qu’elle était devenue. J’étais contente pour elle, contente qu’elle puisse vivre dans un bonheur pareil. 


Rachelle : violette, que fais-tu là ?


Moi : oh, je suis passée te rendre visite, prendre de tes nouvelles…


Rachelle : mais tu pouvais m’appeler sur mon téléphone non ?


Moi : c’est que j’ai essayé mais ça ne passait pas 


Je voyais dans ses gestes qu’elle était un peu embêtée de me voir là. Elle avait l’air impatiente de mettre fin à cet entretien. 


Rachelle : mon mari a de la visite voilà pourquoi je te reçois ici. Mais s’il te plaît pars et reviens une autre fois après m’avoir appelée bien sûr (tournant les talons). 

 

Moi : c’est que...


Rachelle : quoi violette ?


Moi : j’ai besoin de ton aide...j’ai besoin d’un peu d’argent pour régler la mais...


Rachelle : c’est toujours comme ça avec toi Violette. À chaque fois tu as un problème, à chaque fois tu as besoin d’argent. Il fait quoi ton gars ? Il ne s’est même pas présenté officiellement à la famille que tu lui fais un enfant pour vivre dans votre misère et fatiguer les gens. C’est comment ? Pense à te chercher hein, pense à trouver quelqu’un de meilleur. Arrête de te contenter de peu...attend moi là je reviens.


Ses mots avaient été tellement durs, je ne réalisais pas que ma petite sœur osait me parler de la sorte. Il y’a un adage qui dit que lorsqu’il est question d’argent, celui qui est pauvre n’a pas le droit de parler ou encore le grand frère devient le petit frère lorsqu’il n’a rien. C’est ce que je vivais en ce moment. C’était tellement douloureux mais que faire ? La main qui demande est toujours en bas. Pour richard et ma fille, j’étais prête à supporter toutes les humiliations. 


Elle se présenta de nouveau avec une enveloppe remplie qu’elle me remit. 


Rachelle : il y’a assez d’argent dans cette enveloppe. De grâce ne revient plus m’emmerder avec tes histoires. La prochaine fois va du côté de la famille de ton homme, s’il te connaissent bien sûr. 


Moi (parlant doucement) : merci, merci énormément Rachelle. Que dieu te bénisse. 


Rachelle : c’est toi qui a besoin de bénédiction Violette.


Je m’en allais en cachant jalousement l’enveloppe dans mon sac de fortune et repris le Wôrô-wôrô pour rejoindre notre entrez-couchez. Aurélie dormait et Richard était assis dans la cour. Je le saluais ainsi que les personnes présentes dans la cour avant de rentrer me changer et en profiter pour compter l’argent. Mes yeux devinrent tellement gros lorsque je réalisais qu’il y’a air près de huit cent mille dans cette enveloppe. 


Richard me trouva là en train de faire les comptes. 


Richard : comment ça a été avec ta sœur ?


Moi : plus que productif...nous avons de quoi tenir un bon bout de temps. 


Richard me remercia comme jamais au paravent. Il remercia le ciel d’avoir mis une femme comme moi sur son chemin. Il avait eu de nouvelles chemises et pantalons. Quant à moi j’avais agrandi mon commerce en commençant à vendre les galettes qui s’accompagnaient de bouillie de mil le matin et l’après-midi de l’alloco en plus de mon stand de jus. Mon commerce marchait plutôt bien. J’avais de fidèles clients. 


Les entretiens de richard ne donnaient toujours rien et je l’aidais autant que je le pouvais. Avec mon argent du commerce il s’inscrivit pour un concours de l’état qui se solda par une victoire. Il avait réussi le concours haut les mains et bénéficiait maintenant d’un certificat en comptabilité. Nous restions toujours dans la prière. Les jours où j’étais fatiguée, il me réveillait lui-même pour qu’on ne rate pas nos séances. Puis enfin il fut retenu comme auditeur interne pour une grande société avec le salaire qui allait avec. 


La première chose qu’il fit, fut de me doter convenablement auprès de mes parents. Ensuite nous déménagions dans une maison à proprement dit. Dès cet instant ma sœur se rapprocha de moi et son comportement avec moi changea. Elle était plus à même de me fréquenter. Elle restait ma sœur mais une certaine gêne s’était installée entre nous. 


Avec le temps notre petite famille s’élargie en accueillant mon fils et enfin la petite dernière Iris. C’est après sa naissance que richard commença à changer. J’apprenais ses infidélités par ci par là et monsieur découchais comme il le voulait. 


Je sursautais en entendant mon téléphone sonner. Je revins à la réalité constatant que c’était le réveil qui s’était actionné. C’était l’heure de réveiller les enfants et de les préparer pour l’école. Je sortis de la chambre, la servante nettoyait le sol. 


Moi : tu as bien dormi Soraya ?


Soraya : oui Tantine et toi ?


Moi : par la grâce de Dieu oui. 


Soraya : mais tantine, la nourriture de tonton est restée comme ça, il n’a pas touché. 


Moi : mets ça au frigidaire s’il te plait. 


Je mis de l’eau à chauffer et réveillais Aurélie en premier. Elle ne fit pas de palabre avant de passer sous la douche. Hugo quant à lui ne voulait pas lâcher le sommeil.


Moi : lève-tôt et que ça saute ! Quand on te dit de dormir vite c’est toi qui sait veiller n’est-ce pas ?


Hugo : j’ai sommeil maman 


Moi : passe sous la douche avant que je ne te frappe 


Il se leva les yeux fermés et se débarrassa de ses vêtements avant de saisir sa serviette et marcher de façon nonchalante vers la douche. Je surveillais à ce qu’il se lave bien. Je lavais moi-même Iris puis ce fut le moment du petit déjeuner, avec chacun ses préférences. Hugo ne supportait pas le café donc c’était céréales pour lui et Aurélie des tartines. Iris buvait sa tasse de lait avec du miel. 


Je les accompagnais moi-même à l’arrêt pour le ramassage en car scolaire. J’avais toujours un pincement au cœur lorsqu’ils me disaient au revoir chaque matin comme ça. 


En marchant vers la maison, la voiture de richard me dépassa et klaxonna devant le portail. C’est à cette heure qu’il rentrait enfin. Je marchais tranquillement et le trouvais dans la chambre en train de se dévêtir. 


Moi : c’est à cette heure que tu rentres richard ?


Richard : ... ... ...


Moi : c’est à toi que je parle 


Richard : et moi je n’ai pas envie de te parler. 


Moi : tu ne peux pas découcher et rentrer à l’heure que tu veux sans me donner des explications. Je me suis inquiétée, ton téléphone était injoignable. 


Richard (soufflant) : tu me fatigues violette. Tu n’as pas quelque chose d’autre à faire ? Tu n’as pas quelque chose pour te distraire ? Si tu t’occupais tu remarquerais sûrement moins mes absences. Maintenant excuse-moi mais je dois me rendre au travail. Il y’a des gens qui travaillent par ici. 


Il passa tout juste à côté de moi et alla sous la douche. Mon cœur était lourd dans ma poitrine et des larmes menaçaient d’inonder mon visage. Non !  Il ne fallait pas que je pleure. Je ne devais pas pleurer pour lui. Je me mis plutôt à genoux et commençais à prier, à élever ma voix pour énoncer toutes les raisons que Dieu me donnait d’être reconnaissante. Je ne devais pas laisser mon cœur être noirci de rancœur et de haine envers richard. Je me devais de garder en moi tout cet amour que DIEU nous demande d’avoir pour notre prochain.

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