Chapitre 11
Write by sokil
Chapitre 11 :
On se regarde en chien de faïence, il maintient son regard, je fais pareil, il se rapproche et me bouscule, je lui tiens tête !
- Moi : N’est ce pas votre frère est parti ? Vous êtes contents n’est ce pas ? Mais je vous jure que ça ne va pas se passer comme ça !!!
Il se rapproche encore plus de moi, je fais quelques pas en arrière, je me retrouve coincée au mur, il m’agrippe les deux bras, je sens son odeur de bouc, son haleine nauséabonde, il dépose sauvagement ses sales lèvres sur les miennes, de force ; je le repousse violemment et je tente de me dégager ; je lui crache au visage.
- Guy : Sale pute !!!! Avec tes airs d’allumeuse !!! Tu crois que je ne te voyais pas ???? Tu as toujours voulu me faire bander n’est ce pas !!!!
- Moi : Mouf !!! dégage de là ! Tu te prends pour qui ?
Il est si près de moi, se frotte contre moi, tente de soulever ma robe, je crie de toutes mes forces, j’appelle mes parents ; il se dégage brusquement, il a cru que j’étais seule, il s’enfuit. Je suis assise en boule sur le sol, en larmes, mes parents accourent, je leur raconte ce qui s’est passé, ils n’en reviennent pas.
- Mon père : Mais ! On n’a vu personne !!! comment est il entré ? nous étions au niveau de la porte centrale, quand on t’a entendue.
- Moi : Je crois qu’il est passé par la porte de derrière !!!!
- Ma mère : Allons nous en d’ici !!! ne restons pas ici !!! Il y a le démon dans cette maison !!!!
J’ai pris toutes mes affaires et celles des enfants, et nous sommes partis. Guy a les clés de la maison ! Incroyable ! Ils sont donc tous au courant depuis que Martin préparait son coup et ils sont tous complices ; ils ont tout pris, et même la maison ils vont la prendre ; ou alors Martin leur a peut être tout donné avant de s’en aller ; j’ai le cœur tellement serré que je sens que je vais perdre la boule ; je finirai par devenir folle à cette allure ; Martin m’a jetée comme ça sans raison valable.
- Ma mère : Je dis hein ? Ce Guy là ! c’est un des frères d’Etienne c’est ça ? Il t’a donné des précisions au sujet de Martin ?
- Moi : Où ça ? Il m’a seulement dit que je n’avais plus rien à faire là bas, que je devais m’en aller.
- Ma mère : Etienne ? Tu as de ses nouvelles ? Il faut qu’on le voit, tu ne pas y aller seule, on va t’accompagner.
Etienne et mes parents ne se fréquentaient plus vraiment, ils ne se voyaient qu’en de rares occasions, comme les pendant les fêtes par exemple ; leur dernière rencontre c’était lors de la dernière réunion de famille concernant le mariage, c’était chez nous ; il leur a dit qu’il comptait s’installer définitivement au village. Il est question qu’on l’appelle d’abord avant et voir comment se rencontrer.
- Ma mère : On va l’appeler ; mais pour l’instant laisse tout ça, Ce qui compte c’est ta vie, tentes de la préserver au maximum !
Ma vie ? Qu’elle vie ? Que je tente de préserver quoi au juste ? Je préserve juste mes gosses, mais moi je suis déjà morte, il n y a plus rien au fond de moi, plus rien ne m’intéresse ; il faut que je sache ce qui s’est réellement passé, pourquoi il a décidé de me quitter ; il y a bien une raison. Demain j’ai l’intention d’appeler les deux vigiles qui travaillaient chez nous, ensuite j’appellerai Etienne. C’est tout ce qui m’intéresse ; mes parents ont peut être raison pour la maison, il vaudrait mieux ne pas trop y penser, du moins pour le moment. Je ne sais même pas par où commencer, ma mère m’a dit que désormais je vais apprendre à me battre, je ne sais rien faire ; j’avais ouvert un compte d’épargne, j’ai encore quelques petites économies, je vais d’abord faire avec, je verrai ce qui me reste ; Martin et moi n’avons jamais eu de compte commun, donc pas la peine de compter la dessus.
- Ma mère : Tu vois ? Je t’avais dit !!!! Est ce que tu pries même ? J’ai l’impression que même le côté là tu as négligé !!!!!
Cette nuit j’ai pu bien dormir ! Je n’ai pas été tourmentée par ce rêve diabolique ! Il faut avouer que cet aspect a été négligé dans notre foyer, nous étions tellement focalisés sur notre ascension sociale ; Martin qui évoluait rapidement, et moi qui me prenais pour une grande dame ; il y a longtemps que nous ne fréquentions plus l’Eglise le dimanche, on prenait juste partie des plaisirs que nous offrait notre vie de luxe. Je me dis qu’il faudrait que j’essaie par là, que je me réconcilie avec le très haut ; avec la volonté de fer que j’ai toujours eue, mais là je suis complètement paumée, je suis entrain de vivre un vrai cauchemar ; je me mets à le détester de toutes mes forces Martin, je le maudis où qu’il soit ! Même Guy, il se permet de me traiter n’importe comment, il me la craché en plein visage, il me traite de pute ; et pour couronner le tout, il a tenté de me violer ! Je n’ai plus la force de trop pleurer, j’ai juste la rage au ventre, d’être traitée de sorcière comme ça gratuitement, alors que je n’ai jamais su où mène la route d’un quelconque sorcier, et encore moins comment on pratique la sorcellerie. Pire, il me chasse de ma propre maison.
Le soir sur mon lit, j’ai décidé de commencer par appeler les vigiles, dès demain. Les enfants sont venus me voir avec leurs tantes, on a passé tout l’après midi jusqu’au soir. Je ne veux pas qu’ils me voient dans cet état, mais je n’y arrive pas ; je craque subitement lorsque Petit François, aves des signes de la main me demande où est son père ; je suis obligée de lui mentir, il me demande pourquoi depuis hier il me voit triste et en larmes, je lui dis que je suis malade ; il me demande pourquoi on ne rentre pas à la maison et je lui dis qu’on passe juste quelques jours hors de la maison ; il me regarde l’air interrogateur, il ne comprends pas très bien, ensuite il secoue la tête et fait demi tour. En attendant, c’est le même rituel avec ma mère, avant de dormir on prie et elle me badigeonne encore tout le corps, comme la veille. Je dors bien, très bien même, ça me fait du bien ; dès demain, je me fais la promesse de commencer par là, avant toute chose, les prières. « Il n y a que LUI » ; c’est la dernière phrase qu’elle me dit avant d’aller se coucher ; oui, il n’y a que lui.
Ce matin je suis en route pour Security Corps, j’ai tenté de joindre Cyrille et Manassé en vain, leurs numéros ne passent pas, inquiète, je décide de me rendre à leur Direction. Cyrille travaillait en journée et Manassé en soirée, ils étaient très dévoués comme vigiles, ils nous ont été fidèles pendant plus de cinq ans, nous n’avons pas eu de problème, si bien que Martin ne voulait pour rien au monde qu’on les affecte ailleurs. Je m’y rends avec ma mère, en taxi ; ça fait bien longtemps que je n’en ai pas pris, je ne suis pas très à l’aise, mais je n’ai pas le choix ; c’est le triste retour à la réalité.
- Un des employés : Désolé Madame, mais ces deux employés ne travaillent plus chez nous !
- Moi : Comment ça ? et depuis quand ?
- L’employé : Huuum ! un instant ! je vérifie.
Il revient dix minutes plus tard pour nous dire que Cyrille et Manassé ont été licenciés pour faute grave, il y a une semaine environ. On ne pouvait donc pas savoir où ils se trouvent ; même leur contact ne passent toujours pas ; je suis dépassée ! Martin avait préparé son coup depuis, il s’est arrangé pour se débarrasser des deux vigiles bien avant son départ.
- Ma mère : Mais ! Je ne comprends pas ! Et c’est pour ça qu’on les licencie aussi dans cette société ? Où est le rapport ?
- Moi : Le truc c’est que Martin a du se plaindre d’eux auprès de leur Direction pour qu’on les vire tu vois un peu ? C’est mon analyse !
- Ma mère : C’est bizarre tout ça ! Ce n’est pas simple ! Ton Martin là n’est pas simple !!!
Je peux faire une croix sur ces vigiles, il ne me reste qu’à tenter de joindre Etienne, peut être lui, il saurait quoi me dire, m’expliquer, je ne suis pas tranquille, il faut que je sache et ensuite je tourne la page. Au fond de moi, je sais que je n’en serai pas capable, si Martin revenait et me supplierai de recommencer avec lui, je crois que je n’hésiterai pas, même si on me prendrait pour une folle, je l’aimais encore, j’avais toujours des sentiments pour lui. A moins qu’il ne soit mort ; impossible ! Vu l’attitude de Guy envers moi, si Martin était mort il m’aurait sûrement accusée de meurtrière en plus d’être une sorcière. Une fois à la maison, je tente d’appeler Etienne, même chose son numéro ne passe pas, je ne comprends pas ! J’essaie encore une, deux, trois, quatre, cinq fois rien !!!! Je tombe sur son répondeur. J’ai les nerfs à vif !!!! Je tente encore en soirée, toujours rien !!!! Je sens que ma tête va exploser. Anne est passée me voir, elle laisse cette fois ci les enfants avec moi.
- Anne : Toujours rien ? Aucune nouvelles ?
- Moi : Rien !!!! Etienne est aussi injoignable, les vigiles sont injoignables, on les a même licenciés !
- Anne : Aie !!! Je viens de penser à un truc qu’on néglige !!!
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