Chapitre 11 : ‘’Des aurevoirs inattendus’’

Write by Dalyanabil

Salam les gens,

comme promis, votre suite est en ligne… Je vais réduire les publications à une par semaine et ça sera le samedi (vu que techniquement nous sommes samedi on se revoit samedi prochain.) Je tiens quand même à préciser que ce nouvel arrangement n’est que temporaire jusqu’à la fin du mois de Ramadan et de mes examens autrement dit fin juin. En attendant n’hésitez pas à partager, likez, commentez. Il n’y rien de plus encourageant que ça pour la chroniqueuse que je suis.

Excellent week-end,
Al.

Chapitre 11 : ‘’Des aurevoirs inattendus’’

Fadia :

« J’ai changé d’avis. » Elle annonce avec la plus grande sérénité, des deux hommes en face de moi, je le vois se crispé. Je dis-lui sans oser prononcer son nom car il deviendrait alors trop réel, je n’ai parlé qu’avec Amsetou par demi-mots pour lui dire mon nom, lui promettre de ne plus m’enfuir et lui demandé où on allait. Je ne saurais dire pourquoi mais l’entendre me répondre « dans un endroit où plus personne ne te ferra de mal » m’a rassurée plus que je ne le pensais. Nous avons atterri à Heathrow il y’a moins d’une demi-heure en les écoutants parler j’ai compris qu’ont été en transit le temps de refaire le plein et de débarquer les deux hommes. Ils sont tous les deux assis avec Amsetou en en attendant que le capitaine donne l’ordre de descendre. Je ramené un peu plus la couverture sur moi en refusant de la tête le verre de jus qu’elle me propose, je vois bien à son expression que ça ne lui plait pas du tout, hier j’ai dormi le ventre vide en acceptant seulement de boire une sorte de mixture de fruits très bon qu’elle m’a donné. 

J’aimerais pouvoir lui dire que tout ce que je vois me fait envie mais que la seule raison… Pour tout dires les raisons pour laquelle je ne peux rien avaler c’est que: premièrement j’ai tué quelqu’un en légitime défense certes mais je l’ai fait et deuxièmement il n’arrête pas de me regarde. Fuir son regard pour moi a été très difficile surtout en sentant le sien sur moi, j’ai pu me retenir de sursaute au son de sa voix mais ainsi assise dans un des fauteuils arrière les pieds relevés sous mon menton, je m’enfonce un peu plus derrière mon mur de fortune. Et parce qu’il est complètement focalisé sur elle, je rabaisse un peu ma couette pour l’observer, ce que je fais me fais sourire, ça me rappelé ces jours heureux que j’ai passé avec Jida. Le dimanche était jour de marché et Jida qu’il pleuve ou vente n’en ratait aucun, la première fois je n’ai pas pu y allez avec elle assise dans la cour j’ai couru me réfugier à l’intérieur de la petite case que je partageais avec elle en la voyant arrivé. Derrière la seule fenêtre de la pièce j’avais relevé le pagne qui nous servais de rideau pour l’épier sans oser allez à sa rencontre ne sachant pas comment elle allait me recevoir.

Cet heureux souvenir me fait pouffer. Jida avait complétement défait son sac, avait commencé à ranger ses courses quand elle m’a dit que si je ne voulais pas que les mangues qu’elle m’avait ramenées deviennent toute chaudes je devais arrête de faire la gamine et venir l’aider. C’était à la fois un ordre et une flatterie : c‘était du Jida tout crachée. Je me rends compte qu’ils m’observent tous quand le silence m’entoure, ma peau se hérissé légèrement quand je sors de ma rêverie je constate qu’ils ont tous les yeux rivés sur moi interrogatifs. Rouge comme une pivoine je ramène complétement la couverture sur moi y engloutissant ma tête n’osant plus respire. Je me sens idiote de m’être fait surprendre par eux tout doucement ils recommencent à parler seulement je n’ose plus sortir de ma cachette. Perdue dans mes pensées j’essaie de me remémorer ces traits, le nez droit, des yeux gris un peu comme un ciel nuageux, un menton carré, des cheveux bouclés en plus d’une barbe qui à mon avis le fait paraitre plus vieux qu’il ne l’a en réalité. Dans le coran, le prophète Joseph paix sur lui est décrit comme le plus bel homme du monde je crois des centaines d’années plus tard j’ai juste devant moi une version qui s’y rapproche. 

Je n’ai pas suivi le reste de la conversation, alors grand est mon désarroi quand je les entends se lever prêt à partir. Mes ongles s’enfoncent furieusement dans ma paume quand il prononce mon nom, ce n’est qu’un murmure, mais mon cœur à un raté. Je suis partagé entre l’envie de reste cacher jusqu’à ce qu’il s’en aille et celle de juste suspendre le temps et le laissé prononcer encore mon prénom.

Il le refait d’ailleurs, « Fadia » cette fois-ci avec un tantinet d’hésitation, cette légère pause, cet infirme espoir que j’entends dans sa voix me donne le courage nécessaire pour lui faire face. Le sourire sur son visage est franc, ses yeux ont beaux être gris ils sont rieux, plein de vie, d’espoir « je dois partir… » Pourquoi est-ce qu’il me dit ça ? Il doit lire la question sur mon visage car il reprend la parole moins sûr de lui « je ne voulais pas que tu as à te poser la question. »

Farid

Une fois que c’est dit ça m’a l’air tellement stupide, presque aussitôt j’ai envie de reprendre mes mots de les formuler autrement mais j’ai beau les retourner dans ma tête ils me semblent juste car ils expriment ce que je ressent à cet instant. A l’instant où Amsetou m’as fait part de ses plans ma première pensé a été que je ne verrais pas Fadia, je ne serais pas là pour l’aider à guérir, je ne serais pas là pour elle. Je voudrais prendre ces mains dans les miennes pour la rassurer mais je sais qu’elle vas se braquer si je le fait, alors j’attends qu’elle dise quelque chose.

« Combien de temps ? » Sa voix est presque qu’un murmure, si on avait pas été seuls je ne l’aurais probablement pas entendu.

« Six mois, » je marque une pause « peut-être plus. »

Elle baisse complètement la couette découvrant son visage, son regard est toujours fixé sur ses mains posées sur ses genoux « vous partez loin ? »

Je souris car je n’arrive même pas à imaginer ce que ça doit lui couter de me parler, je le vois au léger tremblement de ces mains, du temps qu’elle met avant de me répondre. « Au Cameroun. »

Je vois qu’elle a envie de me poser d’autres questions, alors j’attends mais rien, en y regardant de plus près je constate que surement en plus des marques de lien sur ses poignets il doit en avoir plus. Sur son visage il y’a des bleus provenant surement de gifles administrés avec beaucoup de force que même son teint chocolat n’arrive pas à cacher et comme à chaque fois la rage m’envahit. Comment est-ce qu’un homme a pu lui infligé ça ? Comment un être humain à t-il pu infligé ça à un autre être humain ? Finalement peut-être est-ce mieux que je ne sois pas là, peut-être est-ce mieux que je n’ai pas à découvrir toutes les autres marques sur son corps, je ne sais pas alors ce dont je serais capable. « Il faut que j’y aille… »

Je suis sur le point d’ajouter autre chose quand Amsetou reviens et met fin à notre conversation « il faut partir maintenant sinon vous allez raté votre correspondance. »

Je soupire, reconnaissant qu’elle ait bien voulut me laisser avec elle quelques instant. J’avoue que quand j’ai fait cette requête je m’attendais à devoir argumenter mais encore une fois elle m’a surprise avec son simple ‘’ok, dois-je vous rappeler de ne pas l’énervée ?’’ je me suis contente d’un signe de négation avec la tête trop ému qu’elle veuille bien me laisse lui parlé. Je me relevé, lisse ma chemise, je ne sais pas quoi d’autre dire ou en fait si mais avec la présence d’Amsetou ça me semble déplacé je suis presque retourné quand elle m’attrape la main. Son seul contact me fait prendre conscience de absolument tout ce qui m’entoure. Les bruits faits par les différents personnes à l’extérieur pour que le jet soit prêt à décoller, Smith qui parle du mauvais temps avec l’un des machinistes, la façon dont Amsetou s’est retourne pour nous laisser un peu d’intimité mais aussi il me rend sourd à tout. Comme si sa petite main retenant la mienne était la seule chose rendant tous ce que j’avais vécu ces derniers mois réels, je constate que malgré sa couverture elle est froide. Mon regard se pose à l’endroit où ne deux corps se joignent je cherche son regard mais il est fuyant quand après ce qui me semble une éternité elle finit par me demander : « vais-je vous revoir ? » Mon cœur à un raté, d’un coup j’ai juste envie d’envoyer balader la requête de ma belle-sœur, d’oublier juste pendant un instant mes réelles motivations, juste pendant un bref moment je voudrais lui dire que oui car je ne pars plus. Qu’elle peut compter sur moi, que je serais là durant sa convalescence, je voudrais la rassuré et lui dire que pour elle je serais le destructeur de tous ces démons que je la protègerais. 

Mais à l’instant ou tous ces pensées se bousculent en moi, une autre plus forte reviens me nargue : ‘’et en tant que QUI exactement fera-tu tout cela ?’’ C’est une gamine qui a l’air d’avoir survécu aux pires horreurs, qui a clairement peur des hommes. En tant que qui vas-tu être celui qui combat ces démons pour elle ? Qui t’as dit qu’elle avait besoin de toi pour ça ? je ferme les yeux, inspire plus perdus que jamais face à ces sentiments que je ne m’explique pas, la seule chose qui semble clair pour moi en cet instant est que je donnerais tout pour la protéger, pour l’aider à guérir, je donnerais tout pour qu’elle me regarde dans les yeux sans peur, quels est la couleur de ces yeux ? Je suis passé en mode instinctif cette fameuse nuit quand je l’ai prise dans mes bras pour la ramener à l’hôtel. Toute ma colère est retombé quand j’ai lu dans ces yeux non pas de la peur mais un dégoût profond de soi-même alors qu’elle ne cessait de répète « je l’ai tué ». Ce soir j’avais juste envie de lui dire que c’était de la légitime défense, qu’il avait ce qu’il méritait mais surtout que ce n’était pas de sa faute mais je n’ai trouve aucun mots assez fort pour exprimer tout ça alors je ne n’ai rien dit.

Aujourd’hui sa question me donne envie de reste pour la protéger, je me rapproche doucement elle ne m’as toujours pas lâche la main mais elle replis sous elle ces pieds et s’enfonce un peu plus dans son fauteuil le regard toujours fuyant. Quand je prends la parole ma voix est incertaine, pleine d’espoir « absolument. » Je voudrais porté sa main à ma bouche au lieu de ça je lui rends son étreinte avant de me relever pour sortir quand j’arrive devant Amsetou, mon regard cherche le sien je voudrais lui dire tellement de choses sur tous ce qu’elle doit faire pour Fadia mais aucun mots ne me vient et comme si elle m’avait compris, elle pose sa main sur mon épaule en disant « je prendrais soin d’elle vas-y tranquille. ». ça je le savais déjà mais l’entendre me le répété me rassuré plus que je ne pensais, je sais qu’elle est entre de bonnes mains, je sors lève les yeux au ciel, descend les marches qui me séparent du sol et m’avance vers Smith. Ensemble nous prenons la direction des douanes nos bagages à main jettent sous nos épaules. Quoiqu’il arrive maintenant je sais que Fadia aussi fait désormais parti des personnes sous ma responsabilité, elle sera la sœur que je n’ai pas eu et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que plus jamais elle ne souffre. Plus jamais, ça je le jure par Allah.

Survivre à l’enfer d...