
Chapitre 128
Write by Jennie390
⚜️Chapitre 128⚜️
Les morts de Michelle, de Brian, celle d’Aida, du gardien d’Alexis, de l'infirmière de Faubert sont liées d’une manière ou d’une autre. Ainsi que la tête de Michelle retrouvée chez Alexis. Il a donc été décidé, qu'Olivia, Vivien et Faubert seraient jugés lors d'un même procès.
Faubert et Vivien se sont pris des avocats pour les aider à baisser un tant soit peu les années de prison qu'on allait certainement leur coller. Olivia quant à elle, ne voyait pas l’intérêt de se payer un avocat qui allait juste venir finir son argent pour rien, elle était coupable et aucun avocat ne pouvait lui éviter la prison. L’État lui a donc tout de même attribué, un avocat d’office.
Lionel, Angèle, Alexis, Joyce et Justine sont présents au Tribunal. Les parents de Brian n’ont pas voulu venir, pour ne pas avoir à regarder Olivia. Surtout Alice sa mère qui aurait trop envie de lui sauter dessus pour l’étrangler à cause de la mort de son fils. Pendant les plaidoiries, le Procureur sort toutes les preuves contre les trois accusés. Les enregistrements de leurs interrogatoires, les enregistrements des messages et des appels que Vivien avait fait ainsi que toutes les évidences trouvées pendant l’enquête.
Les avocats font de leur mieux pour défendre leurs clients mais c’est quasiment impossible vu que ces derniers ont déjà tout avoué durant les interrogatoires. Le Procureur se lève donc pour faire son dernier réquisitoire dans lequel, il doit rassembler les raisons pour lesquelles les accusés doivent être condamnés et ça en un seul résumé.
Procureur : Votre honneur, nous sommes ici face à une série de crimes commis en bande organisée, une bande organisée pilotée par Imelda Maureen Mounguengui. D’ailleurs, cette dernière ainsi que Simone Ebang qui a aussi participé activement à tout ça, sont toujours jusqu’à présent recherchées. Mais nous savons au moins qu’elles n’ont pas quitté le pays.
Les trois accusés devant nous, méritent de passer le maximum de temps en prison pour leurs actes. Rappelons qu’un meu*rtre est le fait de tuer volontairement un être humain, voilà pourquoi on l’appelle aussi homicide volontaire. Dans ce pays, il est condamné à 30ans de prison et d’une amende de 20 millions de Fcfa. Quand le meurtre à été prémédité, il est désormais considéré comme un ass*assinat, ce qui est encore plus grave et dans ce cas, la peine c’est la prison à vie(la perpétuité).
Vivien Boucka, a participé à l’assassinat de l’infirmière Natalie, de Mohammed Aliou, qui était le gardien d'Alexis Mebale. Il est aussi impliqué dans l’assassinat de Michelle Reteno, c’est encore lui qui est allé enterrer la tête chez le petit ami de cette dernière. Et d’ailleurs comme si ce n’était pas suffisant, il a également à son actif, l’enlèvement d’une petite fille, Farrell-Divine Mbarga. Cet homme n’a montré aucun regret pour tout ce qu’il a fait, il mérite cette condamnation à perpétuité votre honneur.
Nathaniel Faubert, est encore pire à mon avis. Il a planifié l’assassinat d’un bébé qu’il a aidé à mettre au monde. On l’entend dire dans son enregistrement qu’il avait le bébé dans les bras pendant que la sage femme mettait le po*ison dans sa bouche. Il a eu le courage d’aller le déposer sur la poitrine de sa mère puis de le mettre ensuite dans les bras de son père. Il raconte comment, il a fait SEMBLANT de vouloir sauver ce bébé pendant la crise. « FAIRE SEMBLANT » ! Pour moi, il est encore pire que son coaccusé ! C’est vraiment dommage que la peine de mo*rt n’existe plus dans ce pays, parce que c’est ce qu’un tel monstre mériterait.
Faubert(regardant son avocat puis chuchote) : Je vous paye pour rester là assis à ne rien faire ?
L’avocat se lève et gronde..
-Objection votre Honneur ! Monsieur le Procureur n’a pas besoin de traiter mon client de mo*nstre lors de son réquisitoire. Il devrait se limiter à…
Le juge(agacé) : À ce que je vois, vous n’avez pas honte de paraître ridicule Maître ! Il faut savoir se taire quand on a rien à dire s’il vous plaît. J’aimerais que vous vous mettiez à la place des parents de ce bébé et ensuite dites nous si le mot « mon*stre » n’est pas adéquat.
Je dirai qu’il est plutôt faible. Nous ne sommes pas dans un film ici, où les avocats se lèvent pour donner des objections juste pour paraître intelligents. Ici c’est la réalité, donc épargnez nous vos simagrées et évitez d’attirer l’humiliation davantage sur vous. Poursuivez Monsieur le Procureur.
Plusieurs personnes « tchuip » dans la salle, donc l’avocat s’assoit tout honteux. Il jette un coup d’œil à Faubert qui le toise pratiquement. Le Procureur bouscule la tête puis poursuit.
Procureur : Hormis la mort du bébé, le Docteur Faubert est également complice dans les assassinats dont il est question ici, parce qu’il était au courant qu’on allait tu*er ces personnes.
En ce qui concerne, Olivia Rogandji…
Il prend une légère pose et la regarde…
Procureur : Cette femme a accidentellement poussé son compagnon du haut d’un balcon, c’est un homicide involontaire mais le fait qu’elle soit partie en laissant la victime baignant dans son sang et qu’elle a essayé par la suite de quitter le pays a aggravé son cas. Jusque là, on ne pourrait pas l’envoyer en prison pour plus de 10ans vu que l’homicide involontaire c’est 5 ans de prison. Toutefois, il nous faut rappeler que lorsqu’elle a envoyé le gardien d’Alexis Mebale pour soit disant aller acheter du pain, elle savait que…
Olivia : Je ne savais pas qu’on allait le tu*er !
Procureur : Soit ! Mais vous saviez qu’il ne reviendrait pas. Il a ensuite été assa*ssiné, ça fait de vous une complice de son me*urtre. Et laissez moi rappeler qu'en matière de complicité l’article 29 du Code Pénal dit que le complice encourt la même peine que l’auteur de l’acte. Donc si Vivien Boucka qui est l’un des assa*ssins prend la perpétuité, ça doit être pareil pour Olivia Rogandji.
Votre honneur, et je vais terminer par là… Ces trois personnes méritent de payer pour le mal qu’ils ont fait, pour la douleur que les familles ressentent encore jusqu’à présent. Je pense aux parents de Aïda-Aubrielle, c’est ainsi que ce bébé s’appelait. Ils ne verront jamais leur fille grandir, aller à l’école, devenir adulte, rien ! Aux parents de Brian Ondo, qui ne verront pas leur fils vieillir, se marier, progresser dans la Vie. Mohammed Aliou qui a laissé une femme et 5 enfants et que dire de Michelle Reteno qui laissé une fille et une petite sœur ?
La liste des personnes endeuillées est trop longue votre honneur. Et ce qui est encore plus révoltant dans tout ça, c’est que ces personnes sont m*ortes parce que certaines personnes voulaient assouvir des vengeances non fondées. Elles estimaient que leur argent leur donnaient le droit de décider de la vie ou de la mort des gens. Envoyer les coupables en prison à vie, ne va pas les ramener mais c’est la moindre des choses que nous puissions faire. Je vous remercie.
Juge : Maîtres, souhaitez vous ajouter quelque chose ?
Les 3 avocats : Non, votre honneur !
LeJuge revient après une vingtaine de minutes de délibération. Toute la salle se lève.
Juge : Je suis de ceux qui pensent que la peine de mort n’aurait jamais dû être abolie pour certains crimes, parce que se retrouver en face d’un tu*eur au sang froid et ne pas pouvoir lui donner la punition qu’il mérite réellement est toujours aussi frustrant. Et je peux vous assurer que si j’en avais la possibilité, j’aurais condamné à mort deux des personnes que j’ai devant moi aujourd’hui, mais malheureusement je ne le peux pas.
Monsieur Vivien Boucka, pour les charges qui vous sont reprochées, cette Cour vous condamne à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 30ans.
Docteur Nathaniel Faubert, honnêtement vous êtes le pire de tous. Vous êtes une honte pour la profession de médecin. Vous avez décidé de tuer ceux que vous étiez sensé sauver. Cette Cour vous condamne également à la perpétuité avec une période de sûreté de 40ans. C’est vraiment dommage qu’il n'y ait pas une peine plus lourde sinon je vous l’aurais donnée. Et que les défenseurs des droits de l’homme me pardonnent pour ce que je vais dire, mais vivement que votre état de santé rende votre séjour en prison insupportable !
En entendant la phrase du Juge, Faubert serre la mâchoire, il a envie de donner une réponse cinglante mais il préfère au finish se taire.
Juge :Mademoiselle Olivia Rogandji, la mort de Brian Ondo ne vous aurait pas envoyé en prison pour plus de 10ans. Mais Mohammed Aliou, un homme innocent, qui était sur son lieu de travail pour chercher de quoi nourrir sa famille, a été tué et vous avez été complice. Ce n’est pas vous qui l’avez tu*é et peut être que vous n’étiez pas au courant qu’il allait m*ourir, mais c’est quand même vous qui l’avez conduit à l’abattoir. Cette Cour vous condamne à la Prison à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 20ans.
Les larmes d'Olivia coulent, elle se pose la main devant la bouche pour ne sortir aucun son. Les agents passent les menottes aux trois condamnés, Faubert regardent Olivia et lui chuchote.
Faubert : On t’a donné 20ans au minimum en prison, tu auras le temps de bien pleurer avec ton petit batard. Je ne vais jamais te pardonner pour ça, si je vais en prison aujourd’hui c’est parce que tu as décidé d’ouvrir ta sale gu*eule ! Par considération pour l’enfance et la Vie en or que je t’ai donnée tu aurais dû te taire !
Olivia a trop mal pour lui répondre, on les escorte hors de la salle d’audience.
Joyce : En espérant que ça apaisera un temps soit peu, nos morts.
Lionel(à Angèle) : Ça va ?
Angèle : Oui ça va. Ils ont ce qu’ils méritent ! C’est juste dommage qu'Olivia ait plongée dans cette histoire. Elle a suivi la mauvaise personne. J’espère que Brian pourra reposer en paix. Michou…
Alexis : C’est ce qu’on leur souhaite de tout cœur.
Justine : Moi j’ai une petite préoccupation…
Lionel : Comment ça ?
Justine : Je ne sais pas, c’est Olivia… J’ai observé comme de petits changements physiques sur elle… Lionel tu pourrais te renseigner pour savoir si elle est enceinte ?
Les autres(surpris) :
-Enceinte ?
-Hein ?
Justine : Non c’est juste une petite impression. Son visage, sa poitrine, etc… La Olivia que je connais… Bon vérifie ça, je peux me tromper.
Angèle : Ah si c’est ça c’est une bonne nouvelle, Brian part en laissant une progéniture, une descendance. Qui pourra essuyer les larmes de ses parents et même les nôtres.
Alexis : Ah il faut vérifier ça !
Lionel : J’ai un rendez-vous important cet après-midi, mais avec un petit coup de fil, je peux peut être avoir la réponse.
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Quand Imelda est revenue de la boutique du village après son altercation avec Ma Batou, elle est choquée de se rendre compte que son véhicule a été vandalisé. Le capot est ouvert, les jantes, les pneus, la batterie, les essuie-glaces ont été volés. Elle reste debout devant le capot ouvert, abasourdie par ce qu’elle vient de découvrir. Elle finit par s’adosser contre le véhicule et se met à pleurer à chaudes larmes lorsqu’elle pense au fait que ce véhicule était sa plus grande garantie de survie.
Elle s'était déjà faite à l’idée que tôt ou tard, elle le vendrait. Maintenant que plusieurs pièces cruciales ont été volées, qui va lui acheter ce véhicule un jour ? Elle pense au fait que sa vie est devenue un tel cauchemar qu’elle se demande comment elle va faire pour s'en sortir. L’étau se resserre petit à petit, les 20.000 et quelques qui lui restent ne l’emmèneront nulle part. Elle pense à son projet de sortir du pays qui tombe officiellement à l’eau.
Elle est dans le Sud du Gabon, comment va-t-elle arriver dans le Nord pour pouvoir traverser la frontière et tout ça sans argent ni véhicule. Et même si elle réussissait à arriver à la frontière, comment allait elle traverser sans se faire remarquer ? Avec l’odeur pestilentielle qu’elle trimballe, elle attire encore plus l’attention.
Elle ferme le capot et s’assoit dessus, puis elle commence à manger ses biscuits. Elle aperçoit l’apprenti de Pa Opanga, elle l’interpelle.
Imelda : Je me suis déplacée un moment, en revenant, j’ai trouvé qu’on avait volé certaines pièces importantes de mon véhicule.
-Pour commencer, on dit bonjour lorsqu’on n’a pas vu quelqu’un depuis le matin et deuxièmement en quoi ça t’étonne qu’on ait dépiécé ta voiture ? Tu le laisses là en évidence dans un village où personne ne te connaît. Tu crois que les gens vont se gêner ? Soit même reconnaissante qu’ils t’aient laissé au moins le véhicule pour que tu puisses déposer ton corps pourri dans la nuit quand tu auras sommeil. Et d’ailleurs, pourquoi tu ne pars pas et tu reviens quand Pa Opanga sera de retour ? L’air est irrespirable depuis que tu es là ! Il ne pourra rien faire pour toi. Pourquoi tu ne pars pas d’ici ?
Imelda ne répond pas, elle continue à manger ses biscuits, le cœur lourd. Vu qu’elle ne répond pas et qu’elle sent trop mauvais, il finit par s’éloigner. 15 minutes plus tard, il revient avec un seau d’eau et un savon.
-Voilà de l’eau, pardon va te laver pour sauver les narines des gens. Tu peux utiliser la douche qui est juste à côté-là.
Imelda regarde la fameuse douche avec dédain, elle est à l’extérieur et n’a pas de toiture. Elle est recouverte de vieilles planches rongées par les termites et c’est une tôle rouillée, pleine de trou qui sert de porte.
Imelda : C’est quoi ça ? Tu appelles ça une salle de bain ? Tu me vois moi me laver dans un truc pareil ? Pour que des villageois dégeulasses en profitent pour se rincer l’œil ?
Le gars éclate de rire, il se marre jusqu’à ce que les larmes coulent.
-Quand tu te regardes, honnêtement tu penses que qui peut avoir envie de te guetter ? Il faut te respecter hein toi là ! Non il faut plutôt nous respecter dans ce village ! Ton genre là aussi on peut avoir envie de voir ça nue ? Tchuip ! Reste là, ne va pas te laver, on va te jeter hors de ce village à coup de pied !
Il termine de parler et tourne le dos. Imelda reste là un moment à regarder cette douche avec dégout mais dès que son odeur de pourriture entre encore bien dans ses narines, elle finit par descendre de la voiture. Elle récupère une robe dans son sac puis entre dans la douche avec le seau.
Imelda : Franchement, il y a même des cafards ! Bon est ce que j’ai le choix ? Actuellement, le cafard là doit avoir une meilleure odeur que moi ! Eh Imelda, qui pouvait croire que tu allais un jour te laver dans un tel endroit ! ?
Elle soupire, se déshabille et se douche. Puis, des minutes plus tard, elle s’habille et retourne près de la voiture sur laquelle elle s’assoit. L’odeur du savon s’estompe et la puanteur reprend de plus belle. Quand elle se rend compte que son odeur n’a pas changé, ses larmes recommencent à couler.
Elle pleure pendant un moment, puis tout à coup sa peau se met à gratter. Elle se gratte encore et encore sans comprendre ce qu’il ne va pas.
Imelda : Mais qu’est ce que…
Sa peau toute entière gratte, ça démange au point où c’en est douloureux. Elle gratte la tête, le visage, les bras, le cou… C’est tellement désagréable qu’elle a même envie de se déshabiller pour pouvoir se gratter la peau.
Un peu plus tard, l’apprenti arrive en discutant avec Pa Opanga. Ils sont à une légère distance mais ils la voient se gratter comme un chien qui a les puces, ils sont surpris. Ils se rapprochent d’elle.
Pa Opanga : Qu’est ce qu’il t’arrive encore ? Pourquoi tu te grattes comme ça ? (Regardant l’apprenti) : Tu avais raison, l’odeur là est grave !
-Vraiment !
Imelda(criant) : Ça gratte ! Ça gratte ! Fais quelque chose !
Pa Opanga : Je viens de rentrer de voyage et tu veux déjà me remettre au boulot, comme si tu pouvais me payer pour mes services.
Imelda : Je vais payer mais aide-moi ! Ça chauffe, ça pique !
Étant donné qu’elle est très claire de peau, Imelda commence à rougir à force de se gratter. Au bout de deux minutes, sa peau est désormais pleine de plaques.
Pa Opanga : Si tu n’arrêtes pas, tu vas te blesser, en plus tu as de longs ongles !
Imelda : Fais quelque chose !
Pa Opanga :Mais je dis hein, je suis le seul Nganga que tu connais dans ce pays ? Pourquoi tu viens…
Elle se met à pleurer en se grattant..
Imelda : Ma peau gratte, ça gratte…
Pa Opanga : Bon ça a commencé comment ? Tu as frotté quelque chose sur toi ou alors ça a commencé à te gratter comme ça ?
Imelda(pleurant) : Je n’ai rien mis sur ma peau…
Pa Opanga : Tu es sûre ?
Imelda : Oui je… je me suis seulement lavé avec l’eau qu’il m’a donnée.
Pa Opanga(à l’apprenti) : Quelle eau ?
-Je ne sais pas de quoi elle parle, je ne lui ai donné aucune eau.
Imelda : Tu racontes quoi comme ça ! ? Tu m’as donné de l’eau pour me laver, avec un savon aussi parce que tu disais que je sens trop mauvais !
Pa Opanga : Mais tu sais que cette mauvaise odeur n’est pas naturelle, pourquoi lui donner de l’eau pour se laver alors ? C’est du gaspillage !
-Pa Opanga, je ne lui ai donné aucune eau pour se laver. Elle doit se tromper ! Je ne l'ai pas vu depuis hier.
Imelda(s’énervant) : Quoi tu es amnésique ! Ou alors tu as mis quelque chose dans cette eau pour que je me gratte ! ? Je ne suis pas folle ! Ça ne fait même pas encore deux heures de temps, il est venu me trouver assise ici.
Il m’a dit que je sens trop mauvais, que je devrais d’abord partir et revenir plus tard quand tu serais de retour, que mon cas est désespéré, que tu ne peux pas m’aider. Il est parti et il est revenu un plus tard, avec un seau d’eau et du savon. Il m’a même dit que si je ne me lave pas, il va me jeter hors du village. Je me suis lavée dans la douche qui est là, le seau est encore là bas d’ailleurs.
Pa Opanga regarde étrangement son apprenti qui a l’air perdu.
Pa Opanga : Il y a deux heures de temps ? À moins que tu sois capable d’être à deux endroits en même temps…
-Je ne comprends pas…
Imelda : Il m’a donné…
Pa Opanga : Tu dois donc le confondre avec quelqu’un d’autre parce qu’il est venu me chercher à l’arrêt du Bus. L’endroit où on prend les bus jusqu’à ici c’est au moins trois heures de marche. Il est venu me récupérer et on a cheminé ensemble lui et moi jusqu’à ce qu’on arrive ensemble à l’instant, il n’a pas pu être ici avec toi vu qu’il était avec moi.
Imelda court vers la douche, elle ouvre la porte..
Imelda : Le seau est encore là, je…
Elle se tait subitement quand elle se rend compte que la douche est vide, pas de seau ni de savon.
Imelda : Pourquoi je vais inventer une chose pareille ? Je me suis lavée ici et si quelqu’un était revenu chercher le seau je l’aurai vu. Je ne suis pas folle !
À ce moment deux jeunes filles d’environ 14 ans passent par là avec des paniers sur là tête, elles saluent Pa Opanga et jettent de rapides coups d’œil à Imelda avant de continuer. Puis elles chuchotent en Punu.
-Ce n’est pas celle qui sent mauvais là qui a tapé Ma Batou à la boutique ?
- Si c’est elle !
Elles s'en vont mais Pa Opanga et son apprenti ont entendu ce qu’elles ont dit. Les deux se regardent un moment..
Pa Opanga : Tu as tapé une femme chez le boutiquier ?
Imelda ne cesse de se gratter, sa peau est maintenant recouverte d'eczema.
Imelda : Je ne sais pas !
Pa Opanga : Mais réfléchi !
Elle pense rapidement à Ma Batou chez le Boutiquier.
Imelda : Oui, il y a une qui m’a insulté à la boutique. Je l’ai corrigé !
-Ma Batou ?
Imelda : Oui Je crois que c’est comme ça que le Boutiquier l’a appelé. Mais en quoi c’est important ? Pa Opanga fais quelque chose, ça gratte !
Pa Opanga (incrédule) : Donc toi tu viens dans un village étranger et tu viens taper les gens ? Et c’est Batou que tu as choisi ? Mais toi vraiment ! On peut être maudite comme ça ! ?
Imelda : Quoi c’est elle qui m'a fait ça ? Elle est allée voir un féticheur pour me lancer un sort ?
Pa Opanga : Elle n’a pas besoin d’aller voir des féticheurs, elle travaille elle-même ! (Il regarde l’apprenti) : Donc elle a sûrement pris ton apparence et elle est venue donner le fameux seau d’eau.
-Je ne vois que ça…
Pa Opanga : Pfff ! Voilà quelqu’un qui a déjà beaucoup de problèmes sur sa tête, elle va encore provoquer Batou !
Ils se retournent et marchent jusqu'au temple, Imelda les suit.
Imelda(apeurée, haussant le ton) : Elle prend l’apparence des gens ! ? Quoi votre Ma Batou là c’est une sorcière ?
Pa Opanga (la regardant bizarrement) : Tu n’as pas dis ça assez fort, parle encore plus fort pour qu’elle t’entende ! Idiote ! Tchuip !
♤~~~~~~~♤
Félix avait appelé la prison, le Directeur lui avait confirmé qu’Olivia était bel et bien enceinte. Il a ensuite appelé Lionel qui lui a donné plusieurs instructions concernant la situation.
Olivia arrive dans le parloir et elle trouve Alexis et Lionel assis. Elle hésite à avancer mais la gardienne la pousse jusqu’à la table où elle finit par prendre place.
Olivia : Bonjour…
.
Lionel : Bonjour Olivia…
Alexis : Salut !
Olivia : Je…
Lionel : Prend la peine de nous regarder dans les yeux quand tu nous parles…
Elle déglutie difficilement et lève la tête, elle les regarde à tour de rôle.
Olivia : Je suis désol…
Alexis : Comment tu as pu ? J’ai toujours voulu te poser cette question. J’avais hâte de me retrouver devant toi pour que tu m’expliques ce qui n’a pas marché. Comment tu as osé ce jour entrer chez moi et faire ce que tu as fait ? Je te demande ça parce que c’est là l’origine de la mort de Brian, il est mort parce qu’il avait découvert ce que tu avait fait. Donc dis moi… Et Mohammed, un Monsieur tellement gentil...
Elle commence à pleurer, incapable de sortir la moindre parole.
Alexis : Réponds moi… Jamais je n'aurais pu imaginer que tu puisses faire une chose pareille. Ça fait pratiquement 5 ans que je te connais et tu faisais partie de ces personnes là pour qui j'aurais mis ma main au feu. Quand on dit qu'on ne connaît pas qui est qui dans cette vie, c’est tellement vrai. Je me suis tellement trompé sur ton compte ! J'ai vraiment eu mal en repensant à cette soirée où tu es arrivée chez moi.
Tu m’as écouté parler de Michelle, de mon amour pour elle, de nos plans gâchés, du futur et des enfants qu'on aurait pas.
J'ai pleuré devant toi, je vais même dire qu'on a pleuré ensemble. Tu m'as donné des paroles de réconfort, de soutien, tu avais l'air tellement sincère. Et pendant tout ce temps, la tête de ma femme était dans ton véhicule et tu es même allée jusqu'à cuisiner pour moi. Avec le recul je me dis que tu aurais même pu m'empoisonner.
Olivia : Non Al je…
Alexis : Al, c'est pour les proches, tu ne l'es plus !!
Olivia : Je…je n’aurais jamais pu t’emp*oisonner.
Alexis : En tout cas, tu es une vraie déception. Je regrette le jour où tu as croisé le chemin de Brian !!
Lionel : Au dernier moment de sa vie, il a dû tellement être déçu. Il t’aimait tellement Olivia !
Alexis : l’aimer !!? Il était fou d'elle, tu veux dire!! Il a dû vivre tout ça comme un véritable coup de poignard !
Lionel : Tu as voulu suivre ton père, voilà où ça t'a mené ! Voilà où ça a mené Brian. Il faut honorer ses parents, les respecter, écouter leurs conseils, pour être bénis dans cette vie, c'est vrai ! Mais quand suivre ton parent, devient illogique, que ça part contre la morale par exemple il faut savoir dire non, parent ou pas parent.
J'adore ma mère, elle a tellement fait pour moi, je ne pourrai jamais la remercier suffisamment pour tout ce qu'elle a fait pour moi, j'écoute toujours ses conseils, je la respecte. Mais si elle me demandais de faire quelque chose de mauvais, je ne le ferai pas parce que je ne suis plus un gosse.
Je sais faire la différence entre le bien et le mal ! Comment toi, une adulte, une intellectuelle, une personne aussi raisonnée que toi, ton père peut t'envoyer cacher une tête et tu le fais ? Au nom de quoi l'amour et le respect ? Quoi tu es la seule fille qui a un père sur cette terre ? Tu voulais prouver quoi ? à qui ? En tout cas tu auras tout le temps pour réaliser ce que tu as fait et surtout ce que tu as perdu.
Alexis : Pour une perte, c’en est une ! Tu as perdu une personne tellement précieuse !
Olivia ne cesse de pleurer, à tel point qu’elle a des maux de tête.
Lionel : Nous ne sommes pas venus ici pour régler nos comptes avec toi mais pour la grossesse.
Elle les regarde, surprise.
Olivia : Vous savez ?
Alexis : Donc c’est vrai !
Olivia : Oui je suis enceinte mais je ne sais pas si je vais le…
Lionel(la regardant de travers) : Quoi tu penses avorter ?
Alexis : Est ce qu’elle est folle ? Elle sait combien Brian rêvait d’être père et elle va tuer aujourd’hui son bébé ?
Lionel : Ou alors ce n’est pas l’enfant de Brian ?
Olivia : Je vous ai déçu, je sais. Je porte aujourd'hui le titre de meur*trière mais je ne suis pas une bo*rdelle. Je n’ai jamais trompé Brian.
Alexis : En tout cas, plus rien ne peut me surprendre de toi. J’estime que tu as déjà commis le pire.
Olivia a tellement mal actuellement…
Olivia : Je suis enceinte de Brian…
Lionel : Donc je ne comprends pas pourquoi avorter pourrait même te traverser l’esprit. Si tu l’as une fois aimé, tu mettrais son enfant au monde. Tu dois bien ça à Brian, à ses parents qui auront au moins un petit enfant pour égayer leurs vies. Et même à nous, tu nous dois ça. Si c’est la descendance de Brian, on aura au moins quelqu’un sur qui déverser tout l’amour qu’on avait pour lui.
Olivia(larmes) : Mais comment je suis sensée, vivre une grossesse dans un tel endroit ? Avec les autres filles qui ne cessent de me taper. À cette allure, je ferai une fausse couche.
Alexis : Si on l’avait su avant on aurait pu faire retarder le procès grâce à Félix. On aurait peut être même pu trouver une solution pour que tu vives cette grossesse à l’extérieur et que tu accouches avant de revenir te faire juger. Mais aujourd’hui, c’est trop tard.
Lionel : Mais on va trouver une solution pour que cette grossesse se passe bien ici. On est là pour être sûr, que tu ne vas pas avorter.
Alex : Surtout qu’il paraitrait que tu traînes avec une spécialiste des avortements.
Lionel : Que peu importe le mal qu’on fait, Dieu pardonne toujours… Mais honnêtement, si tu avortes, même Dieu ne pourra jamais te pardonner ça. Et si tu l’as vraiment aimé, ça devrait te faire plaisir de porter l’enfant de l’homme que tu dis avoir aimé.
Elle pleure pendant de longues minutes, elle a les yeux enflés plein de cernes, le nez qui coule, etc.
Olivia :J’ai très mal agi, je le sais, je vous ai tous déçu, surtout Brian. Voir le dégout, la désillusion, la douleur, l’incrédulité dans ses yeux ce jour-là, c’est l’une des choses les plus difficiles que j’ai vécues. Parce que je l’aimais… Je l’ai toujours aimé, je me voyais vieillir avec lui, faire nos enfant, etc. Mais à un moment je me suis trouvée face à un dilemme, deux personnes que j’aimais. Ça m’a fait mal mais j’avais choisi d’aider mon père. Aujourd’hui je le regrette parce que je sais le genre d’homme qu’il est et s’il avait été à ma place, je sais qu’il n’aurait jamais fait pour moi, ce que moi j’ai fait pour lui.
J’ai retenu la leçon même si c’est trop tard pour moi, on m'a condamné à la perpétuité avec 20 ans de sûreté. Donc même si, il y a une grâce présidentielle, je ne sortirai pas avant d’avoir fait au moins 20ans. C’est toute une vie et j’ai gâché la mienne.
Vous avez des relations, vous connaissez beaucoup de gens, vous avez l’argent, avec l’argent tout est possible. Faites de votre mieux pour aider à ce que cette grossesse se passe bien. Moi aussi je ferai ma part et j’accoucherai cet enfant. Oui je le dois bien à Brian et à vous tous…
Lionel : On fera notre part…
Olivia : D’accord…
La gardienne se rapproche et la fait se lever, elle les regarde un moment puis tourne le dos…
Lionel : C’est tellement dommage ! Brian n'aurait jamais voulu que son enfant vive sans son père ni sa mère.
Alexis : Un vrai gâchis ! Bon, il faut voir avec le chef de la prison ce qu’il faut qu’on fasse pour qu’elle puisse manger correctement, ces trois repas par jour. D’ailleurs on peut même lui envoyer tous ces repas équilibrés. Il faut qu’elle puisse prendre ses médicaments correctement.
S’il faille même qu’on paye pour qu’un bon gynéco vienne ici pour les visites prénatales, on le fera. Si on doit donner de l’argent pour qu’elle soit surveillée, pour que personne ne lui fasse du mal, on le fera aussi. Pour le trousseau, je suppose que maman Alice aimerait s’occuper de ça. C’est son unique petit enfant ! D’ailleurs il faut qu’on aille leur annoncer la nouvelle.
Lionel : Je vais chercher à rencontrer le Directeur. Je mettrai le prix qu’il faut pour que rien de négatif n’arrive, que ce bébé naisse en bonne santé. C’est l’enfant de Brian donc c’est notre devoir, parce que c’était notre frère, on l’aimait, on fera ce qu’il faudra.
Bonne lecture.