CHAPITRE 13

Write by Maylyn

Encore sous le choc de ce que j’avais sous les yeux, je restai là tel un pantin à les observer jusqu’à ce que Kady m’aperçoive en premier.

-Coucou Bébé ! Ça a été ta journée ? S’écria-t-elle depuis le canapé.

-Hello PM ! Renchérit Yélé. Alors ? Qu’est-ce que tu racontes de beau ?

Sortant enfin de ma torpeur, je vins m’asseoir devant elles sur la table basse puis je m’exclamai :

-Attendez une minute ! Je me suis sûrement endormi sur mon bureau et je rêve ! Oui c’est ça, je suis en train de rêver ! Mon Dieu, faîtes que je ne me réveille plus ! Pincez-moi !

-Quoi ? Dirent-elles en cœur.

-Allez-y pincez-moi !

Ce qu’elles firent en même temps, chacune s’attaquant à un bras.

-Outch ! 

Elles se regardèrent puis éclatèrent de rire encore une fois. Ce fut le son le plus beau de ma vie.

-Bon, vous m’expliquez là ? 

-Tu crois qu’il le mérite Yélé ? On pourrait le faire mariner encore un peu non ?

-Humm il me fait un peu pitié quand même le pauvre. 

-Oui tu as raison ! Bon d’accord ! Ce matin, pendant que je dormais, Yélé a mis de la musique à fond dans le salon et cela m’a réveillé. Tu sais à quel point je ne suis pas du matin n’est-ce pas ? Donc je descends toute énervée et là on s’engueule encore une fois…

-…Comme d’hab’ quoi !

-Exact ! Renchérit- ma sœur en pouffant. Donc moi excédée, je finis par sortir pour éviter de commettre un meurtre. Et à mon retour, Cruel…Kady m’appelle depuis la cuisine, me tend un verre de vin que je lui ai demandé de goutter d’abord par peur d’un empoisonnement et elle me dit qu’il faut qu’on parle.

-En fait, j’avoue en avoir eu marre de cette atmosphère qui régnait dans la maison et je voyais très bien que cela t’affectait aussi Bébé. Et je me suis souvenue de la promesse que je t’avais fait un millier de fois sans vraiment la respecter qui est de changer un peu mon comportement de chien. Alors, j’ai eu le temps de cogiter et quand Yélé est rentrée quelques heures après, j’ai demandé à lui parler. 

-Et là, elle me demande pourquoi je ne l’aime pas. Et moi je lui ai répondu que c’était parce qu’elle ne m’aimait pas. Nous avons chacune énuméré sur papier ce que nous détestions chez l’autre et comparant, nous nous sommes rendues compte que finalement nous nous reprochions les mêmes choses. Amusant non ?

-Alors nous avons décidé d’essayer, mais VRAIMENT essayer de nous entendre en repartant de zéro. Et c’est ainsi que nous avons scellé cette promesse d’une bonne poignet de main…

-…Et d’une bonne bouteille de vin rouge !

Elles partirent dans un fou rire encore une fois en se tapant dans les mains. Je remarquai enfin les verres à vin et la bouteille presque vide posés près de moi sur la table basse. Et je compris mieux : elles étaient pompettes ! Je priai seulement pour que cette « entente » dure au-delà de cette journée et que ce ne soit pas juste l’effet de l’alcool.

-Allez Bébé souris ! Ce n’est pas ce que tu voulais ?

-Beh ouais ! Mais si tu veux, on peut toujours trouver un bon sujet de dispute hein ! 

-Pas question ! Et puis vous savez quoi ? C’est vous qui avez raison ! C’est vendredi ce soir donc tout est permis ! Et il faut bien trinquer cette nouvelle amitié non ? Je vais chercher une autre bouteille !

Ce fut le début d’une soirée pleine de rires, de taquineries et de sujets légers. Je commandai des pizzas mais le vin fut la vedette de la soirée. Nous bûmes tellement que deux heures après, nous nous retrouvâmes en train de danser sur de la musique africaine au détriment de nos pauvres voisins : coupé décalé, zouglou, musique nigériane, ghanéenne, congolaise,… Tout y passa. Et même si nous nous réveillâmes avec d’affreux maux de têtes le lendemain, ce fut une nuit inoubliable.

***

-Tu es prête Sun ? Criai-je depuis le deuxième étage.

-Oui ! C’est toi que j’attends !

-Je ne retrouve pas l’une de mes chaussures de sport, désolé. 

-Bon, retrouve-moi dehors alors. 

-Ok ! 

Je repartis à la recherche de ma chaussure. Je finis par la trouver sous mon lit. Je la mis rapidement puis je me dépêchai d’aller rejoindre ma sœur. Je la trouvai apparemment en pleine discussion avec un homme. Il était grand et brun. En me rapprochant, je constatai qu’il était plutôt bel homme, enfin pour celles qui aiment le genre ténébreux aux yeux bleus gris. Je ne savais pas pourquoi mais voir Yélé bavarder avec lui m’exaspéra profondément. Mon instinct protecteur je présumai. Arrivé à leur niveau, je demandai brusquement :

-Vous êtes ?

-On dit bonjour PM ! C’est notre voisin, Andrew. 

Andrew? Je vis qu’ils en étaient déjà à s’appeler par leurs prénoms ! La voix de l’homme interrompit mes pensées.

-Oh pardon ! Je ne savais pas que vous viviez avec votre mari…

-Oh non ! C’est juste mon frère. Il s’appelle Pierre-Marie.

-Enchanté de faire votre connaissance Pierre-Marie.

Obligé de serrer la main qu’il me tendait, je remarquai l’empressement avec lequel Yélé avait rectifié nos liens. Attends, elle n’était quand même pas tombée sous le charme de ce bellâtre non ?

-PM, je lui disais que c’était bizarre que nous ne nous soyons jamais rencontré avant. Tu ne trouves pas ?

-Normal. Nous avons des journées chargées, répondis-je un peu sèchement. 

-Oui c’est vrai ! Etant moi-même trader à la Wall Street, je n’ai pas beaucoup de temps de distraction.

Et le voilà qui se vantait maintenant l’air de rien de sa réussite financière ! Mon Dieu pitié !

-Mais je pense qu’à partir d’aujourd’hui, les choses deviendront différentes. Ajouta-t-il le visage rivé sur Yélé.

-Oui il le faut entre voisins. Je connais seulement Madame Perkins, notre voisine de gauche.

-Moi aussi. Une dame charmante. Elle vous a déjà apporté sa tarte aux myrtilles ? 

-Oui, gloussa Yélé. Depuis que je lui ai avoué préférer celle aux pommes, j’en ai droit chaque fois qu’elle en fait. 

-Que diriez-vous de passer déjeuner ce midi ? Cela nous permettrait de mieux faire connaissance.

-Mon frère ne pourra pas être présent mais moi, ce serait avec grand plaisir. Accepta-t-elle un grand sourire aux lèvres.

-Pourquoi dis-tu que je ne serai pas là ?

-Parce que tu as promis à Kady que vous passeriez la journée ensemble aujourd’hui. Tu as oublié ?

Ah mince ! C’était vrai !

-Bon et bien Andrew, on se dit à tout à l’heure ?

-A tout à l’heure Yelen ! Ravi d’avoir fait votre connaissance.

-Nous de même !

-C’était quoi ça ? Demandai-je alors que nous nous dirigions vers le parc.

-Quoi ?

-Comment peux-tu accepter l’invitation d’un mec que tu ne connais pas ? Et chez lui de surcroit ?

-C’est notre voisin PM !

-Et alors ? Si ça se trouve, c’est un Dexter*, trader la journée et serial killer la nuit !

Elle éclata de rire.

-Ah bon ? Rien que ça ? T’es bête ! Et puis, si je ne suis pas rentrée demain matin, tu pourras toujours appeler les Experts Manhattan* et même le leur décrire en tant que témoin oculaire.

-C’est ça, ironise ! Tu riras moins lorsqu’il t’emmènera dans sa cave et qu’il te découpera en morceaux pour ses rituels…Oh pardon Sun ! Je n’aurais pas dû…

Elle haussa les épaules en faisant un mouvement désinvolte de la main. Mais je vis à son sourire forcé qu’elle avait été touchée par ma remarque déplacée.

-T’inquiète, ça va ! C’était il y a des années et dans une autre vie. Déclara-t-elle en accélérant. 

Puis elle se retourna pour me signaler d’un air malicieux :

-Et j’adore Dexter donc t’as pas intérêt à le dénigrer ! Bon, on fait la course jusqu’au parc !

-Eh tu triches, m’écriai-je en essayant de la rattraper alors qu’elle éclatait cette fois de son rire mélodieux.

Après une matinée à faire du shopping avec Kady dans l’Upper East Side, nous étions maintenant en train de déjeuner dans l’un de ces restaurants dans lesquels il fallait être vu qu’elle affectionnait tant. Malgré la nourriture exquise, je ne pouvais m’empêcher de penser à Yélé, en train de faire pareil de l’autre côté de la ville. J’aurais préféré qu’elle passe cette journée avec nous, d’autant plus qu’elle s’entendait mieux avec Kady maintenant. Cela faisait une semaine qu’elles avaient fait ce « pacte de bonne entente » et tout se déroulait à merveille. Elles étaient encore un peu gauches l’une envers l’autre parfois, mais elles faisaient des efforts et j’avoue que j’étais très fier d’elles. Bon sang, pourquoi il a fallu que je perde mon temps à chercher ma chaussure ? Et pourquoi cette décision d’aller courir un peu plus tard les samedis ? Elle n’aurait pas rencontré ce type et serait sans doute ici avec nous. Au lieu de cela, elle était là-bas à faire je-ne-sais-quoi avec ce…

-Allô la lune, ici la terre !

Kady essayait de capter mon attention.

-Mais à quoi tu penses bon sang ? Depuis que tu es venu me chercher ce matin, tu es ailleurs ! Je commence à saturer là !

-Pardon Bébé…

-Je suis fatiguée de t’entendre débiter ces excuses bidons! Tu ne peux pas laisser tes soucis de boulot aujourd’hui pour me consacrer du temps ? Cette journée devait être à nous non ?

-Oui c’est vrai ! Tu as raison ! Dis-je sans la détromper sur l’objet de mes pensées. Alors, que me disais-tu ?

Son visage s’illumina immédiatement et ses yeux pétillants d’étoiles, elle commença à me parler de la « soirée de folie » que ses amis et elle préparaient dans la nouvelle boîte à la mode. Pris de remords, je lui promis de venir.

-C’est vrai ? Merci Bébé ! Tu verras, on va trop s’éclater !

-Je n’en doute pas une seconde ! 

-A propos de fête, Yélé a finalement décidé de ce qu’elle ferait pour son anniversaire ?

-Elle dit que puisqu’il tombe en pleine Fashion Week, elle fera une sorte de « pré-anniversaire » fin Août.

-Et elle compte inviter du monde ?

-Apparemment oui. Il y a même un magazine féminin dont j’ai oublié le nom qui a demandé l’exclusivité pour couvrir l’évènement. Et comme la rédactrice en chef est amie à son agent Tracy Wild, elle s’est laissée convaincre.

-Waouh ! Ce ne sera pas un petit truc alors.

-C’est sûr ! 

-Et elle le fera où ?

-Elle a loué une magnifique villa dans les Hamptons. Mais pourquoi me poses-tu toutes ces questions ? Tu aurais pu les lui poser à elle non, maintenant que vous êtes devenues les meilleures amies du monde ?

-C’est parce que je ne veux pas qu’elle se doute que je lui réserve une belle surprise.

-Une surprise ?

-Ouais ! Ce sera une sorte de cadeau officiel de réconciliation, tu comprends ?

-Et je pourrais savoir de quoi il s’agit ?

Elle eut un sourire mystérieux en répondant :

-Désolée Mon Cœur mais c’est non ! Tout ce que je peux te dire, c’est que ce sera une surprise INOUBLIABLE. Je veux vraiment marquer le coup tu vois ? Bon, au lieu de me fixer avec ce regard suspicieux, termine ton dessert. Ma journée shopping est loin d’être terminée.

Il était 20h lorsqu’après avoir raccompagné Kady chez ses parents, je rentrai chez moi. Je pénétrai dans la maison silencieuse et sus que Yélé n’était pas encore rentrée. Hésitant entre aller frapper à la porte du voisin et monter prendre une douche, j’optai finalement pour la deuxième action. Pas question d’aller me ridiculiser devant ce mec. Et puis si elle préférait aller trainer avec lui au lieu de…Le bruit des clés dans la serrure de la porte d’entrée me fit redescendre les escaliers plus vite que je ne l’aurais voulu. 

-C’est à cette heure là que tu rentres ?

-Euh… Bonsoir Yélé ! As-tu passé une excellente journée ? Oui merci Frérot, elle était géniale !

-Ne fais pas ta maligne avec moi ok ? Où étais-tu ?

-Comme si tu ne le sais pas ! J’étais sensée passer la journée avec Andy non ? 

Je haussai un sourcil à ce surnom.

-Ah parce que maintenant c’est Andy ? Vous vous entendez super bien à ce que je constate !

-Oui c’est vrai ! Normal, il est très sympa, drôle, gentleman,…

-Et tu ne devais QUE déjeuner avec lui non ?

-Et quel déjeuner ! C’est un cuisinier hors-pair ! Je me suis régalée ! Ensuite, nous sommes allés trainer un peu en ville avec des amis à lui. C’était trop bien !

-Mais tu ne les connais même pas ! Et s’il t’était arrivé quelque chose?

-Mais tu vas arrêter oui ! Pourquoi tu t’énerves comme ça ? Comme si c’était la première fois pour moi de mettre seule le nez dehors ! Je te signale que je suis une grande fille et qu’il y a longtemps qu’on ne surveille plus mes faits et gestes ! Donc calmos ! Maintenant, excuse-moi mais j’ai besoin d’une douche.

Elle monta précipitamment les marches de l’escalier, me laissant comme un idiot au milieu de l’entrée.

Plus tard cette nuit là, j’étais dans mon lit, me tournant et me retournant, incapable de trouver le sommeil. Je décidai d’aller prendre un verre d’eau dans la cuisine. Vêtu de mon pantalon de pyjama, les pieds nus, je descendis. A mon retour, arrivé en haut des marches, j’entendis du bruit venant de la porte de ma sœur. Me rapprochant, je perçus comme des gémissements. Je frappai mais n’obtenant pas de réponse, j’ouvrai doucement la porte. Elle était visiblement en train de faire un mauvais rêve. Une fois près du lit, je vis quelques gouttes de sueur qui perlaient à son front délicat malgré l’air conditionné. Je m’agenouillai près de son visage et la secouai doucement :

-Eh Sun, murmurai-je. Réveilles-toi Chérie. 

Elle ouvrit brusquement les yeux et me fixa, les yeux d’abord remplis d’effroi puis de soulagement quand elle se rendit compte de ma présence. 

-Tout va bien Ma Belle. Tu as juste fait un cauchemar. Tu veux en parler ?

Secouant vivement la tête, elle me répondit :

-Non ça va. C’est toujours le même rêve.

-Quoi ? Celui que tu faisais avant sur ces hommes qui vous avaient kidnappés ?

-Oui. 

-Mais je pensais que les séances chez le psy t’avaient aidé à t’en débarrasser.

-Pas complètement. Parfois, quand je suis stressée ou contrariée, ils reviennent.

-Oh c’est ma faute alors. Désolé d’avoir crié comme ça tout à l’heure. C’était déplacé de ma part.

-Pas grave. 

-C’est bon ? Tu pourras te rendormir ?

-Dis PM…

-Oui ?

-Tu pourrais te coucher près de moi jusqu’à ce que je m’endorme ?

-Euh…Ouais bien sûr. Pousses-toi.

Elle me fit de la place en se couchant de l’autre côté du lit et je m’étendis à sa place. Sa chaleur et son parfum floral étaient restés sur le drap et les coussins et bizarrement, j’adorai cette sensation. Elle se coucha sur le côté et colla son dos à ma poitrine. Sans réfléchir, je passai le bras autour d’elle sous la couette et la serrai contre moi.

-Bonne nuit PM.

-Bonne nuit Sun.

C’est ainsi que nous nous réveillâmes aux environs de 9h ce dimanche-là.

***

-On va être en retard Sun !

-Oui c’est bon, je suis prête !

Entendant ses talons hauts qui martelaient l’escalier, je me retournai pour l’admirer. Elle resplendissait dans une longue robe couleur champagne dont le haut aux manches longues était tout en dentelle et la jupe en soie descendait en mouvements fluides, donnant l’illusion qu’elle était drapée autour d’elle et tenue par une broche étincelante de petits diamants. Elle ne portait à part cette broche que les petites boucles d’oreilles en diamant aussi que je venais de lui offrir en cadeau. Des escarpins de la même couleur incrustés de petits cristaux complétaient sa tenue. Ses cheveux étaient quant à eux, étaient coiffés en un chignon sophistiqué. 

-Attention PM ! Fermes la bouche ou une mouche finira par y entrer ! Se moqua-t-elle.

-Tu es splendide ! La Reine de la soirée !

Elle devint toute rouge à ce compliment.

-Toi aussi tu sais ! Ce costume blanc te va comme un gant ! Dépêchons-nous de faire un dernier tour d’inspection avant l’arrivée des invités. 

La maison choisie par Yélé pour son « pré-anniversaire » était une belle bâtisse au style « Feng Shui » comme elle aimait à le préciser et située en bordure de mer. On pouvait apercevoir ce magnifique panorama grâce aux larges baies vitrées situées de ce côté de la maison. La décoration était en grande partie de couleur blanche, rappelant cette couleur devenue si commune à « Angel » d’après son agent. Elle fut bientôt remplie d’hommes et de femmes tous en blanc eux aussi comme il avait été exigé sur les cartes d’invitations. Seul Yélé détonnait avec sa robe couleur champagne. Elle allait d’un groupe à l’autre, sûre d’elle, faisant un compliment par ci, une petite blague par là. Des musiciens jouait du jazz et quelques couples dansaient sur la piste de danse improvisée. C’était une excellente soirée dont j’aurais mieux profité si seulement Kady n’était pas aussi en retard…et que surtout Andy ne lâchait pas Yélé d’une semelle. Il était arrivé quelques instants plus tôt et elle était maintenant pendue à son bras. Du reste, ils étaient devenus inséparables. Et cette « amitié » alimentait la curiosité des journaleux. Elle qui d’ordinaire, était toujours aperçue au bras d’un homme différent, se retrouvait maintenant dans les pages des magazines aux côté de cet homme, fils à papa qui venait d’une des familles les plus anciennes et les plus riches des Etats-Unis. Les journaux leur prêtaient une idylle qui n’existait pas puisqu’elle m’avait assuré qu’ils n’étaient que des amis. Et je sais qu’elle ne me mentirait pas sur un tel sujet…Enfin, je l’espérais…

-Hello Bébé !

-Enfin te voilà Kady ! Mais pourquoi as-tu autant tardé ?

Elle était tout sourire et avait les yeux brillants.

-Pardon mais j’ai été retardé par la surprise que j’ai préparé pour Yélen. Où est-elle ?

-Là voilà là-bas, entrain de discuter avec la chroniqueuse du magazine dont je t’avais parlé.

-C’est parfait ! Jubila-t-elle. Venez avec moi Monsieur !

Je vis alors près d’elle un homme que je n’avais pas remarqué auparavant. Il était noir, très grand de taille, assez âgé et même si j’étais certain de ne pas le connaître, il me faisait vaguement penser à quelqu’un. Son air un peu gauche, ses vêtements modestes et son visage émacié tranchaient avec les autres invités. Et le plus étrange fut sans doute que Kady lui parla en français. Curieux, je les suivis. Arrivée près de ma sœur, elle s’écria pour attirer son attention et sans doute celle de la journaliste :

-Désolée d’être aussi en retard Yélen ! Mais je te tenais à te faire un cadeau exceptionnel cette année.

Se retournant vers elle, celle-ci lui sourit et répondit :

-Pas grave Kady ! Surtout si ce cadeau en vaut la peine, ajouta-t-elle malicieuse.

-Oh oui crois-moi ! 

Et ébauchant un sourire triomphant, elle la regarda droit dans les yeux en lui disant :

-Je te présente TON PERE !

YELE, Lumière de ma...