Chapitre 13
Write by Lilly Rose AGNOURET
Arrivée 5 minutes plus tard dans ma chambre, je m'assois sur mon
lit, enlève mes chaussures et sors mon téléphone portable. Je compose le numéro
de Mr Amoniè juste pour lui rappeler que nous avions rendez-vous. Il ne répond
pas. Peut-être est-il trop occupé à faire dieu sait quoi avec ma mère. Mais
pourquoi souriait-elle en me voyant ? J'ai eu l'impression qu'elle me
narguait. Il me faut vraiment une encyclopédie pour comprendre cette femme.
Bien. J'arrête là les questionnements sans réponse. Je sors de ma
sacoche le dossier Amoniè pour le repasser en revue. Adolphe Arcèle Amoniè, 42
ans, élu manager de l'année à 4 reprises dans l'entreprise pétrolière dans
laquelle il a évolué à Port-Gentil, dès l'âge de 26 ans. Ingénieur
polytechnicien, diplômé au Texas. Marié et père de 5 enfants. Champion
universitaire aux échecs. Il est parrain de L'association les Anges du Komo,
qui se bat pour l'alphabétisation des enfants en zone défavorisée.
Le type dont je lis le portrait est totalement différent de celui
que j'ai eu au téléphone. Comment est-ce possible ? Un peu plus et je
croirais qu'il est schizophrène !!!
De nouveau je rappelle son portable. Aucune réponse. Alors,
j'essaie son bureau. Là, une voix
délicieusement polie me répond :
« Mme Anderson, je suis Nina, l'assistante personnelle de Mr
Amoniè. Je suis désolée de ne pas avoir pris la peine de vous prévenir. Mon
patron n'a pu honorer le rendez-vous de ce soir car il a été retenu au bureau
pour une réunion de crise. »
« Je viens de voir votre patron à notre lieu de rendez-vous il
y a 10 minutes à peine ou ai-je eu la berlue ? »
« Euh...Euh...Je...Je suis désolée. Bien, je… je vous appelle
demain en matinée pour reprogrammer une rencontre. Et nous nous y
tiendrons. »
« J'ai l'impression que le nouveau marché que je souhaite
proposer à votre patron, ne l’intéresse pas du tout. Je peux m'adresser à
quelqu'un d'autre si c'est le cas. »
« Non, non. Toutes mes excuses, madame Anderson. Je programme
ce rendez-vous pour demain, 18h à votre hôtel. Je serai présente au
rendez-vous. Merci encore. Bonne soirée. »
« A demain. »
Je raccroche, me lève du lit et passe une robe longue en coton pour
être plus à l'aise que dans ce tailleur que j'ai gardé toute la journée.
Quand un quart d'heure plus tard je descends à la réception, je
suis seule dans cet ascenseur et je peux me remettre les idées en place. Il me
faut boucler ce dossier Amoniè vu que j'ai posté mes conclusions sur Jalil.
J’aperçois très vite, Pédro et Christian qui entre dans l’hôtel.
J'avance l'air tranquille, pourtant, le regard fuyant de Christian et celui
plutôt crispé de Pédro me font comprendre qu'ils donneraient tout pour être
ailleurs. Je ne leur laisse pas le temps de parler et attaque :
« Qui est le géniteur de ma sœur ? »
« Aka ! Laisse d'abord les gens s’asseoir et boire un
petit verre ! », lance Pédro.
« C'est pas pour dire mais j'ai la gorge sèche. »,
renchérit Christian.
« Il y a un bar à gauche. Venez ! », leur dis-je.
Ils me suivent vers un salon ou nous prenons place tranquillement.
Un serveur arrive, prend nos commande et nous apportent nos boissons quelques
instants plus tard.
« Christian, pourquoi ai-je l'impression que tu essaies de me
dire que ta tête est trop lourde ? »
« Mais c'est bien simple, elle est vraiment
lourde ! », répond Pédro.
« Oui, tellement lourde que je pourrais me la couper pour
reposer mes épaules. »me dit Christian.
« J'adore votre humour, les gars. Mais sérieusement,
qu'avez-vous découvert ? »
Ni l'un ni l'autre ne semble décider à ouvrir la bouche. Je
m'enfonce confortablement dans mon fauteuil puis leur dis :
« On y passera la nuit si vos langues ne se délient pas !
Rien de ce que vous avez à dire ne me tuera. N'oubliez pas qui vous avez face à
vous ! »
« Hum ! La vie. Si seulement je pouvais être
ailleurs ! », lance Christian.
« Écoutez les gars ! Il me faut des résultats. Il en va
de la vie de mon neveu. Qu'avez-vous trouvé ? », dis-je d'une voix
posée pour le motiver à parler.
« On a remué tellement de boue, que vraiment, on ne sait plus
quoi ! », interjette Pédro.
« Parlez ! Qu'est ce que vous me cachez ? Que ma
sœur Lauryne est la fille du président de la république ? Les gars, qu'est
ce qui vous retient de parler ? »
« Euh... », hésite Christian.
« La vie c'est compliqué. Quand tu nous as donné l choix hier,
j'aurais dû prendre l'autre option, c' »est à dire, m’occuper de ce cinglé
de Bertrand Makaga. »
« Pédro ! Arrête de faire du sur place et crache le
morceau. Avec qui ma mère a t-elle couché pour avoir son enfant ? Déjà
qu'elle vient de me jouer un tour pendable en court-circuitant mon rendez-vous
de ce soir, je ne vais pas en plus me fatiguer avec son passé. », fais-je
en avalant une gorgée de mon jus de mangue.
« Comment ça court-circuité ? Ne nous dis pas qu'elle a
rencontré 3 A ? », dit Christian.
« Si ! Elle est montée en ascenseur avec
lui ! », dis-je.
« Seigneur ! «, s'exclame Christian.
« Pourquoi t'étonnes-tu Christian ! Après tout, c'est un
homme et elle une femme. Elle a encore de beaux restes, ta mère. », lance
Pédro.
« Pédro, on est pas là pour parler du fait que ma mère soit
encore capable de plaire. Donnez-moi l'info que j’attends. Vous êtes terrible,
quand même ! », fais-je plus qu'impatiente.
Ils s'arrêtent de boire tout deux. Pédro se caresse nerveusement le
menton, tandis que Christian, feint d'être intéressé par la plante juste à sa
droite.
« Ce n'est pas possible ! Dois-je prendre un balai pour
taper sur vos têtes et ainsi libérer votre parole. »
« Est-on obligé de parler ? Tu ne préfères pas plutôt
m'écouter te dire comment j'ai réfléchis un très très long moment pour
atteindre Bertrand Makaga et obtenir de lui ce que nous voulons ? »,
me lance Pédro.
« Non. Tu as dit qu'il est très dangereux et que je risque ma
peau si je m'attaque à lui. Crache le morceau au sujet du géniteur de ma sœur. Accouche
vite, j'ai l'impression de vieillir à force d'attendre. », lui dis-je.
Là, le silence s'installe quand soudain, quelqu'un arrive vers moi.
Je remarque tout de suite qu'il s'agit de cet idiot Arcèle Adolphe Amonié. Il
sourit et me tend cordialement la main en me disant :
« Mme Anderson, je suis confus. Je ne sais comment m'excuser
pour ce contretemps. Mon assistante m'a dit qu'elle a programmé une rencontre
pour demain mais vu que je n'étais pas loin, j'ai tenu à venir en personne vous
présenter mes excuses. »
Je reste estomaquée face à une telle entrée en la matière. Le type
dégage énormément de charme. Il a une aura tout à fait particulière et cela
pousse tout de suite au respect. Je le regarde longuement avant de réagir en
lui disant :
« Mr Amoniè ! Il me semble que votre langage était moins
châtie tout à l'heure au téléphone ! »
« Excusez-moi mais vous devez faire erreur. Si je vous avais
eu au téléphone, croyez-moi, je m'en souviendrai. Mais, passons, je venais
juste vous présenter mes hommages et vous assurer que je serais bien au
rendez-vous demain. Je vous souhaite une très bonne soirée, Mme
Anderson. »
« Où avez-vous abandonné la réceptionniste avec laquelle vous
êtes monté en ascenseur tout à l'heure ? »
Le type a un mouvement de recul qui me fait comprendre sa gêne. Il
desserre quelque peu le nœud de sa cravate puis regarde autour de lui. Il
remarque alors mes amis qu'il salue de la tête avant de me dire :
« Vous semblez me confondre, Mme Anderson. J'arrive tout juste
de mon bureau. J'y étais en réunion depuis mon retour de Ndjamena, cet
après-midi à 17h 15. »
Je le regarde. Il me regarde. Nous nous regardons partons tout deux
dans un rire aimable qui a pour résultat d'apaiser les choses.
« Écoutez, Mme Anderson. Nous sommes partis du mauvais pied,
laissez-moi corriger tout cela en vous offrant le dîner de ce soir avec vos
deux amis. Cela vous plaît-il ? »
« Non. Je ne saurais accepter cela. Disons que nous sommes
quitte et que demain, vous avez intérêt à tenir votre promesse. »
« D'accord. Quand à votre mère, si elle est aussi délicieuse
que vous l'êtes, je ne suis pas étonnée qu'elle soit invitée dans un hôtel de
ce standing. Bonne soirée. »
Il s'en va. Je le regarde partir puis reviens à mes oignons.
« Qui est le géniteur de Lauryne ? », fais-je à mes
deux lascars.
Là, Pédro toussote alors que Christian se gratte le crâne. Je les
regarde et décide de m'énerver franchement :
« Vous arrêtez tout de suite avec vos hésitations et ouvrez la
bouche avant que je m'énerve ! On se dépêche ! », fais-je en
haussant le ton.
« Genre, tu va nous taper quoi ! On est maintenant des
enfants, Azizet ! »
« Arrêtez de m'énerver, les gars ! Pourquoi suis-je
obligée de supplier pour avoir des réponses ? Je vous répète que peu
importe la réponse, je suis prête à tout entendre. Alors, on crache le morceau
ou pas ? »
Voilà que j'ai le cœur qui commence à être un peu chamboulé. Mon
esprit lui non plus n'est pas tout à fait rassuré avec ces deux là qui joue à
l'inspecteur Colombo en version débile. Et j'attends qu'ils parlent parce que
personne ne se décide. Là, excédée par leur silence, je prends mon verre de jus
de mangue et l'envoie à Christian en pleine figure. Il réagit à peine, se
contentant de prendre des serviettes en papier posées sur la table, pour
s'éponger le visage.
« Tu as raison, Merlie. Je le mérite. J'ai l'air d'un con à
garder bouche close comme ça ! », me dit-il.
« Pardon ! Je n'ai pas besoin d'une douche glacée !
Inutile de tacher ma belle chemise avec ton jus de mangue. », me lance
Pédro.
« Tu as même retenu que c'est du jus de mangue que je
consomme. Cela veut donc dire que tout ce que tu as entendu pendant ton enquête
est tout frais là, au bout de ta langue. Alors, parle. De grâce, parle,
Pédro ! »
Il se gratte de nouveau le menton puis me dit :
« De toute façon, quand faut y aller, faut y aller. L'affaire
est vraiment compliquée. Je parie même que le gars là dont j'ai vu le livre là
chez mon cousin Clovis... Ah, ce gabonais là, qui écrit les livres policier là.
Oui, oui, c'est un gars dAkébé là. Tu vois de qui je parle
Christian ? »
« Ah ! ce type là ! Oui, oui. On parle souvent de
lui dans les journaux français. Il écrit des histoires de gangsters là qui se
passent dans les États-Unis d'Akébé, non ! Il s'appelle comment
encore ? Oui, oui, c'est Ostièmi. Ah ça ! T'as raison de le citer,
man ! Même lui jamais n'aurait inventé une chose pareille ! »
Je les regarde et décide de ne plus rien dire. Qu'ils continuent à
me faire languir, vu que cela les enchantent. Quand quelques minutes plus tard,
ils se rendent compte de mon silence, Pédro, se passe la main sur la tête et me
sourit.
« Tu n'aimes pas la littérature gabonaise, on
dirait ? », me fait-il en souriant nerveusement.
« Je vous promets de m’intéresser à vos références
littéraires. », fais-je m'emparant du portefeuille de Pédro posé sur la
table devant moi, et des clés du véhicule de Christian.
Je me lève et prends congé d'eux sans mot. Je me dirige vers le
hall à la recherche d'un magasin qui serait ouvert en nocturne. J'entre dans
une bijouterie dont la vendeuse m'accueille gentiment. Là, alors que je
m’intéresse aux bracelets en or fin en face de moi, je vois mes deux compères
qui arrivent et suivent mes gestes de très prêt.
« Que fais-tu, Merlie ? », me demande Pédro.
« Je dépense ton argent, mon coco. Comment un homme d'affaire
aussi avisé que toi, peut-il se promener avec autant de billets de 10 mille
francs dans son portefeuille ! Ça vaut bien un beau bracelet en or pour ta
Merlie chérie, n'est ce pas ? », lui dis-je en l’ignorant pour me
concentrer sur mes achats.
Je choisi trois bijoux puis demande le prix à la vendeuse. Elle
m'annonce un montant 470 mille francs et mon ami ne tique pas, alors que
Christian lui donne une tape à l'épaule pour l'obliger à parler.
« Agis, mec! Agis. », lui dit-il.
« Et pourquoi moi ? On était ensemble, non ! »,
rétorque t-il.
Je sors les sous de son portefeuille, sois 250 mille francs et tend
sa carte bleue à la caissière pour payer la différence.
« Ton code, s'il te plaît, Pédro. La dame
attend ! », lui fais-je.
Le type s'exécute et paie mes achats. J'en reste sans voix !
« Qui est ce type qui vous fait si peur au point d'en devenir
sourds et idiots !? »
Ils n'ont pas le temps de réagir car un agent de sécurité arrive
ouvre la porte du magasin et s'approche de moi. Il me souffle discrètement dans
l'oreille :
« Mme, venez seulement. Pardon, faut venir. »
Là, je le regarde interdite et lui demande :
« Se connait-on, monsieur ? »
Il réagit en me soufflant dans l'oreille :
« Mme Albertine a eu un malaise. Faut venir seulement. »
Je le regarde sans comprendre. A son air préoccupé, je sens bien
que l'affaire est grave. Ce n'est pas le moment de lui demander pourquoi il
m'appelle moi au lieu des secours.
Je le suis et il me conduit vers l'escalier de service. Nous allons
juste au premier étage. Il m’entraîne dans un couloir et nous arrivons bientôt
devant la porte d'une chambre. Il regarde à gauche, à droite pour s'assurer de
ne pas être vu et il m'invite à entrer. Les garçons qui nous ont suivis,
m’emboîtent le pas. L'agent de sécurité reste lui, devant la porte qui se
referme et nous laisses pantois devant un spectacle d'un autre genre.
« SEIGNEUR ! Dis-moi ce qui n'a pas marché dans ta vie,
maman ? QU'EST CE QUI NE VA PAS ? », dis-je complètement
atterrée.
Là, Christian me dit :
« Occupez-vous d'elle pendant que je rattrape l'agent de
sécurité. Il va nous dire ce qui s'est passé ici. »
Il s'en va et, Pédro s'affaire pour délier le foulard qui retient
les deux bras de ma mère, attachés à une veilleuse encastré au mur. Elle est
complètement nue, les deux jambes écartée, attachées elles aussi par des lacés
passé sous le martelas, et un liquide, que je devine être peut-être de la crème
glacée, lui dégouline sur le corps. On ne parle par de l'odeur de la sueur et
du sperme.
Elle semble en état de choc, comme si elle n'avait pas eu le temps
de revenir d'un orgasme avant d'être surprise par la réaction de son partenaire
qui l'abonne ainsi, à la merci du temps qui aurait pu la garder prisonnière
très longtemps dans cette chambre.
« C'était bon, j'espère ! », lui dis-je alors,
qu'elle sort du lit et, comme une enfant, va rapidement vers son slip, seul
vêtement dans la pièce.
Je suppose que la robe est quelque part dans la salle de bains,
alors j'y vais. Je la lui ramène et la lui lance.
« Habille-toi. Comment ton collègue a t-il su qu'il pouvait
compter sur moi pour t'aider ? », dis-je.
Elle me toise et me dit, d'une voix complètement cassée d'avoir
sûrement trop crier :
« Je prends mon pied, si je veux ! Tu es qui pour arriver
ici avec tes airs de grande dame ? »
Je la regarde et lui lance :
« Tu es pitoyable. Si ton objectif est de mourir d'un orgasme
à 52 ans, bien à toi. »
Je me retourne vers Pédro et lui dis :
« Viens, on se casse ! »
Là, j'entends alors cette demeurée qui me sert de mère e
lancer :
« De nous deux, la pute c'est toi. »
Je retourne et la regarde droit dans les yeux avant de m'approcher
et de lui dire :
« Je crois que toi et moi nous allons causer. Vu
qu'apparemment le sport sur le lit, tu veux en devenir experte, peut-être que
la pute que je suis devrais te donner quelques leçons. Tu as intérêt à répondre
à mes question ou je descends de suite à la direction pour te
balancer ! »
Elle prend peur et se résigne alors au silence.
« Assied-toi Albertine Malanga et dis-moi. Qui est le père de
Lauryne ? »
Elle baisse alors la tête. SILENCE ! Pédro devient nerveux et
commence à tourner en rond dans la chambre. Là, Christian arrive et dit :
« Ce couillon d'Amoniè frère ! C'est lui qui a mis ta
vieille dans cet état parce qu'il est simplement incapable de garder sa
braguette fermée. »
« De qui parles-tu, Christian ? »
« Oh ! C'est simplement Karl Léwis Amoniè ! Enfin,
quand ses parents l'ont mis au monde, ils l'ont baptisés Gérald Alexis Amoniè.
Et on l'appelle Karl Léwis, enfin, tu vois le tableau quoi ! »
« Non ! Je ne vois pas. Qui est ce type ? »,
dis-je.
« En fait, tu les as confondu. L'un est plus clair de peau que
l'autre ; mais, c'est le même visage. Tu avais rendez-vous avec le plus sérieux
des deux. L'autre, celui qui vient de se taper ta mère, c'est l'artiste de la
famille. Il tire sur tout ce qui bouge. Il dégaine rapidement son sexe hors de
sa braguette. On l'a baptisé Karl Léwis car, semble t-il, il tient la distance
au lit. Ce sont les filles qui en parlent. Ta mère est une fan. Je voulais
dire, une femme ! »
« Et pourquoi l'a t-il laissé dans cette position
inconfortablement indécente ? »
« Parce que son épouse l'a appelé et était en chemin pour l'hôtel.
Quelqu'un a capté la voiture du type dans le parking et prévenu sa femme. Il
est parti en vitesse et a annoncé à l'agent de sécurité, qui est un peu son
complice, qu'il fallait envoyer la fille de Mme Albertine dans cette chambre.
Parce que, bien sûr, quand monsieur est arrivé ici, il s'est annoncé à la réception
et a dit qu'il avait rendez-vous avec toi, Merlie Anderson. Il est tombé
sur ta mère. Elle a bien sûr entendu parler
de lui et voulais le tester. »
« Je vois ! », fais-je en me retournant vers ma
mère. Tu as pensé que ce type et moi sommes ensemble. Tu t'es dit que tu ne
pouvais pas me laisser tout ce « bonheur » et c'est pour cela que tu souriais
en prenant l'ascenseur ! A quel moment lui as-tu dit que je suis ta
fille ? Quand il te bouffait le sexe, c'est ça ? »
Elle me toise et me dit :
« Je lui ai dit que la mère est dix mille fois mieux que la
fille. Et il n'a même pas cherché à comparer. Je te signale que tout fonctionne
très bien sur moi ! », fait-elle sans gêne en faisant rebondir dans
ses mains, les deux pastèques de 5kg, qui lui servent de seins !
« Ce n'est pas possible d'avoir une mère aussi
sotte ! On peut dire que je suis gâtée. Mais cela ne m'explique pas
comment ce type a su que j'avais rendez-vous ce soir avec son frère. »,
dis-je.
« Peut-être que sans le savoir tu l'as eu au téléphone ou il a
lui les messages de son frère, vu que ce dernier dit qu'il rentre de Ndjamena. »,
dit Christian.
« Oui, tu as raison. J'ai appelé son numéro fixe direct pour
prendre ce rendez-vous. Cela explique pourquoi je l'ai trouvé si désobligeant
et un tantinet impoli. »
Je respire bien fort et sens monter la nervosité en moi ainsi que
des céphalées. J'aimerais être ailleurs. J'aimerais être à paris, à siroté un
verre à Beaubourg en compagnie de ma sœur ; ou encore à Londres à flâner
dans Camden Town sans raison particulière. Ailleurs qu'ici. Ailleurs avec les
sourire de Taylor, Abigail et Lorianna, les fruits de mes entrailles.
AILLEURS...