CHAPITRE 13: MÉPRISE.

Write by L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 13: MÉPRISE ***


**LINDA NDOMBI**


Br, br, br!


Mon téléphone est en train de sonner sur ma table de chevet. J'étais déjà profondément endormie. J'ouvre les yeux et tourne ma tête vers le réveil qui m'indique 3h du matin. L'appel s'est coupé. Qui peut bien m'appeler à pareille heure ? Normalement, en dehors de mes parents et Jennifer, je ne prends pas d' appels au-delà de 22h et ce jusqu'au matin. Je prends quand même le téléphone pour voir et c'est un numéro non répertorié . J'ai voulu déposer le téléphone mais je me suis fait la réflexion selon laquelle, il s'agissait peut être de Benjamin alors j'ai voulu rappeler le numéro mais mon téléphone a repris à sonner.


<<Moi: (Décrochant) Allô ?>>


<<Voix d'homme : Allô Linda c'est Benjamin>>


<<Moi: Benjamin mon Dieu ! Où étiez-vous passé ? Je n'ai pas arrêté de me faire du souci pour vous.>>


<<Benjamin : Oui je sais, je suis désolé. Je vous expliquerai plus tard. Mais là tout de suite, j'ai besoin de votre aide.>>


<<Moi: De quoi s'agit-il ?>>


<<Benjamin : J'ai besoin que vous veniez me chercher au rond-point du Pk12.>>


<<Moi: Mais que faites vous là bas ? >>


<<Benjamin : Je vous expliquerai tout promis mais de vive voix. >>


<<Moi: D'accord. >>


<<Benjamin : Vous venez?>>


<<Moi: Oui, j'arrive. >>


<<Benjamin : Quand vous serez là, rappelez sur ce numéro.>>


<<Moi: Ok.>>


<<Benjamin : Et verrouillez vos portières en chemin.>>


<<Moi: Entendu.>>

Clic!


J'ai enlevé Raphaël qui était apparemment venu s'endormir sur ma poitrine et je l'ai posé sur le lit. Je suis descendue et j'ai tiré une robe de chambre que j'ai mise par-dessus ma nuisette, j'ai enfilé mes pantoufles et je suis descendue au salon où j'ai récupéré mes clés de voiture et celles de la maison avant de m'en aller. Heureusement pour moi, l'un des gardiens de l'immeuble était éveillé et donc il m'a ouvert le portail, je suis sortie en lui disant que je faisais une course rapide donc de m'attendre. J'ai roulé pour me rendre au Pk12. Comme la voie était dégagée, je roulais à une certaine vitesse et je n'ai pas mis de temps pour arriver. J'ai pris mon téléphone et j'ai rappelé le numéro après avoir garé.


<<Benjamin : (Décrochant) C'est toi qui vient de garer la grosse voiture là ?>>


<<Moi: Oui.>>


<<Benjamin : D'accord. J'arrive.>>


<<Moi: Ok.>>

Clic!.


J'ai attendu et une minute plus tard Benjamin cognait à la vitre de ma voiture, il n'était pas seul, quatre autres personnes étaient avec lui, une femme et trois hommes. J'ai déverrouillé les portières et il a ouvert la portière avant.


Benjamin : Merci d'être venue. Tu pourras déposer mes amis dans leurs quartiers ? C'est grâce à eux que j'ai pu te joindre et je leur ai promis que nous allions les déposer.


Moi: Ils restent dans quels quartiers?


Benjamin : Dans les PK. L'un descend à la sga( pk8) , l'autre au petit marché du 7 et le couple à l'ancien panneau du 6. 


Moi: D'accord. C'est sur mon trajet. 


Benjamin : C'est bon?


Moi: Oui. Ils peuvent monter.


Benjamin : (À eux) C'est bon, vous pouvez monter. 


Il est monté à l'avant et les 4 autres à l'arrière. Je me suis rendue compte qu'ils étaient mouillés et plein de boues. J'ai écarquillé les yeux en le regardant.


Benjamin : Je vais tout t'expliquer à la maison promis et je ferai également laver ta voiture. 


Moi: (Démarrant) Ok. 


La dame : (D'un certains âge) Benjamin, vous avez beaucoup de chance d'avoir une femme comme elle. Ce n'est pas donné à tout le monde de couper son sommeil en pleine nuit pour venir chercher quelqu'un aussi loin et sous la rosée. C'est tellement risqué de sortir la nuit mais elle a pris son courage pour venir te chercher. C'est ça le vrai amour.


Benjamin et moi avons échangé un regard sans commenter.


La dame : Il faut bien la garder, c'est une perle que tu as là.


Benjamin : D'accord maman.


La dame : Ma fille que Dieu te bénisse.


Moi: Amen maman. 


La dame : Ce n'était pas facile pour nous d'arriver jusqu'ici oh. Mais ton mari a dit qu'il ne pouvait pas dormir à Kango alors que sa famille était ici. Il a préféré nager pour venir vous retrouver.


Un des hommes : Moi aussi je devais nager pour venir la retrouver. Mon fils je te comprends oh. Ce n'est pas le genre de femme qu'on laisse dormir seule même les maris de nuit sont jaloux de toi actuellement. 


Cela a provoqué une vague de rires dans le véhicule. Ils ont enchaîné les sujets comme ça jusqu'à ce que le premier et le deuxième descendent, nous avons continué avec le couple. 


La dame : Mon fils, je t'ai entendu parler de tes enfants et je vois aussi que tu as une jolie femme mais je n'ai pas vu d'alliance sur ton doigt, tu n'as pas épousé ta femme ?


Benjamin : Non.


La dame : Même à la coutume ?


Benjamin : Non.


La dame : Ah mon fils, le Seigneur n'aime pas ça oh. Quand on veut d'une femme, on l'épouse. Vous les jeunes d'aujourd'hui vous aimez le concubinage alors que nous ne connaissons pas les choses comme ça avant. Que ce soit dans nos coutumes ou à l'église , on ne fait pas ça. Mais vous les jeunes d'aujourd'hui, c'est dedans que vous vous jetez. C'est comme ça que le diable fait pour détruire vos enfants. Un enfant né hors mariage est plus vulnérable que celui qui est né dans les liens du mariage sur le plan spirituel car ce sont les entités des familles respectives de ses parents qui le protègent et peuvent faire de lui, ce qu'ils veulent alors que celui qui est né dans les liens du mariage, est protégé par l'alliance de ses parents qui sont maintenant une nouvelle famille aux yeux de Dieu. 


Benjamin : Nous ne sommes pas croyants maman.


La dame : Dieu est le Dieu des alliances, que vous soyez croyant ou non, cela ne change rien pour lui car c'est un principe divin. C'est comme celui de la loi des semailles et des récoltes. Que vous croyez en Dieu ou non, si vous semez quelque chose, vous le récolterez plus tard, c'est la loi. C'est de même pour le mariage, les enfants de deux personnes inconvertis qui sont unis par les liens du mariage sont spirituellement protégés que ceux de deux croyants qui vivent dans la fornication dans tous ces aspects. C'est la loi. 


Benjamin : (Peu convaincu) Si vous le dites.


La dame : (Souriant en regardant son mari) L'enfant là te ressemble beaucoup oh. C'est comme ça que toi aussi tu étais un grand incrédule jusqu'à ce que le Seigneur te récupère.


L'homme : Je n'étais pas incrédule, je n'avais pas seulement encore eu l'occasion de croire. 


La dame : Hum. (À Benjamin) Je ne m'inquiète pas pour toi mon fils, la façon dont Dieu va agir dans ta vie, tu te demanderas même comment ai-je pu vivre tout ce temps en l'ignorant. 


L'homme : (Me regardant à travers le rétroviseur un sourire sur les lèvres) Il a commencé à agir depuis un bon moment maintenant. Je vois dans mon esprit le chiffre 4 et deux mains qui se touchent.


Je ne sais pas pourquoi quand il a dit ça, j'ai eu un léger frisson. Ces gens sont-ils simples ? Heureusement que nous étions arrivés à leur destination.


La dame : Merci ma fille et merci à toi Benjamin, que Dieu vous bénisse et vous fasse beaucoup de bien.


Benjamin : De rien.


Moi: Amen maman. 


L'homme : (Me fixant dans les yeux) Le Seigneur rendra solide votre estime de vous. Il me charge également de vous dire qu'il vous aime, c'est la peur qui le pousse à agir de cette façon avec vous.


Moi: Qui ?


L'homme : (Après un moment à me fixer dans les yeux) Votre père.


J'ai écarquillé les yeux en le regardant. Comment ça se fait ? Il connaît mon père ?


La dame : (À Benjamin) Mon fils c'est comme je t'ai dit oh. Il faut épouser ma fille, tu as une très belle femme, elle a un bon cœur. 


Ils sont tous les deux descendus et nous ont dit d'être prudents au volant. J'étais vraiment perturbée. C'est qui ces gens ? J'ai conduit pendant un long moment en silence , j'étais perdue dans ce qu'ils avaient dit. Nous sommes arrivés à la maison et nous sommes rentrés dans mon appartement. Il a enlevé ses chaussures avant que je ne lui dise quoi que ce soit. 


Moi: Venez avec moi, je vais vous conduire dans une des chambres, vous allez prendre un bain avant que nous ne discutions.


Benjamin : D'accord.


Je l'ai conduit dans la deuxième chambre à l'étage. 


Moi: Attendez moi ici, je vais vous chercher une serviette.


Je suis partie dans ma chambre et j'ai pris une serviette propre et une brosse à dents. J'ai également cherché dans mes affaires si j'avais des vêtements assez amples et mixtes. J'ai trouvé un maillot du Barça et la culotte assortie. Ils sont légèrement grands avec moi, j'espère que ça fera l'affaire. Je suis retournée le trouver.


Moi: (Lui tendant les affaires) Tenez, je ne sais pas si ça pourra vous aller, ce sont les seuls vêtements qui sont assez amples dans ma garde de robe.


Benjamin : (Prenant) Merci


Moi: La douche c'est la porte derrière vous, il y a le nécessaire à l'intérieur.


Benjamin : D'accord.


Moi: J'aurais besoin de vos vêtements pour les mettre en machine.


Benjamin : Laissez-moi aller me changer dans la douche. 


Moi: Ok.


Il a vidé ses poches devant moi avant d'aller à la douche il a ensuite entrouvert la porte et a jeté ses vêtements par terre pour que je les ramasse.


Moi: (Après les avoir pris) Je vais vous attendre en bas.


Benjamin : D'accord.


Je suis sortie et je suis allée mettre son linge en machine avant de descendre pour aller nous préparer une tisane, finalement j'ai fait un chocolat chaud en sus de la tisane.  J'étais d'ailleurs en train de boire une tasse quand j'ai senti une présence derrière moi. Je me suis donc retournée pour tomber sur Benjamin qui me regardait en silence. Les vêtements lui moulaient le corps mais ça faisait l'affaire.


Benjamin : J'espère que je ne vous ai pas effrayé.


Moi: Non, ça va.


Benjamin : D'accord.


Moi: Je vous ai fait un chocolat chaud et une tisane.


Benjamin : C'est au choix ou je peux avoir les deux ?


Moi: Vous pouvez avoir les deux.


Benjamin : Va donc d'abord pour le chocolat avant la tisane. 


Moi: D'accord.


Je suis allée lui verser le chocolat dans une tasse et je le lui ai donné. 


Benjamin : (Prenant) Merci. 


Moi: Allons-y nous asseoir.


Nous sommes allés nous asseoir sur le canapé.  Pendant que nous le faisions, j'ai vu qu'il a regardé au niveau de ma poitrine. Ma robe de chambre était ouverte sur ma nuisette et comme celle-ci est en soie et dentelle, une partie de mes seins était visible de même que mes tétons. Il a fixé ma poitrine un moment avant de lever ses yeux sur mon visage. J'ai arrangé ma robe et l'ai bien attachée pour tout couvrir. 


Moi: (Après un moment) Vous allez me dire ce qui vous est arrivé ?


Benjamin : (Déposant sa tasse) Après vous avoir laissé, je me suis effectivement rendu au 11 et je me suis enquéri de la chose. Il manquait une signature sur les documents et normalement je n'étais pas autorisé à rouler. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé au niveau du chargement, c'est la première fois qu'une chose pareille arrive. J'ai dû m'arranger avec eux pour continuer le chemin et comme il y avait plusieurs barrages sur la route, je suis parti avec eux jusqu'à Kango finalement vu que j'étais en contact permanent avec un agent haut gradé de la gendarmerie. Une fois là-bas et après m'être assuré que tout était ok, j'ai pris le chemin retour. Il était déjà 17h et la pluie avait déjà commencé là-bas. Elle était très forte. J'ai tenté de vous appeler pour vous prévenir mais le téléphone s'est arrêté faute de batterie. J'ai regardé dans ma voiture et je me suis rendu compte que je n'avais pas ma fiche USB pour le recharger. J'ai donc roulé dans l'espoir de venir vous trouvez mais malheureusement pour moi, je suis tombé dans un grand bouchon. L'un des ponts de Kango qui relie les deux bords était coupé.


Moi: (Écarquillant les yeux) Comment est-ce possible ?


Benjamin : Jusqu'alors je ne saurais l'expliquer. Ils ont donc barré la route. Nous avons essayé d'attendre pour voir s'il devait avoir une suite mais personne n'était capable de nous dire quoi que ce soit. La nuit était en train de tomber et la pluie était forte donc il fallait attendre. J'ai attendu pendant des heures dans ma voiture avant que je n'écoute un des chauffeurs à côté qui disait que les habitants de la zone se proposaient de faire traverser les gens en pirogues moyennant une somme d'argent. C'était risqué mais bon c'était la seule option viable que j'ai trouvé alors je suis allé garer ma voiture à une station non loin qui fait dans le gardiennage, j'ai récupéré mes affaires que j'ai mis dans mon sac à dos puis je me suis lancé avec quelques personnes. La pirogue n'était pas très propre sans compter le fait qu'elle s'est retournée à deux reprises dans l'eau mais heureusement personne n'est mort. Nous avons traversé et sommes arrivés de l'autre côté où il nous a fallu grimper pour arriver sur la route, c'est la raison de la saleté de nos vêtements. Nous avons ensuite dû marcher pendant longtemps avant de trouver un véhicule qui nous a emmenés au 12 mais le monsieur rentrait dans Bikele, c'est donc là qu'il nous a déposés nous qui allions tout droit. Comme les autres n'avaient personne à appeler pour venir les chercher, je leur ai dit que je connaissais quelqu'un mais que j'avais besoin d'un téléphone. C'est ainsi que j'ai mis ma sim dans un des téléphones pour t'appeler mais je n'avais plus de crédit, nous l'avons donc fait avec le numéro de maman Émilienne, la dame qui parlait avec nous dans le véhicule .


Moi: Je vois. Je suis contente que vous alliez bien, je me suis réellement inquiétée pour vous.


Benjamin : Je suis navré. Ce n'était pas mon intention.


Moi: Je l'ai compris.


Benjamin : J'espère que mes enfants ne vous ont pas donné du fil à retordre.


Moi: (Souriant) Du tout, vos enfants sont des amours. Mis à part le fait qu'ils aient demandé après vous parce qu'ils n'avaient pas de vos nouvelles, tout s'est très bien passé. J'ai passé une excellente journée en leur compagnie.


Benjamin : Je vois. Où sont-ils ? 


Moi: Dans ma chambre.


Benjamin : Je pourrai les voir avant de m'endormir ?


Moi: Bien-sûr. 


Après cela, un silence s'est imposé. Je pouvais sentir son regard sur moi pendant que nous buvions nos tasses de chocolat. 


Moi: (Regardant l'horloge qui affichait 4h10 du matin) Je crois que nous ferions mieux d'aller nous coucher maintenant pour essayer de rattraper quelques heures cette nuit.


Benjamin : Vous avez raison. Mais la tisane..


Moi: Vous la boirez à votre réveil. 


Benjamin : D'accord.


Moi: Donnez moi votre tasse.


Il s'est exécuté et je suis rapidement allée les rincer à la cuisine avant de revenir le trouver et nous sommes montés à l'étage. Je l'ai conduit dans ma chambre pour qu'il voit les enfants. Il leur a fait des bisous pendant que je suis allée faire le lit de la chambre dans laquelle il devait dormir et mettre son téléphone en charge avec mon chargeur. Il est venu me trouver au moment où je finissais 


Moi: (Le regardant) C'est bon ?


Benjamin : (Entrant dans la pièce) Oui. 


Moi: Votre lit est fait, comme vous avez pu constater, je suis dans la chambre à côté avec les enfants.


Benjamin : D'accord. 


Moi: (Me dirigeant vers la porte)Je vais vous laisser vous reposer. À dans quelques heures.


Benjamin : Linda?


Moi: (Me retournant) Oui?


Benjamin : Merci.


Moi: (Esquissant un faible sourire) De rien. 


Je suis sortie et je suis retournée dans ma chambre pour me mettre au lit.


Raphaël : (Me touchant endormi) Maman, c'est toi?


Moi: (Troublée) Euh oui mon chéri, c'est moi. 


Il est venu me serrer, je l'ai soulevé et remis sur ma poitrine. Un sentiment assez étrange est venu m'éteindre le cœur. Je lui ai fait un bisou sur le sommet de la tête avant de m'endormir…


**BENJAMIN NGUEMA**


J'ouvre les yeux ce matin et j'entends les voix de mes enfants qui sont en train de rire aux éclats. Il me faut quelques minutes pour comprendre ce qui se passe et où nous sommes. Nous avons passé la nuit chez Linda. Je tourne la tête et regarde le petit réveil qui est à côté et me rends compte qu'il est 9h30. J'écarquille les yeux, je ne me rappelle pas la dernière fois que je me suis réveillé à pareille heure. Quand on a un travail comme le mien et qu'on élève tout seul des enfants à bas âge, il nous est impossible de dormir profondément et faire la grasse matinée, même le dimanche. Être papa ou maman est un job à temps plein où il n'y a ni pause, ni jour de congé encore moins de jour férié. Une pensée pour tous ceux et celles qui s'occupent à temps plein de leur enfant et font de leur mieux pour en faire des gens bien, mention spéciale pour ceux qui le font tout seuls, je vous le dis, vous valez de l'or. Je sais que ce n'est pas facile, je suis moi-même dans le bateau avec mes trois enfants. 


Je finis par me lever et vais dans la douche pour me rincer le visage et me brosser les dents, je décide finalement de prendre un bain avant de redescendre. Je suis la provenance des voix et j'atterris à la cuisine où je trouve Linda et Daphnée les mains dans une pâte à farine et les garçons en train de battre les œufs.


Moi: Bonjour.


Ils ont tous levé les yeux vers moi avant de tout laisser pour venir me faire un câlin.


Eux: Bonjour papa. Tu as beaucoup dormi aujourd'hui.


Moi: Papa était très fatigué.


Eux: Tata Linda nous a dit ça. Tu t'es bien reposé ?


Moi: Oui, et vous ?


Eux : (Heureux) On a bien dormi.


Raphaël : (les yeux brillants) Tata Linda m'a porté toute la nuit sur elle, c'était trop bien. J'ai bien dormi. Elle a dit que je vais encore dormir sur elle un autre jour.


Moi: (Levant les yeux sur elle) Ah bon?


Raphaël : (Heureux) Oui.


Moi: Je vois. (À elle) Vous avez bien dormi ?


Linda: Oui. 


Les enfants sont retournés à ce qu'ils faisaient.


Moi: (M'approchant) Que faîtes vous ?


Darnell : Quelques cours culinaires. Tata Linda nous montre comment faire de délicieuses crêpes et un gâteau au chocolat.


Daphnée : Elle nous a déjà montré comment on fait l'omelette. C'est trop bon. 


Moi: Tant que ça ?


Eux: (En chœur) Oui. C'est la meilleure cuisinière. 


Moi: Je suis curieux de voir ça. 


Daphnée : On t'a laissé ta part sur la table à manger. C'est la pièce qui est à côté.


Moi: (Souriant) Je vois que madame connait déjà toute la maison.


Daphnée : Oui. Tata Linda nous l'a montrée. 


Moi: Je vois. 


Je voulais m'en aller quand je me suis rendu compte qu'elle avait de nouvelles tresses sur la tête avec des perles et tout. De très jolies tresses.


Moi: Attends, tu as des tresses ?


Daphnée : (Souriant aux anges) Oui. C'est Tata Linda qui m'a tressé hier. 


Raphaël : Oui papa, D n'a même pas pleuré comme d'habitude.


Daphnée : Ça ne faisait pas mal. Tata Linda sait bien faire ça. Elle a dit que c'est elle qui va maintenant s'occuper de mes cheveux pour me faire de jolies tresses. 


Darnell : D est sublime, n'est-ce pas papa ? Même ses oreilles de lapin sont cachées.


Moi: (Forcé de l'admettre) C'est vrai.


Daphnée : D, tu me complimentes et tu m'embêtes aussi.


Linda: Il ne faut pas l'écouter ma chérie, tes oreilles sont magnifiques. Elles sont peut-être longues mais comme ça tu vas bien attraper tes longs cheveux et tu vas aussi mieux entendre. 


Daphnée : c'est vrai ?


Linda: Oui chérie .Tu as vu mes oreilles ?(Souriante) Elles sont aussi très longues et je bloque mes cheveux avec.


Daphnée : (Souriante) D'accord. J'ai donc de longues oreilles comme toi.


Je me suis mis à la fixer intensément alors qu'elle souriait à ma fille. Ce qu'elle vient de dire m'a troublé, c'était les propos de Joliane. 


Raphaël : (Me sortant de ma léthargie) Papa va manger et tu vas voir comment tata Linda prépare très bien.


Moi: (Me reprenant) D'accord. 


Je me suis dirigé vers la salle à manger et me suis assis. Il y avait un petit dressage devant moi. Peu de temps après, Linda est sortie et est venue déposer une carafe de jus de fruits et une bouteille d'eau. 


Moi: (La regardant) Merci.


Les enfants sont sortis à leur tour et sont venus pour me regarder.


Moi: Qu'est-ce qu'il y a ?


Darnell : Nous voulons voir ta réaction après la première bouchée.


Moi: (Souriant) Vous êtes terribles. C'est aujourd'hui que j'ai goûté une omelette bien faite? Je vous rappelle que je suis un bon cuisinier, Kelly et maman aussi. 


Darnell : On le sait, mais tata Linda vous bât tous à plate couture. 


Moi: (Souriant) Sans blague ?


Darnell : Votre palais sera divinement enchanté monsieur NGUEMA.


Linda et moi avons éclaté de rire. Cet enfant, je le jure, je ne sais pas de quel côté il est sorti. 


Moi: (Me servant un verre d'eau en souriant) J'ai quand même le droit de boire de l'eau n'est-ce pas ? Histoire de ne pas altérer le goût de ce chef-d'œuvre culinaire 


Darnell : Je vous le conseille vivement monsieur et vous avez trouvé l'expression qui sied à merveille ( pinçant son pouce contre son index en levant les trois autres doigts) c'est véritablement un chef-d'œuvre culinaire. 


J'ai bougé la tête et j'ai bu mon eau avant d'ouvrir les plateaux pour voir toutes les bonnes choses qui y étaient. J'ai tout zappé pour me concentrer sur l'omelette garnie qui y était. J'ai pris la fourchette et j'ai goûté. Dès que ça a touché ma langue , j'ai écarquillé les yeux avant de les fermer. Seigneur !


Moi: (Me raclant la gorge) Hum-hum, Hum-hum-hum.


Daphnée : Papa parle au lieu de faire le suspens.


Moi: (Ouvrant mes yeux en les regardant un sourire sur les lèvres) C'est à contre cœur que je le fais, mais je suis dans le regret de vous annoncer que vous avez tout à fait et complètement raison.


Eux : (Levant les mains au ciel) Oueeee! 


Daphnée : Tata Linda, c'est toi la meilleure. 


Moi: (La regardant) C'est très bon. Qu' avez-vous mis dedans ? 


Linda: (Souriant en me faisant un clin d'œil) Secret de fabrication hautement confidentiel. (Aux enfants) Mes marmitons on retourne finir nos crêpes et gâteaux. 


Ils sont tous partis et je suis resté en train de sourire tout seul au salon. J'ai mangé avec beaucoup d'appétit avant de débarrasser et les rejoindre en cuisine où je me suis rendu compte qu'ils avaient fini la préparation des crêpes et que les gâteaux étaient au four. Ils étaient maintenant en train de mariner le ragoût de bœuf.


Moi: Décidément on ne vous arrête plus.


Raphaël : (Souriant) Non. 


Daphnée : Papa goutte la crêpe. 


J'en ai pris une et j'ai goûté. Elle était tellement bonne que j'en ai avalé 5 sans m'en rendre compte. 


Darnell : Tu deviendras gourmand comme la blague papa, continue. 


Nous nous sommes mis à rire ensemble pendant un bon moment. Nous étions encore en train de le faire quand nous avons entendu un bruit de porte qu'on fermait. 


Moi: Je crois que quelqu'un vient de rentrer dans la maison. 


Linda: Ça doit être Jennifer car elle me disait qu'elle passerait ici aujourd'hui.


Voix de femme : Linda pourquoi il y a autant de chaussures d'enfants chez toi ? Tu fais maintenant


Elle s'est tue lorsqu'elle est arrivée devant la porte de la cuisine et nous a vu. C'était une très belle femme d'un certain âge qui avait de très longs cheveux gris et noir retenus par un chignon haut, vêtue d'une belle robe en pagne qui sublimait son corps qui rappelait celui de Linda avec quelques petits kilos en plus. Une femme de teint foncé, subtilement maquillés et dont les traits du visage laissaient voir une beauté légèrement altérée par le poids de l'âge mais dont on disait sans l'ombre d'un doute que c'était une très belle femme. 


Linda: (Surprise) Maman ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?


La femme : Je n'ai plus le droit de venir chez ma propre fille pour la voir ? Puisque tes pieds sont lourds pour arriver à la maison. Je viens donc à toi. (Me regardant de la tête aux pieds) Je comprends maintenant pourquoi tu n'as pas le temps, tu ne pouvais pas me dire que tu avais un homme dans ta vie?


Linda : Maman ce n'est pas ce que tu crois. Nous ne sommes pas


La femme : (La coupant) Ce n'est pas la peine (Venant me prendre dans ses bras un large sourire sur les lèvres) Mon fils merci. Merci beaucoup. Si vous saviez depuis quand j'attendais qu'elle me présente quelqu'un. Je commençais même déjà à désespérer.


Linda: (Embarrassée) Maman.


La femme : Laisse le bruit pardon. ( Me tendant la main après m'avoir Lâché) Mon fils, je m'appelle Harlette NDOMBI, la mère de ta femme, mais tu peux m'appeler maman.


Moi: (Répondant à son sourire en serrant sa main) Enchantée maman, Je suis Benjamin NGUEMA, son petit ami.


Linda: (Écarquillant les yeux) Hein???

MÈRE MALGRÉ MOI