Chapitre 14
Write by Mayei
Chapitre 14
…Alice…
Céline : Alice tu ne vas pas continuer ainsi tout de même
Moi : ... ...
Céline : tu veux te tuer ici alors qu’il est de l’autre côté avec une autre en train de vivre la belle vie. Si tu meurs, c’est elle qui sera à ses côtés lorsqu’il se présentera sur ta dépouille.
Moi : arrête !
Céline : c’est la vérité que je suis en train de te dire comme ça. C’est vrai qu’il t’a fait mal. Mais c’est la vie. Nous n’avons pas toujours ce que nous voulons. C’est le moment de te bouger Alice. Bouge-toi et montre qu’il est peut-être sorti de ta vie, mais cela ne te freine en rien.
Moi : snif j’ai compris Céline. Mais j’ai vraiment besoin d’évacuer tout ce que je ressens actuellement.
Céline : hum !
C’était comme ça et je n’y pouvais rien. Depuis que Kevin avait quitté cette maison, je n’avais plus eu de ses nouvelles et ça allait bientôt faire deux semaines. Je m’étais faite violence afin de ne pas le joindre et lui non plus n’avait pas fait le pas vers moi. Il n’y avait plus aucune de ses affaires dans notre chambre. C’était comme s’il s’était préparé à cette éventualité tant il avait fait ses valises à la vitesse de l’éclair. C’était difficile, surtout qu’une certaine routine s’était installée entre nous. C’était presqu’insupportable de passer toutes ces nuits seule dans cette maison. C’était avec lui que je parlais de tout et n’importe quoi. En plus d’être mon petit ami il était aussi mon meilleur ami. C’est à croire que tout ceci n’était en rien réciproque.
Cette soirée là j’avais espéré...espéré qu’il se rende compte que son amour pour moi était bien plus important que sa quête de papier. Il était prêt à jeter toutes ces années que nous avions passées ensemble pour courir derrière cette fille qu’il n’aimait même pas. Si seulement je savais où elle résidait, je lui aurais craché tout ça au visage et je verrais la réaction de Kevin. Je lui aurais dit que c’était un salop qui voulait simplement profiter de ce qu’elle avait à offrir.
C’était la colère qui parlait en moi. Je n’étais pas du genre à créer des scandales. Il avait fait le choix entre son ambition et ses sentiments. J’avais vraiment mal mais comme le disait Cécile, je ne devais pas me laisser sombrer pour si peu. Lorsque ma mère m’avait mise au monde, mon cordon ombilical n’était pas lié à celui de Kevin. J’allais me remettre sur pied sans lui. Je laissais entre les mains de DIEU.
Comme ces dernières jours, Céline restait avec moi comme elle le pouvait puis s’en allait. Elle vivait en couple et ne pouvait donc pas rester avec moi tout le temps. Lorsqu’elle s’en allait je sombrais mais mettais automatiquement un chant chrétien. J’aimais bien cette chantre Dena. Elle avait une voix qui vous transportait très loin, une voix qui transformait l’atmosphère présent. Cela m’apaisait et me tranquillisait.
... ... ...
En rentrant du boulot aujourd’hui je trouvais cette enveloppe rose devant la porte. Les voisins avaient reçu la même. Nous la connaissions tous cette petite enveloppe rose qui signifiait qu’il fallait bientôt payer le loyer de ma maison. J’entrais chez moi anxieuse. Kevin n’était plus là ! Je devais donc faire face aux charges toutes seule. Je balançais mon sac sur le lit et me mît à faire les comptes. Si j’enlevais le loyer dans mon salaire, les différentes factures, il ne me restait presque plus rien pour les courses et manger convenablement. Je devais obligatoirement me trouver un second emploi pour joindre les deux bouts sinon je ne m’en sortirai pas. Pour ce qui était de ce mois à venir, il fallait que je me serre la ceinture. Je n’avais pas peur de ce qu’il fallait affronter ! J’étais une battante et j’allais me débrouiller du mieux que je le pouvais.
Je mangeais un bol de céréales en regardant la télévision lorsqu’on frappa à la porte. J’ouvris en constatant avec surprise que ce soit Précieux. Je le laissais rentrer sans protester. De toutes les manières je ne pouvais pas le tenir responsable vis à vis des décisions de son ami. Je l’invitais à prendre place et lui ramenait un peu de jus.
Précieux (après avoir bu) : c’est super bon
Moi : merci...nouvelles !
Précieux : comment tu vas Alice ?
Moi (petit sourire) : on fait aller ! On va où la vie nous mène.
Précieux : je ne sais vraiment pas ce qui lui passe par la tête. Je lui ai pourtant parlé...bon nombre de fois mais il n’en fait qu’à sa tête. Il a un trésor comme ça chez lui mais se précipite pour des papiers. Je lui ai dit même d’attendre que j’aie ma nationalité et je le mariais simplement mais non il n’écoute pas.
Moi : il avait son idée dans la tête et c’est difficile de lui faire changer d’avis lorsqu’il est décidé.
Précieux : Si tu le souhaite, je peux lui parler encore une dernière fois en espérant qu’il entende raison. Vous êtes faits l’un pour l’autre.
Moi : je ne veux pas paraitre désespérée.
Précieux : Il n’y a rien de désespérant là. De plus quel genre d’amis serais-je si je restais là les bras croisés à regarder mon ami faire la plus grosse erreur de sa vie ?
Moi : humm…
Précieux quitta sa place et vint s’asseoir près de moi. Il me regarda dans les yeux et posa délicatement sa main sur ma cuisse. Je fus surprise de ce geste. Je toussais et mis un peu d’écart entre lui et moi. Je trouvais ce geste un peu déplacé tout de même. A quoi jouait il !
Précieux : je suis désolé pour tout ça ! Pour tout ce que tu dois traverser à cause de cette histoire. (Fouillant dans sa poche) s’il te plaît accepte cette enveloppe. Ce n’est peut-être rien mais c’est pour moi une façon de te soutenir. Tu as été bien trop gentille avec moi et m’as toujours traité comme le frère de ton chéri.
Moi : non précieux toi aussi ! Je ne peux pas accepter ça.
Précieux : j’insiste s’il te plaît ! Prends l’enveloppe et surtout n’hésite pas à me faire signe si tu as besoin de quoi que ce soit.
Il posa l’enveloppe sur la table et s’en alla. J’étais très surprise de ce geste. Jamais je n’aurais pensé qu’en cas de rupture avec Kevin, précieux aurait été aussi affecté. Ne dit-on pas que les amis de nos chéris ne sont pas nos amis et qu’ils changeaient dès que la petite amie changeait ? C’était quand même surprenant.
Je pris l’enveloppe qu’il avait posé sur la table et me mis à compter les billets. Une fois terminé, je me mis la main sur la bouche. C’est ça que Précieux appelait « ce n’est peut-être rien ? » je ne savais pas comment cela pouvait être possible mais il y avait dans cette enveloppe la somme exacte que Kevin me donnait pour contribuer aux charges. Moi qui pensais devoir me serrer la ceinture pour ce mois, au moins ce stress venait de me quitter. Néanmoins j’allais me concentrer sur la recherche d’emploi. Je me voyais très mal joindre précieux en cas de besoin.
...Kevin Kébé...
Je suis en bas dans la voiture de précieux à attendre qu’il finisse avec Alice. Je lui avais remis l’argent afin d’alléger les dépenses. Je ne voulais pas me présenter moi-même de peur qu’elle réagisse violemment en me voir. Au fond de moi, je savais qu’elle n’allait jamais avoir de réaction brusque. C’était la honte tout simplement qui m’avait fait rester dans cette voiture et supplier précieux d’y aller à ma place. Une bonne trentaine s’était déjà écoulée que je voyais mon ami venir vers sa voiture. Je me redressais automatiquement. Il s’installa se démarra.
Moi : comment vas-t-elle ?
Précieux : mal ! Très mal. Elle t’en veut énormément man !
Moi : c’était à prévoir !
Précieux : elle ne voulait même pas prendre l’enveloppe quand elle a su que ça venait de toi. J’ai dû lui faire entendre raison. Elle a dit que c’était la dernière chose qu’elle acceptait de toi. Elle ne veut plus que tu lui écrives ou que tu l’appelles. Elle me garde de te dire de la dépasser si tu la vois dans la rue. Man, par sa façon de parler de toi, elle ne veut même plus te voir en peinture.
Moi : pfff c’est un comportement plutôt enfantin mais bon si tel est son souhait, je le respecte.
C’était blessant de savoir qu’elle ne souhaitait plus me voir. Mais je l’avais bien cherché. Ce soir encore je pris le train pour rejoindre Divine. C’était officiel ! Nous vivions ensemble. Depuis deux semaines déjà elle m’avait fait la proposition du mariage afin de bénéficier des papiers. J’avais boudé mais je pense qu’il était temps de mettre fin à ce jeu et d’accepter son offre. C’était beau joué ! Elle pensait trouver le meilleur moyen de me sortir de mes problèmes mais en fait, c’était moi qui au travers de précieux l’avait poussé à prendre cette décision. J’étais plutôt fier de moi. J’y étais arrivé.
Je me débarbouillais d’abord avant de rejoindre divine au salon.
Moi : babe ?
Divine : hum ?
Moi : j’ai réfléchi et je pense que tu n’as pas totalement tort. Ça me tue de le dire mais faire ce mariage reste la seule solution qui s’impose. Mais je te promets qu’une fois tout en ordre, je t’offrirai un mariage digne de toi...un mariage qui rendra jalouse toutes tes amies.
Divine : awwww j’ai hâte d’y être bébé !
Moi (lui caressant la joue) : je ne te décevrai pas.
Je me contentais de cette pizza qu’elle avait commandée. Si je ne préparais pas nous mangions tout le temps la nourriture de dehors. Je me demandais bien comment elle faisait pour garder la ligne avec cette bouffe. Cette nuit même on passa beaucoup de temps sur internet afin de comprendre comment se passait la procédure pour le mariage. C’était plutôt simple. Il fallait se rendre au service matrimonial afin de payer la licence à $35 et après une attente de 24h on pouvait aussi s’y marier pour $25. Il nous fallait au moins un témoin. Qui d’autre cela pouvait être si ce n’est précieux ?
Je lui fis la demande par message et il accepta. Le lendemain nous étions donc au bureau des affaires matrimoniales afin d’avoir notre licence. Il y avait du monde du coup l’attente était plutôt longue. Une fois ce document en main, vous n’imaginiez nullement cette grande joie qui m’habitait. L’on venait de faire un grand pas. Je me rapprochais de plus en plus vers la fin de mes tourments. La vie de clandestin était sur le point de prendre fin. J’allais enfin pouvoir jouir de tout...de mes diplômes surtout. Il fallait que je me calme. J’étais bien trop excité. Il fallait que je garde un peu de cet enthousiasme pour le jour du mariage.
… …
Aujourd’hui 3 avril nous étions au palais de justice pour notre mariage. Divine était dans une belle robe blanche, rien d’extravagant mais qui lui allait à ravir. Précieux m’avait été d’une grande aide en m’aidant à choisir mon costume. Lui aussi d’ailleurs n’était pas en reste. Nous n’étions pas les seuls à attendre de passer devant le juge. Plusieurs couples étaient aussi assis dans cette salle.
Moi : tu es sûre que c’est ce que tu veux mon cœur ? On peut toujours faire machine arrière
Divine : c’est le jour le plus heureux de ma vie ! Même si ce n’est pas fait de façon publique ça reste quand même un moment magnifique et je ne reculerai pas.
Je lui pris la main et y posais un baiser. Bientôt c’était notre tour et devant le juge nous nous disions oui ! Après la signature, nous étions mari et femme devant la loi. Je pouvais enfin entamer la procédure pour fuir mes problèmes. Nous avons pris un temps pour les photos puis précieux nous déposa dans un hôtel luxueux de la place que j’avais moi-même réservé. Qu’est-ce qu’un mariage sans lune de miel ? Même si louer cette chambre pour deux nuits me revenait cher, il fallait apprendre à semer afin de pouvoir récolter.
Divine : c’est magnifique mon amour ! Regarde-moi cette vue !
Moi : rien n’est assez beau pour toi ma puce...Madame Kébé
Divine (mer regardant) : je trouve que ça sonne tellement bien...Divine Kébé
J’ouvris la bouteille de champagne qu’on avait trouvé dans la chambre et en renversais un peu du contenu dans les deux flûtes.
Moi (levant mon verre) : à nous ! Qu’aujourd’hui soit le début d’une longue vie ensemble.
Divine : je t’aime
Moi : je t’aime aussi babe
Alors qu’elle était de dos, Contemplant la vue, je m’approchais d’elle et dégageais son cou. Je l’embrassais tout doucement et fis descendre la fermeture éclair de sa robe.
Divine : qu’est-ce que tu fais ?
Moi : c’est notre lune de miel n’est-ce pas ?
Tout en l’embrassant, je la soulevais et la portais jusque dans ce grand lit. Je lui interdis tout geste. C’était moi qui menais la danse aujourd’hui. Au menu, il y avait d’abord le massage que j’avais vu sur YouTube. Dans mon massage, je lui caressais les seins, les fesses et la chatte. Elle appréciait tellement qu’elle n’hésitait pas à ouvrir ses cuisses. Je laissais glisser mon doigt dans sa foufoune brûlante et trempée. Elle fermait les yeux de plaisir. Je la plaçais en levrette et lui posais des baisers sur chaque fesse, je les mordais aussi légèrement. Divine cambra sa croupe, me présentant son antre dans toute sa splendeur. Je dirigeais ma queue bien tendue vers cet appel aux délices. Je m’enfonçais en elle avec délicatesse. Je me sentais aller complètement au fond d’elle. C’était la première fois qu’on le faisait sans préservatif. Si Alice avait accepté ma proposition, j’aurais déjà failli à ma parole. Pourquoi penser ai-je elle en ce moment ? Il fallait que je vide mon esprit de toute pensée d’elle. Il était inconcevable que pendant un moment pareil Elle se présente à moi tout de même. Je reconcentrais mon esprit sur Divine. Je ne devais pas me laisser distraire.
...Elizabeth Ahizi...
Quand je pense à comment aurait été ma vie si je n’avais pas dès le départ joué aux grandes filles en mettant un trait sur le petit étudiant qu’était Paul ! J’allais être dans ce luxe-là dès le début au lieu d’y apparaître en plein milieu avec sa multitude d’enfants. Vraiment la patience est une qualité à rechercher. J’allais sûrement être la mère de ses enfants avec la bague au doigt depuis. Maintenant je devais me contenter de ce qu’il y avait et composer avec. Je devais composer avec ces filles qui me sortaient par les pores et cette Françoise que je ne supportais pas non plus. Mais comme je l’avais dit, des changements, il y allait en avoir dans cette maison. Je n’étais pas venue pour jouer ! J’étais là pour toujours et personne ne me délogerait. Que celle qui se croit capable vienne me tenter...elle en aura pour son compte.
Je viens de rentrer complètement fatiguée. J’étais aller faire les courses avec l’argent de Paul bien sûr. Jetais la nouvelle dame de la maison alors j’entrepris de remplacer tout ce qu’il y avait comme vaisselle dans cette maison. Je ne savais pas que lorsqu’on avait une gouvernante dans une maison, c’était cette dernière qui imposait son goût sur ces choses-là. Je pensais que Paul lui avait laissé un peu trop de légèreté. Elle se croyait un peu tout permis avec l’aide de ces petites pestes. Cette Leslie ! Je ne la supportais pas du tout. Je vais m’arranger pour que chacune retourne chez sa mère ainsi j’aurai la paix ici.
Moi : Françoise les compartiments sont vides ?
Françoise : oui madame !
Moi : ok (lui montrant les cartons) il faut ranger tout ça. Laisse-moi m’asseoir et décider d’où chaque pièce ira.
Je t’irais l’une des chaises et la regardais déballer tout. Je me fis un plaisir de lui donner des ordres. Je lui donnais deux fois plus de boulot avant de trouver la place exacte des verres et ensuite des assiettes. Nous avions passé pratiquement quatre heures à ranger tout ça. Ou du moins c’était elle qui avait tout fait. Je me régalais simplement en la regardant et buvant mon jus de pamplemousse. Puis ces deux petites sorcières débarquèrent. C’était l’heure pour elle apparemment. Elles s’empressaient de se jeter sur Françoise m’ignorant royalement. J’esquissais un sourire. Leur mascarade terminée, elles se tournaient enfin vers moi.
Leslie : bonsoir
Morelle : bonsoir
Moi (souriant) : ça va mes chéries ? Et les cours ?
Elles murmurèrent quelques mots et s’en allèrent. Comme je n’en avais rien à foutre ! Encore heureuse que leurs mères soient mariées, dans le cas contraire, je n’aurais même pas pu imaginer ce qu’elles me sortiraient ici. J’ai eu l’occasion d’échanger avec les garçons...eux par contre me paraissaient beaucoup plus facile. Ils auraient mieux fait de rester ici et envoyer ces filles là en pension. En montant les escaliers, mon téléphone se mit à sonner. En voyant le nom, je me précipitais dans la chambre en verifiant qu’il n’y ait personne dans les environs. Je m’enfermais dans la douche.
Moi : allo Orlane ?
Orlane : maman ?
Moi (prise de panique) : qu’est-ce qu’il y’a ? Pourquoi tu pleures ?
Orlane : c’est encore papa et sa femme. Elle a encore raconté des histoires et comme toujours papa l’a crue.
Moi : mais cette femme ne peut pas s’occuper de ses enfants et laisser ma fille tranquille ?
Orlane : maman je ne veux plus rester ici. Je veux vivre avec toi.
Moi : Orlane c’est un peu compliqué. Laisse-moi voir ce que je peux faire et je te fais signe.
Orlane : pardon ne me laisse pas ici.
Moi : je te fais signe !
C’était bien plus compliqué sur ça. Paul ne savait pas que j’avais des enfants puisque j’ai moi-même affirmé ne pas en avoir. Maintenant comment j’allais faire pour qu’elle me rejoigne ici ? Toujours il y avait des soucis avec cette sorcière que son père avait pour femme. Cette dernière me connaissait très bien et savait que les histoires ça me connaissait mais elle ne laissait pas ma fille. Il me fallait simplement trouver la solution et elle me trouvera sur son chemin. Je n’étais pas du genre à badiner.
Paul est rentré plus tard et ma trouvée la en train de cogiter.
Paul : ça va ma chérie ?
Moi : oui je vais bien et toi ? Comment a été ta journée
Paul : oh comme d’habitude hein ! Rien de nouveau...tu m’as l’air inquiète qu’est-ce qui se passe ?
Moi : oh une situation qui nous ai tombé sur la tête à Albertine et moi. On a perdu une cousine l’année dernière laissant dernière elle sa fille. Jusque-là personne n’est en mesure de s’occuper de la petite. Elle est encore chez maman et ne va même pas à l’école. Les frais de scolarité ce n’est pas un problème mais où va-t-elle rester ? Tu vois la maison d’Albertine il n’y a pas de place et je ne veux pas l’imposer ici.
Paul : et qui a dit que ce serait nous l’imposer ? Elle peut rester ici. Ça fera de la compagnie aux filles !
Moi (enthousiaste) : tu en es sûre ? Je ne veux surtout pas que tu te sentes obligée de l’accepter.
Paul (m’embrassant) : je t’ai dit que ça ne me posait aucun problème. La maison est assez grande.
Quand on dit de se concentrer sur les hommes qui nous aiment c’est ça. J’ai vraiment gaspillé mon temps à tourner partout dans la ville hein.
Moi : au fait je voulais aussi te parler de Françoise...
...Morelle Desoto...
Moi : non dis-moi que c’est faux ! Papa n’a pas osé faire ça !
Maman Françoise (souriant) : ne vous en faites pas les filles...on pourra se voir. Vous avez mon numéro et pouvez me joindre à tout moment.
Leslie (pleurant) : mais ça ne sera plus pareil sans toi ici
Elle nous prit dans ses bras et après un long câlin, nous descendions pour l’accompagner prendre son taxi. Là, encore une fois, nous nous fîmes de longs câlins. Je la regardais ensuite monter dans le taxi. Quelques secondes après elle était loin, on ne pouvait plus la voir. Depuis que j’avais 5 ans j’étais habituée à vivre avec cette femme et du jour au lendemain papa décidait de la mettre à la porte. J’étais prise d’une rage tellement grande ! Comment avait-il osé faire une chose pareille ? Maman Françoise faisait partir de la famille. Elle était pour nous une seconde mère.
Leslie : je suis sûre que cette femme est derrière toute cette histoire. Elle est mauvaise ça se sent mais papa joue aux aveugles.
Moi : non ! Ce n’est pas possible. Papa que je connais ne peut pas mettre maman Françoise à la porte sous les ordres de cette femme. Depuis quand quelqu’un pouvait donner des ordres à Paul Desoto ?
Leslie : tu oublies qu’il est super amoureux !
J’étais dégoûtée ! Il n’avait même pas pris le temps de nous faire asseoir et de nous parler. Il la renvoyait et allait je ne sais où avec sa nouvelle femme. Je ruminais ma colère. C’était bien trop triste. C’était injuste. Qui allait prendre notre défense lorsqu’on faisait des bêtises ? Qui allait nous couvrir ? Qui allait être là pour nous lorsqu’on aurait besoin de conseil ? Pour ma part, je dirais même que maman Françoise avait plus d’impact sur ma vie que ma propre mère. Je ne pensais même pas à joindre les autres puisque la dernière fois, ils avaient coupé la conversation nos reprochant de nous mêler de ce qui ne nous regarde pas.
Le soleil était presque couché. Papa se montrait enfin avec sa « femme ». On pouvait les entendre rire depuis le garage. J’avais envie de vomir. Quel était ce bonheur. Il fallait impérativement qu’on trouve un moyen de faire partir cette femme d’ici. Elle commençait à avoir trop d’influence sur papa.
Papa : bonsoir les filles !
Nous : bonsoir
Elizabeth : ça vous va ?
Nous : ... ...
Papa (revenant sur ses pas) : ce n’est pas à vous qu’elle s’adresse ?
Leslie : je n’ai pas envie de lui répondre est-ce que j’en suis obligée.
Papa (avançant dangereusement vers Leslie) : et tu penses parler à qui comme ça ?
Moi (me plaçant entre eux) : tu ne peux pas nous obliger à lui adresser la parole si nous ne le voulons pas. Après avoir changé ton esprit pour que tu mettes maman Françoise à la porte, nous ne pouvons pas accepter de lui parler. Elle est mauvaise si c’est elle que tu as choisi comme femme c’est bien pour toi mais nous ne l’avons pas choisie donc ne nous oblige à rien.
Je me demandais jusque-là pourquoi nous n’avions pas encore reçu des claques. Peut-être qu’il était tout aussi surpris de nous entendre. Ce n’était pas tous les jours qu’on osait ouvertement comme ça s’opposer à lui et dire le fond de notre pensée.
Papa : vous pensez peut-être, être encore petites pour avoir une nounou ? Françoise est partie et c’est définitif alors vous allez vous y faire. Et je ne veux plus entendre qu’Elizabeth vous parle et vous jouez aux impolies. Ce n’est pas comme ça que je vous ai éduquées
Leslie : dans ce cas tu devras me tuer mais jamais je ne la respecterai. Qu’elle aille se faire voir où elle veut. Je m’en fiche royalement.
Moi : et elle n’est pas la seule.
Cette fois ci c’était la chose à ne pas dire à voir comment Papa fonçait sur nous. Il a fallu que sa femme ouvre la bouche pour qu’il s’arrête aussitôt. Comme toujours elle jouait aux parfaites épouses. C’était à la base de « ne te mets pas dans cet états » « ce sont encore des enfants » « il va leur falloir un peu de temps pour qu’elles s’y fassent ». Elle allait encore attendre jusqu’à ce que Jésus revienne pour qu’on s’y fasse. N’importe quoi. J’avais gros sur le cœur...si seulement elle pouvait se prendre les marches de l’escalier là en pleine tronche ça allait être parfait.
Ce soir-là d’après les ordres de papa, nous n’avions pas eu le droit de manger. Nous étions punies selon lui. Parce que nous avions osé dire le fond de notre pensée. Je m’en fichais et Leslie aussi. On attendait simplement qu’ils aillent se coucher. Ce qu’ils firent aux environs de 22 heures. Mon estomac ne pouvait plus supporter surtout que je n’avais rien mangé depuis ce matin.
Leslie : j’ai super faim !
Je reçu un message à ce moment précis.
Moi : Leslie il est là...
Leslie : ok vas-y ! Je surveille
C’était Lucas qui devait me ramener la nourriture. Il fallait bien qu’il serve à quelque chose non. Je me servais de la torche de mon téléphone pour sortir de la maison. Le gardien ouvrit le portail avec le moins de bruit possible. Je lui glissais un petit billet de deux mille francs. C’était un encouragement pour qu’il me couvre chaque fois. Je retrouvais Lucas dans sa voiture.
Moi : ça va bébé ?
Lucas : ça peut aller et toi ?
Moi : bofff...je ne peux pas durer oh ou est la nourriture
Il prit le sachet derrière. Ça sentait bon le poulet braisé. Nous nous embrassions langoureusement et je regagnais la maison après qu’il ait démarré. Leslie avait déjà fait montrer les assiettes et l’eau. Nous nous asseyons en plein milieu de la chambre pour terminer ce poulet avec les boules d’attieke.
Leslie : c’est ça quand on dit d’avoir les vrais beaux-frères ! S’il n’avait pas été là, j’allais seulement mourir aujourd’hui et mon père allait avoir ma mort sur sa conscience. Pardon s’il veut même te placer en haut de la fenêtre pour faire un coup accepte. Il ne faut pas qu’il nous coupe la ration. Ton père risque de nous punir plusieurs fois d’ici.
Moi : tu es bien folle ! Mange là-bas
Nous allions toujours dire ce que nous pensons de cette femme et jamais nous ne nous entendons avec elle. Si Paul Desoto le voulait, qu’il nous prive de nourriture tous les jours. Lucas allait passer derrière nous rapporter la nourriture. On va se voir dans cette maison. Ce sera elle ou nous.