Chapitre 14

Write by Anaëlle97

Désolée pour le retard. La chroniqueuse Anaëlle s’excuse pour le texte qui est plus court que d’habitude. Elle vous promet une suite un peu plus longue pour le vendredi. Bonne lecture

Chapitre 14 : Le sursis

***Luna GBEDJI****

Je suis froide et les volants de la robe que je porte vont dans tous les sens à cause du vent qui souffle. Ça fait plus d'une heure que je marche sur ce sentier dans une forêt morte. Les feuilles mortes jonchent le sol et elles crissent à chacun de mes pas. Je crois que je tourne en rond, comme si je marchais sur un tapis roulant. Je crois avancer mais je suis toujours sur place. J'ai des ampoules aux pieds et des égratignures causées par les pierres sur mon chemin. Le ciel est sombre, aucun rayon de soleil n'arrive à percer l'épaisse masse de nuages dans le ciel. Je ne peux pas estimer l'heure à laquelle on est. Plus je marche plus je m'épuise, fatiguée je me suis assise à même le sol.
Où suis-je? Qui m'a enfilé cette robe?  Pourquoi suis-je ici?  Oh mon Dieu….Suis-je morte?

Je me suis mise à pleurer, j'ai pleuré et crié, mais les échos de mes cris me sont revenus pour signifier que je suis toute seule au milieu de nulle part. J'ai replié mes jambes sur moi, mis mes mains autour et je me suis mise à attendre. Attendre quoi au juste je ne sais pas, au plus profond de moi, je savais que quelque chose allait se passer.

[....]

J'émerge de mon sommeil dans la même position réveillée par les pleurs d'un enfant. Il pleurait plein poumon puis se calmait et reprenait de plus belle. L'a-t-on abandonné ici?

Je voulais ignorer ces pleurs, mais plus je restais à ne rien faire plus les pleurs emplissaient la forêt.  Il y a quel genre de cordes vocales ce bébé?

Je me suis finalement levée et j'ai survit les pleurs pour le trouver. J'ai erré un bon moment avant de le voir emmailloté dans du linge noir. Quand il m'a vu il s'est tout de suite tu et m'a regardé avec ses petits yeux. J'avais la sordide impression qu'il pouvait lire dans mon âme. Il a formé des points avec ses petites mains et s’est mis à les tourner l'une autour de l'autre.

-Bonjour Maman

Koum koum koum koum koum koum

J'ai voulu courir mais mon cœur battait tellement vite et j'ai manqué de souffle, si je n'avais pas envoyé ma main au sol c'est mon visage qui s'y serait retrouvé. J'ai repris mon souffle, petit à petit et je me suis relevée.

-Tu voulais encore fuir pour me laisser tout seul? Reprend la voix qui est celle d'un enfant.

Mon cœur bat à tout rompre

-Qui est là? Criais-je

C'est un silence qui m'a répondu

-Si c'est une blague, elle est de très mauvais goût, repris je

-Regarde-moi Maman je suis là devant toi, reprit la voix

La seule personne qui se trouve devant moi c'est cet enfant. Il ne peut même pas parler ce n'est qu'un bébé.

-Je ne peux pas parler mais tu m'entends n'est-ce pas ? Reprit-il

Il m'entend penser? Comment je l’entends s’il ne parle pas?

-Je fais désormais partie des âmes des enfants avortés, je ne te demande pas grand-chose à part que tu pries pour le repos de mon âme. Prie pour que je retrouve la paix. J'ai tellement de tristesse et de haine en moi que les flammes du purgatoire n'ont de cesse de me torturer. Prie, demande des messes pour le repos de mon âme. Tu es entre la vie et la mort, Maman un mince pas te sépare du déluge mais tu as encore tant à accomplir et déjà fait si peu alors prie. Tu dois faire en sorte que ce qui t'es arrivé n'arrive plus à une autre personne. Que ce soit ton combat. Et prie pour que tu puisses toi-même te pardonner. 

Une énorme pression s'est tout à coup fait sentir sur ma poitrine et je manquais d'air.

*Georges GBEDJI*

Quand Léo m'a appelé aujourd'hui j'ai cru halluciné. Léopold AGADJA mon ami d’enfance. Je pensais que Dieu me donnait l'occasion de renouer avec un ami, mais quand il m'a brièvement expliqué la raison de sa prise de contact j'ai très vite déchanté, mon sang s'est glacé dans mes veines.

Il semblait tellement inquiet que j'ai  paniqué. J'ai appelé Luna mais son téléphone sonnait dans le vide. J'ai appelé son école mais personne ne l'y a vu. J'ai appelé ses amies qui semblaient toutes plus désemparées l'une que l'autre. J’ai appelé le gardien, elle n'était pas non plus à la maison. Je tournais en rond dans mon bureau comme un animal en cage. Léo ne m'as pas tout expliqué mais il m'a fait comprendre qu'elle a subi un abus sexuel, qu'elle est tombée enceinte  et à décider d'avorter. Moi qui suis sensé veiller sur elle je n'ai rien vu venir. Aveugle total.

[....]

Je suis allé rejoindre Léo à son boulot. Il semblait calme, je suppose qu'en tant que médecin il a l'habitude de telles situations. On a fait le tour de tous les hôpitaux de Calavi mais rien. J'ai réessayé maintes fois de l'appeler, elle ne répondait pas. Je crois que je deviens fou!

[....]
Ça fait plus de trois heures qu'on cherche sans rien trouver. Léo gare la voiture sur le côté et se tourne vers moi

-Georges calme toi

-Comment veux-tu que je me calme ? Luna a disparu

- Si tu ne te calme pas, on n'arrivera à rien du tout. C'est ta fille tu l'as connais bien. J'ai vu son regard quand elle sortait de mon bureau, elle était déterminée à se faire avorter et je sais qu'aucun médecin digne de ce nom ne l'a fera avorter sans l'accord préalable de ses parents. En plus on a fait le tour de tous les hôpitaux et on ne l'a trouvée nulle part

-Ok. A quoi penses-tu ?

-Je suis gynécologue depuis quelques années et les filles comme Luna, je veux dire les filles mineures enceintes qui n'ont pas l'aval de leurs parents pour une IVG, vont voir quelqu'un qui pratique les avortements clandestins.

J'ai senti mon cœur se serrer dans ma poitrine.

- Elle s'est sûrement tournée vers quelqu'un de son entourage, elle n'a pas eu assez de temps pour chercher loin, réfléchis, dans votre quartier par exemple
La réponse m'est venue comme une évidence: Papa crédo

-Le fumier, vociférais je

[....]

J'ai indiqué le chemin jusque chez papa crédo à Léo. Je m'impatientais de casser la gueule de ce connard.

Quand nous sommes arrivés à destination le portail était grand ouvert. Je suis entré en pressant le pas suivi de près par Léo.

Je suis entré dans le salon qui bizarrement était aussi ouvert. Dans la chambre je n'ai rien vu d'anormal. Il n'y a personne dans la maison.

-Georges viens vite, criait Léo

J'ai eu un très mauvais pressentiment. Je cours en me rendant dans l'arrière-cour.
Non!  C'est un cauchemar, un cauchemar qui a l'air tellement réel.


-Georges bon Dieu viens m’aider, non non va plutôt démarrer la voiture me criait il.

J'ai couru vers la voiture puis je l'ai démarré et j'ai ouvert la portière arrière. Léo portait Luna qui est en sang. Elle est tellement pâle. Mon Dieu ne me l'enlever pas je vous en supplie!

-Merde Georges démarre!!!!

J'ai foncé à plein gaz

-Allô? Lamine écoute moi prépare le bloc au plus vite j'arrive avec une patiente qui fait une hémorragie, prépare tout ce qu'il faut

Il baisse le téléphone et me demande le groupe sanguin de Luna. Je lui ai répondu

-Envoie quelqu'un à la banque de sang prendre du A+ fais vite.

Il coupe son appel et reporte son attention sur Luna

-Luna reste avec moi, tu m'entends mon bébé ?

 Ma voix s'est brisée


[....]


Je fais des allers retours dans le couloir devant la salle d'opération. Je me suis adossé au mur, j'ai la tête qui tourne et la nausée. J'ai couru aux toilettes vomir et me débarbouiller. En sortant des toilettes, je me suis rendu compte que je n'avais pas prévenu Sylvain

[....]

Une heure plus tard

Sylvain vient vers moi la mine tendu et inquiet.

- Papa comment va-t-elle? Qu'est ce qui s'est passé ?

J'ai repensé aux révélations de Léo et une sourde colère est montée en moi

-Il y a un maudit qui a osé violer ma fille et elle est tombée enceinte. Elle est entre la vie et la mort parce qu'elle a essayé d'avorter clandestinement. Celui qui a fait ça a intérêt à courir très loin  parce que si je l'attrape il va comprendre sa douleur

Sylvain a eu un mouvement de recul comme si je lui faisais peur.

-C'est pas possible fit il en s'asseyant

[....]

 Deux heures plus tard

Je me suis mis debout dès que j'ai vu la porte s’ouvrir.  Sylvain a posé une main sur mon épaule

-Léo c'est comment ?

-On a pu arrêter le saignement, pour le moment son état est critique, on attend qu'elle se réveille et elle sera transférée en réanimation.

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