
Chapitre 17
Write by Josephine54
Virginie
J'ai vécu un moment inoubliable avec Frédéric. La soirée a débuté dans un restaurant raffiné, où nous avons eu la chance d’être installés dans un coin retiré, offrant ainsi toute l’intimité que nous pouvions souhaiter. La soirée avait poursuivi dans une boite de nuit de la place et nous nous étions amusés comme des fous. J'avais tellement allumé Frédéric que je le sentais gonflé à bloc.
Quand je pensais au programme que je lui réservais pour cette nuit, mon mec fera simplement un arrêt cardiaque. J'espérais pour lui qu'il y avait une ambulance ou un hôpital à proximité de l’hôtel, pensai-je en souriant.
- On y va, murmura Frédéric en me mordant le lobe de l'oreille.
- Oui, chéri, j'ai hâte, répondis-je en lui faisant un clin d’œil.
Nous nous étions rendus dans cette auberge où nous avions nos habitudes.
- Une minute, bébé, j'ai un besoin pressant, dis-en m'éloignant vers les toilettes.
J'enlevai à la hâte mes vêtements et enfilai le porte-jarretelle. Je me regardai longuement dans le miroir et émis un sourire de satisfaction. Mes seins pointaient fièrement devant moi et mes minuscules dessous étaient simplement un appel au péché.
Ce n'était pas la première fois que je portais ce genre de vêtement. Frédéric n'était pas mon premier copain et j'avais déjà assez d'expérience en la matière.
J'ouvris la porte des toilettes et mon regard rencontra immédiatement celui de Frédéric. Je commençai lentement ma danse sensuelle tandis que Frédéric me regardait d'un air vorace.
- Wow, siffla-t-il, les étoiles dans les yeux.
Je retirai le porte-jarretelle et le lui lançai au visage d'un air sensuel. J'enlevai ensuite mon string qui fit exactement la même trajectoire que mon vêtement précédent.
Je rejoignis Frédéric en marchant à quatre pattes. Commença ainsi un combat, un déchainement de sens qui nous procura un plaisir inouï. Nous avions passé la nuit à faire l'amour et Frédéric m'avait raccompagnée à la maison aux environs de 10 heures.
Je l'observais un instant de profil. Il semblait si serein. Il avait passé toute la soirée et la nuit loin de chez lui. Que penserait sa femme ?
Cédant à la curiosité, je pris le risque de lui poser la question.
- N'auras-tu pas de problème à la maison ? demandai-je d'une fois hésitante.
- Virginie, je t'ai déjà dit que ce qui se passe chez moi ne te regarde en rien, me répondit-il sèchement.
Le reste du trajet se fit en silence.
Maman était sortie pour une salutation lorsqu'elle avait entendu la voiture garer.
- Bonjour mon fils, lança maman d'une voix accueillante.
- Bonjour maman, répondit Frédéric.
- Tu ne veux pas rentrer un petit moment ? demanda maman, un sourire chaleureux aux lèvres.
- Non, maman, je dois vraiment y aller. Je dois rencontrer un ami.
- D'accord mon fils. À la prochaine, alors.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Frédéric remonta dans la voiture après une brève salutation à mon endroit. J’étais rentrée dans le salon et Beverly m'avait simplement observée sans émettre le moindre commentaire.
Cela faisait maintenant trois mois que Frédéric s'était présenté chez nous, et tout se passait à merveille. Frédéric et moi nous voyions fréquemment, et il m'arrivait de passer des nuits avec lui à l'hôtel. J'étais désormais libre de mes mouvements : je sortais quand bon me semblait et rentrais à l'heure qui me plaisait.
Beverly avait encore essayé de me parler de ma relation avec Frédéric.
- Mêle-toi de tes affaires, lui avais-je répondu avec arrogance avant de m'éloigner d'elle.
Nos rapports s'étaient complètement détériorés. Nous nous saluons à peine.
J'étais actuellement couchée dans la chambre. Il était 22 heures. J'étais en train de causer avec une amie. Beverly s'était rendue au boulot, et c'était tant mieux, je n'aurais pas à subir ses regards réprobateurs.
- Virginie, viens ma fille, j’ai besoin de te parler.
Maman venait de m'interrompre dans ma causerie.
- Je te rappelle tout à l'heure, lançai-je à mon amie Aurélie. La mater veut me speak. (ma maman veut me parler, en jargon camerounais).
Je raccrochai mon téléphone et suivis maman dans sa chambre. J'avais désormais toute sa considération. Elle évitait désormais les situations fâcheuses, surtout depuis que je lui remettais de temps en temps des enveloppes de la part de Frédéric.
- Oui, maman, dis-je en la rejoignant dans sa chambre.
- Tout se passe bien avec Frédéric ? demanda maman.
- Euh... oui maman, tout va bien.
Même si je n’étais pas totalement sincère. Cela faisait en effet deux semaines que je n'avais plus de nouvelles de lui. Et en réalité, ce n'était pas la première fois que cela arrivait.
Il disparaissait parfois pendant quelques semaines, devenant injoignable, puis réapparaissait sans crier gare. Je ne m’en plaignais pas vraiment, car lorsqu'il était là, il était toujours aux petits soins avec moi, financièrement parlant, bien évidemment.
- T’occupes-tu bien de lui ? demanda maman.
- Euh... c'est-à-dire ? répondis-je, perdue.
- Je te demande si tu t’occupes bien de lui. Tu n’es quand même plus une enfant.
Je réalisai la réelle question de maman, et cela me laissa sans voix.
- Euh... euh... il ne se plaint pas.
- C'est très bien, lâcha maman d'une voix satisfaite.
Elle resta un moment silencieuse, semblant chercher ses mots.
- Virginie, il faut sécuriser ta place auprès de lui. Les hommes comme Frédéric ne courent pas les rues. Il me semble responsable. Regarde un peu : depuis que tu nous l'as présenté, il prend soin de nous sans rechigner. Imagine un instant s'il avait un enfant dans cette maison... Tu serais comblée.
J'étais simplement choquée par ce que maman me demandait. J'avais à peine 18 ans et elle voulait que je fasse un enfant avec un homme marié afin de sécuriser ma place ? Mais quelle place ?
- Sais-tu s'il a des enfants ? demanda maman.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
- Non, maman, je n'en sais rien. Il refuse catégoriquement de me parler de sa femme ou de sa vie avec elle.
- Je vois, répondit maman. Vous protégez-vous durant vos rapports ?
- Oui, maman, toujours. Il n'a jamais accepté de coucher avec moi sans protection.
Maman sembla réfléchir un petit moment.
- Nous allons faire ceci : tu vas lui faire croire que tu as vu un médecin et que tu as commencé la contraception pour le convaincre à avoir des rapports non protégés avec toi. Quand tu seras enceinte, tu lui feras croire que tu as eu un mal de dent atroce et que tu as dû prendre des antibiotiques. Tu lui expliqueras que le médecin t'a expliqué que certains médicaments comme les antibiotiques diminuent l'efficacité des pilules.
Je ne savais que répondre. Maman avait apparemment pensé à tout. Je n'étais absolument pas d'accord avec elle. À tout juste 18 ans, je ne voulais pas m'encombrer d'un enfant. Rien ne me garantissait que je serai encore avec Frédéric dans quelques années. Que ferais-je alors de son enfant ?
Maman me regardait à présent, attendant ma réponse. Je devais admettre que depuis que maman et moi étions en bons termes, ma vie s'était beaucoup améliorée. Je n'avais aucunement l'intention de faire un enfant maintenant, mais pour ma paix dans cette maison, je lui ferai croire que j'étais en train d'y travailler.
- Wow, maman, tu es géniale. Je n'y avais même pas pensé. Heureusement que tu es là pour assurer mes arrières, lançai-je d'une voix faussement joyeuse.
- Tu vois ma fille. C'est à ça que servent les mères. Tu dois rencontrer Frédéric aujourd'hui ? Il faut déjà que tu mettes notre plan en exécution.
- Non, maman. Il est en déplacement et je vais en profiter pour réviser un peu mes cours.
- D'accord, ma fille.
Je sortis de la chambre de maman et rejoignis la nôtre.
Beverly
J'étais assise en fac avec Arthur et Amanda quand le téléphone d'Arthur se mit à sonner. Il se leva précipitamment et sortit de la salle. Il revint après un quart d'heure.
- Je dois y aller, chérie, me chuchota-t-il à l'oreille. On vient de m'appeler de la boulangerie "les saveurs des sept collines".
" Les saveurs des sept collines" était une grande boulangerie située au centre-ville de Yaoundé. Elle portait d'ailleurs le nom de la ville, surnommée la "ville aux sept collines" en raison de ses innombrables collines.
- Ils m'attendent pour un entretien.
- Je vois. Bonne chance, bébé, dis-je avec un large sourire.
- Merci, on se voit ce soir, lança-t-il en s'éloignant précipitamment, non sans avoir récupéré tous ses effets. Au revoir Amanda.
- Au revoir Arthur, répondit simplement Amanda.
Je me trouvais désormais partagée entre les deux. Arthur n'avait toujours pas digéré la blague de mauvais goût qu'Amanda nous avait faite, et Amanda, de son côté, m'avait dit qu'elle n'avait nullement l'intention de lui présenter des excuses. Selon elle, il était trop coincé et n'avait aucun sens de l'humour.
- Où va-t-il ? demanda Amanda en le suivant du regard.
- Il va à un entretien, lui répondis-je. J'espère que ça va bien se passer.
- Entretien de quoi au juste ? demanda Amanda d'un air ahuri.
- Il avait déposé des CV dans les boites de nuits et boulangeries de la place.
- Pour faire quoi exactement ?
- Pour bosser comme agent de sécurité, répondis-je en croisant les doigts. J'espère vraiment qu'il sera pris.
Amanda me regardait maintenant comme si j'étais tombée sur la tête.
- Mais, t'es sérieuse là ? me demanda-t-elle presque avec dédain.
- Pourquoi ? rétorquai-je avec incompréhension.
- Mais attends Beverly, si tu n'as pas pitié de toi, aies au moins pitié de ta famille. Que fais-tu avec un pauvre étudiant comme Arthur ? Que peut-il t'apporter de concret ? Mais, sérieusement, dis-moi !
- Dois-je te rappeler que nous parlons du même garçon pour lequel tu t'es ridiculisée ? S'il avait voulu de toi, ne serais-tu pas à ma place aujourd'hui à te contenter d'un pauvre étudiant ? lui demandai-je d'un ton blessant.
- Haha, haha, s'exclama-t-elle. Haha, haha, qu'est-ce que tu es naïve ! Tu penses vraiment que je me serais engagée avec lui ? Ma chère amie, c'est simplement parce qu'il est un bon pain croustillant. Il m'aurait servie juste à me faire grimper au plafond quelques nuits, et j'aurais ensuite poursuivi mon chemin, riposta Amanda d'un ton méprisant. C'est toi qui es capable de te contenter de si peu.
Je la regardais maintenant d'un air choqué. Elle sembla soudain réaliser à quel point ses paroles étaient offensantes.
On resta silencieuses pendant de longues minutes. Le professeur entra quelques instants plus tard et le cours se déroula sans qu'aucune de nous n'adresse la parole à l'autre.
À la fin du cours, je me levai simplement et pris mes effets. Je sortis de la salle sans adresser le moindre regard à Amanda.
- Beverly, Beverly, attends-moi, s'il te plait, s'écria Amanda en essayant de me rattraper.
Je l'ignorai et continuai à m'éloigner en grandes enjambées.
- Beverly, Beverly...
Je la sentis me tirer brusquement par le bras et me tourner vers elle. Nos regards s'affrontèrent pendant de longues secondes. Elle baissa ensuite la tête.
- Je suis sincèrement désolée. Je n'avais aucunement l'intention de te blesser. Je m'excuse sincèrement. Je voulais simplement te faire comprendre qu'à ton âge et vu ta condition familiale, tu n'avais absolument pas besoin de t'encombrer d'un étudiant. Tu sais, je le dis pour ton bien. J'ai été maladroite dans ma manière de m'exprimer et je te demande pardon.
Je restai à l'observer un long moment.
- J'ai compris. Je suis en couple avec Arthur et je compte le rester. Je te demande simplement de respecter ma relation.
Je me tournai ensuite et m'éloignai d'elle. Elle n'essaya pas cette fois de me rattraper.
Je fis un saut à la maison avant d'aller au boulot. Je commençais plus tard aujourd'hui. Je fis à manger et dînai avec mes cadets. La situation avec Virginie ne s'était toujours pas améliorée. J'avais l'impression qu'elle formait désormais un camp avec maman et moi, je faisais partie du camp adverse.
Je fis une douche rapide et sortis enfin pour le boulot. J'étais en chemin quand mon téléphone se mit à sonner. Je vis le nom d'Arthur apparaitre à l'écran.
- Bébé, c'est bon. J'ai été pris, s'écria Arthur d'une voix joyeuse.
Je repensai aux propos méprisants d'Amanda il y a quelques heures et me sentis soudain mal à l'aise.
- C'est très bien. Je suis contente pour toi, répondis-je un peu mollement.
Arthur resta un bref moment en silence.
- Tout va bien, chérie ? demanda Arthur, l'enthousiasme retombé.
- Oui, bébé, tout va bien. Je suis à peine arrivée au boulot. À tout à l'heure, dis-je en raccrochant précipitamment.