Chapitre 18

Write by Josephine54

Beverly


Je devais bosser jusqu'à deux heures du matin ce soir.

- Bonsoir Beverly, me salua Benjamin, un large sourire aux lèvres.

- Bonsoir monsieur, répondis-je poliment. Que puis-je vous apporter ?

- Benjamin, je m'appelle Benjamin, insista le client.

- Bonsoir Benjamin, que puis-je vous apporter ?

- La même chose que d'habitude.

Benjamin venait désormais très souvent dans notre bar. Il s'asseyait toujours à l'une des tables dont je m'occupais.

Je me rendis au comptoir et lui apportai la Kadji bière, comme d'habitude.

- Merci, dit-il en souriant. Tu ne veux toujours pas me donner ton numéro ?

- Non, comme vous le savez déjà, je suis en couple, répondis-je en m'éloignant.

Il s'arrangeait aussi à rester jusqu'à la fin de mon tour de travail. Je saluai mon patron et me dirigeai vers la sortie. Benjamin se leva aussi et me suivit. Je savais qu'Arthur m'attend déjà à l’extérieur.

- Aurevoir Benjamin, dis-je en essayant de m'éloigner.

- Accorde-moi une minute, s'il te plaît, répliqua Benjamin en me tenant par le bras.

Je vis Arthur s'approcher précipitamment de nous.

- Beverly, on y va ? dit-il sans accorder le moindre regard à Benjamin.

- D'accord, répondis-je simplement en me dégageant de la prise de Benjamin.

- À demain, Beverly, lance Benjamin.

- Écoute-moi bien, tu ferais mieux de rester loin de ma copine, lance Arthur d'un air menaçant.

- Sinon quoi ? répond Benjamin en se rapprochant d'Arthur. C'est à elle de décider.

Je vis à cet instant Arthur serrer les poings. Je m'interposai immédiatement entre les deux hommes et me saisis avec douceur de la main d'Arthur. Les deux hommes s'affrontèrent un long moment du regard.

- On y va, bébé, dis-je à Arthur.

Arthur me prit par la main et m'entraîna vers la route. Il la lâcha après quelques pas et se mit à marcher vite. Sa démarche démontrait qu'il était dans un état d'agitation extrême. Je dus presque courir pour le rattraper.

- Attends-moi, s'il te plait, dis-je en arrivant à sa hauteur.

On entendit à cet instant le bruit des crissements de pneus. La Mercedes de Benjamin arriva à notre hauteur et il nous dépassa, non sans avoir lancé un petit sourire moqueur à notre endroit.

- Bébé, s'il te plait, ne te fâche pas, dis-je en le rattrapant.

Il se tourna brusquement.

- Que faisais-tu avec lui ? demanda-t-il d'un ton furieux.

- Je ne faisais rien avec lui, répondis-je. C'est lui qui m'a suivi.

- Beverly, ne me fais pas perdre patience. Ce mec te court après depuis des semaines. Tu penses peut-être que c'est un hasard s'il se retrouve toujours à la fin de ton tour de service ?

- Arthur, ce n'est pas ma faute. Je lui ai fait comprendre plusieurs fois que je n'étais pas intéressée. Il n'a pas l'air de vouloir comprendre. Que veux-tu que je fasse ?

- Cela veut simplement dire que tu n'es pas assez ferme quand tu le fais.

Il reprit sa marche et je le rattrapais en lui saisissant la main. Je posai ensuite ma tête contre son épaule et passai ma main autour de sa hanche.

- Bébé, ne fais pas cette tête, je vais lui parler, dis-je en lui lançant un regard suppliant. Tu ne m'as même pas raconté comment s'est déroulé ton entretien.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


- Comme si ça t’intéressait, lança Arthur d'un air déçu.

- Mais, bien-sûr que ça m’intéresse, lui dis-je d'un air choqué.

- Et c'était donc quoi cette réaction au téléphone ?

- Désolée, bébé, j'avais la tête ailleurs quand tu m'as appelé.

Il m'observa un bref moment avant de se décider à parler.

- J'ai passé l'entretien avec le directeur. Le boulot est pas mal. Je devrais bosser trois soirs en semaine et le week-end, soit samedi, soit dimanche.

- Quand commences-tu ?

- Dès lundi prochain, répondit-il. On va devoir mieux s'organiser pour réussir à se voir.

- Oui, bébé. Quand tu ne pourras pas passer me chercher, je m'organiserai avec Valéry comme par le passé.

Arthur me raccompagna ensuite à la maison. On resta un long moment à s'embrasser.

- À demain. Je serai là vers 13 heures, dis-je à Arthur.

- D'accord bébé, mais je ne veux pas que tu partes, lança Arthur en m'attirant à lui.

- Haha, il faut bien, bébé.

Les examens de fin d'année approchaient. Nous nous retrouvions très souvent pour étudier... pas seulement...

Le lendemain, je me rendis chez Arthur comme convenu. J'avais essayé d'impliquer Amanda dans les révisions, mais elle n'était pas intéressée. Je la comprenais un peu. Les rapports avec Arthur demeuraient froids, mais aussi, j'avais parfois l'impression que les études étaient le dernier de ses soucis.

- Salut poussin, lança Arthur en m'ouvrant la porte.

- Salut bébé, répondis-je.

On passa une bonne partie de la journée à étudier. Pour une fois, j'avais la journée de samedi libre.

- Tu restes avec moi ? demanda Arthur d'une voix douce.

- Oui, bébé, lui répondis-je en souriant.

Arthur m'attira ensuite vers lui et pris mes lèvres dans un délicieux baiser. Il se mit à parsemer mon coup de baisers tandis que je me tordais en arrière, perdue dans une marre de plaisir.

- Oui, bébé, oui, haletai-je en essayant de lui retourner ses caresses.

Je passai ma main sur son pantalon et la protubérance semblait crier libération. Je me mis à le caresser à travers son jean et à le masser sensuellement.

- Oui, bébé, oui... gémit Arthur, tout en savourant mes caresses.

J'ouvris avec lenteur la fermeture éclair de son pantalon et libérai sa virilité qui était prête à exploser.

- Oui, bébé, oui, s'écria Arthur.

Je me mis à le branler activement. Arthur me renversa ensuite sur le lit et prit un de mes seins en bouche. Il se mit à le sucer goulument tandis que je me perdais en soupirs.

- Bébé, j'en peux plus, je veux te sentir tout de suite.

Arthur enfila rapidement un préservatif et me pénétra dans toute sa longueur. Il se mit à remuer avec lenteur et très vite, la tension monta. Il accéléra ses mouvements et bientôt, nous nous perdîmes dans un puissant râle, signifiant notre libération.

On retomba ensuite sur le lit à bout de souffle.

- Je t'aime bébé, murmura Arthur en me regardant dans le blanc des yeux.

- Je t'aime aussi, chéri, répondis-je en le regardant avec douceur.

Le regard d'Arthur s'éclaira à ces mots. C'était la première fois que je lui avouais mes sentiments.

- C'est vrai ? demanda-t-il.

- Oui, chéri, je t'aime, je t'aime, je t'aime.

Arthur me donna un baiser à me donner le tournis et c'était reparti pour un second round. Je me rendis ensuite aux toilettes pour me nettoyer et en ressortis quelques minutes plus tard.

- Je dois y aller, bébé, dis-je d'un ton triste.

- Oui, répondit Arthur sans enthousiasme.

Arthur et moi nous voyions certes tous les jours, mais avec mon emploi du temps chargé, c'était difficile pour nous d’avoir des moments d'intimité. Je m'arrangeais toujours à rentrer à des heures descentes pour ne pas avoir de souci à la maison.

Nous avions passé des examens sanguins et nous étions tous les deux sains. Nous avions pensé au départ à un moyen de contraception fiable, mais ce n'était pas évident. Nous n'avions pas les moyens d'acheter les pilules contraceptives tous les mois et vu la fréquence de nos rapports, nous avions opté pour des préservatifs.

Arthur me raccompagna à la maison et nous eûmes de la peine à nous séparer, comme d'habitude.

- J'y vais bébé, dis-je en me détachant de lui.

- D'accord, répondit Arthur, mais il continuait à me maintenir contre lui.

- Bébé, dis-je, le reproche dans la voix.

Je me détachai finalement de lui et m'éloignai presque en courant.

J'entrai à la maison et trouvai ma mère et son acolyte. Elles me regardèrent d'un air conspirateur.

- Où étais-tu ? demanda maman.

- J'étais révisée, je vous ai dit.



Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)



- Haha, s'exclama maman. Tu étais réviser et tu as ces étoiles dans les yeux. Dis plutôt que tu étais te faire baiser par des petits voyous. Tu as tellement honte d'eux que tu n'oses pas les présenter.

Je passai simplement devant elles. Je préférais les ignorer.

Arthur avait commencé le boulot lundi soir. J'avais donc demandé à Valéry de venir me chercher à la fin de mon service.

J'avais bossé toute la soirée et il était temps pour moi de rentrer à la maison. Je sortis du bar et vis Valéry qui m'attendait, assis sur sa moto.

- Le Val des Val, lançai-je d'une voix joyeuse. On dit quoi ?

- Je vais bien la grande. On dit quoi ? Tu as oublié ton bon petit.

- Haha, le bon petit a oublié sa grande.

- Haha, comme tu n'as plus besoin de mes services, tu ne penses plus à moi.

- Haha, ne raconte pas n'importe quoi.

J'étais ensuite montée sur la moto et Valéry avait immédiatement mis le moteur en marche.

- Euh... euh... la grande, tout va bien à la maison ? demanda Valéry.

Était-il au courant des problèmes que je rencontrais avec ma famille ?

- Oui, tout va bien, pourquoi cette question ? demandai-je.

Valéry sembla chercher ses mots un bref moment.

- Euh... je t'explique mieux quand on sera arrivés.

Valéry se faufila dans les ruelles de Yaoundé et arrêta tout à coup le moteur à une centaine de mètres de la maison.

- Pourquoi t'arrêtes-tu ici, Valéry ?" demandai-je d'une voix calme, espérant qu'il ne remarque pas le léger tremblement de ma voix.

Valéry voulait-il m'agresser ? M'avait-il posé des questions sur d'éventuels problèmes à la maison dans le but de m'amadouer ?

Mais non, c'est insensé, pensai-je. Je le connaissais depuis des années. Nous avions grandi ensemble dans ce quartier mal famé.

- Euh... ma grande, c'est assez délicat.

Je le regardai fixement, le cœur battant, attendant qu'il exprime le fond de sa pensée.

- Euh... ton frère, Arnaud, je le vois très souvent traîner avec des gars peu recommandables au quartier. Sa bande et lui seraient apparemment responsables du vol au domicile des Mveng la semaine passée.

Je restai bouche bée à ces mots. J'avais toujours su qu'Arnaud était prêt à tout pour quelques billets de banque. Il avait d'ailleurs été le complice de Virginie pour l'aider à masquer ses sorties, et je reste convaincue qu'il l'avait fait en échange d'argent.

- Es-tu sûr de toi ? demandai-je tout de même, mais si au fond de moi, je savais que c'était parfaitement plausible.

- Oui, je ne t'en aurais jamais parlé sinon. Je ne l'ai pas vu moi-même, mais quelqu'un de confiance l'a fait. Et je peux te dire avec certitude que cette personne n'inventerait jamais une histoire aussi grave. Il se raconte aussi beaucoup de choses au quartier, à propos de lui et de ses amis, mais il est inutile que je t'en parle, parce que je ne suis pas en mesure de démêler le vrai du faux. Tu devrais ouvrir les yeux et essayer d'en parler avec lui.

- Merci Valéry, merci beaucoup, dis-je d'un ton reconnaissant.

- Je voulais justement t'en parler depuis un bon moment, mais nous n'avions plus eu l'occasion de nous voir.

Je réglai sa course et me rendis ensuite à la maison, l'esprit en tumulte.

Quelle famille, mon Dieu, pensai-je avec tristesse. Quand les parents désertaient de leur rôle, les enfants en payaient le prix fort.

Manipulation sentime...