Chapitre 18 : Flora

Write by Alexa KEAS

**** Flora ****

Je continue de le supplier à genoux sans qu’il ne soit ému le moins du monde. Le seul son que j’entends est celui de son rire sarcastique qui me donne la chair de poule. Je me vois comme dans un flash, dépendante des autres pour quoi que je ferai, limite mendiante aux feux tricolores, ma vie vient d‘être détruite à cause de Bertrand.

-Baba, aies pitié ! J’ai agi par ignorance. Pardon ne me laisse pas comme ça !

Je jure que je ne recommencerai plus jamais. Je ne suis qu’une enfant, pardon.

Je l’ai senti s’approcher de moi et poser ses doigts sur mes yeux en prononçant encore des paroles bizarres. A la seconde qui suit, j’ai retrouvé la vue. Mon Dieu, j’ai eu la trouille de ma vie pendant ces quelques minutes où j’ai été aveugle. Pendant un moment, j’ai vraiment pensé qu’il allait me condamner à rester ainsi pour le restant de mes jours. Je me suis recroquevillée sur moi toute tremblante tandis que Baba a repris sa place initiale comme si de rien n’était en mâchant de la kola.

J’ai réussi à me calmer après un bout de temps et il m’a lancé un avertissement.

-Jeune fille, il y en a qui n’ont pas fait autant que ce que tu viens de faire avant de perdre leur vie. Remercie les dieux qui m’ont laissé être clément avec toi cette fois ci.

Je me mets de suite sur mes genoux une fois de plus pour implorer son pardon et il me demande de m’asseoir.

-Pour ton problème, sache qu’il y a un maître suprême au-dessus de nous tous et qui est Dieu le créateur du ciel et de la terre. C’est sous son bon vouloir que le soleil se lève ou se couche. Ceci pour te dire que si celui-là a décidé que cet homme doit sortir de ta vie, il va en sortir sans que moi ni mes pouvoirs ne puissent y faire quelque chose. Je t’ai aidé dans la limite du possible, peut-être est-il temps pour toi de passer à autre chose. Il y a bien d’autres hommes riches à apprivoiser.

-Hum Baba, après tout ce que j’ai fait, c’est trop difficile pour moi de le laisser partir. Tu viens de me démontrer ta puissance, je suis certaine que tu peux encore faire quelque chose pour moi. Je dois avoir la voiture et la maison avant de le laisser partir.

-Ne t’inquiètes pas pour ça, il te donnera de l’argent de lui-même sans mon intervention. Tu es intelligente alors réfléchis et tu sauras quoi faire.

-Merci Baba, merci pour tout. Sur ce, je vais demander la route.

-Tu peux partir en paix. Reviens si tu rencontres un autre homme, je t’aiderai avec joie.
Je suis sortie de cette maison aussi vite que mes jambes me l’ont permis et ce n’est qu’une fois dans le taxi que j’ai pu respirer normalement. Je l’ai échappé bel ! Mais Bertrand ne perd rien pour attendre, je vais passer par chez moi me faire belle avant d’aller lui faire un scandale au bureau. Il m’a toujours connu calme, il verra la nouvelle version de Flora la tempête tout à l’heure.

*
*

Bertrand

Les jours passent et se ressemblent pour moi ces derniers sept jours. Je me plonge dans le travail pour ne pas trop penser à ma vie privée. Depuis le retour de Béa, elle s’implique à s’occuper de nos enfants et de la maison sans vraiment s’intéresser à moi. Mon repas est toujours prêt, mes vêtements repassés et bien rangés, bref tout à la maison est à sa place sauf notre relation qui est encore plus froide qu’entre temps alors que j’ai cessé de voir Flora. Par conséquent, je rentre à l’heure, joue mon rôle de père et d’époux comme il se doit mais je sens ma femme ailleurs. Elle ne veut même pas que je la touche ! Pas qu’elle me rejette, mais son attitude glaciale me dissuade d’essayer.

J’attends le weekend pour l’inviter à sortir, sortir le grand jeu pour essayer de raviver cette flamme qui brûlait dans nos yeux. J’ai compris qu’elle est profondément blessée par ma trahison et, pas qu’elle d’ailleurs en ce moment, j’ai été également ignoble avec Flora qui avec du recul n’a fait que m’aimer. Quand bien même les règles étaient claires dès le départ, je suis celui qui est allée envers elle le premier.

Je sais parfaitement que j’ai été trop dure mais si j’avais tenté de procéder d’une douce manière pour rompre avec elle, j’ai peur de me laisser convaincre une fois de plus et succomber à la tentation. Je me remémore les évènements d’il y a sept jours, cet instant où le médecin m’a annoncé la nouvelle de sa fausse couche, le soulagement ressenti même si cela parait cruel et surtout l’occasion pour moi de là blesser pour la pousser à me détester et éviter de revenir vers moi.

Il y avait comme un voile dégagé de ma face me laissant voir que je commettais une belle erreur pendant que j’attendais son réveil dans cette chambre d’hôpital. Chaque jour un peu plus, ma relation avec Flora prenait une dimension à tel enseigne que je croyais ne plus aimer ma femme, me laissant caresser par l’idée de la quitter. Je voulais juste une aventure qui s’est transformée en une réelle passion dévorante. Je remercie mon Dieu de m’avoir réveillé assez tôt de Ce rêve qui allait me détruire.

Le téléphone fixe du bureau sonne me tirant de mes pensées. Je décroche et entends la voix de ma secrétaire m’annonçant que j’ai une visite de la prénommée Flora. Je garde le silence quelques secondes, me demandant si je devrais là recevoir ou pas et décide finalement qu’on la laisse entrer.
Je regrette très vite ma décision quand je la vois rentrer dans mon bureau comme une furie en claquant la porte comme si elle voulait là casser.

Je la regarde étonné de cette attitude que je ne lui aie jamais connu mais me réserve de toute parole avant elle au risque de décupler cette colère qui émane d’elle.

-Alors comme ça, tu es tranquillement assis dans ton bureau la conscience tranquille Bertrand ASSOGBA ! Après m’avoir utilisé comme bon te semble, tu m’abandonnes à l’hôpital après une fausse couche, ignores mes appels et me jette comme une vielle chaussure pour couronner le tout.

-Flora arrêtes de crier !

-Je crie si je veux, tu n’as rien à m’interdire !

D’ailleurs je vais crier encore plus fort afin que tous tes employés puissent m’entendre et se rendent compte du genre d’homme irresponsable, profiteur et salaud que tu t’avères être.
On ne finit jamais de connaître une personne dit-on et la réaction de Flora en est la preuve vivante. Je l’entends crier comme si elle avait un micro au fond de la gorge et je n’en reviens pas. J’aurais pu là laisser déverser sa colère jusqu’à satisfaction sans m’en mêler si nous étions dans un autre cadre mais parce que je tiens à mon image auprès de ceux avec qui je travaille, je me lève de mon siège et m’approche d’elle en tentant de là calmer.

-Flora s’il te plaît, je sais que tu es fâchée mais calmes toi et discutons, sans crie !

-Tu sais discuter toi ? Sérieusement, tu sais discuter Bertrand? Tu détruis ma vie et je suis sensée m’asseoir pour discuter avec toi ! Tout le monde va nous entendre aujourd’hui. Crie t- elle encore plus.

A pas rapide, elle est allée ouvrir la porte et s’est placé au seuil en commençant par m’insulter cette fois-ci, faisant s’attrouper quelques employés curieux. J’ai senti la colère et l’ai tiré de force à l’intérieur en la propulsant à tel enseigne qu’elle s’est retrouvé à terre avant de fermer le bureau à clé. En me retournant, nos regards se croisent et je lis de la peur dans le sien.

-Ne t’avise plus jamais, je dis bien JAMAIS de refaire ce que tu viens de faire. J’ai vraiment horreur qu’on me crie dessus et m’humilie de a sorte. Tu vas tranquillement t’asseoir pour qu’ensemble nous trouvions un compromis ou alors j’appelle la sécurité pour te faire sortir de force. Et, ne me regarde pas avec cet air là, en chacun de nous se trouve le chien enragé que tu m’as montré être.

Je l’ai suivi du regard se diriger vers mon mini frigo et d’en sortir une bouteille d’eau qu’elle a bu de moitié avant de prendre place sur l’un des sièges visiteurs et d’éclater en sanglot. Mon pauvre cœur s’émeut malgré tout et je m’approche d’elle, là prenant dans mes bras. Les femmes sont bizarres, c’est toi qui criais tout à l’heure et à la minute qui suit, tu pleures !

-Calme-toi Flora, ça va c’est fini.

-Tu m’as brisé le cœur Bertrand, tu m’as trop fait mal ! Dit-elle entre deux sanglots

J’ai pris son visage entre mes mains et lui ai donné un baiser sur le front. Elle a pleuré encore un bon coup, la tête posée contre mon épaule, mouillant à volonté ma veste avant de se calmer. J’ai alors pu regagner mon siège avant d’entamer une discussion avec elle.

-Je suis sincèrement désolé pour avoir agi comme un lâche mais comprends qu’il fallait que ça s’arrête à un moment donné, je ne t’ai jamais caché mon statut et tout était clair dès le départ.

-De cette manière-là ? Par un message après m’avoir abandonné dans un hôpital où toi-même m’as conduis et pour quelle raison, une fausse couche, la perte de ton enfant !

-Je le sais et je m’en veux vraiment.

-Et nos projets ? Ce matin-là tu allais m’acheter ma voiture, tu m’as fait tant de promesses et tu m’abandonnes sans les avoir tenu ?

-Tu auras la voiture Flora mais je m’en limite là. Je suis navré, tout était clair dès le départ.

-Oui mais tu ne m’as pas dit que tu volerais mon cœur et me fera goûté un bout du paradis avant de me faire vivre l’enfer. Néanmoins, je ne vais pas insister, saches quand même que tu resteras gravé dans mon cœur, je t’aime Bertrand.

-Hum Flo, tu resteras dans le mien aussi. Je te fais le chèque en même temps pour la voiture.

**** Flora ****

Tout marche comme sur des roulettes et je jubile intérieurement en le voyant sortir son chéquier. Il va quand même me manquer car même si je n’en suis pas folle amoureuse, je suis attaché à cet homme avec qui j’ai quand même vécu des instants intenses. Il me tend le chèque que je prends la peine de lire en me rendant compte que c’est beaucoup plus que ce qu’il ne faut pour la voiture mais ne manifeste pas une quelconque joie. Dans une autre logique, ce serait vraiment peu comparé à ma souffrance.

Je range le chèque dans mon sac et lui dit merci en me levant. Je fais deux pas vers la porte quand je me retourne et vais vers lui déposer un bref bisou sur ses lèvres sans qu’il ne me repousse avant de sortir de ce bureau ayant été témoins de tant de moments de passions entre nous.

La page Bertrand est close, d’autres projets m’attendent !

Quatre jours plus tard

**** Bertrand ****

Je la vois faire son entrée et je sens l’endroit s’illuminer simplement grâce à sa présence. Je remarque quelques regards de prédateurs sur elle et je ressens la fierté de pouvoir clamer que cette femme est la mienne. Je me lève afin qu’elle puisse très vite me repérer et je prends le temps de l’embrasser quelques secondes une fois à mon niveau avant de lui tirer la chaise pour qu’elle s’asseye.

-Tu es belle à couper le souffle Béa.

-Merci ! Dit-elle en esquissant un sourire.

-La robe te va à ravir.

-Et pourtant j’ai failli là changer à la dernière minute, je me suis trouvée bien trop sexy.

-Tu m’aurais brisé le cœur en ne là portant pas. Je l’ai choisi avec tant d’amour ! De plus, estimes-toi heureuse d’être resté si belle malgré deux grossesses.

-Merci chéri, j’ai vraiment aimé toutes ces attentions.

-Tu le mérites ma puce

Pour la première fois depuis son retour à la maison, elle m’appelle ‘’chéri’’ et je sens mon cœur s’emballer comme si nous venions de nous rencontrer. Il faut dire que j’ai vraiment mis le paquet ce soir. Plus tôt dans la journée, j’ai envoyé une voiture avec chauffeur là prendre de chez nous pour un salon d’esthétique et de massage où j’avais au préalable réglé les frais. Ensuite, le chauffeur l’a ramené à la maison où un joli paquet bien emballé l’attendait sur notre lit avec une carte sur laquelle j’ai pris le temps de lui demander pardon et réitérer mes vœux de fidélité comme au jour de notre mariage. Elle m’a appelé au téléphone émue jusqu’aux larmes en me disant qu’elle me pardonnait.

Le paquet contenait une robe choisi par mes soins, ainsi que des bijoux et des chaussures avec pour instruction qu’elle les porte avant de me retrouver à notre restaurant préféré à vingt-heure précise.

Entre temps, du bureau je suis allé chercher les enfants à l’école de mon côté et les ai amené chez leur grand-mère pour le weekend. Je veux pouvoir profiter de ma femme tranquillement !

Je me suis donc apprêté au bureau pour venir l’attendre. Sans tarder, nous passons commande et discutons de notre rencontre et de nos premières années ensemble, le fameux couple BB comme la Brasserie du Bénin, ainsi nous avaient surnommé nos amis ! Ça fait un bien fou de se rappeler des premiers instants où nos cœurs se sont choisis.

Les commandes arrivent entre autre et je commande du champagne en l‘honneur de cette belle femme que j’ai devant moi.

Nous sortons du restaurant heureux et le sourire qui ne quitte pas le visage de Béatrice me fait promettre intérieurement de ne plus jamais laisser ce visage inondé par des armes que j’aurais causé. Ayant congédié son chauffeur de la journée, je reprends les rênes en lui ouvrant la portière pour qu’elle s’installe.

Au bout de quelques minutes de trajet, elle se rend compte que je ne prends pas le chemin de la maison et s’émerveille quand je lui dis qu’effectivement je l’amenais à Accra pour le weekend. Notre vol nous attendait à vingt-trois heures et une valise préparée était déjà dans le coffre de la voiture.

-Depuis quand tu prépares tout ça Bertrand ?

-Je ne vais quand même pas te révéler mes secrets chérie. Dis-je, nous faisant rire tous les deux.

Nous arrivons à l’aéroport et je vais garer la voiture au parking et confier les clés au service approprié qui sera chargé de sa surveillance jusqu’à notre retour dimanche soir. Après les formalités, nous embarquons dans l’avion qui décolle trente minutes plus tard.

Après moins d’une heure de vol, nous atterrissons à l’aéroport international de Kotoka. Le temps de récupérer nos valises et prendre un taxi, il sonnait presque une heure du matin quand nous avons pénétré notre chambre d’hôtel. Béa a enlevé ses chaussures à haut talons en premier avant de s’écrouler sur le lit en bondissant comme une petite fille.

Je l’ai rejoint et nous sommes restés côte à côte à fixer le magnifique plafond décoré de façon artistique durant un petit moment. Nos corps se retrouvent très vite collés l’un contre l’autre et nos lèvres se sont emprisonnées l’une en l’autre en déliant nos langues qui éprouvent un plaisir malin à s’enrouler de façon sensuelle. Je sens l’excitation monter et tente de faire passer ma main sous sa robe quand elle m’arrête.

-Bertrand, nous sommes quelle date han ! Tu as oublié ?

-Oh mince Béa, ce n’est pas juste. Moi qui voulais te faire l’amour toute la nuit.

Elle éclate de rire et se recolle à moi. De toutes les façons, les menstrues n’empêchent pas les caresses et j’ai juste envie de l’avoir tout contre moi et profiter de ce moments à deux. J’ai quand même toute la vie pour lui faire l’amour !

Toutefois, elle se lève et se dépouille de sa robe ainsi que son soutient gorge en me demandant de me déshabiller aussi, complètement a-t-elle dit. Je m’exécute et m’assois sur le lit perturbé par mon sexe qui garde son érection refusant de se mettre au repos. En même temps, c’est peine perdu devant une si belle femme.

Elle me rejoint d’une démarche de féline et me pousse à m’allonger. Mon corps est ensuite parsemé de baisers par centimètre carré avant que ses lèvres n’atterrissent sur mon bas-ventre. Béa s’amuse à sa guise en jouant avec mon sexe dans sa bouche qui n’a vraiment pas à s’en plaindre. Je redécouvre une autre elle ce soir, sauvage et sensuelle à la fois.


Je vous aime fort et à lundi pour la suite qui promet en rebondissement.
Excellent weekend à tous.

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