Chapitre 2

Write by QUEENEMMA

Les gazouillis des oiseaux furent la musique qui sortit Alexandra de son sommeil. Elle ouvrit les yeux et perçut la clarté qui inonda la chambre. Il se faisait jour. Instinctivement elle porta la main au réveil qui se tenait au chevet du lit. ‘’Sept heures trente-cinq’’, lut-elle. 

Elle se mit à paniquer sur son retard au boulot et pour préparer son fils lorsqu’elle se rappela le jour qu’il était. C’était samedi aujourd’hui et Christ-Yvan n’avait pas cours samedi. Par contre, elle devait à son garçon une sortie au parc d'attractions d’un hypermarché de la ville.

 Elle soupira. Elle ne se sentait pas d’attaque à jouer à la mère modèle aujourd’hui. Surtout après ce qu’elle avait vu hier. Une douleur au cœur lui ramena en mémoire les images cauchemardesques de la veille.  Cette chambre, Wenceslas   et cette femme…

D’un mouvement de la tête et d’un sanglot, elle chassa les émotions douloureuses qui montaient en elle. Non, elle s’était jurée de ne plus jamais pleurer pour son goujat de mari. Elle avait tellement mal, se sentait tellement humiliée de cette énième tromperie. 

Elle ne se sentait plus femme du tout après cet épisode. Wenceslas   AMAN Junior avait réussi à la briser dans son intimité de femme. Elle se rendait compte qu’elle n’avait jamais été une femme convenable aux yeux de Wenceslas  , en tout pas assez pour retenir son attention et sa fidélité. Pourtant Dieu sait combien elle déployait d’efforts pour maintenir son désir, son amour et son estime intacte dans le cœur de son mari. Mais rien de tout cela n’avait servi à la faire rester la seule femme dans le cœur de son époux. Rien. 

Elle se sentait lasse et ne voulait plus se battre pour ce simulacre de vie qu’elle avait. Adolescente, elle avait rêvé d’être aimée par un homme pour qui elle serait une reine. Elle avait connu des hommes qui l’avaient traité ainsi mais elle ne les avait pas assez aimés. Le seul homme qui avait réellement captivé son cœur la laissa aujourd’hui désabusée face aux relations de couple. Elle se demandait pourquoi Dieu lui faisait vivre un pareil calvaire, si elle ne payait pas pour tous ces hommes qui l’avaient littéralement adoré et qu’elle avait délaissé par fautes de sentiments. Elle se rappela de Lionel, ce jeune homme qui avait menacé de se suicider quand elle lui avait avoué qu’elle ne l’aimait pas vraiment d’amour et qu’elle ne pouvait pas rester sa petite amie, jusque quelques mois après avoir accepté de sortir avec lui, et Jean marc qu’elle avait laissé pour Ghislain qui l’avait haï et maudit de ne jamais trouvé le vrai amour, hormis lui.

Non, elle avait fortement prié que Dieu lui pardonne ses forfaits avant de rencontrer Wenceslas  . Et elle le savait miséricordieux à l’extrême pour ne pas lui tenir rigueur pour ces péchés passés et confessés.     Alors pourquoi elle ? Elle se savait être une femme sans histoires, douce et juste dans ses actes et ses propos. Bien que n’était pas religieuse à l’extrême, elle craignait assez Dieu pour agir selon sa parole dans la mesure du possible. Alors pourquoi un tel calvaire ? Une petite voix lui souffla ‘’ Job’’ mais la douleur rappela cette voix pour laisser grandir son ressentiment contre dieu et son mari.

  • Pourquoi moi, répétait-elle en pleurant silencieusement ? est-ce que je mérite un tel sort ? 

Elle se souvint des mises en garde d’une de ses amies, Serena Kouassi qui lui demandait de ne pas totalement donner son cœur à Wenceslas   AMAN Junior au tout début de leur relation. Celle-ci connaissant la réputation de tombeur de celui-ci, avait voulu éviter à son amie une déconvenue sentimentale, mais peut-on raisonner une femme follement amoureuse ?

 Au départ par estime pour son amie, Alexandra s’était éloignée de Wenceslas  , en tout cas suffisamment pour que l’éloignement de celle-ci n’attise les sentiments réels de Wenceslas  . Il avait toujours eu toutes les femmes qu’il voulait. Et celle-là le fuyait. Plus elle le fuyait, plus elle semblait avoir de la valeur aux yeux du jeune homme. Il l’avait pourchassé de ses assauts jusqu’à ce qu’elle cède finalement. Vaincue, elle avait avoué à son amie son impuissance à lutter contre cet amour qu’elle ressentait pour Wenceslas  . 

Serena, après avoir jugé Wenceslas   assez franc dans ses sentiments avec son amie, consentit à cette relation.

 Mais elle lui avait dit ceci :

  • Écoute Alexandra, je sais qu’actuellement rien de ce que je ne dirai ne te fera changer tes sentiments pour Wenceslas   et aussi fou que cela puisse paraître, cet homme est tombé fou amoureux de toi. Mais il te faudra déployer milles efforts pour rester assez unique à ses yeux pour qu’il t’aime et te désire continuellement. Tu risques d’être sa muse, celle qu’il idéalise et qu’il adorera. Mais son désir se portera sur toutes les femmes qui attireront son regard. 

Alexandra n’avait focalisé son attention que sur l’amour que lui portait son mari. Au début de leur union, Wenceslas   n’avait cessé de lui prouver qu’il l’aimait elle. 

Mais comme l’avait prédit son amie, son désir s’était tourné vers d’autres femmes. 

La première infidélité de Wenceslas   avait débuté deux ans après leur union. Un des ex-petites amies de Wenceslas   avait refait surface et l’avait relancé. Il avait succombé sans souci. Alexandra en avait eu le cœur brisé et s’était demandé ce qui lui arrivait. L’argument donné par Wenceslas   cette première fois était qu’il avait bu ce soir-là, mais elle avait découvert par la suite que sa relation avec cette fille était un jeu sexuel qu’ils reprenaient à chaque fois qu’il se voyait. Le désir brut et sauvage était leur motivation première. Il connaissait cette fille depuis une dizaine d’années, ils avaient eu une histoire d’amour controversée et les circonstances de la vie les avaient séparés à plusieurs reprises. Ils avaient donc opté pour recommencer l’histoire à chaque fois qu’ils se revoyaient.’’ À chaque fois que le téléphone sonne, le jeu recommence…’’, telle était leur devise. Seulement elle aurait aimé compter comme données dans cette histoire tordue (selon elle). Elle avait exigé de Wenceslas   qu’il explique pourquoi, malgré elle, malgré l’amour qu’il disait lui porter, elle n’avait pas été celle qui stoppe “ce jeu ’’. 

  • C’est compliqué bébé, avait marmonné Wenceslas   dans sa confession. 

Il avait aimé Générosa, comme un fou quand il avait dix-huit ans. Ils s’étaient aimés comme des fous et elle était tellement belle. Elle avait été son idéal féminin pendant de nombreuses années puis elle avait dû continuer ses études en Angleterre. C’était la punition que les parents extrêmement nantis de la jeune fille avaient imposé à leur fille qui leur avait désobéis en couchant avec un garçon du commun.

Wenceslas   avait été anéanti par son départ. Là avait débuté son côtoiement intime avec la gent féminine. Il avait passé sa douleur sur elles. Puis il y avait pris goût. Il plaisait aux femmes et savait y faire. Il avait acquis assurance et sex-appeal et avait fait chavirer de nombreux cœurs. 

Puis un jour, deux ans après, Générosa était de retour, pour des vacances. Comme si une seconde n’avait passé, ils avaient recommencé. Mais le temps avait eu des séquelles sur leur affection mais pas sur leur désir. Ils avaient parlé de tout cela, avait convenu, que ce qu’ils vivaient étant unique, il le reprendrait à chaque fois qu’ils se reverraient. 

Ainsi avait débuté cette histoire. Dont le tenant et l’aboutissant était le désir, rien que le désir.

Chose qu’Alexandra n’avait pu concevoir dans son esprit de fille prude. Connaître cette partie de la vie de Wenceslas   l’avait bouleversé. 

Il ne l’aimait plus, lui avait-il clamé, mais il la voulait encore dans son lit et le referait à leur prochaine rencontre.

Elle avait voulu fuir, mais Wenceslas   l’avait rattrapé et conservé près de son cœur. Il avait apaisé sa douleur momentanément puis l’avait demandé en mariage l’année suivante, après avoir obtenu un haut poste de responsabilité. 

Puis il y avait eu Christ-Yvan. 

Puis les infidélités ont recommencé de plus belle mais les traces avaient été subtiles. Tantôt une odeur de parfum inconnu sur lui, tantôt un texto qu’elle apercevait par mégarde sur le téléphone de son mari. Au départ, elle avait fermé les yeux. Christ-Yvan qui venait de naître, le boulot prenant, le stress quotidien avait eu raison de sa disposition permanente à son homme. Mais ils en avaient parlé et celui-ci avait semblé comprendre. Elle aussi avait fait des efforts de son côté pour redevenir la Alexandra belle et désirable qu’elle avait été. Mais ça n’avait rien changé. 

Il la trompait à chaque fois qu’il voulait. Mais cette fois-ci c'était terminé. Elle ne pouvait plus supporter cela. Non, elle ne voulait plus supporter cela. Il voulait avoir toutes les femmes du monde ? Très bien, il les aura toutes. Mais elle ne serait plus à lui. 

Elle ne serait plus son Alexandra. Elle ne serait plus celle qui meurt d’amour pour lui-même quand il pue l’odeur d’une autre. Elle ne voulait plus avoir mal pour cet homme. Et elle mettrait tout en œuvre pour l’oublier lui et « ses pétasses ».

Sur ces pensées, Alexandra quitta son lit, et entreprit de faire sa toilette et de sortir voir sa maisonnée.

Elle prit une douche, s’habilla et sortit de la chambre.

Comme mû par un coup du sort, elle rencontra Wenceslas   qui sortait de la chambre d’amis. Il avait l’air fatigué. Il la regarda d’un air contrit puis voyait qu’elle ne disait rien, attendit qu’Alexandra passe son chemin avant de bouger.

En d’autres circonstances elle aurait pu avoir pitié de cet homme qu’elle avait eu en face d’elle. Mais pas la nouvelle Alexandra qu’elle comptait devenir. Il paierait pour ce qu’il avait fait. Il pouvait lui faire confiance pour cela.

Les cris de Christ-Yvan la sortirent de ses idées noires. Son fils, elle n’avait même pas pu le voir hier nuit. Elle s’en voulait d’avoir laissé sa douleur passer avant son fils.

Elle arriva dans la salle à manger où elle vit son fils qui riait à gorge déployée devant les grimaces de sa nounou, Chantal. Son âme se réjouit à la vue du bonheur de son enfant. Il était si beau, son petit prince. Si plein de vie aussi.

Elle se dirigea vers lui et lui caressa la tête sans interrompre son interlude avec sa nounou. Elle s’installa à côté de son fils. Elle entreprit de prendre son petit déjeuner en imitant la bonne humeur de son enfant.

 Elle bavarda avec son fils de tous les sujets dont pouvaient sérieusement débattre un enfant de quatre ans avec sa mère à savoir, de la forme du pain au chocolat qu’il mangeait, de la fête qui devait avoir lieu prochainement dans son école et dont son institutrice leur rappelait à chaque fois-là l’approche et aussi de son ami Evans qui avait eu une nouvelle bicyclette, rouge et verte, que son père lui avait offerte.

Et c’est sur ces entrefaites que Wenceslas   descendit les retrouver dans la salle à manger.

Alexandra le regarda venir et ne put s’empêcher d’admirer son époux. Grand et bien bâti de sa personne, Wenceslas   était ce qu’on pouvait appeler un bel homme. Il avait en lui l’élégance et la classe naturelle des grands hommes. En plus, il possédait un charme fou. 

Elle le laissa venir s’asseoir à sa place habituelle. Dès que Christ-Yvan vit son père, il entreprit de terminer la conversation qu’il avait entamée avec sa mère. Son père n’hésita pas à se prêter au jeu. Alexandra en profita pour s’éclipser. Elle ne souhaitait guère partager la même table avec Wenceslas  , en tout cas pas dans les prochaines vingt-quatre heures ou les deux semaines à venir.

Elle passa en revue la cuisine et identifia avec Chantal ce qui manquait et devait être renouvelé. Elle dressa la liste de ses courses et monta chercher son sac et la clé de sa Peugeot 301 bleu électrique. Sortir lui occupera l’esprit et l’apaisera. 

Elle informa Chantal qu’elle irait toute seule faire les courses et entreprit de sortir de la maison, non sans avoir fait un tour au salon faire un coucou à son fils. Celui-ci était à côté de son père, commentant le match de football qui passait à la télévision.

  • Tu sors Alexandra ? entendit Alexandra lorsqu’elle entreprit de sortir de la salle de TV, sans un regard pour son époux.

Alexandra marqua une pause et respira. Ce n’était pas le moment de céder à la colère. Leur enfant était là.

  • Oui je vais faire un tour au marché, elle, il y a-t-il un problème demanda-t-elle à son mari ? 
  • Non, juste que j’espérais qu’on pourrait parler un peu ce matin
  • Je ne vois pas l’intérêt de discuter de quoi que ce soit, Wenceslas   alors s’il te plait, je peux partir ??

Voyant que son mari ne répondait pas à sa question, elle sortit de la pièce.

**************************************

Deux mois ! Huit semaines.

Deux mois que Alexandra ne lui parlait plus, sauf quand c’était nécessaire.

Deux mois qu’il semblait invisible à ses yeux.

Deux mois qu’ils faisaient chambre à part.

Deux mois qu’il n’avait pas fait l’amour et Bientôt trois qu’il n’avait pas fait l’amour à SA FEMME.

Et elle lui manquait…terriblement.

Si au moins elle acceptait de lui parler, il saurait se racheter mais elle ne voulait plus être dans la même pièce que lui. Il avait essayé de forcer la conversation mais il s’était heurté à un mur de silence et de mépris. Sa femme le détestait. 

  • Bon sang, gémit Wenceslas de frustration à l’évocation de l’échec de sa dernière tentative de recréer une intimité avec son épouse.

Il avait fait semblant de chercher dans ses affaires rester dans leur chambre conjugale, une cravate qu’il comptait mettre le lendemain pour une réunion, pendant que Alexandra prenait sa douche. Il avait cherché cette cravate trop longtemps à son goût et surtout avait jugé qu’il s’approchait un peu trop d’elle étant encore enroulé dans sa serviette de bain.

Résultat des courses : une gifle cuisante, un refoulement digne d’un clandestin à la frontière de la chambre conjugale et le rapatriement de TOUTES SES AFFAIRES dans la chambre d’ami. Lorsqu’il lui avait signifié que la chambre d’ami serait occupée si un visiteur venait, elle lui avait répondu d’un ton cinglant que ‘’ LE SOUVERAIN HÔTEL’’ disposait encore de chambre libre pour lui et ses ‘’ charmantes pétasses’’. (C’était l’hôtel ou il l’avait surpris deux mois plus tôt avec Janis). 

Il ne savait plus quoi faire pour régler la situation. Abraham avait refusé de revenir parler à Alexandra depuis l’affront qu’il avait subi les mois précédents. Et ce malgré les excuses d’Alexandra à son encontre. Pas qu’il en voulait à son épouse, non, mais Abraham estimait que leur problème devait trouver solution sans aide extérieure. Il n’avait pas osé en parler à sa mère non plus. La situation lui semblait trop honteuse.

Mais depuis deux mois, rien. Alexandra lui en voulait toujours et pis, elle semblait ne plus se soucier de lui. Oh bien sûr, elle demeurait avec leur fils une mère irréprochable ainsi qu’une parfaite maîtresse de maison. Il bénéficiait toujours de ses mets favoris et la tenue de la maison ne souffrait d’aucun relâchement. Pas plus tard qu’hier, elle avait elle-même récupéré son costume à leur pressing habituel. Il ne pouvait pas l’accuser totalement de ne pas s'occuper de lui. 

Sauf qu’il n’y avait plus d’intimité entre eux. Et cela n’était jamais arrivé au cours de leurs précédentes crises. C’est comme si Alexandra ne le voyait plus en son mari. Et cela lui faisait peur et l’exaspérait en même temps .il pensait avoir payé sa dette ces deux derniers mois envers elle.

Il avait supporté sans broncher son mutisme, son mépris, son refus d’intimité, la chambre à part, son refus de coucher avec lui comme il le faisait quelquefois. 

Elle s’était totalement fermée à lui.

Et ce soir il tenterait le tout pour le tout. Il allait tenter de reprendre sa femme même sans son consentement. 

Wenceslas   avait son plan en tête et décida de se mettre en condition pour que cela se déroule parfaitement.

Alexandra rentra ce soir-là à vingt et une heure. C’était tard certes mais cela ne découragea pas Wenceslas  . Bien qu’elle n’ait pas pris la peine de prévenir de son éventuel retard, contrairement à ses habitudes, il ne lui en tint pas rigueur. Il attendît qu’elle entre dans la chambre se rafraîchir. A cette heure de la nuit, elle ne dinerait pas. Elle l’avait sûrement déjà fait avant de venir. Elle prendrait probablement un jus de fruit et monterait faire un coucou à leur fils. C’est à ce moment qu’il mettrait son plan en action. 

 

Tout se passa pour Alexandra effectivement comme l’avait prévu Wenceslas  . Après sa douche, elle descendit prendre un verre de jus de mangue fait maison, puis monta embrasser Christ-Yvan. 

Elle retourna ensuite dans sa chambre non sans un regard à la chambre de son mari et la ferma à double tour puis sursauta en entendant :

  • Tu penses que vingt et une heure, c’est une heure de rentrer pour une épouse ? 

Alexandra se retourna vivement et trouva Wenceslas   adossé à la fenêtre de “SA” chambre. Quel culot !

  • Qu’est-ce que tu fais ici dans ma chambre ? questionna la jeune femme, 
  • Je te signale que c’est encore ma chambre aussi, répondit son mari, ou tu sembles oublier que je suis encore ton époux. 
  • Sors d’ici, fulmina Alexandra, tu n’as plus rien à faire ici.
  • Oh non je ne sortirai pas d’ici ce soir Alexandra, et tu ne m’as pas encore répondu, pourquoi rentres-tu à cette heure ? 

Alexandra resta interdite. Elle rêvait ou Wenceslas   osait lui demander des comptes ? 

  • Je n’ai PLUS de compte à te rendre, Monsieur Wenceslas   AMAN Junior …, cingla la jeune femme 
  • Si justement Madame Alexandra AMAN, la coupa son mari, tu es encore MON épouse et tu vis sous mon toit et je suis responsable de toi devant DIEU et les hommes.
  • Eh bien je te libère de tes vœux mon cher, considère que tu n’es plus responsable de moi, je suis assez grande pour prendre soin de moi, et s’il te plait, je dois sortir tôt demain, vas t’en.
  • Tu es sourde ou tu fais exprès de me mettre en colère ? demanda Wenceslas   à Alexandra
  • Mais je me fous parfaitement de ce que tu penses, mon très cher, tu peux te fâcher autant que tu veux, tu as perdu tout droit sur ma vie. Et ce depuis longtemps déjà …

Wenceslas    resta interdit par la réponse d’Alexandra : “IL AVAIT PERDU TOUT DROIT SUR SA VIE.”. Alors qu’il ne vivait que par elle, pour elle malgré ses erreurs. Mais cette réponse lui permettait de mettre son plan en action.

  • Alexandra, mon bébé, je t’en prie, il faut que tu me pardonnes cette erreur. Tu ne peux pas continuer à m’en vouloir pour cette incartade. Je suis conscient du mal que je t’ai fait ces derniers temps mais je te promets que ça ne se reproduira plus désormais. Tu es ma femme et nous sommes mariés pour le meilleur et pour le pire. Tu es celle que j’aime le plus au monde. Tu es la femme que j’ai choisie pour partager ma vie et tu demeures pour moi la plus importante.

Alexandra ne répondit rien aux propos de son mari. Celui-ci l’observait et attendait. Alexandra ne fit pas mine de répondre. Wenceslas    continua donc.  

  • La fille avec qui tu m’as vu la dernière fois ne compte pas, bébé. Je sais que je te dois une explication à mon comportement ce jour ci …
  • Je me fiche complètement des raisons qui t’ont poussé à copuler avec cette trainée Wenceslas, articula Alexandra, complètement. 
  • Alexandra, arrête, tu ne peux pas dire ça, et je sais que tu dis cela parce que tu es blessée et je le conçois, mais tu ne peux pas ne pas vouloir savoir pourquoi. 
  • Ah oui et dit moi pourquoi je ne pourrai pas ne pas le faire ? questionna vivement Alexandra

Wenceslas    ne répondit pas. Il observait sa femme, qui debout devant lui le toisait d’un regard pénétrant. Son esprit était pollué par des pensées d’un tout autre ordre. 

Alexandra s’étant mise debout à bonne distance de son mari, portait une nuisette bleu nuit qui lui arrivait à mi-cuisse, mais qui moulait son corps voluptueux à souhait. Alexandra était de taille moyenne et enrobée de nature. Wenceslas    se rendit soudain compte d’une diminution de poids de son épouse. Il en fut surpris. Mais ne s’en plaignit pas. Cette légère perte de volume lui donnait plus de reliefs à la taille et à la poitrine. Ce qui la rendait à cet instant follement désirable. 

Wenceslas    voulait retrouver la chaleur de son épouse. Elle lui manquait, son corps lui manquait. Son odeur rafraîchissante, sa tiédeur, sa peau ébène si douce, ses gémissements lorsqu’il lui prenait les lèvres ou les seins, ses baisers, ses caresses…

Ses dernières pensées achevèrent de rendre fou Wenceslas. En moins de dix pas d’elle, il rejoignit son épouse près du lit où elle était. Alexandra ne comprit le mouvement de son mari que lorsqu’elle se retrouva coincée à l’angle du mur de la chambre avec Wenceslas qui pressait son corps vers lui. Il se tenait tout contre elle et prit son visage entre ses mains en disant d’une voix à peine audible, d’où perçait un désir à peine voilé :

  • Alexandra mon bébé, tu me manques, oh mon dieu, tu ne peux pas savoir comme je regrette mon bébé, s’il te plait ne me rejette, laisse-moi t’aimer ce soir, s’il te plait ...

La jeune femme ne sût comment réagir lorsque son époux posa les lèvres sur les siennes. Son esprit et son corps luttèrent durant une fraction de seconde puis son traître de corps céda. Elle entrouvrit les lèvres et répondit fougueusement aux baisers de son mari. Près de trois mois sans faire l’amour laissait des traces même sur une femme aussi en colère qu’Alexandra. 

Wenceslas saisit l’aubaine qui s’offrait à lui et souleva Alexandra pour la serrer plus fort contre lui. Ses mains parcouraient le corps de la jeune femme avec vigueur. Il la porta tout en la serrant contre lui sur le lit conjugal et entreprit de la dénuder. 

Alexandra n’était plus que lave en fusion. Son mari avait le don de réveiller le volcan présent en elle ce soir. Wenceslas   lui dénuda le sein et entreprit de le mordiller. Alexandra étouffa un cri puis agrippa fortement la tête de son mari sur l’objet de la torture. La jeune femme perdait la tête. Son bas ventre palpitait de désir et sentir l’érection de son époux contre sa jambe n’arrangeait rien à son état. Elle ne souvenait plus que ce fût aussi bon. Wenceslas   continuait de prodiguer des caresses savantes à son épouse qui était totalement réceptive au délicieux traitement qu’il lui infligeait.il jubilait intérieurement. Ce qui se passait actuellement dépassait largement son espérance.

Il retrouvait son “Alexandra”. Il y avait vraiment un Dieu pour les hommes en quête de miséricorde. Il se hasarda à regarder le visage de son épouse pendant qu’il glissait deux doigts dans son entrejambe.     Celle-ci rejetait la tête en arrière et se mordit sensuellement les lèvres pour étouffer le cri qui sortait de ses lèvres. Wenceslas   accentua la caresse jusqu’à sentir son épouse atteindre le paroxysme de son plaisir. 

Satisfait des préliminaires qu’il avait prodigués à sa femme, Wenceslas    estimait que le moment était idéal pour prendre possession de sa femme qui vibrait encore de son premier orgasme. Il entreprit de se dévêtir rapidement pour donner encore plus de plaisir à celle-ci avec son bâton d’amour.

Pendant que Wenceslas    se déshabillait, Alexandra eut la vision de Wenceslas    et de sa dernière conquête dans leur ébat sexuel. Un infime éclair de lucidité envahit Alexandra qui se dégagea rapidement du lit. 

Comment avait-elle pu céder aussi facilement à cet homme qui l’avait si honteusement trompé ? Ne s’était-elle pas jurée de ne plus lui offrir son cœur encore moins son corps ? Et elle venait de jouir de ses doigts comme s’il n’avait pas brisé son cœur en morceau ? Comment avait-elle pu ?

Elle jeta un regard à son mari qui avait semblé prendre conscience du changement de la situation. Son désir s’émoussa immédiatement. Le regard que posait sur lui Alexandra disait long de son état d’esprit présent. Malgré le moment intense partagé, Alexandra se refusait à s’ouvrir à lui, à lui pardonner. Il tenta de se rapprocher d’elle pour la prendre dans ses bras et la raisonner. Alexandra s’éloigna vivement de lui. Elle rajusta sa nuisette ainsi que sa culotte et croisa les mains dans ses cheveux opulents. 

  • Sors d’ici, siffla la jeune femme 
  • Mon Amour, je t’en prie, ne me repousse pas, supplia Wenceslas.
  • Je-te-dis-de-t ‘en-aller, détacha Alexandra. 

Wenceslas tenta un mouvement vers sa femme mais Alexandra s’écarta vivement de lui.

  • Ne t’avise surtout pas de me toucher, articula Alexandra

Wenceslas sentit soudain toutes ses forces l’abandonner. Le surcroît d’énergie et d’optimisme qu’il avait eu en début de soirée venait de s’évanouir avec le rejet de son épouse. Il se sentait perdu.

Il aurait commencé à pleurer si les sanglots de sa femme ne s’était pas fait entendre. Son cœur se brisa automatiquement et il se dirigea vers sa femme dans l’intention de la consoler en disant :

  • Oh mon amour, je t’en prie ne pleure pas, s’il te plait !

Un mouvement de recul de sa femme lui indiqua qu’elle ne désirait pas son aide.

Les sanglots d’Alexandra étaient de plus en plus forts et déchiraient l’âme de Wenceslas. Il ne supportait pas de voir son épouse ainsi.

Dans sa souffrance Alexandra croisa les mains sur son ventre puis dans un lent mouvement, elle glissa à terre et pleura de tout son saoul sa douleur. Elle voulait s’arrêter mais ne pût. A chaque tentative, une autre vague de douleur poignante la reprenait et elle sanglotait de plus belle. Elle pleura ainsi pendant longtemps puis se calma. 

Apaisée, elle se redressa et aperçut son mari assis sur le lit conjugal, le visage courbé vers le sol, la tête entre les mains. Elle étudia avec attention les réactions de son mari et fut presque soulagée de voir qu’il ne pleurait pas non plus. Elle n’aurait pas su comment réagir à cela.

 Elle ne saurait le consoler. Elle ne voulait pas le faire. Elle ne se sentait plus la force de faire du bien à son époux alors que celui-ci lui avant tant de mal. Pardonner semblait lui être un mot étranger. Elle voulait qu’il ressente tout le mal et la douleur qu’elle ressentait. 

Elle se doutait qu’il sache précisément ce qu’elle ressentait suite à ses trahisons continues. Il ne savait pas ce qu’elle éprouvait lorsqu’elle trouvait un message enflammé dans son portable, ou lorsqu’elle le surprenait en galante compagnie, ou encore lorsque comme la dernière fois, elle le trouvait en pleine action sexuelle avec une femme plus jeune et plus belle qu’elle. 

Il n’avait pas idée que tout cela mettait son cœur à rude épreuve, la faisait douter de ses charmes, de ses capacités en tant que femme, de sa capacité à rendre heureuse un homme comme lui, de son sex-appeal, de sa confiance en elle qui était déjà si faible depuis longtemps. 

Alexandra se sentit lasse. Elle ne sentait plus la force de lutter pour son mariage comme lui conseillait il y a peu une collègue. Elle s’était investie dans cette vie amoureuse avec toute la force de son petit-être. Elle avait toujours su que Wenceslas    était un homme à femme, mais avait espéré que son amour pourrait changer la donne. Elle en faisait les frais. Aujourd’hui elle était mariée à un homme qui était infidèle jusqu’aux os et ne savait pas quoi faire contre cela. Et le pire, elle ne savait pas pourquoi il la trompait alors qu’il l’aimait.

  • Pourquoi ? questionna Alexandra. 

Wenceslas    sursauta en entendant la question.  Comment pouvait-il répondre à cette question ? Il ne pouvait rien reprocher à sa femme. Elle était une femme attirante, désirable, une femme hors pair et une mère magnifique. Alors pourquoi éprouvait-il le besoin de courir la première jupe venue ? Il ne le savait lui-même. La sensation qu’il éprouvait à séduire une femme était grisante. Il se sentait si sûr de lui lorsqu’il arrivait à conclure, de savoir que petit à petit, il arrivait à susciter l’intérêt d’une femme, de voir l’étincelle du désir s’allumer progressivement dans les yeux de sa partenaire, de voir l’expression de plaisir non contenu qu’une femme exprimait quand il lui faisait l’amour. Ce besoin de tout contrôler dans ce processus, chose qu’il ne pouvait plus faire désormais avec Alexandra.

Avec les autres femmes, il était le mâle ALPHA, alors qu’avec Alexandra, il était comme un loup en cage. Son corps ne suffisait pas à le satisfaire. Il aurait toujours envie d’elle et des autres aussi. Il était ainsi. Il ne pouvait changer cette nature qui était la sienne.

C’était cela la triste vérité qui était celle de Wenceslas   , mais comment le dire à une femme aussi sensible et fragile qu’Alexandra sans la briser ? Comment le lui dire sans la perdre à jamais ? Il aimait tellement sa femme cependant qu’il ne pouvait se résoudre à la laisser lui échapper aussi facilement.

Alexandra était à lui, pensa Wenceslas   . Durant toute leur relation, il avait raisonné ainsi. Elle lui appartenait. Elle était sa FEMME ; la MERE DE SON FILS ; SA MUSE ; celle qu’il avait élevée sur un piédestal et qu’il vénérait chaque jour. Il ne pouvait la souiller avec ses désirs sexuels effrénés ni ses penchants. 

Elle devait rester pure pour lui. Et pour personne d’autre.

  • Pourquoi me trompes-tu ? questionna de nouveau la jeune femme.

Wenceslas    ne répondit rien. Mais il sentait qu’Alexandra ne le lâcherait pas tant qu’il n’aurait pas donné de réponses concrètes. Mais voilà, les vraies réponses seraient assez crades. Alors il lâcha d’une voix inaudible et pitoyable :

  • Je ne sais pas mon bébé, je suis juste un imbécile qui ne te mérite pas.
  • Alors pourquoi m’as-tu amené à t’aimer si tu savais que tu étais une ordure, pourquoi vouloir faire de moi ton épouse si tu avais pour plan de me tromper avec toutes les grues de cette ville, pourquoi, Wenceslas, vas-tu me répondre nom de dieu ? hurla la jeune femme

Wenceslas se recroquevilla dans le lit conjugal comme un gamin que sa mère grondait. Il se sentait sans défense face à ce petit bout de femme qui le mettait ce soir au banc des accusés sans qu’il ait une ligne de défense solide. L’heure n’était plus aux faux prétextes ni au retournement de situation. 

Alexandra se mit à marcher de long en large dans la chambre, les mains sur les hanches, attendant de pied ferme les réponses de son coureur de mari

  • M’as-tu seulement aimé, Wenceslas AMAN Junior ?

A cette question douloureuse, Wenceslas leva vivement la tête et répondit avec fougue :

  • Oh oui Alexandra, je t’aime et t’ai aimé depuis le premier jour où je t’ai vu, et je te jure que je t’aimerai toute ma vie mon bébé, il faut…
  • Mais alors dis-moi si tu dis m’aimer autant pourquoi me trompes-tu ? hurla-t-elle au nez de son époux

Wenceslas    resta interdit devant ces questions qui fusaient.

  • Pardonne-moi Alexandra, réussit-il à articuler après une vingtaine de secondes de pause.
  • Suis-je si affreuse physiquement ?
  • Non mon amour, répondit Wenceslas.
  • Suis-je si fade, si nulle au lit ? 
  • Non mon bébé, s’il te plait ….
  • Suis-je si bête, si quelconque, si pestiférée, si inutile pour que mon propre époux ne se contente plus de mon corps et de mon amour dans sa vie, dis-moi Wenceslas   , dis-moi qu’ont ces femmes de plus que moi, dis-le-moi, pourquoi elles te sont si attirantes si magnifiques et moi si … ????

Alexandra ne termina pas sa phrase tellement la colère et la douleur l’emportaient sur le raisonnement. Mais elle ne pouvait se permettre de se calmer. Il fallait qu’elle obtienne des réponses claires à ses réponses qui lui trottaient dans la tête depuis toutes ces années. Il lui semblait que la vie lui avait fait vivre une grosse farce en rencontrant Wenceslas   . Elle avait cru trouver un prince charmant mais se rendait compte qu’en plus d’un crapaud, il cachait en plus un iguane sous le déguisement. Elle fourragea ses mains dans ses cheveux, geste qu’elle faisait lorsqu’elle voulait s’éclaircir les idées. Sa tête bouillonnait de questions. Et son ‘’époux ‘’ les lui donnerait aujourd’hui.

  • As-tu seulement conscience du mal que tu me fais depuis toutes ces années ? As-tu la pleine mesure de l’effort que j’ai fait pour ne pas succomber à la folie, durant toutes ces années où je me rendais responsable de l’échec de mon mariage ? Où tu me rendais responsable de tes escapades ? Combien de fois as-tu critiqué mon physique ? Mon look pas accrocheur ? Ma pruderie au lit ? Et combien de fois as-tu continué à me tromper malgré tous mes efforts pour te satisfaire ? Pourquoi m’avoir prise pour épouse à vie, si tu savais en âme et conscience que je ne serai pas assez femme pour te satisfaire ? J’ai toujours pensé que c’était moi le problème, Wenceslas   , mais au final je me rends compte que tu as toujours été ainsi et le sera toujours.

Wenceslas    ne disait rien devant les paroles armées de sa femme. Il ne savait que dire. Tout était vrai. Il avait accusé sa femme d’être à l’origine de ses infidélités, histoire de se défiler. Il avait réussi à la manipuler pour justifier son insatiabilité. Tromper chez lui était aussi nécessaire que respirer. Mais il ne s’était jamais rendu compte de l’ampleur des dégâts que cela avait engendrés en son épouse. Ou plutôt si, il avait préféré ne pas s’attarder sur cela, vu comme cela lui pesait sur la conscience. Il était persuadé que ces actes n’avaient pas grandes conséquences. Il pensait qu’Alexandra aurait toujours assez de force en elle pour lui pardonner. C’était une femme amoureuse et les femmes amoureuses avaient un cœur miséricordieux à l’infini, lui avait dit sa mère.

Mais aujourd’hui il se rendait compte qu’il avait tort. Alexandra souffrait de tout ça et n’en pouvait plus. Et elle avait raison. Mais il ne voulait pas perdre Alexandra, il ne pouvait pas. 


  • Je veux divorcer, laissa tomber Alexandra

Wenceslas    sursauta en entendant ces paroles. C’était comme si son pire cauchemar venait de se réaliser en ses paroles. 

  • Non Alexandra non, s’il te plait, ne me quitte pas, supplia l’homme.

Il fit mine de faire mouvement vers la jeune femme mais elle s’écarta vivement de lui en s’écriant :

  • Non ne t’approche pas de moi, ne comprends-tu pas que je n’en peux plus ?

Wenceslas    retomba sur le lit et se prit la tête entre les mains.

Alexandra voulait divorcer… Alexandra voulait divorcer… Alexandra voulait divorcer. 

Cette phrase tournait en boucle dans sa tête et il en prenait la pleine mesure en cet instant.il n’imaginait pas sa vie sans sa femme. Alexandra loin de lui, il se sentait perdu. Il l’aimait. Il l’aimait à la folie. Et il y avait Christ-Yvan. Que deviendrait-il sans sa mère ?

  • Alexandra, s’il te plait, on peut encore s’en sortir. Donne-moi une dernière chance mon amour. Supplia Wenceslas    d’une voix plaintive. 

Le sang d’Alexandra ne fit qu’un tour lorsqu’elle entendit ces mots.

  • Te donner une dernière chance, siffla Alexandra, comment peux-tu me demander encore une chance après toutes celles que je t’ai déjà accordées ? Sais-tu combien de fois tu m’as fait mal, Wenceslas    ? Sais-tu combien de larmes j’ai sorti, combien de femmes j’ai maudit de m’avoir volé mon homme alors que c’était cet homme qui ne voulait pas de moi dans ta vie ?

Elle marqua une pause car sa voix s’enrayait. Elle constatait avec amertume que les larmes lui venaient aux yeux. Elle les essuya du revers de la main et observa son époux, encore prostré dans son même endroit, la main sur la tête, le regard vers le sol. Et il sanglotait.

Alexandra en fut interdite. Wenceslas    AMAN pleurait là sous ces yeux. Sa colère retomba tout d’un coup et fit place à de la compassion envers son époux. Elle aurait voulu partager sa douleur à 100% mais elle ne put. Wenceslas    pleurait pour elle un peu trop tardivement. Il aurait dû y penser avant de la tromper continuellement, avoir de lui causer tant de tort. Alexandra s’éloigna de lui pour ne pas succomber à l’élan de consolation qui l’envahissait et qui la portait vers son mari. Elle ne voulait plus lui refaire confiance et être blessée plus profondément. Elle se leva et se dirigea vers la salle d’eau attenante. Elle se soulagea, se débarbouilla et revint dans la chambre à coucher et s’adossa au cadre de la porte de la salle de bain. Wenceslas    avait cessé de sangloter. Il semblait même s’être repris et regardait Alexandra adossée. Ils se regardèrent pendant un long moment puis Wenceslas    brisa le silence. 

  • Pardonne-moi bébé, pardonne-moi de t’avoir autant fait mal. Je ne sais pas pourquoi ni comment j’ai pu te faire autant souffrir,
  • Parce que tu m’as trompé, coupa Alexandra, parce que tu as estimé que les vœux de fidélité mutuelle que nous avons prononcés ne valaient pas la peine d’être respecté, 
  • Bébé je t’en supplie ne me quitte pas. Malgré tout je t’aime et je te veux dans ma vie. Tu es toute ma vie, Alexandra, toi, Christ-Yvan êtes toute ma vie…

Il se tut et expira profondément. Il avait mal au cœur, il voulait lui crier son désarroi et confesser sa culpabilité mais les mots restaient bloqués dans ses entrailles. Rien qu’à regarder le visage fermé et déterminé d’Alexandra, il avait peur. Malgré ses frasques, l’idée qu’Alexandra veuille le quitter ne lui avait jamais effleuré l’esprit. L’idée de la perdre lui était insupportable.

Mais il le méritait. Il savait qu’il méritait de perdre sa femme. Toutes ces femmes qu’il avait mises entre eux, toutes ses infidélités.

Wenceslas    se leva et fit mouvement vers son épouse qui s’écarta de lui en prévenant son geste. Elle se dirigea à la direction opposée à celle de son mari et se croisa les bras dans une quasi-position de défense.

La réaction de la jeune femme blessa profondément Wenceslas   . Sa propre femme le fuyait dans sa propre maison et il ne pouvait rien y faire. 

Il se ressaisit, se dirigea vers la porte avec l’intention de retourner dans la chambre qui lui était assignée désormais. Juste avant de franchir le pas de la porte il tenta un ultime geste de pardon en disant à sa femme qui attendait son départ de la pièce :

·     Me pardonneras tu mes bêtises, mon bébé ? Dis-moi que tu me pardonneras mes erreurs et qu’on s’en sortira, encore une fois….

Alexa émit un rire nerveux et se dirigea lentement vers son mari et se positionna en face de lui. Elle mit sa main sur le poignet de la porte et l’observa longuement puis lui demanda d’une voix sourde :

·     Dis-moi Wenceslas    AMAN, tel que je te connais, si c’était moi qui t’avais trompé à la même fréquence avec laquelle tu l’as fait, m’aurais-tu pardonné aussi facilement ? 

La question d’Alexandra fit déglutir bruyamment son mari. Wenceslas    savait que jamais il n’aurait supporté l’idée qu’un autre homme touche à “son Alexandra”. Une image de sa femme défaillant de plaisir dans les bras d’un autre homme lui apparut. Une colère incontrôlée monta en lui et il serra fortement les poings. 

Il ne répondit cependant rien à son épouse, ne sachant que dire. Ou du moins sachant que la réponse serait ‘’ NON’’. Alexa eu un sourire narquois devant les réactions facilement décryptables de Wenceslas   . Elle savait que son orgueil d’homme n’aurait jamais supporté qu’un autre homme pose les yeux sur son corps, encore moins y goûter ne serait-ce qu’une seule fois.

·     J’aurais dû m’en douter, conclut la jeune femme. Si toi tu ne le supportes pas, imagine un peu ce que moi j’ai subi toutes ces années et tu peux aisément savoir que jamais plus je n’aurai confiance en toi.

Wenceslas    baissa la tête se sentit profondément honteux. Il se détourna de la porte dont il sentait la pression exercée par sa femme pour la fermer. Sans mot dire, il recula et s’en alla.

 

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