Chapitre 2~ Un mardi chez Pétula~

Write by Lilly Rose AGNOURET

Chapitre 2~ Un mardi chez Pétula~

 

Je rentre chez moi après une journée de travail vraiment harassante.

Mon époux est assis dans le canapé.

Il lit son journal.

Il est en congé en ce moment.

Il me fait remarquer que ma coiffure laisse à désirer.

« Tu as oublié d'aller au salon de coiffure, hier. Je pensais que le dimanche était consacré à ça ! A se faire jolie. »

« C’est peut-être le cas. J'ai simplement oublié ! C'est tout. »

« Tu es bien négligente Pétula. »

Encore un reproche.

Il passe son temps à cela.

Me faire des reproches.

Et j'encaisse tout. Sans rien dire. Sans réagir.

Je préfère me réfugier dans ma chambre sans rien dire.

Je me plonge dans la lecture d'un bon livre et j'oublie tout.

Ce que je lis en ce moment ?

J'ai déniché ce livre à la rue St Michel à Paris, il y 2 semaines.

Un livre coquin, comme on dirait.

Un livre dans lequel les gens s'aiment et font l'amour pour le plaisir.

Un livre très HOT, comme on dit.

L'acte sexuel y est décrit avec tellement de précisions, que c'est mieux que de regarder un film porno.

J'en suis à ce passage dans lequel les protagonistes se retrouvent dans un bain chaud après un dîner aux chandelles.

Et deviner ce qui se passe ?

Ils en arrivent à s'aimer à perdre le souffle tellement leurs corps ont faim l'un de l'autre.

Cette rage, je ne la ressens plus pour mon époux.

Son corps n'a plus soif du mien.

Ne me demandez pas pourquoi.

C'est ainsi.

J'aimerais qu'un soir il arrive ici après le travail.

J'aimerais qu'il passe le seuil de la chambre, me trouve sur le lit lisant, et en vienne à m'arracher un sourire en baisant chaque millimètre de mon corps, en taquinant, mon cou, mes lèvres, par des baisers vaporeux.

J'aimerais, ne serait-ce qu'une fois, qu'il entre ci dans cette chambre et me dise : « ce soir, nous sommes des amants, plus des parents. Nous allons faire l'amour à nous en flinguer le cerveau. Peu importe le reste. Je veux t'aimer comme seul un époux peut aimer son épouse. »

Ce ne sera jamais le cas car monsieur mon époux à ce côté trop coincé qui fait qu'il est devenu d'un ennui mortel.

Il viendra cette nuit dans ce lit. Il m'embrassera en me disant je t'aime. Il cherchera une capote. Et il me pénétrera en me demandant de lui susurrer des je t'aime dans l'oreille.

C'est simplement ça ; l'amour avec lui.

Mon corps en meurt à petit feu.

Mais que faire ?

Je lis des romans à l'eau de rose, des romans cochons.

Pour que la flamme au fond de moi ne meurt pas tout à fait.

Car, si elle meurt, mon corps suivra.

Or, mon corps, je le trouve encore assez beau pour plaire.

Mais je n'ose sauter le pas avec un autre homme que mon époux.

C'est de lui que j’attends inattendu.

C'est de lui que j'attends cette nuit, endiablée, fiévreusement, sensuelle et bestiale, qui verra mon corps vibrer sous des baisers fougueux, des mains expertes et une bouche gourmande.

Je veux et j'attends qu'il redevienne l'homme de mes rêves.

Cet homme auquel j'ai lié ma vie à jamais.

L'homme qui a volé mon innocence le soir de mes 20 ans.

Cet homme m'a autrefois arraché des cris de joie, des gémissements au lit.

Je veux retrouver cela.

Mais comment faire ?

Je ne semble plus l’intéresser.

Il ne parle plus que de devoir.

Les devoirs que nous avons envers nos enfants.

Nous devons les mener à la réussite.

Nous en avons 2 ans déjà étudiants aux USA.

Les deux autres sont avec nous à la maison.

Et notre DEVOIR est de faire en sorte qu'ils aient tout le bonheur et le confort du monde.

Notre devoir est de faire en sorte qu'ils réussissent et décrochent leur bac.

Et ensuite ? Que se passera t-il une fois que ces deux là seront partis ?

Mon époux m'aimera t-il comme au début ?

La flamme renaîtra t-elle entre nous ?

Je me pose la question sans vraiment trouver de réponse.

 

Et je me perds dans les méandres des désirs inassouvis car mon corps réclame la sensualité dont le corps de mon époux est incapable.

Alors, mon univers se peuple de Carter, Brandon, Brian et autres héros de livres romantico-érotiques dont les aventures amoureuses et les prouesses sexuelles me revigorent et me donne l'énergie nécessaire pour passer ces nuits sans passion auprès de l'homme qui est mon époux.

Un époux que je respecte.

Un homme que j'aime.

Mais, lorsqu'il m'embrasse pour me souhaiter bonne nuit et que sous l'effet de la chaleur de son corps musclé, mes tétons se réveillent, c'est à ces Brian, Carter, Brandon que je pense.

Je pense à la ferveur dont ils sont capables pour conquérir l'objet de leur affection.

Mon époux est l'objet de toute mon affection.

Je veux qu'il devienne sauvage.

Qu'il me secoue.

Qu'il me brandit son sexe comme une baguette magique qui me fera jouir comme une déesse et gravir les marches vers le 7eme ciel.

Je veux qu'il ait l'envie, le désir de me faire grimper au rideau.

Je veux qu'il en oublie nos devoirs de parents pour prendre soin de mon âme, mon esprit mon corps.

Mon être entier le réclame.

Je t'aime mon époux.

 

Puis-je lui faire cette déclaration cette nuit ?

Vais-je oser me mettre à nu et lui dire tout ce qui me pèse sur la conscience ?

Dois-je prendre mon courage à deux mains et descendre au rez-de-chaussée et lui déclarer ma flamme.

Cette flamme qui à nouveau s'est mise à brûler pour lui.

Je pense que oui.

 

Je me lève du lit sur lequel je suis couchée.

Arrivant dans la salle de bains pour changer de sous-vêtements, je me rends compte que mon string a rendu l'âme sous la pression d'un orgasme silencieux qui s'est produit alors que je lisais ce livre « Fièvre sous les tropique. »

Je me change.

Un déshabillé, simple.

Je descends les marches qui me mènent du premier au rez-de-chaussée.

J'arrive devant mon époux captivé par la télévision.

Je me mets face à lui et lui lance.

« Fais-moi vibrer chéri. J'ai envie de toi. Je veux que nous fassions l'amour comme aux premiers jours. Je veux te sentir en moi, maintenant. »

Frappé d'étonnement, il me regarde d'abord perplexe.

Puis il se lève de son fauteuil et vient vers moi.

Il me sert dans ses bras et me murmure :

« Allons dans la chambre, chérie. »

« Non, restons là. Nous ferons l'amour ici. Les enfants ne sont pas là. Soyons fous. »

Disant cela, je me suis débarrassée de ce déshabillé.

Mon corps nu est offert à sa vue.

Une supplique intérieure se lève en moi.

Je veux qu'il me secoue si fort que mon âme en vienne à chanter.

Et il s'approche de moi.

Il m'embrasse, l'épaule, le cou, la joue.

Et il me murmure de nouveau :

« Allons dans la chambre. »

Il me lève de terre et m’emmène dans la chambre en m'embrassant.

Le feu a pris en moi.

Il a des allumettes magiques, mon homme.

Il en vient à m 'embrasser partout.

Et moi, je me laisse prendre au jeu.

Je veux qu'il fasse de la musique avec mon corps.

Je jouerai du violoncelle avec sexe sitôt que j'aurais pris les rennes.

« Tu es différente, Pétula », me murmure t-il.

« Je te veux, voilà tout. Croque-moi. Dévore-moi. Je te veux. »

Et il m'embrasse avec ferveur.

Ses baisers sont profonds.

Un de ses doigts vient se perdre dans mon antre secret et j'en viens à crier son nom.

« Oh ! Comme c'est bon. Continue. »

Et il continue la douce torture que son doigt inflige à mon corps.

« Je t'aime mon héros. Sois mon étalon. Chevauchons ensemble jusqu'à plus soif. »

« Que t'arrive t-il Pétula ? Qui donc t'a appris un tel vocabulaire ? »

Le charme est rompu.

Monsieur veut des explications.

« On s'expliquera plus tard chéri ! Ne t'arrête pas maintenant. »

« Si, je m'arrête. Dis-moi qui t'a appris ce vocabulaire. »

Et merde ! Comment se fait-il que ce type n'arrive pas à se réinventer ???

 

Nous voilà lancés en pleine séance d'explications.

« Je veux savoir où tu as appris tous ces mots. »

« Je regarde la télévision, chéri. Je lis beaucoup. Je veux pimenter notre vie sexuelle. J'ai envie de toi. Reprenons où nous en étions. »

« Et comment fais-je pour être sûr que ce n'est pas un autre homme qui t'a appris tout cela. »

« Je suis à tes pieds, chéri. Je t'en supplie, faisons l'amour. Nous discuterons plus tard. »

« Non, je veux des explications et maintenant. »

« Dieu, pourquoi n'arrives-tu pas à comprendre que tu me tues, là ! Tout mon corps te réclame. JE TE VEUX. Fais-moi du bien. On discutera ensuite. »

Il ne l'entend pas de cette oreille et se met à me suspecter.

N'en pouvant plus d'avoir ce corps au supplice, je cours me réfugier dans la salle de bain.

Je me jette sous un jet d'eau bien froide.

Et je pleurs.

Je laisse les larmes couler.

Et je crie intérieurement.

« Qu'est ce qui ne va pas avec cet homme que j'aime ? »

J'avais tellement envie de lui, que mon intérieur en arrive à frissonner.

 

La femme que je suis à mal.

Je subi beaucoup de pression au travail, à ce poste de responsabilité auquel je suis, les coups de couteau dans le dos, pleuvent.

Je serre les dents au bureau.

Je me bats pour remporter mes victoires et être à la hauteur comme l'ingénieur que je suis.

En rentrant à la maison, je peux baisser ma garde et être moi.

Je m’attends à de la compréhension, de la compassion, de la douceur.

Pourtant, indubitablement, mon homme me donne à réfléchir.

Ne m'aime t-il plus ?

Est-ce mon corps qui ne suscite plus en lui de désir ?

Et c'est parti pour ma séance quotidienne de cogito.

Et quand mes neurones en auront assez de se masturber sur des questions sans réponse, qu'adviendra t-il de moi ?

J'aime, cet homme, ma parole.

Je meurs d'amour pour lui.

Mon cœur et mon corps sont à lui.

Pourquoi ne comprend t-il pas cela ?

 

Ma fille Sharonna vient d'arriver.

Elle cogne à la porte de ma chambre et je lui permets de rentrer.

Elle veut me raconter sa journée et savoir comment je vais.

Elle se met à me raconter son après-midi chez son amie Tania.

Elles se connaissent depuis la classe de 6ème.

Elles sont toujours fourrées ensemble.

J'aime mes enfants.

Je ferais tout pour eux.

Sharonna est mon unique fille.

Elle passe son baccalauréat cette année.

Ensuite, son petit frère suivra dans deux ans.

Je l'écoute et j'aimerais retrouver ces années d'insouciance lorsque je n'avais ni époux, ni enfant.

 

Je suis peut-être folle de penser ainsi, mais, c'est une expérience que j'aimerais revivre.

Loin de moi l'idée de rejeter tout ce que mon époux et moi avons construit.

Mais une fois, rien qu'une, j'aimerais retrouver cette insouciance et revivre un peu de ma jeunesse.

Je suis bête de penser ainsi.

Je devrais plutôt remercier le ciel de ce qu'il me donne des enfants magnifiques, un toit, une vie dont tout le monde rêve.

Mais ce manque tapis dans mon cœur me désarme.

 

J'ai besoin de prendre l'air.

Je descends et sors par la porte de derrière pour aller dans le jardin.

La nuit est bien installée dans le ciel.

Je regarde là-haut.

Je ne sais pas s'il y a un Être Suprême qui contrôle nos vies.

Mais j'ose une prière en disant : je veux du changement.

Oui, je veux du changement.

Je m'ennuie dans cette vie qui est la mienne.

Je veux une vie plus dynamique quand j'entre dans cette maison.

Je veux vibrer au son de la voix de mon époux.

Je veux que ses mains sur moi face l'effet d'un vibromasseur dans un vagin.

Je veux m'exciter rien qu'à la vue de son corps nu.

Je veux que chaque seconde passée au lit avec lui fasse des étincelles.

Je veux du feu dans notre chambre à coucher.

Je le veux lui comme pompier.

 

Et si tu n'obtiens pas tout cela ? me fait une voix au fond de moi.

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