Chapitre 20: Enceinte
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 20: ENCEINTE
**MYRNA NZAOU**
Ça faisait plus d'un mois que j'étais chez maman Jeanne. J'avais fini par m'intégrer dans sa maison même si je ne parlais toujours pas beaucoup et ne sortait que pour aller aux toilettes et à la douche. Je n'allais pas plus loin. Quand elle partait au marché de mardi à samedi de 6h à 17h30 et à l'église de 18h à 20h en semaine et le dimanche de 7h 30 à 14h, je restais toute seule enfermée dans la maison à l'attendre. Il n'y avait rien comme distraction ici , ni télévision ni rien.
Comme elle voyait que je n'avais rien à faire de mes journées et que je m'ennuyais beaucoup, elle m'avait acheté un journal pour que je puisse écrire dedans. J'écrivais essentiellement mes états d'âme. La douleur et la culpabilité que je ressentais liées à la perte de mes parents, le rejet et l'abandon dont j'avais fait l'objet de la part de l'école, de l'église et de Dieu, la honte que j'avais éprouvé et que j'éprouvais à la vue de mon intimité ainsi exposée sur les réseaux, c'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je ne voulais plus sortir de la maison, tout le monde allait me reconnaître, me dévisager et me pointer du doigt comme on me l'avait fait par le passé, je ne voulais plus de ça alors je préférais rester dans la maison. J'écrivais la colère que je ressentais contre moi pour avoir fait preuve d'autant de naïveté et de m'être fait tromper et abuser de la sorte mais par-dessus tout, la colère contre ce diable que j'avais eu la malchance de côtoyer. Chaque fois que je revoyais son visage dans mon esprit, j'avais des envies de meurtres et j'espérais et priais secrètement que je n'aurais plus jamais avoir affaire à lui. S'il pouvait se faire renverser par un énorme camion et que son corps soit complètement écrasé sous des grosses roues ou alors s'il pouvait mourir calciné dans un feu au point que même ses os soient consumés, cela me ferait tellement plaisir. Qu'il aille brûler dans les flammes de l'enfer ce diable sur pattes. J'étais en colère contre lui et je me demandais que c'était quoi que j'avais vu de bien sur lui au point d'en être amoureuse? C'était seulement quoi ? J'avais beau réfléchir, je ne le trouvais pas. Un être ignoble, répugnant, laid sur tous les aspects de sa vie depuis son visage jusqu'à dans son âme. J'espérais que je n'aurais plus jamais à voir son sale visage qui rien qu'en y pensant me donnait envie de vomir. Lorsqu'il s'agissait d'écrire la colère que j'avais à son égard, les mots coulaient au point de remplir une vingtaine de pages par jour. En un mois, j'étais déjà à mon troisième journal basé essentiellement sur la colère que je ressentais pour lui et partant de là je l'avais étendu sur tous les hommes, c'était des êtres méchants qu'il fallait garder très loin de soi.
J'avais aussi fini par parler de mes parents à maman Jeanne. Un jour j'étais à la maison et je regardais la photo que j'avais prise le jour où j'étais partie de la maison , je pleurais comme il m'arrivait de le faire de temps en temps. Elle était rentrée dans la chambre.
Maman Jeanne : (entrant dans la chambre) Mimi je suis (s'arrêtant pour me regarder) Tu pleures encore mon joli bébé ? Je t'ai déjà dit que tu vas te rendre malade si tu continues à le faire non?
Elle était venue me prendre dans ses bras, j'y avais pleuré pendant un bon moment avant de me calmer. Elle m'avait pris la photo des mains pour la regarder.
Maman Jeanne : Ce sont tes parents ?
Moi: (petite voix) Oui.
Maman Jeanne : Ils te manquent c'est ça ?
Moi: Oui.
Maman Jeanne : Tu veux retourner vivre avec eux ?
Moi: Je ne peux pas.
Maman Jeanne : Je peux aller te déposer si tu veux, je vais parler avec eux pour qu'ils te reprennent.
Moi: (pleurant à nouveau) Je ne peux plus vivre avec eux.
Maman Jeanne : Pourquoi ?
Moi: (cœur serré) Parce qu'ils sont morts, ils sont morts tous les deux par ma faute, (pleurant de douleurs) j'ai tué mes parents, c'est moi la responsable, si je n'avais pas fait ce que j'ai fait, ils seraient encore en vie, j'ai tué mes parents.
Elle m'avait serré très fort dans ses bras. J'avais pleuré jusqu'à m'endormir. Le lendemain elle avait essayé de me parler et me dire que je ne devais pas dire que c'était moi qui avait tué mes parents car elle savait que je ne pourrais pas le faire. Elle parlait ainsi parce qu'elle ne connaissait pas l'histoire, si je la lui racontais elle aussi elle penserait que c'était moi qui l'avait fait. J'avais d'ailleurs peur qu'elle me chasse en apprenant la vérité aussi, je choisis de garder pour moi la cause de leur mort. Je lui avais simplement parlé d'eux, de qui ils étaient, de ce qu'ils faisaient dans la vie et du fait que mon père était pasteur.
Maman Jeanne : C'était pour lui la grosse Bible que tu gardes dans ton sac?
Moi: Oui.
Maman Jeanne : Mais il faut la lire maintenant.
Je n'avais pas répondu. Je n'avais pas l'intention d'ouvrir cette Bible mais je la gardais parce qu'elle me faisait penser que mon père était près de moi. Comme il était attaché à cette Bible, peut-être qu'une part de lui était restée à l'intérieur. Du moins je le pensais et le simple fait de la toucher et de la prendre dans mes bras suffisait à m'apaiser. Je n'allais pas l'ouvrir au risque qu'elle ne se gaspille et que je ne puisse plus rien avoir qui me rattachait à lui. Cette Bible était mon bien le plus précieux et je la gardais comme telle. Le souvenir de ma mère était très douloureux pour moi car je repensais aux dernières paroles qu'elle m'avait dites et mon cœur saignait. Des fois son discours passait en boucle dans ma mémoire et provoquait un énorme chagrin dans mon cœur. Ma mère était morte en me détestant, elle avait dit qu'elle préférait mourir stérile et que j'étais sa plus grande déception. Me rappeler ses paroles et le regard qu'elle avait ce jour-là me faisait très souvent pleurer et je n'arrêtais pas de lui demander de me pardonner pour tout le tort que je lui avais causé. Je n'allais jamais me pardonner cela et je vivrais toute ma vie avec cette douleur dans mon cœur…
Depuis le temps que je vivais ici, j'avais repris beaucoup de couleurs et j'avais aussi pris énormément de poids, puisqu'avant même. Dernièrement je mangeais beaucoup, j'étais énormément fatiguée et le sommeil était mon plus grand ami. En un rien de temps, il m'emportait sans que je ne puisse faire quoique ce soit, j'avais beau lutté mais rien. C'était comme si on m'avait jeté un sort. J'avais aussi remarqué que ma poitrine avait pris un peu de volume , je ressentais des odeurs très fortes et que mon ventre de nature très plate avait lui aussi pris un peu de volume. Cela voulait dire que je mangeais trop, il ne fallait pas que je grossisse trop et je ne voulais pas avoir le gros ventre, j'avais essayé de diminuer les quantités de nourriture mais c'était sans compter contre mon appétit grandissant. Je soupçonnais maman Jeanne de m'avoir donné des vitamines dans les médicaments qu'elle me faisait boire au début parce que je ne mangeais pas. Sinon comment expliquer ce gros appétit que j'avais ?
Un jour alors que j'étais à la maison allongée sur un des fauteuils en train d'agresser les pommes que maman Jeanne m'avait rapporté du marché, j'aimais énormément les pommes, je ne mangeais d'ailleurs que ça, les autres fruits étaient assez fades dans ma bouche , mais les pommes alors, non, elles étaient très sucrées surtout les rouges. À chaque fois que je croquais dans une pomme, j'étais contente. Maman Jeanne pour m'embêter me disait qu'elle allait planter un pommier devant la porte parce qu'au rythme où je les avalais, j'allais bientôt finir tout ce qui était au marché . Donc je disais que j'étais en train d'agresser une pomme et maman Jeanne était en train de ranger la chambre quand elle était sortie avec les trois paquets de serviettes hygiéniques qu'elle m'avait acheté depuis que j'étais arrivée ici et que je n'avais pas encore utilisés. Ils étaient tous les trois fermés.
Maman Jeanne : (tenant les paquets à la main) Attend Mimi tu n'utilises pas les serviettes hygiéniques là ?
Moi: Non.
Maman Jeanne : Oh. Mais quand tu es en règle, tu portes quoi?
Moi: Depuis là, mes règles ne sont pas encore venues.
Maman Jeanne : Comment ça ? Depuis trois mois tu ne vois pas tes règles ?
Moi: Non.
Maman Jeanne : Comment est-ce possible ? Tu as un cycle irrégulier ?
Moi: Non.
Maman Jeanne : (écarquillant les yeux) Jésus Christ de Nazareth. Mais comment j'ai fait pour ne pas voir ça? Mets toi debout et tu me retires ton haut et ton soutien.
Moi: (confuse) Hein.
Maman Jeanne : Mimi fait ce que je te dis.
J'avais déposé le couteau et la pomme que j'avais à la main et je m'étais levée pour faire comme elle avait dit. Elle avait écarquillés les yeux à la vue de mon ventre et de ma poitrine.
Maman Jeanne : Saint Esprit . Mimi, tu es enceinte.
Je n'avais pas bien compris. Elle venait de dire quoi? Que j'étais comment ?
Moi: (tendant mieux l'oreille) hein?
Maman Jeanne : Tu es enceinte.
Moi: Non, je ne suis pas enceinte maman Jeanne.
Maman Jeanne : Tu n'es pas enceinte comment. Pourtant tous les signes sont là. Tu dors beaucoup, tu manges beaucoup, tu es tout le temps fatiguée, tu ne vois plus tes règles, ta poitrine et ton ventre ont grossi. Tu es enceinte.
Moi: Non maman Jeanne, je ne suis pas enceinte, c'est, c'est, c'est peut-être une maladie, je souffre de quelque chose mais je ne suis pas enceinte. (Commençant à pleurer) Je ne suis pas enceinte.
Maman Jeanne : Attends je vais en pharmacie pour prendre des tests de grossesse et tu vas les faire. S'ils sont négatifs , on ira à l'hôpital dès demain matin pour te faire des examens pour voir de quoi tu souffres. Assieds toi.
Elle était retournée dans la chambre et était ressortie quelques minutes plus tard avec son porte monnaie.
Maman Jeanne : Je reviens tout à l'heure, il faut reporter ton haut et arrête déjà de pleurer.
J'avais porté mes vêtements et je m'étais assise en attendant son retour. C'était impossible, je ne pouvais pas être enceinte, je refusais de porter un enfant de ce démon. Je n'étais pas enceinte. Maman Jeanne était partie et était revenue un peu plus tard avec trois tests de grossesse qu'elle m'avait dit de faire. Elle m'avait expliqué le procédé et je l'avais appliqué. J'étais ensuite venue lui remettre les trois tests qu'elle avait posés sur la table. Elle avait dit qu'on aurait les résultats après cinq minutes, les cinq minutes les plus longues de toute ma vie. À la fin, elle les avait pris tous les trois, les avait regardés pendant un moment avant de me regarder. Les résultats étaient sans appel.
Maman Jeanne : (déposant les trois tests devant mes yeux) Tu es enceinte Mimi.
Moi: (pleurant) Non. Je refuse, je ne suis pas enceinte. Je ne veux pas de l'enfant de ce sorcier (frappant sur mon ventre) Il faut sortir de mon ventre, tu ne resteras pas là-bas.
Maman Jeanne : (venant m'attraper) Mimi, arrête ça. Tu vas faire du mal au bébé.
Moi: Oui, il n'a qu'à mourir, je ne veux pas de ce bébé, je ne suis pas enceinte, je refuse, je refuse.
J'avais pleuré pendant longtemps en répétant que je n'étais pas enceinte, soudain je repensais à mon envie soudaine des pommes, je m'étais rappelée que c'était le fruit préféré de l'autre sorcier et c'était la raison pour laquelle il aimait les jus de pomme, je m'étais crispée. Si je m'étais mise à aimer ce fruit c'était peut-être parce qu'effectivement j'avais le microbe de ce démon dans le ventre et que c'était lui qui me faisait manger. Je m'étais à nouveau remise à pleurer en donnant des gros coups sur mon ventre. Il était hors de question que cette chose reste dans mon ventre. Maman Jeanne m'avait à nouveau attrapé les mains pour que j'arrête.
Moi: (pleurant) Je ne veux pas de ce bébé maman Jeanne, je veux avorter.
Maman Jeanne : (indignée) Tu as perdu la tête Myrna ? Ne me parle plus jamais d'avortement dans ma maison. Tu connais la quantité de femmes et d'hommes qui cherchent des enfants dehors ici? Et toi tu me parles d'avorter ? Tu ne sais pas que le Seigneur est contre l'avortement . Tu ne sais pas que porter la vie est une grâce ? Ne me parle plus jamais d'avortement dans ma maison.
Moi: (pleurant en silence)
Maman Jeanne : Tu connais le père de ton bébé ?
Moi: Ce n'est pas mon bébé, je ne veux pas de cette chose.
Maman Jeanne : Celui qui t'a enceinté t'avait violée?
Moi: (silence)
Maman Jeanne : Il t'avais forcé ?
Moi: (silence)
Maman Jeanne : Voilà. À en juger par ton silence, je suppose donc que tu l'avais fait de ton plein gré. Tu avais couché avec lui sans préservatif maintenant la grossesse est rentrée et tu dis que tu ne veux pas, mais tu vas vouloir, tu vas assumer le plaisir que tu avais ressenti ce jour jusqu'au bout. De toutes les façons, la grossesse est déjà là.
Je l'écoutais parler sans rien dire. J'avais déjà dit qu'il était hors de question que je garde cette chose dans mon ventre, je refusais d'avoir quoique ce soit qui puisse me lier à ce sorcier. Je devais me débarrasser de cette chose.
Maman Jeanne : Tu sais où il habite ? Il faut qu'il sache que votre moment d'amour a porté un fruit et que celui-ci est maintenant en train de grandir dans ton ventre. Il doit assumer.
Elle avait continué à parler mais je n'avais rien dit. Cette nuit j'avais dormi sans manger. Le lendemain et les deux jours qui avaient suivi, j'avais refusé de m'alimenter également. Je voulais affamer cette chose et peut-être comme ça il devait mourir. Maman Jeanne m'avait grondé à plusieurs reprises mais je n'avais pas fait cas. J'avais décidé de ne pas le faire. J'étais à mon troisième jour de grève de la faim et j'étais allongée sur le fauteuil. Elle était revenue du marché avec la bonne humeur dont elle faisait souvent l'étage. C'était fou comme cette femme était rarement triste ou fâchée. On dirait qu'elle n'avait jamais de problèmes. Toujours avec un gros sourire sur les lèvres.
Maman Jeanne : (s'asseyant en face de moi avec son sac du marché) Mon joli bébé ça va ?
Moi: Oui.
Maman Jeanne : (guettant les marmites sur le feu) Tu n'as toujours pas mangé hein? Tu crois que tu es en train de faire du mal à qui à toi-même ou à ce pauvre petit ange qui est en train de grandir dans ton ventre là ? Tu es en train de perdre ton temps oh, le Seigneur m'a déjà dit qu'avec ou sans ton accord, la grossesse là ira jusqu'à son terme donc tu te fatigues là cadeau. Je ne vais pas beaucoup parler avec toi aujourd'hui. (Changeant de sujet) Le marché était chaud aujourd'hui. Les vilains policiers là ont encore poursuivi les gens. Il fallait voir comment les enfants couraient et sautaient partout avec les ballots des choses sur les têtes. Ils ont même renversé la marchandise de Pamela à force de courir. Dieu merci ça ne s'est pas gâtée. En tout cas, Maggie t'a envoyé les pommes oh et papa Demba (le monsieur chez qui elle cache sa marchandise) t'a envoyé deux grandes bouteilles cassables de jus de pommes. En venant là , j'ai vu Jérémie là-bas à la cafétéria et il m'a dit qu'il voulait m'acheter un plat, je ne sais même pas pourquoi mais c'est le sans feuilles (salade d'avocats) que j'ai pris alors que je ne mange même pas ça. En tout cas c'est là.
Elle avait sorti les fruits en grande quantité qu'elle était allée laver à la cuisine avant de revenir les déposer dans une petite bassine avec un petit couteau devant moi, elle avait ouvert une des bouteilles de jus et l'avait servi dans un grand verre avant de le déposer devant moi. Ensuite elle avait ouvert le plat de la cafette et l'avait posé devant moi avec une fourchette. Après avoir prié pour le repas, elle était allée se laver et était partie à l'église. Quand je disais que la femme là avait le vampire et était une sorcière, elle disait que c'était faux, comment avait-elle alors fait pour me ramener tout ce que j'avais envie de manger et de boire depuis le matin. Si ce n'était pas le diable qui l'avait envoyé pour me tenter avec ces choses, c'était donc quoi?
J'avais lutté pendant un moment en train de regarder les choses qu'elle avait déposé devant moi mais mon ventre me serrait et l'odeur du plat me fatiguait beaucoup et puis c'était comme si le verre de jus là était en train de me dire que <<bois moi stp>>. Lasse de lutter, j'avais attrapé le verre et je l'avais vidée d'une seule traite. Je me sentais tellement bien après ça que j'avais attrapé 5 pommes que j'avais englouti l'une à la suite de l'autre puis j'avais fini mon périple sur le plat. Après la prière fourchette, j'avais fermé les yeux pour apprécier la saveur.
Moi: Je mange seulement aujourd'hui, demain je vais reprendre.
J'avais mangé jusqu'à j'avais tout fini le gros plat là et une bouteille de jus.
Moi: (rotant) eurh. C'est bon, demain je ne mangerai plus.
J'avais rangé les choses et j'étais venue me rasseoir sur le fauteuil avant de me rallonger une demie heure plus tard jusqu'au retour de maman Jeanne. Je l'entendais arriver à une bonne distance parce que la femme là parlait à tous le quartier et on entendait sa voix parler à un x ou un y en rentrant. Je n'avais jamais vu une femme qui aimait parler comme ça au point où, je connaissais même les gens du quartier et ceux du marché en plus de ceux de l'église sans les avoir vu. Eux aussi me connaissaient et m'envoyaient souvent des choses. Dès fois lorsqu'elle parlait au téléphone avec une personne, la personne lui demandait si "sa fille Myrna" allait bien et on lui demandait de me saluer.
Elle était arrivée devant la porte et l'avait ouverte. Moi j'avais fait semblant de dormir .
Maman Jeanne : Mon joli bébé dort hein? Ah Seigneur tu avais raison oh, elle a tout mangé. Demain il faut encore me dire ce que je vais emmener pour qu'elle mange encore. (Chantant) Comment ne pas te louer eh eh eh.?
Comment ne pas te louer eh eh eh?
Comment ne pas te louer eh eh eh?
Seigneur Jésus, comment oh, comment oh?
(Cantique populaire : Comment ne pas te louer Jésus)
Elle était partie déposer ses affaires à la chambre en chantant . J'avais ouvert les yeux après son départ…
Cela faisait deux semaines que j'avais appris pour ma grossesse , je ne l'acceptais toujours pas et je cherchais un moyen de m'en débarrasser mais j'avais repris à manger normalement. La femme là me contrait et m'apportait toujours ce que je voulais manger à chaque fois qu'elle rentrait du marché avec l'incontournable jus de pomme qui était littéralement devenu mon eau. À chaque fois que je buvais ce jus j'avais le cœur qui se gonflait de colère parce que j'avais toujours l'impression que c'était l'autre chien qui continuait à me manipuler au travers de sa chose qu'il avait laissé dans mon ventre et m'obligeait à faire et à manger ce que lui il aimait faire et manger.
Un jour j'étais rentrée dans la chambre et j'avais vu 8 pièces de 25 f posées sur une la tablette à côté d'un sachet de médicaments, c'était ceux de maman Jeanne , elle avait été souffrante quelques jours en arrière et les gens du quartier lui avaient apporté des médicaments. C'était d'ailleurs ce jour que j'avais pu mettre des visages sur différents noms que j'avais entendu. J'avais ramassé le tout et j'étais retournée au salon. J'avais mis les pièces dans une petite marmite et j' y avais ajouté un peu d'eau à chauffer. Lorsque l'eau avait pris la coloration des pièces ,je l'avais récupéré et j'étais allée m'asseoir au salon avec pour attendre que cela refroidisse. Quand ce fut le cas, je l'avais bu avec tous les comprimés que j'avais vu dans ce sachet avant de m'allonger pour attendre que cette grossesse sorte. En moins de temps qu'il n'en fallait, j'avais ressenti des douleurs atroces au niveau du ventre qui m'obligeaient à me tordre de douleurs, j'avais essayé de supporter pendant un moment mais je n'avais pas pu. J'étais descendue du fauteuil en rampant et je traînais mon corps au sol pour essayer d'aller chercher de l'aide. Je pleurais tant la douleur était intense.
Moi: (pleurant) Aïe oh, je vais mourir, j'ai mal, venez m'aider svp.
Je sentais comment le bébé était en train de remuer fortement dans mon ventre. Plus le temps passait, plus ça faisait mal. Au bout d'un moment, ne pouvant plus, j'avais perdu connaissance allongée par terre…
**JEANNE YEMBI**
J'étais au marché en train de parler quand j'avais commencé à me sentir mal et mon cœur à être pris d'une angoisse bizarre.
Moi: (Touchant mon cœur) Seigneur qu'est ce qui m'arrive? Pourquoi j'ai peur comme ça? Il se passe quelque chose.
L'angoisse que je ressentais ce jour était la même que j'avais ressenti le jour où mon mari et mes enfants étaient montés dans cette voiture. C'était donc un esprit de mort qui était en train de rôder autour d'un de mes proches. Mais pour que ce soit aussi fort comme ça c'était forcément quelqu'un de ma famille ou que je considérais comme tel. Mais c'était qui que
Moi: (me figeant) Mimi. (Me levant d'un bon) Au nom de Jésus toi esprit de mort qui est en train d'agir maintenant dans ma maison sur mon enfant et mon petit enfant je te réprime. Et je te commande de les lâcher maintenant. Tu retires ta main sur ma famille et tu sors de ma maison tout de suite. Le feu du Saint Esprit fait maintenant une barrière protectrice autour de Myrna et de son bébé .
J'avais poursuivi la prière en langue pendant un bon moment jusqu'à ce que je me calme légèrement. Pendant ce temps, les gens me regardaient avec de grands yeux sans comprendre quoi que ce soit.
Moi: Maggie stp il faut ranger ma marchandise, je vais rapidement à la maison, il y a un problème. Myrna a un problème.
Maggie : Mais comment ? Tu ne
Moi: (m'éloignant en courant) Je vais t'appeler après, je n'ai pas le temps.
J'avais couru à la route pour arrêter un taxi qui m'avait conduit à la maison, en descendant du taxi je lui avais dit.
Moi: Mon fils stp, ne bouge pas, tu vas m'emmener à l'hôpital avec ma fille. Je la récupère rapidement.
Lui: D'accord maman.
J'étais descendue et je m'étais mise à courir. En chemin, j'avais attrapé quatre petits du quartier que j'avais dit de venir m'aider à la maison. Nous étions arrivés et en l'ouvrant, j'avais trouvé Mimi étalée au sol.
Moi: (au enfants) Prenez là vous l'emmener à la route, il y a une voiture qui est garée là-bas, je vous suis.
Ils l'avaient soulevé et étaient partis avec elle. J'avais regardé le sachet de médicaments qui était posé sur la tablette et je l'avais pris. J'avais aussi vu une petite marmite par terre avec les pièces de 25 f à l'intérieur. L'information était arrivée à mon cerveau, Mimi voulait se faire avorter. J'étais allée prendre de l'argent dans ma chambre, je l'avais pris et j'étais partie à la suite des garçons après avoir fermé la maison. J'avais entraîné les médicaments qu'elle avait bu avec moi. J'étais allée monter dans le taxi et nous étions allés à l'hôpital militaire. Sur place, elle avait été prise en charge.
Moi: (au médecin) Svp faites lui rapidement un lavage d'estomac, ma fille est enceinte et elle a bu (lui montrant les médicaments) ces médicaments avec une eau contenant les produits retirés sur des pièces de 25 f.
Lui: (fronçant les sourcils) comment ça ?
Moi: Elle a chauffé ça docteur, faites vite pardon.
Il avait pris le sachet et était parti avec. J'étais restée à l'accueil en train de prier pour elle et pour le bébé qu'on arrive à les sauver tous les deux. Quand j'avais ressenti la paix dans mon cœur, je m'étais calmée car je savais que Dieu était au contrôle. Je m'étais alors assise et j'avais commencé à chanter les louanges de mon Dieu qui prenait toujours soin de ses enfants. Après une heure de temps, un infirmier était venu me dire qu'ils avaient pu faire le lavage et qu'elle était maintenant dans une salle. Il m'avait conduit à elle et je l'avais trouvée éveillée en train de pleurer sur son lit.
Moi: (m'approchant) Mimi?
Elle avait redoublé d'intensité dans ses pleurs.
Moi: Hum. Tu sais que je suis fâchée contre toi non? Tu as vu comment tu as failli mourir à cause de tes bêtises ?
Myrna : Je te demande pardon maman Jeanne.
Moi: Ce n'est pas à moi que tu dois demander pardon mais à Dieu et aussi à ton bébé. J'espère qu'il n'a rien eu de grave. Je t'ai déjà dit que peu importe ce que tu pourras faire, cet enfant verra le jour. À moins que vous mouriez tous les deux. Donc si tu crois que tu es en train de faire du mal à cet enfant, tu perds ton temps.
Le médecin était rentré en même temps nous trouver dans la salle.
Moi: Mon petit-fils va bien docteur ?
Docteur : Oui. Et ça relève d'ailleurs d'un miracle. Normalement avec ce qu'elle a pris ils devaient tous y passer et son ventre et les bébés devaient être brûler. Mais c'était comme s'il y avait eu une barrière qui les a enveloppés pour qu'ils ne soient pas atteints. Les enfants vont bien.
Moi: Les enfants ?
Docteur : Oui. Quoi, elle n'a pas encore fait de visite ?
Moi: Non, on comptait y aller dans deux jours.
Docteur : Je vois. Votre fille attend des triplés.
Myrna/Moi: Hein?....