Chapitre 20: Un revenant
Write by Plume Inspirée
Chapitre 20: Un revenant
Les premiers jours d’une telle épreuve on avait comme l’impression qu’on ne va pas pouvoir tenir jusqu’au jour de l’enterrement et c’était aussi ce que j’avais ressenti ces deux derniers jours.
Mais plus les jours s’ajoutaient, on sentait comme si ce n’était pas bien réel. Au début je ne disais pas grand chose je passais mes journées là assise sur cette natte que je partageais avec ma belle sœur et mon amie Jemima à pleurer ou à dormir. Mais ce matin le 3e jour du deuil, je m’étais enfin rapprochée de ma mère pour prendre de ses nouvelles.
- Maman comment as tu dormi cette nuit?
- Ah ma fille c’est dure mais ça va aller grâce à Dieu j’ai un peu fermé l’œil
- Hum maman c’est vraiment une dure épreuve pour toi je le sais mais sache que nous serons toujours là pour toi ok?
- Oui maman Johanna
- N’oublie pas de demeurer en prière dis au Saint-Esprit de fortifier ton âme
- D’accord maman Johanna. Shadrack sera t-il là?
- En fait c’est aujourd’hui seulement que j’ai eu assez de force pour me relever donc c’est aujourd’hui que je saurais. Je vais l’appeler pour parler avec lui.
- Je veux aussi voir les petits enfants pourquoi ne sont-ils pas là?
- D’accord maman je vais régler ça. Ils doivent tous être chez yaya je les fais venir ici à partir de ce soir
L’une des femmes qui restaient tout le temps autour de maman me dit
- Mama Pasteur dis aussi à maman de faire l’effort de manger, nous la forçons ici en vain
- D’accord maman! À partir d’aujourd’hui moi même je vais veiller personnellement à ce qu’elle mange
Puis m’étant tournée vers maman,
- Maman il faut que tu sois forte comme tu l’as toujours été, fais l’effort de manger. Papa n’est plus alors nous avons besoin de toi plus que jamais. Ne met pas ta santé en danger. Nous sommes des enfants de Dieu donc s’il y a une chose que nous savons c’est que ce n’est pas totalement un deuil mais c’est aussi d’une part une célébration car papa nous précède dans la gloire. Ce fut sa prière de voir au moins un petit enfant venant de chacun de ses enfants et Dieu l’a exaucé. Il est parti joyeux maman! et surtout il est parti très fier de lui. Je refuse de te voir dans cet état de tristesse maman tu m’entends?
- Ah maman Johanna nous avons passé 52 ans de mariage il était devenu mon père, mon frère, mon ami, mon mari. C’est très difficile pour moi
- Je le sais maman je le sais
Alors que je parlais encore avec maman, ma cousine Ornella se pointa devant la porte du salon
- Jo viens on a une réunion entre nous les enfants.
- D’accord Ornella j’arrive.
Me tournant vers maman cette fois ci,
- Maman je reviendrais voir si tu as pris le lait. Entre temps je vais faire venir tes petits enfants comme tu l’as demandé
je me levais pour rejoindre les autres dehors, Jemima qui dormait avec moi depuis que tout ceci était arrivé se leva pour rentrer à la maison comme elle le faisait tous les matins.
- Jo chérie contente de retrouver ma guerrière je n’ai pas cessé de prier pour que tu te relève et que tu sois à mesure de gérer la douleur
- Oh ma Mima j’aurais fais quoi sans toi. Aujourd’hui tu pars en retard j’espère que tu ne seras pas en retard au boulot avec le temps de t’apprêter d’abord
- Tout le temps de la veillée je vais débuter à 10 heures j’ai demandé une permission.
- Ah ça c’est une bonne chose.
Elle me serra dans ses bras,
- On se texte le long de la journée ma chérie et s’il y a une course que je dois faire pendant que je serais en ville fais le moi savoir au téléphone
- D’accord Mima
...
Après la réunion j’étais montée dans ma chambre de jeune fille prendre une douche. Je ne savais même pas qui détenait mon téléphone depuis la nouvelle de la mort de papa je n’avais pas tenu mon téléphone. Ma belle sœur Imelda venait à son tour de rentrer dans la chambre
- Tata Jo, ton sac se trouve dans le tiroir là, j’avais laissé un message à maman Nathalie ainsi qu’à Yasmine et Jemima.
- Ah merci beaucoup Imé, je ne me suis même pas demandé comment Jemima était au courant j’étais trop dépassée
- Nous le sommes tous, tu auras je pense bien besoin de faire un tour chez toi prendre des affaires. Hier j’ai vu les enfants ils vont bien.
- Oui je vais faire un tour chez moi et je pense que les enfants devraient être ici. Maman a besoin de les avoir a ses côtés. T’as pu parlé avec ya Shadrack ?
- Oui il insiste de venir. Pourtant votre frère l’a dis qu’il pouvait rester mais il dit qu’il viendra je pense qu’il sera là avant la fin de la semaine ainsi que Maëlys
- Ok. C’est quoi ton programme aujourd’hui?
- Je fais un tour à la maison aussi.
- Au fait elle est où ma voiture?
- Dehors.
Je m’assieds et j’avais le souvenir de papa qui aimait venir frapper à cette porte. Il frappait toujours avec autorité puis il disait maman Johanna! Les larmes coulaient de mes yeux, Imelda se rapprocha de moi,
- Je sais que tous les malheurs te tombent dessus en ce moment, je sais combien c’est dure et je ne sais même pas quoi te dire tata Jo!
- Imé tu sais je pense que peu importe la vieillesse d’un père on continue à espérer qu’il sera toujours là pour partager nos challenges et nos joies. J’ai juste comme l’impression que j’avais encore vraiment besoin de lui, il est parti trop tôt. Tu sais je vois bien des gens vieillir en ayant à leur côté leur père qui lui devient encore plus vieux. Secrètement c’est ce que j’espérais. En même temps c’est égoïste de ma part de faire un tel discours en face de toi qui a été obligé de perdre ton père alors que tu étais toute jeune.
- Tata Jo, je te comprends, un père surtout quand il a été un bon père, on ne se lasse jamais de lui mais tu sais ce qui m’aide c’est tous les souvenirs et toutes les leçons que je garde de mon père. Ça conforte mon cœur lorsque je me souviens de combien fort il était, combien honnête il était. Il m’arrive même de rire toute seule en pensant à des humours qu’il me faisait. C’est vrai qu’il est parti alors que j’avais à peine 16 ans mais j’ai tous ces souvenirs gravés en moi et ce sont des précieux souvenirs que je n’hésite jamais de partager avec mes enfants et avec mon mari. Tu verras tu vas finir par avoir la force de raconter ce qu’il était. Pour le moment c’est encore trop récent mais il nous manque à nous tous crois moi.
Imelda aussi avait des larmes aux yeux alors qu’elle poursuivait
- S’il n’avait pas été là peut être que ton frère et moi ne serrions même plus ensemble. Je me souviens encore de la fois où il est venu chez nous dans notre petite maison de l’OCH nous réconcilier alors que ton frère et moi traversions une passe difficile. Johanna je viens encore de perdre un papa pour la deuxième fois j’ai tant mal. Sniff sniff sniff
Je la serrai très fort dans mes bras,
- Ça va aller nous allons nous en sortir. C’est comme tu as dit, nous avons des beaux souvenirs de lui, désormais, c’est par ces souvenirs qu’il continuera à vivre en nous. Tiens lève toi on va partir pour vite revenir. Connaissant Tantine Sabine s’absenter pour longtemps risque d’être encore des histoires.
- C’est vrai!
Avant de quitter je m’étais assurée que maman avait mangé quelque chose, puis je lui promettais de vite revenir. En sortant Tantine Sabine qui était debout non loin du portail me fit signe de m’approcher d’elle
- Johanna je dis hein donc ton mari pense que celui qui est mort là c’est un mouton hein? Donc le père de sa femme meurt mais on ne le voit même pas à la veillée hein? Toi aussi Imelda tu crois que qui est sorcier ici pour garder les enfants. Ils perdent leur grand père mais tu les laisse à la maison. Eh mais vous les enfants de yaya là!
Une autre tante rajouta
- Eh Ya Sabine ne te fatigue pas mama! Même Johanna elle même son père meurt mais ses enfants n’arrivent même pas ici hein. Elle pleure son père comme si elle pleurait un camarade on entend même pas sa voix. Déjà que du vivant de leur père ils ne se collaient pas aux gens tu pense que c’est maintenant qu’il est mort que ça va changer.
- Hum je disais ça tout le temps à leur père oh, tes enfants là quand tu vas mourrir c’est fini ils finiront par nous voir en route et passer seulement. Tchuiiiip
Nous étions restés debout là Imelda et moi jusqu’à ce qu’elles aient fini de parler puis nous avions quitté.
Après avoir déposé Imelda, chez elle. J’étais rentrée chez moi.
Le calme de mon salon avait apaisé mon cœur, j’allumais enfin mon téléphone
« Johanna je m’organise de manière à pouvoir être là avant ce week-end. Ne t’inquiète pas j’ai pris le numéro
de ton grand frère et c’est avec lui que je communiquerais pour qu’ils viennent me chercher à l’aéroport. Sois forte ma fille »
C’était un message de maman Nathalie. Je composais son numéro aussitôt, j’avais envie de l’écouter
- Oh ma fille qu’elle joie de t’écouter!
- Maman Nathalie, ça sera te mentir si je te dis que tu peux ou ne pas venir car je pense que j’ai besoin de toi en ce moment.
- Je le sais, j’ai tout organisé et donc je serais là, pas seule en plus je serais là avec Hadassa. Nous traversons demain tôt le matin pour arriver à brazza et prendre un vol dans l’après midi pour Pointe-Noire. Il faut que tu sois forte Johanna!
Je lançai un souffle
- Hhhhhhmm, maman Nathalie je vois ce que dit cet adage, un malheur ne vient jamais seul... Tu te rends compte on se marrie pour le meilleur et le pire mais je suis entrain de traverser l’un des pires moments de ma vie sans même pouvoir écouter mon mari. Sans même pouvoir m’appuyer sur lui! Mes tantes ont déjà commencé leur harcèlement ce matin.
- Ce n’est pas nouveau pour toi souviens toi de leur pression dans le passé et réutilise les mêmes armes que tu avais utilisées pour les affronter. Je te comprend bien en effet. Autour de nous il y aura toujours ceux qui ne nous rendrons pas la vie facile mais pour trouver la force il faut plutôt s’appuyer sur ceux qui nous aiment et nous encouragent. Tout le monde ne peut pas être de ton côté. C’est immature de t’attendre à ça Johanna et je sais que tu le sais très bien surtout que tu as vécu de telles pressions dans le passé.
- Oui maman et tu sais quoi? J’ai comme l’impression de revivre la même pression, ce matin j’étais dans ma chambre avec ma belle sœur et déjà j’appréhendais ce qu’allait me dire ma tante tout comme avant que je ne sois marié. Et aussi en ce temps là Martial n’était pas encore dans ma vie, mais toi t’étais là et tu ne cessais de m’apprendre à gérer la pression ça ressemble au même scénario maman Nathalie.
- Eh oui, tu comprends là que notre épreuve doit produire en nous la patience, la sagesse la force car ce sont des leçons qui continuent à être utile à la prochaine étape de notre vie.
- C'est vrai maman tu as raison. Merci beaucoup maman j’ai déjà hâte d’être à demain pour te serrer dans mes bras ainsi que Hadassa. As tu pu parler à papa?
- Oui j’ai même pu parler avec Martial je lui ai dit pour ton père. Là bas en prison il n’a plus beaucoup d’occasion d’avoir droit au téléphone. C’est un appel, une semaine sur 2. Et donc il ne pouvait pas te joindre il m’a appelé moi. Il est très triste, vraiment très triste pour ce qui vient d’arriver. Il aurait tant voulu être avec toi en ce moment.
- Je le sais! Je n’ai même pas encore annoncé la mort de papa aux enfants. D’un moment à l’autre je vais aller les chercher à l’école. Pour leur annoncer calmement, que Dieu me donne la force vraiment!
- Mais ils n’ont pas cours jusqu’au soir?
- Si mais je vais exceptionnellement les faire manquer les cours de l’après midi. Dès demain ils reprendront normalement leurs activités. Je viens de faire appel à Mady elle va aussi me rejoindre ici à la maison afin qu’on s’organise elle et moi comment elle va faire avec les enfants. Maman veut les voir, donc aujourd’hui ils dormiront là bas à la veillée.
- Sois forte Johanna ma fille!
- Merci maman. Au fait que dis papa, à propos du procès qui approche est ce qu’il y’a des bonnes nouvelles?
- Pour le moment ils continuent de voir avec l’hôtel pour pouvoir accéder aux caméras de surveillance. Nous restons en prière ça ira Johanna crois moi.
- Oui maman je sais ça ira. Merci beaucoup maman Nathalie pour ton temps, toutes ces années!
- Je t’aime ma fille et merci à toi pour cette relation vraie qui existe entre nous.
il y’avait aussi les messages multiples de Yasmine. Si je me lançai à lui passer un coup de fil je risquais de traîner encore alors qu’il fallait que je m’organise à être de retour à la veillée avant 14 heures. Alors je lui fis un message pour la rassurer
« Yazie en effet c’est dure, très dure que je ne sais pas placer les mots qui conviennent mais je garde les yeux sur notre Seigneur. Je ne vais pas beaucoup me connecter le temps de la veillée mais lire tes messages me fait beaucoup de bien alors n’hésite pas de laisser des messages quand tu peux. Je t’aime mon amie »
Puis cette fois ci j’ouvrais le mail de l’avocat qui était écrit en anglais dans lequel il disait
« Chère Johanna j’ai revu toutes les captures et les détails que tu m’as envoyé. Tu es une femme brave car cette information que tu viens de dénicher nous permettra de donner plus de raisons à la justice d’ouvrir une enquête contre déjà deux des pasteurs de ce groupe que nous soupçonnons et la chance de cela est que si une enquête est ouverte contre eux ça peut très facilement faire remonter les traces vers la provenance de la drogue trouvée dans la valise de Martial. Entre temps nous continuons à voir avec l’hôtel. Le gérant est en déplacement alors nous n’avons pas encore de suite pour notre demande d’avoir accès aux vidéos des caméras de surveillance. N’ayant pas voulu prendre le risque d’aller au procès sans preuves, j’ai demandé un report de la date du procès. Alors le procès a été repoussé dans 4 mois. Martial était d’accord avec cette démarche car c’était la seule façon de pouvoir partir avec assez de preuves. Cordialement! »
Hum 4 mois encore! 4 longs mois encore! Mais je me disais qu’il fallait que je pense à une chose à la fois. Pour le moment je me concentrais sur les funérailles de mon père. Je m’étais déconnectée.
...
- Maman Dieu n’aime pas notre famille
ou quoi sniff sniff sniff
- Doxa mon chéri ce n’est pas que Dieu ne nous aime pas. Mais pépé est allé au ciel et nous le rejoindrons plus tard. Il était content de partir auprès du Seigneur il nous l’a dit lui même
- Arrête de mentir maman nous ne sommes plus des petits enfants. Pépé ne pouvait pas être content de nous laisser
- Oui Lola a raison maman. Pépé ne pouvait pas être content de nous laisser sniff sniff
Mes pauvres enfants ces derniers mois avaient été très difficiles pour eux. Ils avaient le droit de pleurer alors je les laissai dans la chambre de Lola où les deux étaient en pleurs. Pendant ce temps j’en profitais pour faire mon sac et donner des instructions à Mady qui venait d’arriver.
À la veillée...
J’étais entourée de tellement de gens que je n’avais pas beaucoup de temps pour pleurer. C’était bien mais à la fois mauvais aussi car il suffisait que je commence à verser une larme pour que quelqu’un me console et m’empêche d’en verser. Il y’avait mes fils et filles de l’église, le diacre, l’ancien, des frères et sœurs de l’église autour de moi. Ainsi que Rhodes Jemima et Marina, Marina une de mes amies avec qui nous avions grandis dans le même quartier.
Aux environs de 23 heures la veillée s’était vidée, il ne restait que ceux qui allient passer la nuit là. Rhodes prit congé de nous. Nous n’étions plus que Jemima, Marina Imelda qui nous avait rejoint et moi. Autour il y’avait bien sure les membres de ma famille et ceux qui les assistait aussi. Lola et Doxa étaient endormis aux côtés de ma mère.
- Mais dis moi Johanna je ne vois pas ton mari il est où?
S’enquit Marina
- Euh, Martial est en déplacement
- Ah je vois mais il va venir j’espère parce que c’est son beau-père hein
La mine de ma belle sœur avait changé face aux remarques de Marina. Je m’empressai de répondre avant qu’Imelda ne le fasse connaissant son tempérament
- S’il peut il sera là
- Hum Johanna comment ça sil peut? Tu sais avec les hommes il faut savoir s’imposer hein tu ne vas quand même pas permettre qu’il n’assiste pas aux obsèques de ton père?
- Euh les filles on ferrait mieux d’aller à l’intérieur il commence à faire froid ici.
Fit Jemima, j’avais compris que la remarque de Mima c’était juste pour changer de sujet. Elle savait tout comme Imelda et moi que Martial ne pouvait pas être là. Alors elle ne voulait surtout pas qu’une telle discussion se poursuive.
Une fois à l’intérieur, Marina continuait avec l’histoire de Martial qui devrait à tout prix être là...
- Marina je te signale que nous sommes à l’intérieur et il y’a les belles tantes et sœurs de Johanna qui y sont alors arrête de dire n’importe quoi. En plus je ne vois pas en quoi tu es si concernée par la présence de Martial.
Ce que je voulais éviter était arrivé, Imelda n’avait pas hésité de recadrer Marina. Mais elle n’avait pas tort il y’avait en effet des tantes de Martial ainsi que ses cousines ici à la veillée.
... Quelques jours plus tard...
Après l’enterrement de papa nous étions restés quelques jours encore à la maison pour tenir compagnie à maman. Tout le long de la veillée ma cousine Ornella ainsi que Tantine Sabine avaient fait courir un bruit comme quoi, Martial et moi serions en séparation et j’ai juste honte de l’admettre devant tout le monde. Ornella était même allée jusqu’à dire qu’elle l’avait appris d’une source sure. Une de mes amies lui aurait confirmé que Martial et moi étions séparés et que Martial serait installé au USA avec une autre femme.
J’étais au salon avec maman ainsi que maman Nathalie qui voyageait le lendemain. Quant à sa fille Hadassa elle était retournée le lendemain de l’enterrement pour s’occuper des enfants. Maman qui avait déjà rencontré maman Nathalie lors de mon mariage appréciait beaucoup sa compagnie.
- Bonjour hein !
C’était Tantine Sabine qui venait de rentrer avec une autre sœur de papa
- Bonjour ( on avait tous répondu )
- Bon Johanna trop c’est trop ton père n’est plus hein c’est maintenant nous qui sommes devenus tes papas tu ne vas pas continuer à garder ta séparation là éternellement
Puis cette fois ci s’adressant à maman
- Toi aussi tu ne vas jamais changer tu es toujours là à épauler ce que font tes enfants. Quand on l’avait trouvé un mari bien ici tu étais la première à l’entêter de refuser le monsieur maintenant celui que vous êtes parti prendre à fuit aux USA lui laissant avec les enfants tu es donc contente hein?
- Tantine Sabine non mais moi qui croyais que tu avais un cœur! Maman vient de perdre son mari et toi tu viens ici avec des rumeurs?
- Eh Johanna tu te tais! Ne me parle pas de cœur parce que si je n’avais pas un cœur je n’allais pas accepter que votre maman reste vivre ici. Tu n’as jamais entendu parler des veuves qu’on chasse du domicile conjugal hein? Nous, nous ne l’avons pas fait et tu as quand même le courage de critiquer mon cœur toi!
- Non mais après avoir pris les deux autres parcelles de papa tu t’imaginais aussi que vous devriez chasser maman d’ici et nous allions vous laisser faire c’est ça?
- Johanna calme toi!
- Non, maman Nathalie mes tantes abusent est ce que c’est le moment de venir parler de ce genre de choses à leur belle sœur alors que leur frère vient de nous quitter même pas deux semaines?
- Ah Johanna arrête nous ton bruit là. Parce que tu pense que ce que nous faisons c’est pour nous même ou c’est pour toi? Le mari t’abandonne avec les enfants et va vivre avec une autre femme. Ton père meurt il ne vient même pas assister. Tout ça tu veux que nous puissions voir et ne rien dire. Sabine n’a pas mal parlé nous ne sommes pas ici pour parler des biens de yaya. Tout ça a déjà été réglé et nous avons tout partagé équitablement. Mais n’empêche que vous restez nos enfants et ta situation nous inquiète
- Tantine Marthe ne te laisse pas influencer par les analyses de Tantine Sabine elle sait que cette histoire de mon mari qui m’aurait abandonné est une invention mais elle ne se gêne pas de te mêler à ça je n’ai aucun problème avec mon mari.
- Tchuiiip Marthe n’écoute pas cette fille c’est la honte qui lui fait ça
- Si c’est vrai que Sabine ment dans ce cas prouve le moi. Je veux voir ton mari ici. Johanna quand ça ne va plus dans le foyer il ne faut pas le garder pour toi même tu vas mourrir comme ça comme une blague ma fille.
Maman venait à son tour de prendre la parole,
- Cette femme est sa belle mère et vous n’avez pas honte de dire de telle chose en face d’elle. Le mari de Johanna est pasteur et il est en déplacement pour une mission pourquoi vous comportez comme ça? Sabine tu gagnes quoi à faire ce genre de scénario vraiment
Maman devenait déjà tendue, Tantine Marthe qui était plus sensée que Tantine Sabine vint la calmer en la tenant par la main
- Calme toi yaya! Ce n’est pas pour te chamailler que nous le disons mais c’est pour le bien de l’enfant maintenant que yaya n’est plus nous ne devons pas aussi laisser les enfants comme s’ils n’avaient pas de père hein.
- Marthe toi je te comprend, tu ne comprend pas à quoi joue Sabine. Cette guerre entre Johanna et elle a commencé depuis, avant même que Johanna ne se marrie. Elle est consciente que ce qu’elle raconte ce sont des histoires mais elle ne s’est même pas gênée de te mêler dans cette affaire. Qu’est ce que Johanna aurait à gagner à cacher sa séparation si tel était le cas
- Eeeeeh elle aurait à gagner quoi? C’est la question que tu poses? Mais elle ne veut juste pas admettre la défaite c’est tout. Mariage qui est vite passé au divorce là! Le mari est où en ce moment? Vous avez mis mon frère dans des erreurs alors qu’il voulait donner la main de Johanna à un bon mari c’est seulement le voyou là que vous vouliez voila il est où ?
- Tantine Sabine tu ne connais rien de mon mari alors ne le traite pas de voyou
- eheheheheh jardin abandonné! Tu oses parler hein!
Alors qu’elle parlait encore ya Shadrack revenait de ses courses
- Oh oh Tantine Sabine je ne te permet pas de venir foutre ton bruit ici hein. Ma mère doit se reposer et ça je te préviens déjà je ne vais pas me faire répéter je serais même capable de te porter main si tu me pousses à devoir répéter les mêmes choses.
Il était vraiment énervé en le disant. De nous tous y’a Shadrack était celui que tout le monde craignait car en effet il était loin d’être conciliant
- Shadrack calme toi mon fils
- Non maman, je n’ai pas à me calmer. Il faut que tu te reposes et si Tantine Sabine ne veut pas comprendre ça elle aura affaire à moi.
- Eh Marthe tu vois ce que je te disais en route. Voilà les enfants que notre frère nous a laissé ils n’ont aucun respect, aucune considération pour leur famille paternelle. Viens on s’en va laissons les dans leur châteaux!
—
Une semaine plus tard
Assise dans mon salon, alors que les enfants étaient à l’école, je n’avais pas du tout envie de penser à ma vie. J’en avais assez de tout ça. J’étais mal en point mais je n’avais pas besoin de me confier auprès de maman Nathalie. J’avais comme l’impression de devenir trop plaintive.
Mon père venait de mourrir , mon mari était en prison, tout le monde pensait désormais que j’étais en séparation avec mon mari. Je me sentais tout d’un coup seule.
Normalement je devais me rendre chez ma mère tout à l’heure pour voir comment elle allait. Pour le moment elle avait maman Elodie avec elle à la maison, Tantine aussi notre ménagère s’y était installée et il y’avait mon grand frère y’a Shadrack qui était encore là pour un mois.
J’aurais voulu pleurer mais aucune larme, pour une fois depuis le début de cette épreuve j’en voulais à Martial. S’il avait été vigilant on en serait pas là me disais je! J’en avais marre! Mon téléphone vibra c’était un message
« Bonjour Jo c’est Alexis j’ai appris la nouvelle de la mort de papa par Yazie à l’église ce dimanche. Je suis vraiment désolée sachant combien de fois tu étais proche de lui je n’ose imaginer ce que tu ressens en ce moment »
Alexis! Ça faisait tellement longtemps qu’on avait pas parlé!