Chapitre 22 : Plan à exécution (1)
Write by Fleurie
°°° Ronan °°°
Moi : Penses tu qu’elle aura peur de parler ?
Sylvain : Bien sûr patron, il n’y a aucun doute. Vous savez dans ces genres de situation, la victime a toujours eu peur. Surtout quand elle pense à sa vie qui est en jeu. Je peux vous assurer qu’elle n’ouvrira pas sa bouche. Vous avez ma parole patron.
Basta ( d’un ton dur ) : Je te jure que si elle le fait, je ne vais pas hésiter à t’éliminer.
Sylvain : Mais madame laissez nous faire notre travail.
J’ai senti un frisson me parcourir l’échine. Chaque jour qui passe, me fait découvrir une autre facette de cette femme. Je ne comprends plus rien. C’est comme si je m’aventurais sur un terrain dangereux. Son attitude n’a pas échappée à Sylvain.
Sylvain fait partie de l’un des hommes engagés par Basta pour exécuter nos plans. Il ne se chargera que de lui faire peur pour l’instant. Hier il a suivi Ayanda qui voulait tout raconter à ma femme. Ne me regardez pas comme ça. Elle est et restera ma femme.
La voix de Basta m’a tirée de mes songes.
Basta ( me faisant les yeux doux ) : Dis chéri, pourrais je te voir une seconde ?
Moi : Euh oui.
Je me suis exécuté.
Moi ( à Sylvain ) : Excuse moi, je reviens.
Elle : Je n’ai pas confiance en cet homme. Quelle est ton opinion ?
Moi : Il m’a l’air de bien maîtriser son boulot. Tu aimes trop chercher le mal partout. Pour une fois dans ta vie laisse les choses se faire. Tu ne peux pas tout contrôler toute seule, et à la fois. Je suis là et c’est moi l’homme. Alors on fera comme je dis. Laisse le faire snifff travail.
Elle ( un peu déçue ) : Okay.
Après ce que je viens de lui dire, elle ne peut que dire Okay. Je ne peux pas toujours la laisser prendre toutes les décisions.
Nous sommes retournés vers Sylvain. Il a des choses à nous proposer.
°°° Enora °°°
J’ai contacté Dylan pour qu’il m’aide pour cette histoire de divorce. Depuis le jour où j’ai quitté la maison, je n’ai rien pu faire. Je m’étais renfermée sur moi-même. J’ai eu la mauvaise idée de me marier. Il faut toujours bien réfléchir avant de s’engager avec qui que ce soit. Aujourd’hui, je me souviens des paroles de mon père. Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce même jour où j’ai noué le lien avec Ronan. Il avait déjà vu le mal en lui. Comme le disent souvent les anciens, je cite ‘’un vieillard assis voit plus loin qu’un jeune homme assis‘’ fin de citation. Rien que pour mon bonheur et mon bien être, il avait accepté cette union. J’aurais du l’écouter pour éviter les regrets maintenant. Mieux vaut attendre longtemps, que de se marier à la mauvaise personne.
L’erreur que j’ai commise je l’ai fait selon les biens de communauté. Mes parents me tueraient s’ils le savaient. Je viens d’hériter d’une fortune et je dois divorcer, quel dilemme ? Je suis foutue. Je n’aurais jamais imaginé que Ronan allait changer du jour au lendemain comme un caméléon. D’après cette expérience, je ne vois plus quel sens donner au mariage. Je regrette amèrement cette union. Seigneur aie pitié et viens à mon secours. Je t’implore.
Je suis actuellement dans le cabinet du maître AJAVON. Je n’ai pas voulu qu’une autre personne m’assiste à par lui. Il m’a l’air très charmant et respectueux, il est un homme vertueux. Vu qu’il est dans le domaine, il m’a proposé son aide. J’ai attendu que la secrétaire m’annonce.
L’attente m’a parue comme une éternité. Je croise et décroise mes jambes à tout bout de champ.
Elle ( posant le combiné ) : Vous pouvez y aller. Le maître vous attend.
Moi : Merci mademoiselle. Vous avez un joli sourire au passage.
Elle ( souriant de plus belle ) : C’est gentil.
La secrétaire a été très chaleureuse avec moi.
J’ai ajusté mon tailleur avant de pénétrer dans son bureau.
Lui ( se levant ) : Bienvenue dans mon cabinet Enora.
Moi : Bonjour Dylan.
Je ne vous ai pas dit. Ça m’a complètement échappé, oupsss. Nous avons eu le temps de nous voir deux fois par là. C’est la raison pour laquelle on se tutoie. Ne vous faites pas déjà des films lol.
Lui : Assieds toi.
Moi : Merci.
Lui ( souriant ) : On te sert une tasse de café ?
Moi : Non euh, ça peut aller.
Lui ( croisant les doigts ) : Je remarque que tu as une bonne mine comparé à la fois dernière.
Moi : Oui tout à fait. Je dois te remercier également pour ce miracle. Ta belle sœur et toi m’avez beaucoup soutenu. Vous êtes des anges.
Lui : Nous sommes là pour ça. ( Regardant sa montre ) elle ne va pas tarder à venir.
Moi ( regardant tout autour ) : Tu as un très joli bureau. J’adore la déco. On sent le travail d’un professionnel et la moitié avec lequel il l’a fait.
Lui : Euh Merci.
Moi : Je sens que j’ai touché à un point sensible.
Lui : C’était l’œuvre de ma femme. Elle m’a aidé à le faire.
Moi : Et pourquoi parles tu d’elle avec autant de douleur ?
Il s’est tu pendant un court instant. J’avoue que ce ne sont pas mes oignons, mais je suis quand même curieuse.
Lui : Elle n’est plus de ce monde. Je suis veuf.
Moi : Je suis navrée de t’avoir fait rappeler ce passé si douloureux. Toutes mes excuses, je n’aurais pas dû.
Lui : Ce n’est pas de ta faute Enora. Je sais que tu es très altruiste et sensible. Je peux lire dans tes yeux, combien tu es touchée.
Il s’est levé pour se placer à la fenêtre. Un silence commence par peser dans la pièce. Je ne sais plus où me mettre. La gêne me submerge.
Le bip de son téléphone nous a alerté au meilleur moment, brisant ainsi ce lourd silence qui devenait agaçant.
Lui ( décrochant le téléphone ) : Oui Rachidath ?
Elle : …
Lui : Okay faites la entrer. Merci.
La porte s’est ouverte sur une charmante demoiselle. Elle est de taille élancée avec une corpulence fine. Son teint est très éclantant, ce qui la rend rayonnante et très attirante. Elle est juste à couper le souffle dans son ensemble tailleur tout blanc. On aurait dit Queen B elle-même. J’adore le blanc.
Elle : Bonjour Dylan. ( À moi ) Bonjour madame.
Dylan s’est levé pour lui serrer tout simplement la main. Après les salutations, chacun a pris place.
Lui : Enora je te présente Charlotte ASSIONGBON, elle est l’avocate qui se chargera de ton divorce.
Elle : Enchantée madame Da Silva.
Merde , ils ont tous quoi à me siffler les oreilles avec ce nom. J’ai la rage quand on le prononce. Vivement que tout prenne fin, j’ai hâte.
Moi : J’aimerais tellement qu’on en finisse le plutôt possible.
Elle : Ce serait plus facile mais il y a un problème. Je pense que le maître vous en a déjà parlé ?
Moi : Oui il me l’a dit. Et j’avoue que je regrette énormément. Mais vous savez , le moment n’est plus aux lamentations. J’aimerais juste que vous agissez, c’est tout rien de plus.
J’ai ressenti soudainement une forte douleur dans ma poitrine. Cette trahison me détruit à petit feu. Je ne peux pas fondre devant eux, non surtout pas.
Moi : Je ne veux plus être lié à cet homme. Denouez ce mariage au plus vite. J’en ai marre, je veux juste être libérée, vous comprenez ?
Elle : Je comprends parfaitement bien votre inquiétude. J’ai eu à traiter beaucoup de cas de ce genre. Faites moi confiance. Et de plus l’acte qu’il a commis constitue une preuve concrète pour vous. Car il y a eu une grossesse dans cette histoire.
Moi : Okay faites votre travail.
Elle : J’ai déjà votre dossier en ma possession, je vous contacterai bientôt.
Moi : Merci.
Elle : Maître, je vais y aller. J’ai un rendez-vous tout à l’heure.
Lui : Bonne journée à vous.
Elle : Pareillement.
Elle m’a souri avant de quitter la salle. Son geste n’a pas laissé Dylan indifférent.
Lui : On dirait qu’elle t’apprécie bien.
Moi : Abon elle a juste été polie à ce que je sache. Ce n’était qu’un simple geste de courtoisie.
Lui : Attention, ne te lies pas trop à elle. Je sais de quoi je te parle. Ayez simplement une relation professionnelle, rien de plus.
Moi : Si tu le dis.
Lui : Je t’ai à l’œil. Sache que les apparences sont trompeuses.
Moi : Hi hi hi hi bonne blague.
Lui ( souriant ) : Tout ira bien, sois patiente.
Moi ( prenant ma sacoche ) : Okay. Dylan je ne vais plus tarder. Merci pour ton aide.
Lui : Arrête Enora, ( me tendant une enveloppe ) c’est une invitation pour un anniversaire de mariage. Je pense que cela te ferait du bien. Tu devrais décompresser un peu. Tu en as besoin.
Moi ( soupirant ) : J’en sais rien Dylan.
Lui : Passe une agréable journée.
Moi : Merci.
[ … ]
J’ai attendu une demie heure dans ma voiture. Mes pensées ne m’appartiennent apparemment plus. Elles me jouent de sale tour. La nuit dernière je me suis surprise à rêver de ce salaud de Ronan. Du début de notre relation. Et le pire de notre première nuit passée ensemble. Quand je pense que je lui ai offert ma virginité, je n’ai qu’une seule envie. Celle de me gifler moi-même. Malheureusement, on ne peut pas balayer aussi facilement du revers de la main tout ce qu’on a construit.
J’ai besoin de ma mère. Mais je lui en veux toujours pour la dernière fois. Je ne suis pas rancunière, j’ai juste envie de dégager ma poitrine. Elle doit être morte d’angoisse.
Une semaine plus tard
°°° Léontine °°°
Nora me manque énormément. Si elle se cache et ne nous donne plus aucun signe de vie, c’est la faute à Ayanda. J’ai cherché oh, et j’ai trouvé. Nora est la perfection et la douceur. Ayanda est une puce, une casse tête. Elle est tout le contraire de sa sœur. Cela fait déjà quelques jours qu’elle se fait moins présente dans la maison.
J’ai regardé ma montre, il est 12h15. Je vais rentrer voir ce qui se passe avec elle.
[ … ]
En passant par le jardin, je l’ai trouvée l’air très perturbée. Elle est assise sur l’une des chaises en paille de chez nous. Je n’avais jamais vue Ayanda dans cet état. Cette fille qui est toujours arrogante avec tout le monde ? Est-ce la grossesse qui la change comme ça ?
J’ai posé mon sac à main sur la table. Ensuite, j’ai pris place à côté d’elle. Malgré ce mouvement, elle n’a pas encore remarqué ma présence.
Moi ( lui tapotant l’épaule ) : Ayanda ça va ?
Elle a juste posé sa tête sur ma cuisse. C’est l’un des gestes rares qu’elle ait jamais posé. J’ai tout simplement compris qu’elle est cette fois ci très abattue par un problème. Je me suis mise à lui caresser les cheveux. Elle a commencé par se détendre.
Elle ( me remettant son téléphone ) : Lis ceci mom.
J’ai pris le téléphone. J’ai porté mes verres avant de me mettre à le message. Après quelques secondes je n’en revenais pas.
Elle : Après avoir reçu ce message, je me suis entêtée et je me suis rendue cinq jours plus tard là bas. C’est à croire qu’elle est surveillée. J’ai failli me faire cogner par leur voiture. Aussitôt que j’étais rentrée à la maison, j’ai reçu un second message.
Moi : Mais tu ne m’as rien dit ma chérie.
Elle : Tu ne m’aurais pas cru.
Elle : Regarde ceci.
C’est un bleu qu’elle a eue dans la poursuite au niveau du front.
Moi : Nous devons nous rendre au commissariat tout de suite.
Elle : Avec le peu que j’ai vécu, j’ai très peur je ne supporterais pas te perdre. Ces gens sont dangereux. Si vraiment c’est l’héritage d’Enora qui les intéresse bah qu’ils le prennent. Je peux te dire que j’étais prête à tout pour la voir crouler et récupérer ma part. Maman j’ai appris de mes erreurs et je veux changer. Je sais que je vous ai beaucoup blessés par le passé. Pardonnez moi.
Moi ( la serrant dans mes bras ) : Si tu savais combien j’ai tant attendu que tu me dises tout ceci. Mais il y a une chose que tu dois faire.
Elle ( se levant ) : Quoi mom ?
Moi : Tu dois presenter tes excuses à Nora et tout lui raconter. C’est important.
Elle : Mais mom tu vas mettre ta vie en danger.
Moi : J’ai une petite idée.
J’ai l’intention de parler à un ami de la police. Mais vous savez parfois les enfants ont de meilleures solutions plus que nous. Je vais devoir attendre pour voir la tournure des choses. Tout ceci ressemble à un film.
°°° Ayanda °°°
J’ai suivi le conseil de ma mère. C’était très simple. Je dois me déguiser de manière à ce que personne ne me reconnaisse.
Moi ( à la réceptionniste ) : Bonsoir madame, j’aimerais voir une de vos clientes.
Elle : Bonsoir, oui quel est son nom ?
Moi : Enora Da Silva
Elle : Laissez moi vous annoncer.
Moi : Okay.
Elle a pris le téléphone en composant son numéro de chambre je parie. J’ai pris le temps de regarder autour de moi. Le cadre est très idyllique.
Elle : C’est la chambre n°55. L’un de nos hommes va vous accompagner.
Moi : Merci.
En joignant l’acte à la parole, j’ai été conduite dans sa chambre.
Elle est venue m’ouvrir. Son visage n’affiche aucune joie. Ce qui prouve qu’elle m’en veut encore.
Moi ( debout ) : Salut Nora, euh ça va.
Je ne sais même plus par où commencer. Je suis comme pétrifiée.
Elle ( directe ) : Que veux tu Ayanda ?
Moi ( jouant avec mes doigts ) : Je suis ici pour te présenter mes excuses pour tous les torts que j’ai bien pu te causer.
Elle ( riant ) : Toi Ayanda, me présenter des excuses, ( croisant les bras bras ) c’est le monde à l’envers ou quoi.
Moi : Je suis sincère. Et aussi j’ai un truc très important à te dire. Tu vas peut être trouver ça débile mais c’est la vérité.
Je lui ai tout raconté du début jusqu’à la fin. J’ai été jusqu’à lui montrer les messages que m’a envoyé l’inconnu.
Elle s’est mise à rire à gorge déployée. Je me suis sentie tellement ridicule. Mais je dois supporter.
Elle : Tu es sérieuse là. Et pourquoi devrais te croire ?
Moi ( criant ) : Bah parce que les messages le prouvent assez, tu ne vois pas ?
Elle ( haussant les épaules ) : Je ne veux plus rien entendre. Sors d’ici.
Moi ( désespérée ) : Je te jure que c’est vrai. Ils sont des amants et veulent te nuire en nous faisant du mal. Tu dois agir Nora.
Elle : Vas t’en, sinon j’appelle la sécurité.
Moi : C’est bon, je m’en vais. Je te laisse le temps d’y réfléchir.
C’est le cœur plein d’amertume que j’ai quitté l’hôtel.
[ … ]
Je suis rentrée. La première idée qui m’est venue en tête, a été de parler à ma mère. Sa porte est à mi fermée. J’ai pénétré à l’intérieur et je l’ai vu allongée dans le lit. Je me suis mise à lui raconter comment les choses se sont passées.
À un moment donné, j’ai remarqué qu’elle ne fait aucun mouvement depuis. Je l’ai lentement bousculée, mais elle ne réagit pas.
Moi : Maman maman
Elle : …
J’ai regardé dans tous les sens et j’ai aperçu une lettre sur la coiffeuse. Je me suis empressée de la saisir et de l’ouvrir.
《 Tu as de la chance qu’elle soit encore en vie. Tu t’es entêtée en allant la voir. Je t’ai mise en garde. Réfléchir bien avant d’ouvrir ta bouche. La prochaine fois que tu verras ta mère, je l’aurais déjà endormie et pour toujours. Et sache que la police ne pourra rien y faire. Ciao. 》
Cette histoire devient de plus en plus dangereuse.