Chapitre 23 : La vérité
Write by Chrime Kouemo
— Oui, oui, je serais ravie d’échanger avec vous plus en détail dès la semaine prochaine.
Après une dernière formule de politesse, Denise coupa la communication en poussant un petit soupir de bonheur. Son portable n’avait pas cessé de sonner depuis le milieu de la matinée. Elle avait reçu des appels d’une chaîne de télévisée ivoirienne et de plusieurs producteurs camerounais et d’autres pays voisins. Son fil d’actualité sur les réseaux sociaux sur lequel elle avait jeté un coup d’oeil quelques instants plus tôt était littéralement envahi par les extraits vidéos du spectacle postés par le public. Elle était sur un petit nuage.
— Tu es prête ?
Elle leva la tête de son téléphone. Simon se tenait dans l’encadrement de la porte de la chambre, élégant dans un jean légèrement ajusté et un teeshirt d’un blanc immaculé qui tranchait avec sa peau d’un noir mat.
— Oui !
— C’était encore à propos du spectacle ?
— Oui. Ça n’arrête pas depuis ce matin. Quand je pense à tous ceux qui n’ont même pas daigné m’écouter lorsque j’essayais de leur présenter mon projet… Je n’en reviens pas. Il n’y a que Bobby qui a accepté de me suivre.
— Ils avaient sous-estimé ton immense talent, un peu comme moi.
Elle lui fit un petit clin d’oeil.
— Je ne sais pas si je te l’ai dit, mais hier j’étais ébloui, reprit-il. Je m’étonne que personne ne l’ait remarqué avant. Tu mérites amplement toute cette reconnaissance. Le spectacle était tout simplement époustouflant.
— Merci, mon chéri.
Dans la voiture, en route pour le Yao Ba, Denise mit son téléphone temporairement sous silence. Elle prendrait le temps qu’il faudrait dès demain pour répondre à toutes ces sollicitations.
Attablée auprès des siens dans la plus grande salle du restaurant, elle savourait pleinement ce moment de détente. Son regard croisa celui de Samy. Il lui fit un sourire, mais ses prunelles restaient animées d’une lueur triste. Elle savait à quoi elle était due. Madame Rita poursuivait ses contre-examens et les premières conclusions semblaient moins alarmantes que celles des premiers médecins. Il n’en demeurait pas moins que son état physique s’était fortement dégradé.
Denise retourna son sourire à son frère puis reporta son attention sur son assiette. Non, elle ne voulait toujours pas se préoccuper de cela pour le moment. Ça attendrait encore un petit peu.
Un léger tintement retentit. C’était Armelle avec sa fourchette contre sa flute de Champagne. Un grand sourire aux lèvres, elle se leva.
— Je voulais porter un toast en l’honneur des fantastiques danseuses autour de cette table et particulièrement à ma professeure de danse. Hier soir, vous nous avez offert un moment de qualité comme on peut rarement en voir ici au pays. Vous avez comme on dit, élever le niveau. Encore toutes mes félicitations et je vous souhaite encore plus de succès pour la suite.
— Merci Armelle ! Et merci à vous tous pour avoir cru en ce projet. Merci pour votre soutien. On peut soulever des montagnes quand on est bien entouré.
Les autres convives applaudirent et levèrent tous leurs verres.
— Tu rentres quand ? demanda t-elle à Samy.
Son frère l’avait pris à part quelques minutes pour discuter avec elle avant son départ. Les filles les attendaient
— Jeudi prochain. Juste après Noël. Tu seras là au repas ?
— Je ne sais pas.
Samy ne fit aucun commentaire. Il avait toujours abordé avec beaucoup de pudeur le sujet Madame Rita.
— On se verra encore d'ici là quand même ?
— Oui, bien sûr. Je passerai les fêtes ici, mais Simon et moi partons pour Kribi le 26.
Son frère secoua la tête; ses lèvres s’étirèrent en un petit sourire taquin.
— Toi et Simon, le séminariste… J’ai encore du mal à y croire.
— Hé ! fit—elle faussement menaçante.
— Est-ce que c’est faux alors ? Je me rappelle comment il te regardait quand on était au lycée. Avec Manu, on avait parié qu’il n’aurait jamais le courage de t’aborder.
— N'importe quoi ! Il était à fond dans son église à cette époque.
— Détrompe-toi ! Entre mecs, on se connaît. Il était peut-etre dans son église, mais il a toujours eu un petit faible pour toi. C'est juste qu'il n'avait pas le courage.
Denise plissa les yeux. Elle ne se souvenait aucunement de cela.
— Tu ne prêtais pas attention, c’est tout. Il n’y avait que les bad boys qui t’intéressaient à l’époque.
— Ouais... marmonna t-elle.
— Vous allez bien ensemble en tout cas.
— Merci.
Samy s’avança pour lui faire la bise.
— Bon, va falloir que je file. Reine et les filles m’attendent.
— Ok. Tu les embrasses de ma part. Je te fais signe plus tard.
Elle contempla quelques secondes la voiture de son frère qui s’éloignait puis regagna le restaurant. En passant tout près de la voiture d’Eloise, elle remarqua un bout d’étoffe de couleur verte qui dépassait de la portière arrière. Elle tira le bout de tissu et fronça les sourcils. C’était la même matière et exactement la même couleur que les tenues de spectacle qui avaient été volées dans le coffre quelques jours plus tôt. Se servant de ses mains comme d’un pare-soleil, elle inspecta l’intérieur de la voiture. Un autre objet attira sa vue. Il s’agissait d’une coque de noix de coco avec un ruban de soie verte. C’était une pièce de leur costume en raphia.
Le sang commença à pulser dans ses tempes tandis que la vérité faisait jour dans son esprit. D’un geste machinal, elle composa le numéro d’Eloise.
— Euh... Pupuce, tu peux me retrouver dehors s'il te plaît ? Il faut que je te dise un truc.
— J'arrive.
Denise lui tendit le bout de tissu.
— Qu'est ce que c'est ? demanda Eloïse les sourcils froncés.
— A toi de me le dire ! Je l'ai trouvé coincé sur la portière arrière de ta voiture.
Son ton était sec. Elle prenait sur elle pour ne pas crier. Eloïse redressa un peu la tête. Le sourire qu’elle arborait quelques secondes avant, avait complètement disparu.
— Honnêtement ? Je ne sais pas. Ça doit venir d’une poupée à Ingrid.
— Et la coque de noix de coco sur la banquette aussi ? Tu me prends pour une tarée ? Eloïse, c'est quoi ce délire ? Tu m'as dit que les costumes du spectacle avaient été volés !
Son amie baissa les yeux avant de les relever, une lueur de défi dans le regard. Elle croisa ensuite nonchalamment les bras sur sa poitrine.
— Il est peut一être temps que cette mascarade s’arrête…
— De quoi parles-tu, putain ! Qu'est ce que les accessoires de nos costumes font dans ta voiture alors que...
— Ah la ferme ! l’interrompit-elle d'un ton rogue avec le regard dédaigneux. Il n'y en a que pour toi ! Toi, encore toi, et toujours toi !
Denise recula. Eberluée, elle fixa la jeune femme en face d’elle comme si elle ne la connaissait pas.
— Oui, je l’avoue : on n’a jamais volé tes costumes. Je t’ai menti, ajouta t-elle en dodelinant de la tête telle une cinglée avant de se mettre à ricaner comme une possédée.
— Quoi ???? Pourquoi tu as fait ça ?
— Pourquoi ? Ah ah ah ! Intéressante question !
Eloise repoussa les mèches de son tissage mi-long sur ses épaules, puis pointa un index méprisant vers elle.
— Tu n’es qu’une menteuse et une pute qui couche avec tous les zizis qu’elle rencontre. Voilà pourquoi ! Tu as couché avec Martin, le seul homme que j’espérais ne jamais avoir à partager avec toi ! Et tu as osé me mentir quand je t’ai posé la question.
— Je, je… balbutia t-elle, peinant à trouver ses mots.
Son esprit complètement confus bataillait pour ordonnancer les idées. Découvrir que sa meilleure amie, sa soeur, avait délibérément cacher les costumes de son spectacle pour le saboter parce qu’elle avait découvert ce secret qu’elle croyait précieusement enfoui, était un peu trop à encaisser.
— Quoi ? Tu as perdu ta langue ? C’est bien la première fois en plus de vingt cinq ans que je te vois à court de mots.
Denise releva la tête.
— Ça s’est passé bien avant qu’il ne fasse ta rencontre et ce n’était qu’un coup d’un soir.
— Tu aurais dû me le dire ! Tu m’as délibérément menti ! Jeta Eloise l’air mauvais. Qu’est-ce qui me dit que vous n’avez pas continué à vous voir dans mon dos ?
— C’est n’importe quoi ! Je ne ferais jamais un truc pareil ? Il est tombé amoureux de toi, et c’était réciproque. Je n’ai voulu t’avouer ça de peur de gâcher votre histoire.
— Ouais c’est ça ! Après avoir passé toute mon enfance et mon adolescence dans ton ombre, il a fallu en plus que j’épouse un homme que tu t’es tapé, une de tes miettes !
Elle eut un nouveau sursaut. L’expression « tombée des nues » était bien pauvre pour décrire ce qu’elle ressentait tant sa déconvenue était immense.
— Comment peux-tu dire ça ? Tu es ma meilleure amie.
— Bien sûr ! Ricana Eloise en rejetant sa tête en arrière. Meilleure amie ? Sous-fifre oui ! l’insignifiante Eloise devant la sublime et populaire Denise ! Celle que tout le monde remarque, qui ne passe jamais inaperçue, celle dont toutes les filles veulent être l’amie, celle qui fait tomber tous les mecs, même les gars les plus improbables comme le Séminariste. Ah ! d’ailleurs, celui là je ne m’y attendais pas. Tu m’en as bouché un coin. Tu veux que je te dise ? J’étais bien quand tu étais en Europe, j’avais enfin l’impression d’exister, de ne plus vivre dans ton ombre. Et bam ! Après dix ans, tu es revenue, certes au fond du trou, mais ça n’a même pas duré. Tout a recommencé. Tout marchait à nouveau bien pour toi. Tes cours ne désemplissaient pas et tes élèves te vouaient un culte à la limite. Et moi, j’étais de nouveau exactement à la même place : derrière toi, toujours derrière toi.
Le souffle coupé, les bras pendants le long du corps, Denise recevait la diarrhée verbale de celle qu’elle considérait depuis toujours comme son devant-derrière, sa jumelle cosmique. Même si elle avait pris quelques distances avec elle ces derniers mois, ce n’était que dans le but de lui faire comprendre que leur amitié devait évoluer autrement. Elle n’avait au grand jamais soupçonné cette jalousie et cette aigreur à son encontre. Jalousie et aigreur qui l’avaient poussée à essayer de saboter son spectacle… Elle reçut un coup au coeur tandis qu’une autre vérité se frayait un passage dans son cerveau. Le pseudo et l’adresse mail du profil qui signalaient ses vidéos ! Mango, était un anagramme de Ngamo, le nom de jeune fille d’Eloise, et son adresse mail faisait référence au nom de leur école primaire. Son esprit avait pourtant essayé de lui souffler la réponse le matin du spectacle quand Amandine lui avait transmis les conseils de son ami informaticien sur l’administration de sa page Facebook. Elle n’avait rien voulu entendre cependant. Cela lui avait semblé trop énorme. Pourquoi Eloïse qui l’avait toujours soutenue aussi bien émotionnellement que financièrement ferait un truc pareil ? Cela n’avait pas de sens.
— C’est toi qui signalais mes vidéos sur les réseaux !
— Ah ! L’ami informaticien d’Amandine a enfin trouvé quelque chose ! Il en a mis du temps hein.
— Tu n’es qu’une lâche ! Au lieu de venir me confronter, tu as préféré agir dans l’ombre.
— Oui ! Comme toi tu m’as menti qu’il n’y avait jamais rien eu entre Martin et toi. S’il n’avait pas l’alcool bavard, vous auriez continuer à me berner tous les deux.
Denise secoua la tête, désabusée. Si elle croyait la faire culpabiliser plus longtemps pour cette histoire, c’était peine perdue.
— Si ce n’était que ça… Tu m’en veux de t’avoir fait de l’ombre durant toute notre adolescence. Le problème est donc plus profond. Je ne comprends même pas pourquoi tu as entretenu notre amitié pendant toute mon absence et surtout à mon retour. Tu aurais pu me zapper, mais tu as préféré jouer la comédie, à traîner derrière moi comme un toutou. Ça devait être difficile hein ? Tu me fais pitié !
Le rictus qui flottait sur les lèvres de son interlocutrice disparut et son visage se tordit de colère.
— Je te fais pitié ? Je te fais pitié ? s’écria t-elle les yeux lançant les éclairs.
— Oui, tu me fais pitié. Tu en es rendue à faire de basses manœuvres pour torpiller mon spectacle à cause d’une histoire vieille de plus de dix ans dont tu n’as même pas eu le courage de me parler. En tout cas, tes plans ont échoué. Le spectacle a bel et bien eu lieu, le succès a été retentissant, et ce n’est que le début. Bouche-toi les oreilles, ça risque de te casser le tympan.
Elle s’apprêtait à la planter là quand le rire hystérique de la jeune femme la cloua sur place.
— Il a eu lieu cette fois-ci parce que tu as eu de la chance …
La fin de sa phrase se perdit tandis qu’elle focalisait sur le « cette fois-ci ». La série d’évènements étranges qui avaient précédé son spectacle avorté revint dans sa mémoire de plein fouet. Elle n’avait accordé aucun crédit à Elsie quand celle-ci lui avait affirmé que quelqu’un lui voulait du mal, mais elle avait fait preuve de naïveté. Même quand elle avait compris que sa meilleure amie avait voulu gâcher son évènement, elle n’avait pas établi de lien avec ses mésaventures de l’année dernière.
— C’était donc toi l’année dernière… lâcha t-elle estomaquée.
— Oui, c’était moi ! Jubila Eloise en se bombant le torse. Ça a été jouissif comme tu ne peux l’imaginer ! Toute ta minutieuse préparation à l’eau ! Je me suis amusée comme une enfant entre les agresseurs du taxi, les puissants laxatifs pour Shana et les talons de tes chaussures.
La vue de Denise se brouilla tandis qu’elle regardait sa meilleure amie énumérer avec un plaisir diabolique tous ses crimes. Le sang afflua brusquement à ses tempes et une fureur sans nom s’empara d’elle la faisant trembler de la tête aux pieds.
Sa main s’abattit avec violence sur la joue d’Eloise. La réplique fut quasi immédiate. Sans se préoccuper de son visage qui la brûlait, elle se jeta sans ménagement sur son amie, l’empoigna par le col V de sa robe et la plaqua contre la voiture.
Un ouragan avait balayé ce qu’il restait de sa retenue et de ses bonnes manières. Il n’était plus question de prendre les choses avec de la hauteur. Elle n’avait qu’une seule envie : régler son compte de la manière la plus primitive qui soit.
De la main droite, elle attrapa une poignée des mèches du tissage d’Eloise et tira violemment dessus, lui arrachant un cri strident. Elle hurla à son tour quand les ongles de son adversaire lui lacérèrent le cou. Avec une hargne qu’elle ne se connaissait pas, elle se saisit de la main qui l’avait griffée et la tordit. Son amie poussa un nouveau cri de douleur. Profitant de son avantage, Denise la coinça à l’aide contre la carrosserie du véhicule à l’aide de son coude. Elle s’apprêtait à lui asséner une autre gifle quand un coup de genou sur son aine lui coupa le souffle. Elle se remit rapidement et avec une force décuplée par la douleur, repoussa Eloise. Déséquilibrée, la jeune femme s’affala par terre. Sans perdre une minute, elle lui bondit dessus.
***
Simon dirigea à nouveau son regard vers l’entrée principale du restaurant. Toujours pas de Denise en vue. Ça faisait presque une demie heure qu’elle était sortie accompagner son frère. Il eut un sourire en coin en se souvenant de l’expression ahurie de Samy la veille à la sortie du spectacle quand Denise lui avait sauté dessus et l’avait embrassé devant tout le monde. Mylène qui était déjà au courant de leur relation avait secoué la tête d’un air amusé.
Les échanges à table étaient animés. Simon était sincèrement heureux de voir tous ces gens qui avaient répondu à l’appel pour célébrer la réussite du spectacle de Denise et ses partenaires. Le tableau aurait été plus beau avec ses parents, mais Mylène lui avait dit qu’ils avaient décliné l’invitation, même son père. Il avait été tenté de les appeler pour en comprendre la raison, mais c’était une mauvaise idée. Denise ne leur avait même encore rien dit à propos d’eux.
Après une dernière hésitation, il composa son numéro de téléphone. Aucune réponse. Il se décida à aller jeter un coup d’œil à l’extérieur juste pour s’assurer que tout allait bien.
Des sons étouffés attirèrent son attention alors qu’il arrivait sur le parking privé du restaurant. Il tourna brusquement la tête. Denise et Eloïse se battaient copieusement contre un véhicule. Il bondit vers elles.
— Hé ! Qu’est-ce qui se passe ici ?
Il s’interposa entre les deux femmes et prenant Denise par les épaules la tira vers lui.
— Lâche-moi Simon ! Lâche-moi ! Je vais lui régler son compte à cette poufiasse !
Elle se débattait avec une telle rage qu’il dut redoubler d’efforts pour la maintenir contre lui.
— Denise, calme-toi !
— Non ! Je ne vais pas me calmer ! C’est elle qui a saboté mon spectacle l’année dernière et qui a caché les costumes dans sa voiture.
Simon écarquilla les yeux, consterné.
— Tu l’as bien mérité ! Tu n’es qu’une pétasse ! répliqua Eloïse qui s’était redressée et remettait de l’ordre dans sa tenue.
— Et toi tu es une lâche doublée d’une criminelle ! Déguerpis vite fait d’ici ! Je ne veux plus te voir.
— Simon, j’espère que tu sais à quoi t’attendre avec une « Marie couche-toi là » de son genre.
Denise hurla, s’agitant de plus belle dans ses bras. Il resserra sa prise autour d’elle, puis s’adressa à Eloïse d’une voix forte.
— Ça suffit maintenant ! Il est temps que tu partes.
— Comme c’est moi qui te faisais de l’ombre, j’espère que tu vas briller maintenant jusqu’à nous éblouir, lança Denise quand elle ouvrit la portière.
La jeune femme leur jeta un regard chargé d’animosité avant de monter dans son véhicule et démarrer en trombes.
Simon attendit que la voiture d’Eloïse soit sortie du parking pour relâcher Denise. Il la fit pivoter et lui releva doucement le menton, cherchant son regard.
— Ça va aller ?
— Oui.
Elle avait hésité avant de répondre. Elle était encore sous le choc, ça se voyait à ses yeux dans le vague. D’un geste tendre, il la ramena contre lui et l’aida à épousseter ses vêtements. Ça le démangeait de savoir exactement ce qui s’était passé, mais ce n’était pas le moment.
— Elle ne t’a pas fait mal quelque part ?
— Non.
— Viens, on va retrouver les autres.