CHAPITRE 23: REVENIR EN FORCE
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 23 : REVENIR EN FORCE
**MARWANE MEZUI**
Cela fait plusieurs jours que je tourne en rond car quelque
chose ne va pas dans mon cœur. J’essaie de sortir cela de mon esprit mais je
n’y arrive pas car à vérité je suis bloqué sur l’appel que j’ai échangé avec
Blessing, c’est vrai que ce n’était pas grand-chose mais cela à remuer des
choses en moi, écouter le son de sa voix a réveillé un je ne sais quoi dans mon
cœur. C’est comme si toutes ces années j’avais pris tout ce que j’avais partagé,
que je savais et ressentais pour elle et je les avais mis dans un tiroir qui a
été à nouveau ouvert parce que depuis dimanche je lutte avec ses souvenirs qui
envahissent mon être, elle s’est à nouveau imposer à mon esprit sans que je ne
puisse le contrôler comme il y a trois ans. Je me rappelle encore cet échange
s’il faut l’appeler ainsi.
«Blessing : Allô Loyd, j’ai vu tes appels en
absence. »
« Moi : (Le cœur battant, soupirant) »
« Blessing : Allô ? Loyd tu
m’entends ? »
« Moi : Ce n’est pas Loyd, c’est Marwane. »
« Blessing : (Silence) »
Personne n’a parlé pendant plusieurs secondes avant que je
ne le fasse à nouveau.
« Moi : Loyd est allé se coucher et a laissé ses
téléphones au salon. Souhaites-tu que je lui rapporte un message de ta
part ? »
«Blessing : Non merci. »
Clic ! Elle a ensuite raccroché. Mon cœur n’a pas
arrêté de battre et cette nuit en allant au lit, je n’ai pas trouvé le sommeil.
Loyd : (Me sortant de mes pensées) Monsieur je te
parle.
Moi : (Le regardant) Je n’ai pas entendu. Qu’as-tu
dit ?
Loyd : Je demandais à quelle heure tu comptais partir demain ?
Moi : Tu as l’intention d’envoyer des gens pour me
kidnapper ?
Loyd :
(Souriant) Comme si quelqu’un pourrait accepter de le faire.
Moi : Je suis un produit très recherché.
Loyd : C’est ça.
Moi : Demain matin. Je partirai avec l’agence pour
arriver tôt.
Loyd : Je vois. Tu as fais une réservation ?
Moi : Je suis le petit frère du propriétaire et tout le
monde me connait. Ai-je besoin d’en faire une ?
Loyd : Tu ne monteras dans aucun de mes bus si tu n’as
pas de billet.
Moi : (Souriant) Fais ça et tu m’auras dans tes pattes
pour une semaine supplémentaire.
Loyd : (Se levant pour aller prendre son téléphone) Je
vais appeler Pacôme pour lui dire de te garder une place dans le bus de 6h.
J’éclate de rire.
Moi : (Riant) Tu peux tout dire, tu n’arriveras jamais
à me faire croire que ma présence te dérange car je te connais comme si c’est
moi qui t’avais fait.
Je le vois pianoter son téléphone et la minute d’après il
parle avec le gérant de la boîte pour lui dire que je pars demain et qu’il
voudrait que je puisse avoir une place. Peu après il raccroche.
Loyd : (Sans revenir vers moi) Tu as une place réservée
dans le premier bus et ne t’inquiètes pas, c’est à mes frais.
Moi : (Souriant) Tu vois quand je disais que je n’avais
pas besoin de faire quoique ce soit pour me déplacer. Et stp yaya, n’oublie pas
mon argent du goûté pendant le trajet.
Loyd : Tu es malade.
Il s’en va à l’étage sous mes rires puis redescend quelques
minutes afin que nous puissions prier ensemble cette nuit comme nous l’avons fait
toute cette semaine. C’est ce que nous faisons pendant près d’une heure de
temps puis à la fin, il dépose une petite enveloppe devant moi.
Loyd : On ne dira pas que tu es venu chez moi et tu es
mort en chemin parce que tu n’avais rien à manger ou à boire.
Je prends l’enveloppe en souriant pour regarder combien il a
mis. Il me regarde et bouge la tête.
Loyd : (Partant à l’étage) Tu es un vrai mendiant.
Moi : (Riant) Si prendre l’argent que mon grand frère
me donne généreusement et avec beaucoup d’amour fait de moi un mendiant alors
je l’accepte. Le mendiant que je suis te dit merci et te demande de lui faire
des aumônes comme ceci de temps en temps.
Loyd : (Aux escaliers) Tu peux toujours rêver.
Moi : Et n’oublie pas que je t’attends sur Libreville avant
la fin de la semaine prochaine.
Loyd : Bonne nuit.
Il a disparu là-haut et je suis resté à sourire. Je n’ai pas
besoin de son argent ni de quoi que ce soit venant de lui mais n’empêche que
s’il me donne, je prends sans aucun complexe. Il en est de même lorsque qu’il
m’envoie faire une course, je ne lui rends jamais la monnaie (le reste d’argent
) et ce depuis le Ghana, il peut dire tout ce qu’il veut mais ce n’est pas mon
problème. L’argent, on en a jamais assez et tant que c’est pour mon frère qu’il
gagne honnêtement, je le prends avec énormément de plaisir. L’enveloppe
contient 100 milles francs. Je ramasse mes affaires et je monte dans ma chambre
où je le range dans mon sac que j’ai fait cette journée avant d’aller prendre
ma douche. Mon bain pris, je regagne mon lit où à peine je ferme les yeux les
histoires de Blessing reviennent avec force dans mon esprit.
Moi : (Parlant tout seul)Trois ans, j’ai pu me passer
d’elle pendant 3 ans, ce n’est pas à cause de ce petit appel que je vais tout
envoyer bouler, si ? Blessing n'est rien et ne représente rien pour moi.
Je n’ai pas besoin d’elle dans ma vie alors que ces choses disparaissent de ma
tête.
Je finis de dire ça et aussitôt un souvenir de nous me
remonte en mémoire, c’était pendant le mariage d’Olivia. J’étais debout en
train de boire un verre tout en regardant mon père et Blessing danser en
discutant sur la piste.
Olivia : (M’enlaçant par le dos) Coucou toi.
Moi : (Souriant) Coucou la femme de quelqu’un. Il ne
faut pas faire et puis ton type va dire qu’il annule le mariage parce que tu
viens serrer les hommes dans tes bras le jour même de ton mariage.
Olivia : (Riant) Mon propre frère ? S’il veut
annuler, je vais l’aider à le faire car je n’arrêterais jamais de te prendre
encore et encore dans mes bras. Il sait depuis quand j’ai commencé ça ?
Moi : (Riant) Il ne peut même pas imaginer.
En effet, nos câlins remontaient à très très loin. La
première fois était quand je n’avais que 4 ans et c’était le jour où Gérard, le
grand frère de mon père avait commencé à faire ses pratiques sur moi. Alors que
je pleurais de douleur à la fin de cet acte, Olivia et Carla qui étaient déjà
passées par là quelques semaines plus tôt et savaient ce que je ressentais,
s’étaient approchées de moi et m’avaient serrées dans leurs bras. C’était
d’ailleurs là que notre proximité avait commencé et ce jusqu’à ce jour.
Olivia : (Souriante) Voilà. Et puis il sait qu’il n’a
rien à craindre car les bras de sa femme ne font pas assez de poids et ne sont
pas plus douillets que ceux de la belle Blessing.
Moi : (Souriant) Ne te fais pas de fausses idées. Entre
Blessing et moi il n’y a rien d’autre que de l’amitié. Elle n’est rien pour
moi.
Olivia : (Large sourire) Tu sais au moins que tu n’as
jamais été doué pour le mensonge n’est-ce pas ?
Moi : (Portant mon verre à la bouche) Pourtant c’est la
vérité.
Olivia : Dans ce
cas, tu ne verrais aucun inconvénient que je donne son contact à ceux qui me
l’ont demandé et à qui j’ai dit que c’était la fiancée de mon frère ?
Moi : (Arrêtant de sourire) Des gens t’ont questionnée
sur elle ?
Olivia : (Large sourire) Cela intéresse monsieur ?
Moi : Oli
Olivia : (Riant) Regarde comment il devient sérieux
tout à coup pour quelqu’un qui dit ne rien ressentir. Et pour répondre à ta
question c’est oui, plusieurs ont voulu s’en approcher mais je leur ai fait
comprendre que c’était une chasse gardée. D’ailleurs si tu ne le savais pas,
papa l’a présentée comme étant sa belle fille.
Moi : (Les grands yeux) Comment ça ?
Olivia : (Riant) Bah oui. Il nous a même raconté votre
excursion au Cap en disant que les parents de ta mère ne cessaient pas de lui
demander quand est-ce que le mariage entre vous aurait lieu.
J’avais cligné des yeux plusieurs fois.
Olivia : Même comme tu veux faire dans le déni sache
que nous ta famille, on attend que tu nous donnes le feu vert pour descendre au
Ghana et récupérer notre femme. (Posant la main sur sa poitrine) D’ailleurs moi
ta grande sœur
Moi : De quelques mois seulement.
Olivia : (Riant) Mais ta grande sœur quand même.
Moi : Hum.
Olivia : Voilà. Moi ta grande sœur approuve ton choix
et te transmets l’onction du mariage qui repose sur ma tête.
Moi : (Souriant) Arrête de te faire des films.
Olivia : (Souriant) Ok. Mais en attendant un autre
homme est en train d’inviter celle qui n’est rien pour toi à danser.
Je m’étais rapidement retourné pour voir et c’était la
vérité.
Moi : (Lui donnant mon verre) Tiens moi ça une minute.
Olivia : Où est-ce que tu vas ?
Moi : Récupérer ma cavalière.
Elle s’était mise à rire en me faisant remarquer que je
réagissais trop vite pour une fille qui était censée n’être rien pour moi. Je
n’avais pas répondu et j’étais allé récupérer Blessing devant ce type.
Moi : (À lui, regardant Blessing dans les yeux) Je suis
désolé mon ami, mais celle-ci est mienne.
Lui : Ah ok. Désolé.
Il s’était éloigné et j’avais entraîné Bless sur la piste en
posant mes mains sur ses hanches tout en la rapprochant de moi. Je l’avais
sentie frémir avant de me regarder dans les yeux en souriant.
Blessing : (Souriante)Alors comme ça je suis
tienne ?
Moi : (Souriant) T’emballe pas trop Elsa, c’était juste
pour te débarrasser de l’autre là car j’ai bien vu la détresse dans tes yeux alors
je t’ai sauvée.
Blessing : (Souriante)Tu es un vrai idiot.
Moi : Un idiot qui ferait tout pour te secourir (Caressant
sa joue)et mettrait tout en œuvre pour voir toujours un sourire sur ce beau
visage.
On s’était regardé dans les yeux pendant un moment puis
j’avais repris en souriant.
Moi : (Souriant) Ne tombe pas amoureuse hein, tu n’es
pas mon genre.
Blessing : (Me pinçant le ventre avec ses doigts)
Idiot.
Je m’étais mis à rire tout en continuant de danser avec elle
en la serrant dans mes bras. Après cette scène, une autre est revenue et nous
étions dans un glacier. Pendant qu’on attendait nos glaces, je n’arrêtais pas
de la taquiner puis en sortant après avoir reçu nos commandes, j’avais
rapidement fini pour moi et j’avais pris pour elle avant de fuir.
Blessing : (Me courant après) Si je t’attrape Marwane,
tu vas me sentir.
Moi : (Courant) À cause d’une petite glace ?
Blessing : Oui.
Je m’étais brusquement arrêté pour me retourner et elle
était venue buter contre ma poitrine. Je l’avais de suite serrée dans mes bras.
Blessing : (Frémissante) Mais qu’est-ce que tu
fais ?
Moi : (À son oreille)Je te réchauffe car je te sens un
peu froide.
Blessing : Marwane.
Moi : Shut. Je sais que tu aimes être dans mes bras
alors profite avant que tu ne retournes me pleurer au Ghana.
Elle avait essayé de me pincer la poitrine mais j’avais
attrapé sa main avant de la faire basculer et la porter comme un bébé dans mes
bras.
Blessing : Pose moi tout de suite au sol Mezui.
Moi : (À son oreille) Seulement si tu m’appelles bébé.
Elle avait écarquillé les yeux et j’avais éclaté de rire.
Blessing : Tu vas alors me porter toute ta vie car je
ne ferai jamais ça.
Moi : Je sais puisque tu aimes être dans cette
position, mes bras sont confortables.
Blessing : (Essayant de descendre) Fais moi descendre sinon
Moi : (Souriant en rapprochant Mon visage du sien) Sinon
tu feras quoi madame menace en l’air ?
Elle avait regardé ma
bouche en silence tout en avalant difficilement sa salive…
Olivia : Blessing on y va.
Blessing : (Se levant) D’accord.
Olivia : (À papa et moi) On vous arrive dans une heure
à peu près.
Papa : Ok.
Elles s’étaient dirigées toutes les deux vers la porte et au
moment de sortir je l’avais interpellée.
Moi : Bless attend, tu as oublié quelque chose.
Elle s’était arrêtée pour me regarder pendant que je me
rapprochais d’elle la main fermée.
Blessing : C’est quoi ?
Moi : (Lui présentant ma main) Ouvre.
Elle m’avait regardé en arquant un sourcil avant d’ouvrir ma
main qui était vide.
Blessing : Mais tu joues à
Je l’avais embrassée sur la joue sans qu’elle ne s’y
attende.
Moi : (Souriant) Tu avais oublié le bisou de la bonne
humeur. Maintenant tu peux partir.
Je m’étais éloigné d’elle en lui faisant un clin d’œil et
Olivia m’avait rapporté qu’elle avait souri tout le temps qu’elles avaient fait
les courses en se touchant de temps en temps le visage…
Blessing : (Dans mes bras assez triste) Promets moi que
tu viendras me voir au Ghana ?
Moi : Non car je suis fatigué de toi. Je t’ai assez vu durant
ce séjour.
Blessing : (Se détachant de moi) Ok. Je vais y aller,
fais un bon voyage.
Elle avait voulu s’éloigner mais je l’avais retenue et
ramenée vers moi.
Moi : (À son oreille) Je viendrai au Ghana bien plus
tôt que tu ne le penses et je t’emmènerai avec moi au Gabon afin que tu y
vives.
Elle avait légèrement reculé sa tête pour me regarder dans
les yeux et je lui avais souris, elle avait fait de même avant de me faire un
long câlin.
Blessing : Merci de m’avoir invitée, j’ai passé un bon
séjour.
Moi : Merci à toi d’être venue, tu as égayé tous mes
moments.
Nous étions restés ainsi un long moment avant que je ne lui
fasse un bisou sur le front et ne lui caresse le visage .
Ces souvenirs m’ont tenu éveillé une bonne partie de la nuit
puis j’ai pu trouver le sommeil. À mon réveil j’ai trouvé Loyd les traits tirés
avec un petit sac de voyage.
Moi : Qu’est-ce qui se passe ?
Loyd : Si tu es
prêt, on va y aller.
Moi : (Arquant un sourcil) Je ne comprends pas.
Loyd : Je viens avec toi à Libreville.
Moi : (Écarquillant les yeux de surprise) Pardon ?
Loyd :
(Soulevant son sac) Je ne savais pas que tu étais sourd. Dépêches toi, le bus
s’en va dans quelques minutes.
Moi : (Blasé) Mais explique moi au moins. Comment ça tu
viens à Libreville ?
Loyd : (Sortant
de la maison, silence)
Moi : (Parlant tout seul) J’ai manqué quelle partie du
film au juste ? (Soulevant mon sac pour le suivre) Viens m’expliquer cette
histoire monsieur.
Je suis arrivé dehors et papa Mathurin était déjà au volant
de la voiture. Je suis monté à l’arrière avec Loyd et je me suis mis à le fixer.
Loyd : Allons y.
Moi : Tu ne vas vraiment rien me dire de plus que ça ?
Qu'est-ce qui t'a décidé à venir alors que toute cette semaine tu n'as pas
arrêté de me dire que tu ne viendrais pas ?
Loyd : (Silence)
Moi : Loyd ?
Loyd : Elle m'a contacté, cette nuit, elle m’a contacté.
Je me suis mis à le regarder en silence avant que mes lèvres
ne s’étirent en un large sourire.
Moi : (Regardant la route) Ça alors je suis bien
curieux de savoir pourquoi elle l’a fait.
Loyd : (Silence)
QUELQUES HEURES
PLUS TÔT
**LOYD
MBAZOGHO**
Je viens de me séparer de Marwane à qui j’ai remis de
l’argent pour son retour. Non, je n’étais pas obligé de le faire mais je le
voulais. Le connaissant, je savais aussi qu’il n’allait pas le refuser encore
moins se sentir insulté par mon geste. Il n’a pas de problème d’argent mais il
accepte tout ce que je lui donne comme s'il n'en avait pas. Comme il l’a dit,
il sait que cet argent je le gagne au fruit de mon travail et c’est avec fierté
et honneur qu'il est content de le manger en tant que mon petit frère. Cela ne
me dérange pas de lui en donner car après tout c'est le seul parent que j'ai
désormais et si je ne lui donne pas à lui, je ne sais pas à qui je le ferai.
J’arrive dans ma chambre et je me dirige vers le dressing
pour me déshabiller. Je file après ça à la douche où je me lave et me brosse.
Je termine, j’enfile un caleçon propre, étale ma serviette et reviens dans la
chambre pour me poser sur le lit. Au même instant mon téléphone posé sur la
tablette se met à vibrer puis la sonnerie se fait entendre. Je le récupère et
regarde l’écran, c’est un numéro non répertorié. Je suis partagé entre l’envie
de le laisser sonner et décrocher pour découvrir qui peut m’appeler à plus de
22h. Au bout de la deuxième tonalité, je me résous à le faire.
« Moi: Allô ? »
La personne ne dit rien mais par contre j’entends sa
respiration à l’autre bout du fil.
«Moi : (Insistant, intrigué) Allô ? Il y a
quelqu’un ? »
«Voix de femme : (Tremblante) Allô Loyd, c’est
Lucrèce. »
Mon cœur a raté un battement avant de se mettre à cogner
fortement dans ma poitrine accélérant ainsi mon rythme cardiaque. Je n’ai rien
pu dire pendant plusieurs secondes et elle non plus.
«Lucrèce : (Après je ne sais combien de temps) Je, je
suis désolée de t’appeler à pareille heure et je m’excuse par avance si je t’ai
dérangé. »
«Moi : (Silence) »
«Lucrèce : Tu es là ? Allô ? »
«Moi : Je t’écoute Lucrèce. Que
veux-tu ? »
«Lucrèce : En fait, je suis rentrée de Belgique
il y a quelques jours et j’ai quelque chose à te dire. »
«Moi : Je t’écoute. »
« Lucrèce : C’est un sujet très important et
je ne peux malheureusement pas le faire par téléphone. J’aimerais si possible
le faire de vive voix afin de mieux t’expliquer les choses et t’exposer les
raisons pour lesquelles ce n’est que maintenant que je te le dirai. »
«Moi : (Silence) »
«Lucrèce : Loyd tu es toujours là ? »
«Moi : (Après un moment) Je suis là et j’ai compris tes
propos. Tu dis que c’est important ? »
«Lucrèce : Oui. C’est quelque chose qui risque
fortement de bouleverser ta vie. »
«Moi : (Intrigué) De quoi s’agit-il ?
«Lucrèce : Je te l’ai dit, je ne peux rien dire
au téléphone. »
«Moi : Ok. Je prends mes dispositions et je te rappelle
dans les jours à venir. »
« Lucrèce : Ok. »
«Moi : Est-ce sur ce numéro que je peux te joindre ou tu
en as un autre ? »
«Lucrèce : Tu peux me joindre sur ce numéro,
c’est le mien. »
«Moi : Ok. Tu auras de mes nouvelles d’ici à la
semaine prochaine. »
«Lucrèce : D’accord. Je ne te dérangerai pas plus
longtemps. Bonne nuit. »
« Moi : Merci, à toi aussi. »
« Lucrèce : Merci. »
Clic ! Je suis resté avec mon téléphone à l’oreille
plusieurs minutes avant de le poser. Mon corps était tremblant et mon cœur
cognait fort dans ma poitrine. Toute cette semaine a été mentalement éprouvante
pour moi car je n’ai pas cessé de me répéter de rester dans mon coin et de ne
pas aller la retrouver. J’ai bataillé avec toutes mes émotions pour me faire
une raison et j’ai multiplié les prières pour apaiser mon cœur. J’ai pris moult
résolutions cette semaine sur comment je devais être dans mon coin et chercher
à mettre tout en œuvre pour voir par comment prendre attache avec elle pour les
biens sans être exposé trop longtemps à sa présence. Et ce soir elle m’appelle afin
que j’aille à elle. Que veut-elle me dire ? Est-ce pour me parler de notre
patrimoine et me demander des comptes dessus ? C’est en principe la seule chose
qui nous lie tous les deux. Sinon je ne vois pas pourquoi elle le ferait. J’ai continué à me questionner dessus
au point de ne pas arriver à fermer l’œil de la nuit. À 5h, j’étais déjà prêt
avec mon petit sac en train d’attendre Marwane au salon. J’ai décidé d’y aller
juste pour écouter ce qu’elle a à me dire et après je rentrerai même ce
soir ou demain. Mieux je termine avec ça pour éviter d’avoir à me torturer
l’esprit en me demandant sans cesse de quoi elle veut me parler. Marwane a été
surpris de me voir ce matin apprêté, et encore plus par ma décision de monter
sur Libreville après tous les refus auxquels il a été opposé depuis le temps
qu’il essaie de me faire monter là-bas. Après avoir insisté à me demander ce
qui m’avait poussé à y aller, je finis par le lui dire.
Moi : Elle m’a contacté, cette nuit, elle m’a contacté.
Il me regarde pendant un moment avant de me faire un grand
sourire.
Marwane : (Souriant ) Ça alors, je suis bien curieux de
savoir pourquoi elle l’a fait.
Moi : (Silence)
Marwane : (Souriant toujours) Sacrée Lucrèce. Je suis
bien forcé d’admettre que cette petite est forte. 2 ans que je me démène
afin de te faire monter sur Libreville sans succès et en quelques minutes, elle
a réussi à le faire. Je dois définitivement lui donner les mains et lui dire en
face que son fétiche est puissant, très très puissant …