Chapitre 25
Write by Maya my'a
Patrick...
Je me porte de bien. Un agent de sécurité s'approche de la grille de sécurité: une femme vient de laisser ce morceau de pain aux "coupé-coupé" (de la viande braisée). Je le Prends, hésitant. Paula n'est sûrement pas le genre de femme, qui envoie un morceau de pain de cette manière.
L'agent me fixe.
-Quoi ? Tu as un problème ? M'interroge-t-il. Tu refuses la bouffe (nourriture) de ta chérie, ajoute-t-il, riant au grand éclat.
Je suis sûr que ce pain ne vient pas d'elle. Je le garde tel qu'il est emballé.
-Je vais le manger.
-Répète après moi : Oui chef, je vais le manger, rit-il avec sadisme, me tenant fermement par le cou.
-Oui chef... Hum, je vais le manger. Je reprends ses mots, le regard fixé au sol.
-Bien ! Maintenant écoute-moi. À mon retour, ce pain devra être dans ton ventre. Sinon... ricane-t-il. Sinon : corvée plus punition. Salle type. Si tu avais fait les bancs de l'école, tu n'allais surement pas être un délinquant à cet âge... Vieux con, tu as bien pris ton pied lorsque tu as baisé sauvagement cette femme, alors prend le mien. Pauvre bâtard, me donne-t-il un coup de pieds.
-Oui chef. Je réponds.
Lorsqu'il s'en va, deux détenus animés par la haine se rapprochent de moi.
-Tu mourras de faim ! Salle fripouille...
-Oui, tu mourras ! D'ailleurs désormais, tu nous apporteras de la bouffe. Sinon, tu prendras une bonne raclée, réplique l'un d'entre eux.
-Prenez le, et laisser moi tranquille, réponds-je en leur tendant le morceau de pain.
Ils me rouent des coups avant de se partager ce bout de pain.
Le l'an demain...
J'apprends leur mort. Je stresse. Comment est-ce possible ? Paula aurait-elle attenté à ma vie ? Mon cœur bat la chamade.
En mi-journée...
Un visiteur s'annonce. J'attends sereinement pour voir qui à bien penser à moi.
Je me rapproche d'elle content et mal à l'aise tout de même.
- C'est toi ! Lui dis-je
-Oui ! Tu ne m'attendais pas, je sais, répond-elle.
-Je ne pensais pas que tu viendrais...
-Pourquoi ? Qu'a-t-il ? Cela fait des jours, mais ça va, je suis là. J'ai apporté de quoi manger.
-Rien, il n'y a rien de spécial. Comment vas-tu ?
-Bien ! Je n'ai pas pu te rendre visite ces derniers jours ; j'ai eu des malaises inhabituelles.
-C'est pour cette raison que tu as envoyé un sandwich ?
-Un sandwich ? Je ne comprends pas...
-Oh ! Je délire. Tu n'es pas obligé d'être ici chaque de jours ! C'est déjà beaucoup, ce que tu fais pour moi. Tu as consulté un gynécologue ? Dis-je, me passant la main sur la tête.
-Le prochain rendez-vous est dans un mois.
-Tu... tu as... euh, tu as combien de mois, marmonnè-je, embarrassé.
-Cinq mois !
-Ah oui, oui ! Je suis ici depuis quatre mois...
Je ne vois pas le temps défilé.
-Cinq mois ! Tu es ici depuis cinq mois, me rappelle-t-elle.
Paula ne m'a pas envoyé ce pain empoisonné. Mais, qui a bien pu le faire ?
-C'est un euh, c'est une... Me grattant la tête, en fuyant son regard.
- Il n'a pas encore montré son sexe ! Il nous réserve l'exclusivité pour la fin. Hum, peut-être...
- Il le fera au moment venu. Quand il sera prêt, dis-je.
-Oui !
-Toi ? Personnellement... M'inquiétè-je, détournant la tête.
-Bien ! Je vais bien. J'irai rencontrer nos avocats demain.
-Demain, samedi ?
-Oui ! répond-elle...
-C'est une rencontre exceptionnelle...
- Nous nous rendrons chez toi, au Cap.
-Je vois !Hum...Paula! (Silence)... Il y a un coffre-fort dans la chambre principale. Le code est 3910. Il contient mon chéquier et peu de liquidité. Juste de quoi te permettre de faire quelques examens...
-Tu avais tout prévu ? Pour qu'on en arrive là ? M'interroge-t-elle nerveusement.
- Plongeant mon regard dans le sien, non !
- ok.
- (Reflechissant sous la pression de son regard) Euh...Laisse le chéquier. Va plutôt voir Monsieur Poitier, à la BICIG. Avec ce mot, lui tendant un mot écrit sur feuille à grand carreau. N'oublie pas ton numéro de compte. Et si tu l'as maintenant, je l'écris ici pour facilité l'opération.
-Tout ceci n'est pas nécessaire, Patrick. J'ai décidé de garder cet enfant malgré tout parce que c'est le mien ; Mon premier bébé...
- Paula...
Elle se lève ; s'en va vers la porte. Je la sens nerveuse.
**************************
PAULA...
-Mon premier également ! Réplique-t-il calmement. Tu n'en voulais pas... Je suis le seul coupable, alors je dois faire l'impossible pour vous : Cet enfant et toi.
Tu aurais souhaité l'avoir dans d'autres circonstances, crois-moi, moi également. J'ai été con...
-Silence...
-Je m'en veux ; je ne trouverai jamais les mots justes pour te dire que je suis navré, alors je t'implore de prendre soin de vous par ma contribution. Hum... Paula, acceptes-tu de te servir de tes finances pour ce qui te concerne, uniquement ?
Je lui donne mon numéro de compte ; il le mentionne sur la procuration, et me la remet à nouveau. Je la lis en sa présence. Le montant qu'il me versera à compter du mois prochain est de cinq cent mille franc CFA. Stupéfaite, mes yeux défilent entre le papier et lui.
-Range le dans ton sac ! Dit-il d'une petite voix, tu me montreras la prochaine échographie ?
-Heu...SNIF...Duh Oui...Dis-je timidement, la voix à peine audible. Je dois y aller. J'ai le vertige.
- N'est-il pas mieux pour toi de prendre un chauffeur ? Les mois passent très vites et la date de l'accouchement s'approche. Dans cet état, il vaut mieux ne pas conduire.
-Non ! Pour le moment, non.
- Bien ! Si tu le dis, prends soins de vous, s'il te plaît.
-Bye !
Suis-je trop dure envers Patrick ? Je me porte à dos comme ennemies Kathy et Sophie, et peut-être bien d'autres personnes dont, j'ignore les identités. Quelques fois, je ressens de la haine lorsque j'y pense, mais pour mon enfant, je m'efforce à ne pas le montrer. La prison n'est certainement pas en endroit aisé.
Pour ne plus y penser, je fais de mon enfant ma priorité. D'ailleurs
lorsque je pense à lui, il se manifeste. Il bouge beaucoup ; je le ressens.
Je vais au super marcher me ravitailler en l'eau minérale. J'y ajoute aussi quelques denrées alimentaires.
Dans le parking, le souvenir de ma terrible rencontre avec Patrick me revient. Je verse une goutte de larmes avant d'entrer faire mes courses.
Moins d'une demi-heure, je m'empresse de rentrer à la maison.
***
Devant une grosse assiette de spaghetti à la bolognaise, je me goinfre, avec une grande bouteille de Fanta.
Mon bébé bouge aussi lorsqu'il s'agit de nourriture ou quand nous sommes devant son père. Sinon en dehors de ces moments, j'oublie que je porte un être humain.
Mon téléphone sonne : la sonnerie me fait stresser. Je crains que cela puisse être encore ma mère.
Hésitante, je me rapproche lentement afin de voir qui est-ce. Ouf... c'est mon avocate.
-Bonjour, future maman ! Comment te sens-tu ?
-Bonjour maître ! Je me sens bien ! Ça va.
-Tu te nourris bien, j'espère ?
-Oui ! Je suis même devant une grosse assiette spaghetti...
- Accompagner d'un Fanta, je suppose ?
-Dit donc, je ne me souviens pas t'avoir donné mon goût, en termes de boisson.
-Je suis simplement un génie, ironise-t-elle. Un génie qui vient te donner un point de rencontre pour demain à onze heures afin de se rendre au cap...
- Super, génie. Toutes les deux ?
-Non avec l'avocat de Patrick.
-Sera-t-il disponible ? Je suis contente.
-Oui, et pour toute la journée.
-D'accord !
- Préviens-moi si ce petit bout de choux t'empêche d'être à l'heure.
-J'y serai, maître.
- Dans ce cas, je te laisse manger tranquillement. Bon appétit.
-Merci !
Qui a une avocate sociable et humble comme maître Linda ?
Le lit m'appelle. Je porte une personne paresseuse[rire]. Je n'ai pas la force de prendre une douche. Alors, je dors sans me doucher, jusqu'au lendemain matin.
(Aucun droit sur image)
...