Chapitre 25

>>>  Kimberley

J'ai vraiment envie de sortir d'ici tellement c'est stressant et avec le manque c'est terrible.

J'ai envie de m'en aller mais quand je pense aux filles, quand je pense au procès qui arrive et à toutes les manières dont Dehan pourrait tourner la situation à son avantage je ne peux que dire que le choix de Léo de m'enfermer ici a été le meilleur. 

Je l'avoue, c'est difficile mais je me dois de le faire parce que ça ne me fait tellement pas du bien d'être accro à cette merde. C'est un gros poison, je ne souhaite cela à personne.

Maintenant pour le procès, c'est comme dit Léo, il faut préalablement qu'il mette la main sur Linus. Hormis ça, il y'a quelque chose qui m'inquiète et c'est le fait que Kafu soit introuvable. Je sais qu'il doit être où on était avant l'arrestation de Dehan mais je ne sais pas du tout où ça se trouve donc j'ai du mal à aider. 

Je fais de mon mieux pour répondre aux questions de mon avocat et j'espère vraiment que je l'aide et surtout que le verdict de ce procès sera que Dehan soit condamné. S'il sort ce sera pour mon compte, je ne veux tellement pas de ça pour moi et pour les filles.

Mon avocat vient me voir trois fois dans la semaine. Je ne m'y connais pas sur ce domaine mais je fais confiance en Léo, il sait ce qui est bien et je lui fais confiance. 

Léo est resté avec moi pendant encore quelques heures avant de s'en aller. 

Ils ne permettent pas de parler avec Léa et Reine, ça m'énerve au plus haut point mais est-ce j'ai seulement le choix. A l'heure d'aujourd'hui je suis dans un état où je laisse Daphné, l'avocat, le docteur et Léo gérer ma vie. Dans l'état dans lequel je suis actuellement je ne distingue presque rien correctement. Je veux juste faire ce qu'il faut et sortir d'ici.

Quand il est parti je suis retournée me mettre dans mon lit en cherchant le sommeil, ce sommeil que je trouve difficilement depuis que le manque est très présent. Mes pensées ont très vite pris leur route.

Dehan ( à mon oreille ) : Tu sais que je t'aime toi ?

Moi : Tu es près à le dire à papa demain ?

Dehan : Oui.

Moi : Tu feras moins le fier devant lui ( me redressant ).

Dehan : Je suis un homme moi.

Moi : Dixit celui qui me demande sans cesse comment est papa ?

Dehan : C'est juste pour savoir… Reviens dans mes bras.

Moi : Il faut que j'y aille, il se fait tard.

Dehan : Tu ne peux pas dormir ici ?

Moi : Tu veux vraiment une réponse ?

Dehan : …

Moi : Il est déjà 23h, je sais déjà que papa va me faire le bruit.

Dehan : Tu es grande bébé.

Moi : Depuis qu'il sait que j'ai un homme dans ma vie il est devenu plus étouffant qu'avant ( m'habillant ).

Dehan : Il sait qu'on a été ensemble ? Sexuellement je veux dire.

Moi : Tu veux me tuer ? Je peux tout raconter à maman mais pas à papa.

Dehan : Ta mère a dit quoi ?

Moi : Qu'on doit se protéger… pas de grossesse hors mariage.

Dehan : Au moins je sais que ton père ne sera pas si aimable avec moi.

Moi : Encore que tu n'es pas un adolescent, tu es un homme. Il va te faire ça dur, je te le dis déjà

Dehan : Mieux je me prépare déjà à mourir demain.

Je vais vers lui, passe mes mains autour du coup et l'embrasse.

Moi : Tu vas assurer j'en suis sûre.

Dehan : Je suis un homme.

C'est après un fou rire qu'il est allé s'apprêter pour me déposer à la maison.

Après un baiser on s'est séparé.

Papa : Eeeeh, viens… viens ici Kimberley.

J'ai vraiment tiré le pas avant d'aller me placer devant lui le regard baissé espérant le support de maman dans tout ce qu'il me dira.

Elle n'a rien dit, il m'a passé un savon terrible. Je le savais mais je n'ai pas vu le temps passer et ça je ne peux pas lui dire sinon il va criser. 

Il était sensé le voir le lendemain.

Je m'étais levée tôt ce jour pour préparer tout ça  et j'étais d'ailleurs surprise de ne pas voir papa debout de si tôt. Maman dit qu'il lui a dit être fatiguée et qu'il voulait se reposer sauf que quand elle est allée le réveiller il s'était endormi pour l'éternité.

Ce jour là, quand on est venu enlever son corps j'ai quitté la maison en courant pour aller me jeter dans les bras de Dehan qui était chez lui à attendre que je lui dise de venir.

J'ai pleuré et il m'a rassuré en me répétant une seule phrase qui m'a toujours calmé mais qui a perdu son sens aujourd'hui.

>>> Dehan

Moi : Je suis là pour toi désormais Kim, je ne te lâcherai pas la main.

Papa : Mais elle finira par le faire, c'est leur nature Dehan… la femme est une vipère.

Moi ( me retournant ) : Papa ?  Qu'est-ce que tu fais là ?

Kimberley : Je ne le ferai pas, je suis différente.

Papa : Les paroles empoisonnées.

Moi : …

Papa : JANSE ? JANSE ? JAN… 

Moi : OUI ( me redressant ) !

C'est seulement à ce moment que je me suis rendu compte que c'était un rêve..  Ou un cauchemar… je n'en sais rien.

Drôle de rêve d'ailleurs.

Agent : Tu appelle qui papa ? Tu as vu ton père ici ? Ton repas est là.

Moi : Attendez une minute.

Agent : Que veux-tu ?

Moi : Je peux très bien te faire grimper… Quitter ce poste minable et te mettre ailleurs.

Agent : Ah oui ?

Moi : Bien sûr ! J'ai des relations qui pourraient tellement te propulser.

Agent : Même derrière les barreaux tu continues à soudoyer ? Tu te trompe de personne.

Il s'en va se retourner.

Je regarde ce plateau qui n'a aucun sens et ça me donne encore plus envie de sortir d'ici.

C'est grâce à mon avocat que je peux manger quelque chose de différent comparé à ce que les autres mangent et c'est surtout grâce à lui que j'ai une cellule à moi tout seul.

Vivement que je sorte de cet endroit, je n'en peux plus.

Une heure plus tard le même agent a ouvert ma cellule pour m'emmener dans cette foutue salle comme quoi je devais rencontrer mon avocat.

Quand je suis arrivé dans la salle j'ai trouvé Barlin, l'inspecteur, son supérieur et un autre homme qu'on m'a présenté comme étant un psychologue.

Moi : Et qu'est-ce qu'un psychologue fait ici ?

Inspecteur : Il est là pour vous, pour parler de vos troubles.

Moi : Pardon ? De quels troubles parle-t-on ?

Inspecteur : Après tout ce qu'on a par rapport à votre comportement envers votre épouse il est nécessaire que vous consultiez.

Moi : Mais de quoi parlez vous ? Vous me prenez un malade c'est ça ? Mais vous êtes fous ou quoi ( me levant brusquement ) !?

Inspecteur : Vous avez une minute pour poser vos fesses sur ce siège sinon on aura plus besoin du procès pour avoir le verdict.

Barlin : Asseyez-vous et calmez-vous Dehan.

Je me rasseois sans le quitter du regard.

Barlin : Écoutez, ils cherchent tous à vous coller des preuves pour vous faire enfermé. Ils font appel à ce type de personne pour venir prouver, selon eux, que vous avez des problèmes mentaux. C'est bien pour prouver que vous êtes innocent que je suis là alors on va le faire.

Moi : Pardon ?

Barlin : Laissez moi une minute avec mon client je vous prie.

Ils ne bougent pas.

Barlin : On a encore ce droit que je sache.

Ils se lèvent et sortent sans répondre.

Avant qu'ils ne ferment la porte Barlin a précisé qu'il voulait qu'on parle en toute intimité donc pas de surveillance.

Moi : Qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi ce bordel ?

Barlin : Faites ce que je vous dis et vous verrez… Je viens de penser à quelque chose.

Moi : Dites moi 

Barlin : Ils veulent utiliser ce moyen pour sortir des preuves comme quoi vous avez des problèmes mentaux ? OK, on va leur donner ces preuves. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent et laissez les avoir la conclusion qu'ils veulent. 

Moi : Pour m'enfermer dans leurs structure avec des fous ?

Barlin : Ça va vous évitez la prison.

Moi : Comment ça ?

Barlin : On va les laisser rapporter toutes vos bêtises à ce côté psychologique, ça va alléger les charges et changer le verdict. Au lieu de la prison vous irez dans un endroit autre que la prison vous comprenez ? De là-bas vous ne ferez pas belle lurette que je vous sortirai de là. Croyez-moi, malgré ce que je fais , c'est compliqué. Vous avez tellement gaffé que c'est difficile de tout couvrir. Quoique j'y arrive sur certaines points, c'est insuffisant et c'est la prison comme résultat. Utilisons cette porte pour sortir.

Moi : ...

Barlin : Faites moi confiance.

Moi : D'accord.

L'inspecteur est revenu dans la salle avec le psychologue … 

Le psychologue : Bien, monsieur JANSE c'est bien cela ?

Moi : C'est cela.

Le psychologue : Puis-je vous appeler par votre prénom ?

Moi : Allez-y.

Le psychologue : Messieurs j'aimerais être seul avec Dehan. Vous pouvez vous mettre de l'autre côté de la fenêtre mais j'ai besoin de la salle.

L'inspecteur et Barlin, après m'avoir touché l'épaule, sortent de la salle.

Le psychologue : Alors Dehan… Je me présente, docteur Jon MALOW… Bien évidemment, comme j'ai été présenté, je suis psychologue et j'ai été appelé pour vous…

Moi : Étudier… On vous a fait appel pour m'étudier.

Le psychologue : Vous n'êtes pas un animal que je sache. On m'a fait appel juste pour avoir accès à centaines parties de votre comportement que seules des personnes particulières peuvent ressortir. 

Moi : Vous pensez entrer dans ma tête ?

Le psychologue : Nullement, je veux juste décoder centaines choses.

Moi : Je vous écoute alors.

Le psychologue : Et si on commencait par une petite présentation ? 

Moi : C'est-à-dire ?

Le psychologue : Je veux juste que vous puissiez me parler un peu de vous, de votre enfance de de votre vie actuelle.

C'est quoi ce genre de question ? 

C'est parti pour je ne sais combien d'heures.

Franchement, ses questions sont inutiles mais si Barlin dit que ça peut m'aider tant mieux. Même si ça me dérange , je ferai ce que je peux mais ce sera quand même compliqué à faire parce que je ne suis pas malade du tout. Je vais le répéter mille et une fois, je ne suis pas malade… Je suis juste différent et je pense juste différemment de tout le monde.

>>> Linus

Quand on a arrêté Dehan je n'ai pas pu m'empêcher, il fallait impérativement que je m'en aille et que j'aille me cacher quelque part parce que ce que Leo a sorti comme preuves m'incrimine tout autant.

_ Flashback _

Kafu : Allô ? Linus que se passe-t-il ?

Moi : Kafu vient me chercher à l'entrée habituelle, il faut que je disparaisse pendant quelques jours.

Kafu : Mais que se passe-t-il ?

Moi : Je t'expliquerai.

Je raccroche et je conduis comme un fou jusqu'à l'endroit où j'ai l'habitude de rencontrer Kafu depuis que Dehan est en cavale.

Je ne mets pas du temps pour arriver et Kafu non plus, on se met immédiatement en route pour la maison.

Kafu ( fermant la porte ) : Qu'est-ce qui se passe ? Il est où monsieur ? Pourquoi on l'a arrêté ? Comment avez-vous su ? Tu n'as pas été assez prudent.

Moi : C'est Kimberley ( m'asseyant )… C'est ta patronne qui a appelé Léo et il a rappliqué.

Kafu : Comment ?

Moi : Apparemment tu ne faisais pas bien ton travail.

Kafu : Où est-il ?

Moi : En cellule.

Kafu : Et que fais-tu ici ? Tu devrais être en train de le sortir de là.

Moi : Je ne peux rien faire actuellement.

Kafu : Et par conséquent il va y rester ? Tu n'es pas fou, je suppose, de le laisser là-bas ?

Moi : Et que veux-tu que je fasse ? Léo a des preuves qui m'incriminent au même titre que lui.

Kafu : Et si il y reste sois sûr que je te livrerai moi-même.

Moi : …

Kafu : Tu n'es pas ici pour te reposer, bouge toi et fais ce qu'il faut pour qu'il sorte de là.

_ Fin du flashback _

Je suis là et je ne sais pas quoi faire, je ne peux pas retourner maintenant sans une idée en tête. Il faut que je fasse d'abord en sorte que Régina ne sois pas dérangée par tout ça. Elle ne sait rien de tout ça, je lui ai dit que j'étais en voyage pour le boulot.

En parlant, il faut que je la rappelle.

Régina : Allô ?

Moi : Bonjour chérie.

Régina : Qu'est-ce que tu as fait Linus ? Où es-tu ?

Moi : Qu'est-ce qui se passe ?

Régina : Qu'est-ce qui se passe ? Tu me demande ce qui se passe ? A cause de toi je suis enfermée dans ma propre maison et je risque d'être dans une prison si tu ne te pointe pas... Tu me demande qu'est-ce qui se passe ? Toi, qu'est-ce qui se passe ? 

Moi : Ils n'ont pas le droit de faire ça.

Régina ( haussant le ton ) : Mais je me fiche de ça Linus… Dans quoi tu es allé te tremper ? Dans Quoi tu nous as mis ? 

Moi : Passe moi un des agents qui  te surveille.

Régina : Tu es sérieux là ? C'est tout ce que tu trouve à me dire ? Passe moi un des agents qui te surveille ? 

Moi : Je te jure que je vais arranger ça.

Régina : Seigneur, dans quoi tu t'es mis ? Qu'est-ce que tu as fait ? Pourquoi tu as suivi Dehan ? C'était donc ça quand tu disais faire des affaires avec  lui ? 

Moi : Je suis désolé chérie… Je te jure que… 

Elle a raccroché.

Moi : Merde !! Merde !!!

Kafu : Que se passe-t-il ?

Moi : Ils ont pro ma femme pour me faire sortir de ma cachette.

Kafu : Au moins tu as une raison de te bouger.

Moi : Ils n'ont pas le droit de le faire… je suis sûr que Léo est derrière tout ça.

Kafu éclate de rire.

Moi : Ça t'amuse parce que tu n'es pas concerné dans tout ça.

Kafu : Bien sûr que je suis concerné si madame.

Moi : Pourquoi ris tu alors ?

Kafu : Il y'a certaines activités qu'on ne peut faire quand on a de la famille, il fallait y penser et faire comme monsieur… mettre ta femme dans le bain quitte à ce qu'elle soit aussi prise pour complice au moins il n'y a pas de faiblesse. Sa façon de faire a peut être été dure mais ce qui est sur c'est que monsieur sait ce qu'il fait.

Je n'ai pas tellement envie d'écouter ça et quand il est question de ma femme je n'ai pas le temps de réfléchir. Il a fait ça pour que je sorte ?

Je vais le faire alors.