Chapitre 27

Write by Djelay

Il m’embrasse et je perds l’usage de la parole.

-         Ton bras ? ça va ?

-         Oui. Murmuré-je.

-         Bien parce que je veux te baiser contre la porte.

Quoi ? Dans la minute qui suit je suis nue et lui aussi. Il fait descendre sa langue le long de mon corps passant par mon nombril jusqu’à atteindre mon sexe où il s’arrête. Je soulève le bassin en sentant son souffle chaud. Et lorsqu’il taquine mon clitoris avec sa langue, je perds la tête. Il torture ainsi celui-ci puis sans crier garde, introduit deux doigts en moi. Je gémis aussitôt en me cambrant jusqu’à me briser les os. Je sens déjà les vagues de l’orgasme m’emporter quand tout d’un coup Mike me soulève et m’emmène à la porte d’entrée. Il me pose ensuite, écarte mes jambes avec la sienne et me donne une claque sur les fesses. Mon excitation double aussitôt en intensité.

-         Tiens bien la porte.

A Peine ai-je fini de m’exécuter qu’il plonge en moi d’un seul coup de rein. Je laisse échapper un long, alors très long gémissement.

-         Oui poupée ! Je veux t’entendre hurler.

Puis il enchaîne les coups de rein qui à chaque fois deviennent de plus en plus puissants. Je crie comme une folle sentant la délivrance approcher. Je me cambre un peu plus pour qu’il aille encore plus loin.

-         Putain Lili !

Sa voix rauque me pénètre entraînant ma chute et je jouis en criant son nom. Sans se retirer, Mike me met à quatre pattes sur le sol et me pilonne en grognant de plaisir. Au bout d’un moment, il se retire brusquement, puis je sens un liquide chaud sur mes fesses.

-         Putain !

Il s’effondre sur le sol et m’attire contre son torse sur lequel je laisse reposer ma tête.

-         C’était…

-         …Intense. Complété-je.

Il rit.

-         C’est le mot exact oui. Renchérit-il. Trouves tu normal que j’aie tout le temps envie de te faire l’amour ?

J’explose de rire à mon tour.

-         Je suis sérieux. Insiste-t-il.

-         Si ça peut te rassurer moi aussi j’ai tout le temps envie de faire l’amour.

-         Avec moi j’espère ?

Il lève un sourcil.

-         Bien sûr ! Avec qui d’autre à ton avis ?

Il demeure un moment silencieux.

-         Viens on va prendre une douche. Après, nous irons en balade.

-         Sérieusement ?  

Je ne cache pas ma joie ce qui semble lui faire plaisir. Il esquisse un sourire à faire fondre n’importe quel cœur.

-         Oui mon ange. Au bord de la mer.

Je cours en criant en direction de la rive en vue d’échapper aux vagues à ma poursuite. Mike me regarde amusé. Etendu sur le transat, dans son maillot qui lui donne un look très sexy, il est beau comme un dieu. A côté de lui, je ressemble à une paysanne dans mon maillot une pièce démodé. J’ai beau essayé de le convaincre de ne pas mettre ce bout de tissu ridicule en vain. Il m’a assuré que j’étais super belle avec.

-         Viens nager avec moi. Le supplié-je en le tirant par le bras.

-         Plus tard mon ange.

-         Tu m’as dit cela, il y a une trentaine de minutes. Allez…S’il te plait.

-         Encore dix minutes.

Contrariée, je boude en retournant dans l’eau lorsqu’une idée me traverse soudainement l’esprit. Je rebrousse chemin, récupère une bouteille vide puis cours jusqu’à l’eau. Je remplie à moitié la bouteille d’eau, ajoute du sable puis secoue vigoureusement jusqu’à obtenir une solution homogène. Retournant auprès de Mike, je rigole déjà en pensant à la tête qu’il fera. Ce dernier, ne se doutant de rien, me gratifie de son sourire charmeur. J’ai pris le soin de cacher la bouteille dans mon dos.

-         Déjà de retour ? Me demande-t-il en remontant ses lunettes de soleil.

Je m’installe dans le transat à côté du sien.

-         J’ai besoin de souffler cinq minutes.

-         J’espère que tu ne m’en veux pas ?

-         Pas du tout bébé. J’ai une idée. Met toi sur le ventre que je te fasse un massage.

-         Hummmm excellente idée.

Le regard plein de malice, il se retourne hâtivement. Je prends alors la bouteille que j’avais cachée au pied de mon transat et renverse la boue sur sa tête ainsi que son dos. Je m’enfuis à la hâte lorsqu’il se relève brusquement et reste tout pantois devant mon air enjoué. Le regard soudé au mien, Mike secoue lentement ma tête avant de bondir vers moi. Rapide comme le guépard, il me rattrape sans effort avant que je n’atteigne l’eau. Nous roulons dans le sable comme des enfants. Je ris aux éclats, heureuse de vivre un moment aussi merveilleux. C’est incontestablement la plus belle journée de ma vie. M’écrasant de son poids, Mike s’empare de mes lèvres dans un baiser rude et bestial. Une bosse à son entrejambe se forme au bout de quelques secondes.

-         Retient le tigre qui sommeille en toi bébé. Le taquiné-je lorsqu’il libère mes lèvres.

-         Tu me fais confiance ?

J’arque les sourcils un peu décontenancée. Qu’est-ce qu’il manigance ?

-         Alors ? Insiste –t-il.

-         Hummm…je crois que oui.

-         Tu crois ?

Il me chatouille sans ménagement m’arrachant ainsi de fous rires.

-         Arrête… Dis-je entre deux rires. Je te fais confiance.

Mike me porte donc dans ses bras et m’emmène dans l’eau. Il s’avance un peu trop loin.

-         Mike, que fais-tu ?

-         Chut… N’aies pas peur. La mer d’Assinie n’est pas aussi profonde et on n’ira pas plus loin. Dit-il en me posant.

Waouh, c’est vrai que ce n’est pas si profond. Mes pieds touchent le fond alors que nous sommes très loin de la rive. Assez loin pour passer inaperçus. Je sens soudain, les mains de Mike autour de mes hanches. Il m’attire contre lui puis m’embrasse à pleine bouche. C’est exquis ! Pensé-je en savourant le délicieux goût de sa bouche. Je tique de surprise lorsque ses doigts se frayent un chemin pour atteindre mon sexe.

-         Tu fais quoi ?

Instinctivement, je regarde du côté de la rive.

-         Détends-toi mon ange. Personne ne peut nous voir.

-         On ne va quand même pas…

-         Pourquoi pas ? Tu verras que la sensation est différente. Le plaisir sera beaucoup plus intense.

A l’entendre, un liquide chaud humidifie mon entrejambe. Comment arrive-t-il à engendrer chez moi de telles réactions putain ?

-         Détends-toi p’tite poupée. Dit-il en reprenant ma bouche.

Ma jambe se retrouve calée sur la hanche de Mike. Ses doigts quittent la chaleur de ma foufoune pour écarter grandement le bas de mon maillot. Puis d’un coup il s’enfonce en moi.

-         Oh putain !

Ces mots m’échappent involontairement.

-         Tu vois que c’est différent ! grogne-t-il avant de s’enfoncer à nouveau.

Cette fois je laisse échapper un cri guttural qui me surprend moi-même. Sous les assauts de Mike je ne suis que sensations alternant gémissements et hurlements. L’eau apporte une touche particulière au plaisir que je ressens. C’est un mélange de chaud et de froid. Le vide autour de nous, les gens sur la rive et la possibilité qu’ils puissent nous voir à la fois m’excitent et m’effraient. Et ce mélange de sentiments déclenche des spasmes dans tout mon corps. Secouée par la violence de ces contractions musculaires, j’explose autour de Mike. Les coups de boutoirs de ce dernier sont de plus en plus puissants et rapides. Au bout de quelques secondes je l’entends grogner rauquement avant de se retirer précipitamment. Nous restons dans la même position pendant cinq minutes environ. Il repose ensuite ma jambe, prend mon visage en coupe, et m’embrasse tendrement.

-         C’était fantastique. Dit-il contre mes lèvres.

Je lui souris en guise de réponse. Nous profitons de l’eau quelques minutes encore avant d’en sortir. Une fois allongée sur mon transat, je sombre aussitôt dans un sommeil apaisant.

 

Mike,

Je me tiens en retrait tandis qu’Hamed se présente à l’équipe du département informatique. Trente minutes avant, nous avions convenu dans mon bureau qu’il intègrera ce département puisqu’il a une maîtrise hallucinante de ce domaine. C’est la couverture idéale ! M’a-t-il dit.

-         Monsieur Diaby commencera demain. Je vous prie de l’accueillir comme il se doit.

Les hochements de têtes m’indiquent que le message est passé. Hamed et moi prenons donc congé de ses nouveaux collaborateurs. Dans l’ascenseur qui nous mène à mon bureau, mon téléphone se met à sonner.  

-         C’est Luc ! Annoncé-je à Hamed.

-         Met le sur haut-parleur.

Je m’exécute.

-         Oui ?

-         Quand vas-tu devenir poli et bien élevé fiston ?

-         Je n’ai pas à l’être avec toi et combien de fois dois-je te dire de ne pas m’appeler fiston !

-         Bonjour fiston ! Comment vas-tu ?

-         Ça ne te regarde pas ! Qu’est-ce que tu veux ?

-         Toujours aussi direct !

Je m’abstiens de répondre.

-         Je ne vais pas te déranger longtemps. Voilà, ce soir nous avons une réunion à dix-neuf heures ! Ne sois pas en retard !

-         A aucun moment tu n’as pensé que je ne puisse pas être disponible ?

-         Arrange-toi !

-         Quel est l’objet de cette réunion ?

-         Tu le sauras quand tu viendras.

-         Il y aura qui ?

-         Djédjé, Tiger…

-         Je refuse d’être dans la même pièce que cet imbécile !

Luc est au courant du mépris que je ressens à l‘égard de Tiger. Et il sait aussi que je ne prononce jamais de paroles en l’air.

-         Très bien ! On pourra se passer de sa présence. Dit-il las.

-         Parfait ! A ce soir.

-         Fiston ?

Je ne réponds pas attendant qu’il en finisse.

-         Donne des nouvelles de temps en temps s’il te plait.

Je demeure dans le silence un moment.

-         A plus Luc. Dis-je froidement avant de raccrocher.

Hamed m’observe silencieusement. Je lui suis reconnaissant de ne pas faire de commentaires. 

-         Passez-moi votre montre s’il vous plait.  Dit-il dès que nous franchissons la porte de mon bureau.

-         Pour quoi faire ?

-         Je vais y placer un micro.

Je la lui donne puis prend place dans le canapé. Il me donne ensuite des instructions quant à mon comportement en présence de Luc. Comme si j’étais un débutant. Je suis maître dans l’art de ne rien laisser paraître ce qui m’a valu le titre de meilleur agent de l’organisation. Ce qui m’énerve, c’est de ne pas pouvoir emmener Lili au cinéma comme je le lui avais promis. Cela fait une semaine que je remets à demain cette sortie au cinéma à cause du boulot qui n’arrête pas de me tomber dessus. Ce matin je lui ai assuré que rien ne viendrait chambouler nos plans pour ce soir. Merde ! Elle va m’en vouloir et me faire la tête. A Seize heures, je trouve enfin le courage de lui téléphoner pour lui annoncer l’annulation de notre rendez-vous en amoureux. C’est de cette façon qu’elle l’avait appelé.

-         Coucou mon cœur !

-         Coucou mon ange !

J’ai la gorge qui se resserre. Bon sang !

-         A quelle heure comptes-tu rentrer ? Tôt j’espère, parce que tu dois te préparer pour…

-         Mon ange, ce soir, nous ne pourrons pas aller au cinéma. Je suis désolé p’tite poupée.

Lili garde le silence.

-         D’accord. Réussit-elle à dire avant de raccrocher.

Putain ! Elle ne cherche même pas à connaître les raisons. Je tente de la rappeler histoire de lui donner des explications mais elle ne répond pas. J’espère qu’elle se sera calmée quand je serai rentré.

Luc et moi sommes assis dans son bureau, chacun avec une coupe de champagne en main, attendant l’arrivée de Djédjé. Lorsque je lui ai demandé ce que nous fêtons il m’a répondu : Patience ! Notre douanier fait son entrée, quinze minutes plus tard.  

-         Bah dis donc ! Du champagne ? Qu’est-ce qu’on fête ?

-         Assieds-toi d’abord et sers-toi !

Je ne sais pas pourquoi mais j’ai comme un mauvais pressentiment et je n’aime pas ça.

-         Alors ? S’impatiente Djédjé.

Sa coupe en main, il attend que Luc daigne cracher le morceau.

-         Bien, dans un mois, nous recevrons une importante cargaison. Ce sera le coup du siècle parce que si tout se passe bien, chacun touchera trois milliard de francs CFA.

Djédjé pris de surprise, avale le liquide de travers et toussote en se tapotant la poitrine.

-         Tu plaisantes j’espère !

La nouvelle semble ne pas ravir Djédjé et moi d’ailleurs. Cependant, je m’abstiens de tout commentaire pour l’instant.

-         Je n’ai jamais été aussi sérieux.

-         Mais tu as perdu la tête ou quoi ? Pour cette somme il doit s’agir d’environ une tonne de cokes. C’est dangereux de faire passer une quantité pareille.

-         Mais c’est toi le commandant de douane portuaire. Il n’y a donc aucun risque pour faire accoster le bateau et décharger la cargaison. Le problème se situe au niveau du transport de la marchandise jusqu’à l’entrepôt.

-         Es-tu conscient du danger auquel tu m’exposes Luc ? Les marchandises sont contrôlées, surtout lorsqu’elles sont en grande quantité. Et je ne travaille pas seul. Je suis peut-être celui qui autorise le laissé passer des marchandises mais J’ai des subordonnées qui effectuent des contrôles sans avoir besoin de mon autorisation. C’est leur boulot ! Putain !

-         Dans ce cas comment tu procédais pour les précédentes marchandises ?

-         C’était  de petites quantités. A peine deux cents kilogrammes. J’effectuais moi-même les contrôles. Mais cela ne veut pas dire que c’était tâche aisée. Je courais quand même des risques.

-         Procède donc de la même manière ! Charge toi personnellement des contrôles et…

-         C’est impossible ! Pour une quantité pareille, il y a une procédure à suivre et même étant le commandant je me dois de m’en tenir. A un certain stade, nul n’est au-dessus de la loi.

Fin du vingt-septième chapitre. Bizbi.
Facette obscure