Chapitre 28
Write by EdnaYamba
Chapitre
28 :
Mireille
MOUKAMA
Je dépose la petite sur le lit le temps de me changer
alors que Dean est sous la douche.
La sonnerie de son téléphone m’interpelle une fois de
plus.
Je guette. C’est encore Sylvain. Son ami que je n’aime
pas.
Un vrai sans gêne, quand il vient chez nous il ne se gêne
pas de parler de ses copines devant moi. je ne le reçoit que parce que c’est le
plus viel ami de Dean et que je suis obligé de le supporter. Mais je n’aime pas
le savoir trainer avec mon mari.
Je laisse sonner et quand je veux déposer le téléphone, un
message WhatsApp arrive. Poussée par la curiosité , je regarde par la barre des
notifications. C’est Sylvain.
Fais
vite, y a pleins de peti…
Y A pleins de peti… je suppose que la fin c’est petites.
Je ne peux pas entrer dans la messagerie, de peur qu’il ne sache que j’ai lu
ses messages.
Mon cœur se met à battre.
Pleins de petites ?
Je redépose le téléphone alors que Dean ressort de la
douche.
Il dépose un baiser dans mon cou avant de se tourner à
son tour vers l’armoire.
Je le regarde du coin de l’œil, alors que sifflotant il
choisit ses vêtements.
-
Tu iras chercher ta sœur ou elle te rejoindra
ici ? me demande-t-il
-
Elle m’a dit d’avancer ! répondis-je en
me rappelant qu’elle m’avait fait un message
«
Mireille, je vous rejoins tout à l’heure dis ça à Grace »
On avait décidé d’aller tous en famille, voir Grace et elle
devait être là depuis mais je suppose qu’elle doit encore être dans une dispute
avec son mari.
Ça n’en finit plus ces temps-ci.
Elle l’en veut à cause du départ de Grace, qu’elle vit
mal et lui, il est jaloux.
Il supporte mal le retour de BOUMI.
BOUMI est plus aisé que lui, c’est complexant.
BOUMI est le premier amour d’Isabelle, et peut être même
l’unique véritable amour d’Isabelle, et qui plus est, en instance de divorce.
Les conditions sont réunies pour lui, pour un retour de
flammes.
Ce qu’il ignore c’est que c’est lui, avec son caractère
et sa jalousie qui poussera sa femme dans les bras d’Antoine. L’enfant c’est le
cœur de la mère, encore plus Gracie pour Isabelle quand on sait de quoi est
capable l’autre folle.
-
Apparemment, elle va directement nous
rejoindre là-bas, complété-je je vais chercher les autres chez Richard d’abord.
Quel est ton programme de la journée ?
Il enfile son jeans
-
Je vais sortir tout à l’heure avec Sylvain
Au moins, il ne
cache pas. Ce qui ne me rassure pas non plus, parce que si j’en crois le
message, il y aura des filles…
-
Sylvain ? ton ami qui boit beaucoup et
qui trompe sa femme ?
-
Ne commence pas Mireille, me dit-il agacé
-
Je dis juste que je n’aime pas que tu traines
avec cet ami-là…
-
Tu ne vas pas choisir mes amis maintenant
non !? dit-il en se dirigeant devant l’armoire alors que je reste debout
en le regardant. Je vais pour me détendre. Je ne fais pas forcément les mêmes
conneries que lui. si tu commences à douter de moi….
-
Non, je m’excuse.
Il a raison, je ne vais pas commencer à douter de lui,
alors que je ne l’ai jamais fait auparavant.
-
Bon j’y vais chéri.
Il m’embrasse et embrasse la petite.
-
D’accord. Je vous aime. Dis à grâce que
tonton Dean pense à elle
Je prends les enfants et la femme de Richard avant de
nous rendre chez BOUMI après avoir pris quelques fruits pour la malade.
Quand nous arrivons devant le portail de BOUMI, ma belle-sœur
s’exclame.
-
Donc il vit dans la grande maison là
seul ?
Faut dire que la maison d’Antoine est à la mesure de son
poste de directeur Général.
Une grande et belle maison en effet.
-
Comment ça seul ? il vit avec sa
fille ! lui repondis-je alors que
le gardien nous ouvrait le portail.
-
Je veux dire sans femme….
-
Je n’en sais rien, et puis ce ne sont pas nos
oignons.
On n’est pas là pour fouiller dans sa vie privée.
Même si je sais qu’après l’autre folle qui a fini de
faire son scandale dans l’hôpital, BOUMI n’a certainement aucune autre femme
dans la vie.
D’ailleurs son regard sur Isabelle en dit long, même
s’ils s’évitent et que je deviens l’intermédiaire entre les deux pour tout ce
qui concerne la petite depuis son hospitalisation.
Nous trouvons Grace entouré de ses amis. Sa tante et sa
grand-mère aussi sont là, nous nous saluons à peine.
Si on a excusé BOUMI parce qu’il a été ensorcelé, on
n’oublie pas non plus qu’eux ne l’étaient pas. Les relations restent cordiales
sans plus.
On ne va non plus se mettre à papoter comme si on était
devenu à présent une grande famille pleine d’amour.
On aurait préféré aller
voir Grace chez Isabelle, mais René n’a pas voulu et BOUMI non plus
d’ailleurs. Le premier la considère comme une menace et le second, ne veut en
aucun cas se séparer de sa fille un seul instant.
« Si ma fille doit passer la convalescence quelque
part c’est chez moi ou chez sa mère ! »
Ça donne même envie de le gifler pour lui dire, mais eh oh toi où étais-tu il y a 17 ans
pour venir donner des ordres aux gens ici.
Mais après tu te rends compte que vous avez déjà réglé le
problème et que désormais il a tous les droits.
On est obligé d’être là, parce qu’on ne peut pas laisser
l’enfant comme si elle n’avait pas un côté maternel. Surtout qu’après son
scandale de la dernière fois à l’Hôpital, Mélanie a récidivé, elle a suivi BOUMI
le jour de la sortie de Grace, jusqu’à chez lui. Elle a fait tout un scandale
qui a ameuté le voisinage. On se demande à quel moment, elle pleure son père. Une
folle comme ça dans les alentours autant faire attention. Depuis on ne veut pas
laisser l’enfant seule là-bas, surtout qu’elle n’a pas encore repris sa forme.
Je regarde la montre.
C’est étonnant qu’Isabelle ne soit toujours pas arrivée.
Isabelle
MOUKAMA
-
Je ne comprends pas pourquoi tu y vas ?
-
Peut –être parce que ma fille y est,
répliqué-je, énervée, tu te souviens au moins qu’elle sort d’une
opération !
-
Arrête Isabelle, tu cherches des
prétextes !
-
Des prétextes ? tu crois ? c’est toi qui a refusé qu’on la prenne ici à
la maison pour sa convalescence ! c’est ma fille René, je ne vais pas
l’abandonner à cause de ta stupide jalousie ! dis-je en sortant
J’ai claqué bien fort la porte derrière moi. J’en ai
marre.
Je ne reconnais plus cet homme avec lequel j’ai vécu
autant d’années.
Je l’en veux tellement. Ma fille est convalescente et je
ne peux pas
Faire un choix entre Gracie et lui, comment puis-je
renier mon sang ?
Il m’a suivi !
-
Isabelle ! je te parle !
-
Fous-moi la paix René, avant que tu n’entres
dans ma vie, Grace était là, c’est une enfant pourquoi mets tu nos problèmes
d’adultes sur elle ?
-
Je n’ai pas un problème avec elle, j’ai un
problème avec son PÈRE !! crie-t-il
-
C’est pourquoi alors que je t’ai prévenu que
j’amènerais les garçons voir leur sœur aujourd’hui, tu les as emmené tôt le matin
chez tes parents !
-
Mes enfants ne mettront pas les pieds
là-bas !
-
Grace est leur sœur ! elle est convalescente !
-
Elle n’est pas morte non plus !
La gifle est partie seule.
Je tremble tellement de colère et lui serre les poings.
-
Je vais te le dire combien de fois, René,
combien de fois Antoine et moi il ne se passe rien …à cause de toi, c’est
par Mireille que j’ai les informations de ma fille René…je n’en peux plus….
Les yeux rougis par les larmes, je sors de la maison.
-
Si tu comptes me quitter, me dit-il en me
suivant, ce sera sans mes enfants Isabelle !
Il retourne dans la maison, me laissant dehors en pleurs.
Comment peut-on demander à une mère de faire le choix
entre ses enfants ? Comment ?
Je m’essuie les larmes avant de me diriger vers le
carrefour prendre un taxi.
Grace
Jeannie MOUKAMA
Voir tout le monde autour de moi comme ça et
réconfortant.
Sandra, Loïc et Jonathan prennent bientôt congé.
Je me lève pour vouloir les accompagner.
-
Ton père a demandé à ce qu’on ne te laisse
pas bouger, me dit tante Julie.
-
Je les accompagne juste là , à la terrasse !
insisté-je
-
Tu peux te rallonger, dit Jonathan
-
Tu ne vois pas qu’elle veut dire une dernière
fois au revoir au bébé, chuchote Loïc en riant alors que Sandra lui donne une
un coup de coude discret
Heureusement personne n’est suffisamment proche pour
l’entendre.
-
Aie , fait-il
-
C’est bien fait pour toi, lui dis-je, je
m’arrête juste là à la terasse.
Je n’attends pas qu’elle ou les autres ripostent je leur
emboite le pas.
Loic a raison. Je veux pouvoir dire au revoir
tranquillement à mes amis et à Jonathan.
Il s’en va demain.
J’ai le cœur en lambeaux.
Quand nous arrivons à la terrasse, j’embrasse Sandra et
Loic qui s’éclipsent pour nous laisser Jonathan et moi.
Il m’étreint. On reste comme ça un moment.
-
9 mois c’est vite passés, on se verra dans
quelques mois en France Gracie. On s’écrira tous les jours et toi tu auras intérêt
à gagner ce bac !
-
Oui, dis-je en retenant mes larmes
-
Tu vas me manquer Gracie…
-
Toi aussi
Il lève mon menton pour déposer un baiser sur mes lèvres.
L’année va être longue.
Mais en plus de réussir pour rendre fiers les parents, je
réussirais aussi pour qu’on se retrouve vite.
Je le regarde partir le cœur serré.
Je retourne au salon.
Je me demande pourquoi maman n’est toujours pas là…
Elle est arrivée finalement une demi-heure plus tard.
Elle a salué à peine tante Julie et mamie, avant de venir
vers moi.
Je la regarde et je ne la sens pas heureuse.
Je me demande quand est-ce, je reverrais ce visage
épanoui.
Elle m’a cajolée comme si j’étais un enfant.
Et quand papa est rentré, quelques temps plus tard, ils
se sont à peine salués et maman et sa famille ont pris congé.
-
Il ne faut pas jouer aux bébés ici ! m’a
lancée la femme de tonton Richard en partant.
Ensuite ce fut, à mamie et tante Julie de partir. Je les
entendus dire à papa.
-
Les oncles sont allés au décès parce que nous
sommes du même village mais elle a fait tout un scandale, je commence à croire
qu’elle devient folle.
J’imagine qu’elles parlent encore de la femme de Papa
-
Tant que sa folie et elle, se tiennent
éloignées de moi et de mon enfant…
Elle est vraiment si dangereuse que ça.
D’abord maman et tante Mireille qui m’ont intimée de me tenir éloignée maintenant papa qui en parle…j'avoue qu'elle m'a terriblement fait peur la dernière fois