Chapitre 3

Write by Lilly Rose AGNOURET

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Un mois plus tard...

 

~~~ Grégory ~~~

   

- On dit que les premiers moments d’un couple s’apparentent à une lune de miel, mais la crise que nous venons de vivre dans l’entreprise a eu un véritable impact sur mon couple. Je ne me rendais pas compte que j’étais morose à la maison. Il a fallu qu’une enfant de trois ans m’en fasse la remarque.

- Raison pour laquelle vos vacances en famille sont empalement méritées, me dit Abraham. Pour ma part, je dois gérer une épouse hyperactive. Le médecin d’Alma a beau me dire que chaque grossesse est différente, j’avoue que je préférai la voir, couchée et tranquille. Là, elle se lève à 6h du matin et à minuit, elle est encore éveillée. 

Nous sommes un vendredi soir à Libreville. Abraham et moi sommes assis dans un café à l’aéroport international de Libreville. Pendant ce temps, maman, Kinsy et ma nièce Georgie, sont avec Anaïs et Prunelles, en bas dans une librairie en train de s’acheter un livre ou un magazine pour le voyage.

- Je préfère savoir Alma hyperactive que couchée dans un lit. Elle sera plus créative pendant cette période. Ça lui évitera de s’ennuyer. Tu sais qu’elle a toujours des idées d’avance et que ses idées elle les transforme en business lucratif.

- Hum! T’inquiètes. Je ne vais sûrement pas lui demander de s’arrêter de travailler. Je n’ai pas envie de déclencher la troisième guerre mondiale.

- Les femmes et le travail ! Toute une histoire.

- A qui le dis-tu? Me fait Abraham en riant. Stéphanie est venue se confier à moi la semaine dernière à ce sujet.

- Stéphanie se confie à toi! Raconte-moi ça! Ça m’intéresse! Lui dis-je.

Il sourit et me dit:

- Ne t’inquiète pas. Ce n’est pas ce à quoi tu penses. Il ne peut plus rien y avoir entre nous. À moins que je veuille tout perdre. Bref! Son homme et elle ont du mal à s’accorder sur le fait qu’elle travaille. Il veut qu’elle devienne une femme au foyer;

Je le regarde droit dans les yeux et lui répond:

- Stéphanie va le larguer. Je ne vois pas comment on peut transformer une professionnelle de sa trempe en femme au foyer. Il aurait dû aller chercher une épouse au village.

- Et même dans nos villages, aucune femme n’est inactive. Elles se lèvent le matin, prennent leurs houes et leurs machettes et vont aux champs. En fait, dans nos traditions, on a toujours appris aux femmes à subvenir à leurs besoins. Pourquoi maintenant qu’elles ont la possibilité de faire de longues études supérieures, on voudrait les ramener à l’état de femme au foyer? Me fait Abraham.

- C’est quand même affreusement brutal pour nous qui sommes père, de savoir que nous aurons payé des études à nos filles pour qu’elles décrochent une licence ou un Master II et qu’un homme arrivera et leur demandera de laisser tomber leur vie professionnelle. C’est comme un investissement dans l’eau, dis-je.

Nous sommes rejoints par ma petite famille. Les filles viennent s’asseoir sur mes jambes. Ma mère commande une bière en disant :

- Dès que je serai assise dans l’avion, je m’endormirai. Ne me réveillez pas. Même pas pour manger.

Kinsy et ma nièce commandent des jus de fruits. C’est gaiement que nous continuons de discuter jusqu’au moment où notre vol est annoncé.

 

Il est 18h quand le vol ASky qui nous emmène en Afrique du Sud décolle. Nous faisons nos au revois à Abraham et allons passer le contrôle de police. Arrivés au duty free, Kinsy doit se battre avec Anaïs et Prunelles pour éviter le rayon bonbons et chocolats.

Nous montons les premiers dans l’avion car nous sommes prioritaires. Je voyage toujours en première classe pour être sûr de ne pas avoir les genoux fatigués à l’arrivée. Installés et prêt pour le départ, je souris à mes filles qui s’émerveillent de tout. Déjà, j’ai ouvert deux livres devant elles pour qu’elles soient calmes durant le décollage. Kinsy est juste devant nous avec ma nièce alors que maman est à ma droite. Nous ne sommes pas encore à mi-parcours, que je me vois obligé de changer de place avec ma nièce, car les filles la réclament à leurs côtés pour jouer à un jeu auquel je ne comprends rien. Assis à côté de Kinsy, cette dernière pose sa tête sur l’une de mes épaules et me dit :

- Il serait temps que tu te mettes à Candy Crush.

Je souris et réponds :

- Sans façon. Je préfère rester vieux-jeu.

Elle rit et me dit:

- Dans ce cas, prépare-toi au moins, à faire un tour dans l’espace. Demain, on se repose et après-demain, c’est journée au parc d’attraction.

- Aïe ! C’est à ça que vont ressembler mes vacances ? Fais-je en souriant. Bon, je suis prêt pour les montagnes russes.

- Cool ! Ça va nous faire du bien d’être loin de Libreville.

- A condition qu’on oublie nos téléphones et qu’on se concentre sur le moment. C’est ce que j’ai l’intention de faire.

- D’accord. On oublie les téléphones et le reste du monde.

- Je t’aime, lui dis-je.

- Je t’aime mille fois plus, me répond-t-elle.

 

Il est minuit lorsque nous arrivons à Johannesburg et il nous faut une heure pour passer le contrôle de police, récupérer nos bagages et arriver en taxi dans la résidence dans laquelle nous allons loger pendant 15 jours. L’accueil est vraiment beau. Un groom est là pour transporter nos bagages jusqu’à la porte de notre appartement, au 8eme étage d’un bâtiment en comportant 12.

- Je mets les filles au lit, me fait Kinsy.

- D’accord. Je vais ranger les affaires importantes dans le coffre-fort et ensuite, je vais prendre une douche.

Maman, s’installe dans une chambre avec Prunelles alors qu’Anaïs s’installe avec ma nièce. Il nous faut pratiquement un quart d’heure pour enfin, souffler et se mettre au lit. Kinsy me murmure alors :

- Cet appartement est magnifique. Nous avons la vue sur la piscine. Tu as bien choisi. Jamais je n’aurais imaginé un tel confort.

- Il fallait du confort pour faire ce que j’ai derrière la tête.

Elle se blottit contre moi et me demande :

- Et qu’est-ce que tu as derrière la tête ?

- Laisse-moi te montrer. Je suis fatigué de parler.

C’est ainsi que nous nous retrouvons à faire l’amour alors que j’ai l’impression que cela fait un siècle que je ne lui ai pas as enlevé sa petite culotte. Elle se met à rire et me dit :

- J’adore les idées qui se cachent dans ta tête.

Quand vous vous retrouvez au chaud dans les bras de la personne que vous aimez, vous avez l’impression que l’univers tout entier conspire à ce que vous soyez au comble du bonheur. Cette sensation de bien-être est ineffable. Parfois, j’en viens à me demander comment il est possible d’être aussi heureux. Et les mots “je t’aime” prennent un sens au gout de miel.

SWEETNESS -Tome 3-