Chapitre 3

Write by Boboobg


Une envie pressente me tire de mon sommeil, ces jours ci j'ai le sommeil léger. Je me lève et me dirige  aux toilettes pour me soulager. Le bruit de ses ronflements inondent la pièce. Debout devant la porte des toilettes, je regarde son ventre prééminent se soulever au rythme de sa respiration. Cet homme doit avoir le même âge que mon père et pourtant, il y'a à peine deux heures, il criait mon nom comme un bébé. Je déteste passer la nuit à ses côtés mais que faire si ce n'est espérer que le jour arrive plus tôt. 

Son téléphone sonne, je jette un coup d'œil dessus, il y ai écrit Laure, ce doit être sa femme. J'essaie de le réveiller mais il semble perdu dans ses rêves. Cet homme couché dans ce lit, c'est monsieur Cloter Essie, un grand DG de banque qui passe son temps à courir derrière les fesses de jeunes filles. Et en ce moment c'est moi qu'il gère !  Ne me regardez pas comme ça, je n'ai pas choisi cette vie, ho non je ne l'ai pas choisi. 

J'ai toujours vécu dans la précarité, de toute ma vie, je n'ai jamais vraiment eu ce que je vois à la télé. Ce qu'on les autres enfants, les autres filles de mon âges qui ont eu la chance de naître dans une bonne famille. 

Moi, ma mère est vendeuse de manioc au marché et mon père, j'ai entendu dire qu'il était corocoro (militaire sans grade) dans sa jeunesse mais le seul métier que je l'ai toujours vu faire, c'est boire à longueur de journée et nous battre. Cet homme, je le déteste tellement mais ça c'est une autre histoire. 

Je vais d'abord me présenter, je suis Mirna, Mirna Benicia Elongo. J'ai vingt deux ans et je suis la maîtresse d'un homme qui en ans cinquante ans huit depuis six mois. Comment l'on s'est rencontré ? Ça, c'est une autre histoire en bref, je suis bachelière et oui j'en ai dans la tête  mais bon il faut plus pour réussir dans ce pays. .

Je ne voulais pas être comme toute ces filles de mon quartier qui ne foute rien de leur journée alors que l'école est gratuite pour tous. Donc malgré la faim, je me suis forcé à aller à l'école, les jours où je ne me promenais pas de maison en maison pour vendre mes saucissons et pâte à choux. Après avoir obtenu mon bac, je suis sorti avec un sergent de l'armée qui m'a payé des cours d'informatique et de secrétariat à ISGAE, c'était inouï, on vivait très bien et il nous aidait à la maison mais il a fallu qu'il soit muté au fin fond du Congo donc retour en arrière. 

J'ai dû recommencer à vendre mon petit commerce pour pouvoir nourrir ma grande famille. Et oui,  comme on dit le lit du pauvre est fécond, papa et maman ne font que ça, des enfants. Nous sommes au nombre de dix, cinq garçons mes grands frères et cinq filles. Je suis au sixième rang donc la première fille.

-tu es déjà debout chérie ? 

-hum ta femme a appelé ! 

Il prend son portable qu'il regarde avant de lever les yeux sur moi en souriant. 

-tu es jalouse ma belle ? 

-non juste que quand tu es chez toi, je ne t'appelle jamais mais pourquoi elle t'appelle toujours quand tu es avec moi. A croire que tu fais ça pour que je n'oublie jamais que je ne suis que ta maîtresse. 

-viens ici mon cœur 

-non

-s'il te plaît Mirna 

Je viens m'asseoir à ses côtés et il depause sa main grassouillette sur mon épaule.

-bébé je t'aime tu m'entends ? Combien veux tu pour oublier ça hein et je te promet que désormais mon téléphone sera en mode silencieux. 

-de toutes les façons tu ne vas pas accepter donc laisse tomber. 

-comment ça je ne  vais pas accepter? Quand tu as voulu travailler je t'ai trouvé un travail non ?

-un stage Cloter, tu m'as trouvé un simple stage ! 

-mais payant et à la fin tu auras un poste je te le promet bébé. Regarde moi et dis moi ce que tu veux ? 

-en fait j'en ai assez de vivre ainsi dans ce quartier, juste avant hier il a plu et il y'avait de l'eau partout, pas moyen de sortir le nez dehors. Même les enfants n'ont pas pu aller à l'école. J'ai envie que tu me trouves un chez moi ! 

-pas de problème, d'ici demain je peux te trouver un jolie appartement que... 

-non Cloter, je ne parle pas d'un appartement. Je te parle d'une parcelle et d'une maison en mon nom. De quelque chose qui va m'appartenir. 

-(serrant le visage) tu veux te jouer de moi Mirna ? N'ai tu pas bien avec l'argent que je te donne ? Il faut que tu en veuille plus ? Une parcelle ? Mais tu t'es prise pour qui au juste ? 

-(me levant) ça te coûte quoi de m'offrir une parcelle et une maison. J'ai vingt deux ans Cloter, regarde moi, je suis une belle femme et je suis en train de t'offrir ma jeunesse. Et toi tu crois qu'en échange, les petites sommes que tu m'offres vont suffire ? C'est ma vie que je met en jeux comme ça, qui ne connaît pas la follie de ta femme dans cette ville ? 

-Mirna tu n'es pas la première petite avec laquelle je sors, si tu penses que tu peux te jouer de moi. Ça fait juste six mois, je paie déjà la scolarité de cinq de tes cadets , je t'ai offert un stage à total(criant) Total et je vous nourris toi et ta famille. En six mois, tu veux une parcelle ? Non mais ! 

Je me lève, prend mon petit sac et rentre dans la salle de bain. Donc lui la, il croit que je vais perdre mon temps à me faire coucher gratuitement  ? Avant lui, je ne mourrais pas de faim que je sache. Je suis pauvre oui, tu me nouri oui mais ce n'est pas une raison pour le crier à chaque dispute. Je ne vais pas sortir avec un vieux comme ca et ne rien récolté pendant que mes petits ont besoin de moi. C'est lui même qui est venu à moi. Qui m'a harceler pour que j'accepte d'être avec lui. En fait, son problème ce n'est pas de m'offrir une parcelle, le problème c'est que la parcelle soit en mon nom. Il veut que je sois toujours dépendante de lui et ça, c'est sans me connaître. Je me suis donné un objectif dans cette vie, que plus jamais je ne laisserai qui que ce soit avoir le contrôle sur moi. 

Je prends ma douche et dès que je finis, je sors. Il est toujours assis sur le lit en train de me fixer. C'est sous son regard que je prend la porte .

-(gueulant) ou vas tu comme ça ? 

-je rentre chez moi, dans cet endroit miteux ou tu veux que je vive pour le restant de ma vie parceque tu ne te sens pas capable de me laisser être indépendante de toi sur ce point là. Tu sais quoi, c'est fini. 

-quoi ? 

-oui, ne m'appelle plus. Je ne veux plus rien venant de toi. Tu veux profiter de mon corps gratuitement ? Ha non Cloter, je n'ai pas signé pour ça en tout cas ça non. Donc vas te trouver une petite qui va accepter tes idioties parce que moi, je n'ai pas signé pour ça. Que ton vieux penis dechessé rentre et sors en moi pour rien ? Non mais, je préfère rester dans ma misère. D'ailleurs je ne sais même pas ce qui m'a pris d'accepter cette mascarade tchrrr un DG de son état! tu es trop avare pour me construire un chez moi, je ne vois pas pourquoi je perds mon temps. La vie des vieux, ce n'est pas fait pour moi au risque de mourir jeune pour des broutilles ! 

Je sors de là pendant que je l'entend crier mon nom. C'est quoi ça ? Moi je veux sortir de ce trou et toi tu veux me mettre dans une prison? Tchrrr 

Je depasse l'accueil sous le regard fixe des employés de l'hôtel pendant qu'il me suit avec son gros ventre. Ils doivent être habitué à ce genre de scène parce que tout le monde fait semblant de ne rien voir . 

-Mirna attention à toi ! Je suis un responsable que tu ridiculise ainsi ! 

-vas te faire foutre grand père ! 

-Mirna si tu passes cette porte c'est fini ! Il y'en à plein qui rêve d'être à ta place ! 



Sur l'avenue, il n'y a presque pas de voiture. Je regarde ma montre 23h merde ! Je ne veux pas marcher à pied jusqu'à l'arrêt de bus, parceque a cet heure, aucun taxi ne voudra m'emmener jusqu'à diata. Et je n'ai pas envie de retourner dans cette chambre avec ce gros porc. 

Je suis entrain de réfléchir à quoi faire quand une porche noire se gare devant moi. Les vitres descendent et seigneur ! Le beau gosse qui  est dedans me fait signe de monter. Je ne me fais pas prier, je n'ai pas envie d'attraper froid ici.

-bonsoir 

-bonsoir 

-qu'est ce que vous faites debout toute seule ? 

-je réfléchissais a si je dois retourner dans l'hôtel ou j'ai laissé mon ex ou marché jusqu'à l'arrêt de bus car à cette heure il n'y a pas de taxi ! 

-(levant un sourcil) donc vous n'habitez pas le coin ? Et pourtant votre tête me dit quelque chose 

-la votre ne me dit rien. Alors vous allez proposer de me ramener chez moi ou vous voulez me faire passer un interrogatoire ? 

-(rire) vous êtes plutôt direct jeune femme ! 

-je m'appelle Mirna 

-et moi Grâce ! 

-ce n'est pas un peu féminin ça ? 

-je pensais que c'était mixte ! 

-je dis ça parceque ma sœur s'appelle Grâce ! 

-(rire) je comprends. Donc on peut se tutoyer ? 

-heu oui. Donc tu m'emmène ou pas ? 

-ou habite tu belle Mirna ? 

-en enfer ! 

-(rire) avec cette beauté, ça ne me surprendrait pas que tu sois un démon ou quelque chose de ce genre là ! 

-(rire) oui je vois, pas seulement beau et riche mais aussi flatteur ! 

-je pourrais dire la même chose de toi ! 

-moi, je suis seulement belle ! 

-dis moi Mirna tu n'as pas faim ? 

-peut être?

-tu habite où ? 

-diata, juste derrière l'aéroport ! 

-donc nous allons prendre un pot et ensuite je te ramène 

-et qu'est ce qui te dis que j'accepte ? 

-tes yeux Mirna, t'es yeux. 

Qui aurait cru qu'en quittant cette chambre je tomberai sur celui là. La communication passe tellement bien qu'en juste quelques minutes, j'ai l'impression de l'avoir toujours connu. Et si je m'amusais juste une fois, pour moi, juste parceque j'en éprouve l'envie. 


... Grâce Alfred Mbolo... 

En quittant chez les parents ce soir, j'étais loin de me douter que j'allais tomber sur cette bombe sur pattes. De la première tige de cheveux sur sa tête, à ses orteils, je ne décele aucun défaut. C'est une beauté à l'état pure et les quelques échanges avec elle, me font comprendre qu'elle est du genre à avoir les yeux grand ouverts et j'adore. 

Je l'emmène dans un endroit très calme au bord du fleuve qui je sais reste ouvert jusqu'à tot le matin. Nous prenons place et commandons à manger. 

-alors tu vas me dire ce que tu fesais dans cette hôtel ? 

(la bouche pleine) je te l'ai dit, j'y étais avec mon ex 

-ex ? 

-oui ex ! 

-on ne mange pas la bouche pleine jeune fille 

-fallait pas me poser de questions alors ! 

Je souris, elle a le sens du réparti. 

J'essaie d'en savoir un peu plus sur elle et elle me répond de bon cœur tout en dévorant son plat de fruit de mer pendant que moi je me contente de sourire à ses réponses. Mes yeux ne quittent pas une seule seconde ses lèvres pulpeuses, j'ai juste envie de poser mes doigts dessus et de les pincés. 

-Allo ? 

-heu excuse moi ! 

-tu veux bien arrêter de me reluker monsieur ? 

-excuse moi, juste que je te trouve très belle 

-merci ! 

-dis moi, que fais tu dans la vie ? 

-je suis en stage en ce moment, à total ? 

-(surpris) ha bon ? Et dans quel ail travail tu ? 

-aux services des ressources humaines mon cher. 

Je vois alors pourquoi j'avais l'impression de l'avoir déjà vu. On a dû se croiser car sans le savoir, elle bosse pur moi. 

-donc tu es en stage à total, tu habite diata et tu es célibataire 

-(rire) qui a dit que j'étais célibataire ? 

-toi 

-(rires) ha bon ? Et toi alors ? 

-moi je te laisse me découvrir ! 

-(rires) d'accord ! 

Après notre repas de minuit, je me gare  à l'angle de chez elle. Disant à deux avenues car les ruelles sont tellement dégradés que je crois bien que ma voiture doit avoir pris la couleur jaune de la boue de ce secteur. C'est donc à pied que je la raccompagne, juste devant chez elle. Sa parcelle est entouré de grand herbes qu'on appelle communément congo bololo, une maison au centre de la cour. J'ai eu envie de fuir en découvrant la précarité du quartier mais je me suis juré de ne m'intéresser seulement à sa personne et non du milieu dont elle vient. 

-c'est la première fois qu'un de mes prétendant voit où je vis et considérant que ça ne fait que quelques heures qu'on se connaît, c'est bizarre n'est-ce ? 

-donc je suis un de tes prétendant ? 

-tu n'a pas arrêter de me fixer comme ci tu voulais me manger et de me dire que j'étais jolie. Donc... 

-donc tu en as déduit que ? 

-que tu veux coucher avec moi ! 

-heu OK ! Écoute, tu me plaît beaucoup, vraiment beaucoup et tout ce que je veux c'est apprendre à connaître la belle personne que tu es. 

-et si ce que tu apprend n'est pas aussi beau que mon physique ? 

-je ne sais pas Mirna, je veux juste te connaître un peu plus. 

-ok 

-tu me passes ton numéro ? 

Elle me tend son téléphone, je compose mon numéro et sent mon portable vibrer dans la poche avant de mettre fin à l' appel. Je sais que je m'avance sur un terrain que je ne connais pas mais cette fille a un aûra qui m'attire. Elle me plaît mais grave ! 

-bonne nuit Grâce 

Je la retiens par la main et la tire contre moi. Sa poitrine voluptueuse se serre contre mon torse provoquant ainsi une violente érection qui me fait un peu desserrer l'étreinte de peur qu'elle ne le sente. Je pose mon front contre le tiens et ferme les yeux sans rien faire. 

-tu sens très bon Grâce ! 

-merci. Je peux t'embrasser ? 

-(rire) c'est la première fois qu'on me le demande ! Tu ne penses pas qu'on y va trop vite, on vient juste de se rencontrer et... 

Je ne la laisse pas finir que je pose mes lèvres sur les tiennes. Je rêve de cet instant depuis que je l'ai aperçu là toute seule dans la nuit cherchant désespérément un moyen de transport. Je l'embrasse avec tout l'attrait du monde oubliant même que mes pieds s'enfoncent dans la boue. Après de longues minutes, elle met fin au baisé en posant ses deux mains sur mon torse tout en me poussant lentement. 

-je dois rentré maintenant ! 

-bonne nuit Mirna 

-merci, rentre bien 

-merci 
 
-n'oublie pas d'allumer ta torche, je ne veux pas que tu tombe dans un trou ! 

-je n'oublierai pas ! 

Quand elle se retourne, je la retiens encore par la main. Merde ! Je crois qu'elle ne fait pas que me plaire, il y a quelques choses d'autres. On dirait qu'une espèce de lien invisible se trouve entre nous. Je la veux prêt de moi. 

-Mirna je ne veux pas te laisse partir 

-mais il le faut, j'ai du travail demain 

-s'il te plaît, reste avec moi ce soir ! 

-(rire) tu es sérieux ? 

-très ! 

Elle me fixe pendant un moment. 

-tu ne me prendra pas pour une fille facile après car j'avoue ressentir la même envie ! 

-non je ne te prendrai jamais pour une fille facile. 

-ok, vas m'attendre dans ta voiture ! 

-il fait nuit, je dois rester là... 

-(posant sa main sur ma bouche) c'est mon quartier, on se connaît tous ici. Va, j'arrive! 

C'est tout anxieux que je suis retourné à ma voiture, espérant qu'elle tienne parole et qu'elle me revienne. Je n'ai jamais ressenti ca avec aucune femme, jamais ! 

J'envoie un message à Gloire :<<je crois que j'ai rencontré la femme de ma vie >>. 

Au même moment que l'accusé de réception me signale l'arrivée du message, Mirna toque à la vitre. Elle a changé son complet chemise et pantalon en jean par une robe qui lui colle presque à la peau. Je dégluti pendant qu'elle s'assoie avec lenteur sur le côté passager. 

-alors monsieur Mbolo, ou m'emmener vous ? 

-chez moi ! 









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