Chapitre 3: Jalousie
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 3: JALOUSIE
**MYRNA NZAOU**
Maman Adèle : Myrna et Sara, reprenez la tête du chant, Élodie et Jessica, vous ferez les chœurs avec les autres.
C'était la responsable des chantres qui venait de parler. S et moi nous nous étions regardés avant de regarder Jessica qui visiblement n'était pas contente de cette décision, c'était elle qui avait donné le titre du chant et espérait le chanter en lead avec Élodie mais malheureusement, elles ne s'en sortaient pas et nous qui étions dans les choeurs , on ne pouvait pas avancer, de même que les musiciens. Nous nous étions déplacés S et moi pour nous mettre devant pour commencer à chanter la chanson de Ada Ehie "I fix my eyes on you" (Je fixe mes yeux sur toi) en feat avec Sinach. C'était la chanson qu'elle avait proposée.
Ce n'était pas la première fois que S et moi chantions ensemble, pourtant, elle avait toujours peur. Elle n'aimait pas être lead car elle estimait que ce n'était pas pour elle, elle chantait très bien mais elle préférait être dans les chœurs. Très peu de personnes d'ailleurs passaient en solo pour être lead à l'église , on était à peine 10. Lorsque les autres passaient, c'était toujours avec un lead confirmé. Le cas de Jessica et Élodie étaient des cas particuliers , la vérité était qu'elles ne savaient pas chanter , au moins Élodie s'améliorait de jour en jour vu qu'elle prenait au sérieux les répétitions et s'entraînait à chaque fois pour chanter mais Jessica rien. La raison de sa présence là était que maman Agathe, sa mère qui était dans le conseil et la femme du pasteur Landry, un des pasteurs de l'église, en avait décidé ainsi, et c'était elle qui mettait la pression pour que sa fille soit dans le groupe et chante. Maman Agathe était également la sœur du pasteur Éric, pasteur principal et fondateur de l'église qui lui-même était le père d'Élodie. Ce qui faisait qu'elle faisait un peu sa loi à l'église de temps en temps et il n'y avait que son frère qui pouvait la calmer et présentement, il était en voyage pour un séminaire, il allait revenir la semaine des fêtes. Du coup, on subissait un peu la petite tirade de sa sœur.
J'avais regardé S et lui avais souri pour l'encourager. Elle avait une voix qui était plus ou moins normale avec une petite pointe aiguë , mais elle chantait plus dans la voix basique. La mienne par contre était plus dans les graves. C'est la façon la plus simple pour expliquer ça, je n'avais pas envie d'utiliser les termes techniques de quinte, tierce,alto et autres, ça prendrait beaucoup trop de temps. Elle devait chanter la partie de Ada et moi celle de Sinach car nos voix étaient à peu de choses près, comme ça . Elle avait pris son inspiration et s'était lancée dans le chant qui était en anglais.
Sara : My very plan is to trust in You
(Mon plan est de te faire confiance)
I trust in You
(Je te fais confiance)
All my hope is found in You
Tous mes espoirs sont fondés sur toi)
I've found in You
(Je suis fondée sur toi)
There is no fear
(Il n'y a pas de peur)
There is no doubt
(Il n'y a plus de doute)
The One who walked on water
(Celui qui a marché sur les eaux)
Holds my hands
(Tient mes mains)
You're who began this good work in me
( Tu es celui qui a commencé cette bonne œuvre en moi)
You are able
(Tu es capable)
Les choeurs : You perfect it all (tu perfectionnes tout)
You perfect it all (Tu perfectionnes tout)
You make all things new
(Tu fais toute chose nouvelle)
Like only You can
(Comme toi seul peut le faire)
You perfect it all (Tu perfectionnes tout)
You perfect it all (Tu perfectionnes tout)
All I have to do is fix my eyes on You
(Tout ce que j'ai à faire, c'est fixer mes yeux sur toi.)
You, You, You, You, You, You
(Toi, Toi, Toi, Toi,Toi,Toi)
I fix my eyes on You
(Je fixe mes yeux sur Toi)
I fix my eyes on You
(Je fixe mes yeux sur Toi)
Moi: My very plan is to trust in You
I trust in You
All my hope is found in You
I've found in You
There is no fear
There is no doubt
The One who walked on water
Holds my hands
You're who began this good work in me
You are able
Les choeurs : You perfect it all
You perfect it all
You make all things new
Like only You can
You perfect it all
You perfect it all
All I have to do, is fix my eyes on You
You, You, You, You, You, You, oh-oh
Lord I fix my eyes on You
Fix my eyes on You
You, You, You, You, You, You
I fix my eyes on You
Moi: For the One who walks with the Lord
(Pour celui qui marche avec le Seigneur)
Sara:Never walk alone
(Ne marche jamais seul)
Moi:And those who call upon the name of
Jesus (Et ceux qui appellent le nom de Jésus)
Sara:Never cry for help (Ne pleurent jamais pour de l'aide)
Sara /Moi: For the One who walks with the Lord (pour celui qui marche avec le Seigneur)
Never walk alone (Ne marche jamais seul)
And those who call upon the name of Jesus ( et ceux qui appellent le nom de Jésus)
Never cry for help (Ne pleurent jamais pour de l'aide)
You perfect it all( Tu perfectionnes tout)
You perfect it all(Tu perfectionnes tout)
You make all things new
(Tu fais toute chose nouvelle)
Like only You can
(Comme Toi seul peut le faire)
I have no fear (I have no fear)
(Je n'ai pas peur *2)
And I have no doubt, You are able
(Et je n'ai aucun doute, Tu es capable)
Les choeurs : You perfect it all
You perfect it all
You make all things new
Like only You can
You perfect it all
You perfect it all
All I have to do, is to fix my eyes on You
You, You, You (fix my eyes on You)
Sara/Moi: (nous regardant)I can walk on water (fix my eyes on You)
(Je peux marcher sur les eaux "fixe mes yeux sur Toi)
As I fix my eyes on You
(Puisque je fixe mes yeux sur Toi)
I keep my eyes on You
(Je garde mes yeux sur Toi)
All things are possible to me
(Toute les choses sont possibles pour moi)
As I fix my eyes on You (fix my eyes on You) (Puisque je fixe mes yeux sur Toi"je fixe mes yeux sur Toi")
Only You, sweet Jesus
(Seulement Toi, doux Jésus)
Fix my eyes (I fix my eyes)
(Fixe mes yeux sur Toi "je fixe mes yeux")
I fix my eyes on You
(Je fixe mes yeux sur Toi)
I will never fail (no)
(Je n'échouerai jamais "non")
As I fix eyes on You
(Puisque je fixe mes yeux sur Toi)
Nous nous étions tenues par la main à la fin du chant, nous étions tellement connectées que nous avions même oublié que nous étions en répétitions. Nous avions pu constater que nous avions eu un impact sur les autres qui étaient pour la plupart dans un état assez proche de l'état second.
Maman Adèle : (souriant en essuyant le coin de son œil) Magnifique, vous allez chanter ce chant dimanche pendant le culte.
Sara: (surprise) Je serai devant ?
Maman Adèle : Oui. Myrna va te conduire. Dans tous les cas , tu fais comme aujourd'hui, tu as vu l'onction qu'il y avait dans la salle ?
Sara: Oui.
Maman Adèle : Voilà. Dimanche avec une meilleure préparation, ce sera plus que ça. J'aime vraiment la progression que tu fais, continue comme ça et tu iras loin.
Sara: Merci maman Adèle.
Maman Adèle : (aux autres) Vous avez vu comment Sara a fait ? On voit le travail qu'elle a effectué. Tout le monde se rappelle ses débuts ici n'est-ce pas ?
Nous avions tous ri, S y compris car c'était vraiment catastrophiques. Comme elle aimait me le dire, si elle avait intégré le groupe c'était pour suivre le mouvement et surtout pour plus se rapprocher de moi et avoir l'occasion de partager beaucoup plus de choses ensemble car elle savait que le chant faisait partie intégrante de ma vie et que je passais énormément de temps dessus. Du coup, quand je lui avais proposé de rentrer ,il y avait quatre ans, elle n'avait pas hésité. Les débuts étaient difficiles mais on s'entraînait beaucoup, que ce soit à l'église avec les autres ou dans nos maisons quand on se retrouvait. Nos progrès à tous les deux étaient visibles. Moi bien que chantant depuis toutes petites, je prenais les répétitions très au sérieux, les résultats étaient le rendu que nous faisions devant les gens.
Maman Adèle : Voilà, tout le monde s'en souvient, sauf bien sûr les nouveaux venus. Mais l'expression "chanter comme une casserole" lui seyait très bien et aujourd'hui, nous voyons les résultats. Seul un travail acharné qui rencontre la grâce de Dieu, peut emmener une personne ordinaire dans les sommets. Est-ce que vous me comprenez ?
Nous : (ensemble) Oui.
Maman Adèle : D'accord. Nous allons prier et vous pourrez partir sauf les leads car vous savez que nous avons une autre réunion.
Les leads: Oui.
Maman Adèle : Ok. Bon, inclinons nos têtes en signe de respect pendant que Fred élèvera sa voix en prière.
Nous l'avions tous fait. Ce dernier avait prié avant que nous ne fassions tous "Amen".
Maman Adèle : N'oublions pas que vendredi, il y aura une retraite avec les trois groupes des chantres et musiciens. Nous serons en jeûne et en prière, pendant ce temps, nous allons profiter pour discuter du programme de la fin de l'année.
Nous : D'accord.
Les autres dont Sara étaient sortis de la pièce et les leads (Cinq) de 15 à 30 étaient restés et les cinq autres, les plus de 30 ans étaient rentrés pour nous rejoindre. J'étais naturellement la plus jeune du groupe, mais j'avais déjà beaucoup d'expériences à mon actif. Mais j'espérais et travaillais secrètement pour atteindre les niveaux et même dépasser des trois que selon l'opinion générale et moi, estimait être les meilleurs. Papa Teddy, maman Auxiliaire et bien sûr maman Adèle, la responsable des chantres. Ils étaient vraiment très bons, chacun avec son style particulier mais ils maîtrisaient la chose. Je prenais énormément de plaisir à être à côté d'eux et j'étais très attentive quand ils étaient au devant de la scène, même si dernièrement, ils avaient tendance à nous laisser , les plus jeunes, leader. Eux ils n'intervenaient que dans les grands programmes ou alors, ils allaient plus dans les missions en province ou à l'extérieur du pays. Moi aussi un jour, j'allais être comme eux, j'y travaillais jour et nuit pour ça et buvais littéralement leurs conseils. Quand on voulait être grand, on fréquentait les grands et c'était ce que je faisais. Un jour, pensais je au plus profond de mon cœur, ma voix , chantant à la gloire de mon Dieu, résonnerait dans les quatre coins du monde pour conduire les hommes vers leur créateur, c'était un rêve que je chérissais.
Nous avions eu la réunion, il était essentiellement question de se faire enseigner sur l'importance d'avoir une communion profonde avec l'Esprit de Dieu si on voulait éviter de tomber dans les ruses du diable et la séduction du monde. Car lorsque nous, en tant que chantre, surtout lorsque nous avions une parcelle de notoriété et de visibilité, le syndrome de la grosse tête, nous prenait très souvent et nous avions tendance à regarder les gens de haut. Le diable aimait les choses comme ça et il utilisait même des gens et plein d'artifices pour nous enorgueillir davantage. Et nous savions que notre Dieu avait en horreur les orgueilleux, il était important de rester lucide et humble malgré notre position. Tonton Teddy nous avait raconté qu'un des chantres qu'il connaissait, un très bon, s'était laissé prendre comme ça et en était même mort après avoir renié sa foi et d'être devenu jusqu'à prostitué. Il avait abandonné femme et enfants pour suivre la notoriété, il avait commencé à se droguer, fumer et avoir des rapports sexuels avec des femmes de tout genre. Il avait abandonné la musique gospel pour celle du monde et avait été retrouvé mort dans une chambre d'hôtel, complètement nu suite à une overdose. C'était triste et vraiment dommage. Donc il était important de surveiller son cœur et ce qui y entrait d'une part et d'être assis sur les écritures et avoir une solide communion avec le Saint Esprit pour ne pas être emporté par tous vents de doctrine, d'autre part.
Nous avions ensuite été enseignés sur comment être un bon lead vocal et avions appris plein de trucs et astuces pour ça que j'avais bien pris le soin de noter dans mon petit carnet de musique en plus de mon cahier de chantres que j'avais. Nous avions par la suite fait quelques exercices avant de prier et de nous séparer. Nous avions passé près de deux heures là ajouter à ça les trois heures de la première réunion j'avais passé tout mon après midi et mon début de soirée à l'église. Sara avait dû rentrer avant moi, elle m'avait fait un message. Lorsque je rentrais à la maison, j'avais marqué un arrêt dans une pâtisserie pour prendre des glaces car maman en voulait. J'avais croisé la bande des tigres à l'intérieur, ils étaient assis sur une table avec des filles du lycée dont Jessica qui était assise sur les cuisses d'Ethan. On s'était regardé pendant un moment avant que je ne détourne mon regard pour récupérer mon paquet et sortir de là. J'avais arrêté mon taxi et j'étais rentrée à la maison…
**JESSICA MBOUROU**
Je regardais cette idiote sortir de la pâtisserie et je n'avais qu'un seul souhait qu'une voiture la renverse là où elle partait. La façon dont elle m'énervait, personne n'avait idée. Partout, les gens n'avaient que son nom dans la bouche. La sainte Vierge qui faisait tout parfaitement. Cette affaire n'avait pas commencé aujourd'hui. Je connaissais cette imbécile depuis que nous étions toute petite. Élodie qui était ma cousine, elle et moi, étions littéralement nées et avions grandi dans cette église. Mon oncle qui avait fondé cette église était une sorte de père spirituel pour mon père et le sien. Quand mon père avait épousé ma mère qui était la petite sœur du pasteur, ils vivaient tous ensemble avant que chacun ne parte de son côté. Elle était la plus petite de nous trois mais déjà, elle se démarquait de nous par sa façon d'être et de faire. Dès la petite enfance, à l'école et à l'église, tout le monde l'aimait. Elle était la plus souriante, la plus sage, la plus respectueuse, elle aidait les gens partout, raflait les meilleures places et prix dans tout ce qu'elle faisait et par-dessus tout avait une voix qui sortait de l'ordinaire. Mon père et celui d'Élodie passaient leur temps à nous dire d'être comme elle, c'était l'exemple et le modèle à suivre. Plus elle grandissait, plus cela s'accroissait. Elle avait rejoint le groupe chantre avant nous tous alors qu'elle n'avait même pas 10 ans et déjà elle faisait des solo pendant les cultes et était devenue lead vocal. À l'école même, on n'en parlait plus, elle avait la faveur de presque tout le personnel administratif et la majorité des professeurs. Elle était pourtant en S et nous en A1, mais même nos professeurs la citaient en référence quand il fallait chercher à avoir un bon comportement. Moi, elle me sortait par les pores. N'eut été la présence de maman qui me soutenait et m'encourageait souvent, il y aurait longtemps que j'aurais arrêté de partir à l'église, j'y vais juste pour le forme, car les choses là-bas m'énervait. Aujourd'hui même, je voulais chanter cette chanson, mais c'était elle et l'idiote qui lui servait de copine là qui avaient fini par le faire. Et maman Adèle osait dire que Sara avait fait des progrès, c'était quel progrès même ?
Ethan : Tu écoutes lorsque je te parle ?
Moi: (sortant de mes pensées) Hein?
Ethan : Je dis de finir ta glace, nous sommes en train de bouger.
Moi: D'accord.
J'avais terminé rapidement ma glace avant de me lever.
Moi: Où est-ce qu'on va?
Ethan : En principe, on rentre chez nous. Demain il y a cours.
Moi: Oh, je pensais qu'on passerait beaucoup plus de temps ensemble, il n'est que 19 heures.
Ethan : (me fixant intensément) Tu as une chose en tête ?
Moi: (intimidée) J'avais envie de toi.
Ethan : (souriant)Il fallait le dire plutôt. (À ses potes) On se voit demain, je dois régler rapidement une chose avec Jess.
Rick : D'accord.
Il m'avait fait passer devant lui avant de me suivre. On était monté dans sa voiture et il avait démarré pour aller garer dans un endroit assez sombre et isolé.
Moi: Je pensais que tu m'emmenerais chez toi.
Ethan : (me fixant après avoir coupé le contact) Je t'ai déjà dit qu'aucune fille ne peut arriver chez moi.
Moi: Est-ce que je suis comme les autres filles ? Je suis ta petite amie Ethan, tu trouves ça normal que je ne connaisse pas ta maison ?
Ethan :(agacé)Si tu as voulu que nous soyons tous seuls pour me casser les couilles Jess dis moi déjà car j'ai mieux à faire. Et crois moi, ma jauge de patience est très faible. D'ailleurs (mettant le contact) Il est mieux que l'on rentre chacun chez soi.
Moi: (l'arrêtant) Attends, ne te fâche pas stp, je voulais juste. Bref ce n'est pas important (ôtant mon haut) Regarde, je suis là et je veux que tu me fasses l'amour comme la dernière fois.
Il avait coupé le contact et s'était légèrement mis à sourire.
Moi: (souriant à mon tour) Tu veux que je te fasse quelque chose de particulier ?
Ethan : (enlevant sa ceinture et ouvrant son pantalon pour sortir son pénis) suce moi.
Je m'étais empressée de le faire. Il s'agissait d'Ethan NDZAMBA , le garçon le plus convoité de tout le lycée. Il pouvait avoir la fille qu'il voulait, où, quand et comme il le voulait. Nous nous jetions littéralement à ses pieds. J'avais fait des pieds et des mains pour me faire remarquer par lui. Ça faisait près de trois ans que j'attendais d'avoir ma chance et lorsqu'il m'avait abordé il y avait deux semaines pour me dire que je lui plaisais, je ne m'étais pas faite prier et j'avais accepté d'être sa petite amie. Il avait laissé les grandes filles de terminales pour venir vers moi, j'étais très belle et super féminine mais il ne fallait pas se voiler la face, les filles là, surtout celle de la terminale B étaient très belles. Donc il fallait que je lutte pour le garder. Ethan avait horreur d'être contrarié et se lassait très vite des filles avec lesquelles il sortait. Je savais bien que je n'étais pas la seule fille qu'il couchait pour le moment, mais j'étais sa go officielle et ça c'était un truc que je ne pouvais pas laisser passer. Je serais certainement la dernière fille qui pourrait se vanter d'avoir été sa petite amie pendant sa dernière année au lycée car après, il devait voyager.
Nous avions couché ensemble dans sa voiture avant qu'il ne me dépose dans mon quartier autour de 20h 45. En rentrant, j'avais trouvé mon père au salon.
Moi: Bonsoir papa.
Papa : (me regardant) Bonsoir. Tu sors d'où ?
Moi: J'étais en train de travailler avec les autres.
Papa : (regardant sa montre) Jusqu'à 21h moins. Ta petite sœur était à la même réunion que toi à l'église et elle est rentrée depuis 17h . C'est de quel travail dont tu me parles ?
Maman : (venant nous trouver) Landry c'est comment avec l'enfant ? À peine rentrée que déjà tu l'agresses . Elle a 18 ans, ce n'est plus une petite fille.
Papa : Que 18 ans c'est quel âge et on ne peut pas lui demander des comptes ? Tu as vu l'heure ? Elle est partie d'ici à 14h pour l'église et elle rentre à 21h quasiment alors qu'elle a fini depuis 17h. En plus elle a cours demain et tu viens me parler qu'elle n'est plus une petite fille.
Maman : Elle était à l'église, elle m'a appelé à 17h pour me dire qu'elle devait rester le plus longtemps possible pour améliorer ses aptitudes dans le chant.
Papa : Hum. C'est très bien.
Ils avaient continué à parler et moi j'étais partie dans ma chambre. J'avais hâte que cette année finisse et que j'aille en terminale pour avoir mon bac et me barrer d'ici, cette maison commençait déjà à me saouler. Maman était venue me trouver à la chambre pour me demander comment s'étaient passées les répétitions. Je lui avais dit qu'au final je n'avais plus chanté parce que la responsable des chantres avait donné ma chanson à Myrna qui devait la chanter le dimanche. Elle s'était bien énervée et après avoir mal parlé de la respo et du reste des chantres, elle avait dit qu'elle allait l'appeler pour la remettre à sa place , je m'étais endormie plus confiante en repensant à tout ce que j'avais fait avec Ethan dans sa voiture…
Erna: Jess arrange moi le biz avec Seb non?
Ingrid : et moi avec Eddy.
Moi: Ce n'est pas moi, j'ai déjà parlé avec eux de vous mais actuellement ils sortent avec des petites de seconde.
Erna: C'est une petite de seconde qui peut me faire quoi?
Ingrid :Quand on parle du loup, ils sont même en train de venir vers nous.
Je m'étais retournée et j'avais vu Rick, Sébastien et Eddy venir vers nous. Ethan et Donnel n'étaient pas avec eux. Ils étaient venus nous saluer.
Sébastien : Comment allez-vous les filles ?
Nous : Très bien.
Moi: Ethan n'est pas avec vous ?
Eddy :Non. Il n'est pas encore arrivé.
Moi:Je vois.
Sébastien : Je suis venu vous dire que ce vendredi il y aura une fête chez moi, et vous êtes toutes les trois invitées.
Mes copines souriaient de toutes leurs dents tant c'était inespéré. Ce n'était pas n'importe qui qui allait aux fêtes que les gars là organisaient et comme j'étais la go de leur ami cela coulait un peu de source qu'ils m'y invitent et par ricochet, mes deux copines.
Moi: D'accord, merci pour l'invitation.
Sébastien : De rien. Ça va commencer à partir de 21 heures. Dans tous les cas, Ethan te donnera plus d'informations.
Moi: D'accord.
Erna: Y a t-il un dress code?
Rick:Sexy et jolie est le mot d'ordre.
Nous : D'accord.
Sébastien : Bon nous on file en classe, on se verra peut être à la pause.
Nous : D'accord.
Ils étaient partis vers leur bâtiment et nous étions restées toutes excitées à l'idée de cette fête. J'étais déjà en train de réfléchir mentalement à ce que je devais mettre quand mon téléphone qui était dans mes mains avait notifié la réception d'un nouveau message WhatsApp. En vérifiant, j'avais vu que c'était un message du groupe chantre où on nous rappelait la retraite et le jeûne de vendredi. J'avais déjà oublié ça. De toutes les façons, je n'avais pas l'intention de jeûner pour quoique ce soit et ça tombait bien, je dirais à mon père qu 'on aurait une retraite et prière à l'église le vendredi comme ça, je pourrais tranquillement sortir sans avoir à justifier mon déplacement et passer toute la nuit dehors cela n'aurait pas pu bien tomber.
-Bonjour
Je m'étais retournée pour tomber sur l'autre connasse avec sa copine qui venait de nous saluer. Nous les avions regardées sans répondre à la salutation. Elles avaient continué leur chemin jusqu'à dans leur classe. Mes copines aussi ne l'aimaient pas .
Erna: La femme de Jésus et sa copine , la façon dont les deux filles là m'énervent hein.
Ingrid : à qui le dis tu?
Moi: Vraiment, tu prêches des convertis.
Erna: Je ne comprends même pas pourquoi elle insiste avec ses bonjours alors qu'elle sait bien que personne ne répondra.
Moi: C'est la folie , tu crois que c'est quoi?
Erna: L'autre jour elle parlait avec Naomie et elle lui disait d'arrêter de coucher avec les hommes car ce n'était pas bien.
Ingrid : Elle doit coucher avec qui les femmes ?
Erna:Oh non, la Bible dit qu'il n'est pas bien de vivre dans la fornication et que Dieu veut que nous ayons les rapports seulement avec nos maris et qu'il était important de se préserver en attendant.
Ingrid :Les vraies conneries hein. Si Dieu était contre le sexe, pourquoi l'avoir créé ? Vraiment les gens de l'église là sont toujours dans l'abus en train de juger et accuser tout le monde. C'est pour ça que moi je n'écoute même pas des conneries comme ça. Je vis ma vie comme je l'entends.
Nous : Voilà.
Mes amies ne savaient ni que j'étais une chrétienne, ni que mon père était pasteur. D'ailleurs personne d'autre que ceux qui allaient dans la même église que moi ne le savait et ils savaient qu'ils n'avaient pas intérêt à se mêler de ma vie. Je m'étais toujours efforcée , partout où je partais, de cacher cette étiquette liée à mon père, je voulais vivre ma vie comme les autres jeunes et c'était ce que je faisais depuis des années. Mes amies non plus n'étaient pas des croyantes et c'était tant mieux, hors de ma maison, je fumais, buvais et couchais avec les garçons depuis que j'avais 14 ans et à la maison j'étais la fille du pasteur Landry. Mes deux frères et ma sœur se pliaient plus ou moins à cela, mais moi non. Si je partais même à l'église, comme je l'avais dit tantôt, c'était à cause de ma mère. En tout cas, plus que deux ans et je pourrai vivre ma vie comme je le voulais, ce n'était qu'une question de temps…