Chapitre 30

Write by Mayei

Chapitre 30



...Ludovic Desoto...


Moi : j’accompagne papa à l’hôpital.

Morelle : je viens avec toi

Moi (à Julien) : tu ne bouges pas d’ici tant que la police ne vient pas récupérer ces deux là

Julien : j’y veillerai.

Morelle est montée du côté passager tandis que mon père était étendu à l’arrière du véhicule. Je pouvais paraître calme mais c’était tout un mélange dans mon fort intérieur. Mais il ne fallait pas céder à la panique, Dieu est au control. Nous sommes arrivés rapidement à l’hôpital et papa a été pris en charge. Je suis resté seul avec Morelle qui était blottie contre moi.

Morelle : je ne vais pas supporter si Quelque chose lui arrive

Moi : il ne va rien lui arriver...c’est un battant

Nous sommes restés ainsi jusqu’à ce qu’un docteur vienne vers nous. Ça a été une douche froide de comprendre que mon père venait de faire un AVC. Il était stable pour le moment. Ce ne sera qu’à son réveil qu’on verra l’étendue des dégâts après une série de tests. L’on nous recommanda de rentrer chez nous. Morelle n’a pas arrêté de pleurer durant tout le trajet. Elle me faisait de la peine. Perdre notre sœur et apprendre que papa a été victime d’un AVC c’est juste trop pour sa petite personne.

Nous sommes arrivés à la maison bien avant Julien.

Julien : elles sont en garde à vue

Moi : c’est juste horrible ! Qu’est-ce que Leslie a bien pu faire à cette femme ? Lui fournir un médicament pour avorter ? Le comble c’est que durant tout le temps qu’ont duré les obsèques elle n’a même pas daigné dire quelque chose à ce sujet.

Julien : j’espère qu’elle finira sa vie dans ce trou

Pas besoin de mentionner que ma nuit a été horrible et même malgré les mots de réconfort de Alice. Elle essayait d’être présente pour moi comme elle le pouvait et je lui en étais reconnaissant. Dès les premières lueurs du jour, je filais sous la douche et me tins prêt pour l’hôpital. Le docteur me reçut directement dans son bureau. Il me demanda de prendre place. J’étais anxieux, les mains moites. Je fis une prière rapide dans mon cœur.

Lui : nous avons procédé à une série de test sur votre père et malheureusement, il se trouve que l’hémisphère gauche du cerveau a été atteint entraînant une paralysie du côté droit.

Moi : pardon ?

Lui : lors du test nous lui avons demandé de cligner des yeux s’il ressentait quelque chose. Tout était parfait de son côté droit mais celui du gauche est atteint. Cependant seuls les membres supérieurs et inférieurs sont touchés. Il faudrait qu’il suive une rééducation. Il faut aussi lui éviter tout stress pour ne pas qu’il chute une seconde fois. Ça pourrait être dévastateur.

Je fixais le docteur mais étais complètement dépassé par cette nouvelle. Mon père qui était si dégourdi ! Comment allait-il vivre cet état ? Je pu enfin le voir dans sa chambre. Il essaya de me parler mais était bien trop faible. Je lui conseillais de garder ses forces et se reposer. Tout ce que je pus faire pendant qu’il dormait, fut de prier pour lui. Prier avec toute la foi dont je disposais. Au sortir de ce moment, je me sentais revigoré, plus calme, plus serein quant à cette épreuve que nous allions traverser. Cela ne nous tuera pas.

[... ...]

C’est en fauteuil roulant que papa est rentré à la maison aujourd’hui. Nous avons dû faire des réaménagements. Il prendra la chambre du bas puisqu’il n’est plus en mesure de prendre les escaliers. Je vais devoir lui faire prendre sa douche moi-même. C’est toute une organisation mais nous allons finir par nous y habituer.

Papa : demande à Julien de venir

Julien nous a rejoint sous peu

Julien : tu as demandé à me voir papa ?

Papa : tu as reçu une réponse de la société ?

Julien : j’étais sensé commencer lundi prochain mais vue la situation, je ferai un courrier pour me désister

Papa (intransigeant) : ce n’est pas la peine ! Vendredi tu retourneras (se tournant vers moi) je suis conscient que revenir n’était pas dans tes projets mais cette situation nous oblige à tout réaménager. Il va bien falloir que quelqu’un s’occupe de la société pendant que je suis...invalide. Et je compte sur toi pour ça. Tu vas rentrer avec Julien mettre de l’ordre dans tes affaires et revenir. Je m’excuse encore pour tout ce que ça mélangera.

Que pouvais-je dire dans cette situation ? Si nous devons rentrer vendredi, il faille que nous trouvions quelqu’un pour s’occuper de papa. Morelle ne peut pas tout faire. Il va falloir qu’on trouve une aide-soignante. Papa est partie dormir alors que je discutais de cette affaire avec mes frères et sœurs.

Moi : vous pensez qu’il y a des structures qui mettre à la disposition des gens, des infirmiers ou infirmières à domicile ?

Julien : pourquoi ne pas demander à maman Françoise tout simplement.

Morelle : elle va se marier ! mais ne vous inquiétez pas. J’ai mon plan et je connais la personne parfaite pour nous aider.

...Luna Tahi....

Maman : c’est vraiment triste !

Moi : je t’assure...elle était pleine de vie. C’est dommage.

Maman : c’est une sorcière cette Elizabeth ! Tu apprends que la petite est enceinte parle en a son père.

Moi : n’est-ce pas que c’est le même médicament qu’elle...

Je fus interrompue par la sonnerie de mon téléphone. Je décrochais immédiatement puisqu’il s’agissait de Morelle.

Moi : allo ma chérie comment tu vas ?

Morelle : ça va Luna...j’espère que toi aussi.

Moi : ça va merci

Morelle : au fait j’appelais pour te demander un service un peu particulier.

Moi : j’écoute

Morelle : papa est actuellement paralysé d’un côté...

Moi : quoi ??? Comment ? Depuis quand !

Morelle : c’est lorsqu’on a su que Elizabeth était mêlée à la mort de Leslie, il n’a pas supporté et a fait un malaise

Moi : le pauvre !

Moi : et là, il y’a mes frères qui rentrent...ma tante est mariée et a sa famille. Je voudrais savoir si c’était possible pour toi de passer me donner un coup de main pour m’occuper de papa ! Bien sûr je comprendrai si ce n’est pas possible.

Moi (confuse) : je vois ! Laisse-moi voir mon programme et je te fais signe

Morelle : pas de soucis ! Merci Luna

Moi ; prends soin de toi ma puce.

Je raccrochais en pensant à tout ça. Je ne savais pas pour son malaise. Le pauvre monsieur ! Mais étais je prête à m’occuper de ce dernier avec tout ce que cela englobait ? Il fallait que je réfléchisse vraiment à tout ça. Je ne vais pas m’engager dans une histoire compliquée et ne pas savoir comment m’en sortir. Je pris mes effets et m’en allais pour la boutique. Les travaux pour mon spa sont en cours. Oui finalement j’ai décidé de faire le spa. J’avais juste hâte.

Le chauffeur gara devant la boutique puis me tint la portière. Après lui avoir lancé un merci, je rentrais. Mélanie s’empressa de venir vers moi...

Mélanie : madame il y’a une maman qui est là depuis et qui souhaite vous voir ?

Moi : une maman ?

Mélanie : oui

Moi : ok

Une dame âgée s’avança vers moi, habillée dans un ensemble pagne. Elle était certes vieille mais demeurait toute belle. C’était drôle mais son visage me paraissait familier. Avant même que je ne puisse réagir, la dame se jeta à mes pieds et attrapa mes chevilles. Les filles se précipitaient pour la relever mais la dame tenait bon et ne voulait point lâcher. Je finis par me baisser moi aussi, demeurant dans l’incompréhension totale.

Elle : ma fille tu ne me connais pas mais je suis ici pour te demander pardon pour mon fils. (Pleurant) je n’ai pas éduqué Kevin comme ça...je ne sais pas avec quel courage il a pu agir ainsi. Si j’avais su...si j’avais su...j’allais moi-même le rapatrier des états unis là. C’est mon fils mais il a été méchant. Mais je t’en prie pour moi...trouve dans ton cœur un moyen de lui pardonner.

Pour la première fois de ma vie je n’avais aucune réplique qui me venait. Tout ce que j’ai fait a été de relever la dame et de la faire asseoir dans l’une des chaises. Elle continuait dans les excuses avec les larmes aux yeux. J’avais l’impression de voir ma mère pleurer et ça, je ne pouvais pas le supporter. Kevin m’avait fait incroyablement souffrir et malgré la vengeance que j’avais réussi à mettre en place, le mal n’a simplement pas disparu. Et si c’était le moment de laisser tout tomber ? Et si c’était le moment pour moi d’avancer en laissant tout ça derrière moi ? Je posais les yeux sur la mère de Kevin encore une fois.

Moi : j’ai compris maman...je lui pardonne

Elle voulut se mettre à genou mais cette fois-ci je fus plus rapide et l’en empêchais. Elle me remercia énormément puis demanda à partir. Je fouillais dans mon sac et lui remis tout ce que j’avais sur moi comme espèce, sans compter. Elle refusa mais j’insistais. Je demandais au chauffeur de la déposer jusqu’à chez elle. Quant à moi, je pris la route pour mon bureau.

Moi : je ne suis là pour personne ! Qu’on ne me dérange pas.

Mélanie : bien madame

Je pris les marches et m’enfermais dans mon bureau. Je retirais mes chaussures et me laissais glisser le long de la porte jusqu’au sol. Mes larmes ne tardaient pas à inonder mon visage. Je sentais un poids quitter mon corps au fur et à mesure que je pleurais. Je sentais cette douleur à laquelle je m’étais accrochée me quitter. Ça me faisait du bien. Je respirais à plein poumons, je sentais que ma vie allait prendre un nouveau chemin. Il me restait cependant une chose à faire. Je pris mon téléphone et lançais son numéro.

Morelle : allo Luna ?

Moi : cc ma puce...je pourrai aider avec ton père.

Morelle : oh merci Luna.

...Williams Abouo...

Moi : flore quels sont des plans à court et long terme ?

Flore : pardon ?

Moi : je te demande ce que tu comptes faire de ta vie !

Flore : oh mais c’est évident non...je rêve qu’on se marie et que je te donne des mini Williams.

Moi (sidéré) : tu n’as pas de plan pour toi même ? Qui ne m’inclue pas ? Tu n’as pas envie d’accomplir quelque chose en dehors du mariage ou avoir des enfants ?

Flore : ... ...

Je la regardais complètement dépassé. Elle était sérieuse qu’elle me sortait cette réponse avec le sourire. Nous ne sommes plus dans l’antiquité ou les femmes se laissaient guider par les humeurs de leurs maris. Ce n’est pas de ce genre de femme dont j’ai besoin. Quel exemple sera t’elle pour nos enfants dont elle parle si fièrement ? C’est compliqué tout ça. J’espérais qu’elle puisse me donner une réponse à cette dernière question mais madame était là à se tourner les pouces. Même ouvrir un magasin, elle aurait pu me sortir ça.

Moi : donc si je comprends bien tu aimerais rester à la maison, t’occuper des enfants et attendre de bouger selon moi.

Flore : ce n’est pas mauvais !

Moi : tu sais quoi flore ? Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde. J’ai besoin d’une personne qui puisse apporter quelque chose à l’édifice.

Flore : de quoi tu parles ? Je vais aller me coucher...sûrement qu’à mon réveil tu auras remis tes idées en place.

Moi : lorsque tu ressortiras prend avec toi tes affaires que tu envoyais petit à petit. (Me levant) et je ne veux pas me répéter.

En plus de ne rien pouvoir m’apporter, elle trainait des affaires partout sachant bien sûr j’avais horreur de ça. Elle parlait en approchant sans que je m’entende vraiment ce qu’elle disait. Avais-je même envie d’entendre ? Tout ce que je voulais c’était quelle débarrasse le planché. Je rejoignis ma chambre et m’assis sur mon lit.

Flore : bébé ?

Moi : ... ...

Flore : m’embrassant dans le cou : tu sais que je t’aime !

Moi : flore je pourrai te coucher sur ce lit maintenant mais juste après ma décision restera la même. Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde. Cette relation ne risque pas d’aller loin.

Flore (outrée) : donc tout ce temps tu m’as utilisée !

Moi : comme tu ne t’es pas gênée pour utiliser mon argent chaque fois.

Elle fit son cinéma pendant longtemps et cria dans toute la maison. Pendant qu’elle le faisait, j’avais sorti un sac de voyage dans lequel je rangeais les Affaires qu’elle laissait ici. Je fermais le tout et posais le sac à ses pieds. Elle me regardait avec de grands yeux comme si elle ne savait pas ce que ça signifiait.

Flore : tu ne peux pas me faire ça Williams

Moi : c’est déjà fait ! Toi et moi ça ne peut pas marcher

Flore (prenant le sac) : tu ne trouveras jamais mieux que moi

Moi : ça ne fait rien

Elle fit sortir de grands mots et martela mon carreau avec ses talons en s’en allant. Je haussais les épaules. C’était bien dommage ! Qu’est-ce qu’une femme sans ambition ? Je mis ma chambre en ordre parfait et pris une douche. Comme d’habitude la serviette dans le panier à linges sales. Mes dessous étaient tous blancs. Je me vêtis d’un pantalon tissus sombre et d’un polo. Ma montre et mon parfum, je récupérerai ma clé de voiture et sorti en ville. Je savais que j’arrivais sans prévenir mais au fond je n’avais pas envie d’appeler et qu’elle me dise ne pas être là. Je sonnais et déclinais mon identité du gardien. Il m’ouvrit quelques minutes après.

Windi (venant vers moi) : ah ça pour une surprise ça en est une !

Moi : comment allez-vous mademoiselle Agnero ?

Windi : on fait aller ! Je te sers quelque chose à boire ?

Moi : de l’eau fera l’affaire

Alors qu’elle s’en allait je remarquais sa petite robe en pagne qui lui arrivait au-dessus des genoux. Ses seins bien ronds ne me laissaient pas indifférents. J’imaginais ce que ça donnait hors de son vêtement. J’ai une affection particulière pour les fortes poitrines. Elle revint avec un plateau contenant la bouteille et le verre qui au passage était très propre. Je calmais ma soif en descendant le verre d’un coup.

Windi : à ce qu’il parait mes pratiques au laboratoire sont parfaites

Moi (sourient) : je n’ai fait que noter ce que je voyais. Vous devriez former bien fautes laboratoires.

Windi : j’en suis flattée alors !

La porte du salon s’ouvrît sur une demoiselle qui parlait mais se tue immédiatement en me voyant. Je pu capter ce regard amusant sur-le-champ qu’elle fit à Windi.

Windi : Marlène je te présente monsieur Abouo, nous avons travaillé ensemble dernièrement. Williams je te présente ma sœur Marlène.

Moi : enchanté Marlène ! Vous êtes aussi belle que votre sœur

Marlène : vous m’envoyer ravis monsieur le collègue de ma sœur !

Elle ria puis s’en alla après avoir taquiné Windi.

Moi : je l’adore ! Elle est une bouffée d’air frais.

Windi : elle est célibataire...tu peux tenter le coup !

Moi (la regardant dans les yeux) : et toi ? Es-tu célibataire ? C’est toi qui m’intéresse !

Windi (gênée) : euh...oui je suis célibataire...mais je ne suis pas prête pour une relation actuellement.

Moi : t’inquiète je te ferai la cour jusqu’à ce que tu sois prête. Je suis très patient

Windi : ... ...

...Paul Desoto...

En chaise roulante...je n’arrive pas à croire que c’est ce reflet que me renvoie le miroir. Mais ce n’était rien comparé au fait que ce soit mon fils Ludovic qui me donne mon bain. Il retourne aujourd’hui avec Julien pour mettre de l’ordre dans ses affaires, remettre sa lettre de démission et revenir. Je n’avais jamais voulu influencer le choix de mes enfants mais nous sommes au pied du mur. Nous n’avons pas encore trouvé d’aide-soignant alors pour le moment je vais me débrouiller tout seul. Passer le gant ne doit pas être bien compliqué.

Toc toc

Moi : oui ?

Morelle (se montrant) : papa tata est là

Moi : ok

Elle m’aida avec la chaise roulante qu’elle poussa jusqu’à salon ou je où rejoindre ma sœur. Monique avait proposé afin de m’aider. Je m’y étais opposé. Elle avait son mari et ses enfants dont Elle devait prendre soin. Je n’allais pas m’ajouter à la liste. Je lui ai alors demandé de m’aider avec les démarches pour faire enfermer Elizabeth.

Moi : qu’en est-il ?

Monique : avec les aveux elles se sont inculpées elles même

Moi : je veux que la plainte soit uniquement sur Elizabeth. Océane a agi sous l’influence de sa mère. On ne va pas gâcher sa vie.

Monique : tu en es sur ?

Moi ; oui. Laissons la petite en dehors de ça

Monique : hum si tu le dis oh

La petite était innocente et n’avait agi que sous l’ordre de sa mère. Elle ne savait même pas ce que représentait ce médicament alors Elizabeth allait prendre les pots cassés à elle toute seule. Monique est restée avec Morelle pour coordonner les choses, les plats de la semaine par exemple. Un cuisinier va arriver. Monique s’en charge également. Ma sœur est partie et comme je ne pouvais pas l’accompagner je suis resté au salon. Elles ont mis un peu de temps puis de loin j’entendais le portail s’ouvrir. Monique n’avait pas de voiture puisqu’elle avait peur de prendre la route donc qui cela pouvait bien être ?

Soudain des rires me parvinrent ! Et bientôt je pouvais voir mademoiselle Tahi apparaître dans mon salon. Je me sentis immédiatement mal à l’aise...qu’elle puisse me voir ainsi. Elle approcha avec son large sourire et je ne pus que lui répondre de la même façon. Elle traînait avec elle une sorte de sac de voyage. Elle s’assit près de moi.

Morelle : je vous laisse...je suis en haut !

Luna : je suis vraiment désolée de ce qui vous est arrivé

Moi : oh vous savez c’est la vie ! On ne sait jamais de quoi sera fait demain

Luna : et vous comptez commencer les rééducations quand ?

Moi : des que mon fils sera de retour pourquoi pas.

Luna : oh je vois !

S’en est suivis un long moment de silence, très long mais surtout très gênant. C’est fou comme cette jeune femme ne me laissait pas indifférent. J’aurais pu lui faire un enfant rien qu’en regardant sa peau aussi douce mais il avait fallu que je me retrouve dans cet état, incapable de bouger un côté de mon corps. Il fallait qu’elle constate cette faiblesse ! Je me demandais bien si mon soldat entre les jambes pouvait encore se mettre en garde à vue. Heureusement qu’il est en plein centre.

Luna : Paul ?

Moi : oui ?

Luna : où puis-je déposer mes affaires ?

Moi (fronçant les sourcils) : vos affaires ? Pourquoi ?

Luna : euh...je suis sensée m’occuper de vous !

Moi : pardon ?

Luna : morelle m’a sollicitée afin que je puisse....

Moi (comprenant) : il n’en est pas question ! Je peux me débrouiller tout seul.

J’essayais tant bien que mal de bouger la chaise moi seul mais avec un côté qui ne répondait pas c’était chose pénible. J’essayais tout de même, avec rage jusqu’à ce que je me retrouve à même le sol. C’était la pire humiliation que je pouvais endurer devant cette jeune demoiselle qui poussa un cri de stupeur et se pressa de venir vers moi. Elle me releva pauvre invalide que j’étais. A ce moment précis, j’en voulais à la terre entière...mais par-dessus tout à Elizabeth. Ma plus grosse erreur avait été de la faire entrer dans cette maison. Luna m’aida à me remettre dans le fauteuil.

Moi : ça ira je peux me débrouiller tout seul

Elle ne dit mot mais s’occupait toujours de moi.

Moi (criant) : J’AI DIS ÇA SUFFI. JE PEUX ME DÉBROUILLER TOUT SEUL.

Luna : pour vous retrouver à même le sol ??? Vous n’en avez pas marre de traîner cette fausse fierté avec vous ? Vous pensez peut-être que je n’ai rien d’autre à faire que de vous tenir compagnie ? Si je suis ici ce n’est pas pour vous mais d’abord pour Morelle. Elle a perdu sa sœur dont elle était super proche. Son père se retrouve en fauteuil roulant vous ne pensez pas que c’est trop pour elle ! En plus de ça elle doit prendre soin de bous ! Vous donner votre bain !!!! Vous pouvez vous débrouiller tout seul ? Il n’y a pas de soucis. Je n’ai donc plus rien à faire ici.

Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle me parle sur ce ton. Aucune femme n’avait déjà haussé le ton sur moi comme ça. Elle me donna dos et souleva son sac et appela le prénom de ma fille. Morelle apparaît aussi tôt, l’air confuse de voir Luna avec son sac à la main.

Luna : je vais devoir y aller ma puce. Ton père n’a pas besoin d’aide (me regardant) il se débrouillera tout seul

Morelle : mais...

Moi (ravalant ma fierté) : reste ! Reste s’il te plaît !

Elle s’est arrêtée un instant, me fixant droit dans les yeux. Morelle la suppliait également. Elle finit par relâcher le sac que ma fille s’est empressée de mettre dans ma chambre. Le reste de la soirée, elle s’est occupée de moi tout en restant silencieuse. Elle me donna mon bain dans une atmosphère complètement tendu, mélangée à de la gêne. Elle a même cuisiné quelque chose afin que nous mangions tous ensemble. Là au moins je pouvais me débrouiller pour manger tout seul. Là encore elle n’échangeait qu’avec Morelle, j’étais complètement mis à l’écart. Au couchée elle m’aida également.

Moi : merci

Luna : vous n’avez pas à me remercier !

Moi : on peut se tutoyer...je tiens à m’excuser pour l’incident de tout à l’heure. Je m’excuse pour la façon dont je me suis exprimé

Luna : c’est oublié maintenant couche toi ! Demain nous allons chercher un bon kinésithérapeute

Moi : ok

Je restais dans la même position, fermant simplement les yeux tandis que Luna sortait de la chambre. Même si mes paupières étaient fermées, le sommeil ne venait pas du tout. Encore moins lorsque Luna revint dans la chambre en allumant la torche de son téléphone. Elle retira ses vêtements un à un puis complètement nue, se dirigea vers la douche. Je ravalais difficilement ma salive ! Merde ! Il a dit fallu que je me retrouve dans cet état. 

…Windi Agnero…

{Deux semaines plus tard}

Dominique (vomissant) : beuuuuurk

Je me tenais à l’écart, toujours complètement sonnée par ce qui se passait. Jamais je n’aurais cru assister à cela. Avant je n’y croyais pas, mais tout ça se déroulait sous mes yeux. C’était devant moi que Dominique vomissait ces trucs affreux. C’était encore devant moi qu’elle s’était exprimé dans différentes voix qui n’étaient pas la sienne. J’ai vu Huguette ramper au sol comme un reptile, déchirant ses vêtements. Encore heureuse que je n’avais été secouée que par des spasmes. Marlène, elle, avait passé tout son temps à frapper dans les mains et pleurer à tue-tête.

À l’instant t, Huguette avait été isolée tandis que la prière battait son plein sur Dominique. Le prêtre lui-même et d’autres fidèles formaient un cercle autour de la voisine et priaient avec force et autorité. C’était un exorcisme. On nous délivrait de cette affaire d’attaches familiales. Ce que je voyais me faisait peur. Je voulais m’en aller le plus rapidement possible de cet endroit mais j’étais complètement vidée de toutes mes forces. Je ne pouvais non plus laisser mes sœurs.

Après un certain temps, ce fut le silence complet. Il n’y avait plus aucun bruit. J’espérais qu’on nous dise que tout était fini et qu’on pouvait rentrer. Mais ce fut plutôt le contraire. Le prêtre avait décidé de nous garder sur trois jours ! Trois Longs jours. J’avais du boulot moi. Nous sommes donc restées dans cette église pendant trois jours. Dominique a été celle qui a dit beaucoup souffert fans cette affaire de délivrance. Elle avait même perdu du poids.

Marlène : c’est Dominique qu’on entend crier comme ça ?

Huguette (la main soutenant le menton) : oui oh...hum

Marlène : vraiment ça ne doit vraiment pas être facile pour elle. Mais Dieu est grand ça ira.

... ...

Aujourd’hui c’était le troisième jour et le prêtre nous a toute réunies.

Le prêtre : nous vous laissons aujourd’hui mais sachez que c’est maintenant que le vrai combat débute. Ne négligez pas la prière s’il vous plaît. C’est vraiment important. Je vous conseille également de vous inscrire pour les cours de catéchèse afin de recevoir votre baptême. N’oubliez pas aussi le psaume 91, faites de ce psaume votre compagnon.

Nous : c’est compris !

Il nous a remis à chacune La Croix de saint Benoît et la prière qui allait avec. Nous l’avons remercié du fond du cœur puis nous sommes dirigées vers nos voiture garées dans la cour. Huguette s’en est allée avec sa sœur tandis que je prenais la route de chez moi avec Marlène. Pour la première fois, Marlène n’avait pas placé ne serait-ce qu’un seul mot. C’est à croire que nous étions terriblement fatiguées. La joie qui envahit mon cœur lorsque je vis mon portail était indescriptible. Je pensais déjà au sommeil que j’allais rattraper. Le gardien ouvrit rapidement le portail et je me garais. Marlène descendit avant moi. Je ne tardais pas à suivre ses pas, allant au salon.

Marlène (tenant une boîte) : c’est pour toi tout ça ?

Moi : c’est quoi ça ?

Marlène (poussant) : regarde-toi même !

Je pris la boîte et découvrit que ça venait tout droit de chez Cartier. Un bracelet, une chaîne et des boucles d’oreille. J’adorais ce que je voyais. J’aimais les bijoux aussi fins. Je remarquais aussi la boîte de chocolat patchi…mes yeux se remplirent de cœurs. Mais il n’y avait aucun mot. Je criais le nom du gardien qui se présenta aussitôt.

Moi : qui a apporté tout ça ?

Lui : c’est patron qui est passé et il a laissé ça !

Moi : patron ? Qui est patron ?

Lui (se grattant la tête) : madame il a dit que c’est ton mari. Il est venu ici la dernière fois

Marlène : donc tu es mariée hein ?

Moi (ignorant Marlene) : il est comment ?

Après la description que mon gardien me fit, je compris immédiatement qu’il s’agissait de Williams. J’étais profondément touchée par cette marque d’affection. Je pris mon téléphone et composais son numéro. Après un temps de sonnerie, il coupa mon appel et je reçu automatiquement un message.

Williams : tu as sûrement dû voir mon cadeau. Je te rappelle dès que possible. Prends soin de toi bisous.

Je ne pus m’empêcher de sourire après avoir lu le message.

Marlène : le sourire de ça ! Montre-moi je vais sourire aussi

Moi : laisse moi je vais me laver

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