
Chapitre 31
Write by Ellie chou
Idriss fixa Amina, abasourdi par son état pitoyable.
Elle était loin de la femme arrogante et sûre d’elle qu’il avait connue.
Son regard exprimait une détresse profonde, et pour la première fois, il y vit autre chose qu’une simple manipulation : de la peur.
Fatima, elle, ressentait un mélange de méfiance et de compassion.
Elle se souvenait encore de tout le mal qu’Amina leur avait causé.
Cependant, voir une femme, une âme en détresse, lui rappelait les enseignements de sa foi.
— "Idriss, fais-la entrer. Elle est en danger."
Il hésita un instant, puis s’écarta pour laisser passer Amina. Elle entra en titubant et s’effondra sur le canapé, le souffle court.
— "Merci… merci, Fatima."
Ces mots surprirent tout le monde. Fatima resta impassible, croisant les bras sur son ventre arrondi.
— "Pourquoi es-tu ici, Amina ?
Après tout ce que tu as fait ?" demanda Idriss d’une voix dure.
Amina ferma les yeux un instant, comme pour rassembler ses forces.
Puis, elle raconta tout.
Elle leur parla de son amant, de ses pratiques occultes, de sa tentative de sacrifice… et de sa fuite désespérée.
— "Il va me retrouver. Je n’ai nulle part où aller."
Un silence pesant suivit son aveu. Idriss passa une main sur son visage, exaspéré.
— "Tu t’es mise dans cette situation toute seule, Amina. Tu as fait des choix, et voilà où ils t’ont menée."
— "Je sais," souffla-t-elle, les larmes coulant sur ses joues. "Mais Idriss… je ne veux pas mourir."
Fatima sentit son cœur se serrer.
Elle avait toujours perçu Amina comme une rivale, une menace. Mais en cet instant, elle n’était qu’une femme perdue.
— "Tu peux rester ici cette nuit," finit-elle par dire, sous le regard surpris d’Idriss.
"Mais demain, il faudra trouver une solution."
Amina hocha la tête, soulagée.
Le lendemain matin, Idriss se leva tôt et rejoignit Fatima dans la cuisine.
— "Tu es sûre de vouloir l’aider ?" demanda-t-il, les bras croisés.
Fatima tourna son regard vers lui.
— "Idriss, c’est une épreuve.
Je ne dis pas qu’elle mérite notre aide, mais si on la rejette, que dira Allah de nous ?"
Il soupira longuement avant d’embrasser doucement son front.
— "Tu as un cœur trop pur, Fatima."
Ils furent interrompus par un bruit à la porte. Idriss se tendit immédiatement.
— "C’est lui," murmura Amina, le visage blême.
Idriss s’avança et ouvrit lentement la porte.
Un homme grand, au regard glacial, se tenait devant lui. Son sourire était carnassier.
— "Où est Amina ? Elle m’appartient."
Idriss sentit la colère monter en lui.
— "Elle n’est pas un objet. Elle ne t’appartient pas."
L’homme rit doucement.
— "Tu ne comprends pas, Idriss. Ce n’est pas toi qui décides."
Fatima, qui avait discrètement pris son téléphone, envoya un message rapide à Karim pour qu’il vienne avec la police.
L’homme tenta d’entrer de force, mais Idriss le repoussa violemment.
— "Dégage d’ici !" gronda-t-il.
Mais avant que la situation ne dégénère, des sirènes retentirent.
Karim arriva avec deux policiers.
Voyant cela, l’homme recula lentement.
— "Ce n’est pas fini, Amina. Tu paieras pour ça."
Puis il disparut.
Amina, en larmes, s’écroula.
— "C’est fini," murmura Fatima en posant une main sur son épaule.
Amina leva les yeux vers elle.
— "Je suis désolée pour tout… je veux juste une seconde chance."
Idriss et Fatima échangèrent un regard.
Était-il vraiment possible de tourner la page ?
A suivre.