Le trajet jusqu’à la maison familiale se fit dans un silence pesant.

Amina jetait des regards furtifs à son père, dont le visage était toujours aussi fermé.

Sa mère, elle, restait pensive, les mains jointes sur ses genoux.

Lorsqu’ils arrivèrent dans la vaste demeure familiale, son père la fit asseoir dans son bureau, un lieu où les décisions importantes étaient prises. 

Il s’installa en face d’elle, croisant les doigts sur le bureau en bois massif.

— "Amina, nous avons mené nos propres enquêtes sur cet homme. 

Il n’est pas seulement un escroc, c’est un homme dangereux, impliqué dans des pratiques occultes. 

Il n'est pas à sa première victime ,il a sacrifiés plusieurs filles de ton âge. 

Mais moi on ne joue pas avec ma progéniture avec ma progéniture. 

Il voulait te sacrifier, et nous n’allons pas rester sans rien faire."

Amina sentit un frisson la parcourir.

Elle savait déjà tout cela, mais entendre son père le confirmer rendait la situation encore plus réelle.

— "Nous avons déjà pris des mesures pour le retrouver. Il ne pourra plus jamais t’approcher."

Sa mère prit une profonde inspiration avant d’ajouter :

— "Mais nous avons aussi pris une décision importante pour toi, Amina. 

Il est temps que tu changes de vie. 

Nous allons te marier."

Amina écarquilla les yeux.

— "Me marier ? Avec qui ?"

Son père la regarda froidement.

— "Avec un homme digne de notre famille, qui pourra te remettre sur le droit chemin. 

Nous avons déjà commencé les discussions avec une famille influente."

Amina sentit son cœur se serrer. 

Elle voulait s’opposer, crier qu’elle ne voulait pas d’un mariage imposé.

Mais elle savait que, cette fois, elle n’avait plus le choix.

— "C’est pour ton bien, ma fille," murmura sa mère en lui prenant la main.

Amina serra les poings. 

Elle savait que son passé la rattrapait, et qu’elle devait désormais avancer selon les règles imposées par sa famille.

***Fatima***

Pendant ce temps, Fatima continuait à ressentir les effets de sa grossesse. 

Son ventre arrondi la ralentissait, mais elle trouvait du réconfort auprès d’Idriss, toujours attentif à ses moindres besoins.

Une nuit, alors qu’ils  avaient finis de prier ensemble, Idriss posa une main sur son ventre et sourit tendrement.

— "Notre bébé va bientôt arriver, in shaa Allah. 

J’ai hâte de le tenir dans mes bras."

Fatima posa sa main sur la sienne.

— "Moi aussi, Idriss. 

Mais je ne peux m’empêcher d’avoir peur. 

J’ai l’impression que quelque chose nous guette encore."

Idriss fronça les sourcils.

— "Tu fais encore des cauchemars à cause d’Amina ?"

Elle hocha lentement la tête.

— "Je sais que ses plans ont échoué, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’elle pourrait encore essayer quelque chose."

Idriss embrassa doucement son front.

— "Ne t’inquiète pas, mon amour. 

Rien ni personne ne pourra nous séparer.

 Dieu nous protège."

Fatima se laissa bercer par ses paroles, mais une inquiétude persistante continuait à peser sur son cœur.

Les jours passèrent, et les recherches du père d’Amina aboutirent. 

Son ancien amant fut retrouvé et arrêté par les autorités, sous l’influence des relations puissantes de la famille.

Amina, qui avait suivi toute l’affaire de loin, sentit un soulagement la traverser. 

Il ne pourrait plus jamais la menacer.

Mais alors qu’elle se préparait à rencontrer l’homme choisi pour elle par sa famille, elle ne pouvait s’empêcher de se demander : Ce mariage sera-t-il une prison ou une rédemption ?

De son côté, Fatima ressentit une contraction plus forte que d’habitude. 

Elle se redressa brusquement dans son lit et regarda Idriss avec panique.

— "Idriss… Je crois que le moment est arrivé."

Les yeux d’Idriss s’agrandirent sous le choc avant qu’il ne se précipite pour attraper leurs affaires.

Le bébé allait arriver.

A suivre.