Chapitre 37 : Oui ou non ?

Write by Benedictaaurellia

37. Oui ou non ?

Ainara.

Bien sûr que je veux.

Mais à ce moment précis, tout est confus dans ma tête. J’ai peur de me lever et de m’apercevoir qu’il ne s’agit que d’un rêve.

Comme s’il entendait le cours de mes pensées, il se lève, s’approche de moi et me fais asseoir dans le fauteuil avant de prendre place à son tour.

Il me prend les mains et me demande.

Lui : Mon hirondelle que se passe-t-il ?

Là, je n’en peux plus.

Toute la frustration de ces derniers jours prend le dessus.

Je sors tout. Mon chagrin, mon amertume, tout.

J’explose.

Toutes les larmes que je refoulais depuis, se mettent à couler sans que je n’arrive à les retenir.

Il me prend dans ses bras et murmure.

Lui : Chut ! Chut ! Je suis là. Quel que soit le problème, on le résoudra ensemble.

Ensemble ? Ensemble dit-il ?

Je me mets à frapper son torse de mes poings avec colère.

Moi : Comment peux-tu oser me dire ça ?

Lui : Qu’ai-je dit de mal ?

Moi : Tu as dit ensemble ! On est sensé faire les choses ensemble ! Est-ce que tu sais dans quel état je suis depuis une semaine ? Sais-tu comment je me sens ?

 Lui : Me ramenant dans ses bras.

Chut calme-toi.

Je te demande pardon.

Pardon pour mon silence.

Tu ne le méritais pas.

Moi : Pourquoi alors ?

Lui : Je voulais te faire cette surprise. Mais, te connaissant, tu l’aurais découvert. Il fallait donc que je m’éloigne pour que ça marche.

Moi : Je ne te pardonne pas pour autant.

Lui : Je savais que ça ne serait pas facile de revenir dans tes bonnes grâces.

Je ris.

Lui (sérieusement) : Tu ne m’as toujours pas répondu.

Le veux-tu ?

Moi (souriant) : Oui, je serai ravie d’être ta femme. Toi et moi, pour la vie, avec nos qualités et nos défauts.

Lui : Toi et moi, pour la vie, avec nos qualités et nos défauts.

Je me tourne vers lui avec l’intention de l’embrasser et il esquive mon baiser. Mes lèvres atterrissent sur sa joue.

Je me détache de lui et fronce les sourcils.

Moi : Sérieux ?

Lui : Oui. Plus jusqu’au mariage. Abstinence oblige.

Moi : On est déjà abstinents.

Lui : Nop ! Les baisers et embrassades aussi font partie du lot.

Moi : Je ne suis pas sûr que ce soit le cas.

Lui : Que cela soit le cas où pas, je l’ai décidé. Femme, tu obéis à ton mari.

Il dit cette dernière phrase en faisait un geste théâtral ce qui m’arracha un rire.

Une fois calme il me dit.

Lui : J’ai apporté des nouilles.

Moi : Sérieux ?

Lui : Oui. Ceux du restaurant chinois que tu aimes tant.

Moi : Celui du boulevard ?

Lui (hochant la tête) : Il y a aussi des neems.

Moi : OOH Tu es le meilleur.

Tu avais tout planifié hein ?

Lui : Tu en doutais ?

Moi : Ne prends quand même pas la grosse tête. Je ne t’ai toujours pas pardonné.

Je disais ça pour faire genre mais lui comme moi, nous savions tous les deux que je lui ai déjà pardonné.

 

Edmund.

Nous nous posons au salon après avoir diné.

Cette femme et les pâtes.

Je ne sais pas d’où elle a appris à aimer ça.

Ça me ramène à cette journée d’il y a bientôt un an pendant laquelle nous avons fait connaissance.

Ce soir-là, je m’étais demandé pourquoi des spaghettis ?

Aujourd’hui je comprends que c’est juste parce qu’elle aime ça.

Tout à l’heure, quand elle me fixait sans rien dire, j’avais tellement peur.

Peur qu’elle dise non.

Mais, ce sont plutôt des larmes qui ont suivi son silence.

Je comprends comment elle se sent.

J’avoue que si j’avais été à sa place, je ne lui aurais pas pardonné aussi facilement.

Mais heureusement pour tous qu’elle a bon cœur.

Je prie vraiment qu’elle conserve ce cœur là à jamais.

Je l’observe depuis tout à l’heure et sourit.

Elle ne fait qu’admirer la bague que je lui ai enfilée après qu’elle m’ait dit oui.

Je n’arrive toujours pas à croire qu’elle ait dit oui.

Je craignais vraiment qu’elle refuse. Ces derniers temps nos relations ne sont pas vraiment au beau fixe comme vous le savez.

Sortant de la contemplation de sa bague, elle me dit.

Elle : Elle est superbe. Merci beaucoup. C’est un modèle unique ?

Moi : Oui. Elle a été conçue pour toi par un ami bijoutier.

Elle : Elle est parfaite. Exactement comme je l’avais imaginée. Orlane je présume ?

Moi : Oui.

Elle : Quand est-ce que vous deux vous allez arrêter de me faire des cachoteries ?

Moi (riant) : Probablement jamais !

Elle (redevenant sérieuse) : Il faut qu’on parle de ce qui s’est passé. 

Moi : Oui je sais.

Je n’ai pas été totalement transparent avec toi.

Si je tardais à venir à Lomé, c’est parce que j’attendais la bague. Je l’ai commandé depuis janvier mais tous les rendus que j’ai eus ne correspondaient pas à ce que je voulais.

En venant te retrouver il y a une semaine j’étais déjà contrarié parce que je ne prévoyais pas rentrer sans la bague. Je voulais en profiter pour qu’on fasse la dot aussi et commencer à planifier le mariage. Orlane me dérange pour ça.

Elle : Ah ! À toi aussi elle casse les oreilles avec son affaire d’organiser un grand mariage ?

Moi : Je ne te raconte même pas.

Elle : Mais pour la dot comment tu as fait sans la liste ?

Moi : J’ai eu la liste en janvier avant de partir.

Papa et maman ont déjà tout acheté. Tu sais que maman connait tes goûts.

Elle : Bref, tout le monde était au courant sauf moi.

Moi : ça devait être une surprise.

Donc, je disais que c’est la bague qui a tout retardé. Je la voulais parfaite pour la femme parfaite que tu es. Je ne voulais pas d’un à peu près.

Elle (admirant encore la bague) : En tout cas, elle est parfaite.

Tu me faisais donc la tête pour rien ?

Moi : Pas pour rien. Avoue que tu n’as pas eu la meilleure des réactions non plus.

Elle : C’est vrai je l’avoue.

Moi : Si j’ai été dur et crois-moi, ce n’était pas sans mal, c’est parce que je voulais que tu comprennes que ta façon de faire n’était pas la bonne.

J’aurais vraiment été dans tous mes états si Alex ne m’avait pas appelé.

Elle : Il t’a appelé ? Quand ça ?

Moi : Il m’a appelé avant de t’appeler. Il m’a demandé la permission pour avoir ton aide.

Et j’ai vraiment apprécié son geste.

Dès qu’il vous a récupéré à l’aéroport il m’a aussi fait signe.

Elle : Eh ben ! Il est très chevaleresque.

Moi : Exact. Je croyais que je suis vieux jeu mais lui, il l’est encore plus que moi.

Elle : Je vois ça.

Moi : Mais comme je le dis, ses appels ne valent pas les tiens. Ce n’est pas une raison pour que toi tu me laisse dans l’ignorance.

Si tu me joues encore un tour pareil, crois-moi, les conséquences seront désastreuses.

Elle : Ton message est passé Monsieur.

Alors votre fameuse dot surprise est pour quand ?

Moi : La semaine prochaine. Jeudi.

Elle : Laisse-moi deviner. Les tenues, la déco et tout le reste vous vous en êtes chargé ? Orlane en tête de file ?

Moi : Orlane et Judith se sont occupées de l’organisation et des tenues ; Mélanie et Jessica de la décoration ; les mamans de la nourriture et les papas des boissons.

Elle : Bref, il n’y a plus rien à faire.

Moi : Si juste une seule.

Elle : Quoi ?

Moi : Profiter de tes derniers instants en tant que Mlle Wilson. Bientôt ce sera Mme TOMETI.

Elle rit de ma dernière phrase et mon cœur se comprime de joie.

Qu’est-ce qu’elle m’a manqué.

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