Chapitre 40 : Ivana SAKO.
Write by Dele
Ma famille, ma perte.
Chapitre 40 : Ivana SAKO.
J’évite Annah depuis trois jours maintenant. Cette fille est très intelligente et elle est attentive à tout. Tu peux berner tout le monde sauf elle. Elle n'est pas méchante loin de là mais trop méfiante. Je savais que c’est elle qui allait avoir des soupçons sur moi mais je ne savais pas que ce serait de si tôt. Une chose est sûr elle ne saura jamais la vérité. Je ne dirai jamais rien. Je ne leurs veux aucun mal mais ma vie, c'est ma vie. Mon passé, c'est mon passé et j'ai le droit de garder certaines chose pour moi.
Depuis le lundi elle vient dans mon bureau mais je fait tout pour être hyper occupée. J’espère la berné ainsi jusqu’à ce qu'elle se fatigue.
La vie ne n'a pas fait de cadeau à ma famille ni a moi quand on a quitté le pays. On en a vue de toutes les couleurs. Je ne suis pas revenue travailler au pays par pur plaisir, non c'est pour pouvoir préparer la venue de mes parents. Je peux dire que c’est mon frère et moi qui avions payé pour les erreurs de nos parents. Personne ne sait ce que j'ai enduré durant ces 15 dernières années donc ne me jugez pas. Je ne dirai rien sur ma vie, ni mon passé point.
– Ivana ça va ? Me demande ma collègue avec laquelle je partage le même bureau.
Moi : (revenant à moi) oui ça peut aller.
Rinette : (ma collègue) tu es sûr ?
Moi : oui. (Souriante) ça va ma chérie. Merci de t’inquiété pour moi chéri Riri (diminutif de Rinette).
Rinette : eh bien je ne te crois pas. Ça fait plus d'une heure que tu as cessé de travailler. Tu es dans les pensées depuis plus d’une heure et là tu me dis que tout va bien ? Je ne sais pas ce qui te tracasse mais je te demande de tout laisser à Dieu. Prie et tu verras les miracles de Dieu.
Moi : d’accord. Merci chérie.
Dis-je en faisant semblant de me reconcentrer sur le travail. Si seulement tu savais que ton Dieu m'a abandonné depuis des années tu ne me tiendras pas ce discours.
Je finis ma journée et range mes affaires puis me rend au parking pour rentrer chez moi.
Annah : (sortant de nul part) tu as passé une bonne journée ?
Je sursaute au point où la clef de la voiture tombe de mes mains.
Moi : (mettant la main sur le cœur) tu m'as fait peur.
Annah : (s’abaissant pour ramasser la clé) désolé. Je n'avais pas l’intention de te faire peur.
Moi : que faisait tu là d’ailleurs ?
Annah : je t'attendais.
Moi : ah oui ? Il y a un problème ?
Annah : non mais je voudrais qu'on discute un peu. (Dit-elle en contournant la voiture pour aller s’arrêter devant la portière de l'autre côté) déverrouille la voiture. On ira causer à la maison. C'est mieux tu trouves pas ?
Moi : (dos au mur) oui. Dis-je en déverrouillant la voiture.
Moi : (démarrant) ce n’est pas mieux qu'on discute une autre fois ? Je suis vraiment fatigué.
Annah : Ivana ça fait trois jours que tu m’évites alors que tu ne sais pas de quoi je veux te parler à moins que tu te reproches ou nous cache des choses.
Moi : (l’air impassible) Me reprocher des choses ? Comme quoi ?
Annah : à toi de me le dire puisque tu me fuies depuis quelques jours.
Moi : non mais là tu exagères. Je ne te fuie pas et je ne me reproche rien.
Annah : oh ! Mais pourquoi tu hausses le ton ? Si tu ne te reproches rien alors calme toi. Rentrons à la maison et discutons-en calmement. Je ne veux pas faire d’histoire.
Moi : tant mieux.
Dis-je en me concentrant sur la conduite. Je déteste qu'on me prenne de coure comme ça. Elle a ce caractère là qui me tape sur le système. Je sais bien de quoi tu veux me parler. Je suis née avant toi ma petite. Si tu te crois intelligente pour découvrir ce que j'ai pris toutes ces années à cacher, c’est que tu te fous le doigt dans l'œil. C'est mieux pour toi de laisser tout tomber. C'est ta sœur qui va en souffrir à la fin.
Je gars dans la cours et nous descendons. Je vais me changer dans la chambre et la rejoint au salon.
Moi : je suis tout à toi.
Annah : OK. Je ne vais pas tourner autour du pot. En fait, depuis quelques temps tu as eu certains comportement suspect en présence de Jamal. Depuis qu’on parle de lui et tout l'as-tu déjà rencontré ?
Moi : non mais est-ce une raison pour que tu dises que j’ai eu des comportements suspects ?
Annah : tu te rappelles du jour où on est parti voir Annah au boulot un après midi ?
Moi : on parti voir ta sœur un nombre incalculable de fois entre midi et deux. De quel jour parles-tu ?
Annah : le jour où on est parti déjeuner pour fêter mon CDI. Tu te rappelles maintenant ?
Moi : oui.
Annah : voilà. C’est de ce jour là qu'il s’agit. Je me rappelle bien que ce jour là en voyant Jamal arrivé dans notre direction, tu t'es précipitée dans l'une des salles d’attente pour aller prendre un appel entre griffe.
Moi : c’est quoi cette affaire d'appel entre griffe ? Tu insinues que j'ai simulé un appel ?
Annah : je n'ai jamais dit ça.
Moi : Annah, écoute moi bien. Je permettrais tout sauf que tu me manques de respect. Vas droit au but.
Annah : pourquoi tu es sur la défensive ? Pourquoi tu interprètes mes dires ?
Moi : (sentant la moutarde monté) sérieusement ?
Annah : Ivana je suis désolé si mes dires t'ont irrités. Ce n’est pas mon intention. Je voudrais que tu me laisses finir après tu pourras parler. Après cet épisode, le soir où on a tenté de mettre feu à notre maison, tu étais là avant Jamal, mais dès que tu as entendue sa voix, tu es partie te cacher discrètement derrière l’ambulance. (Je veux parler mais elle m'interrompt) laisse moi finir Ivana. Le jour de l’anniversaire de maman tu m'as demandé a plusieurs reprises si j'ai invité Jamal ou pas. Sciemment je t'ai informée à la dernière minute et quelle a été ta réaction ? Tu as quittée notre table pour une autre, la quatrième fois c’est le week-end dernier quand lui et Miracle sont venus à la maison. Dès que je t'ai dit qu'ils sont entrain de venir au salon où nous étions, tu étais troublée façon et tu m'as dit que tu allais te mettre à l’aise dans ma salle de bain. Quand tu as quittée le salon tu es sortie par la porte de derrière qui se trouve dans la cuisine. Ivana je suis tout sauf bête. Si tu étais à ma place et que tu constatais un comportement du genre venant de moi, tu n’allais pas te poser de questions ?
Moi : tu as mal interprété mes agissements. C’est à croire que tu m’espionnes, que tu suis mes faits et gestes à la lettre. C’est quoi ? je ne suis plus libre de mes agissements ?
Annah : Ivana est-ce qu'il y a quelque chose qui s'est passé ou se passe entre Jamal et toi ?
Moi : Annah je suis tout sauf une arracheuse de mari. Je t'interdis de venir chez moi et de me manquer de respect.
Annah : Ivana répond juste à ma question.
Moi : il n'y a jamais rien eu entre Jamal et moi. Je ne l'ai jamais côtoyé. Tu te fais juste des idées. Si je suis partie comme ça la dernière fois, c’est parce que j'ai reçu un appel important et il fallait que je parte d’urgence.
Annah : je vois. Et les autres fois ?
Moi : ces autres fois dont tu parles je n'en ai aucune idée, je ne me rappelles plus de tout ça pour te donner les raisons de mon comportement que tu juges suspects. Mais sincèrement je trouve tout ceci insultant. Tu doutes de mon honnêteté envers vous ? Je peine à le croire. J'ai toujours été là pour vous, j'ai…
Annah : (m’interrompant) je le sais. Je dois m’inquiéter pour ma famille si je vois quelque chose qui met mon cinquième sens en alerte. Si je m’étais déjà fait une idée de toi je n’allais pas venir te voir pour essayer d’avoir des explications.
Moi : donc maintenant tous mes agissements vont passer à la loupe ? Non mais c'est une blague ? (Rire jaune)
Annah : Ivana
Moi : non toi écoute moi. Tout ça c’est du n’importe quoi Annah. Il y a toujours eu de bon rapport entre nous. Je ne voudrais pas que les choses deviennent autrement entre nous. Sincèrement.
Annah : c’est pour cette même raison que j’ai voulu qu’on ait cette discussion.
Moi : d'accord mais sache que je ne cache rien. Je n'ai pas des vues sur le petit ami de ta sœur et il n'y a jamais rien eu entre nous.
Annah : OK c’est compris. Je me suis faite de fausses idées alors.
Moi : oui c’est ça.
Annah : ok. Comme tu ne le fuie pas comme je le croyais, on va se voir ce week-end pour un barbecue. Tu es invité. Je viendrai personnellement te chercher à la maison.
Moi : d'accord pas de problème. J'y serai.
Annah : super ça marche. De toute les façons j'ai déjà fait la présentation à moitié.
Moi : comment ça ?
Annah : le samedi quand il étais là et que tu es partie sans prévenir, je croyais que tu étais toujours dans la maison donc je lui avait dit que j'allais lui présenter notre troisième sœur.
Moi : ah OK.
Annah : bon je vais demander à partir. J'ai ramené du boulot du travail à terminer à la maison. Je vais rentrer.
Moi : (me levant pour la raccompagné) d'accord. Passe une bonne soirée et salut moi la famille.
Annah : (me faisant la bise) je n'en manquerai pas ma grand-sœur chérie.
Elle part et je ferme le portail puis je reviens m'affaler sur le divan.
A cette allure cette petite fouineuse va me mettre à nu. Je déteste qu'on fouille dans ma vie. Il faut que je fasse plus attention. Je sais qu'elle n'a encore rien dit à sa sœur si non cette dernière allait déjà me poser des questions comme sa sœur vient de le faire. Miracle est plus douce et manipulable mais Annah ? Jamais, cette fille est une caméra humaine. Rien ne passe inaperçu chez elle. Maintenant qu'elle me soupçonne il faut que je la joue finement pour qu’elle me cole la paix.
Mon portable sonne et me sort de mes pensées.
Moi : (décrochant) oui ?
Ma mère : (à l’autre bout du fil) c'est quoi cette manière agressive de répondre au téléphone ?
Moi : je ne savais pas que c’était toi maman. Désolé. Comment vas-tu ?
Ma mère : je vais bien mais je ne peux pas dire autant de toi. Ça va au boulot ?
Moi : oui. Les autres membres de la famille se porte bien ?
Ma mère : tout est au mieux ici. Ivana qu’est-ce qui se passe ? Je sens bien dans ta voix qu'il y a quelque chose qui ne vas pas. Tu peux me parler ma fille. Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui t'irrite autant ma fille ?
Moi : tout ira bien maman. Tu as déjà assez de problème a gérer là-bas. Ne t'en fait pas pour moi.
Ma mère : quoi quand soit les problèmes que j'ai ici je me dois d’être là pour toi. Parle moi. Je t’écoute.
Moi : (après un soupir) c'est Annah.
Ma mère : la sœur de Miracle ?
Moi : oui.
Ma mère : qu’est-ce qu'elle a fait ?
Moi : elle est sur le point de decouvrir ce que tu sais sur Jamal et moi.
Ma mère : combien de fois t'ai-je dit de dire toute la vérité à Miracle et à Jamal ? Tôt ou tard ça se saura tu sais ? Ne commet pas les mêmes erreurs comme moi ma fille.
Moi : ce n'est pas la même chose et tu le sais. Ton histoire avec sa mère est différente de celle-ci.
Ma mère : n’empêche pas que tu dois lui dire la vérité. Que tu le veuilles ou pas ça se saura un jour et là tu vas gâcher tout ce qui était entre vous. C'est mieux que tu lui dises au lieu qu'elle l'aprenne ailleurs. Réfléchie bien Iavana. Il est encore temps.
Moi : j'ai déjà commis l'erreur depuis la première fois dont elle m'a parlé de Jamal. Je n'ai pas été honnête envers elle dès le début comment lui révélé tout ça maintenant.
Ma mère : c’est toi qui voit mais sache que ça se saura un jour. Tu ne peux pas garder ça caché toute ta vie. Une fois encore réfléchie bien. Le lui dire de ton plein gré est la meilleure solution.
Moi : merci pour le conseil maman.
Nous continuons de parler d’autres choses familiales pendant une heure environ avant qu’on ne raccroche.
Je sais que Miracle va m'en vouloir si elle apprend la vérité mais je n'ai pas voulu que les choses se passent comme ça. On dirait que c’est le destin qui s'acharne sur moi. Pour le moment je n'ai pas la force d'en parler à qui que ce soit. Si c'est possible que je garde ce secret toute ma vie je le ferai mais ce n’est pas évident à ce qui paraît.
Pourquoi est-ce que les choses doivent se compliquer à chaque fois ? je n’ai même plus d’appétit pour dîner pourtant j’avais une faim de loup quand je quittais le bureau. Mieux je vais me coucher pour ne pas avoir les maux de tête. Demain est un nouveau jour. J'espère garder tout ceci caché encore pendant quelques années.
#nikê #chro
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Bonne journée ????????????????