Chapitre 41

Write by Djelay

Mike se lève en premier et de sa main libre m’aide à me mettre debout. Je sais qu’il est frustré de devoir se tenir sur une béquille et je lui souris pour qu’il sache que seulement lui compte avec ou sans béquille.

-         C’est froid ! Me plaignis-je quand le médecin étala le liquide sur mon ventre.

Mike me tiens la main, nerveux. Nos regards sont braqués sur l’écran tandis que le docteur fait promener la sonde.

-         Oh mon Dieu, ils sont deux ! M’exclamé-je en portant la main à ma bouche, les larmes aux yeux.

-         C’est exact. Félicitations à tous les deux.

Mike ne bronche pas. Ses yeux ne quittent pas l’écran. Je tente une approche en serrant sa main mais je n’obtiens aucune réponse. Inquiète, je suis sur le point de  lui demander si tout  va bien lorsque je vois ses yeux s’embuer de larmes. J’en reste sans voix. Mike qui pleure ? Le voir ainsi me bouleverse au point où je suis secouée de sanglots. Mike qui revient subitement sur terre, s’essuie rapidement les yeux du dos de la main avant de se pencher vers moi.

-         Là, là. Je suis là mon ange. C’est une bonne nouvelle n’est-ce pas ?

Je hoche vivement la tête en souriant.

-         Alors, je veux voir un sourire plutôt que des larmes. D’accord ?

J’acquiesce de nouveau. Incapable d’émettre le moindre son.

-         C’est bien. Dit-il avant de poser un baiser sur mon front. Dites-nous docteur, Est-ce des garçons ou des filles ?

Le cœur battant j’attends la réponse du docteur qui ne semble d’ailleurs pas pressé de parler. Non d’un chien ! Il va me faire mourir de nervosité.

-         Eh bien, vous voyez celui de gauche, là ?

Il nous montre du doigt. Accrochés à l’image, Mike et moi attendons impatiemment. Je le sens crispé sous mes doigts. Et moi je le suis encore plus.

-         Celui-là est un petit bonhomme et l’autre une fille. Toutes mes félicitations.

-         Un garçon et une fille ? Répète Mike sous le coup de l’émotion. Tu as entendu Lili ?

Son regard se porte à présent sur moi. Un regard riche en amour, en gratitude.

-         Nous aurons deux enfants, un garçon et une fille.

-         Oui. Réussis-je à dire au bord des larmes.

-         Oh seigneur !

 Il me couvre de baisers sans cesser de me remercier pour ce cadeau. Je ne savais pas Mike aussi émotionnel. La nouvelle de la grossesse l’a attendri d’une manière à laquelle je ne m’y attendais pas. Je ne savais pas qu’il désirait tant fonder une famille.

-         Merci p’tit ange pour ces deux magnifiques anges.

-         Merci à toi aussi. Je suis la femme la plus heureuse de la terre.

Nous oublions la présence du docteur qui a la sagesse de nous laisser dans notre bulle.

-         Et quand est-ce qu’on pourra les prendre dans nos bras docteur ? Demande Mike tout excité.

-         Dans cinq semaines normalement. Mais ils peuvent bien décider de venir avant.  Tout compte fait, la mère se porte très bien et les bébés aussi alors laissons les choses se faire naturellement.

-         Merci infiniment docteur.

Mike serre vivement la main du docteur le regard reconnaissant. Quand je pense que quelques minutes plus tôt il ne l’appréciait pas juste parce qu’il m’a appellée « petite Lili ». Ah, mon Mike et ses humeurs changeantes.

Sur le chemin du retour, Conduits par Kevin qui a tenu absolument à nous accompagner, Mike ne cesse de me peloter. Des baisers par ci, des carresses par-là, des déclarations d’amour à n’en point finir. Des fois, J’ai l’impression d’être dans un rêve. Oh mon Dieu, faites que ce ne soit pas le cas je vous en supplie.

-         Qu’est-ce qu’il y a p’tite poupée ?

Mike semble inquiet. Normal, vu la tête que je fais.

-         Jure-moi que tu es bien réel.

-         Nonnn, p’tit ange ! Ne t’angoisse plus ! Je suis réel, regarde, touche moi.

-         Mike ! M’écrié-je gênée avant de jeter un coup d’œil à Kevin assis au volant.

-         Chuut ! Murmure-t-il à mon oreille. A moins que tu ne veuilles que Kevin sache que tu es en train de me masturber.

-         Mais c’est faux ! C’est toi qui…

-         Chuut, j’ai dit.

Il maintient ma main sur son entrejambe dur comme du fer et rejette la tête en arrière. Puis, tout doucement me guide afin que je lui procure du plaisir. Cependant, la présence de Kevin me gêne et donc je n’y arrive. L’ayant compris, Mike appelle Kevin et comme s’il communiquait par télépathie, la cloison apparait comme par magie. Et abracadabra, nous sommes isolés.

-         Maintenant suce moi bébé !

-         Quoi !

-         Quoi quoi ? T’es ma meuf ou non ? Et tu sais bien le faire. En plus ça m’a tellement manqué.

-         Mais…

-         Rien du tout ! Juste, suce moi et fort ! Je veux sentir ta bouche sur ma bite.

-         Mike ! M’exclamé-je choquée avant d’éclater de rire.  Tu vois bien que je ne peux pas me baisser avec ce ventre.

-         Pas besoin.

Le temps de réaliser ce qui se passe, Mike est debout, en face de moi, le pénis au niveau de ma bouche. Il prend appuie sur les sièges puis me sourit. Sans hésiter une minute de plus, j’empoigne délicatement son sexe et l’engloutit d’un coup dans ma bouche, en entier.

-         Arrrrrrg putain ! Lili, tu vas me tuer.

J’aime savoir que je lui fais cet effet. Sur ce, je commence à le sucer vigoureusement et vite, caressant en passant ses testicules qui ne demande qu’à être chouchouter.

-         Je vais jouir maintenant Bébé. Grogne-t-il les yeux fermés.

J’accélère les mouvements et quelques secondes plus tard je sens son liquide chaud dans ma bouche tandis qu’il grogne de plaisir.

-         Tu es la meilleure poupée.

Mes lèvres dessinent un large sourire, comme si je venais de recevoir un trophée. Et quel trophée ! Croyant avoir calmé les ardeurs de mon homme, je m’essuie la bouche pendant qu’il reprend place sur le siège, à mon côté.

-         Qu’est-ce que tu fais ?

Je n’arrive pas croire ce que je vois.

-         J’ai envie de te baiser maintenant.

-         Mais tu viens à peine de jouir.

-         Et comme tu peux le voir je bande toujours, alors monte là.

Avec malice, il tapote ses cuisses comme pour m’indiquer le chemin. Et comme je suis toute excitée, je ne me fais pas prier. Je me félicite d’avoir opté pour une robe. Je l’enjambe donc, écarte ma petite culotte, et m’empile sur lui dans toute sa longueur.

-         Hummmmmmm !

Je gémis en le sentant profondément en moi.

-         Ouiiiii bébé, c’est bien, bouge.

Mike me tient par les hanches et m’aide à monter puis à descendre. Putain ! C’est tellement cochon ce que nous faisons. Kevin, qui est à seulement quelques centimètres de nous pendant que nous nous envoyons en l’air. Le fait d’y penser m’excite d’avantage et je mouille comme la petite cochonne que je suis.

-         Oh bébé, je te sens tellement bien. Vas-y jouis pour moi.

Ces mots déclenchent mon ardeur qui jusque-là était encore en mode muet. Et je me mets à remuer avec acharnement, la tête en arrière, sur son épaule. Je sens le plaisir monter, et ça monte.

-         Oh oui ! Hurlé-je tandis que je défonce violemment la porte de l’extase d’un coup de pied.

Mike, de façon synchrone, jouit au même moment. Rassasiés et comblés, nous restons dans cette position, la respiration encore saccadée.

-         Je t’aime Lili.

-         Je t’aime Mike.

 

Mike,

Lorsque nous arrivons à la maison, c’est avec surprise que nous y trouvons ma mère. Elégante comme toujours, elle est assise dans le fauteuil aussi droite qu’une règle. Je remarque sa nervosité. Son expression change subitement quand son regard se pose sur Lili.

-         Tu es enceinte ? Hurle t-elle presque.

-         Oui madame. Répond calmement Lili.

-         Mais, tu étais donc enceinte quand…

-         Oui madame.

-         Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Je n’aurais…

-         Bonjour mère. Qu’est-ce que tu fais ici ?  la coupé-je refusant d’en entendre plus.

Le simple fait de me rappeler qu’elle a jeté Lili de la maison me met hors de moi. J’étais sur le point de lui demander de s’en aller lorsque je vis mon père revenir de la cuisine.

-         Papa ?

-         Oh mon fils !

Il court me prendre dans ses bras. C’est tellement bon de le revoir. Dommage que je ne puisse pas me servir de mes deux mains. Satané béquille.

-         Dieu merci, tu es revenu parmi nous.

J’ouvre la bouche pour dire quelque chose mais rien ne sort. Je me contente donc de le serrer plus fort.

-         Mais quand es-tu arrivé ?

-         A l’instant. Ta mère m’a annoncé la bonne nouvelle hier, et j’ai tout de suite accouru ici pour te voir mon fils. Mon unique fils.

Ces mots me font l’effet d’un coup de poignard dans le cœur. Pourquoi a-t-il fallu que mère nous trahisse ?

-         Papa, laisse-moi te présenter Lili, ma femme. Dis-je en attirant Lili contre moi.

-         Ta femme ? Tu t’es marié sans nous informer ?

-         Enfin, elle n’est pas encore ma femme sur le papier mais dans le cœur oui.

Me voilà romantique à présent. Mike Ibara, Qu’es-tu devenu ?

-         Elle attend ton enfant ?

Il parait plus enchanté que surpris. Sans attendre de réponse, mon père prend Lili dans ses bras. C’est cette réaction que j’aurais voulu que ma mère ait.

-         Alors, une fille ou un garçon ? S’extasie-t-il.

-         Des jumeaux. Répond  timidement Lili.

Pendant un moment, il ne dit rien. Puis tournant la tête vers moi, il m’interroge du regard.

-         Oui papa, une fille et un garçon.

-         Ça c’est mon fils ! Toutes mes félicitations.

Il enlace à nouveau Lili. J’ose un regard vers ma mère et je suis surpris de percevoir de la joie sur son visage. Est-elle sincère ou… Inutile de se casser la tête pour ça. C’est bien que mon père soit là car je pense qu’il est temps de révéler la vérité.

-         Allons s’assoir papa, nous devons parler avec mère. Lili, tu peux nous excuser un moment s’il te plait.

-         Bien sûr ! Je serai dans la chambre.

-         Merci ma chérie.

Un silence gênant s’installe dans le salon après le départ de Lili. J’essaie de trouver les mots pour aborder le sujet. Bon sang ! Je n’y arrive pas.

-         Mon Chéri, j’ai quelque chose à vous avouer à Mike et toi.

Je reste bouche bée devant le courage de ma mère. Moi qui la croyait lâche et bien j’ai eu tort.

-         Mais avant tout, je tiens à m’excuser et sache que je n’ai jamais cessé de t’aimer. Pas une seule fois.

-         Que se passe-t-il ici ?

-         Calme-toi papa et écoute ce qu’elle a à dire.

J’ai de la peine pour mon père. Cet homme si bon qui n’a jamais rien fait de mal à qui que ce soit.

-         Lorsque nous cherchions un enfant toi et moi sans toutefois parvenir à en avoir, nous sommes allés faire des examens pour savoir ce qui clochait. Tu t’en souviens.

-         Bien sûr ! Les résultats disaient que tout allait bien.

-         Ce n’était pas vrai. Je t’ai ramené des résultats falsifiés.

J’attendais de voir mon père s’agiter, exiger des explications. Mais non, il reste silencieux, attendant juste qu’elle continue. Ce silence semble avoir duré une éternité.

-         Tu es stérile Steave. Annonce-t-elle la voix cassée.

Mon Père semble dérouté, confus, perdu. Je crois ne l’avoir jamais vu dans un état auparavant. J’aimerais tellement pouvoir lui éviter cette souffrance. Mon impuissance me met hors de moi. Toujours en silence, il regarde celle qui m’a porté dans son ventre et attend la suite qu’il a sûrement dû deviné.

-         Mon chéri, je te jure que je t’aime de tout mon cœur et je n’ai aimé personne d’autre avant toi, tu le sais n’est-ce pas ?

-         Vas-en au fait. Rétorque-t-il sèchement.

De là, j’ai pu sentir la douleur de mère. Que croyait-elle ? Qu’il suffirait de quelques mots d’amour pathétiques pour effacer tout ce qu’elle a fait ? Fais chier ! Vivement qu’on en finisse.

-         J’ai rencontré Luc lors de…

-         Luc ? C’est lui le père de Mike ?

Ces mots me font l’effet d’une douche froide. L’entendre de la bouche de mon père, du moins de Steave me pince le cœur.

-         Laisse moi t’expliquer Steave. Supplie ma mère.

-         D’abord répond !

Mon père ne hurle presque jamais, encore moins sur mère. Il doit être au plus mal et quoi de plus normal.

-         Oui. Répond mère après une minute de silence.

-         Pendant combien de temps m’as-tu trompé avec lui ? Tu couchais avec lui alors qu’il essayait de me faire enfermer ?

-         Steave s’il te plait. Mike n’a pas besoin d’entendre tout…

-         Oh que si ! Et il en a le droit. Il doit savoir quelle sale garce est sa mère.

Les pleurs de mère résonnent à présent dans toute la maison. J’aimerais éprouver de la peine pour elle mais non. Je ne ressens rien, pas même une once de compassion. Elle mérite tout ce qui lui arrive.

-         Maintenant dis-moi pendant combien de temps tu m’as trompé avec lui ?

-         Je voulais juste te donner un enfant. Dit-elle sans cesser de pleurer.

-         Arrête ! Arrête ! Tu n’avais qu’à me dire que je ne pouvais pas avoir d’enfant. On aurait pu trouver une solution, on aurait pu adopter par exemple.

-         Pardonne-moi mon chéri. Supplie-t-elle en s’agenouillant aux pieds de lui. Pardonne moi je t’en prie.

Incapable de dire quoi que ce soit, ne voulant rien dire surtout, j’assiste en silence à la scène. Je suis convaincu que père ne lui pardonnera jamais. Nous sommes pareils lui et moi bien que je ne sois pas son fils biologique.

-         Ça n’a duré que quelques semaines. Lorsque je suis tombée enceinte, j’ai mis fin à notre relation mais il ne l’a pas accepté.

-         Et pour se venger, il s’est rapproché de moi se faisant passer pour un homme d’affaires. Tout s’explique à présent. Tu as dû lui dire que l’entreprise traversait une crise. N’est-ce pas ? Répond bon sang !

Père s’emporte et se lève brusquement. Arpentant la pièce de long en large, ça se voit qu’il essaie de contenir toute sa rage. Que faire ? Je n’en ai aucune idée. Et mère qui n’arrête pas de pleurer. Comme si se lamenter sur son sort arrangerait la situation. Je n’ai jamais été autant déçu d’une personne. L’idée que cette personne en question soit ma mère me tue merde !

 
Fin du quarante et unième chapitre. Bizbi mes belles.

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