Chapitre 5

Write by Les Chroniques de Natou

Chapitre 5


Drôle de façon de vouloir m'aider ! Me suis-je dis . De toutes les façons,  cela ne me coûtait rien d'essayer ce que Thérèse avait à me proposer . J'acceptai de la rejoindre comme elle me l'avait recommandée.  Nous finîmes de manger et converser, puis chacune de nous reprit le chemin de son bureau respectif. Pendant que j'étais en chemin, je reçus un appel de mon mari ,ce qui  me réjouit : 

- Enfin ! Je m'inquiètais déjà de ton silence , monsieur mon mari !

- Désolé , ma belle ! Le temps pour moi de bien m'installer , et regagner ma suite , cela m'a pris du temps, me répondit-il. 

- Ne t'inquiète pas, je te comprends parfaitement, mon chéri. 

- Ok! Je vais devoir te laisser un moment et aller en réunion . Je voulais te rassurer que je suis bien arrivé. Je suppose que tu es au boulot !

- Oui ! Là je sors du restaurant, où j'étais allée déjeuner à ma pause, avec une copine à moi . Là présentement, Je suis entrain de  retourner  au bureau ; on se dit à plus tard. Ciao ! 


Quelques minutes après, j'arrivai au bureau et je repris les multiples réunions en conférences vidéos auxquelles je devais répondre présente.


Je finis le boulot aux environs de 18h et mon chauffeur vint me prendre pour me ramener à la maison :

- Madame, vous n'avez besoin de rien aujourd'hui ? D'habitude, après la sortie du travail, vous vous arrêtez à la boulangerie pour prendre des pains. me rappella mon chauffeur.

- Ah ! C'est vrai en plus ! Deposez-moi à la boulangerie la plus proche , s'il vous plaît.

- À vos ordres , madame. 

- Merci ! 


Nous arrivâmes à la boulangerie qui n'était pas très loin de chez moi , à Bastos .  Alors que mon chauffeur essayait de bien  stationner la voiture pour que je puisse descendre , une voiture nous percuta  derrière et je me précipitai pour voir s'il n'était rien arrivé de grave . La voiture ayant des vitres fumées, je ne vis pas qui était à l'intérieur : 

- Descendez ! Êtes-vous sûr d'avoir passé un permis de conduire ? Vous êtes aveugle ou quoi ! Faites descendre rapidement votre vitre , avant que je ne m'énerve ! Disais je en cognant la vitre .

 C'est ainsi que la vitre eût été baissée par un jeune homme qui tenait le volant :

- Désolé, madame ! Je ne l'ai pas fait sciemment. Je suis avec mon patron qui est juste assis  derrière ,et vu qu'il est très pressé, j'ai fait une mauvaise manoeuvre, je  n'ai vraiment pas fait attention.

- Et qu'est-ce que j'en ai à foutre , bon sang ! Vous auriez pu me gâter ma voiture ! Qui est même ce patron qui ose embaucher un conducteur aussi nulle ! Sûrement lui-même doit aussi être nulle que vous ! 


Alors que j'étais vraiment remontée et que je ne cessais d'exprimer mon mécontentement, je vis la vitre arrière se baisser et un monsieur , portant des lunettes de soleil et un cache-nez, qui couvrait presque la moitié de son visage,  s'adresser à moi : 


- Mais...c'est toi ,Edith ? Edith , c'est bien toi ? Me demandait-il avec étonnement.

- Vous êtes qui ? Comment connaissez-vous mon prénom ? 

C'est alors qu'il retira ses lunettes, et enleva son cache-nez et dès cet instant, je parvins à le reconnaître: 

- Jean-Luc ! C'est bien toi ?! Quelle surprise ! Je ne t'ai pas reconnu.

- C'est vrai qu'avec mes lunettes et ce cache-nez, c'est pas évident de me reconnaître ! C'est un plaisir de te revoir, belle dame ! 


Il sortit de sa voiture pour me faire une bise  , histoire d'entretenir la causette :


- Ça fait 1an que je n'ai plus eu de tes nouvelles, ajouta-t-il, tout souriant. 

- Je te croyais hors du Cameroun ! Que fais-tu là?

- Apparemment, tu ne sembles pas être contente de me voir , Edith !

- Pourquoi devrais-je ? De toutes les façons, ce fut un plaisir. Je te souhaite de passer une agréable fin de soirée , Jean-Luc !

- Non, attends ! S'il te plaît, ne t'en va pas ! Repasse-moi ton contact , je t'invite demain soir pour un dîner tête à tête. Ça te dit ?

- Je suis une femme mariée, Jean-Luc ! 

- Je le sais ! Mais cela n'a pas empêché ce qui est arrivé ....Ton mari assure déjà ses responsabilités  ou pas? 

- Tu la fermes ! Je ne te le permets pas , ok ? Tu ferais mieux d'oublier  tout ce qui s'est passé... rétorquais-je .

-  Et comment puis-je oublier ?  S'il te plait , accepte mon invitation demain soir et je te promets qu'on ne parlera que business. D'ailleurs, ça tombe bien , je te proposerai aussi certaines opportunités qui seront d'un grand profit pour ta société.

- Ouais ,c'est ça ! Tiens ma carte de visite, lui disais-je en lui tendant ma carte . 

- Ok , merci et à demain, Edith ! Et encore désolé pour l'incident de tout à l'heure. 

- Bonne soirée, Jean-Luc.


Je m'arrêtai par la suite dans une boulangerie et j'achètai certaines choses pour le dessert , des pains, fruits  et jus naturels . Après que j'eus terminé, le chauffeur me déposa à la maison . Je pris un bain chaud et je préparai un délicieux repas . J'attendais sans aucun doute, le signal de l'alarme que j'avais activé pour me rappeller  le rendez-vous avec Moustapha et Thérèse. Un léger sommeil, me prit pendant que je regardais la télévision.et je me souviens que je fis un rêve bizarre  ce soir-là. Je vis dans mon rêve, ma feue grand-mère paternelle ,qui m'aimait beaucoup de son vivant  .  Elle s'adressait à moi au point où on aurait cru que c'était de la réalité : 

- Ma petite fille , je ne suis plus là pour te protéger, mais je veillerai toujours sur toi . Fais très attention mon enfant ! Disait-elle en pleurant.

Elle semblait triste dans mon rêve et je ne savais exactement pourquoi et de quoi voulait-elle me protéger . Je retiens aussi  qu'elle me donna une instruction ce soir-là : 


- Ma petite , MWÉNYA, dépêche-toi d'aller au village voir ton père , qu'il te conduise dans ma case fétiche . Dedans , j'avais enterré une écorce noire et le jujube du chef . Déterrez cela, puis mange ça. Cela te protègera du mauvais oeil, mon enfant. Je reviendrai te donner d'autres instructions, MWÉNYA. 

Mwénya était le surnom qui m'avait été donné par ma feue grand-mère....


Cest alors que Je me suis reveillée en sursaut , les battements de mon coeur qui s'accéléraient  de plus en plus . Je fus prise de panique , j'étais à la fois abasourdie et effrayée. Jamais cela ne m'était arrivée, jamais ma grand-mère ne m'était apparue auparavant dans mes rêves . Tout semblait si réel . Et si ce n'était qu'une illusion ? J'avoue que ma grand-mère et moi étions très fusionnelles et spontanées dans nos agissements et notre façon de penser . Je partageais tout avec elle , et elle était un grand piller pour moi . Mais je ne crus pas à ce rêve car j'étais de ceux qui ont toujours pensé que les morts ne reviennent jamais nous parler dans les  rêves , ce qui fit que je banalisai cela.

L'alarme me signala qu'il était l'heure que je prenne mon bain et ensuite je  pris la route pour aller chez Moustapha . C'est ainsi que mon chauffeur me déposa à la Cité Verte , comme d'habitude. Arrivée chez  Moustapha , la gouvernante, me proposa de m'asseoir et de l'attendre : 


- Madame, puis-je vous servir quelque chose à boire ? Me demanda la gouvernante . 

- Un verre d'eau, s'il te plait, lui répondis-je. 


Quelques temps après je vis Moustapha arriver . Il descendit les escaliers, habillé d'un peignoir blanc  et s'assit sur son fauteuil semblable à un fauteuil royal . Une fois assit, il me regarda avec un air attentif : 


- Alors ? Je t'écoute, Sophie ! Qu'est-ce qui t'emmène ? 

- Samantha ! Elle veut me pourrir la vie ! Je ne la laisserai pas faire , car j'en ai marre de son chantage . 

- Ne t'en fais pas pour cette psychopathe ! Je vais me charger de régler son compte . Tu peux dormir tranquille . Si les autres n'ont pas pu nous dépasser, ce n'est pas Samantha qui nous dépassera. 

- D'accord ! Je te fais confiance, Moustapha. Je vais devoir m'en aller , car j'ai un rendez-vous très important à honorer. 

- C'est quoi cet accoutrement que tu as ? Vêtue de noir, on dirait une sorcière tombée d'un avion de nuit ! Hahahahahaha

- Pauvre crétin ! Toujours des blagues de mauvais goûts. Ça ne m'enchante pas du tout , crois-moi.

- Tu es trop sérieuse , Sophie ! Tu devrais prendre la vie du bon côté, ma petite. Tu connais notre deal depuis le départ , alors crois-moi, tant que je suis là, tu n'as rien à craindre . Je t'invite à manger à table avec moi , avant que tu ne partes.

- Non merci !  Aurevoir, Moustapha et à plus tard . 

- Hasta la vista, ma petite !


Il était 23h déjà et je pris la route pour omnisport, comme me l'avait dit , Thérèse. Une fois arrivée, je l'ai appelée pour lui dire que j'y suis déjà  : 

- Thérèse, je viens à peine d'arriver, hein !

- D'accord ! J'arrive dans 5 minutes, je ne suis pas très loin de toi. 

Quelques minutes après , je la vis arriver ... Elle gara juste sa voiture devant moi , et baissa les vitres de son véhicule :


- Edith, monte dans la voiture  et dis à ton chauffeur de venir te chercher après. 

- Madame , à quelle heure devrais-je venir vous chercher ? Me demanda mon chauffeur

- Aliou, une fois terminée,  je t'appellerai . En attendant, prends un verre quelque part d'abord. 

- D'accord, madame .


J'entrai aussitôt dans la voiture de Thérèse et nous prîmes un chemin différent de celui que je connaissais d'habitude. Ensuite ,nous nous retrouvâmes à la sortie de Yaoundé, dans une rue obscure avec des herbes partout : 

-  Habaaaa !! Thérèse !m'exclamais-je

- Oui, Edith , qu'est-ce qu'il y'a ?

- Où est-ce qu'on va là ? Tout est noir ici !

- Ne t'inquiète pas , je maîtrise très bien , j'y suis habituée.

- J'espère hein ! Ne nous conduis pas quelque part où on ne pourra plus sortir ! 


Nous avons fait pratiquement 1h20 min de route . Puis nous arrivâmes comme dans un petit village obscur et dont rien que le chant des crapeaux se faisait entendre. Elle gara sa voiture et nous continuâmes le trajet à pieds .On ne faisait que pénétrer une brousse avec la torche de nos téléphones qui nous servait d'éclairage. Pendant qu'on avançait, je vis à l'horizon une cabane entourée de bougie rouge et noire , ainsi que des masques africains effrayants  qui étaient visibles  tout autour. On s'avancea au fur et à mesure vers la cabane et soudainement, on entendit la voix d'une femme : 

- Héeeee ! Arrêtez-vous ! Que voulez-vous ? On ne vous a pas dit qu'on entre pas sur cette terre sacrée avec des chaussures ? 

- A Salote oooh mama JAJA  ! Grande prêtresse ! Excusez-nous , répondit Thérèse en s'inclinant .

- Enlevez les chaussures et venez ! Jettez d'abord 3 pièces de 100 francs par terre , avant de vous approcher de moi . 


C'est ainsi qu'on enleva nos chaussures et je retirai trois pièces de 100f de mon sac pour les jeter au sol. Nos entrâmes dans la case et je vis une femme effrayante , de forte corpulence, géante, avec un accoutrement tissu de raphia ,un tissu rouge attaché sur la tête, son viage maquillé avec de la poudre blanche. Elle avait des cauris aux pieds et des herbes sur la tête .  

Quand elle nous vit entrer, elle nous proposa de nous asseoir par terre, puis elle se mit à réciter un chant incantatoire : 


- Yemi Yemi Yamalaga Yani eeeeeeeeh Yami Yami Yamalaga Yanis eeeehhh  .. Ancêtres , yamalaga eeeee Yani eeeee ! Mami wata mbabi mélé Yani eeeee. Poaaa poaaaa poaaaaa poaaaa poaaaaa ! 


C'était ces quelques paroles que je pouvais comprendre, car il arrivait qu'elle chantait en une langue mystérieuse. Elle récita ces incantations pendant près de 10minutes machâ des écorces qu'elle cracha ensuite par terre. elle prit 10 minutes sans rien dire , puis me fixant du regard . Son regard e semblait très profond et  bizarre : 


- Hummmmm... Thélèze , c'est ta soeur ? 

- Oui, mami. Répondit Thérèse. 

- Ma fille trop de malheurs vont sabbatre sur toi si tu n'es pas éveillée. Réveille-toi !!! Réveille-toi !!! Sinon...!!!! 


Elle m'effrayait de plus en plus avec la tonalité de sa voix qui retentissait comme celle d'une socière ...

- N'aies pas peur de moi , ma fille . Tu vas devoir faire beaucoup de sacrifices et rituels pour être en paix. 

- Sacrifice !


By Natou Victoria Mbili

Suite mardi 26 Octobre 2021.

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