Chapitre 5 : Le goût
Write by Alexa KEAS
Nathalie AYEDON
Lasse de rester enfermée, je me nettoie le visage et m’attèle à lui redonner un certains éclat à mon avant de sortir de la chambre. Dieu merci, je ne croise pas maman jusqu’à ce que mes pieds foulent le sol de l’extérieur de la maison. Je traverse la voie et prends place sur un banc de fortune, abandonné sous un manguier.
Je repense à ma vie avec un énorme regret. Après mon diplôme de Brevet de Technicien Supérieur en Secrétariat Bilingue, j’ai enchainé avec quelques stages. Après le mariage et avec les accouchements, Paul-Arthur m’a convaincu qu’il fallait mieux que je me consacre à nos enfants. Encore qu’il avait largement le moyen de prendre soin de nous. J’avais même droit à un salaire, en plus de mon argent de poche pour que je me sente d’une certaine manière, indépendante de lui. Aujourd’hui, notre situation financière est réduite à pas grand-chose, voire à néant. Avec du recul, je me dis que j’aurais pu être la main secouriste de mon mari, aujourd’hui qu’il n’a rien.
Voir maman l’humilier comme elle le fait ne m’enchante guère. Mais, étant la main qui tend actuellement, puis-je seulement me révolter ? Je dois avouer que cette nouvelle grossesse n’est vraiment pas la bienvenue. Une enfant est une bénédiction quand les conditions sont réunies pour l’accueillir. Autrement, il devient un poids. Que Dieu me pardonne d’employer de tels mots mais c’est la triste réalité.
J’aperçois Natacha, une voisine descendre d’un taxi-moto et l’interpelle. Au lieu de rester ici, avec les risques que maman sorte de la maison et me tombe dessus, je crois qu’il vaudra mieux pour moi que j’aille squatter chez Natacha. Nous ne sommes pas de grandes amies, mais nous avons toujours partagé une relation de voisinage, basée sur le respect mutuel.
Après avoir payé son taxi-moto, Natacha s’avance vers moi.
-Salut la grande, comment tu vas ?
-Je vais bien, Natacha, et toi ? Ta voiture est en panne ou quoi ?
-Oh non, il m’arrive de prendre un taxi-moto pour changer un peu ma routine. Sinon, ça va aussi, Dieu merci. Tu fais quoi ici toute seule ?
-Je m’ennuyais à la maison. Et toi donc, pourquoi tu n’es pas au boulot ?
-Je suis en congé.
Elle fait une grimace qui sous-entend qu’elle se lasse déjà desdits congés.
-Ok. Dis-je simplement.
-Ben, je rentre. A plus tard alors !
Elle se retourne et fait un pas en avant. Je l’interpelle de nouveau et lui demande si je peux venir passer un peu de temps chez elle.
-Dis-moi la vérité, la grande. Tu fuis le bruit de la vieille, n’est-ce pas ?
-Comment l’as –tu deviné ?
-Parce que la mienne est pareille et qu’il m’arrive de sortir de la maison, juste pour l’éviter. Figure-toi que je n’ai plus droit à son respect parce qu’à bientôt trente ans, je suis encore célibataire. Et pourtant, ce n’est pas ma faute si je ne tombe pas sur un homme bien, qui veuille faire de moi sa femme. Le pire est qu’elle m’interdit formellement de quitter la maison parce que selon elle, ce faisant, je diminuerais encore plus mes chances de trouver un mari…
Natacha est assez bavarde comme fille mais j’ai l’impression qu’elle me passe indirectement un message. Grace à maman, tout le quartier est au courant de la situation que Paul-Arthur et moi traversons. Je me contente de pousser un soupir en pensant que la vie est un véritable contraste.
-..Ça ne fait que quarante huit-heures que je suis en congé que j’ai déjà envie de reprendre le boulot. Dès demain, je m’envolerai pour Kpalimé ou une autre ville et ne reviendrai qu’à la veille de ma reprise de service.
-Même si leurs réactions sont excessives, j’estime qu’elles ne veulent que notre bien.
-Ah la grande, tu ne peux imaginer le calvaire que ma mère me fait vivre. La situation s’est empirée depuis que ma dernière petite sœur s’est mariée. Elle ne comprend pas que les cinq doigts de la main ne sont pas identiques et que chacun reçoit son miracle en temps voulu. Elle me traite comme si j’avais délibérément choisi de ne pas me marier.
-Hum !
Finalement, Natacha prend place à côté de moi et me raconte ses misères auxquelles je compatis. Elle en arrive à me parler de l’homme avec qui elle sort actuellement et qui passe son temps à lui demander de l’argent. Professionnellement, elle s’en sort et gagne très bien sa vie. J’en viens à jalouser sa situation. Peut-être que ma mère me préférerait célibataire avec une bonne situation financière que mariée et pauvre, pis, dépendant d’elle.
Dormir est mon passe-temps favori en ce moment, à cause de mon état et le sommeil me menace tout doucement. Je baille sans arrêt au point où Natacha m’en fait la remarque.
-Puis-je me reposer chez toi un moment ? Lui demandé-je.
Elle n’y trouve aucun inconvénient alors je la suis chez elle. C’est une fille plutôt sympathique et gentille. Dès que nous entrons dans leur maison, la voix de sa mère se met à résonner aussitôt. Je suppose qu’elle ne m’a pas vu parce que je suis derrière Natacha.
-C’est maintenant que tu rentres? Gronde maman Natacha. Il est incapable de venir se présenter devant tes parents mais si c’est pour te coucher clandestinement, il est fort. Et toi qui n’as aucun respect pour ta personne, jusqu’à en avoir pour moi…
Je me place sur le côté, de sorte que, maman Natacha puisse me voir. Je me dis qu’elle arrêtera sûrement de gronder sa fille devant moi mais tel n’est pas le cas. Elle continue de plus belle au point de me demander de l’exhorter.
-Toi au moins, tu t’es mariée et tu as deux beaux enfants, Nathalie. L’argent, Dieu ne fait que nous le prêter et il le reprend quand il veut…
Voilà une preuve que tout le monde sait que mon mari et moi, sommes fauchés actuellement.
- Je suis très heureuse de te voir avec Natacha, poursuit sa mère. Parle-lui ma fille. Qu’elle se trouve un homme qui va l’épouser au lieu de suivre ceux qui n’en veulent qu’à son corps et son argent.
Sur ce, maman Natacha tourne les talons et disparait à l’intérieur de la maison. Je suis très embarrassée pour Natacha mais cette dernière ne semble pas s’en soucier.
-Allons-y. Me dit-elle tout simplement.
Je suis abasourdie. Comme quoi, tout le monde a ses problèmes. Natacha m’installe dans sa chambre et m’offre des amuse-gueules. Je fais l’effort de discuter avec elle quelques minutes encore avant de jeter mon corps sur son lit. Mes pensées se dirigent vers Paul-Arthur et je me demande comment va-t-il prendre la nouvelle de ma grossesse.
*
*
Fabrice AGBOSSOU
Dieudonné et moi levons nos verres avant d’en boire chacun, une bonne rasade. Rien de bien mieux qu’une bonne bière fraiche, à l’heure actuelle. Le soleil d’aujourd’hui a seulement décidé de tous nous brûler, en cet endroit de la planète terre.
-Non mon gars, tu es trop fort. Le produit est plus qu’efficace.
Dieudonné se met à rire.
-Je te l’avais dit. Finit-il par balbutier.
-Elle était déjà folle de moi mais maintenant, elle m’a dans la peau…
Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche et je l’en sors.
-Tiens, quand on parle du loup.
Je fais signe à Dieudonné et me déplace loin de la musique, bien que pas forte, avant de décrocher.
-Quoi ? Dis-je sur un ton agressif.
-Mon amour, comment tu vas ?
-Vas droit au but, Marie. Ne me perds pas plus de temps.
-Je sors de la banque comme ça. J’ai l’argent et je veux passer te le donner.
Je jubile intérieurement.
-Ok, tu sais où me trouver.
Je raccroche aussitôt, sans lui laisser le temps d’en placer une de plus. Cette femme, je ne l'aime même pas, un peu. Je l’ai rencontré par le pur des hasards et ait tenté de me la faire, par simple défis personnel, à cause de la bague à son doigt. Physiquement, elle n’a rien des femmes que j’aime me faire d’habitude. Elle est mince et courte de taille alors que mes goûts sont celles en chair avec de lourds bagages devant et derrière. Je dois quand même avouer qua Marie est très maniable. Ça rend la chose intéressante et plus excitante. Elle est devenue accro à mes coups de rein après y avoir goûté et depuis elle est collée à moi. J’ai compris que je pouvais en faire ma poule aux œufs d’or et dès lors, je la ménage. Son défaut, sa jalousie légendaire. Elle a fait fuir beaucoup de mes petites alors qu’elle m’assume entièrement. Marie n’est pas la première femme mariée que je me fais. J’adore le danger et je dois avoir un côté masochiste. Le jackpot avec elle est que son mari vit à l’étranger. C’est très excitant d’imaginer la tête d’idiot de son mari, pendant que je baise sa femme dans toutes les positions.
Il parait que je suis un gigolo ? Eh bien, je sais ce que je vaux. Si les femmes sortent avec les hommes pour se faire entretenir, pourquoi ça choque tant qu’un homme en fasse autant ? Je viens de loin et je n’ai certainement pas atterri à Lomé pour regarder la lagune. Mon physique et ma queue d’enfer sont mes assurances. Je compte sur eux pour grimper au sommet de la richesse.
Mon pote Dieudonné m’a récemment filé un produit que je vaporise sur mon sexe avant l’acte. Il multiplie par mille, le plaisir de la femme et la rend disponible à tous mes caprices. Avant, je me contentais des cent milles que Marie me filait par mois mais maintenant la donne va changer. Je rejoins Dieudonné et paie pour nos consommations.
-Tu ne vas même pas finir ta bière ? Me demande-t-il alors que je m’apprête à m’en aller.
-Non, je dois filer. Je t’appelle après.
-Fabio, Fabio !
-C’est mon prénom, frère. Elles le crient et le louent comme un dieu.
Dieudonné et moi éclatons de rire. Je me dépêche de sortir du bar qui n’est pas loin de chez moi en fait. En cinq minutes de marche, j’atterris à la maison. Dans la cour, je croise une de mes voisines. Elle vit avec son mari. Je la salue et comme d’habitude, elle me répond avec dédain. J’ai l’impression que cette femme me veut quelque chose. Avant, elle répondait à mes salutations avec sourire. Parfois même, elle m’envoyait des plats de nourriture. Puis, subitement, elle a changé. Peut-être devrais-je lui faire goûter ma sauce. Je me pencherai sur son cas plus tard. Ça doit être un pied de ouf de me la faire pendant que son mari est au boulot. Celui-là aussi, avec sa masse corporelle, j’imagine qu’il ne la satisfait pas. Ce sont des missions comme ça que moi Fabrice j’accomplis. Seulement, ce cas ne me tente pas trop parce que cette femme n’a rien à me donner si ce n’est de me prendre le peu que je prends aux autres femmes. En tout cas, on verra bien.
Une fois dans mon studio, je file prendre une douche et me brosser les dents. J’applique le produit sur mon sexe et attends patiemment l’arrivée de Marie.
Je me jette sur elle dès qu’elle franchit le seuil de la porte. Elle est plutôt étonnée que je l’accueille, ainsi alors que tout à l’heure au téléphone j’étais froid. Bien entendu, elle est aux anges quand mes mains se mettent à fouiller sous ses dessous. Je la prends debout, contre la porte d’entrée et lui demande de gémir assez fort, pour que la voisine nous entende. Comme je m’y attendais, Marie y prend un pied d’enfer.
Après l’acte, je lui donne le bain moi-même et la gratifie d’un second round dans la douche. Mon attitude me vaut un petit bonus en plus de la somme que je lui ai demandé. Alors que je le fais rarement, juste en espérant croiser la tête de ma voisine, je raccompagne Marie à sa voiture. Malheureusement, ma chère voisine n’est plus dans les parages.
-Tu reviens ce soir ?
-Non, ma belle-mère est là, je ne pourrais pas.
-Ok. Répondu-je en changeant de mine.
-Tu me boudes ?
-A ton avis ? J’en ai marre de ne pouvoir être avec toi à chaque fois que je le veux. Bientôt, ton mari sera de retour et ce sera pire.
-Je suis désolée, chéri.
-Débrouille-toi pour qu’on se voit ce soir.
-Fabrice, comprend-moi s’il te plait.
-Ok, c’est comme tu veux. Ne viens pas me faire tes crises de jalousie après.
-Qu’est ce que tu insinues ?
-Déduis-en ce que tu veux.
Je lui fais une bise vite fait et retourne sur mes pas. Derrière moi, j’entends ses pas se rapprocher à vive allure.
-Fabrice !
-Quoi donc ?
-Je serai là, chéri.
Je lui fais un large sourire et l’embrasse à pleine bouche.
-Nous sommes dans la rue ! Se plaint-elle après le baiser.
-Cela n’a pourtant pas empêché ta langue de tourner autour de la mienne !
Je lui donne une tape sur les fesses et elle se met à tourner la tête dans tous les sens.
-Tu es fou !
-Oui je sais. C’est toi qui nourris ma folie. File maintenant !
Ah la femme ! Maintenant, c’est elle qui se jette sur moi ou plutôt sur mes lèvres pour un long baiser. Je la raccompagne de nouveau à sa voiture et veille à ce qu’elle démarre avant de rentrer chez moi. Ma voisine sort de chez elle alors que je passe devant sa terrasse. Nos regards se croisent et je lui fais un clin d’œil. Elle se contente de détourner son regard du mien. Je sens une femme en manque du plaisir charnel. Attend ton tour, ma belle. Je viendrai à toi quand j’aurai fini avec Marie. La scène de tout à l’heure est juste pour la mettre en confiance et la préparer pour la prochaine carte que je compte sortir.
*
*
Lucien
En rentrant à la maison, je tombe sur Alice, en train de donner à manger à Maeva. Ma fille se met à crier ‘’papa’’ à ma vue. Je m’approche d’elle et lui fais des bisous.
-Je mange du macaroni. Me dit-elle.
-C’est bien, ma puce. Mange tout et je t’achèterai du chocolat.
-Youpi ! Jubile-t-elle.
Je lui fais un autre bisou avant de tracer dans la chambre, sans accorder le moindre regard à sa mère. Je sais que j’ai tord et que la logique voudrait de moi que je présente des excuses à ma femme mais je n’en ferai rien. Elle a voulu jouer à Miss intelligente et m’a exposé devant son amie, en plus de m’avoir humilié devant tout un beau monde. Suis-je le premier homme à être infidèle ? Et puis quoi encore ? Je pensais qu’en rentrant ce soir-là, je trouverais ma maison vide mais il n’en fut rien. Elle m’a humilié alors qu’elle ne comptait pas me quitter ? Eh bien, qu’elle goutte à la vraie souffrance maintenant. Je me déshabille et vais prendre une douche rapide.
Je m’habille comme si j’allais à un rendez-vous et me parfume à forte dose. Alice et moi manquons de nous cogner au pas de la porte. Sans un mot, je la dépasse et longe le couloir pour atterrir au salon. Maeva est assise sur la moquette avec ses jouets. Elle accourt vers moi, dès qu’elle me voit et je la prends dans mes bras. Je l’emmène dans un petit supermarché pas loin de la maison et lui achète son chocolat.
Sa mère est couchée sur le canapé, ses yeux braqués sur la télévision quand nous revenons à la maison. Je dépose la petite et me saisis de la clé de ma voiture, laissée sur la table basse du salon. Je jette un œil discret à la table à manger qui est vide. Tant mieux, les restaurants pullulent dans cette ville. C’est ainsi depuis cette histoire. Elle ne m’adresse plus la parole, ne me fait plus à manger et ne s’occupe plus de mes affaires.
Je sors de la maison et l’entends pousser un long juron, suivi d’une injure, en refermant la porte. Je me mets à chantonner pour ne pas perdre ma bonne humeur. J’ouvre la porte du garage, fais ressortir la voiture et referme le garage. Je démarre sans trop savoir où aller manger. Finalement, je n’ai plus très faim. Je décide donc de me poser dans un bar et me taper une bière. Alors que je savoure tranquillement ma bière, mon téléphone signale un message whatsapp. Je pousse un petit cri d’exclamation en ouvrant le message en question. Des photos plus que sexy de ma petite Sabine. Je l’appelle aussitôt et la préviens de mon arrivée imminente chez elle.
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Marie KENOU
Comme si elle pressent que je compte sortir ce soir, ma belle-mère s’installe sur la terrasse après son diner. Je tourne en rond durant une heure, en espérant qu’elle s’endorme mais la vieille semble avoir avalé toute une carafe de café.
-Marie, l’entendu-je m’appeler.
-Maman ! Répondu-je.
Je la rejoins sur la terrasse, en plaquant un faux sourire sur mon visage.
-Mais tu fais quoi toute seule à l’intérieur ? Amène le Ludo, on va jouer un peu.
-En fait, je suis un peu fatiguée et je préfère aller me coucher.
-Ah oui ? Tu as fait quoi de si fatigant qui t’empêche de jouer avec moi durant une petite heure ?
-Je ne me sens pas bien, maman.
-Arrête-moi tes fausses excuses et va apporter le Ludo. Dis plutôt que tu crains que je te batte.
Elle se met à ricaner et moi je bouillonne de rage. Vivement que son séjour se termine car je n’en peux plus d’elle. Si une heure de Ludo peut la contenter et qu’elle aille se coucher ensuite, autan que je m’y mette. Je me rends à l’intérieur pour prendre la table de Ludo. Je jette un coup d’œil à mon téléphone en passant et vois des appels en absence de Fabrice. Je lui envoie un message rapide avant de rejoindre la vieille qui s’impatiente déjà.
Je suis obligée de faire semblant d’être intéressée par le jeu, pour éviter les commentaires de cette femme. Elle crie à chaque lancée de dé, comme si elle avait gagné au loto. Au bout de trente minutes, mon exaspération est à son paroxysme. Je m’excuse auprès d’elle en prétextant une envie d’uriner et me rends à l’intérieur. Je vérifie mon téléphone et bien évidemment, un message de Fabrice m’attendait. Ce dernier me donne un ultimatum, mettant ainsi me nerfs plus que tendus. Je cours dans la chambre fouiller la boite de pharmacie et en sors un somnifère. Pourquoi n’ai-je pas eu cette idée plus tôt ?
Je me rends à la cuisine et prends une bouteille de cocktail de fruits dans le frigo. Je prépare le verre de la vieille en y ajoutant du somnifère. Je prépare un autre verre pour moi et pose le tout sur un plateau.
-Tu en as mis du temps, dis-donc ! Se plaint-elle quand je la rejoins.
Elle a la tête baissée et ne voit donc pas le plateau que j’ai entre les mains.
-J’en ai profité pour nous préparer un petite rafraichissement.
-Ah, c’est justement ce qu’il me fallait.
Je lui tends son verre et me saisis du mien. Elle vide le sien et me demande de la resservir. L’essentiel est passé alors je remplis son verre du jus restant dans la bouteille.
Cette fois, je me montre plus enthousiaste pour jouer avec elle, consciente qu’elle tombera dans un sommeil profond d’une minute à l’autre. Quelques instants plus tard, elle se met à bailler effectivement.
-Maman, je pense que tu es fatiguée hein !
-Tu dois avoir raison, répond-elle en baillant. Bon range le jeu, j’ai subitement très sommeil.
C’est avec un empressement camouflé que je range tout, pendant qu’elle se rend à l’intérieur. J’attends de l’entendre ronfler avant d’appeler Fabrice.
-Je serai chez toi dans cinq minutes. Me dit ce dernier.
-Quoi ? C’est une blague ?
-Non ma puce. Je viens vérifier que ta belle-mère est effectivement chez toi et surtout que tu y es toi-même.
Fabrice me faisant une crise de jalousie ? C’est bien une première.
-Ne viens pas, je ne veux pas prendre de risque.
-Inutile d’insister, je suis presque arrivé.
Sachant que le combat avec Fabrice est perdu d’avance, j’abdique. Je cours me changer et prends mon sac. Je me rends au portail et l’y trouve. Il s’apprêtait à m’appeler.
-Tu ne blaguais donc pas !
-Tu sais bien que non.
Il se colle à moi et se met à m’embrasser dans le cou.
-Non, pas ici ! Protesté-je.
-Moi, j’ai envie de toi ici, Marie.
Fabrice me colle contre le mur et se met à presser mes seins. Comme à chaque fois qu’il me touche, je perds mes moyens. Les enfants dorment et ma belle-mère dort également sous l’effet d’un puissant somnifère. Pourquoi pas ?
*
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Alexa KEAS