Chapitre 50. : L’aube d’une solution
Write by Benedictaaurellia
Edmund
Je
relis le message que je viens de recevoir et je souris.
Pourquoi
n’ai-je pas pensé à cela avant ?
Je
viens de recevoir la confirmation pour un RDV que j’ai avec des amis de longue
date dans quelques minutes.
Bref,
je range mes documents et prends mon attaché case avant de sortir de mon
bureau.
Moi
(à mon assistante) : je prends ma pause. Je reviens dans une heure.
Elle :
Bien Monsieur.
Je
quitte nos locaux, me mets au volant et me dirige vers Johana’s Fish and Chips.
Il est situé au 30 rue Saint Sauveur, 75002 Paris. Ce n’est pas la porte à côté en quittant mon bureau
mais c’était notre restaurant favori à mes potes et moi quand on était à la
fac.
Quand
on ne mangeait pas Mac Do, on était là. L’accueil y est convivial, les repas
sont servis rapidement et bonus, ce n’était pas cher. Aujourd’hui nous avons
largement les moyens d’aller dans les plus grands restaurants mais nous avons
choisis de venir là en souvenir du bon vieux temps.
Après
quelques minutes, je me gare à l’entrée et entre.
Sans
surprise, je vois Guillaume à une table dans un coin.
Je
me dirige vers lui et on se fait une accolade.
Moi :
Tu as pris un sacré coup de vieux dis-donc !
Guillaume :
C’est la vie ! Que veux-tu ?
Moi :
Je suis vraiment navré pour ta famille.
Guillaume acquiesce
sans répondre.
En
l’espace de quelques mois, il a perdu père, femme et enfant.
Après
un léger flottement.
Lui :
Et toi ? Comment vas-tu ? Ta mère ?
Moi :
Sabine ? Ne me parle même pas d’elle !
:
Les gars !
Nous
nous tournons et nous sommes rejoints par Marc.
De
nous trois, c’est le plus déluré.
Nous
nous saluons gaiement avant de reprendre place.
Marc :
Les gars ça fait un bail.
Moi :
Oui. Près de trois (03) ans ?
Guillaume :
Je confirme.
Moi :
Le temps passe vite.
Marc :
Alors, quelles sont les nouvelles ?
Moi :
Je suis fiancé.
Marc :
Félicitations ! Ça c’est tout toi.
Moi :
Merci.
Guillaume :
Félicitations frangin.
Marc :
alors la marchandise, elle est comment ? J’imagine qu’elle doit en valoir
le coup !
A
la fac, de nous trois, c’est Marc qui était le plus sage. Comique et plaisantin
mais, en matière de filles, il ne déconnait pas. Puis, il est tombé sur une
fille qui lui a fait ça dur mais vraiment très dur. Et depuis, il ne veut plus
des relations sérieuses.
Guillaume
lui était le tombeur des dames. Ce sont les femmes même qui lui couraient
après.
Puis
il a connu Diane. Elle semblait insensible à son charme. Elle le multipliait
pas des milliers de zéro. Pour une fois, c’était lui qui courait après une
femme.
Ils
se sont mariés après notre remise de diplôme.
Un
an après, Diane accouchait d’une petite fille.
Il
y a un an, elles sont mortes toutes les deux dans un accident de voiture.
C’était
en plein hiver.
Quelques
jours avant Noel.
Diane
a perdu le contrôle de la voiture et paf.
Moi :
Marc, soit sérieux stp. C’est de ma future femme dont tu parles.
Marc :
Femme c’est femme mon frère laisse ça.
(Regardant
une rousse entrer) Putain les gars ! Matez-moi ça !
Nous
tournons nos regards et nous voyons une belle rousse qui se dirige vers le
comptoir de l’accueil.
Marc :
Un instant. Je reviens.
Il
se dirige vers la femme et reviens après quelques minutes.
Marc :
La chasse a été fructueuse.
Annonce-t-il
joyeusement.
Guillaume
et moi nous secouons la tête.
Guillaume :
Tu as passé l’âge de faire tout ça. Tu devrais te poser.
Marc :
Jamais. Regarde toute la chair fraiche qu’il y a dehors !
Ce
soir même j’ai rendez-vous avec une russe là ! Pati ! Je sens que ma
nuit sera longue.
Moi :
Tu oublies que tu plaides contre moi demain.
Marc :
Est-ce que je peux oublier ça ? Ça fait trop longtemps qu’on a plaidé l’un
contre l’autre. La dernière fois tu m’avais battu. Je compte bien prendre ma revanche.
Mais,
je ne peux pas laisser passer l’occasion avec cette russe.
Moi : Attends-toi à perdre une fois de plus.
Marc :
On verra bien.
Mais
c’est quand même étrange. Pile au moment où nous reprenons contact, nous
plaidons l’un contre l’autre.
Guillaume :
Hasard ou coïncidence ?
Moi :
J’ai appris qu’avec Dieu, il n’y a pas de hasard. Il planifie toujours tout.
Judith dit bien au Seigneur « toutes tes voies sont préparées et tes
jugements portés avec prévoyance » (Judith 9 : 6).
Marc :
Sérieusement Edmund ? C’est toi qui parle de Dieu ?
Moi :
Il faut croire que j’ai changé.
Guillaume :
C’est ce que nous constatons.
Je
comprends leur étonnement. A l’époque j’étais un électron libre. Je ne voulais
rien entendre de Dieu alors que Guillaume tout comme Marc étaient de fervents
chrétiens. Même si Marc avait fini par changer à cause de sa déception
amoureuse. Je ne compte pas le nombre de fois que l’un comme l’autre ont essayé
de me parler de Dieu ou essayer de me convaincre à aller à l’église.
Moi :
Les gars, ces derniers mois n’ont pas du tout été de tout repos pour moi
croyez-moi. Mais j’ai eu chaud.
Marc :
Que t’est-il arrivé ?
Guillaume :
ça a un rapport avec ta mère ?
Quand tu es arrivé tu disais de ne pas parler d’elle.
Moi :
ça a tout avoir avec elle. Figurez-vous
que ce n’est pas elle ma mère biologique mais plutôt Ruth.
Marc :
Ruth la femme de ton mentor ?
Moi :
Elle-même.
Guillaume :
Du coup c’est Paul ton père c’est
ça ?
Moi :
Exact !
Marc :
Ah ça pour une nouvelle !
Guillaume :
Mais comment as-tu appris tout ça ? Comment ça se fait ?
Moi
(soupirant) : c’est une longue histoire.
Marc :
Bah je crois qu’on est là pour rattraper le temps perdu non ?
Moi :
Je vous fais la version courte. Sabine
est la cousine de Ruth. Elle voulait sacrifier Ruth pour une histoire de secte
mais ça n’a pas marché. Quand Ruth m’a mis au monde elle m’a kidnappé pour me
sacrifier à mon tour mais ça n’a pas réussi non plus. Elle m’a alors gardé sous
son emprise tout en puisant dans mon énergie pour accroitre ses pouvoirs. J’ai
rencontré Ainara ma fiancée l’année passée et c’est sa famille et elle qui
m’ont aidé à me libérer.
Guillaume :
Gloire à Dieu qui a fait triompher la vérité.
Moi :
Gloire à Dieu !
Marc :
hmm...
Guillaume :
Le monde spirituel et ses mystères !
Moi :
C’est quelque chose !
Guillaume :
J’imagine le choc que ça a dû être pour toi quand tu as appris tout cela.
Moi :
ça n’a pas été évident mais je rends grâce.
Après
un petit flottement.
Moi :
Les gars, avec la crise, comment ça se passe dans vos cabinets ?
Marc :
Mal comme partout.
Les
clients se font rares.
Guillaume :
C’est pareil chez moi. Je veux même quitter mon cabinet.
Marc :
Idem chez moi.
Tant
d’années de service et jamais une augmentation.
Et
pourtant, mes résultats parlent d’eux-mêmes.
Guillaume :
C’est pareil dans mon cabinet. Je ne compte même plus le nombre de gros bonnets
que j’ai ramené.
Moi :
J’ai une solution pour vous.
Eux :
On t’écoute.
Moi :
Venez dans mon cabinet.
Dernièrement,
on a recruté du personnel. Mais, il s’est avéré que certains d’entre eux se
sont concertés pour quitter le cabinet avec une partie de nos gros clients.
Ceux
qui restent, je n’ai aucune confiance en eux.
Depuis,
je gère une crise sans nom.
Il
me faut des gens de confiance entre les mains de qui je peux laisser le cabinet
en toute sécurité.
Je
ne vois personne d’autre que vous.
Vous
avez l’expérience, vous avez la maturité et nous nous connaissons depuis des
années.
Ils
restent silencieux face à mon discours.
Guillaume :
Laisse-moi réfléchir et je te reviens.
Marc :
Pareil.
Moi :
Bien.
Après
ça, nous remémorons le passé avant de nous séparer.
Je
crois qu’avec le cabinet entre les mains de ces deux-là, je peux quitter Paris
sans trop regarder en arrière.
C’est
peut-être le moment pour moi de m’installer à Lomé.
Ma
femme a besoin de moi et je me dois de rester à ses côtés.
La
mort de Mireille m’a fait réaliser que je peux perdre ma femme à tout instant.
Non seulement elle mais chacun des membres de ma famille.
Non
pas que je suis négatif, non. Je suis plutôt réaliste.
Mon
souhait actuellement, c’est de passer le plus de temps avec eux.
Personne
ne sait de quoi demain est fait.