Chapitre 6 : Femme modèle
Write by Alexa KEAS
Armelle
Je prends l’enveloppe des mains, d’un des hommes de main de Cheick et referme la porte derrière lui. Je prends un vol pour Cotonou ce soir. J’y passerai la nuit et demain, je prendrai la route pour Lomé. Je n’ai plus aucune envie de me taper trois jours entiers sur la route. Pour Dieudonné, j’ai déjà pris la route retour depuis hier matin. La raison officielle de mon départ est la supposée aggravation de la santé de ma mère. Cheick et moi avons passé une nuit des plus torrides hier et j’ai simulé un appel du Togo, pendant qu’il était aux toilettes. J’ai crié assez fort pour qu’il puisse m’entendre. Il m’a laissé une enveloppe en partant, pas assez conséquente quand même, avec la promesse d’en envoyer plus. J’ouvre donc l’enveloppe et vérifie le contenu, un million. Super ! Il faut dire que je l’ai mérité. Avec tout ce qu’il m’a fait faire cette nuit, je mériterais même plus. J’ai des frissons en y repensant. Jamais, je ne pourrais me donner à Dieudonné de cette façon. D’ailleurs, il me respecte trop pour me demander ce genre de choses. Mon corps est endolori. Il faut que je me repose assez et que je fasse des bains de sièges pour soigner les probables lésions au niveau de mes parties intimes. Dieudonné doit me retrouver aussi serré qu’une vierge. J’ai déjà bouclé mes valises. Il a fallu que j’achète de la marchandise, pour crédibiliser mon voyage, ce qui n’est pas plus mal. Autant faire d’une pierre, plusieurs coups. Rien ne m’empêche de faire du commerce pour de vrai.
Je me rends à la cuisine et prends une chaise que je mets à la hauteur du placard au dessus de moi. Je monte sur la chaise et ouvre ledit placard. Je prends mon sachet d’herbes et redescends. Je remets la chaise à sa place et vais fais bouillir mes herbes. Une fois l’infusion prête, je la verse dans un seau et me rends dans la salle de bain avec. Je me mets nue et saisis ma serviette sur le porte-serviette. Je la déplie et me couvre avec, avant de prendre place sur seau d’où émerge de la vapeur de l’infusion bouillante. Ce n’est pas une partie de plaisir mais j’y suis habituée. Je reste dessus jusqu’à ce que l’eau soit complètement froide. Je fais ensuite ma toilette avec l’infusion froide et prends une douche. A la sortie de la salle de bain, j’induis mes parties intimes d’une pommade spéciale avant de mettre un gros caleçon de grand-mère, doublé d’un morceau de pagne. Je prends tout mon temps pour me passer de la pommade sur le corps, tout en me massant délicatement. Je vais ensuite manger et reviens me coucher, mettant la climatisation à fond. Je règle le réveil de mon téléphone sur dix-huit heures. Ce qui veut dire que je devrais avoir quatre heures de sommeil. J’y bascule sans plus tarder.
Au retentissement de la sonnerie du réveil, j’ouvre les yeux mais n’arrive pas à me lever de suite. Je n’ai pas encore totalement récupérée. Je traine vingt minutes, avant de me lever du lit. Je me refais un bain de siège avant de m’habiller pour le départ. J’ai dit à Cheick que je partirai de la maison à vingt-heures et il a promis de m’envoyer un chauffeur. A dix-neuf heures quarante cinq, j’entends sonner à la porte. C’est certainement le chauffeur en question. Je vais ouvrir la porte et tombe sur un jeune homme qui fait pratiquement deux mètres. Dieu, qu’il est élancé !
-Bonsoir madame.
-Bonsoir.
-Je suis le chauffeur que monsieur SISSOKO vous envoie.
-Très bien, mes valises sont près juste là, dis-je, en désignant les valises en question.
Il y en a quatre en tout. J’attends, pendant qu’il fait descendre les deux premiers et au second tour, je le suis, en éteignant et refermant tout derrière moi. Mon vol est pour vingt-deux heures. Nous arrivons à « l’aéroport international Modibo Keïta » de Bamako à vingt-et une heure. Le temps de descendre les valises du coffre et mon géant chauffeur s’en va, en me souhaitant un bon voyage. Les porteurs de valises de l’aéroport s’en chargent aussitôt. J’ai dû mentir à Cheick que je devrais récupérer des médicaments traditionnels à ma mère sur Cotonou, pour justifier que je ne prenne pas un vol direct pour Lomé. Je sais que ça en fait trop de mensonges mais aussi occupé qu’il est, je pense qu’il s’en fiche pas mal. L’essentiel, c’est le plaisir que je lui procure entre quatre murs. S’il pouvait l’avoir chez n’importe quelle femme, il ne serait pas accroché à moi depuis tout ce temps.
Je m’occupe de l’enregistrement de mes bagages et embarque. Deux heures plus tard, l’avion atterrit à Cadjehoun, rebaptisé Aéroport international Cardinal Bernardin Gantin. Une heure plus tard, je suis à bord d’un taxi me conduisant à « Azalai Hôtel de la Plage ». Cheick m’y a fait une réservation. J’ai toujours droit au meilleur avec cet homme. Parfois, j’ai peur de l’après Cheick mais je fais confiance à mon amour pour Dieudonné. Hors de ce continent, j’ose croire que ce sera plus facile.
Une fois dans ma chambre, la première chose que je fais est de remettre mes bagues à leur place, avant d’envoyer un message à Cheick. Dans quelques heures, ce sera le retour à mon autre vie. Plus d’Army, place à Armelle KPETO, épouse BILA.
*
*
Dieudonné BILA
A l’heure qu’il est, Armelle devrait avoir traversé la frontière du Burkina. J’espérais qu’elle soit accessible pour que je puisse l’appeler et me rassurer qu’elle aille bien. C’est vraiment une torture de la savoir si loin. Je suis si inquiet, en me demandant si tout va bien sur la route. A une descente, elle aurait bien pu m’appeler d’une cabine ou trouver quand même un moyen de me joindre ! Je lui toucherai deux mots à son retour. Je ne pense pas que je survivrai à un autre de ses voyages. Vivement qu’elle rentre demain, je suis en manque d’elle. Je ne fais que me tourner et me retourner dans le lit, jusqu’à ce que le sommeil ait pitié de moi.
A mon réveil, il sonne six-heures du matin. Mon réflexe est de prendre mon téléphone et lancer l’appel vers le numéro d’Armelle. Elle est toujours inaccessible. Bof ! Je me recouche, décidé à ne pas bouger de la maison, jusqu’à ce qu’elle m’appelle. Je devrais aller la chercher à la station « Africa Tours ». Et si jamais elle décidait de prendre un taxi, je veux être là pour l’accueillir. Sur ce, je me lève du lit avec l’intention de faire le ménage. Je n’ai pas fait de désordre mais il faut que tout soit impeccable avant le retour d’Armelle.
Je commence par notre chambre. Je balaie, nettoie et change le drap. Direction salle de bain, je nettoie et change les serviettes. Au salon, un coup de balai au sol carrelé et un coup de chiffon sur les meubles et appareils suffisent. Je poursuis avec la cuisine. En ouvrant le frigo pour voir si je devrais faire les courses, je me rends compte qu’Armelle risquerait de se fâcher, parce que je n’ai mangé que la moitié de tout ce qu’elle a préparé et fait congeler pour moi. J’ai mangé dehors, la majorité du temps. J’espère qu’elle ne pensera pas que j’ai été mangé chez une autre femme !
Je finis mes travaux avec le nettoyage de la terrasse et de la cour. Cette dernière n’est pas très grande alors je finis vite. Mon ventre gargouille de faim alors, je vais me réchauffer un plat et le mange avant d’aller prendre une douche. Je porte un Jean et un polo et mets une bonne dose de parfum. J’ai demandé à Fabrice de m’en ramener de son voyage et espère vivement qu’il n’oublie pas. Il sonne onze heures et toujours pas de signe d’Armelle. Je vais me poser devant la télévision au salon, en attendant. J’en profite pour appeler la boutique pour vérifier que tout va bien et qu’ils n’ont pas besoin de moi. Rassuré, je me concentre sur un documentaire. Après dix minutes à peine, je sens mes paupières s’alourdir.
*
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Armelle BILA
J’ai calculé le temps pour pouvoir être à Lomé, à une heure approximative de l’arrivée du Bus d’Africa Tour. Le taxi loué depuis Cotonou me laisse à la station d’Africa Tour à « Bê ». Trente minutes seulement après, le Bus en provenance de Bamako arrive. Quiconque passerait par là penserait que je fais partie des passagers du Bus. Ce n’est qu’à ce moment que je réactive mon numéro de Lomé et appelle Dieudonné. Je m’y prends à deux reprises, avant qu’il ne décroche.
-Allô mon amour, mais où es-tu ?
-Oh, mon cœur, désolé, je me suis endormi. Je suis à la maison. Et toi, où es-tu ?
-Je suis à Lomé, chéri, à la station. Tu te sens capable de venir me chercher ou dois-je prendre un taxi ?
-Bien sûr que je peux venir te chercher. Je ne suis pas si fatigué ça ! Je serai là dans une demi-heure.
-Ok, à bientôt.
-A toute à l’heure, bébé.
Je prends simplement place sur une de mes valises et attends patiemment que Dieudonné arrive. Nous nous jetons dans les bras l’un de l’autre et échangeons un court baiser.
-Tu as fait un bon voyage ?
-Fatigant !
-J’imagine. Mais tu as plutôt bonne mine.
-Ah oui ?
-Bien sûr. Tu es encore plus belle.
-Oh, merci mon cœur.
Tout en parlant, il fait entrer deux valises dans le coffre et les deux autres sur le siège arrière. Nous prenons place à l’avant et il démarre. En chemin, Dieudonné s’arrête pour acheter du bon poisson braisé. Il sait que j’adore en manger. Quarante minutes plus tard, nous arrivons à la maison. Dans ma tête, j’efface les évènements de ces dernières semaines à Bamako. Je suis de retour chez moi et je reprends mon rôle d’épouse modèle. Dès que nous finissons de faire rentrer les valises dans la seconde chambre, mon mari se jette sur moi dans le couloir et parsème mo corps de baisers.
-Mon amour, je sais que tu es fatiguée par le voyage mais c’est plus fort que moi.
-Tu as le droit de prendre ce qui est à toi, mais avant, donne-moi le temps de prendre une douche.
-Je vais te laver moi-même.
Dieudonné me soulève, comme le jour de notre mariage et m’emmène dans notre chambre. Il me déshabille, se déshabille aussi et me conduit à la salle de bain. Malgré son excitation flagrante, il se retient durant tout le temps qu’il me lave. Malgré la douche froide, mon corps est chaud, chaud de désir pour mon mari. Il me soulève encore de la salle de bain à la chambre et me dépose tendrement sur lit. Je m’abandonne à lui, de corps, d’âme et d’esprit. C’est mon homme à moi, mon mari, le père de mes futurs enfants. Dieudonné m’embrasse de partout, me faisant frémir.
-Oh, comme tu es serré mon cœur. Si je ne me contrôle pas, je risquerais de rendre, dit-il, en se retrouvant au fond de mon ventre.
Je sais que c’est pour me complimenter car il est endurant au lit. Dieudonné vole un bout du paradis et me le remet en mains propres. Je plane dans ses bras, le plaisir est tout autre. C’est ce qu’on appelle, faire l’amour avec la personne qu’on aime. Après une demi-heure de plaisir intense, nous montons les marches du septième ciel, presque simultanément.
-Je t’aime Armelle.
-Je t’aime aussi.
Il retombe sur le lit et je me couche sur lui. Il me serre très fort contre lui.
-J’arracherais les yeux à quiconque oserait te regarder.
Il le dit sur un ton si sérieux que j’en ai des frissons. Après un quart d’heure de repos, je suis la première à me lever.
-Allons manger mon cœur, je meurs de faim.
-Moi aussi, allons-y !
-Ah bon, toi aussi ? Il y a une minute, tu semblais ne pas vouloir te lever de ce lit.
-Ce n’est pas faux, tu es surtout la nourriture que j’attendais.
-T’inquiète pas, tu me mangeras autant que tu veux. Pour l’instant, allons-nous nourrir de ce bon poisson braisé qui a dû refroidir.
Dieudonné se lève et sors de la chambre, sans prendre la peine de s’habiller. Moi je fais un tour dans la salle de bain, pour faire une petite toilette avant de le rejoindre, aussi nue. Il a mis la table et a même débouché une bouteille de vin.
-Nous devrions baptiser notre maison, « Le jardin d’Eden ».
-Ah oui ? Et pourquoi ?
-A cause de notre accoutrement.
-Nous sommes nus !
-Justement.
J’éclate de rire en réalisant ce à quoi il faisait allusion. Je m’excuse auprès de lui et vais prendre mon téléphone pour joindre mes parents. C’est sûr qu’après avoir mangé, le lit vibrera de nouveau, au rythme de nos caresses.
*
*
Kimora WILSON
Le départ de Saint-Tropez a été dur pour moi, un peu comme si je quittais ma terre natale, pour une terre étrangère. Je viens de passer les trois plus merveilleux jours de ma vie. Dans les bras de Fabrice, j’ai redécouvert une autre facette de la vie. Côté sexe, le mec assure, comme s’il était né pour ça. Oh Dieu, je n’ai jamais connu ça de ma vie. Nous avons visité chaque recoin de nos chambres respectives, imbriqués l’un en l’autre. J’ai proposé à Fabrice que je rende la mienne, ou lui la sienne mais il n’a pas voulu. Ainsi, nous avions le choix de changer de décor. Je ferme les yeux et repense à chaque baiser, chaque caresse, chaque mot murmuré. Mon corps réagit violemment en se laissant submerger de désir. Le bruit que fait ma théière me ramène à la réalité.
Je me lève du canapé et vais éteindre le gaz. Je sers le thé dans un grand bol, y ajoute deux morceaux de sucre et retourne reprendre ma place sur le canapé. J’attends que le thé tiédisse avant de le boire. Je le finis à peine que mon téléphone se met à sonner. Je souris, sachant déjà qui ce serait.
-Allô, dis-je.
-Tu me manques.
-Toi aussi, Fabrice.
-J’ai changé d’idée, j’aimerais bien que tu m’accompagnes à l’aéroport ce soir.
En fait, il s’en va ce soir. Au retour de Saint-Tropez hier, nous avions convenus qu’il était mieux que je ne l’accompagne pas à l’aéroport. Nous sommes conscients d’être vite allés en besogne, mais il est clair qu’aucun de nous ne veut d’une relation dans l’immédiat. Nous nous sommes dits qu’il fallait mieux passer sa dernière journée à Paris séparément, et que chacun de son côté digère ce qui s’est passé à Saint-Tropez.
-Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
-Je ne saurais le dire.
Je garde le silence
-Alors ?
-Je viendrai.
-Viens maintenant, s’il te plaît.
-Ton vol est pour vingt-et une heure et il n’est que onze heures du matin.
-Mora, viens !
Sa voix n’avait plus le même ton qu’au début. Je ressens une sorte de vibration et me mords la lèvre inférieure.
-J’arrive.
Je laisse mon bol dans l’évier. Enfile une des robes que Fabrice m’a achetée et sors de mon appartement. Je prends le taxi avec lequel un voisin vient d’arriver. Une demi-heure plus tard, le taxi me laisse devant l’hôtel de Fabrice. A la réception, dès que donne mon nom, la réceptionniste me fait un gros sourire.
-Il vous attend.
-Merci Madame.
Dans l’ascenseur, mon cœur se met à battre plus vite, au point où le tilt de l’ascenseur qui s’arrête, me fait sursauter. En voulant en sortir, je tombe sur Fabrice.
-Tu sortais ?
-Non, je suis venu faire ceci.
Il entre dans l’ascenseur et appuie sur le bouton pour qu’il se referme. Il se colle à moi et me plaque contre la vitre.
-Fabrice, murmuré-je.
-Chuuut.
Ses lèvres capturent les miennes en un mouvement rapide. Une de ses mains tient mon menton, comme pour m’empêcher de me dégager de son emprise. Et pourtant je ne compte pas m’y soustraire.
-Quelqu’un peut…hum...nous...hum...su
L’autre main vient d’empoigner mon sein gauche. Deux doigts en titillent le téton. L’ascenseur arrive au rez-de-chaussée mais Fabrice ne lui laisse pas le temps de s’ouvrir. Il nous fait remonter au dernier étage, le vingtième. Pendant la course de l’ascenseur, il s’attèle à offrir des caresses fortement dosées à mon corps. Il en arrive à m’enlever ma petite culotte. Il s’abaisse et alors que je pense qu’il a fait tomber quelque chose, il colle ses lèvres à mon jardin secret. Je manque de m’écrouler, tellement la sensation est forte. Au troisième voyage de l’ascenseur, nous manquons de nous faire surprendre par deux messieurs en attente de l’emprunter mais Fabrice se montre plus habile.
-Tu vas finir par le bloquer, dis-je de façon entrecoupée entre mes gémissements.
-Ce n’est pas plus mal. Je n’arrêterai pas tant que je ne te ferai pas jouir.
Ce qui est encore mieux avec lui, est qu’il sait jouer sur la psychologie pour rendre le plaisir plus intense. En plus de ses lèvres, je reçois ses doigts. Jusqu’ici, j’avais un œil sur les boutons de l’ascenseur. Je ferme les yeux et me concentre sur mon plaisir. Alors que nous sommes au cinquième, il accélère ses gestes et arrive à me faire jouir, avant que nous n’atterrissions au premier. Fabrice se redresse comme si de rien n’était, arborant un air fier. J’ai à peine le temps de me remettre de mes émotions qu’il laisse un groupe de personnes monter avec nous. Si j’avais été blanche, je serais aussi rouge que la couleur. J’ai l’impression que ces gens lisent ce qui vient de se passer sur mon visage. En même temps, en montant, ils nous ont regardés bizarrement. Ce qui est tout à fait normal, vu que nous avons monopolisé l’ascenseur durant de longues minutes. Heureusement qu’ils descendent avant nous, je ne savais plus où me mettre.
-J’ai envie de faire plus, dit Fabrice en faisant remonter ma robe.
-Oh non, allons dans ta chambre. Toutes ces montées d’adrénaline sont un peu trop pour mon pauvre petit cœur.
Il éclate de rire. Néanmoins, il respecte mon désir et attend que nous soyons dans sa chambre pour me faire l’amour. Nous passons le reste du temps à parler du monde, de ses problèmes, et de ce que nous aurions pu faire si nous avions de pouvoirs, tels des héros de films et de dessins animés. Discuter avec lui est tout aussi agréable que faire l’amour avec lui. Bon, un peu moins ! Fabrice veut commander à manger au restaurant de l’hôtel et je lui demande de nous faire commander une pizza. Il en rigole mais le fait quand même. Quand notre pizza arrive, nous le mangeons sur le lit, en discutant. Le reste de la journée se passe dans une ambiance bonne enfant.
-Il va être dix-huit heures, il faut qu’on se prépare.
Peut-être que l’idée de ne pas se voir aujourd’hui, était mieux finalement. Je me sens triste d’un coup et le camoufle tant bien que mal. Nous prenons une douche ensemble, en silence et sans qu’aucune tension sexuelle ne monte. Quarante minutes plus tard, tous les deux nous sommes assis à l’arrière du taxi qui nous conduit à l’aéroport. Tous les deux, nous avons perdus nos langues. Personne ne parle jusqu’à destination. J’attends, le temps qu’il enregistre ses bagages. Debouts, au milieu de tout ce monde, nous nous regardons, jusqu’à ce que l’heure de l’embarquement sonne.
-Tu dois y aller.
-Je dois y aller.
Disons-nous, simultanément. Je souris, essayant de ne pas pleurer. Même s’il n’a été question que de quelques jours, c’est toujours dur de dire au revoir.
-Pourrais-je au moins t’appeler quand j’arriverai à destination ?
-Oui, Fabrice. Mais après ça, pas d’appel, pas de message, pas de signe… durant un mois.
-J’ai compris.
-Allez, vas-y.
-Ok, au revoir Kimora.
-Au revoir Fabrice.
Il tourne les talons et se met à avancer. Je me sens un peu déçue, j’attendais une bise peut-être, ou une accolade. Bof, quelle importance ! Je me passe la main sur le visage, les yeux fermés et en les ouvrant, Fabrice est de nouveau là devant moi. Il prend mon visage entre ses mains et m’embrasse. J’y mets du mien dans ce baiser pour qu’il soit le plus intense possible. Lorsque nous nous arrêtons, seuls nos yeux communiquent. Il me fait signe d’au revoir de la main et s’en va, sans plus se retourner. Je ne quitte l’aéroport, qu’une fois l’avion dans les airs. Ça y est, retour au présent, le rêve est fini Cendrillon.
Je rentre en taxi et une fois dans ma chambre, en vidant mon sac de son contenu, j’y découvre une enveloppe volumineuse. Je m’empresse de l’ouvrir et y découvre plusieurs billets de 100 euros. J’ouvre grandement la bouche, complètement abasourdie. Je sors tous les billets de l’enveloppe et remarque que parmi le lot, se cache un bout de papier.
« En attendant que tu trouves un autre boulot, essaie de jongler avec ça ».
Non mais, il blague ? Il y en a pour six ou sept milles euros au moins. Enfin, je pense, je n’ai pas encore compté. Je me jette sur mon téléphone avec l’intention de l’appeler, avant de me rappeler qu’il est dans les airs. Jamais un homme n’a autant pris soin de moi. J’ai vécu en quelques jours le bonheur que la vie m’a refusé en 28ans. J’espère que tout ceci n’est que l’effet de la providence.