Chapitre 7

Write by sokil

Chapitre 7 :

 

- Voila pourquoi !  Voila pourquoi nous devons faire vite, c’est mon souhait !

 

- Attends !  Je…  Je ne comprends rien !  Tu penses que nous pouvons tout faire en une fois la semaine prochaine ?  On n’a pas les moyens pour…

 

- On va le faire…

 

- Je vais te reposer la question Placide…  Avons-nous tous les moyens pour organiser notre mariage en bonne et due forme ?  Je parle de toutes les étapes y compris le mariage proprement dit.

 

- Nous ferons l’essentiel !

 

- C’est – à – dire ?

 

- Tout va bien se passer…

 

- Explique moi comment ?  Et même ce voyage, je suis perdue !!!  Que s’est il passé ?  Une fois de plus tu ne m’as rien dit !

 

Je reçus la nouvelle comme un gros coup de massue.  J’étais partagée entre le désir d’anticiper les choses et de le laisser s’en aller ou encore d’organiser l’événement en bonne et due forme et de rejeter catégoriquement cette idée de voyage.  Je ne réalisai pas si vite que je commençai à perdre le contrôle de la situation.  Cette fois ci j’avais insisté pour qu’il me donne une explication plausible.

 

- Je veux comprendre ce qui se passe !  Pourquoi est ce à ce moment précis que l’idée du voyage se présente ?  Non je pense que tu dois renvoyer ça !  Je ne vois pas son importance !

 

- Ce voyage est très important…  Je t’assure !  Si je rate une occasion pareille, nous n’aurons plus la possibilité de …

 

- Placide, tu as un travail décent, on ne s’en plains pas !

 

- Chérie, ça fait partie d’un de mes rêves…  J’ai toujours rêvé de partir d’ici !  C’est vrai j’ai ce travail, mais je ne sais pas pour combien de temps j’en ai encore dans cette société !  « Petite Fleur » c’est elle qui m’a offert la possibilité d’y être, mais…  Elle vient de déposer sa démission, trop de mauvaises choses circulent, ça ne sent pas bon !  Alors étant donné que moi j’étais son protégé, on risque aussi de me mettre à la porte, elle me l’a avoué il n y a pas longtemps !  Je risque perdre cet emploi chérie…  Je n’ai pas voulu t’en parler afin de ne pas t’inquiéter…  L’idée du voyage elle me propose parce que elle a des bases là bas et beaucoup de connexions ; elle vient de me mettre en contact avec un de ses partenaires ; j’attendais que ça morde avant de te l’annoncer, je pensais que ça prendrai du temps mais contre toute attente les choses sont allées très vite ; j’ai pu obtenir le visa et je suis attendu là bas dans deux semaines, voila pourquoi j’aimerai que toi tu me suives juste après, ça sera plus facile si on est mariés !  Tu comprends ?  Je peux te garantir que notre vie sera encore plus décente !  Ici c’est éphémère et tu es sans ignorer comment trouver un emploi ici est si difficile.

 

Il finit par me clouer le bec ; j’avais peur pour son travail et j’avais peur qu’on ne retombe dans cette vie d’antan où nous étions cantonnés dans cette petite chambre d’étudiant ; je ne souhaitais pas revire ça ; nous en étions arrivés à un niveau de vie qui me plaisait et qui m’arrangeait.  Alors s’il fallait qu’il s’en aille pour nous assurer un avenir encore plus meilleur, je finis par le comprendre et j’admis qu’il avait raison ; je lui faisais confiance. 

Il ne nous restait qu’une semaine pour tout faire ; les réunions se multipliaient et la famille de Placide n’avait fait aucune objection ; ils trouvèrent ça normal et ils l’encouragèrent encore plus.  Je demandai aussi à ma tante de se joindre à nous, chose qu’elle fit sans rechigner.  Elle se déplaça pour l’événement et vint chez nous ; nous habitions un appartement de deux chambres et je lui offris la chambre d’hôtes.  Rien que l’expression de son regard montrait qu’elle était très sceptique, vue la façon dont se déroulaient les choses, mais je sentais en même temps qu’elle ne voulait pas me frustrer ; c’était mon mariage et il fallait faire bonne figure.

 

- J’avais l’intention de vous offrir plus que ça, je n’ai pas eu le temps à cause du changement brusque de programme… 

 

- C’est pas grave, tu le feras tranquillement après !  Il doit s’en aller, tu sais il a obtenu un visa pour l’Angleterre…

 

- Tu me l’as dit !  C’est quoi ?  Une mission ?

 

- En quelque sorte ; c’est pour travailler, il est en contact avec des personnes qui l’aideront !

 

Je lui épargnai le détail sur Priscilla, ne voulant pas qu’elle en fasse tout un drame, mais elle n’était pas dupe.

 

- Et sa cousine ?

 

- Laquelle ?

 

- Celle qui était à la réunion hier ?  Je parie qu’elle fera partie du voyage !

 

- Je ne…

 

- Ouvre les yeux !!!  Elle l’a dit hier soir, je l’ai entendue parler de ça avec ta belle mère !  Est-ce que tu…

 

- Maman !  Ils s’en vont dans le cadre des affaires et du boulot !  Il va perdre son emploi ici, et une fois là bas il compte établir ses bases…

 

- Ses bases ?  Mais quelles bases ?  Comment peux-tu être aussi naïve !  Ne me fais pas dire des choses qui blessent, je n’ai plus envie d’en arriver là !

 

- On va se marier et après je compte le rejoindre…  Ca fait des années que nous sommes ensemble et je n’ai jamais eu de problèmes dans mon couple, je lui fais confiance !

 

- Tu lui ressembles tellement…  Ca me fait mal !

 

- A qui ?  A ma mère ?  A la seule différence que je ne suis pas dans un foyer polygamique !

 

- Déguisé !

 

- Que veux-tu donc que je fasse à l’heure actuelle ?  Que j’arrête tout ?  Que je lui demande de tout arrêter ?  Que je me sépare de lui ?

 

- Je te demande juste de regarder là où tu mets les pieds !  Il y a des choses que tu ne devrais pas permettre !

 

- J’ai compris !

 

Tout était allé très vite, entre la demande de la main et le mariage, tout était parfait ; tout le monde était présent, les voisins du village qui avaient fait le déplacement pour ma tante, se constituant ainsi comme membres de ma famille.  Tous nos collègues et amis étaient également présents.  Et lorsque le maire finit de sceller notre union et que je devins Madame Danga, les cris stridents et les you-you se firent entendre de part et d’autre ; Priscilla, dans toute sa splendeur, venait de s’écrouler…  Elle venait de faire un malaise et on l’avait conduite rapidement aux urgences.  Interrompus pendants une dizaine de minutes, nous pûmes à la fin nous embrasser comme nous l’avait demandé monsieur le maire.

 

J’avais encore le cœur battant et la main tremblante ; Placide me tenait toujours la main et nous étions les stars du moment.  Après l’incident avec Priscilla à la mairie, nous ne l’avions plus sentie, nous savions juste qu’elle était en soins intensifs à l’hôpital.  Ma tante qui était près de moi et nous accompagnait en chantant et dansant eut le temps de me chuchoter à l’oreille un « Bon débarras !  C’est une vraie comédienne celle là! ».  De toutes les façons ce n’était pas ce détail qui pouvait m’alerter et me faire changer d’avis ; j’étais désormais une femme mariée, l’épouse de Placide et j’étais persuadée que rien ne pouvait entraver à notre union.

 

Les festivités allèrent bon train ; la salle des banquets louée pour l’occasion affichait comble.  Trop contente d’être la reine du moment, je ne prêtais guère attention aux petites manies que Placide avait tout le temps avec son téléphone ; il le tripatouillait sans cesse.  Intriguée, je finis par lui demander s’il avait un souci.

 

- Chéri !  C’est notre jour aujourd’hui mais je te sens par moment lointain !  C’est quoi ?

 

- Non !  Je suis juste anxieux !  Ce sont les gens d’Angleterre qui viennent de m’envoyer un mail, comme quoi il faudrait que j’y sois dans les plus brefs délais !  Je dois respecter la date de départ !

 

- Mais tu as déjà le visa !  C’est le plus important !

 

- Oui oui !  Mais c’est crucial, je n’aimerais arriver là bas et trimer !

 

- Ça va bien se passer !

 

- Tu as raison…  Je suis juste un peu triste de te laisser toute seule, mais ne t’en fait pas, tu seras bien entourée de ma famille et tout le reste !  Ce n’est que temporaire.  Et puis il y a le bébé, j’aimerai que tu viennes accoucher là bas, je me battrai pour ça !

 

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